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1941 – L'Ecosse – Les Regalia écossais

Publié le par Régis Vétillard

Sir Walter Maxwell Scott

Lancelot explique au général Maxwell-Scott, que l'ancien roi Edward VIII, lui-même, aurait exprimé sa conviction que la pierre de la couronne impériale ferait partie du trésor britannique, après avoir été en possession de la maison de Hanovre. En 1796, devant le danger des troupes françaises qui ont traversé le Rhin, les insignes impériaux, joyaux de la couronne du Saint-Empire romain germanique, conservés à Nuremberg sont transportés à Ratisbonne, puis à Vienne. Ce sont dans ces circonstances, et un peu plus tard en 1806, alors que le Saint-Empire romain germanique prend officiellement fin; que le joyau principal de la Couronne impériale aurait été mis en sécurité en Angleterre, puis en Ecosse.

 

Walter Maxwell-Scott, s'il ne sait rien de l'orphanus , est très documenté sur le lien que Walter Scott a entretenu avec les regalia écossais de la couronne britannique.

Ils datent du XVe et XVI e siècles, utilisés lors du couronnement du nourrisson Marie, reine des Écossais, au château de Stirling en 1543. Ils ont également servi lors des couronnements de Jacques VI, de Charles Ier, et de Charles II en 1651 pour la dernière fois. Ils furent cachés au milieu du XVIIe siècle pour les protéger d'Oliver Cromwell. Ils étaient cachés au château de Dunnottar dans l'Aberdeenshire, quand - lors d'un siège - ils furent sortis clandestinement et enterrés à quelques kilomètres de là dans l'église paroissiale de Kinneff pendant neuf ans, jusqu'à ce que la monarchie soit restaurée en 1660. A partir de l'Act Union, en 1707, ils furent rangés et oubliés, pendant plus de cent ans !

Découverte par W Scott 1818

C'est Walter Scott, qui s'est passionné à les retrouver. Il fut autorisé à sonder les coins du château d'Édimbourg. En 1818, les explorateurs cassent le bas d'un mur de l'ancienne salle du trône, et trouvent dans une pièce forte du château, un coffre en chêne, recouvert de tissus de lin tout empoussiérés, à l'intérieur: la couronne, le sceptre et l'épée exactement comme ils y avaient été laissés 111 ans plus tôt.

Le 4 février 1818, les Insignes royaux écossais sont exposés, pour le public, dans le château d’Édimbourg.

Auparavant, Walter Scott, en 1814, a publié le roman Waverley qui rencontra un énorme succés. En 1815, il est invité à dîner avec George, alors prince régent et futur George IV, lui-même amateur d'art et collectionneur. Il va ensuite sur le continent, pour visiter le champ de bataille de Waterloo; à Paris, il rencontre Wellington, lord Castlereagh et le tsar.

En 1820, il reçoit le titre de baronnet ( titre de noblesse, mais sans pairie), en 1820, il peut donc se faire appeler Sir Walter Scott.

Sir Walter Scott presenting the Cross of St Andrew to King George IV, 1822

George IV est couronné à l'abbaye de Westminster, le 19 juillet 1821; et en 1822, Walter Scott orchestre la visite du monarque britannique en Ecosse ; première depuis Charles Ier d'Angleterre au XVIIe siècle. Le Roi, en son palais de Holyrood, touche les joyaux, qui en procession sont ramenés au château d'Edinburgh. Le duc de Hamilton, principal concurent collectionneur de Scott, porte la couronne d'Ecosse.

En 1941, du fait de la guerre et du risque d'invasion, ils sont à nouveau cachés...

Douglas Douglas-Hamilton (1903-1973), est le 14e duc de Hamilton, il est un pionnier de l'aviation.

Le duc de Hamilton est le gardien héréditaire du Palais de Holyroodhouse, la résidence royale officielle en Écosse.

 

Le 1er marquis de Hamilton John Hamilton,(1535-1604), était l’un des plus fervents partisans de Mary Stuart. Il envisageait même pouvoir l'épouser ( après son divorce d'avec Bothwell). Une bague qui aurait appartenu à Marie Stuart, ferait partie de la ''collection Hamilton'', depuis 1587. La bague est ornée d’un fin saphir, taille table, sur un cercle en or émaillé noir et blanc.

L’inscription à l’arrière de la bague, dans une écriture du XVIIe siècle, indique que la bague a été envoyée par la reine Marie avant sa mort et sur l’anneau sont gravés les mots, à John, Marquis Hamilton.

