Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Alphonse-Louis Constant, et le Féminin. -2/2-

Publié le par Perceval

Sur le plan personnel de la vie d'A.-L. Constant, il est intéressant d'imaginer – d'après ce que l'on sait - son rapport avec des femmes proches de lui...

 

Constant rencontre en 1843, Mle Eugénie Chenevier, sous-maîtresse à l’Institution Chandeau (à Choisy le roi) .

Charlotte Chenevier

Parmi les pensionnaires de l’Institution se trouve la jeune Marie-Noémi Cadiot, à laquelle Eugénie s’est liée d’amitié. Lorsque les deux jeunes filles sortent le dimanche, A. Constant les accompagne et ils passent tous trois de bons moments. Eugénie et Alphonse-Louis, envisagent de se marier; et déjà, Eugénie attend un enfant de lui … Mais Marie-Noémi est tombée amoureuse... Et, elle lui envoie des lettres enflammées, des poèmes...et finit même par fuguer de chez ses parents pour aller se réfugier dans la mansarde de celui-ci. Son père exige alors le mariage, sous la menace d'une accusation de détournement de mineure, car la jeune fille n'a même pas 18 ans. A. Constant doit se résigner. Le mariage a lieu le 13 juillet 1846.

Eugénie a un fils ( Alphonse), en 1846, que son ''père'' ne reconnaît pas … Plu tard, il tentera de se rapprocher de lui...

 

Marie-Noémi prend des cours de sculpture auprès de James Pradier (1790-1852) dont elle est aussi le modèle et la maîtresse...

DAPHNE - CADIOT - Noémie

Marie-Noémi va devenir une femme de lettres, romancière, une sculptrice, une critique d'art et une révolutionnaire qui aura un rôle actif dans le mouvement féministe issu de la Révolution de 1848.

- Vers 1851-52, A. Constant rencontre le mathématicien polonais Josef Hoëné-Wronski (1776-1853), dont l’œuvre fait sur lui une impression durable et l’oriente vers la pensée mathématique et le messianisme... Le 15 août 1803, il eut une révélation de ''l’Absolu'', et jusqu’à la fin de sa vie il ne cessa d’élaborer une théorie générale de « Messianisme », ou de « Paraclétisme », fondée sur cette découverte, et de l’exposer dans de nombreux ouvrages philosophiques et politiques. En avril 1810, Josef Wronski a épousé Henriette Victoire Sarrazin de Montferrier...

 

Marie-Noémi quitte A. Constant pour l'écrivain et mathématicien Alexandre, marquis de Montferrier (1792-1863) et beau-frère d' Hoëné-Wronski. En 1875, elle épousera le député de Marseille Maurice Rouvier (1842-1911) qui deviendra plus tard ministre du gouvernement de Jules Ferry.

 

Noémie_Constant par J.J._Pradier

Elle expose des sujets mythologiques au Salon de Paris à partir de 1852 d'abord sous le nom de Noémie Constant, puis, à partir de 1864, sous celui de Claude Vignon (personnage de "La Cousine Bette", roman de Balzac). Elle fréquente le club des Femmes d'Eugénie Niboyet, écrit dans Le Tintamarre et Le Moniteur du Soir des feuilletons littéraires sous le pseudonyme de « Claude Vignon »

 

A.-L. Constant a pris le pseudonyme d'Éliphas Lévi, ou Éliphas Lévi Zahed (traduction en hébreu de Alphonse-Louis Constant), et va devenir une grande figure de l'occultisme...

 

« La foi n'est qu'une superstition et une folie si elle n'a la raison pour base, et l'on ne peut supposer ce qu'on ignore que par analogie avec ce qu'on sait. Définir ce qu'on ne sait pas, c'est une ignorance présomptueuse; affirmer positivement ce qu'on ignore, c'est mentir. » Eliphas Lévi

 

Eliphas Lévi, se fait connaître par ses connaissances sur l'Esotérisme, en général … Il donne des leçons à l'évêque d'Évreux, Mgr Devoucoux, sur la Qabbale.

Judith Gautier dessinée par JS Sargent.

