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1941 – L'Angleterre – La guerre

Publié le par Régis Vétillard

En Bretagne, Lancelot devait prendre contact avec une personne du cabinet du Préfet, le seul avec qui il pouvait faire part de son passage et de sa mission en Angleterre ; éviter absolument tout échange avec le préfet, le pétainiste Feschotte.

Ernest Sibiril a fait de son chantier naval de Carantec un centre d’évasion vers l’Angleterre, dès 1940

Un départ est prévu de Carantec lors de la prochaine nuit sans lune. Le réseau d'évasion est organisé par Ernest Sibiril, avec son chantier de construction navale, qui permet de construire et remplacer les bateaux partis en Angleterre sans éveiller les soupçons des Allemands.

Les bretons, ont très tôt exprimé leur esprit de résistance. Les enterrements de pilotes ( anglais) abattus ou de marins dont le corps est rejeté par la mer donnent lieu à des manifestations publiques importantes. On signale une tombe particulièrement visitée, qui disparaît sous les fleurs.

Ils sont huit, sur un petit voilier peint en noir. Ils ont de la chance, la brume tombe et les cache des avions de chasse. Après 23 h de traversée, il arrivent, transis de froid, dans le port anglais de Fowey.

Lancelot, sans qu'il en est été averti, est pris en main, dès son arrivée par les services de l’Intelligence Service... Sachant son appartenance à la franc-maçonnerie et son intérêt pour le Graal, disent-ils, ils le mettent entre les mains de W. J. Stein.

Avec son accord, il signe une charte qui le contraint à ne rien divulguer , sinon à ses supérieurs, de ce qu'il va apprendre, et de faire valider ses rapports pour Vichy, par l'IS.

W. J. Stein

Walter Johannes Stein (1891-1957), est un philosophe autrichien, professeur d’école Waldorf, et c'est vrai, ''chercheur du Graal'', et surtout l’un des pionniers de l’anthroposophie - la science de l’esprit - fondée par le philosophe autrichien Rudolf Steiner.

C'est en en 1910, alors qu'il étudiait le Parzival de Wolfram von Eschenbach ( XIIIe s.), que Walter Johannes Stein est tombé sur les écrits de Rudolf Steiner. Il a ensuite régulièrement enseigné et donné des conférences à l’école Waldorf de Stuttgart.

Stein est juif, et résolument anti-nazi. En 1939, il est naturalisé britannique, il divorce et se remarie avec Johanna Lungen. Cependant, il vit chez elle, ou dans la maison de Rachel Carr, une femme riche de la bonne société londonienne et celle-ci estima que Lancelot de Sallembier devait vivre chez un lord. Elle le confie à Lord Dhuston, freemason.

La Grande Loge se réunissait encore, après une hésitation due à la guerre, les premiers mercredis du mois, mais dans l'après-midi, au lieu du soir.

Pendant le Blitz, les habitants de Londres s'abritent dans le métro la nuit. Les travailleurs du marché de Covent Garden et les occupants des bâtiments autour préfèrent, à la station de métro Holborn, les sous-sol de Freemasons' Hall, débarrassés de toutes les archives. C'est aussi, sans-doute, parce que chaque matin, le grand secrétaire de l’époque, Sydney White, et sa secrétaire, Mlle Haigh, leur fournissent le thé et les sandwichs.

Métro pendant le Blitz

Stein a plusieurs cordes à son arc ; il s'intéresse à la médecine et pour pallier le manque de remèdes, il propose, selon les indications de Rudolf Steiner, différentes solutions homéopathiques. Il travaille également la question économique, en particulier le domaine monétaire, la libre circulation du commerce et la formation d'une banque mondiale. Il lui arrive de rencontrer Churchill, et confie à Lancelot, qu'un jour le premier ministre l'a interrogé sur l'occultisme nazi, qu'il connaît bien...

Je reviens sur cette idée de ''Gouvernement mondial'' au cœur des discussions sur l'après guerre. Le seul objectif est enfin, la Paix ! L'Indien Tagore vient de publier ses réflexions dans un recueil intitulé '' Vers l'Homme universel''. Klaus Mann (un fils de Thomas Mann) écrit : « Je crois à la civilisation universelle et indivisible à laquelle ce siècle aspire . » ( Le Tournant) ; il discute avec H.G. Wells de « la nécessité d’une “République mondiale” après la guerre ».

