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foi

1935 - Le nazisme, et les fascismes. 3 - Philosophie

Publié le par Régis Vétillard

Lancelot est resté secoué par cette rencontre. Il lui a fallu plusieurs jours pour digérer les réponses des uns et des autres... Et surtout, finalement, le manque de réponses satisfaisantes.

Comment peut-on ainsi échanger et mettre en perspective des arguments idéologiques qui sont en train de se mettre en œuvre et de transformer notre vie et qui vont nous donner des raisons de vivre ou de mourir, ou de tuer...

Peut-on d’ailleurs imaginer, ou espérer même, pouvoir se comprendre, et négocier quelque chose de recevable... Alors que l'enjeu est existentiel !

 

Lancelot assume mal, notre apathie, qui ne répond en rien à l'urgence du moment.

Et plus profondément, Lancelot est insatisfait de lui-même... Sur quels fondements repose sa foi en la vie ? Un socle qui lui permettrait d'être certain de ses convictions, de ne plus avoir peur et d'être mu par un volonté de servir la vérité... ?

Ne s'agit-il pas également des fondements de notre société d'après-demain ! Pour demain, que peut-ont-on attendre d'états fascistes en guerre les uns contre les autres, sinon le chaos ? Et donc, aujourd'hui, n'est-il pas essentiel d'être sûr de nous, pour ce que nous allons décider ?

 

Lancelot ne s'est jamais senti aussi proches de ses chevaliers, qui errants et en Quête, étaient plus ou moins prêts à suivre l'Aventure qui allait les conduire à une rencontre, à une épreuve, et leur donner le sens et même l'objet de la Quête...

 

Lancelot a la chance de pouvoir partager son trouble, ses incompréhensions avec sa mère, et avec Elaine.

Anne-Laure connaît bien l'Allemagne, et ses philosophes; la conception du monde d'Hitler, dit-elle est une macédoine d'ingrédients germaniques : l'esprit guerrier pour exalter le surhomme aryen, l'idée d'un état qui s'impose sur l'individu, le conflit des races comme force de l'histoire, le dogmatisme médiéval des Eglises chrétiennes réfuté par Kant. De Fichte, Hitler aurait repris le nationalisme, et l'antisémitisme... Et Schopenhauer lui aurait appris qu'il fallait glorifier la volonté plus que la raison...

Bien sûr, ce fatras d'idées philosophiques pourraient être démenti par chacun des philosophes qui en seraient, dit-on, l'inspirateur : de Nietzsche à Hegel, de Fichte à Kant ; ils ne s'y retrouveraient pas ! - Je ne pense pas, dit-elle, que la pensée allemande soit responsable de la déraison nazie...

Je me demande si la responsabilité ne tient pas à l'élaboration occidentale d'une eschatologie de l'histoire qui se présenterait comme une théologie sans Dieu, et qui satisfait aux aspirations de beaucoup, aujourd'hui... ?

Kant pointe une maladie, qu'il appelle le ''fanatisme moral'' et qui consiste à se sentir possédé par le bien, sans ressentir de contrainte morale, et à exalter le sacrifice de soi... D'ailleurs, Kant dénonce le choix qui en a été fait pendant la Révolution...

 

- Tu remarques, que les nazis n'osent pas rejeter le monument qu'est Kant ; pourtant en totale contradiction... Le ressort de la morale, c'est l'universalisme ( impératif catégorique) ; alors que pour eux, c'est le Führer - porte parole du peuple - qui est le garant de ce qui est bon pour le peuple ( allemand).

 

Pour Elaine, nous avons besoin de comprendre la finalité des enjeux qui se posent aujourd'hui, nous avons besoin de raison, donc de philosophie; mais nous avons besoin de sens, donc de théologie.

Pourquoi ne pas revenir aux sources de notre Tradition : Aristote, Thomas d'Aquin ...

Maritain pointe le néo-paganisme antisémite et anti-chrétien de l’hitlérisme : « Il rive les hommes à des catégories et à des fatalités – biologiques – auxquelles aucun usage quel qu’il soit de leur liberté ne leur permet d’échapper. »

 

Tu remarques, note Lancelot, que les nazis semblent fasciné par l'antiquité, plutôt grecque; et élaborent un curieux mélange gréco-germain. Pour eux, le christianisme - avec sa doctrine universaliste et égalitaire - serait une invention juive pour subvertir l'ordre hiérarchisé germain...

 

Les chrétiens, reconnaît Lancelot, ont la chance de connaître la ''fin''... Une fin inaccessible à la raison, car au-delà de notre existence... Cette connaissance est offerte par la Révélation : elle est pour tous, mais elle est théologique... Est-il possible que Théologie et philosophie se complètent naturellement... ?

- Thomas d'Aquin nous ouvre une porte . Enfin, c'est Maritain, via Thomas qui – pour moi – le fait, répond Elaine

 

Lancelot rencontre un prêtre.