L'ancien palais des ducs d'Hamilton, ayant été détruit, L'Hamilton Palace Collection fut vendue en grande partie en 1919.

Aujourd'hui, c'est au château de Lennoxlove, que l'on retrouve ce qui reste de la collection Hamilton dont la bague au saphir de Marie Stuart, une boîte à bijoux en argent lui ayant appartenu et qui aurait contenu les ''lettres du cercueil'' qui montrent sa complicité dans le meurtre de Lord Darnley, ainsi que son masque mortuaire.

On peut y voir, également, la carte et la boussole portées par Rudolf Hess, l’adjoint d’Adolf Hitler, qui s’est envolé pour l’Écosse en 1941 dans le cadre d’une mission sur les conditions d'une négociation de paix entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

 

Lancelot interroge alors Sir Walter Maxwell-Scott, sur le reliquaire appelé ''Black Rood'' dont il a entendu parler par sa mère, suite à son voyage en Ecosse, en 1911. Ne faisait-il pas partie des joyaux de la couronne écossaise ? ( Voir : - VOYAGE EN ECOSSE -3- THE BLACK ROOD – ROSSLYN ; et - VOYAGE EN ECOSSE -4- THE BLACK ROOD – ROSSLYN )

 

Effectivement, répond-il, raconter l'histoire du Black Rood, c'est raconter l’histoire fascinante de l’un des joyaux de la couronne les plus anciens et les plus importants d’Écosse.

Le ''Black Rood'' ou ''Holy Rude'' est ainsi appelé parce que le crucifix dans lequel un éclat de la Vraie Croix a été implanté était en ébène, richement orné d’or.

Fuyant en Écosse après l’invasion normande, Margaret et son frère, le dernier roi anglo-saxon d’Angleterre, se voient offrir refuge par le roi Malcolm III. En 1068, Margaret se marie avec le roi Malcolm III, et le Black Rood passe dans la famille royale écossaise et devint ainsi un symbole de l’autorité et de la légitimité de la royauté écossaise. Il a donné son nom au palais de Holyrood.

Le Black Rood a été emmené en Angleterre par le roi Édouard Ier en 1291, butin de ses premières victoires. Lors de l’accord de paix entre l’Angleterre et l’Écosse des négociations ont été entamées sur la restitution de certains artefacts en Écosse. Le Black Rood et d’autres objets ont été renvoyés en Ecosse en 1328. Puis, suite à la bataille de Neville’s Cross près de Durham. Le roi écossais David II, en possession de la croix fut capturé et passa onze ans en captivité en Angleterre. Pendant ce temps, le Reliquaire a été emmené à la cathédrale de Durham et y serait resté jusqu’à la Réforme en 1540, date à laquelle il a disparu.

Des documents, raconteraient qu'un certain Sinclair aurait récupéré la relique écossaise dans la cathédrale de Durham , pour la cacher dans la chapelle Rosslyn, un lieu associé à sa famille ; en effet un témoin fait état d'une discussion entre la veuve du roi Jacques V, Marie de Guise ( mère de Mary Stuart) , et William Sinclair de Rosslyn en 1546, à propos d'un objet précieux qui était caché à Rosslyn et Marie aurait juré de garder le secret

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1941 – L'Ecosse – W. Scott

Publié le par Régis Vétillard

Pour joindre l'Ecosse, ils traversent le Northumberland, un vieux royaume conquis par les angles, partis au VIe siècle de la presqu'île danoise.

W. J. Stein, emprunte quelques petites routes qui traversent des paysages sauvages, parfois arides, puis boisées et permettent à Stein d'évoquer Merlin.

La figure mythique de Merlin, s'est forgée lors des écritures successives de la légende au cours du Moyen Age, à partir de traditions orales d'origine galloise. Elle est liée aux forêts et aux lieux sauvages, incarnant une sorte d'esprit universel en lien avec les rythmes cosmiques de la nature. Entre ses apparitions au milieu des hommes et à la cour, il rejoint dans la forêt de Northumberland une demeure appelée "l'Esplumoir" par les auteurs du Lancelot-Graal. Là, l'attend un prêtre nommé Blaise qui a pour mission de consigner l'histoire du royaume breton.

On dit que pendant ses périodes de retrait, il peut devenir un véritable homme sauvage, très velu et hirsute. Son arbre favori, le pommier, symbolise la connaissance et l’immortalité. Merlin est également lié aux animaux de la forêt, comme le cerf.