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1941 - L'Angleterre – Les Windsor - Rudolf Hess

Publié le par Régis Vétillard

Le régime de Vichy, vient d'être gêné par la visite ''officielle'' du colonel Groussard à Winston Churchill en vue d'accords secrets ; il devra le désavouer et même l'arrêter ( 15 juillet 1941)...

Lancelot est envoyé en Angleterre, sans aucun mandat cette fois-ci, et avec l'objectif principal d'en ramener de l'information sur les quelques rumeurs d'une possible entente entre le Royaume-Uni et l'Allemagne.

De plus le Service de Renseignements de Louis Rivet, sans habilitation officielle, cherche à être reconnu comme tel et comme partenaire par l’Intelligence Service. Lancelot, doit transmettre oralement certaines informations, préparées par Gustave Bertrand, à propos de travaux sur les codes allemands , un travail de cryptanalyse qui s'opère clandestinement avec les britanniques ; ainsi que ce livre de Brentano qui occupe ses pensées tant qu'il ne l'a pas remis...

 

Le 22 juin 1941, Hitler a lancé l'opération Barbarossa : l'attaque contre l'Union Soviétique.

Si pour Vichy, cela représente un tournant positif, attendu; avec chez la plupart des dirigeants de l'Etat français, la possibilité de favoriser l'esprit de collaboration, au nom de l’anticommunisme ; Vichy s'interroge des raisons qui ont conforté l'Allemagne dans la décision d'ouvrir un front à l'est, et si cela pouvait signifier l'abandon des hostilités contre le Royaume-Uni...

 

Eté 1941, que savons-nous, pour l'instant ?

Si Hitler, dans Mein Kampf, annonce ses projets; il n'y manifeste aucun désir d'entrer en conflit avec la Grande-Bretagne.

L'Angleterre, se montrait beaucoup plus soucieuse de nos entreprises coloniales; qui préparaient la fondation d'un magnifique empire, que de l'accroissement de la puissance germanique.

Edward VIII

Au cours des années trente, une partie de l’aristocratie anglaise semblait fascinée par Hitler et le nazisme, seuls remparts, selon elle, contre le communisme.

Les origines hanovriennes de la dynastie anglaise créaient un lien très fort avec l'Allemagne.

Au cours de la Première Guerre mondiale en 1917, le roi George V, alors que le Royaume-Uni se bat contre l'Empire allemand, choisit le nom de Windsor, pour effacer la consonance germanique des souverains Saxe-Cobourg-Gotha.

Le 20 janvier 1936, Edouard VIII devient roi, et se présente à la fenêtre du palais avec sa maîtresse Wallis Simpson. Des rapports évoquent la visite du cousin du roi, Charles-Edouard de Saxe-Cobourg-Gotha, au nazisme affiché, et sa mission de convaincre Edouard VIII de signer un traité d’alliance avec Hitler. En mars, alors que l’Allemagne, en dépit du traité de Versailles, envahit la Rhénanie, Edouard VIII s’oppose à toute intervention militaire franco-britannique.

Oswald Mosley and Diana Mitford

Le Premier ministre Stanley Baldwin estime que le souverain sort trop souvent de sa réserve et affiche un peu trop ses affinités avec l’Allemagne hitlérienne. Outré, il commence à évoquer déjà l’abdication du roi ; il lui aurait offert le moyen de le faire, avec l'avantage de pouvoir épouser Wallis, alors réfugiée en France.

Lorsque l’abdication est annoncée, le fasciste Oswald Mosley, menace avec ses ''chemises noires'' de prendre d’assaut le palais et sauver le roi.

En France, Charles Bedaux ( homme d'affaire franco-américain), en 1937, accueille le duc de Windsor et Wallis Simpson pour leur mariage au château de Candé. Il leur organise un voyage en Allemagne, et leur fait rencontrer Hitler.

 

Le 10 mai 1941, 22 h 34 – L'adjoint du Führer Rudolf Hess fait un atterrissage surprise en Écosse à Floors Farm, près d’Eaglesham. Il annonce être en relation avec le jeune duc d'Hamilton, aviateur écossais.

Effectivement Hess et Hamilton se sont rencontrés, pendant les Jeux olympiques d’été de 1936 à Berlin ; auxquels Douglas Hamilton participaient. Il fut présenté à Hitler, invité par Goering... Il avait déjà rencontré l'ambassadeur à Londres, Ribbentrop, à la Cour de St James’s, et connaissait le géopoliticien Albrecht Haushofer, conseiller de Hess.