- Vos politiciens parlent de nationalisme ; les chrétiens s'intéressent à l'humanité, l'humain transcende la nationalité. La Vérité n'intéresse pas Hitler, il pense que c'est lui qui construit la vérité. Il pense que la guerre va lui permettre d'affirmer cette vérité. C'est une folie...

 

Le prêtre demande à Lancelot ce qu'il aimerait devenir : Président du Conseil, Général..., un héros ? Lancelot, ne sait pas...

Le prêtre lui dit : moi, j'aimerais devenir un saint..

Lancelot répond : « j’aimerais apprendre à croire ».

Le prêtre ajoute : vous êtes plus près du but, que moi... Puisque le christianisme n'est pas réservé à une élite, il est ouvert à tout homme désireux de devenir humain, pleinement humain...

Pourtant, dit le prêtre, vous n'y arrivez pas seul ; c'est bien ça ? Ce manque que vous ressentez me dit, que vous êtes prêt du but que vous recherchez...

 

Il est difficile de savoir à quoi l'on croit et si l'on croit vraiment...

Qui est Jésus-Christ pour aujourd'hui... quel rapport entre la foi et le fascisme ( qui est un monde sans Dieu )... Comment ce monde s'accomplit-il en Dieu ?

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Ce que nous devons aux '' Lumières '' -2/.-

Publié le par Perceval

« Sapere aude » ! Ose penser par toi-même – telle est la maxime de Kant

« Sapere aude » ! Ose penser par toi-même – telle est la maxime de Kant

L'article précédent situant l'enjeu, énonce des des considérations générales, et subjectives … J'étudie de plus près ce que m'apporte les Lumières de ce XVIIIe siècle, et je fais le choix de choisir un point de vue plus convainquant – à mon avis – celles des penseurs allemands.

Même s'il ne s'agit pas de se passer des dogmes de la religion ( c'est mon avis …); les ''Lumières'' nous font passer de la tradition dogmatique à celle de la Raison.

« Les Lumières se définissent comme la sortie de l'homme hors de l'état de minorité, où il se maintient par sa propre faute. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute quand elle résulte non pas d'un manque d'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des lumières. » Kant (1724-1804)  - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit - 1784

 

La révolution de Kant, c'est de mettre hors de propos les preuves de l'existence de Dieu...

Cependant Kant reconnaît les besoins de la raison « d'admettre, pour l'existence en général, quelque chose de nécessaire : un ''idéal de la raison pure''. » La connaissance rationnelle de Dieu nous est impossible, pourtant il est l'objet d'un besoin universellement ressenti : l'idée du souverain Bien... Comme on ne peut démontrer cette reconnaissance ( plutôt que cette existence), on va l'admettre, à la manière d'un postulat.

 

J'apprécie cette porte ouverte, même si pour Kant, elle permet avant tout d'y adosser sa morale...

Emmanuel-Kant et ses invités

Fichte (1762-1814 ) est un disciple de Kant. Il critique l'idéologie religieuse de l'institution ; et souhaite revenir à un ''christianisme originaire'' allié à l'oeuvre de la Liberté ( avec la révolution Française...). La Liberté étant, elle aussi, érigée en postulat. Finalement, avec le temps Fichte – d'ailleurs accusé d'athéisme – dit qu'il n'a plus besoin de religion, privilégiant la conscience du devoir moral, ce qui lui suffit … Il quitte également la franc-maçonnerie, considérant qu'elle est trop prise dans le particularisme de ses symboles... Fichte serait le dernier représentant de  l'Aufklärung...

 

L'Aufklärung est le synonyme de ''Lumières'', comme courant de pensée. « Elles revalorisent l’homme, le rendent conscient de ses potentialités et constituent un appel à l’émancipation. L’homme doit se libérer de toute tutelle, notamment celle des autres hommes, surtout celle d’un guide spirituel, ou d’un directeur de conscience comme c’était la mode à l’époque. Il ne doit pas compter sur un Dieu intervenant dans les actions humaines et auquel il faut s’en remettre pour toute décision. »  Aline Le Berre, Aufklärung 

Cette proclamation sera le point de départ de différents courants de pensée...

 

Plusieurs philosophes, vont à la suite de Kant, développer des pistes que Kant n'approuvera pas … Tous reçoivent de Kant, l'impulsion première de leur pensée...

Prendre acte, pour le philosophe Friedrich Heinrich Jacobi ( 1743-1819) , de l'innovation kantienne, c'est de désigner par raison, la source immédiate des connaissances.... la raison devenant ainsi, non pas ce qui nous fait comprendre le réel, mais ce qui signale notre adhésion à l'absolu. Elle devient l'intuition suprasensible de l'absolu.

«  J'exposai que,en soi, il était impossible de découvrir l'infini à partir du fini se présentant à nous, de concevoir leur rapport réciproque et de l'exprimer par une formule quelconque ; si donc on voulait en dire quelques chose, il fallait en parler à partir de la révélation. » Jacobi, Lettres à Moses Mendelssohn.

