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Sur la piste du Graal : le comte de l'X. -2 Wolfram von Eschenbach-

Publié le par Perceval

Baldwin II remet le Temple de salomon à Hugues_de_Payns et Gaudefroy_de_Saint-Homer

Baldwin II remet le Temple de salomon à Hugues_de_Payns et Gaudefroy_de_Saint-Homer

Les informations – données par le comte de l'X. - sur le douteux ''calice de Gênes'' permet à Charles-Louis de Chateauneuf, de s’intéresser de plus près à ce que nous appelons Le Graal... Les légendes celtes et anglo-normandes sont prolixes à son sujet... Cependant Le Comte de l'X., lui, insiste et reste fixé sur la piste germanique. Voici quelques uns de ses arguments...

Caves voûtées sous le Mont du Temple 1878

Quelques éléments d'histoire :

Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, créent en 1118 la militia Christi dans le but officiel de protéger les pèlerins.

La milice entreprend des fouilles sous le Temple de Salomon à partir de 1118.

Une dizaine d'années plus tard, à l’occasion du Concile de Troyes, cette milice devient l’ordre du Temple, placé sous le patronage de l’abbé Bernard de Clairvaux, dont l'abbaye de Clairvaux est fondée en partie grâce aux fonds de Hugues de Champagne.

 

Hugues de Champagne (1074-1126) - bien plus puissant et riche que le roi de France - part une 1ère fois en Terre Sainte de 1104 à 1107 ; il abandonne ses richesses et les siens pour rejoindre en 1126, le nouvel Ordre des Templiers, et se mettre au service d'un de ses anciens vassaux, Hugues de Payns.

Portrait de Wolfram du Codex Manesse , v.  1300

Chrétien de Troyes (1135-1183) commence à écrire - en Champagne - vers 1160, le Conte du Graal, œuvre inachevée alors qu'il est au service d'Henri le Libéral – comte de Champagne - et de Marie de France, son épouse et fille de Louis VII et d'Aliénor d'Aquitaine. Henri revient de croisade en 1148.

 

Un auteur médiéval Allemand, chevalier et peut-être lui-même templier: Wolfram Von Eschembach (1170-1220), reprend ces textes pour en faire son Parzifal, ses sources proviendraient – en plus du texte de Chrétien de Troyes - de textes plus anciens dû à un certain Kyot le Provençal, qui pourrait être Guyot de Provins, lui-même affilié à l’Ordre du Temple. Il reproche même à Chrétien - dans son prologue - de ne pas avoir connu « le Conte authentique »

 

Le Graal aurait pu être retrouvé par les Templiers dans le Temple de Jérusalem ! Dans le Parzival écrit par Wolfram von Eschenbach, le Graal est bien gardé par des chevaliers templiers.

Wolfram von Eschenbach - né autour de 1170 dans le village d’Eschenbach, près d'Ansbach en Bavière - mort autour de 1220 - est un chevalier franconien peu fortuné de l'entourage d'Hermann 1er ( 1190-1217), landgrave de Thuringe et conte palatin de saxe... Ce chevalier poète, féru d'astrologie et d'alchimie est un personnage étonnant... !

«  C'est une œuvre conquérente qui sort de la plume de Wolfram ; elle dépasse l'ambiguité de Chrétien. En fait, Parzifal inaugure, en milieu germanique, un puissant courant ésotérique, politique et philosophique qui marquera durablement l'ensemble de la tradition européenne. En ce sens, il semble bien y avoir un graal français et un graal allemand qui n'appellent pas les mêmes enjeux culturels. Au terme d'une longue évolution, le pangermanisme du XIXe siècle explorera le mythe dans des recoins ignorés des auteurs français et lui donnera un retentissement exceptionnel. Le texte de Wolfram servira de support à bien des rêves hermétistes ou occultistes jusqu'au XXe siècle. » Philippe Walter

Wolfram_von_Eschenbach - Wartburg

 

Il est considéré comme l’un des plus grands poètes épiques de son temps et l’un des représentants majeurs de la littérature courtoise en moyen haut-allemand. Comme Minnesänger (équivalent germanique de trouvère), il est considéré comme le ''champion'' de poésie lyrique, lors de la bataille de la Wartbourg....

Le château de la Wartbourg est situé près d'Eisenach en Thuringe,  Ce fut le siège de la cour des comtes de Thuringe jusqu'en 1440. Y est attaché, l'histoire d'un concours de Minnesänger (trouvères allemands), le Sängerkrieg (de), autour de 1207, qui voit s'affronter des participants comme Walther von der Vogelweide, Wolfram von Eschenbach, Albrecht von Halberstadt (de), et bien d'autres. Wagner a mis en scène cet épisode dans son opéra Tannhäuser.

Le tournoi des chanteurs de Wartbourg (Sängerkrieg auf der Wartburg).

Vers 1204, pendant la Quatrième croisade, années du siège d'Erfurt et du sac de Constantinople, auxquels le roman fait allusion, il écrit une histoire du Graal. Il avait traversé une grande partie de l’Europe les armes à la main, avant de se retirer dans le château la Wartbourg. Il intitule son récit Parsifal et conte l’aventure d’un roi blessé, le Roi Pécheur, souffrant dans son corps en attendant le chevalier au cœur pur qui le guérira, ramènera le Graal et saura restaurer le Royaume. ..

Nous reviendrons en détail sur le ''Parzival '' de Wolfram von Eschenbach...

Les chevaliers du Temple sont présents dans le récit de Wolfram, il dit tenir ses informations, non d'une piste celtique ; mais ''provençale''.. Ces légendes arrivent en Provence au XIIe siècle et sont contemporaines de l'établissement des Templiers dans le pays.. Naturellement, la milice qui défend le tombeau du Christ, inspire les conteurs d'une organisation comme les chevaliers du Saint-Graal. Ensuite, le temps est de sanctifier ( épurer..) la chevalerie... Ce sera l'occasion d'opposer - selon les termes médiévaux - une chevalerie célestienne à une chevalerie terrienne...

Les contes gallois sont empreints de galanterie, ce n'est pas que pour leur bravoure que Lancelot et Tristan furent si populaires... Eschenbach, lui, écrit une histoire à portée spirituelle...

Très vite les hommes les plus graves du moyen âge, se sont attachés à censurer dans les continuations du mythe, les éléments immoraux du cycle de la Table-Ronde... Wolfram veut rendre à la légende sa véritable physionomie chevaleresque et religieuse...

A suivre …

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Sur la piste du Graal : le comte de l'X. -1-

Publié le par Perceval

Le comte de l'X. ramène de Palestine quantités d'antiquités et même quelques ''fausses'' reliques avec certificats. Ainsi : un fragment de la Sainte Eponge, un plâtre moulé dans l'Empreinte du pied du Christ laissées lors de l'Ascension et conservée sur le Mont des Oliviers. Plusieurs pierres, dont l'une proviendrait du Temple de Salomon, etc ...

 

Les Templiers, auraient mis en œuvre le plus grand trafic de reliques qui n'ait jamais existé... ! Ils se sont appropriés le Mont du Temple, et l'ont fouillé de toutes parts … Ils sont devenus les possesseurs et les convoyeurs des plus importantes reliques, comme des fragments de la Vraie Croix...

 

1119 : Fin de la restauration de la tombe du Christ par les Croisés et début des travaux de la nouvelle Basilique. Les futurs Templiers se sont emparés des reliques de la tombe du Christ pendant la restauration. Créé en 1120, par quelques chevaliers, l'Ordre du Temple s'est développé dans tout l'occident...

1146-1147 : Robert de Craon - le second maître de l'Ordre du Temple jusqu'en1149 - ramène en France une partie des reliques de la tombe du Christ. ...

En 1247, le patriarche de Jérusalem confie à un templier le soin d'apporter au Roi d'Angleterre Henri III, l'ampoule contenant le ''Saint Sang'' ...

Le 15 mai 1272, le maître du Temple Thomas Berard envoient en Occident « du bois de la vivifiante croix du Seigneur, des reliques de la Table du Seigneur, du sépulcre du Seigneur , etc.. Auparavant elles ont été authentifiées par Jean archevêque de Tyr, et par Humbert, frère du Temple et évêque de Banyas »

Graal de Valencia

Une relique très particulière, aurait été mis au ''secret'' : la Coupe de la cène, lors du dernier repas … Une coupe mythique jusqu'en son matériau, et son origine …

Pour ce qui est de la ''Sainte Coupe'', ou du Saint-Calice.. ; c'est à dire du Graal … Voici ce que le Comte retient de ses nombreuses interrogations auprès des archéologues, du moins ceux qui prennent au sérieux la question …

 

Une tradition veut qu’après la dernière cène, l’Apôtre Pierre ait pris le Graal pour l’emmener jusqu’à Rome. Il y serait resté jusqu’à la persécution de l’empereur Valerian (257-260). Nous sommes alors en 258 après JC, le diacre Lawrence reçoit du pape Sixte II les trésors de l'Église, avec la tâche de les protéger et les cacher ....

On soutient que le légendaire Calice pourrait être encore à Rome. Mais où? Peut-être, selon certains indices, dans la basilique Saint-Laurent hors des murs. Sur la tombe de Saint-Laurent, est clairement représenté un calice avec quelques gouttes de sang stylisées.

Pourtant, là à Rome, il y aurait une fresque qui représente Henri II, le duc de Bavière recevant une coupe en or de Lawrence. La coupe serait donc passée en possession des souverains de l'empire germanique ...


 

Sacre Catino ( Graal) de Gênes

Cependant, le Comte de l'X, évoque le ''calice de Gênes'', en lien d'ailleurs avec les templiers... Nous sommes alors à l'époque de la République de Gênes, une des républiques maritimes d'Italie. L'implantation des templiers ( Roger de Flor, y est connu..) s'est faite principalement dans les villes côtières et avait pour objectif de fournir des hommes pour les états latins d'Orient. A Gênes, donc, - commanderie templière ( Domus Templi de Sancta Fide , Sancte Fidei - la tradition dit que l'on conservait en sa cathédrale Le ''Sacro Catino'', transporté à Gênes par Guglielmo Embriaco dans le butin de la conquête de Césarée en 1101. Guillaume de Tyr le décrit comme un "vaisseau de la couleur la plus verte, en forme de plat de service" ( vas coloris viridissimi, in modum parapsidis formatum ) que les Génois disaient être en émeraude …

Une image moderne de Guillermo Embriaco ( chef militaire gênois) avec son drapeau - et le graal Sacre catino de Gênes

L'original aurait été caché ( dans ce cas, où?), et remplacé par une copie... En effet, lors la campagne d'Italie menée par Napoléon Bonaparte, la copie fut dérobée et emmenée à Paris en 1809... Et, une commission de l'Académie des sciences de l'Institut de France conclut que ce vase était fait en verre coloré, et non pas en émeraude... L'objet fut de plus rendu (en 1815) cassé ; et reste exposé à la cathédrale Saint-Laurent de Gênes.