Actuellement, Hamilton est responsable de la défense aérienne en Écosse.

Je rappelle que Churchill, tout juste premier ministre, s'était opposé à l'avis de son Secrétaire d'État des Affaires étrangères qui proposait une réponse favorable à la ''paix'' d'Hitler, celle de la non-agression contre l'Empire Britannique...

On peut imaginer que le duc Lord Hamilton puisse être le lien avec lord Halifax et les allemands, si Halifax venait à succéder à Churchill ?

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1941 – la Gnose et le Graal - 2 Les totalitarismes

Publié le par Régis Vétillard

Passons à présent aux totalitarismes :

Myrrha décrit ces idéologies ainsi : - L'homme moderne se veut l'auteur de sa propre loi, et l'Infini est sécularisé : '' Dieu est mort''. La sphère théologique avec Dieu ''puissance souveraine'' est remplacée par l'Etat, le Reich, et à sa tête : le Chef.

Ne croyons pas alors que nous sommes affranchis du religieux; non, nous avons sécularisé le religieux. Le résultat, c'est que le XXe siècle, sera appelé le siècle de la barbarie !

L'idéologie totalitaire apparaît comme gnostique, en ce sens que ce monde est livré au Mal, que le salut dépend d'un homme providentiel qui a la connaissance du Bien. Ce manichéisme élabore un racisme de race ou de classe. Ce monde est mauvais, parce qu'il est aux mains des Juifs ; cette connaissance cachée n'est dispensée qu'à une minorité ( le parti, les nazis). Le salut final s'exprime dans un futur totalitaire : une société égalitaire ou celle de la race pure.


 

Enfin, observons comment une influence gnostique pourrait manipuler la voie du Graal.

- Reconnaissons que l'Eucharistie présentée chez Chrétien de Troyes n'est pas vraiment orthodoxe. Il s'agit bien d'une eucharistie, selon l’explication de l’ermite à la fin du Conte du Graal : « Le saint homme, d’une simple hostie / qu’on lui apporte dans ce graal / soutient et fortifie sa vie / Le graal est chose si sainte / et lui si pur esprit / qu’il ne lui faut pas autre chose / que l’hostie qui vient dans le Graal.. ». Et nous ne sommes pas habitué à ce que l'eucharistie soit tenue par une femme, sauf chez les gnostiques.

C'est encore une femme, la cousine de Perceval, qui va mettre l'accent sur la ''connaissance'' qu'il n'a pas. Perceval a échoué parce qu'il est ignorant. L’éducation qui lui a été rapidement délivrée par sa mère avant de partir, et par le gentilhomme qui veut lui enseigner les principes de la chevalerie, se voulait ''orthodoxe'', et s'avère insuffisante... Bien sûr, il ne s'agit pas de la Quête d'un objet, mais de la recherche de la connaissance autour du Graal.

 

Un certain gnosticisme, comme mouvement religieux, pourrait entraîner ses adeptes à cette conviction qu'ils sont les initiés, possesseurs d'un secret - c'est à dire d'une connaissance strictement ésotérique – fondé sur une révélation mystérieuse.

Il y a une volonté gnostique de couper le lien théologique et métaphysique qui existe entre christianisme et judaïsme.

Wagner essaie de créer, avec Parsifal, un christianisme gnostique, où le mythe du Graal est détaché de son arrière-plan évangélique, et ouvre la voie à un « Christ aryen ». Bien sûr, on ne passe pas naturellement de Bayreuth à Auschwitz ; mais on ne peut pas empêcher Hitler d'aller nourrir sa passion destructrice dans l’esthétique wagnérienne.

 

Toute religion, et même toute idéologie, n'aurait-elle pas affaire à son ''agnosticisme'', sorte de maladie. ?

Nous en viendrons à la diagnostiquer, et à la déclarer ''gnostique, selon : son rapport à la connaissance, à la contradiction que vit le groupe entre collectif et individuel, à sa manière de traiter ceux qui sont en-dehors du groupe, selon comme elle traite ce qu'elle juge pur et impur ; ce qu'elle veut réserver à un petit nombre ; ce qu'elle justifie seulement par ''révélation'' ; ce qu'elle rejette parce que trop ''incarné'' ; à sa manière dualiste de juger, de se représenter le monde ; à son obsession de revenir aux origines.... etc...