« la croyance n'est qu'une représentation plus forte, plus vivante, plus puissante, plus ferme, plus soutenue d'un objet, que celle que la seule imagination est capable d'atteindre. »

«  la croyance est quelque chose de senti par l'âme par quoi les affirmations du réel et sa représentation se distinguent des fictions de l'imagination. » Jacobi, David Hume et la croyance.

1750 Francois Boucher Le sommeil interrompu

 

* Exemple-argument du rêve et de l'éveil : Si le rêveur ne sait pas qu'il rêve, et donc peut croire percevoir en vérité.... l'homme éveillé sait toujours – d'un savoir immédiat et certain – qu'il ne rêve pas, et donc ne peut jamais croire, qu'éveillé il rêverait. La vie n'est pas un songe …

 

Pour Jacobi, encore : la croyance dans le réel, relève d'un « savoir de première main », alors que vérification et démonstration relèvent « d'une certitude de seconde main ».. « Si nous croyons ce que nous voyons, c'est avant toute vérification... »

 

Ce sens précieux de ''révélation '' Jacobi le tient de D. Hume : les objets se révèlent à nous par les sens … Sachant que nos sens peuvent nous tromper, et pourtant ( quel miracle!) nous n'avons communément pas d'autres preuves de l'existence …

«  Les représentations ne peuvent jamais refléter le réel comme tel. Elles renferment seulement des aspects des choses réelles et non le réel lui-même. » Jacobi, David Hume et la croyance.

«  L'élément de toute connaissance et de toute activité humaines est la foi » Jacobi, Lettres à Moses Mendelssohn.

Croire au réel, c'est avoir foi en Dieu... « Et la raison est une faculté supérieure qui révèle positivement à l'homme le vrai, le bon, le beau en soi » Jacobi, David Hume et la croyance

Kant fait partie de ces penseurs qui nous ouvre des portes. Avant lui, il y eut déjà le génial Descartes : '' Je pense, je suis, j'existe...'' Il nous permettait ainsi de continuer ; penser est légitime... ! ( je veux dire « penser seul » et non pas déléguer...)

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Roger de Laron : sa Foi en cette fin du XIIIe s.

Publié le par Perceval

Roger de Laron, le sait...Et, nous l'avons déjà évoqué... : (Roger de Laron : les Templiers et le Saint-Suaire.)
- Les Templiers ont possédé, et possèdent encore le linge qui a enveloppé le cadavre de Jésus ; cette relique est protégée parmi le Trésor disséminé après l'arrestation des chevaliers. ( Cf, le prochain article)
Ceux qui l'ont vu, en particulier les grands Maîtres de l'ordre, évoquent ce linge en décrivant un visage qu'il garderait inscrit dans le tissage, avec les marques du supplice... Certains chevaliers adorent la relique, et d'autres les accusent d'adorer une idole...

Roger de Laron, reste prudent sur ces accusations... Lui même, quand il fut interrogé par l’évêque, a récusé toutes les abominations prêtées au chevaliers pauvres du Christ... Ce dont il peut témoigner, c'est un rituel d'obéissance établi par les Templiers qui met à l'épreuve les recrues, et qui reprend des gestes de leurs ennemis pour les édifier, et peut-être les préparer... En effet, les sarrasins obligent les prisonniers chrétiens, sous peine de mort, à renier Jésus-Christ et à cracher sur la croix...
Bien sûr, Roger de Laron croit en un seul Dieu, qui se manifeste en une Trinité. Il croit au Père, créateur de toutes choses.
La création est parfaite, à l'image du créateur... Au travers de ses voyages et de ses rencontres, le seigneur de Laron a très vite été intrigué par les questions sur l'origine des dieux, du ciel et de la terre que les différents peuples se posent délicatement exprimés dans des contes, des histoires ( des mythes)... Ainsi, a t-il entendu parler au sein du Chaos, des noces entre la terre et le ciel. C'est Chronos, qui sépare l'étreinte en coupant le sexe de son père... Certains évoquent un œuf, concentration de vie... La grande question débattue parmi les sages, est de savoir si le monde est fini ou infini... ?
 
La conviction de beaucoup de lettrés est que Dieu étant infini, il ne peut avoir créé un monde fini : ce serait chose indigne de sa puissance créatrice... Pourtant, Roger sait qu'il ne faut pas trop le dire... Les clercs proches des puissants de l’Église abhorrent l'idée d'un univers infini : l'ordre et l'harmonie du monde ne peuvent exister dans un espace infini.
Si la Terre est au centre du monde... Manifestement, pour les hommes du XIIIe siècle, le monde est un lieu différencié, hiérarchisé, organisé et cohérent ; il est le fruit de la réflexion de la plus haute intelligence... Ce sont les séparations qui ont permis aux jours, nuits, mers, terres, sexes de se créer... L'homme lui-même est séparé de Dieu ...
 