Une autre légende, celle de Mélusine, dit qu'elle aurait enfermé son père le roi Helynas d'Albanie, ici dans une de ces montagnes. C'était, je crois, du fait qu'il a rompu le serment fait à Pressine, sa femme, de ne pas la voir en couches.

Stein et Lancelot vont faire étape au château d'Alnwick, une impressionnante forteresse médiévale qui est la résidence ancestrale de l'illustre Maison de Percy ( origine médiévale normande), fondée en 1067.

Actuellement le château d’Alnwick appartient à Hugh Percy, 10e duc de Northumberland, absent car parti à la guerre. Immense - une partie de ses locaux sert à la Newcastle Church High School for Girls. Ils sont reçus par l'intendant. C'est en voyageant en Angleterre, que Lancelot se rencontre que la carte de visite à présenter est importante, en particulier l'appartenance du rang de sa famille. C'est ainsi que Lancelot de Sallembier se présente, et de par son nom; il est systématiquement interrogé à son propos. Au contraire de la France, où Lancelot évite d'en faire état, d'autant que son titre est ''sans noblesse attachée '' et sans terre titrée.

 

Anne-Laure avait eu le privilège de rencontrer Mary Monica Maxwell-Scott l'arrière petite fille, écrivaine elle-même. Aujourd'hui, c'est  le major-général Sir Walter Joseph Constable-Maxwell-Scott (1875-1954) qui reçoit Lancelot à Abbotsford House qu'il a hérité de sa mère. Il est officier général, en retraite depuis 1934, et dit remercier la Providence de lui envoyer en cette année 1941, un français et un autrichien, fuyant le mal nazi... Avant la brutale invasion de la Pologne, il s'interrogeait encore si cette guerre pouvait être justifiée. Ses désordres et ses horreurs, l'ont persuadé que son pays était poussé à faire une guerre juste. Sir Walter Maxwell-Scott est catholique : - « le seul but chrétien de la guerre est l'établissement de conditions permettant la paix intérieure et extérieure. » dit-il.

Sir Walter Maxwell Scott

- « Je ne puis voir, comment il nous sera possible de supporter l'effort d'une longue guerre extérieure si nous n'avons pas un idéal plus élevé que celui qui nous a été donné jusqu'à présent. Tous mourront pour Dieu. pour le Roi et pour la Patrie. Ils ne feront plus le sacrifice de leurs vies pour des mots tels que Humanité ou Démocratie. Nous voulons que l'homme qui se bat ait la Bible dans une main et l'épée dans l'autre: nous souhaitons seulement qu'il ne laisse pas la Bible quand il aura à discuter les termes de la paix. Nous devons avoir la paix du Christ dans une Chrétienté unie. » ( sources La Croix du 3 aout 1940)

Ceci dit, Sir Walter Maxwell-Scott, est comme son ancêtre, passionné des objets à caractère historique et ayant appartenu à des hommes célèbres. C'est avec passion, dans cette maison, que l'on évoque Napoléon. Le règne et la défaite finale de Waterloo, ont été des cataclysmes à l'époque de Walter Scott. C'est avec émotion que Lancelot est autorisé à toucher ( délicatement), le plumier de Napoléon et un porte-document sous-main, en velours de soie décoré de broderies de fil de fer très élaborées et représentant le monogramme impérial et les emblèmes du Premier Empire. Le porte-document ne renferme plus qu’une seule feuille de papier filigrané.

Là, c'est un petit carnet de chansons, souillé du sang et de la poussière de Waterloo qui appartenait à un officier français. Il a été trouvé à l’endroit même où s’était déroulée la fameuse charge des Scots Greys. Le propriétaire nous montre un pistolet de l'Empereur, et évoque aussi une mèche de cheveux de Napoléon, pliée dans une note datée de 1827 ; mais, qu'il ne retrouve plus... !

Beaucoup d'objets inestimables attirent l'oeil et les questions: le fusil de Rob Roy, la cuirasse de Jacques IV, l'épée de Montrose, et là :le crucifix que Marie Stuart tenait à la main en montant les degrés de l'échafaud !

 

L'Orphanus ? - Vous voulez parler, d'un joyau, peut-être une opale à la teinte rouge vif, détachée de la Couronne impériale, et dont on a perdu la trace après 1350, puisqu'à cette date elle est encore dans l'inventaire de succession de l'empereur Charles IV.