 

Le Comte de l'X, fut ébranlé, par le récit de cette histoire... Ses recherches, lui ont permis de collecter diverses légendes autour de ce Graal … - Un Graal d'émeraude.

 

Le "Sacro Catino" aurait été rapporté, par les templiers croisés, résultat de leurs premières fouilles à Jérusalem... Dans les restes du temple construit par Hérode Ier le Grand en l'honneur d'Auguste à Jérusalem..

Non seulement, le Christ aurait bu dans le Sacro Catino, mais avant cela il aurait été offert par la reine de Saba (Yémen, Arabie) au roi Salomon pour garnir son temple construit pour abriter l'arche d'alliance, coffre contenant la table des Dix Commandements reçue par Moïse.

D'après Hérodote, cette coupe d'émeraude se trouvait dans le temple d'Héraclès à Agrigente.

Jacques de Voragine dans sa Chronique de Gênes (Chronicon januense, fin du XIIIe siècle) dit que Jésus et ses disciples mangèrent dans un plat d'or ou d'émeraude lors de la Cène, et que, selon certains livres anglais, Nicodème utilisa pour recueillir le sang du Christ, un vase d'émeraude appelé Sangraal.

 

Jean Danton, l'historiographe de Louis XII en fit une description en 1501 dans sa « Vie de Louis XII deuxième partie chapitre XXI » comme l'ayant vu :

« Ce très précieux vaisseau est une émeraude entaillée en manière d'un grand plat en largeur de deux palmes d'un si beau vert que toute émeraude mise auprès en est obscurcie et contient en rond au-dessus du plus large six palmes en quadrature au fond dudit plat est un autre petit rond fait au compas selon la proportion de sa grandeur et dès le bord de ce rond jusqu'au bout du plat sont six quarrures faites à la ligne et pour soutenir ce plat au-dessous sont deux anses de même pierre assez larges pour passer la main d'un homme et d'un travail merveilleux aussi dit-on que Jésus Christ au jour de sa cène le fit lui-même d'un peu d'argile. Ce trésor d'inestimable prix est soigneusement gardé dans le sacraire du grand dôme de Saint Laurent de Gènes. »

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Au XIXe siècle, la piste des Templiers -2/2-

Publié le par Perceval

La route de Ch.-L. De Chateauneuf, est bordée d'étonnants personnages qui vont le conduire dans sa Quête : des femmes ( et leurs salons …) d'abord qui lui ouvrent des espaces du possible : la sensibilité, avec ce que l'on nomme à l'époque par ''les sentiments'' et un chemin de connaissance avec toujours les mathématiques ( Wronski, Sarrazin de Montferrier, lui-même est un Maître de l'ordre moderne du Temple. ); et l'ésotérisme ( en opposition parfois à la doctrine catholique de ce XIXe siècle, comme on va le voir ici - avec la résurgence templière …

Le Chevalier de Fréminville, publie la charte Larménius de transmission de la Grande Maîtrise des Templiers depuis 1324, jusqu’à l’année 1804.

Ce serait Philippe, duc d'Orléans (le futur Régent), qui en 1705 fit promulguer les statuts de l'ordre moderne du Temple, qui se présentait comme le successeur de l'ordre du même nom, supprimé en 1312 à la demande de Philippe IV le Bel. Cet ordre maçonnique aristocratique se reforma sous le Directoire.

De tendance libérale, l'Ordre du Temple devient suspect sous la Restauration. Le 4 novembre 1804, le médecin Fabré-Palaprat (1773-1838) est proclamé grand maître de l'ordre, sous le nom de Bernard-Raymond...

Le père F.F. Chatel ( 1795-1857), curé de Lèves, dès 1829 est inquiété par sa hiérarchie pour ses positions libérales... Le dimanche 23 janvier 1831, Chatel annonce l’ouverture à Paris d’une '' nouvelle église française''. On y préconise le français dans la liturgie, et le retour aux doctrines primitives de l’Église (le célibat des prêtres remis en question); le refus de la confession obligatoire, l'élection populaire des prêtres et des évêques,et le refus de l’excommunication et de l’interdit… ... La Profession de foi annonce fièrement parmi les réformes, l’emploi de « la langue nationale », mais aussi la volonté d’être citoyen autant que prêtre, l’amour de la patrie et de la liberté, « travailler au bonheur de la classe indigente ».... Chatel prêche le retour à une religion naturelle fondée sur la raison, débouchant sur le socialisme, le recours au suffrage universel, l’égalité de l’homme et de la femme, l’abolition de la peine de mort, etc...

Alexandre Dumas, qui a assisté à un culte à Lèves (Eure-et-Loir), conclut dans ses Mémoires : « C’était un peu plus ennuyeux qu’en latin, en ce qu’on était à peu près forcé d’écouter. Voilà la seule différence que nous trouvâmes entre les deux cultes ».

Châtel reconnaît être ''Johannite''... Il a fait partie de l’Ordre du Temple de Fabré-Palaprat qui comptait dans ses rangs d’illustres ecclésiastiques, comme Mgr. Mauviel, évêque constitutionnel de Saint-Domingue et Mgr. Salamon évêque in partibus d’Orthose. Palaprat est le médecin du célèbre abbé Grégoire, qui a permis la rencontre entre Chatel et Palaprat...

Templiers - Interrogatoire de Jacques de Molay - XIXe

 

Un mot sur l'abbé Grégoire : Jean-Baptiste Grégoire, est né le 4 décembre 1750 à Vého et mort le 28 mai 1831 à Paris... Prêtre catholique, il devient évêque constitutionnel et l'une des principales figures de la Révolution française.

La légende de la filiation Larmenius est propagée par l’abbé Grégoire ; je rappelle qu'elle raconte que Larménius, commandeur de Jérusalem, aurait été désigné par Jacques de Molay comme futur Grand-Maître. L’Ordre serait alors resté dans l’ombre jusqu’en 1804 avec la résurgence officielle orchestrée par Fabré-Palaprat, Chevillon et Ledru. Cette année là, l’ordre des « Chevaliers de l’Ordre du Temple », avec Fabré-Palaprat comme Grand Maitre est autorisé par l’Empereur Napoléon 1er. De nombreux maçons de la loge Sainte-Caroline rejoignent cette nouvelle association templière.

L'abbé Grégoire prêta serment à la Constitution civile du clergé, c'est - ainsi qu'il l'a précisé dans le discours qu'il prononça alors, « parce qu'après le plus mûr examen » - il « déclare ne rien y apercevoir qui puisse blesser les vérités saintes que nous devons croire et enseigner »

Franc-maçon l'abbé Grégoire, après avoir été le défenseur des juifs de Lorraine, se consacre à la cause des Noirs et fit voter le 4 février 1794 l'abolition de l'esclavage. Jusqu'à sa mort Grégoire mène la plus ardente campagne pour obtenir l'abolition définitive de l’esclavage et de la traite.

Bernard Lecache (1895-1968): journaliste, franc-maçon, membre du Grand Orient de France, fonde la loge « Abbé Grégoire ». il est le fondateur de la Ligue contre les pogroms en 1927, devenue la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) en 1979.

L'église Saint-Sulpice

Il est curieux de constater également, qu'à cette époque, l'Eglise de Saint-Sulpice à Paris, aujourd'hui considéré par certains comme le temple de l'ésotérisme, avec : le gnomon initiatique, les peintures mystérieuses de Delacroix, les symboles maçonniques dispersés... Donc, que l'église sert de siège social à de nombreuses sociétés secrètes. Elle est déjà le lieu des alchimistes, rosicruciens et francs-maçons, le lieu est surnommé «Nouveau temple de Salomon». 

 

Sanctuaire de saint Sulpicius le Pieux, la fondation est fort ancienne... la vaste crypte souterraine rend compte à quel point le Saint-Sulpice actuel est rehaussé par rapport à la vieille chapelle... La construction de l'Eglise actuelle ( première pierre en 1732) fut longue. Le Maître-autel était de marbre bleu turquin, il avait la forme d'un tombeau ; et le tabernacle représentait l'Arche d'Alliance... Et, les templiers, sont censés être les dépositaires de l'Arche d'Alliance...

Victor Hugo s’est marié à Saint-Sulpice, Baudelaire et Robespierre y ont été baptisé...

Même les surréalistes, avaient prévu de se réunir, à ses côtés : au café de la Mairie, 8, place Saint-Sulpice; sont venus là: Beckett, Perec, Hemingway, Fitzgerald...

Emile Signol (1804-1892), et Eugène Delacroix ( trois fresques dans la Chapelle des Anges...) ont semé divers indices dans leurs peintures, pour attiser notre curiosité …

Delacroix, la lutte avec l'Ange

Barrès - Dans un livre intitulé Le Mystère en pleine lumière, paru en 1926 - explique comment Delacroix a orienté le choix de ses tableaux: « Il va à la partie héroïque du drame angélique, et le 2 Octobre 1849, le jour même de la fête des Anges, dans un entretien avec le curé de Saint-Sulpice, il s'arrête à trois grands sujets: La lutte de Jacob avec l'ange, Héliodore chassé du Temple par les anges, et puis pour le plafond, l'archange Michel qui terrasse Lucifer. Durant douze ans il y va travailler de tout son instinct et de toute sa science. »

Le tableau '' La lutte avec l'ange '' va inspirer un roman à Anatole France (La révolte des anges): « J'ai pénétré les antiquités orientales, la Grèce et Rome, j'ai dévoré les théologiens, les philosophes, les physiciens, les géologues, les naturalistes. J'ai su, j'ai pensé, j'ai perdu la foi .»