Ce qui édifie Roger de Laron, également, c'est la religion des sarrasins. L'islam, avec la croyance en un Dieu unique, transcendant, source unique de la doctrine, professe l'unité des êtres humains entre eux et avec le cosmos.
La nature vivante, n'est pas une matière inerte, elle est habitée par le souffle de Dieu, sa destinée est interdépendante de la notre.
Le chevalier templier garde, tel un trésor, la traduction d'un texte arabe d'Huseyn Mansûr Hallâj ( mort en 922 à Bagdad)
Ce texte est éminemment alchimique, il décrit les différentes opérations de transformation de soi, par l'anéantissement de l'égo et par l'advenue de Dieu en soi...
 
« C'est le recueillement, puis le silence ;
puis l'aphasie et la connaissance ;
puis le découverte ; puis la mise à nu.

Et c'est l'argile puis le feu ; puis la clarté et le froid ;
puis l'ombre ; puis le soleil. (…)

Et c'est l'ivresse puis le dégrisement ;
puis le désir, et l'approche ;
puis la jonction ; puis la joie.

Et c'est l'étreinte puis la détente ;
puis la disparition et la séparation ;
puis l'union ; puis la calcination. »
 
C'est à Chypre, que Roger de Laron a entendu parler de la première fois de la science du ''Grand Oeuvre'' ; un savant sarrasin enseignait que l'or représentait l'équilibre parfait entre les deux principes opposés et complémentaires le Soufre et le Mercure...

Ces quelques mots étaient le départ semblait-il d'une théorie qui englobait le visible et l'invisible … C'était assez tentant … Mais c'est avec Raymond Lulle (1235-1315) que Roger a compris la description opérative du monde dans lequel il vivait..

Pour résumer : le monde visible est décrit selon une structure ternaire ; et qui prend son origine dans la matière primordiale ( crée par Dieu) : elle est représentée par le ''Vif Argent'' ou Mercure. De cette matière initiale se sont extraits les corps angéliques, les corps célestes ( les astres ..) et les corps terrestres. Des corps terrestres nous connaissons ( Aristote) - les Quatre éléments : l'eau, la Terre, l'Air et le Feu.
Les alchimistes ont découvert, également : la Quinte essence... Raymond Lulle la décrit comme un esprit subtil répandu dans l'ensemble de la nature et qui vient s'ajouter aux quatre éléments.
Cette essence s'appelle un alcool...
 
A son retour en Aquitaine, Roger de Laron, s'est vite aperçu, qu'en ce XIIIe siècle, les moines pratiquaient dans leurs monastères cette alchimie ; sous les deux formes, matérielle et spirituelle.
 
Parmi eux, Roger Bacon (1214-1294), franciscain après avoir été marié, a atteint une certaine notoriété...

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Foi et intuition -2-

Publié le par Perceval

Dans le langage courant, croire évoque les « croyances », et s'oppose à savoir... Croire serait adhérer à des croyances plus ou moins croyables du point de vue rationnel ; les croyants seront donc plus ou moins crédibles ( plus ou moins fondés sur la raison )

Croire n'est pas «  avoir » un savoir irrationnel, qui donnerait un pouvoir de maîtriser le monde et même d'asservir les esprits à une idéologie ...etc

L'acte de « croire », est une acte de connaissance et un acte de confiance...


Croire : le verbe latin credere, dont il vient, réunit au mot « coeur » : cred ( cœur en latin, c'est le principe intérieur de la pensée ), le mot « donner » dare. Croire, c'est donner son cœur.

 

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Poser l'acte de croire, c'est sortir de l'impersonnel : avec un « je » et un « tu » … C'est la reconnaissance d'une altérité, et signifie que la personne à qui je parle demeure insaisissable par le seul savoir.

« Je crois », et je suis en un mouvement, je suis au cœur d'une relation. Interpellé : j'ai un choix à faire : croire ou ne pas croire. Il y a un risque à prendre face à l'autre, à cet autre qui est unique. Croire, c'est accepter une recherche par la médiation d'un dialogue …

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S'ouvrir à du nouveau, c'est reconnaître en soi-même un manque... ( « Manque » différent de « besoin » ; car ce manque en moi, n'est pas fait pour être comblé...).

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Je peux parler de « Foi », de « croire » ; sans évoquer « Dieu » .. Cependant, à partir du moment, où j'accepte de faire confiance, à cette manière de penser... La Parole de Jésus ( au travers des Évangiles...) me semble cohérente :

Pour un chrétien, une Parole a retentit ( rattachée à un fait historique …).

Dieu se révèle dans une relation : entre un « père » et un « fils ». Et c'est à un dialogue que Dieu nous invite quand il nous parle.