 

Merlin, représente cette problématique parce qu'il est confronté au passage d'un monde païen, partie prenante de la nature, à un monde nouveau, chrétien, qui valorise l'humain ( la personne).

Cette carte renvoie pour Lancelot à son souci actuel de ne pas tomber dans cette maladie gnostique...

Myrrha Lot-Borodine conseille à Lancelot, la lecture de La Queste del Saint Graal traduite par Albert Pauphilet (1923).

Albert Pauphilet, lors du vote de l’assemblée des professeurs de la Sorbonne en 1940, s’est opposé à l’application des mesures prévues par le statut des juifs. ( Il sera emprisonné pour fait de résistance).

Galaad

Vous savez que La "Queste del Saint Graal" est un roman qui forme la quatrième partie du cycle de la Vulgate et a été écrit dans les années 1225-1230.

Pourquoi cette version de la Quête ? Parce que selon les mots de Pauphilet, ce n'est pas un roman, mais une forêt de symboles, que chaque ligne renferme une intention morale ou édifiante.

Pour caricaturer, par quelques exemples, la signification qu'il veut donner : disons que les couleurs blanche et rouge, ce sont les couleurs du Christ, le Château des pucelles c'est l'enfer, la Table ronde est le monde, la vie séculière. Gauvain, c'est le pécheur endurci ; Lancelot c'est le pécheur repentant. Bohort, un « saint laborieux », par opposition, Perceval est le type de ceux qui se justifient par la foi, je dirais ou plutôt qui sont justifiés par la grâce, car, au fond, il est plus coupable que Bohort. Galaad, c'est le ministre du Christ, ou pour dire vrai, c'est le Christ lui-même. La « nef de Salomon » c'est le Temple, c'est l'Église; le lit, le dais, les trois fuseaux qu'elle transporte, figurent l'autel et la croix. L'épée de David c'est la sainte Ecriture. La femme de Salomon c'est « Ancienne loi », la Synagogue. La soeur de Perceval c'est la « Nouvelle loi », c'est l'Église chrétienne. Enfin le Graal, c'est Dieu et la Queste del saint Graal c'est la représentation de l'âme à la recherche de Dieu. Le prétendu roman se révèle sous sa vraie figure, c'est une « Imitation de Jésus-Christ ».

Le ''Lancelot '' se fait un devoir de présenter le récit sous la forme d'une chronique, la Queste commet s'affranchit des règles. La chronologie n'existe pas, parce qu'elle n'a que faire ici : la recherche du royaume de Dieu n'est pas soumise aux lois du temps.

L'auteur de la Queste, sans-doute un religieux cistercien, se soucie peu de la matière de Bretagne ; et beaucoup plus de l'Evangile..

L’œuvre se veut débarrassée de tout agnosticisme. Galaad, c'est le Christ revenant sur la terre sous la forme d'un chevalier errant. A la fin toute différence disparaît entre le Graal et le calice eucharistique. La morale, l'ascétisme, est celle de l'Église chrétienne, et la dogmatique est tout orthodoxe. La Queste est complètement opposée à ceux (tel Amaury de Chartres) qui nient la présence réelle.

Le mysticisme de la Quête peut séduire une âme moderne.

1941 – la Gnose et le Graal - 2 Les totalitarismes

Je reviens sur l'actualité récente :

Anne-Laure de Sallembier a été très touchée par la mort d' Henri Bergson, ce samedi 4 janvier 1941. Comme beaucoup d'autres, elle s'était rendu récemment dans son vaste cabinet du boulevard Beauséjour, désorientée par notre actualité, espérant un conseil, de cet homme immobilisé qui n'avait pas peur. Elle le savait affaibli, mais le départ fut brusque.

Jacques et Raïssa Maritain, se souviennent en quoi la pensée d'Henri Bergson les a véritablement libérés. A l'heure où nous étions bloqués par « les préjugés antimétaphysiques du positivisme pseudo-scientifique» qui correspondait à l'esprit de cette époque, Bergson, nous a bousculé, ramenant «l’esprit à sa fonction réelle, à son essentielle liberté».

