Sur la route Richard Coeur de Lion : Limoges – 3/3 -
Adémar V, qui conteste l’autorité anglaise, alors que le duché d’Aquitaine est passé sous le contrôle de l’Angleterre suite au mariage d’Aliénor avec Henri II Plantagenêt. En 1171 (?), d’après Geoffroy de Vigeois, le jeune Richard Cœur de Lion, nouveau duc d’Aquitaine, après une entrée processionnelle devant la foule en liesse, où il est accompagné par sa mère, reçoit à la cathédrale (« église matrice du Limousin ») la bénédiction de l’évêque de Limoges, une belle tunique de soie et une relique précieuse mais sans doute apparue pour « la cause » : l’anneau de sainte Valérie, signe d’une union mystique entre le prince et la Cité, le culte de la sainte ayant été redynamisé depuis une dizaine d’années. Suivent diverses festivités : tournois et banquets. L’Eglise limougeaude légitimant ainsi la Cité comme le lieu du couronnement ducal – Reims étant celui du sacre royal. Mais, progressivement, l’opposition entre le duc et les Limousins grandit et le Château se retrouve au cœur des affrontements.
En 1183, Henri II en fait raser l’enceinte et démantèle le pont Saint-Martial pour châtier les habitants indociles.
En 1199, faisant face à une coalition entre Philippe-Auguste, le comte d’Angoulême et le vicomte de Limoges, Richard Cœur de Lion est mortellement blessé (vraisemblablement par Pierre Basile) d’un carreau d’arbalète à Châlus-Chabrol, ce qui inspira nombre de chroniqueurs médiévaux puis Walter Scott dans Ivanhoé. Il rend son dernier souffle dans les bras de sa mère Aliénor.
Sources : Laurent Bourdelas, historien et écrivain, auteur de L'Histoire de Limoges (Geste Editions).
Récapitulons : Limoges, en Limousin, en Aquitaine...
Le nom de ''Limoges'' vient de "Civitas Lemovicum", la "Cité des Lémovices", devenu "Lemovicas". Ce nom vient donc de celui de la tribu gauloise des Lémovices, vivant sur le territoire limousin durant l'Antiquité.
C’est à Limoges que le fils de Charles le Chauve, Charles l'Enfant, fut couronné roi d’Aquitaine en 855. Au cours des Xe et XIe siècles, les comtes de Poitiers, cumulant aussi le titre de comte de Limoges, se parèrent du titre de duc d’Aquitaine puis devinrent également ducs de Gascogne...
Aliénor d'Aquitaine l'apporta en dot en 1152 à son second mari, Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et futur roi d'Angleterre. La vicomté de Limoges, maîtresse de la plus grande partie du Haut Limousin, resta cependant le plus souvent indépendante.
Le Limousin est connu pour être une terre de vicomtes. Toutes les grandes familles vicomtales (Limoges, Turenne, Comborn, Ventadour, Aubusson, Brosse, Rochechouart), ont en commun de contrôler plusieurs forteresses.
Limoges, « fleuron du duché », conserva dans cet ensemble un rôle essentiel jusqu’au XIIe siècle au moins, comme lieu de couronnement des ducs : c'est en cette ville que Richard Coeur de Lion fut investi en tant que duc d'Aquitaine vers 1170, en passant à son doigt l'anneau de sainte Valérie.
L'abbaye Saint-Martial, dont les fouilles archéologiques révèlent actuellement les vestiges carolingiens et romans, tenait de toute évidence un rôle majeur dans ce rituel hautement symbolique.
Marie de Comborn, héritière des derniers vicomtes, épousa en 1275 l'héritier des ducs de Bretagne, le futur Arthur II. L'hermine de Bretagne brisée d'une bordure forma les armes de la vicomté. Au 15e siècle le Limousin passa par héritage à la maison d'Albret et le roi Henri IV, le dernier vicomte, le réunit à la Couronne en 1589.
La Devise de Limoges est « Dieus gart la vila e Sent Marsals la gent » (Dieu protège la ville et Saint-Martial son peuple).
Le Blason de Limoges : ''De gueules, au chef de Saint Martial de carnation, orné à l’antique d’or, ombré de sable, entre deux lettres gothiques d’or S et M ; au chef d’azur, chargé de trois fleurs de lis d’or.''