 Monica-Fagan-7.jpg

      *****

 

Michael-Parkes---Tutt-Art---30-.jpg" Il faut renoncer au savoir, se laisser faire par l'intuition. Dans le rien, il y a un abandon de la volonté. C'est comme ça qu'on avance. "

Claude Régy:  metteur en scène de théâtre français qui a contribué au renouvellement du jeu de l'acteur et de l'esthétique du théâtre contemporain.

 

Jean Paul Sartre ; « Il n’est d’autre connaissance qu’intuitive. La déduction et le discours, improprement appelés connaissance, ne sont que des instruments qui conduisent à l’intuition. »

C’est la saisie de l'esprit par lui-même au sein de la durée, que Bergson définit comme « la sympathie intellectuelle ou spirituelle par laquelle on se transporte à l’intérieur d’un être pour coïncider avec ce qu’il a d’unique et par conséquent d’inexprimable »

 

Les illustrations ( un peu décalées ...! ) sont des peintures de Monica Fagan. D'origine irlandaise par son père, Monica Fagan est née en Angleterre, dans une région du Yorkshire. Boursière de la ville de  Sheffield, elle vient en France à l'âge de 18 ans pour suivre des cours de dessin et de peinture à l'école des Beaux-Arts de Rennes.

Sa peinture, à travers une solide technique fine et précise, fait transparaître un monde onirique troublant peuplé par un bestiaire mythologique, des femmes mystérieuses et masquées qui évoluent entre les symboles telles des déesses romantiques. Ces femmes ... évoluent dans un monde différent, à la fois proche et inespéré... dans lequel la femme serait l’avenir de l’homme. 

 

 

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Est-il bête de croire ? -1-

Publié le par Perceval

aimant-croire.jpgCroire est un acte qui prend place dans la démarche de l'intelligence humaine affrontée au réel, et interrogée par cette rencontre. Une « bête » ne croit pas !

Croire n'est pas spécifiquement un acte religieux.

Croire conditionne l’accès de l'homme à une vie personnelle.

Vivre, c'est croître en produisant des œuvres, et en devenant nous-mêmes...

  • Nous pourrions, à ce propos - retrouver ce que dit Bergson sur « l'intuition » : L'intuition, seule nous permet d'accéder à la nature profonde des êtres. Par l'intuition, notre conscience entre en « sympathie » avec ce qu'il y a de plus unique dans les objets et les êtres que nous observons. L'intuition nous révèle une coïncidence parfaite entre le moi et le monde.

 

del_doman_nonve_certezza.1210618251.jpgUn autre point est l'altérité que le réel nous conduit à admettre... Il y a «  l'être » , mais surtout il y a la « relation » …

      *****

Croître pour l'humain, c'est croître corporellement et psychiquement, les deux étant liés. Croître dépend du développement de sa pensée et de sa parole, et cet assemblage dépend de ses « relations avec les autres …

 

Secret School (Krifo Sxolio), where the Hellenic-Orthodox s
Krifo Sxolio:  Secret School

Croire est de l'ordre de la « relation », c'est le fondement d'un dialogue dans lequel le but est de rechercher la vérité. Vérité qui n'est pas accessible à un savoir. Car la trouver n'est pas la posséder, mais s'y ouvrir …. Ensuite, cette relation s'ouvre à la connaissance par la confiance...

Cette structure apparaît déjà au stade de l'enfant : la croissance de l'enfant dépend de ceux qui vont susciter en lui : connaissance et confiance …

Croire, c'est pour l'enfant l'acte qui le relie à une personne …

 

L'acte de « croire », est une acte de connaissance et un acte de confiance...

 

Sources: " Dieu n'est pas un assureur " de Marc-François Lacan

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L'inutile prière

Publié le par Perceval

Il est courant que les agnostiques soupçonnent les chrétiens de choisir l'option « Dieu » pour s'assurer une certaine « sécurité », et pas seulement dans un avenir post-mortem. Ils ont raison de le relever, et c'est pour nous l'occasion de préciser que cette « assurance » se rapporte à une idée de dieu, qui n'est pas chrétienne.

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Antonello da Messina ( milieu XVe s )  christ at the column

Le Dieu de Jésus-Christ, n'est pas un assureur.

Il est intéressant de noter que le « tentateur », utilise lui-même ce ressort : «  Si tu es le fils de Dieu ...etc » ( Mt 4, 3 et 6 ; Lc 4,3 et 9-11 )

Le tentateur utilise, peut-être le dieu que nous serions tenté de préférer : un dieu dont la puissance serait du même ordre que celle des hommes...

 

Ainsi Pierre: il a rencontré le Messie, il a mis tout sa foi en lui et en sa puissance…. Et, la première vérité qui doit éclairer sa conduite, c'est que ce Dieu, ce Messie, doit souffrir et mourir.. !... Alors, le prenant à part, Pierre se mit à la réprimander; Jésus réagit :

«  Arrière de moi, Satan ! Parce que tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

 

Le chrétien ne peut échapper à l'insécurité de la vie, et ce qui fait la condition humaine. Dieu ne supprime pas nos motifs d'angoisse... ( celle de la mort, celle du sens de la vie ...)