«Nous partions pour les cours de Bergson émus d’une curiosité bouleversante. Nous en revenions portant notre cueillette de vérités ou de promesses, comme vivifiés d’un air salubre». « Nous n’étions pas les seuls, sans doute, à qui Bergson rendait la joie de l’esprit en rétablissant la métaphysique dans ses droits (…) Il nous assurait que nous sommes capables de connaître vraiment le réel, que par l’intuition nous atteignons l’absolu.» ( Raïssa Maritain)

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1941 – la Gnose et le Graal - 1

Publié le par Régis Vétillard

Myrrha Lot-Borodine

Lors de ses visites à Fontenay-aux-Roses, Lancelot eut le privilège d'échanger avec Ferdinand Lot, et aussi avec son épouse, Myrrha Lot-Borodine, au sujet du Graal et du contexte politique actuel... Myrrha avec beaucoup de sollicitude interrogeait Lancelot sur sa vison du Graal et craignait peut-être qu'un mauvais gnosticisme l’amenât à défendre le pire....

Myrrha, dès novembre 1940, s'était autorisée à écrire au cardinal Baudrillart sur sa position concernant le nazisme : « La peur est mauvaise conseillère. Un chrétien, un prêtre surtout, ne doit rien craindre — pas même l'atroce guerre civile pour son peuple — rien sauf le jugement de Dieu, révélé à chaque membre du Corps mystique, par sa conscience profonde. Dans cette conscience, la vérité prime tout (...) » écrivait-elle , et lui demandait s'il avait oublié « la grande voix de Rome qui a définitivement condamné une certaine doctrine raciste, antisémite au premier chef, comme néo-païenne et impie ».

Lancelot, précisément, s'interrogeait sur la question gnostique qui aurait pu rapprocher la voie du Graal, à une religion païenne, comme pouvait le laisser paraître, le national-socialisme aryen.

Avant de parler du Graal, la question concerne un certain ésotérisme gnostique, qui pourrait être le fondement d'un occultisme nazi ?

- Le nazisme a l'objectif d'élaborer une religion raciale, en revenant au paganisme germanique issu des indo-européens ( aryens). Il s'agit donc de renoncer aux croyances étrangères comme celles issues du christianisme. La société de Thulé de Sebottendorff, est dédiée au dieu Wotan. Cependant, on peut reconnaître une influence du romantisme allemand et de la théosophie, en un syncrétisme pas toujours évident.

Lancelot aurait tout d'abord, envie - c'est vrai - de défendre une idée de la '' Gnose '', telle qu'il l'a compris au cours de la lecture de Hans Leisegang (1890-1951). Hans Leisegang, fait partie de ces philosophes, peu nombreux, qui se sont opposés au régime nazi, avec Theodor Litt, Eduard Spranger par exemple.

Hans Leisegang est un philosophe, et aussi un physicien, spécialiste de ''La Gnose'' et de la question du ''Mal''... Que dit-il de la Gnose ?

Le gnosticisme est le moyen d’atteindre le salut, et ce salut s’obtient par la connaissance. « La gnose, c’est la connaissance de ceci que la connaissance nous sauve. »

«  C’est la connaissance de ce que nous sommes et de ce que nous sommes devenus, du lieu dont nous venons et celui dans lequel nous sommes tombés ; du but vers lequel nous nous hâtons et de ce dont nous sommes rachetés ; de la nature de notre naissance et de celle de notre renaissance » Hans Leisegang, La gnose, p. 7 ( Leipsig, 1924).

La connaissance libère et sauve tandis que le mal et l’esclavage viennent de l’ignorance et de l’erreur. Le gnosticisme consiste à ne pas séparer la liberté de la vérité, c’est à-dire de la connaissance. On ne peut être libre que si l’on possède la vérité (la connaissance) ; celui qui est dans l’erreur (l’ignorance) n’est pas libre. Saint Jean affirme que c’est la vérité (connaissance) qui libère : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous délivrera » (Jean 8, 32).

C'est Platon qui le premier parle de gnôstikos dans le Politique (258e), pour désigner un type de savoir pur ou spéculatif qui concerne « l’action de connaître », par opposition à la connaissance pratique d’un art ou d’une action.

C'est avec le développement d’une orthodoxie chrétienne, que le terme gnostique est devenu synonyme d’hérétique...