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Au XIXe siècle, la piste des Templiers -1/2-

Publié le par Perceval

Vous comprenez que les informations sur le XIXe s., que je vous résume, ne nous éloignent pas de notre histoire, celle de la quête de Charles-Louis de Chateauneuf, au contraire, c'est la partie objective, historique de l'aventure que vit le jeune limousin, sur la traces de ses prédécesseurs...

S'il poursuit Mme J, jusque dans ses escapades; c'est que - comme dans Ferragus de Balzac - Mme J. va conduire Charles-Louis aux portes d'une société secrète...

Les chevaliers du Nouveau Temple, est l'une d'entre ces sociétés, qui s'enracine dans un passé mythique et professe une espérance en rupture de la monarchie, et de l'Eglise : les deux pouvoirs qui ont pris l'énorme responsabilité de faire disparaître l'Ordre des Templiers...

Essayons de comprendre ce qu'il en est, en cette première moitié du XIXème siècle :

Le Mythe templier, reprend vigueur, même si le siècle a du mal à effacer cette ''légende noire'' savamment construite par la monarchie, Walter Scoot lui-même en reprend les stéréotypes … L'abbé Grégoire reconnaît qu'il émane de lui une force collective, qui le séduit ...

C'est d'abord au sein de la Franc-maçonnerie, et depuis les XVIIIe s. que l'ordre réapparaît.

En 1804 Bernard-Raymond Fabré-Palaprat devient grand maître de la loge maçonnique parisienne des Chevaliers de la Croix, affiliée au Grand Orient de France, en remplacement du docteur Jacques-Philippe Ledru, qui prétend avoir reçu les pouvoirs du dernier grand maître secret de l'Ordre du Temple...

C'est Fabré-Palaprat, qui produit un manuscrit latin daté de 1324, la Carta Transmissionis (ou charte Larménius du nom du premier successeur de Molay), qui porte les signatures des grands maîtres depuis la chute de l'Ordre, liste qui comprend entre autres, Bertrand Du Guesclin, Bernard VII d'Armagnac, le connétable Henri Ier de Montmorency, et le régent Philippe d'Orléans. En 1810, l'abbé Grégoire, dans son Histoire des sectes religieuses, se dit convaincu de l'authenticité de la Charte de Laménius

Epitaphe de Herder avec l’Ouroboros...

En Allemagne, Herder (1744-1803), poète, théologien et philosophe allemand. Ami et mentor du jeune Goethe, s'est attaché à réhabiliter les templiers. Ce disciple de Kant est considéré comme l'inspirateur du ''Sturm und Drang'' ( romantisme ..).. Adolf von Knigge, féru d'occultisme et d'alchimie est franc-maçon du rite de la Stricte Observance Templière. Ce rite revendique une filiation templière et domine la franc-maçonnerie allemande...

 

Au XIXe c'est l'histoire et la chute de l'Ordre du Temple, qui sont revues... La fameuse malédiction contre les rois de France proférée sur le bûcher en 1314 par Jacques de Molay -Grand Maître des Templiers – se manifeste à nouveau...

Notons, que la légende de cette malédiction existe dès la fin du XIVème, en pleine guerre de Cent Ans (1337–1453), certains soutiennent que Jeanne d'Arc l'évoque lors de son entrevue ( confidentielle ) de Chinon, avec le Dauphin, lui assurant qu'il n'en sera pas la victime …

Les Templiers sont bien là … !

Les sociétés secrètes également, et en particulier après 1848, les comités de solidarité de Ledru-Rollin, vont aussi s'organiser sur le même modèle : on parlera alors des sociétés des Mariannes ; particulièrement vivantes dans les milieux ruraux ( on va parler de franc-maçonnerie populaire …) … Dans la région de Clamecy, les Mariannes comptaient alors 300 "frères".

Comme curiosité, voici un '' Je vous salue Mari..'', alors que l'Eglise de France encense l'Empire après avoir accepter de saluer le coup d'état du 2 décembre 1851, par un Te-Deum dans les diocèses ..

« Je vous salue Marianne pleine de force, le peuple est avec toi, le fruit de tes entrailles, la République, est béni. Sainte Marianne mère du droit, aie pitié de nous ! Délivre-nous...

Vierge de la Liberté, délivre-nous des rois et des papes !

Vierge de l’Égalité, délivre-nous des aristocrates !

Vierge de la Fraternité, délivre-nous des soldats !

Vierge de la Justice, délivre-nous des juges !

Vive la République démocratique et sociale universelle !

Ainsi soit-il ! »


 

En février 1846, la revue littéraire La Revue des Deux Mondes publie un article de Théophile Gautier intitulé « Le Club des Haschischins ». Bien-sûr, l'article écrit dans un style ''gothique'', joue sur la parodie, même si le texte décrit un salon littéraire bien réel. Ce club fait référence à la première des sociétés secrètes, les Assassins, avec le système d’initiation de Hasan-i Sabbâh, il sous-tend leur lien avec les Templiers et l'échange de leurs connaissances … Dans ce club, où on explore également les propriétés du haschisch on peut rencontrer Alexandre Dumas, Victor Hugo, Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Gérard de Nerval, Baudelaire ...

On parle, également, d'adeptes du culte déiste et humanitaire "Théophilanthrope" inspiré du calvinisme et de la franc-maçonnerie qui exerce en l'église Saint-Sulpice de Paris, sous l'égide de Jean-Baptiste Chemin-Dupontés (1767-1850) - Loge " Isis-Montyon "…


 

Le lien, vers l'Eglise, peut se faire ici... Parmi les frères de la loge, on peut reconnaître la présence de l’Abbé Ferdinand Francis Chatel (1795-1857) qui y est entré en 1831 ; et fondateur de l’Eglise dite catholique française...

En effet, le grand maître de l'ordre du Temple se présente comme le successeur de Saint-Jean... Et, l'Eglise catholique Johannite ou Église Johannite des Chrétiens Primitifs, est dite Templière.

A suivre …

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L'Histoire d'Ivanhoé – selon Walter Scott ( Résumé) – 3/.-

Publié le par Perceval

L'Histoire d'Ivanhoé – selon Walter Scott ( Résumé) – 3/.-

*   Notes : Après le première partie centrée sur le tournoi d'Ashby-de-la-Zouche, la seconde le sera sur la captivité à Torquilstone ; et la troisième sur le procès de Rebecca à Templestowe, le fief des Chevaliers-Templiers...

Rappel : de Bracy à l'aide de faux '' hors-la-loi'' ont emprisonné le parti saxon, dans une forteresse ( saxonne) contrôlée à présent par le normand Front-de-Boeuf. Cela pourrait être à l'image de l'Angleterre dans son ensemble …

Les deux seules personnes à s'être échappées sont Gurth et Wamba. Ils se sont précipités dans la forêt et retrouvent Robert Locksley (l'archer du tournoi). Il va rassembler ses forces... Le Chevalier noir accepte de le rejoindre.

Cedric est un personnage intéressant dans Ivanhoé; passionné et imparfait, il souhaite désespérément rétablir le pouvoir des Saxons en Angleterre... Et Scott décrit son inquiétude pour son fils '' déshérité'', mais blessé...

Nous commençons à présent le Chapitre 23 :

L'action des chapitres suivants a lieu à Torquilstone, le château de Reginald Front-de-Boeuf.

Cédric , Isaac, Lady Rowena et Rebecca sont conduits au château de Front de bœuf , ils sont séparés, les femmes sont conduites dans des appartements, Cédric dans une vaste salle et Isaac dans un cachot.

Front de bœuf menace le vieux juif d’être torturé, s’il ne lui donne pas mille livres d’argents.

Isaac plaide pour que Rebecca soit autorisée à se rendre à York afin d'obtenir l'argent, mais on lui dit de façon inquiétante que Rebecca appartient maintenant au templier, Sir Brian de Bois-Guilbert !

Le templier Bois-Guilbert tente de convaincre Rebecca d'accepter d'être sa maitresse … Rebeca courageuse, envisage plutôt de se jeter par la fenêtre. Devant tant de courage Bois-Guilbert renonce et prend l’engagement de ne pas lui faire d’outrage , et d’attendre qu’elle lui appartienne de son plein gré...

De Bracy demande à Lady Rowena sa main en mariage, Elle refuse. Si elle ne consent pas, il menace de tuer à la fois Cédric et Ivanhoé. Elle en est tellement éplorée, qu'il en est presque ému ... L’alarme l’interrompt.


 

En dehors du château, les hors-la-loi ont planifié leur attaque. Ils ont échangé des lettres de menaces avec les Normands. Les Normands répondent que les Saxons ne quitteront jamais le château en vie... et qu'ils feraient mieux d'envoyer un prêtre entrer dans le château pour donner les derniers sacrements aux prisonniers saxons... , et ces derniers décident de tirer parti de l'offre. Ils envoient le bouffon Wamba dans le château habillé en frère pour qu'il puisse informer Cedric des projets des hors-la-loi. Les Normands amènent "le frère" dans la cellule de Cedric et Athelstane.


 

Wamba habille rapidement Cédric de son déguisement et le fait sortir du château. Auparavant, déguisé en prêtre, Cédric parcourt des salles du château en espérant que personne ne lui demandera de parler latin. Il croise Rebecca, qui a soigné Ivanhoé, et Ulrica, qui lui raconte sa vie : après que les Normands eurent pris le château à ses ancêtres saxons, elle est devenue courtisane des saxons pour sauver sa vie. Maintenant qu'elle est vieille et laide, elle est frappée et insultée....

Note : Alors que Bois-Guilbert et de Bracy font pression sur les femmes pour qu'elles se soumettent … La détermination de Rowena et Rebecca les fait fléchir … La passion qui les anime, au risque de leur vie, les rend plus humains …

Cedric rejoint le Black Knight et Robert Locksley devant les portes du château et ils commencent leur attaque contre Torquilstone. À l'intérieur du château, Rebecca a convaincu une vieille femme emprisonnée dans le château de l'emmener aux côtés d'Ivanhoé ; experte en médecine, elle s'occupe d'Ivanhoé, blessé. ( le corps inconscient d'Ivanhoé était caché et emmené avec eux à York..).