Walter Scott à son bureau

Walter Maxwell-Scott a effectivement entendu parler de cette pierre. Plusieurs personnes influentes l'ont interrogé à son propos. Walter Scott se méfiait de certaines pierres, dont l'opale... A l'époque, on disait par exemple, que rêver d’une opale était considéré comme l'indication d'importantes prétentions ; de la convoitise, de la faveur de dames ou de personnes d’influence. Son influence pouvait être maléfique...

Scott, n'a pas craint pas d'en parler dans un récit fantastique, que l'on trouve dans l'un de ses romans historiques. Il s'agit du roman gothique 'Anne de Geierstein'. Ce récit fantastique traite des origines familiales d'Anne de Geierstein. L'un de ses aïeux, aurait conclu un pacte avec un mage persan, pour qu'il l'instruise de secrets mystères. A sa suite, le mage annonce au baron que c'est sa fille Hermione qui va continuer à l'instruire ; en lui recommandant de ne pas tomber amoureux de la belle demoiselle. Les cheveux de la jeune fille sont retenus par un ruban dont l'agrafe d'or est sertie d'une opale ; la pierre exprime par son éclat, les sentiments de celle qui la porte.

«  La lampe d’argent n’était plus sur son piedestal, et l’on y voyait figurer en place une jeune et belle jeune femme, portant le costume persan, dont le cramoisi était le couleur dominante. Elle ne portait ni turban d’aucune espèce, ni aucune espèce de coiffure, ses cheveux d’un châtain clair n’étaient retenus que par un ruban bleu, attaché au dessus du front par une agrafe d’or, dans laquelle était enchâssée une une superbe opale qui, parmi les couleurs changeantes particulières à cette pierre, faisait jaillir une légère teinte rouge qu’on aurait prise pour une étincelle de feu »

Le baron d'Arnheim va épouser la jolie Persane. Un an plus tard, le couple a une petite fille que l'on prénomme Sibylle.

« (…) si le soir dans le salon, la conversation d’Hermione devenait plus animée que de coutume, on croyait voir cette pierre devenir plus brillante, et faire jaillir un rayon de lumière qu’elle produisait d’elle même, sans qu’il fut, comme c’est l’ordinaire, réfléchi par un autre corps lumineux (...) Ses suivantes disaient aussi que lorsque leur maîtresse éprouvait un mouvement passager de colère, seul défaut qu’on ait jamais remarqué en elle, on voyait un éclat rouge vif jaillir du joyau mystérieux, comme si il eut partagé les émotions de celle qui le portait. »

Le jour du baptême de Sybylle, pour mettre fin aux calomnies distillées sur Hermione et son opale, le baron secoue quelques gouttes d’eau bénite sur le front de son épouse.

Une goutte atteint l’opale, qui lance un feu brillant, puis perd tout éclat. Hermione tombe sur le sol, on la porte à sa chambre que le baron ferme à clé. Deux heures après, on ne retrouve aucune trace du corps d’Hermione, juste une poignée de cendres grises sur le lit.

Trois ans plus tard, le baron lui même disparaît, accomplissant la prédiction du mage persan, la lignée des Arnheim s’éteint sans héritier mâle.

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1941 – L'Angleterre – Mary Butts – Felix Sinclair

Publié le par Régis Vétillard

Mary Butts

Lancelot s'est ouvert, à W.J. Stein, avec confiance, sur son désir de retrouver une femme, Mary Butts, et lui explique très précisément quelle était la nature de leur relation – c'était en 1926 - et même le lien avec le Graal... Il n'a eu depuis aucune nouvelle d'elle...

Il pourrait en profiter pour voir ces paysages du Dorset dont elle lui parlait...

Stein lui explique la complication pour un étranger de parcourir la Grande-Bretagne en temps de guerre...

Quelques jours plus tard, Stein lui annonce que l'écrivain Mary Butts est décédée le 5 mars 1937, à l’âge de quarante-six ans, à l’hôpital West Cornwall de Penzance. Elle repose au cimetière de Sennen, qui est la petite ville où elle était domiciliée.

L’écrivain Mary Butts ? - Oui, elle a publié plusieurs romans, et a été saluée pour son originalité audacieuse et sa fougue stylistique.