La connaissance gnostique est une connaissance qui permet au gnostique de retrouver son essence originelle, de rejoindre le Dieu véritable, le Dieu sauveur. Mais, paradoxalement, ce Dieu est inaccessible, il est caché et inconnaissable.

- Bien, bien … conclue Myrrha... A présent, continuons avec Leisegang et observons ce qui se passe dans un monde gnostique... Ce Dieu, bon, a commencé par créer, par son Logos, le monde pur de l’Esprit. Le monde est alors rempli de puissances spirituelles qui, à leur tour, créent le ciel visible, la terre et l’homme à l’image de Dieu.

Mais il s’est produit chez les esprits une révolte contre Dieu. Elle a eu lieu sous la conduite d’un premier ange révolté qui a entraîné une partie des anges à s’incliner vers la sphère terrestre et à tomber dans les liens de la matière. C’est par ces anges révoltés que le péché est entré dans le monde. L’homme est alors entièrement coupé de Dieu.

Naturellement, cette Gnose personnifie le Mal et le Bien, en opposition, et naturellement, avec un dieu du Mal et un dieu du Bien...

Ce dualisme va servir un antijudaïsme, puisque ce monde étant imparfait, on pourrait en déduire un créateur imparfait, le dieu d'un ancien Testament, le dieu des juifs...

 

Lancelot reconnaît le danger. Pourtant, il ressent comme juste, l'idée d'un Dieu absolument transcendant, et qu'il faut nous méfier de tout anthropomorphisme. Ne peut-on penser que Dieu ne régit pas ce monde, qu'Il n'intervient pas ; sinon – avec le Christ - pour le sauver ?

 

Lancelot exprime sa difficulté à '' Croire ''. Il aime se rappeler ce que lui disait Simone Weil, professeur de philosophie : pour ce qui est des grandes questions, philosophiques, existentielles, il suffit de « les contempler sans plus, fixement, inlassablement, pendant des années, sans aucun espoir, dans l’attente. »

Mais enfin... Le mal s'abat indifféremment sur les bons et sur les méchants, sur les forts ou les faibles etc... Dieu est absent ! Enfin, du moins, ce monde ne semble t-il pas privé de Dieu ?

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1941- la Pierre du Graal -2

Publié le par Régis Vétillard

Himmler - Ahnenerbe - la tapisserie de Bayeux

Hans F. a rencontré Herbert Jankuhn (1905 – 1990), un archéologue allemand spécialisé dans l’archéologie des peuples germaniques, qui travaille dans le cadre de l'Ahnenerbe, pour Himmler. En France, son intérêt se porte en particulier sur la tapisserie de Bayeux, que les allemands considèrent comme un « chef-d’œuvre aryen ». Jankuhn, était présent à Nuremberg quand Hitler et Himmler ont reçu les Regalia, il a raconté combien Himmler fut déçu d'apprendre que la fameuse pierre ''noire'' nommée Orphanus n'ornait plus la couronne impériale...

Il est étonnant que si Himmler savait que cette pierre était censée être une pierre taillée dans la ''lapsit exillis'', tout comme la coupe du Graal ; il ne savait pas que cette pierre connue sous le nom de Orphanus était manquante ; à moins que cette déception exprimait sa volonté impérieuse de la retrouver, la couronne étant ''privée de'' ( sens du latin orphanus), privée de ses pouvoirs.

 

La ''Lapis Exilis'' aurait servi à façonner le Graal; et un gros éclat taillé aurait ainsi orné la couronne de l'Empereur. Cette pierre noire est parfois présentée comme une pierre de météorite, ou une pierre précieuse de couleur vin, ou rouge, ou noire, et qui peut briller dans l'obscurité; cette pierre était plus que l'honneur de l'Empire; elle signifiait certains pouvoirs, particulièrement en présence de la Sainte-Lance. Il n'est donc pas étonnant, que Himmler, fasciné par les objets magiques, ait voulu accaparer la Sainte-Lance et la Pierre du Graal au profit du nazisme.

Pour Hitler le Saint-Empire est le modèle de la suprématie allemande et, lui, se présente comme celui qui restaurerait l'Empire... Si Hitler ne s’intéresse que peu à l'ésotérisme, et même s'en méfie ; il est très sensible à la symbolique que lui développe Heinrich Himmler, pour asseoir sa légitimité et le succès d'un troisième Reich, promis à durer mille ans.