Ulrica, la vieille femme, se moque de Front-de-Boeuf et le nargue, lui rappelant qu'il est coupable du meurtre de son propre père. Pendant le tumulte, elle met le feu à Torquilstone. 

Les Normands continuent à se défendre alors même que leur château brûle autour d'eux. Rebecca est enlevée par Bois-Guilbert alors qu'Ivanhoé est trop faible pour l'en empêcher.

Le ''Chevalier Noir'' se bat vaillamment et sauve Ivanhoé des flammes. Les autres prisonniers parviennent à s'échapper par leurs propres moyens. 

Athelstane semble être tué lorsqu'il tente de bloquer l'évasion de Bois-Guilbert et est frappé à la tête avec l'épée de Bois-Guilbert. De Bracy, le normand est fait prisonnier par le chevalier noir. Le Chevalier noir murmure quelque chose à l'oreille de De Bracy, qui se rend.... Torquilstone brûle... Ulrica chante une chanson de mort inquiétante.

Dans la forêt, les hors-la-loi se félicitent d'avoir triomphé des tyrans normands. Cédric dit au Chevalier noir qu'il lui doit un service, il peut tout lui demander …

Locksley est reconnaissant au ''Black Knight'' de les avoir aidé. Le Chevalier noir demande à ce que Locksley laisse De Bracy partir en liberté. De Bracy s'en va bouleversé par certaines informations secrètes que le ''Chevalier Noir '' lui a communiquées à Torquilstone....

L'un des hors-la-loi apprend au pauvre Isaac qu'il a vu Rebecca se faire enlever par Bois-Guilbert. Isaac quitte la forêt en panique pour sa fille. Le Chevalier noir se prépare également à quitter les hors-la-loi. Il dit à Cedric qu'ils devraient se retrouver au château d'Athelstane, pour assister à ses funérailles. Wamba accompagne le chevalier noir comme guide dans la forêt.

Pendant ce temps, le prince Jean attend à York ses fidèles chevaliers, Front-de-Boeuf, Bois-Guilbert et De Bracy. De Bracy arrive en sang et sale. Il explique ce qui s'est passé à Torquilstone et confirme ce que nous pouvions soupçonner: le ''Black Knight'' est le roi Richard 1er. Le Prince Jean envoie un groupe d'hommes le tuer puisque, il serait seul sur la route...

Isaac se précipite chez la communauté des Templiers de Templestowe pour tenter de négocier avec Bois-Guilbert la liberté de sa fille Rebecca. Malheureusement pour Isaac, il tombe sur Lucas Beaumanoir, le Maître des Templiers. Ce Beaumanoir est un homme sévère et inflexible. Il déteste les juifs et les femmes...

Lorsqu'il apprend que Bois-Guilbert a capturé une femme et de plus juive, il blâme immédiatement Rebecca au lieu de Bois-Guilbert. Beaumanoir affirme que c'est la sorcellerie de Rebecca et non la faiblesse de Bois-Guilbert qui est à l'origine de sa présence à Templestowe.... Mais, Bois-Guilbert se trouve de plus en plus amoureux de l’indomptable Rebecca, qui continue de rejeter ses avances.

Beaumanoir décide d'organiser un procès pour sorcellerie contre Rebecca.

Bien sûr, Rebecca est condamnée à mort pour crime de sorcellerie. Avant son exécution, Beaumanoir accepte de lui faire subir le jugement de Dieu avec un combat. Il nomme Bois-Guilbert en tant que représentant des Templiers. Si un champion accepte de se battre pour Rebecca, ils se battront en duel. Si le templier gagne, Rebecca sera tuée et s'il perd, il mourra lui-même... !  Rebecca donne à son père une note lui demandant de faire venir Ivanhoé. Même s'il est blessé, elle pense qu'il est le seul homme susceptible de la défendre lors d'un procès au combat.

Nous avons coupé au chevalier noir à travers la forêt avec Wamba. Le Roi Richard est pris en embuscade par un groupe d'assassins ( mené par Waldemar Fitzurse ) envoyés par le prince Jean. Il appelle au secours les hors-la-loi et ils arrivent pour l'aider. Une fois que les hors-la-loi voient que le chevalier noir n’est autre que le roi Richard Ier, ils lui rendent hommage.... Le roi Richard leur pardonne actions passées et promet d'aider à réparer les torts qui les ont menés dans la forêt. Robert Locksley, le capitaine hors-la-loi, se présente sous son vrai nom: Robin Hood ( Robin des Bois) … Chacun connaît à présent la véritable identité de chacun...

Ivanhoe et Gurth les rejoignent, et tous se rendent au château d'Athelstane pour son inhumation …

Au château d'Athelstane, le roi Richard fait promettre à Cedric de pardonner à son fils , Cédric accepte de se réconcilier avec Ivanhoé... Soudain, Athelstane semble revenir des enfers des morts... Il n'avait été que blessé... ! Il raconte comment il a pu se délivrer de son propre cercueil et exhorte Cedric à accorder Rowena à Ivanhoé, affirmant qu'il est indigne d'elle.  Un messager arrive avec le message d'Isaac pour Ivanhoé. Ivanhoé s'en va immédiatement pour aider Rebecca, suivi de près par le roi Richard.

Le lendemain, les Templiers se rendent sur le terrain de duel. Un bûcher est déjà mis en place pour brûler Rebecca si son champion perd ou ne se montre pas. Juste à temps, un chevalier arrive: c'est Ivanhoé... . Même s'il est toujours blessé, il ne laissera pas Rebecca brûler sans défense. Ivanhoé et Bois-Guilbert préparent leurs lances et montent l'un contre l'autre. Lors de la joute, Ivanhoé est tellement épuisé et faible qu'il tombe de son cheval au tout premier passage. Mais de Bois-Guilbert tombe également sur le sol : il est mort, tué par l'intensité de ses passions contradictoires... Beaumanoir prend cela comme preuve que Dieu est du côté de Rebecca et la libère.

Le Roi Richard renvoient Beaumanoir et les Templiers d' Angleterre … Il arrête ou exile les chevaliers normands qui ont rejoint la rébellion de son frère... Cédric abandonne enfin le rêve de voir un roi saxon sur le trône d’Angleterre. Il voit à présent tous les avantages à ce que son fils Ivanhoé à épouse Rowena.

Peu de temps après leur mariage, Rowena reçoit un visiteur surprise: Rebecca. Elle veut la voir avant de quitter le pays. L'Angleterre a trop de préjugés contre les juifs pour que Rebecca et Isaac se sentent à l'aise ici. Ils ont décidé de rejoindre l'Espagne, où ils ont de la famille. Cependant, Rebecca souhaite laisser une boîte à bijoux à Ivanhoé et à sa famille. …

Ivanhoé poursuit une carrière héroïque sous le roi Richard, jusqu'à ce que la mort prématurée du Roi – à Châlus près de Limoges - mette fin à tous ses projets mondains.

 

 

Ivanhoé a été blessé pendant plus du tiers du livre... Son seul acte héroïque a été de remporter le tournoi, et il l'a fait non pas en tant que Ivanhoé mais en tant que ''The Disinherited Knight''.

Ivanhoé représente la plus haute fleur de la chevalerie, et nous ne voyons presque jamais les événements de son point de vue. Son histoire d'amour avec Rowena est un thème secondaire de l'intrigue. L'important, ici, c'est le rôle d'Ivanhoé comme représentant les tensions entre les Saxons et les Normands

Ivanhoé est un Saxon qui entretient des relations étroites avec un roi normand. Il suggère un modèle de comportement différent de celui proposé par Cédric, férocement anti-normand. L'intérêt de Walter Scott pour l'Histoire l'amène à proposer avec Ivanhoé un exemple dans l'orientation prise par l'histoire anglaise ; lors du retour de Richard des Croisades, le temps de l'unification … Remarquons, qu'au moment où Scott écrit son roman, rien ne distingue l’Angleterre normande de l’Angleterre saxonne. Cependant, en 1194, Richard fut contraint de reprendre le pouvoir à Jean et à la noblesse; il fut en fait re-couronné en avril 1194...

Le procès de Rebecca, ternit l'image des Templiers, il souligne l'horrible injustice de la procédure. W. Scott s'engage ainsi contre les préjugés médiévaux ( et de son époque …) envers les juifs. Rebecca, belle, admirable et impuissante, est menacée de toutes parts par d’énormes guerriers immoraux.

Le début de la scène du jugement de Dieu par le combat, crée une tension très particulière, alors que la foule attend de voir si un héros arrivera pour la sauver et que De Bois-Guilbert commence à désespérer. Enfin, un chevalier héroïque arrive sur les lieux pour sauver Rebecca. 

Un chevalier chrétien, qui accepte de se battre contre un chrétien, pour une juive … !

Mais le héros est tellement fatigué, déjà pour s'être précipité sur les lieux qu'il perd ses forces le combat, et pour se retrouver soudainement victorieux puisque son adversaire meurt subitement ! Cette fin, est acceptable à la période romantique où se roman est écrit.  Ivanhoé est plus un produit du temps pendant lequel il a été écrit (1819) que du temps pendant lequel il se passe (1194).

Ivanhoé est avant tout un roman d'aventures. Sa popularité et sa longévité lui valent une place parmi les grands romans historiques de tous les temps.

Walter Scott met en lumière un des épisodes critiques concernant un moment important de l’histoire anglaise, le retour du roi Richard Cœur de Lion en Angleterre après quatre années passées à se battre dans les croisades et à croupir dans les prisons autrichiennes et allemandes.

La narration est très rythmée,  passant d’un tournoi à un enlèvement, d’un siège à un procès de sorcellerie. L’intrigue se clôt sur le mariage d’Ivanhoé et de Rowena, symbole de la fusion entre Normands et Saxons, et prémisse de la nation anglaise.

 

*   Note : Il paraît que le siège du château de Châlus en Limousin, où est mort en 1199 Richard Cœur de Lion, a fourni à Walter Scott le canevas du siège du château de Front-de-Bœuf.