Dans son roman, Armed with Madness publié en 1928, elle y parle du Graal, comme d'un royaume. C'est un roman qualifié de moderniste, qui décrit les relations d’un groupe de jeunes bohèmes vivant dans l’isolement rural sur la côte sud-ouest de l’Angleterre. L'histoire commence dans la maison isolée de Cornwall, d'une sœur Scyllla, un peu sorcière, et de son jeune frère Félix, et leurs amis... Ils trouvent une coupe de jade ; personne est certain que ce soit le Graal, mais les personnages aspirent à ce que cette coupe donne un sens au « malaise » de leur vie.

A la fin des années vingt, Mary Butts s'est installée à Sennen en Cornouailles, au bout des terres...

Stein qui, décidément est bien renseigné, l'informe que dans ses dernières années, son ami le plus proche était Angus Davidson, il a même acheté un chalet à Sennen ; et elle l'avait désigné comme son exécuteur testamentaire littéraire.

- Vous devriez interroger votre amie Vanessa Bell ; Angus Davidson était souvent reçu par le groupe de Bloomsbury...

Lancelot intrigué, s'empresse d'interroger Vanessa Bell, sur Mary Butts... Ses yeux, sa moue, puis quelques mots expriment qu'elle n'apprécie pas son écriture. Quentin Bell l'a aussi interviewée.

Lancelot leur raconte son histoire avec Mary ; ils sont très curieux de savoir ce qui s'était passé ; et constatent qu'effectivement la légende du Graal ne pouvait que beaucoup parler à Mary. Ils s’arrangent pour organiser vite une rencontre entre Angus et Lancelot.

Quentin Bell et Angus Davidson

Angus Davidson est associé - comme écrivain, traducteur, critique d'art... - au Bloomsbury Group. Entre 1924 et 1929, il a travaillé comme assistant à la Hogarth Press que Leonard et Virginia Woolf avaient créé en 1917. Il a traduit les œuvres d’Alberto Moravia et de Mario Praz, et a écrit une biographie novatrice d’Edward Lear, peintre paysagiste et poète ''absurde''. On peut ajouter qu'il est homosexuel, et écossais.

Angus Davidson se dit terriblement excité de rencontrer Lancelot.

- Bien-sûr, Mary m'a beaucoup parlé de vous... ! Vous ignorez, aussi une raison pour laquelle elle l'a fait bien des fois... Et, peu de monde est au courant....

Mary Butts a quitté définitivement la France en 1928. Alors qu'elle publie '' Armed with Madness'', ce roman, qu'elle vous doit un peu, avec cette référence à la légende du Graal . Elle est enceinte ; et début décembre, Mary et moi, nous rejoignons l'Ecosse où elle met au monde un garçon. Le bébé a été remis à un couple, sans enfant, et soucieux de léguer à leur enfant, un patrimoine des plus intéressant.

- Cet enfant, dont vous n'êtes que le père biologique va vers sa treizième année...

Mary ne souhaitait pas vous en informer directement ; et elle envisageait le faire, à la condition que vous cherchiez à la rencontrer de nouveau ; elle espérait aussi, je crois, que vous le feriez...

Les Sinclair, c'est leur nom, avec leurs fils Félix Sinclair, habitent dans un château, près d’Edinburgh.

 

Qu'il est étrange, se dit Lancelot, de se connaître – soudainement – une descendance directe : un enfant né de Mary; qu'il ignorait hier et pour qui, il n'existe pas... ! Un enfant, dont la véritable ascendance est celle de cette famille Sinclair et dont il hérite le nom, et même l'histoire.... A présent - se demande Lancelot – qu'il connaît l'existence de Félix ; peut-il envisager d'aller à sa rencontre ?

Puisque Lancelot ne peut rencontrer Mary, ni même se rendre de ce côté du bout des terres ; pourrait-il avoir la possibilité de prendre la direction de cet autre bout, vers le nord ?

Lancelot serait-il prisonnier de Londres, volontairement condamné à partager le quotidien de guerre, avec près de soi, un masque à gaz, une lampe torche et un livre, prêt pour se rendre dans l'abri antiaérien le plus proche. De septembre 1940, à mai 1941, Londres a été bombardé de nuit.

Stein, est un magicien : - J'ai pu obtenir un agrément pour que vous preniez connaissance, par vous même, des faits concernant l'atterrissage de Hess en Ecosse... J'ai les papiers nécessaires, pour que vous puissiez vous rendre au village d'Eaglesham près duquel l'avion Messerschmitt Bf 110 s’est écrasé.