 

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Rembrandt: Tête de Christ

L'assurance du Christ, c'est l'assurance que l'humain s'enracine dans la relation vivante du Dieu de Jésus-Christ, le Dieu trinité …

«  Vous avez accepté joyeusement qu'on vous dépouillât de vos biens, vous sachant en possession d'une richesse meilleure et qui dure. N'abandonnez donc rien de votre assurance ... » Heb 10, 19-22 ; 34-35

 

Arrêtons de nous tromper de cible ! La prière n'est pas l'occasion de tenter d'échapper, par le bénéfice d'une puissance magique, à nos souffrances. N'est-ce pas manquer à notre foi, que de confesser ainsi un dieu semblable aux idoles ?

 

Sources: " Dieu n'est pas un assureur " de Marc-François Lacan

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Faire Eglise autour du Christ.

Publié le par Perceval

Aujourd'hui, il n'y a plus une seule manière ( sociologique...) de communier autour du Christ ressuscité. Certaines logiques, sont même à mon avis assez opposées...

  •  Une manière « religieuse », est de mettre le rituel au centre, comme une pratique incontournable. Le-triomphe-de-l-Eucharistie-Une-peinture-de-Raphael.jpgElle est relativement simple à s'installer. Le rite fédère assez facilement, la seule obligation est de se retrouver régulièrement... Elle donne l'impression d'avoir fait ce qu'il « faut faire » … Elle semble garantir l’accès à Dieu. L'assemblée est en bas et le rite donne la manière d'avoir accès à Lui. L'effort réalisé par le fidèle participe à cet accès. La messe dominicale - et quelque soit l'assemblée, chacun n'étant qu'un élément similaire – représente bien ce schéma religieux.

 

  •  Une manière « spirituelle », est de reconnaître que « le divin », n'est en rien semblable à cette statue qui réclamerait une vénération particulière ( du bas vers le haut …) .Ici le divin est en position de « serviteur » ( Jésus ). 

 Qui fait le chemin... et, Qui rejoint qui … ?

dyn005_original_640_409_jpeg_2609044_4b192ddc22afaebf0216e7.jpgCette spiritualité, correspond à ce qui peut toucher les cœurs des hommes et des femmes d’aujourd’hui... Si notre Foi évolue : « ce n’est pas le Dieu en surplomb mais le Dieu "en humble place", qui peut se rencontrer...». N'est-il pas nécessaire, si le christianisme est universel, qu'il retrouve de cette manière, chacun, sur ce chemin …?

Certains d'entre nous, sentent bien le défi ; mais craignent qu'ainsi leur religion perde de son exclusivité. ( Ce n'est pas vraiment le style de la " Nouvelle avangélisation ..." ). L’accès à Dieu, et en particulier par Jésus-Christ, est pour tous. Il ne peut être réservé aux fidèles d'un certain culte … L’accès au divin, se fait avant tout, par son humanité.

Chacun d'entre nous est à l'image de ce divin : « Qui me voit et voit tout homme, toute femme, voit le Père », image souvent blessée, défigurée …ca-ML-taq-70c

Dieu se communique, en chacun d'entre nous, au point que servir chacun d'entre nous, revient à le rencontrer et Le servir …. Dieu est au centre le plus intime de chacun ….

Ainsi, faire Eglise, c'est moins chercher à s'organiser pour avoir accès à Dieu, que chercher ensemble à comprendre comment Dieu a accès à ma conscience …

 

hippodrome_24_.jpgLe christianisme est un chemin de spiritualité, plus qu'une religion ; et c'est pour cela qu'il s'exprime dans la diversité … Il est inutile de s'efforcer d'accéder à Dieu. La crainte serait alors de s'imaginer "savoir faire" : source d’orgueil et d’intolérance... Mais plutôt, initiative de Dieu de nous rejoindre,

En conclusion : j'aurais tendance à privilégier - la contemplation de la Parole en petite communauté, que - la célébration collective d'un rituel.

 

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De la mort à la Vie

Publié le par Perceval

Je reprends ici, à ma manière, un enseignement oral de Bertrand Vergely ( orthodoxe )

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Scientifiquement parlant, et même rationnellement parlant : on ne peut envisager la résurrection …

Pourtant, à entendre les témoins : Jésus est mort, et, ce qui n'empêche : la résurrection de Jésus est un fait !lazare-5.jpg

Une mort est physique et matérielle, et si le mort se réveille c'est qu'il n'était pas mort ! Ou encore : Lazare est revenu à cette vie ( matérielle et physique ), et Lazare est , ensuite, définitivement mort … !

 Alors, de quelle résurrection à la Vie, de Jésus, parle t-on ?