« Scott est certainement l’écrivain le plus étonnant d’aujourd’hui... Je ne connais pas de lecture où je me plonge avec autant de plaisir » William BYRON

« Le vrai délice des romans de Walter Scott vient de ce que nous y prenons connaissance du temps passé, non à travers le style ampoulé des tragédies françaises... mais comme s’il s’agissait de la vie quotidienne ». Alexandre Serguéievitch POUCHKINE

« Quel est donc le prestige employé par Sir Walter Scott pour nous tenir attachés à la lecture de ses romans comme l’avare couve des yeux un trésor qu’il craint de voir diminuer ? Ce prestige, ce talent, consiste dans l’art d’exciter la curiosité(...) de soutenir l’attention par des incidents inattendus, d’alimenter l’intérêt par des situations qui aggravent sans cesse l’embarras des personnages... » HOFFMANN

Lecteur admiratif de Walter Scott, DELACROIX a exécuté de nombreuses toiles inspirées par la lecture de ses œuvres...

Un jugement négatif cependant, celui de CHATEAUBRIAND :
« L’illustre peintre de l’Ecosse me semble avoir créé un genre faux ; il a selon moi perverti le roman et l’histoire : le romancier s’est mis à faire des romans historiques, et l’historien des histoires romanesques ». 

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L'Abacus : Walter Scott et les Templiers :

Publié le par Perceval

Retrouvons le roman d' Elie Berthet (1815-1891) : ''Les Catacombes de Paris ''.

« Alors le grand-maître use de son autorité en lui faisant prêter le serment sur son bâton de commandement, l’Abacus ». (…)

« Alors le grand-maître abaissa vers lui son bâton de commandement, ce célèbre ''Abacus '', insigne de sa dignité » (...)

« Le vieillard baisa la croix gravée sur l’Abacus et sortit. »

 

A t-on déjà rencontré un ''Abacus '' ? En existe-il ?

 

Charles-Louis de Chateauneuf et Elie Berthet s'étaient interrogés à propos de ce fameux bâton de Maître - l'Abacus - et, tous les deux avaient lu de Walter Scott, le roman ''Ivanhoé'', traduit de l’anglais par Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret (1767-1843), et paru en 1820... Ils en avaient été enthousiasmés...

Un personnage du roman de Walter Scott est un templier, peu recommandable : Brian de Bois-Guilbert, un fier chevalier templier, revenu de Terre Sainte, tout comme Ivanohé.

Front-de-Bœuf et Bois-Guibert réussissent à s'emparer d'Ivanhoé blessé, de ses compagnons et de la belle juive Rebecca, emprisonnés au château de Torquilstone... Isaac, le père de Rebecca, se précipite dans la communauté des Templiers de Templestowe pour tenter de négocier la libération de sa fille. Il y rencontre Lucas Beaumanoir, le maître des Templiers... :

 

« Le grand maître était un homme d’un âge avancé, comme le prouvaient sa longue barbe blanche et ses sourcils déjà grisonnants. Ces sourcils, néanmoins, ombrageaient des yeux dont les années n’avaient pu éteindre le feu. Guerrier redoutable, bigot ascétique, ses traits maigres et sévères conservaient l’expression farouche du soldat, et ils étaient également remarquables par la maigreur, fruit de l’abstinence, et par l’orgueil religieux du dévot satisfait de lui-même. Cependant, malgré toute la sévérité de son aspect, on découvrait en Lucas de Beaumanoir quelque chose d’imposant et de noble, qui, sans doute, était dû aux fonctions que sa haute dignité l’appelait à remplir auprès des monarques et des princes, et à l’exercice habituel de l’autorité suprême sur les chevaliers vaillants et aristocratiques rangés sous la règle de l’ordre. Sa taille était élevée, et sa prestance, que l’âge et la fatigue avaient respectée, était droite et majestueuse. Son manteau blanc était d’un modèle régulier et sévère, et coupé selon la règle même de saint Bernard. Il était fait de ce qu’on appelait alors drap de bure, et collait exactement sur sa taille, laissant voir, cousue sur l’épaule gauche, la croix à huit branches en drap rouge, particulière à cet ordre. Ni vair ni hermine n’ornaient ce vêtement ; mais, en raison de son âge, le grand maître portait un pourpoint doublé et bordé de peau douce d’agneau, la laine en dehors, ainsi que la règle le permettait ; et c’était tout ce qu’elle autorisait en fait de fourrure, qui, à cette époque, était un objet de toilette du plus grand luxe. Il tenait à la main ce singulier abacus, ou bâton de commandement, avec lequel on représente souvent les templiers. Ce bâton avait à son extrémité supérieure une plaque circulaire sur laquelle était gravée la croix de l’ordre entourée d’un cercle ou orle, comme disaient les hérauts. » - Walter Scott, Ivanhoé

Dans ces années de 1830... Qui peut parler des sources de Walter Scott ?

Charles-Louis de Chateauneuf réussit à rencontrer Amédée Pichot, (1795- 1877) : romancier, historien et traducteur français. Il a traduit des œuvres de Scott, en particulier ses poèmes, tel La Dame du lac de Scott qui paraît en 1821, il ramène d'Écosse La Légende de Saint-Oran ( Saint Oran est l'ami et disciple de saint Columba ) et la publie en 1825. Pichot est un ami de Charles Nodier qui accueille - dans le salon de la bibliothèque de l'Arsenal - chaque dimanche soir, durant les dernières années de la Restauration et les premières années de la Monarchie de Juillet, toute l'élite littéraire et artistique.

Charles Nodier

Le "salon de l'Arsenal" est un des hauts lieux du romantisme, une "institution littéraire" ouverte à toutes les spécialités (littérature, théâtre, histoire, critique, peinture, musique, sculpture). Le Tout-Paris littéraire et mondain franchit au moins une fois son seuil, de Victor Hugo à Alfred de Musset en passant par Dumas, Balzac, Gautier, Nerval, Delacroix, Liszt... Mais surtout, là se rassemble, tous les acteurs de la chaîne du Livre ( poète, traducteur, illustrateur, graveur, éditeur, imprimeur, relieur, journaliste, directeur de revue) et devient aussi occasionnellement une fabrique de la littérature à travers la mise en œuvre de projets de collaboration.

 

 

Amédée Pichot a voyagé en Ecosse, il a rencontré Walter Scott et a cheminé sur les terres de Rob Roy (1). Il publie en 1825 son Voyage historique et littéraire en Angleterre et en Écosse où il nous fait revivre sa rencontre avec Scott et sa découverte de la poésie de Burns.

(1) Robert Roy Mac Gregor ( roy signifie roux) est un ''robin des bois'' écossais, un brigand des Highlands, mort en 1734. Il a inspiré W. Scott pour un roman.

 

« Il était trois heures de l’après-midi lorsque je partis de l’auberge de Georges , à Melrose , pour me rendre à Abbotsford. L’horizon avait été pur depuis le matin, et l’air doux, comme au mois de mai en France, quoique éclairé par le soleil du mois d’août. Depuis midi, un vent léger soufflait par intervalles, poursuivant quelques nuages diaphanes dans l’azur du ciel. Les montagnes du Roxburghshire, élégamment découpées, étaient dorées par une vive lumière, depuis leurs extrêmes sommets jusqu’à la plaine; puis, tout à coup, de grandes ombres en descendaient rapidement , et semblaient aller se perdre dans les eaux de la Tweed. » A Pichot - Voyage en Ecosse

 

Et, pour en revenir à l'Abacus, décrit dans Ivanhoé de W. Scott... A. Pichot pense se rappeler d'avoir vu dans les immenses collections de l'écrivain écossais, à côté de plusieurs objets, des armes en particulier ayant appartenu à Rob-Roy (1) , l'épée du marquis de Montrose…etc il pense avoir vu un bâton de Maître templier … W. Scott possède une mèche de cheveux du Prince Charles Edward Stewart (1766-1788), (Bonnie Prince Charlie) héritier de la dynastie des Stuart et grand maître écossais templier qui défendit la cause des Stuarts...

 

Ce serait peu étonnant, insiste t-il ; que le maître templier possède un emblème particulier, à la fois bâton de commandement spirituel et temporel, proche de la crosse pastorale de l'évêque... '' abactio '' en latin signifie l'action d'éloigner, tenir à distance ..

D'autres personnes, bien renseignées, affirment que devant ce symbole, tous les Templiers doivent se tenir à trois pas et s'incliner, et ils ne doivent jamais le toucher. Il s'apparente au sceptre, bâton ou canne que les rois, prêtres, juges et chefs militaires de l'Antiquité portaient comme symbole de leur autorité et de leur puissance.

On peut citer d'autres exemples : chez le prince des Druides, les guerriers Francs, et même l'enchanteur Merlin...

Charles-Louis de Chateauneuf se dit que chercher cet '' abacus '' ne pourrait être qu'une raison supplémentaire de se rendre en Ecosse, et visiter le maître ( et le fr :.) Walter Scott..

 

A suivre ...

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Elie Berthet, à Paris : les Catacombes et les templiers

Publié le par Perceval

Caricature Elie Berthet

Le narrateur du roman « Les Catacombes de Paris », par Elie Berthet (1815-1891), nous a fait part d'une catastrophe :

« Un jour du mois d'avril 1774, le quartier du Luxembourg était dans la consternation. Une maison de la rue d'Enfer venait de s'écrouler avec fracas, écrasant sous ses débris tous ses habitants. » A cette occasion « Les dames de la foire Saint-Germain soutenaient sérieusement qu'un esprit malfaisant, un antéchrist, peut-être le diable Vauvert, que les chartreux de la rue d'Enfer étaient parvenus à exorciser plusieurs siècles auparavant et qui s'était déchaîné de nouveau, jouait ces mauvais tours à la population parisienne. »

 

Cela fait référence à une légende populaire qui disait du château de Vauvert qu'il était habité par le diable. Les bruits provenaient en fait de brigands qui avaient élu domicile dans ces vieilles pierres. Mais les gens croyaient ferme au maléfice de ces souterrains.

Thérèse de Villeneuve a été enlevé par un habitué des carrières. Les galeries deviennent alors le théâtre de rencontres inattendues (faux monnayeurs, messes souterraines, bandits...) et d'événements multiples (éboulements, cloches de Fontis). L'accident de la rue d'Enfer du 17 décembre 1774 est présenté comme ayant été provoqué intentionnellement. La découverte par les protagonistes de traces de poudre dans les carrières est alors prétexte à un rebondissement de l'intrigue...

