walter johannes stein
1941 – L'Ecosse – Rosslyn Chapel - Sinclair
Enfin, avant de quitter Abbotsford House, Sir Walter Maxwell-Scott, conseille fortement d'aller visiter une chapelle qu'affectionnait particulièrement Walter Scott : Rosslyn Chapel.
- C'est sur votre route avant Edinburgh. Auparavant, vous devez savoir certains faits historiques...
La chapelle est nichée à la sortie du village, dans un ''glen '' des plus agréables. Au cœur de la forêt, qui surplombe la rivière Esk, les ruines d'un château fortifié. Il se dégage ici, une ambiance sereine mais chargée, comme si les pierres détenaient le secret d’un vaste mystère surnaturel.
Lancelot et Stein, devant la chapelle, se remémorent les explications de Sir Scott. A cela s'ajoutent les souvenirs du voyage d'Anne-Laure de Sallembier racontés à son fils lors de son séjour ici. ( → VOYAGE EN ECOSSE -5- LA CHAPELLE DE ROSSLYN )
La chapelle se présente comme un édifice en gothique tardif ; et ce qui frappe Lancelot, c'est une profusion de sculptures ornementales, assez passionnante, si on prend le temps d'étudier toutes les interprétations symboliques imaginables ; une quantité d’étonnants bas-reliefs judaïques, chrétiens, égyptiens, maçonniques et païens et étrange plafond, divisé en cinq compartiments, chacun accueillant un motif différent, avec des marguerites, des fleurs de lys, des roses et des étoiles.
Le pilier du Prince ( ou pilier de l'apprenti) est l’une des pièces maîtresse de la chapelle. La Chapelle de la Dame est particulièrement décorée.
Sir William St Clair 11e baron de Rosslyn a fondé Rosslyn Chapel en 1446 pour abriter les restes de ses aïeux, et de templiers.
La tradition royale veut que jusqu’à dix-sept des barons St Clair de Rosslyn soient enterrés sous le sol de la chapelle Rosslyn, tous enfermés dans leurs armures. Dans The Lay of the Last Minstrel, Sir Walter Scott affirme qu’il y en a vingt.
Des légendes évoquent même le trésor des templiers, y compris le ''Holy Rude'' ou ''Black Rood''. En effet, pendant la période d’urgence nationale connue sous le nom de « Rough Wooing » - guerre anglo-ecossaise déclenchée par Henri VIII d’Angleterre - après que les Écossais eurent rompu les fiançailles de Marie, reine d’Écosse, âgée de deux ans, au prince Édouard d’Angleterre, âgé de cinq ans ; au profit de la France. Entre 1544 et 1578, le Black Rood aurait pu être parmi les objets de valeur pris du palais de Holyrood pour être cachés et conservés à Rosslyn.
Plus tard, un prêtre Richard Augustine Hay raconte dans ses mémoires, qu'après avoir dévasté l'abbaye de Holyrood, les Covenanters présbytériens écossais ont pillé la chapelle Rosslyn en 1688 ; ils ont également endommagé la tombe du comte de Caithness.
La reine Victoria demanda à visiter le site, le 14 septembre 1842, elle fut tellement séduite par ce qu’elle vit qu’elle exprima le désir qu'« un joyau si unique soit préservé pour le pays » et aida à la préservation de la Chapelle. Lady Helen Wedderburn, fille du 7e comte d’Airlie, et cousine du 3e comte de Rosslyn a lancé une campagne pour lever des fonds qui fut largement soutenue par la noblesse écossaise. Le 27 avril 1866, Lady Helen fut enterrée dans la chapelle Rosslyn.
Lancelot et Stein, eurent peu de temps pour visiter Edinburgh et Holyrood ; leur impatience et leurs autorisations les pressaient vers le Lanarkshire.
C'est en effet dans cette région, que se situent les deux objectifs de leur voyage.
Ces quelques jours passés ensemble avec Walter Johannes Stein, permettent à Lancelot de comprendre la personnalité de son coéquipier. Étudiant autrichien en mathématiques et physique Walter ne se doutait pas qu’il émigrerait au Royaume-Uni deux décennies plus tard. Il a connu à Vienne et suivi, Rudolf Steiner. En partie juif, Stein est venu en Grande-Bretagne après la nomination d’Hitler au poste de chancelier du Reich (janvier 1933).
Grâce à la société anthroposophique, il se lia d'amitié avec Daniel Nicol Dunlop, le fondateur de la World Power Conference avec qui il travailla. Il s'est intéressé de près aux recherches sur l'organisation d'une Économie Mondiale. Il a rencontré Winston Churchill qui n'était pas encore premier ministre, alors qu'il s'informait sur le contexte occulte du national-socialisme. Stein approfondissait alors ses recherches en médecine homéopathique, il sut écouter et soulager Churchill quant à ce qu'il nomme son ''Black dog'', sorte de dépression. C'est ainsi que Stein est devenu un conseiller de Churchill.
Sans Stein, Churchill, n'aurait pas été au courant de l'intérêt d'Hitler pour certains artefacts religieux ou historiques. Il n'aurait pas donné son accord à toute manœuvre d'intoxication, qui pourrait faire croire que le Royaume-Uni serait prêt à remettre au Reich, un joyau du Saint-Empire qui serait en sa possession...
Albanoïc House, lieu de résidence de la famille Sinclair, est dans le Lanarkshire, non loin de Hamilton.
Cette construction remonte à la baronnie des Baird. La tour fut construite par Sir Robert Baird au 14ème siècle. Le domaine fut confisqué et Sir Robert, exécuté pour trahison en 1340 pour avoir soutenu Édouard Bailliol dans sa tentative de prendre le trône à David II.