- Je vous accompagnerai, et je me fais une joie de vous faire découvrir deux ou trois petites choses pendant notre voyage. Cela devrait vous intéresser...

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1941 – L'Angleterre – Rudolf Hess

Publié le par Régis Vétillard

Lancelot épluche la presse , mais du fait du contexte de guerre, les journaliste refusent de lui parler davantage. Stein lui obtient un entretien avec Ronnie Reed avec qui il échange diverses informations sur Vichy, contre une collecte d'articles de politique intérieure britannique et le lien vers quelques journalistes. Il voit aussi du MI6, ou l'I.S. avec qui il valide une voie de passage de renseignements entre le BMA et l'I.S.

Lancelot rencontre Alastair Denniston, qui est responsable de la ''collecte'' d'information, et de la cryptographie. Il regrette que Gustave Bertrand et son équipe n'aient pas voulu le rejoindre à Londres ; il craint que la liaison ne soit pas sécurisée. Lancelot tente de le rassurer sur la partie clandestine du travail, et le soutien de quelques hauts fonctionnaires de Vichy. Il peut être très utile de travailler sur les codes allemands, à partir de France; malheureusement, les français se plaignent de la non-coopération des britanniques. Denniston, exprime l'extrême difficulté à pénétrer Enigma.

Ex-roi Edward VIII

 

Concernant l'ex-roi Edward VIII, Lancelot comprend que l'I.S. a considéré que pendant l’invasion de la France, le duc et la duchesse ont continué à transmettre des informations aux autorités du gouvernement allemand. Wallis a noué des relations avec de nombreux hauts dignitaires nazis notamment avec Joachim von Ribbentrop ambassadeur d'Allemagne à Londres.

En juin 1940, le couple s'est rendu en Espagne. Finalement, le gouvernement britannique a forcé les Windsor à s’installer aux Bahamas, où le duc a été nommé gouverneur général. Des précautions particulières ont été prises par les Britanniques pour surveiller leurs communications avec l'Allemagne.

Pour en revenir à l'atterrissage de Rudolf Hess, en Ecosse, Hamilton fut informé immédiatement de l’existence du prisonnier ( qui s'est présenté sous le nom de Alfred Horn) et lui rendit visite. Hamilton contacta immédiatement Winston Churchill et l’informa de l’arrivée du Führer adjoint.

Comment le 10 mai1941, l'adjoint du Führer put-il arriver jusqu'en Écosse, avec l'intention d'y atterrir ?

Même si je n'ai pas vu les rapports de Lancelot envoyé à Vichy ; je peux d'après ses notes donner la réponse suivante :

Les contact de Hess avec les britanniques se sont construits par l'intermédiaire de Albrecht Haushofer et de Sir Samuel Hoare ( ambassadeur en Espagne) ; à ce propos il est signalé un voyage à Berne avec le duc d'Hamilton. Contacts tout à fait plausibles, sachant que Sir Hoare, dans les années trente, fut un membre actif du ''Cliveden Set'' dont les membres ( sous la direction de Lady Astor – Cliveden est le château de la famille Astor. ) s'accordaient pour une entente avec Hitler.

 

Churchill donna son accord à la SO1, pour accompagner les opérations dans une manœuvre d'intoxication et duper les allemands : l'opération ''Mrs HHHH'' ( Hoare, Halifax, Haushofer, Hess). Le seul objectif de Churchill est de vaincre le nazisme .

Pour desserrer l'étau du Blitz, et alors que l'on craint une intensité forte du conflit en Méditerranée, Churchill espérait bien faire croire à Hitler, que les anglais prêts à se lasser de lui, n'étaient pas dangereux...et qu'ils verraient même d'un bon œil la défaite du bolchevisme...

Cette manœuvre d'intoxication est pilotée par Alan Hillgarth (1889-1978), un des hommes de confiance de Churchill; mondain, romancier et officier des ''intelligence services'' et affecté à l'ambassade britannique à Madrid, chargé de garder Gibraltar et l'Espagne hors de la guerre.

Nancy Astor suit W. Churchill

Pour sourire, Lancelot rapporte ces quelques histoires qui illustrent la description du caractère de Churchill...

Lady Astor: « Winston, si j'étais votre épouse, je mettrais du poison dans votre verre. » Lequel lui a répondu : « Eh bien moi, Nancy, si j'étais votre époux, je le boirais ! ». Effectivement, Churchill aimait bien boire ; au point qu'en préparation d'une soirée costumée, Winston s'informait sous quelle aspect il fallait venir : « A jeun !» lui aurait-on répondu. Est-ce à la même personne, alors qu'elle lui faisait remarquer : « Vous êtres saoul! », qu'il aurait répondu : « et vous, vous êtes moche ! Mais, demain, moi, je ne serai plus saoul. » ?