Elie Berthet nous conduit des faussaires des Catacombes, réfugiés dans une cave, où ils fondent leur monnaie à l'abri du regard de la police ; à un atelier de presse. Chavigny y voit le lieu idéal « pour y cacher notre presse, parbleu ! Pour y établir notre atelier, et pour y installer notre prote, nos ouvriers. Nous pourrons alors imprimer tous les pamphlets, tous les libelles, toutes les épigrammes qui nous passeront par la cervelle. ».

J'en viens particulièrement à une scène qui m'intéresse :

L’abbé Chavigny et Philippe de Lussan atteignent ce qui est le lieu de réunion de Templiers... !

« - Et cet Ordre, quel est-il? demanda Philippe.

- Quoi ! mon fils, ne le savez-vous pas? reprit l'abbé d'un air surpris; ce costume historique dont nous sommes revêtus, cette croix à huit pointes, ces symboles si connus ne vous l'ont-ils pas révélé?Vous voyez les descendants et héritiers de ces illustres chevaliers du Temple qui, après avoir versé leur sang pour la foi en guerroyant contre les infidèles, furent martyrisés et mis au ban des nations par un pape avide de leurs trésors et un roi sanguinaire.

Ces hommes vêtus de noir sont les écuyers ou servants qui aspirent au grade de chevalier ; ces personnages en manteau blanc sont les chevaliers-compagnons; les dignitaires qui siégeaient tout à l'heure au-dessous de moi, sous le dais, sont les précepteurs ou chefs des différentes loges que nous possédons chez toutes les nations de l'Europe; et moi, quoique serviteur indigne du saint Temple de Sion, je suis le chef de ce noble troupeau, je suis le grand maître de l'Ordre !

B.-R. Fabré-Palaprat en 1804 et l'Ordre du Temple

- Ah çà, il existe donc encore des templiers? Demanda Chavigny, qui s'était approché avec sa hardiesse ordinaire ; je l'avais entendu dire, mais je ne pouvais y croire. Je m'imaginais, comme le vulgaire, que Jacques de Molay, brûlé vif il y a cinq cents ans, au temps de Philippe le Bel, avait été le dernier grand maître du Temple, et que l'Ordre avait été aboli par une bulle du pape à la même époque.

- Monsieur l'abbé de Chavigny a dû longtemps étudier l'histoire et la théologie pour savoir cela, dit le grand maître avec ironie ; mais Jacques de Molay, avant de subir son martyre, avait transmis la grande maîtrise à Marc Larménius de Jérusalem, qui rallia les débris proscrits et dispersés de notre sainte compagnie. Depuis Larménius, le Temple compte une suite non interrompue de grands maîtres, parmi lesquels figurent des noms illustres en Europe, et notamment celui de Philippe d'Orléans, régent de France. (...) »

 

« Et se tournant vers un groupe de templiers qui se tenaient à quelque distance de l'estrade. « Qu'on dise à Salomon Hartmann de venir sur-le-champ, » commanda-t-il. Aussitôt ceux à qui il s'adressait se dispersèrent pour exécuter cet ordre. « Salomon Hartmann, dit le grand maître à Philippe, est un Allemand du cercle de Wesphalie. Il vint dans sa jeunesse s'établir en France, et exerça long temps la profession de carrier aux environs de Paris. Il paraît qu'il menait, à cette époque, une vie fort irrégulière, s'adonnant à l'intempérance... »

 

«  (...) Je vous demande si vous pouvez, oui ou non, nous servir de guide jusqu'au Val de- Grâce?

- Si notre révérend grand maître l'ordonne....

- Je vous l'ordonne, Salomon Hartmann ; mais cela ne suffit pas. Vous allez encore me promettre d'aider ces jeunes gens de tout votre pouvoir dans leur entreprise. » Et le chef des templiers apprit en deux mots à Hartmann de quoi il s'agissait. Cette fois l'Allemand manifesta une véritable terreur. « Ne me demandez pas cela, vénérable père, dit-il avec véhémence ; si cette jeune fille est tombée au pou voir de celui que j'imagine, je vous en conjure, ne vous mêlez pas de cette affaire. Vous ne savez pas com bien il est dangereux d'irriter cet « être, » combien il est implacable dans ses vengeances! Depuis plusieurs années il est venu sans doute bien des fois au seuil de ce temple, et il n'a jamais troublé nos saintes cérémonies; il ne s'est manifesté à nous par aucun acte d'agression. Si vous l'offensez, les plus grands malheurs nous menacent; je vous en supplie donc, sur la gloire de notre Ordre, sur votre précieuse vie, sur la vie de nos révérends frères du Temple, n'exigez pas que je mette en colère celui dont nous parlons ! »

« Pour un cheveu qui tomberait de cette noble tête, vous auriez à verser des larmes de sang, et s'il lui arrivait malheur par votre faute, vous seriez maudit et anathème septante fois sept fois.... A genoux, Salomon Hartmann ! »

Le vieillard se prosterna pieusement. Alors le grand maître abaissa vers lui son bâton de commandement, ce célèbre abacus, insigne de sa dignité ; il lui mit la boule d'or dans les mains, tandis qu'il tenait l'Abacus par l'autre extrémité. « Salomon Hartmann, reprit-il d'une voix vibrante, vous jurez par la loi du Dieu vivant, par votre salut éternel, par votre baptême, par notre Ordre auguste, de ramener ce jeune homme sain et sauf, fût-ce au péril de votre propre vie.

- Je le jure, répliqua le templier.

- Gloire à Dieu!... Allez en paix, Salomon Hartmann. » Le vieillard baisa la croix gravée sur l'abacus et sortit.

Notre vie est entre les mains des esprits.

- De quels esprits parlez-vous, l'ami ?

- Dans mon pays d'Allemagne, nous en connais sons de deux sortes : les esprits du bien ou de lumière, qui sont les anges ; les esprits du mal ou des ténèbres, qui sont les démons, les gnomes, les sylphes, les fardadets et les revenants.

Ici le grand maître de l'ordre du Temple s'arrêta pour juger de l'effet de ses paroles. Philippe l'avait écouté attentivement. «C'est là, dit-il d'un air de réflexion, de la politique un peu aventureuse. Mais ne vous exagérez -vous pas l'influence possible des sociétés secrètes, dans le cas où ces grands événements viendraient à se réaliser?

- Je n'exagère rien, mon fils. Vous ignorez sans doute quel accroissement considérable ont pris depuis quelques années les associations maçonniques sur le sol français. Pas de ville, grande ou petite, pas de modeste bourgade qui n'ait une loge, et souvent plusieurs, de francs-maçons, de rose -croix ou de templiers. Par tout existent des centres d'action qui communiquent entre eux, et vous verrez de quel poids pèsera, en temps et lieu, cette organisation redoutable. Le pouvoir ne s'en inquiète pas, car il croit nous tenir dans sa main. Il envoie ses espions dans nos assemblées, et il nous suppose uniquement occupés de cérémonies théâtrales et vides, bonnes tout au plus pour amuser les imaginations puériles. L'idée mère, le principe secret qui donne l'impulsion et la vie à ce grand corps, lui échappe, et il s'endort dans sa sécurité. Il y a pourtant un prince du sang royal qui voudrait bien jouer le rôle de ce roi de l'avenir dont je vous parlais tout à l'heure : c'est le duc d'Orléans qui vient de se faire nommer grand maître de toutes les loges maçonniques de France. Mais malgré ses caresses et ses protestations, il ne nous inspire aucune confiance, et bien peu parmi nous voudront appuyer ses projets ambitieux.

- Mais alors, mon père, demanda Philippe avec étonnement, où trouverez-vous un prince qui remplisse toutes les conditions bizarres que vous exigez?

- Il est trouvé! *> répliqua le grand maître d'une voix sourde. Il se leva pour aller s'assurer encore que personne ne pouvait écouter; puis, revenant à Philippe, il dit avec un accent de respect : » Et c'est vous, monseigneur ! » Philippe eut comme un éblouissement; puis un éclair de colère brilla dans ses yeux. « Monsieur, dit-il avec énergie, je croyais ce sujet de conversation assez sérieux pour rendre inexcusables de pareilles plaisanteries

- Regardez-moi, répliqua le grand maître avec douceur; voyez ces rides creusées sur mon front par les méditations et l'insomnie, voyez ces cheveux blancs, ce costume austère ; ai-je donc l'air d'un bouffon ? Je vous le répète, monseigneur, vous êtes de sang royal, car vous êtes authentiquement le fils du feu roi Louis XV.

- Louis XV ! mon » Tout à coup il s'élança vers l'abbé de la Croix et lui saisit le bras avec une force surhumaine. »

Pour résumer :

Arrivés en pleine réunion des templiers, les jeunes gens sont identifiés par le grand-maître, qui se porte garant de leur discrétion et leur fait prêter serment de soutenir l’ordre. Puis il fait venir un vieux templier allemand, carrier de son état, pour les conduire dans d’autres parties des catacombes, où est peut-être enfermée la jeune fille. Le vieux carrier nommé Salomon Hartmann, est réticent : un être méchant et dangereux réside dans ces lieux de ténèbres… Alors le grand-maître use de son autorité en lui faisant prêter le serment sur son bâton de commandement, l’abacus ...

 

Le diable, ce génie, habile possesseur de la connaissance universelle, à qui nuls secrets ne lui résistent, pas même les murs.... Ce diable est le jeune Médard, sauvage et nyctalope qui hante les Catacombes de Paris ; il a le don surnaturel de pouvoir se déplacer dans la nuit, celui d'apparaître et de disparaître tout aussi rapidement, et celui de ne jamais se perdre. Autant d'atouts qui ont quelque chose de diabolique. L'abbé de Chavigny ne peut réprimer cette exclamation : « Mais cette homme est possédé du démon ! »... Médard - nous dit E. Berthet - est un « loup affamé », « avec la légèreté d'un chat » et doué du « rugissement d'un lion ». Mais surtout, « ses yeux, fauves et ronds comme ceux d'un oiseau de nuit, paraissaient avoir aussi la faculté de voir dans les ténèbres, et la faible clarté de la lampe suffisait pour les offenser d'une manière sensible. ».