 L'anthropologie ( juive et chrétienne ) de l'humain est ternaire : corps, âme et esprit. Ce qui nous permet, nous chétiens, de distinguer la mort physique, la mort morale et derrière la mort spirituelle.

Coupé de nos racines divines, nous sommes dans le monde de la mort...

Et mort également, celui qui : «  quand il mange , il ne mange pas … quand il boit, il ne boit pas … » … On peut faire semblant de vivre … !

L’expérience de la résurrection nous la faisons quand nous sommes habités par le Christ... Elle nous annonce dans les profondeurs de la vie future …

La vie en Christ va de la mort à la vie... La vie du « monde » va de la vie à la mort …

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Ainsi que le rappelle Annick de Souzenelle, on ne rencontre son être intérieur que si l’on meure à son être extérieur. Nous avons tous en nous ce que la sagesse indienne et la psychanalyse de Jung appellent le Soi, qui est la pensée profonde et évoluée non seulement de nous-mêmes mais de l’humanité. Encore faut-il être mort au moi pour rencontrer le Soi. Passage douloureux. Le moi a du mal à accepter un autre que lui. Passage étonnant cependant. On est surpris quand, dans la nuit du moi à l’agonie, on voit surgir la lumière du Soi.

*****

Pour ce qui est de la mort de Lazare, et de l’importance de cet épisode pour comprendre le message de la résurrection :

Marthe a complètement changé d'attitude... Elle est allé dans la profondeur d'elle même.

Avant même, qu'il soit parvenu à la maison de Lazare, c'est Marthe qui accueille Jésus... Si tu avais été là … ! Une femme bouleversée … ! Tu crois qu'il va ressusciter ? Oui, mais quand ?

«  Non pas plus tard, mais maintenant ! Tu es déjà dans la résurrection sans le savoir … »

Marie dit la même chose … Si le Christ avait été là, Lazare ne serait pas mort … Marie pleure et le Christ pleure … Le Mystère est en train de faire accoucher … Le Christ reçoit du Père la capacité de ressusciter ( parallèle avec les noces de cana … )

 *****

 

Extraits : source : Bertrand Vergely.

« Les miracles de l'Évangile ne sont pas des prodiges, mais bien plutôt des retournements d'êtres. Nous ne soupçonnons pas ce qu'il est possible de faire dès lors que nous laissons parler l'Esprit en nous, ce souffle créateur. »

« Le but du Christ n'est pas d'arriver à un « happy end », mais de permettre aux êtres de revenir à eux-mêmes, de retrouver leurs forces pour qu'ils puissent continuer leur chemin dans la vie. Le miracle ouvre un avenir, l'horizon n'est plus limité par la mort et par l'essoufflement. »

 Maurice Zundel : « Le vrai problème n'est pas de savoir s'il y a une vie après la mort, mais s'il y a une vie avant la mort. »

« Dieu lui-même s'est risqué dans la Création, et Jésus a vécu la Passion : Dieu prend le risque de l'homme, et le risque de la croix. »

« Dieu lui-même s'est risqué dans la Création, et Jésus a vécu la Passion : Dieu prend le risque de l'homme, et le risque de la croix. le miracle, "c'est que l'esprit c'est du réel, et que le réel c'est du spirituel » B Vergely

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Croyance et crédulité. -2-

Publié le par Perceval

Pour certains, l'espoir des « siècles des lumières », était d'éradiquer l'expression des croyances, ce fut l'espoir en une sorte de dictature de la raison. Ensuite, comme Lord Kelvin, on a même pensé que la connaissance humaine arrivait à son terme... !

astrologie.jpgAujourd’hui, notre vision de la naissance du monde ( par exemple ) reste une « croyance », même si nous préférons l'exprimer par une métaphore à base du « big-bang », plutôt que par un récit sur le combat de deux grands serpents titanesques …

Le progrès de la connaissance entraîne l'augmentation de la connaissance ( ou croyance...) par délégation.

La frontière entre croyances et connaissances n’est pas toujours simple à tracer, G Bronner envisage de montrer que les deux relèvent de la rationalité. Cependant, il ne faudrait pas en conclure qu’il aboutit à un relativisme extrême où l’on considère que « tout vaut tout »

  • Il nuance la thèse du désenchantement du monde. Il n’est pas vrai que chaque avancée de la connaissance entraîne un recul des croyances ; bien au contraire, les deux progressent de conserve, d’une part parce que certaines croyances restent utiles dans la vie de tous les jours, d’autre part parce que chaque progrès des connaissances ouvre le domaine des possibles et génère de nouvelles croyances.

A côté de la « croyance » ordinaire et pratique, se répand la « crédulité »... Il serait intéressant d'en connaître la limite entre l'une et l'autre.


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Dans « La démocratie des crédules », G Bronner (*)  décrit le phénomène du groupe qui a tendance à se ranger derrière une personne qui semble en savoir plus qu'eux... Et là, la connaissance pourrait rompre cette unanimité …La production gigantesque et sans cesse croissante d’informations invérifiables sur l’Internet et leur accès immédiat et universel permettent aux croyances, les plus bizarres parfois, de se répandre en épidémie et de s’ancrer dans bien des esprits.