 

Le 22 juin 1941, Hitler a attaqué l’Union soviétique ; et la diplomatie britannique a proposé un traité anglo-soviétique d'assistance mutuelle, signé le 12 juillet.

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1941 – L'Angleterre – Merlin – Dora Russell - Vanessa Bell, Quentin

Publié le par Régis Vétillard

Merlin dictant un poème à l’historien Blaise

Lancelot n'hésite pas à interroger W. J. Stein sur Merlin, personnage auquel il s'est attaché depuis qu'il est en Grande-Bretagne, et sur lequel il prépare un livre.

Stein a étudié les origines de cette figure dans la mythologie et dans le christianisme primitif. Il tente de rapprocher la Quête du Graal, de la recherche de la Pierre philosophale des alchimistes médiévaux.

- Pourquoi vous êtes-vous intéressés à Merlin ?

- A Merlin et à la Tradition Arthurienne... Parce que ces histoires sont un « code populaire » pour une transmission alchimique des mystères de la Sagesse des Anciens. Des anciens qui ont compris que le but de tels ''mystères'' étaient de transformer la Société, et de préparer l'humanité au Monde moderne...

- Une tradition un peu paradoxale... ?

- Exactement, puisqu'elle invite à ne pas s'attacher au confort d'une mentalité reçue... Il s'agit de découvrir sa propre originalité. C'est une Quête personnelle, pour un projet global...

- Et la Pierre philosophale ?

- C'est l'être humain, l'être en devenir.

Saint Kentigern convertit Merlin (Myrddin) à la foi chrétienne, d'après un vitrail à Stobo Kirk en Écosse

La transmission d’une telle connaissance est toujours codée. En anthroposophie, nous disons que « le chevalier qui rayonne de toutes les couleurs » est finalement victorieux. Nous tirons cela de la science des couleurs... Les couleurs sont en rapport avec la nature des forces qui agissent sur notre corps psychique... Bref !

La pratique, l'immersion dans les contes et légendes de la chevalerie et de l’histoire d’Arthur.. Une telle connaissance nous permet de guérir d’un état de déséquilibre (maladie) à un état d’équilibre (santé). Nous retrouvons là le travail des alchimistes, qui étaient aussi des médecins.

En homéopathie, je travaille sur le même concept, celui du principe de similitude. Je m'égare peut-être, revenons à ce qui vous intéresse, le Graal ...

- Tenez... J'aime bien l'idée de '' l'épée brisée ''. Vous savez que Chrétien de Troyes est mort en laissant son œuvre principale inachevée. D’autres ont repris le travail pour le terminer... Dans les continuations de Manessier, ou de Gerbert, ils partent tous deux de l’endroit où Perceval tente, réussit presque de réunir l'épée... Cette épée ( spirituelle) sera à nouveau rendue entière (opérante) à partir des fragments de la tradition.

L'épée brisée est une énigme, et l'épée ressoudée est la clef. Et, il s'agit aussi, à mon avis, de la continuation, aujourd'hui, de la tradition arthurienne...

Dora and Bertrand Russell

Lancelot retrouve Dora Russell (1894-1986) , qui l'avait accompagné dans sa visite de Cambridge, en 1920, et en particulier l'avait intéressé aux nombreuses sociétés qui fleurissent ici. Actuellement, elle a quitté l'éducation pour travailler pour le ministère de l’Information. Ce qui est intéressant, c'est qu'elle travaille à la publication d'un journal en Union Soviétique, Britansky Soyuznik (The British Ally), porte parole des britanniques sur la guerre. Dora a beaucoup voyagé, elle a visité l'Union Soviétique. L'année suivante elle est allé avec Bertrand Russell en Chine et au Japon. Malade, B. Russell avait même été annoncé mort dans la presse japonaise.

Dora a eut deux enfants, avec Russell, mais aussi deux autres avec un journaliste américain, Griffin Barry. Elle s'est séparée de Russell en 1932.

Dora est féministe ; avec Russell ils ont exprimé des opinions peu conventionnelles sur la fidélité dans le couple, l'égalité hommes-femmes et sur l'éducation des enfants.