«  Le Val-de-Grâce allait sauter, et, selon toute apparence, la plupart des grands édifices publics construits sur les vides auraient prochainement le même sort que le magnifique couvent d'Anne d'Autriche. ». Le lecteur, après avoir suivi les déambulations du sauvage dans les souterrains minés « Les mines étaient multipliées en cet endroit d'une manière effrayante. « Le Luxembourg » murmura Médard », comprend clairement, si ce n'était déjà fait, ses intentions : « Quelques secondes plus tard et un immense désastre allait désoler Paris. ».

 

Philippe de Lussan, assisté de son ami l'abbé de Chavigny, tue Médard et, libère par la même occasion la belle Thérèse...

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De Limoges à Paris : les Catacombes au XIXe s... -1/2-

Publié le par Perceval

Au Collège Royal de Limoges, Charles-Louis de Chateauneuf a rencontré un camarade de son âge avec qui il peut partager l'une des ses passions: la découverte du Moyen-âge, et de plus :sur la trace de l'un de ses ancêtres : Roger de Laron, chevalier templier... Il se nomme Elie Berthet. Le jeune Elie a, de plus, le goût de l'écriture et tous deux notent sur des cahiers, des récits qui serviront de thèmes au futur romancier...

Elie Berthet

Et c'est précisément le cas, pour ce qui est des Catacombes...

En effet, à 16 ans, Elie Berthet monte à Paris soi-disant pour étudier le droit, mais en réalité pour se vouer à l'écriture. En 1835 il trouve un éditeur:''le Siècle'' qui publie ses premiers récits ''La Veilleuse'', sous le pseudonyme Élie Raymond.

Et précisément, il publie très tôt, un texte écrit au Collège de Limoges : c'est la première version de « Les Catacombes de Paris », un roman d’Élie Berthet, dans une première version de 1832 (in folio imp. L. Grimaux) qui ne comprend que 20 pages. (1)

 

Les souterrains urbains sont fascinants, et les histoires s'y rapportant, légion.

La cathédrale de Limoges, vue prise du clos Sainte-Marie, vue d'ensemble. XIXe s

Revenons à Limoges, avant 1832... Chaque maison de centre ville est reliée par des souterrains, même s'y certains s'en sont appropriés une partie en les cloisonnant; tous les jeunes gens y ont connu diverses aventures ou des soirées ''endiablées'' … !

On dit qu'ils existent depuis l'époque gallo-romaine. Caves creusées ou caves bâties ( façonnées) … Caves à plusieurs niveaux, puits, aqueducs, silos ont été construits au cours des siècles... Dès le Moyen Age, en ville, on recherche à étendre son domaine (commerces, stockage...) En tout, on estime entre 40 et 80 kilomètres la superficie des galeries qui parcourent le sous-sol de la ville.

A l'époque, le grand défi était de trouver le circuit qui permettait par les souterrains de traverser la Vienne ; ou selon Elie Berthet lui-même de joindre Limoges au château de Chalucet …

Elie Berthet et Charles-Louis de Chateauneuf racontent, qu'un moine aurait été enterré vivant et qu'il aurait réussi à traverser la ville par les souterrains. Avec ce moine errant dans les galeries, certains assurent avoir aussi reconnu le fantôme de Sainte Valérie - portant sa tête coupée - qui hanteraient encore les souterrains de Limoges...

Souterrains de Limoges

 

 

Lorsque ce sous-sol est voûté d'ogive, la croyance populaire y voit des lieux de culte : chapelles, églises ou même restes d'abbaye... ou encore Temple maçonnique.

Pour ce qui est du Temple : voici une autre histoire bien étrange...

Le grand-père de Charles-Louis de Chateauneuf, était sans-doute franc-maçon à l'Orient de Limoges... C'est lui qui avait remis à son petit-fils un ensemble de documents ( médiévaux précisait-il ! ) qu'il disait avoir reçu de Jean-Léonard de la Bermondie. Ces documents étaient composés de dossiers sur la philosophie, l'alchimie..., et divers témoignages ; et également quelques objets dont une croix métallique et une bague templière … ! Et il lui avait fait comprendre qu'à partir de ce ''trésor'' ; il devait accomplir sa propre quête et transmettre le ''Tout'' à un descendant qu'il aurait choisi …

Aussi, tout ce qui pouvait avoir un lien avec la Chevalerie, intéressait au plus haut point Charles-Louis...

Initiation maçonnique. XIXe

Précisément, au Collège Royal de Limoges un jeune garçon, dont il s'est fait un ami, lui a laissé entendre que son grand-père est franc-maçon... Il se nomme Félix-Joseph de Verneilh (1820-1864), lui aussi, né au château de Puyraseau près de Nontron, fera carrière à Paris. Il deviendra historien et archéologue. Son grand-père – âgé à présent, ami de Maine de Biran, a rencontré des personnages comme le pape Pie VII, Napoléon... Il a raconté tout cela dans ses mémoires. Pour l'heure, il échange beaucoup avec son petit-fils... Et Félix de Verneilh assure Charles-Louis, qu'il existe dans les souterrains de Limoges, un Temple maçonnique là-même où existait au Moyen-age un sanctuaire templier. !

Temple dans souterrain à Limoges ( Le Populaire)

Bien sûr, Charles Louis et Elie vont se passionner pour toutes ces histoires autour des souterrains de Limoges ; et s'ils n'ont rien découvert de plus …. Sachez que :

En 2016, on vient de mettre à jour, une sorte de cathédrale cachée dans les sous-sols de l'ancienne bibliothèque municipale de Limoges. Ce serait le premier véritable temple maçonnique de la ville. Je lis dans le quotidien ''le Populaire du Centre'' une explication...

Les francs-maçons se seraient réunis à partir de 1750, rue Pisse-Vache dans le centre-ville de Limoges au sein de la loge Harmonie. Leur nombre grandissant, ils auraient déménagé en 1806 dans cet endroit en prenant le nom des ''Amis réunis''....

Effectivement, des embryons de loges sont connus dès 1750. Puis se constitue la loge « Harmonie » dont le vénérable maître est un fonctionnaire de préfecture nommé Jacquet. Les frères se réunissaient à la tour Pisse-Vache, au carrefour du boulevard Gambetta, de la rue Vigne-de-Fer et de la rue Dupuytren. Peu importante, placée sous la juridiction de la Grande Loge du Royaume de France, cette loge prend de l’ampleur à partir de 1767 sous un autre nom : elle est rebaptisée '' Les Frères unis ''. La loge reprend force et vigueur en 1806, et prend le nom d'Amis réunis.

 

Régulièrement, ces galeries se rappellent à nous, quand par exemple : en novembre 1649, l'écroulement de quatre maisons rue ''Elie Berthet'' (2) fit deux morts. En août 1860, l'effondrement de trois immeubles place du Poids Public provoqua le décès d'une femme de 55 ans.

 

L'intérêt d'Elie Berthet pour les souterrains, s'est déplacé sur Paris (3). Leur vogue dans la capitale, au XIXe siècle, crée des abus au point d'entraîner une fermeture de la visite publique en 1830... Si certains s'y égarent, d'autres y font la noce...

 

 

Note (1) : puis existent une édition en 4 volumes in 8° (éditions L. de Potter) en 1854, une édition in 8° de 140 pages (aux Bureaux du siècle) et une édition en 2 volumes in 16 (chez Hachette) en 1863. L’édition de 1856 va connaître 22 réimpressions entre sa première parution et 1877 !

Note (2) : … Oui, il s'agit du nom actuel de la rue … Bizarre.. ! précisément elle se nomme bien à propos... Dans les années 60, les fêtards se donnent rendez-vous dans des boîtes de nuit en sous-sol, rue Elie-Berthet, rue Rafilhoux ou sinon à la « Cave des templiers » rue du Temple. En 1996, la bijouterie Philipparie est victime d'un vol de bijoux. Les auteurs ont utilisé les cavités souterraines pour s'emparer de 2 millions de francs.

Note (3) : A lire chez les Ardents Editeurs : Les Souterrains de Limoges de Aug. M. ( roman ''gothique'' écrit sans doute par Auguste Maquet ( (1813-1888) et nègre d'Alex. Dumas)

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -7/.-

Publié le par Perceval

 

1835 Blason Rosslyn

En 1736, le Général James Sinclair récupère la chapelle de Rosslyn ( le château, lui, fut détruit en 1650 par les troupes de Cromwell ), et commence sa restauration. Je rappelle que sur les terres du clan Sinclair, la chapelle de Roslyn est édifiée en 1446 par Sir William Saint-Clair, sur des vestiges que l'on date de 1304...

Les sculptures énigmatiques de la chapelle de Rosslyn comportent des images dans une langue médiévale, on peut y lire à la fois des symboles templiers et maçonniques...

Les piliers et les arcs sont couverts de centaines de feuilles, de fruits, d'animaux et de figures joliment sculptés. On dit que quelques sculptures curieuses représentent le cactus et le maïs doux, sculptés avant que Christophe Colomb ait mis le pied en Amérique en 1492...

En ce lieu, se rejoignent des légendes qui remonteraient à l’antique temple de Jérusalem, que l'on retrouve ici, dans ses dimensions … Un labyrinthe de souterrains ( qui reste à découvrir…) , construit par des templiers, est réputé contenir des dizaines de saintes reliques, y compris les premiers évangiles, l'Arche de l'Alliance, le légendaire Saint Graal... et même la tête momifiée du Christ. On prétend que la décoration maçonnée de l'église contiendrait un code, qui s'il était déchiffré permettrait d'accéder à ces trésors …

J'ai lu, que le Saint-Graal, pourrait être sous l'une des colonnes connue sous le nom de pilier d'apprenti, dans un cercueil en plomb ...

Ce ''pilier de l'apprenti '' attire toutes les attentions...

Dans un document du XVIIIe siècle, il est appelé ''pilier du Prince '' ; son nom a changé avec la légende qui lui est attribué : le maître maçon en charge de la taille de pierre soutenait que son apprenti n'était pas capable de sculpter la colonne – selon un dessin et sans voir l'original …

Alors que le maître maçon est lui-même parti visiter le modèle original , à son retour il constate que l'apprenti est parvenu à terminer la colonne par lui-même. Dans un accès de colère jalouse, le maître maçon prit son maillet et frappa l'apprenti sur la tête, le tuant. 

La légende conclut qu'en guise de punition pour son crime, le visage du maître maçon a été sculpté dans le coin opposé pour regarder, pour toujours, le pilier de son apprenti.