Couronne du Saint-Empire

 

Que sait-on de cette pierre, l'Orphanus ? Nous avons un témoignage d'Albert le Grand ( 1200-1280), dominicain, théologien, naturaliste, chimiste... « L'Orphanus est une pierre précieuse de la couronne de l'empereur des Romains. On l'appelle ainsi car on n'en a jamais vu de semblable. Elle est couleur de vin, d'un vin rouge clair comme si l'éclat de la neige l’imprégnait, mais où pourtant le rouge reste dominant. Cette gemme brille vivement et l'on dit qu'elle aurait même naguère brillé dans l'obscurité ; cependant elle ne le fait plus aujourd'hui. Mais on affirme qu'elle concentre en elle l'honneur de l'Empire. » Albert le Grand, De mineralibus. (1262)

Elle est mentionnée pour la dernière fois dans l'inventaire de succession de l'empereur Charles IV qu'il reçut en 1350. Elle fut ensuite remplacée sur la plaque frontale, par un étroit saphir.

 

Actuellement, où se trouve l'Orphanus?

D'après Hans F., Jankuhn et le duc de Windsor sont persuadés que cette pierre fait partie du trésor britannique, après avoir été en possession de la maison de Hanovre.

En effet, en 1796, les troupes françaises traversent le Rhin,  les insignes impériaux, joyaux de la couronne du Saint-Empire romain germanique, conservés à Nuremberg depuis 1424 sont transportés à Ratisbonne, puis à Vienne : là est constaté que des parties du trésor sont manquantes. Le roi de la Grande-Bretagne, depuis Georges 1er, est de la Maison de Hanovre. Sous Georges III, également prince-électeur de Hanovre au sein du Saint-Empire romain germanique, en 1806, le Saint-Empire romain disparaît face à la Confédération du Rhin supervisée par Napoléon. Ce serait dans ces circonstances que le joyau principal de la Couronne impériale aurait été mis en sécurité en Angleterre, puis en Ecosse.

les Windsor- (Edouard-VIII) et Hitler

 

Le duc de Windsor n'est rien de moins que l'ancien Roi britannique Edouard VIII, qui a abdiqué en 1936, un souverain qui aurait pu trahir son propre pays s'il était demeuré sur le trône; en effet, le monarque avait beaucoup de sympathie pour l’Allemagne nazie. Wallis Simpson qui était devenue sa maîtresse alors qu'il était l'héritier de la Couronne, avait noué d'étroites relations avec de nombreux hauts dignitaires nazis alors qu'ils arrivaient au pouvoir, en 1933.

La famille royale anglaise est d'ascendance allemande. Le roi George V ( né de Saxe-Cobourg et Gotha) prit la décision de renoncer au nom germanique de sa famille pour le remplacer par celui de Windsor. L'oncle d'Edward VIII est le Kaiser Guillaume. La peur du bolchévisme, les progrès de l'Italie mussolinienne, pousse Edouard à admirer les nazis et souhaiter que les élites politiques, reconnaissent et valident la popularité des dictatures. Alfred Rosenberg, ami personnel d’Hitler, est reçu en 1931 par de nombreuses personnalités britanniques comme Lord Hailsham (secrétaire d’Etat à la guerre), Lord Lloyd, Sir Henry Deterding et Montague Norman, gouverneur de la Banque d’Angleterre

Les services secrets britanniques disent posséder un dossier sur Mrs Wallis Simpson, ses liens personnels avec Von Ribbentrop (ambassadeur d’Hitler à Londres), son passé dans des bordels chinois, ses deux mariages, son goût pour les pierres précieuses...

Oswald Mosley and Diana Mitford

Le 10 décembre 1936, après en avoir discuté avec ses proches, Edward abdique, et se marie avec Wallis le 3 juin 1937, au château de l'homme d'affaires Charles Bedaux, lui-même en forte sympathie avec le Troisième Reich. ( Il possède une maison, voisine du Berghof, la résidence d'Hitler.)

Sir Oswald Mosley, fasciste, se marie à Berlin avec sa maîtresse Diana Mitford, dans la résidence de Goebbels en présence d’Hitler (1936). Mrs Wallis envoie ses félicitations. Pendant la guerre, il se veut pacifiste, mais sert les renseignements allemands.

 

Lancelot conclue que cette Pierre, que Lithargoël décrit comme en danger, pourrait être cet ''Orphanus ''. Elle fait le lien entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

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