Bronner voit «le faux» et «le douteux» s’immiscer partout dans l’espace public, comme si nous vivions déjà et, sans le savoir, sous le régime décadent de «la démocratie des crédules» Partout, les explications simples ou plutôt simplistes - «mono-causales» - s’imposent devant l’irruption du réel, comme si nos esprits se laissaient gouverner par des formules rassurantes : «il n’y a pas de fumée sans feu», «tout est lié», «rien n’arrive au hasard», ou encore «cela cache quelque chose»… La théorie du complot – ce «nihilisme mental» - semble régner en maître et avilir nos intelligences. Nul n’est à l’abri, aucune couche sociale, pas même les plus éduquées :«Il n’y a pas corrélation claire, explique Bronner, entre niveau d’études et vision perspicace du monde.»

(*) Gérald Bronner est Professeur de sociologie à l'université de Paris Diderot (Paris 7) et membre de l'Institut Universitaire de France.

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Prier ...: de la crédulité à la Foi. -1-

Publié le par Perceval

J'ai entendu récemment, sur les « matins » de France-Culture, un échange avec un sociologue : Gérald Bronner (*), dont le travail sur nos « croyances » en général, a rejoint les questions et le malaise qu'il m'arrive de ressentir, quand l'une ou l'autre personne qui m'entourent s'expriment du genre : « Nous allons demander au Seigneur …. », ou « nous allons prier pour untel, qui ... »

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Ma première réaction est de penser : - Je ne peux pas demander, tranquillement au Seigneur de combler l'un ou l'autre de ces soucis... Non, je ne peux pas... Impossible … !

Je peux crier dans la détresse..., et prier... Ça, je peux. Je peux - dans certaines circonstances – abandonner toute raison, m'emplir entièrement de la souffrance... Crier, prier.

«  Que ta volonté soit faite ! » … Non pas, que les souffrances dont on me parle, sont provoquées ou voulues par Dieu ( Horrible … ! ..), bien sûr ! Je détesterai ce dieu ! qui n'existe pas...! ( heureusement, c'est " hérétique " ..!)

Mais, à l'échelle de l'univers et de l'éternité, je ne sais rien de ce qui est bon ou mal pour moi.... Je ne sais rien de mon destin …, et donc au mieux, ma prière peut consister à ce que Dieu m'accompagne sur ce chemin... Et, que je sois, moi, capable - d'accompagner la personne qui souffre, et de soutenir " le divin " pour qu'il puisse continuer à vivre en moi … C'est tout ! Ce que je sais, c'est : quand l'humain souffre, Dieu souffre...

 

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 Autour du témoignage tout personnel que je viens d'émettre, il y a la question de la croyance – je préférerais le mot «  Foi » ( qui inclue le doute ) , et de la crédulité … Et bien souvent, dans l'univers d'une religion, il est difficile de faire la part de l'une et de l'autre ….

 * Je reviens à G Bronner : déjà il y a dix ans il avait ausculté la genèse intime de nos croyances et expliqué pourquoi les progrès de la science n’avaient nullement domestiqué notre «rationalité subjective»(l’Empire des croyances, PUF)

 « Croire » est connoté négativement : Qualifier de croyance une opinion, une idée ou une thèse, c'est en général vouloir lui ôter toute crédibilité et présupposer l'incertitude voire le manque de sérieux. La croyance interroge la Vérité, parce qu'elle n'est pas « garantie », Nous croyons faute de savoir... Parait-il ...?

la-terre-est-plate.jpgLes croyances ne disparaissent pas avec les progrès de la science. Les sociétés contemporaines ne croient pas moins qu'hier. Certaines croyances perdent du terrain et parfois meurent, mais d'autres naissent.

« La science alimente la croyance », souligne la sociologue Romy Sauvayre, auteur de Croire à l’incroyable (Puf). Chaque découverte ne faisant que nourrir de nouvelles questions et ouvrir le champs des possibles. « Je me souviens, raconte-t-elle, d’un reportage télévisé lors de l’ouverture de l’accélérateur de particules en Suisse. Le journaliste parlait de la possibilité de découvrir une 9e dimension (sic) ! ». Autre exemple, la recherche sur le clonage, qui a fait le bonheur de la science-fiction et de la secte des raëliens pour qui cette technique conduirait à l’immortalité. Pas moins. Les incertitudes, la crise économique et sa cohorte d’effets anxiogènes profitent aussi aux croyances qui rassurent, d’autant qu’elles assènent des vérités là où règne le doute » article sur ' La Vie ' 06/03/201

( à suivre ...)

(*) Gérald Bronner est Professeur de sociologie à l'université de Paris Diderot (Paris 7) et membre de l'Institut Universitaire de France.


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