Sur la poutre qui joint le pilier il y a une inscription : '' Forte est vinum fortior est rex fortiores sunt mulieres super omnia vincit veritas : «Le vin est fort, un roi est plus fort, les femmes sont encore plus fortes, mais la vérité conquiert tout » ( 1 Esdras , chap. 3 et 4).

La mythologie nordique et celtique, semble très présente dans la décoration : il y a plus de 110 sculptures de " Green Men " dans et autour de la chapelle. Les hommes verts sont des sculptures de visages humains entourés de verdure, qui sortent souvent de leur bouche. On les trouve dans toutes les parties de la chapelle, avec un exemple dans la chapelle de la Dame, entre les deux autels du mur est.

La chapelle de la crypte est le lieu de sépulture de plusieurs générations de Sinclairs. La crypte était autrefois accessible par un escalier descendant à l'arrière de la chapelle. Cette crypte a été scellée et fermée pendant de nombreuses années... Ceci peut expliquer les nombreuses légendes locales qui entourent les possibles souterrains et les trésors qui y seraient cachés …

Le '' Da Vinci Code '' de Dan Brown (2003), renforcé par le film du même nom (2006) a réactivé la magie du lieu...

Rosslyn_Chapel dans le '' Da Vinci code "

 

Ce pastel, intitulé ''Templar Knight à Roslyn Chapel'', et réalisé par Robert Turnbull McPherson, en 1836, représente un Grand Commandeur des Templiers orné d'un manteau blanc, tenant une épée rituelle, debout dans la chapelle de Rosslyn. L'image est composée de nombreux objets symboliques , qui peuvent être liés aux rituels franc-maçonniques et néo-templiers.

 

Voilà, ce que l'on peut dire sur le lien des Templiers avec la Franc-Maçonnerie.

Cependant, le caractère historique de la filiation templière a été rejeté lors du convent maçonnique de Wilhemsbad en 1782, pour devenir "symbolique" et "spirituel" au sein du ''Rite Écossais Rectifié'' fondé par le lyonnais Jean-Baptiste Willermoz.

 

Ceci dit, l'influence des Templiers se savoure, encore aujourd'hui ( et bien avant le ''Da Vinci Code '').

Henry Corbin (1903-1978 ), philosophe, traducteur et et surtout orientaliste passionné français. Il est entré en franc-maçonnerie à la GLNF-Opéra, puis intègre la GLNF-Bineau., en 1962. En 1968, il entre dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et introduit la notion de « Chevalerie spirituelle ».

En 1736, Sir William St Clair

Henry Corbin écrivait : « Je suis persuadé de l'origine templière de la F:.M :. Elle m'apparaît comme étant essentiellement le seul foyer permettant à la tradition spirituelle ésotérique de l’Occident de survivre en notre monde, et d'en faire pénétrer le levain au cœur d'une humanité désorientée. Aucun œcuménisme ne m'apparaît possible sinon sur les bases de l'ésotérisme. Poursuite de l’Ordre du Temple, origine, nature et but de la F:.M:. m’apparaissent comme liés à une tradition englobant les « communautés du Livre ». Temple de Salomon, Temple du Graal, Temple de la Jérusalem céleste m'apparaissent comme des symboles indissociables l'un de l'autre. ».

«(...) ma conviction intime est que l'initiation des trois premiers grades doit s'achever dans ceux de la chevalerie templière, telle que l'a conçue Willermoz. Désir et besoin spirituels s'identifiant ici pour tendre à ce but, en aspirant à la réalisation, réorientation ou achèvement de ce qui fut conçu au XVIIIe siècle par nos prédécesseurs. ».

 

Jean Léonard de la Bermondie, n'a pu être que fort intéressé, par cette ''Histoire'' qui était en train de s'écrire devant lui... Et sans doute rejoint-il l'avis de Casanova qui explique ainsi dans ses Mémoires :

« Tout jeune homme qui voyage, qui veut connaître le grand monde, qui ne veut pas se trouver inférieur à un autre et exclu de la compagnie de ses égaux dans le temps ou nous sommes, doit se faire initier dans ce qu’on appelle la Franc-maçonnerie ».

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -6/.-

Publié le par Perceval

James Sinclair, né à Edinburgh, entré dans la ''Garde Écossaise'', soutient que l'origine de sa famille remonte aux chevaliers Normands de Saint-Clair.

Trois membres Sinclair étaient présents, avec Bruce, sur le champ de bataille de Bannockburn ( dont nous avons parlé précédemment) …

Sur le continent, les Ecossais furent toujours les bienvenus à la Cour de France. Il s’est même constitué une ''garde'' mise au service personnel du roi. En 1445, la nouvelle armée française créée par Charles VII comporte une compagnie de gendarmes écossais issus de troupes qui avaient combattu avec Jeanne d’Arc. Elle deviendra une unité d’élite, la fameuse ''Garde Ecossaise'' dont les officiers appartiennent aux familles les plus illustres d’Ecosse : les Sinclair, Stuarts, Montgomery...

Les gardes du corps, appelés anciennement archers de la garde, sont définis par Guyot comme un «corps d'officiers établis pour garder jour et nuit la personne du Roi et la défendre contre quiconque formeroit le dessein d'attenter à sa sûreté». Il y avait quatre compagnies sous autant de capitaines qui servaient par quartier. La première, la ''Garde Ecossaise'' est la plus ancienne et la plus illustre, créée par le roi Charles VII donc, avait formé un corps de farouches et vaillants archers écossais, entrés dans la légende avec le roman de Walter Scott, Quentin Durward.

Au XVIIIe siècle, les gardes d'origine écossaise, sont minoritaires... Les gardes sont en général cooptés ; dans la généralité de Limoges, nous en trouvons 22 sur 72, Limoges où  il y existe une puissante tradition de service dans la compagnie de génération en génération . D'ailleurs, la généralité de Limoges tient la première place avec 117 gardes, soit 9,5% de l'ensemble. Tous sont gentilshommes, ou bourgeois ''vivant noblement''...

Exemple : «  (…) les David de Lastours(31) donnent neuf gardes à la compagnie écossaise : le premier, Henry de David de Lastours, est présenté, à l'âge de vingt-deux ans, le 28 janvier 1724, par un garde d'origine limousine, M. de Nantiac, sans doute uni par des liens de parenté à la famille de David. Henry présente à son tour, le 27 septembre 1728, son jeune frère âgé de vingt-deux ans, Germain, dit M. de Laborie, qui lui-même présente de 1750 à 1756 cinq de leurs neveux (…) Le groupe familial des Martin et des Chancel ne fournit pas moins de douze gardes à la compagnie écossaise »  etc … ( de J.-F. Labourdette – Article Persée)

Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Maison du Roi - Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Et, figurez-vous, que La Garde Ecossaise, se dit héritière des chevaliers du Temple....

William de Saint-Clair, fut l’un des chefs de la révolte écossaise contre Edouard 1er d’Angleterre et compagnon de William Wallace à la fin du XIIIème siècle. Son fils, Sir Henry Saint-Clair ( 7ème baron de Rosslyn, 1297-1331), mort en Andalousie, était en chemin pour la Terre Sainte, afin d'y enterrer le coeur de Robert Le Bruce. Finalement, le cœur de Bruce fut retrouvé et ramené en Écosse ou il fut enterré à l’Abbaye de Melrose dans le Roxburghshire.

C'est William Sinclair, chancelier et régent d’Ecosse au XVe siècle, qui fut le dessinateur des plans de la célèbre Rosslyn Chapel, l’un des symboles historiques de la Francs-Maçonnerie, dont nous parlerons dans le prochain article ..

 

La tradition dit « Qu’en 1441, Jacques II d’Ecosse, nomma Saint-Clair patron et protecteur des maçons Ecossais (entendons ici maçons opératifs et pas encore Francs-Maçons), que la fonction était héréditaire, qu’après sa mort en 1484, ses descendants tinrent des réunions annuelles à Kilwinning». Kilwinning étant le nom d’une ville écossaise, mais aussi le nom de la première loge maçonnique du monde.

Cette loge opérative, date de la construction de l'abbaye 1140. Jusqu'en 1560 les maçons se sont rencontrés dans la Maison du Chapitre, dans l'Abbaye de Kilwinning.

La légende fait se tenir la probable première 'Tenue maçonnique' dans la Salle Capitulaire, la "Chapter house" du monastère. La taille de cette salle est :11,4m x 5,7m ; en pieds, cela donne 19x38 et en fait un un carré long ( ou rectangle d'or : forme symbolique de la loge maçonnique...) ... Donc, la première Lug (ou Luge), dû se tenir là, en raison des nombreuses marques de maçons qui y ont été retrouvées... Ces loges étaient aussi les salles d'instructions ou d'examen des moines-apprentis, qui étaient appelés à devenir des ouvriers qualifiés tels que sculpteurs de pierre, mais aussi de bois, charpentiers, forgerons, orfèvres, maçons architectes et autres horticulteurs...

Un chevalier Rose-Croix de Kilwinning

''La légende '' dit aussi que Robert Bruce aurait fondé l'Ordre Maçonnique d'Hérédom de Kilwinning en 1314 après la Bataille de Banockburn, se "réservant" la place de Grand Maître pour lui et ses descendants et successeurs sur le Trône d'Ecosse.

Cependant après la réforme, quand l'abbaye a été détruite, ils se sont rencontrés dans les maisons locales, la plus célèbre étant connue sous le nom de " The Masons Howf ", situé à la vieille croix à Kilwinning.

Autour de 1600, alors que se constituaient les toutes premières loges de la franc-maçonnerie, les maçons d'Écosse reconnurent, dans la première des Chartes dites « Saint Clair », Sir William Sinclair of Rosslyn comme mécène et protecteur. Il est également écrit dans ce document que les Sinclair détenaient ce titre depuis « longtemps »...

''La Légende '' encore, soutient que William Saint-Clair, le premier "patron et protecteur" des maçons d'Écosse, était aussi Chevalier Templier et, de ce fait, que ce titre de chevalerie devait pouvoir être accessible aux descendant, comme celui de "patron des maçons". Ce qui apparaît sur une inscription sous la pierre tombale originale de William (de) St. Clair, décédé vers 1480. Cette inscription dit : “William de St. Clair, Knight Templar”.

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