Aux XVIe et XVIIe siècle, Albanoïc House passe aux Sommerville ; ensuite après de nombreuses péripéties, aux Lockhart de Castlehill, puis à un descendant de James Sinclair qui était le fils cadet du cinquième baronnet, qui en 1764 avait hérité du domaine.
Les propriétaires actuels sont John Sinclair et son épouse. Ils sont assez âgés, et n'ont qu'un fils, Félix Sinclair.
Il n'est pas possible de les rencontrer chez eux ; mais Stein obtient qu'ils puissent être reçus par John Sinclair , au siège du private social club, le New Club de Glasgow, qui est rattaché à celui d'Edinburgh.
Sinclair n'est pas très satisfait de rencontrer Lancelot, il reconnaît l'adoption de Félix, suite à son abandon, dès sa naissance, par sa mère Mary Butts ; qu'il n’a d'ailleurs jamais revu, et dont il ignorait le décès. Il prie Lancelot, de ne pas entrer en contact avec son fils, qui ignore encore d'ailleurs, qu'il a été adopté. Cette révélation ne devrait lui être faite, que lors du décès du deuxième parent, à la lecture du testament.
Lancelot le rassure, il n'a aucun droit, n'exige rien, et ne cherchera pas à entrer en contact avec l'enfant, dont lui-même ignorait l'existence, il y a peu....
1941 – L'Angleterre – La guerre
En Bretagne, Lancelot devait prendre contact avec une personne du cabinet du Préfet, le seul avec qui il pouvait faire part de son passage et de sa mission en Angleterre ; éviter absolument tout échange avec le préfet, le pétainiste Feschotte.
Ernest Sibiril a fait de son chantier naval de Carantec un centre d’évasion vers l’Angleterre, dès 1940 |
Un départ est prévu de Carantec lors de la prochaine nuit sans lune. Le réseau d'évasion est organisé par Ernest Sibiril, avec son chantier de construction navale, qui permet de construire et remplacer les bateaux partis en Angleterre sans éveiller les soupçons des Allemands.
Les bretons, ont très tôt exprimé leur esprit de résistance. Les enterrements de pilotes ( anglais) abattus ou de marins dont le corps est rejeté par la mer donnent lieu à des manifestations publiques importantes. On signale une tombe particulièrement visitée, qui disparaît sous les fleurs.
Ils sont huit, sur un petit voilier peint en noir. Ils ont de la chance, la brume tombe et les cache des avions de chasse. Après 23 h de traversée, il arrivent, transis de froid, dans le port anglais de Fowey.
Lancelot, sans qu'il en est été averti, est pris en main, dès son arrivée par les services de l’Intelligence Service... Sachant son appartenance à la franc-maçonnerie et son intérêt pour le Graal, disent-ils, ils le mettent entre les mains de W. J. Stein.
Avec son accord, il signe une charte qui le contraint à ne rien divulguer , sinon à ses supérieurs, de ce qu'il va apprendre, et de faire valider ses rapports pour Vichy, par l'IS.
Walter Johannes Stein (1891-1957), est un philosophe autrichien, professeur d’école Waldorf, et c'est vrai, ''chercheur du Graal'', et surtout l’un des pionniers de l’anthroposophie - la science de l’esprit - fondée par le philosophe autrichien Rudolf Steiner.
C'est en en 1910, alors qu'il étudiait le Parzival de Wolfram von Eschenbach ( XIIIe s.), que Walter Johannes Stein est tombé sur les écrits de Rudolf Steiner. Il a ensuite régulièrement enseigné et donné des conférences à l’école Waldorf de Stuttgart.
Stein est juif, et résolument anti-nazi. En 1939, il est naturalisé britannique, il divorce et se remarie avec Johanna Lungen. Cependant, il vit chez elle, ou dans la maison de Rachel Carr, une femme riche de la bonne société londonienne et celle-ci estima que Lancelot de Sallembier devait vivre chez un lord. Elle le confie à Lord Dhuston, freemason.
La Grande Loge se réunissait encore, après une hésitation due à la guerre, les premiers mercredis du mois, mais dans l'après-midi, au lieu du soir.
Pendant le Blitz, les habitants de Londres s'abritent dans le métro la nuit. Les travailleurs du marché de Covent Garden et les occupants des bâtiments autour préfèrent, à la station de métro Holborn, les sous-sol de Freemasons' Hall, débarrassés de toutes les archives. C'est aussi, sans-doute, parce que chaque matin, le grand secrétaire de l’époque, Sydney White, et sa secrétaire, Mlle Haigh, leur fournissent le thé et les sandwichs.
Stein a plusieurs cordes à son arc ; il s'intéresse à la médecine et pour pallier le manque de remèdes, il propose, selon les indications de Rudolf Steiner, différentes solutions homéopathiques. Il travaille également la question économique, en particulier le domaine monétaire, la libre circulation du commerce et la formation d'une banque mondiale. Il lui arrive de rencontrer Churchill, et confie à Lancelot, qu'un jour le premier ministre l'a interrogé sur l'occultisme nazi, qu'il connaît bien...
Je reviens sur cette idée de ''Gouvernement mondial'' au cœur des discussions sur l'après guerre. Le seul objectif est enfin, la Paix ! L'Indien Tagore vient de publier ses réflexions dans un recueil intitulé '' Vers l'Homme universel''. Klaus Mann (un fils de Thomas Mann) écrit : « Je crois à la civilisation universelle et indivisible à laquelle ce siècle aspire . » ( Le Tournant) ; il discute avec H.G. Wells de « la nécessité d’une “République mondiale” après la guerre ».