A la fin des années 1920, Bertrand et Dora ont eu des aventures amoureuses avec d'autres personnes ; mais chacun souffrait d’amertume et de jalousie. C'est en 1928, lors de ses conférences aux Etats-Unis, que Dora a rencontré Griffin Barry. Il l’a rejointe en Angleterre peu de temps après... Bertie ( B. Russell) lui était en relation avec Ottoline Morrell et l’actrice Constance Malleson.

Dora, ne regrette rien de ces douze années passées avec Bertie, elles ont été incroyablement fructueuses. Dora a eu quatre enfants, a publié quatre livres, a fondé une école, s’est présentée au Parlement.

Actuellement, Dora s'occupe de ( materne..?) Pat Grace, un marginal, qu'elle a pris comme secrétaire à Beacon Hill, l'école fondée par elle et Bertrand Russell, et qu'on ne remarque que de sa présence sombre et muette. Elle va cependant l'épouser.

Quand la guerre s'est déclarée en Europe, B. Russell était aux États-Unis, et il y est encore; et donne des conférences à l’Université de Chicago, de Los Angeles. On lui a proposé un poste à New York, mais a du démissionner, en raison du scandale provoqué par ses opinions progressistes, en particulier sur la sexualité.

Vanessa Bell 1932

Vanessa Bell (1879-1961), est la sœur de Virginia Woolf et une figure du groupe de Bloomsbury, Lancelot l'a fréquentée lors de son séjour en Angleterre l'été 1920. Elle connaît bien Anne-Laure de Sallembier avec qui elle entretient une correspondance régulière.

Beaucoup, du fameux groupe sont morts, Lytton Strachey, Carrington, Roger Fry ; Julian Bell, fils aîné de Clive et de Vanessa, mort à la guerre d'Espagne. Et tout récemment, Virginia Woolf s'est suicidée ce 28 mars 1941, dépressive elle s'est remplit les poches de cailloux puis est entrée dans une rivière derrière Monk's House, sa résidence. Elle a écrit une belle lettre à son mari, Leonard.

Quentin Stephen Bell ( 1910-1996) est un artiste et historien de l'art, neveu de Virginia Woolf, fils de Clive et Vanessa Bell. Lancelot, accompagné de Quentin et de son amie Anne Olivier Popham, qui travaille aussi au ministère de l'Information, vont rejoindre Vanessa à Charleston Farmhouse dans le Sussex. Une maison très à l'écart qui avait appartenu à un domaine fermier. Vanessa, ses deux fils, son amant Ducan Grant, emménagent en 1916. Au début, il s'agissait plutôt d'une maison de vacances. On y voit de belles cheminées des passages étroits en pierre entre de nombreuses petites pièces. A l'époque, ils se couchaient à la lueur des bougies. Là, Quentin montre, le papier peint au pochoir – une idée de Duncan Grant – qu'il a aidé à réaliser en 1939. Des rideaux de leur création, des portes peintes, placard de cuisine décoré et des tableaux de Vanessa... « Ça sent la térébenthine et les vieux livres ».

Quentin Bell

Quentin se souvient des rires qui ponctuaient leur étrange vie de famille. « Ma mère est le génie de cet endroit et sa main est partout. ». Cet entourage de cheminée est peint par elle. Beaucoup de faïences conçues par Ducan Grant, et des bols par Quentin. Une pièce est devenue le salon d'étude de Clive, quand il est venu les rejoindre ici, au début de la guerre. Quentin décrit son père comme un libertin, un hédoniste, un esthète intellectuel... et le couple de ses parents comme « un modèle d’infidélité conjugale ». Malheureusement, le pacifisme intégral de Clive, fait que d'après Quentin, il a finit par justifier le fascisme. Insupportable !

A présent, Vanessa a décidé de rénover toute l’extrémité nord de la maison à l’étage pour son logement, sa chambre, sa nouvelle salle de bain et sa bibliothèque.

Quentin a pris la chambre de Maynard Keynes, après que sa mère en ait épuré sa décoration et l’ait peinte en blanc et en gris pâle. Le pare-feu de la cheminée a été décoré par Duncan Grant, et au-dessus se trouve une peinture de la maison, par Vanessa Bell.

En 1937, Julian, le frère aîné de Quentin, a été tué pendant la guerre civile espagnole à l’âge de 29 ans, alors qu’il conduisait une ambulance. « Charleston semblait être devenu l’endroit le plus triste du monde ».

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