 

Comme grand admirateur de Balzac, je note qu'Eliphas Lévi connaît très bien la veuve d'Honoré de Balzac, Ewelina Rzewuska Comtesse Hanska ; elle le reçoit dans son château de Beauregard, à Villeneuve-Saint-Georges, il apprécie la magnifique bibliothèque... Il est très lié également avec Judith, fille de Théophile Gautier et première femme de Catulle Mendès. Quand il tombe malade d'une mauvaise grippe, il quitte Paris et s'installe chez Mme de Balzac... Avec le comte Alexandre Branicki, hermétiste, il aurait réussi quelques expériences probantes du Grand Œuvre dans un laboratoire installé au château... Malheureusement, un an plus tard, Mme de Balzac meurt.

Mlle. Judith Gautier à la Fourberie, JS Sargent.

 

 

Avec Mendès, Judith – elle a 24 ans - rencontre Wagner à Bayreuth. Il s'enflamme pour elle. Judith Gautier inspire à Wagner les « filles-fleurs » de Parsifal. Elle traduira en français le livret...

 

Le_Chevalier_aux_Fleurs_1894_Georges_Rochegrosse

Le tableau représente le moment où Parsifal, héros chaste dont le destin est de reconquérir le Saint-Graal, vient de terrasser les gardiens du château du magicien Klingsor. Il s'éloigne dans le jardin enchanté, sourd aux appels des filles-fleurs, femmes fatales aux corps à peine couverts de fleurs.

Les jeunes filles entourent le jeune homme pour se disputer ses faveurs, mais il se décide finalement à les repousser. Kundry, qui obéit aux ordres du magicien, renvoie les Filles Fleurs et use à son tour de son charme pour tenter de le faire succomber.

L'un des thèmes les plus importants de l'Opéra Parsifal de Wagner est la lutte entre la chair et l'esprit : le magicien Klingsor, incapable de résister à ses pulsions, s'est châtré, et son obsession est de conduire à leur perte les Chevaliers du Graal, par l'intermédiaire des filles-fleurs, les tentatrices.. ( Wiki)

 

Oui... Nous retrouvons Parsifal... Le mythe arthurien revient sur le devant de la scène mythologique du XIXe siècle … Nous en reparlerons ….

Pour le moment, nous faisons connaissance de l'entourage de A.-L. Constant ( E. Lévi) ; qui va impressionner Ch.-L. De Chateauneuf...

El. Lévi - Histoire de la Magie

 

Un climat spiritualiste règne à cette époque...

Gautier en 1866, fait paraître un récit '' Spirite '' ; Mendès en 1869, fait paraître un poème swedenborgien ' Hespérus ' qui évoque des noces spirituelles entre deux âmes complémentaires...

Romantisme et Symbolisme vont faire le lien ; comme dans le salon de Nina de Villard, elle-même passionnée de Kabbale et de spiritisme... Les poètes apparaissent être alors les prophètes chargés de dire l'ineffable, de retrouver la langue poétiques des origines et de hautre Tradition, des correspondances entre '' Ciel et Terre ''… Et, précisément pour E. Lévi, la ''magie'' tente de révéler ces correspondances, et de mettre de l'harmonie dans le monde ...

 

Voir les commentaires

L'abbé Alphonse-Louis Constant, et le Féminin -1/2-

Publié le par Perceval

Alphonse-Louis Constant

Je voudrais, parce que c'est important pour la suite de la Quête de Ch.-L. De Chateauneuf, lire ce que dit '' l'abbé'' Alphonse-Louis Constant (1810-1875), du '' Féminin '', situé dans son époque évidemment …

L'avènement de la République, aurait pu signifié – à l'image de la Liberté personnifiée par Marianne – la libération de la femme … La piété mariale ne cesse de s'intensifier. On pourrait se demander si la mariologie sert la cause féministe ? A.-L. Constant, lui, l'affirme … pour lui, le Féminin, peut incarner l'avenir du citoyen, et de l'Eglise catholique ...

Quand le jeune abbé Alphonse-Louis s'éprend d’Adèle Allenbach, il compare son amour, à celui qu'il a pour la Sainte Vierge... Mais, de plus...Il quitte le séminaire huit jours avant son ordination, bouleversé par ses sentiments...

Il écrit ''La Bible de la liberté'', et cause le scandale parce qu'il soutient que Dieu habite d’abord le coeur de chacun avant de régner sur le monde ; et « l’humanité n’a qu’une grande âme qui passe de génération en génération...». Le livre est saisi, et lui est arrêté, jugé (!) , puis incarcéré à la prison de Sainte-Pélagie. Là, il étudie les écrits d’Emmanuel Swedenborg (1688-1772), très en vogue, qui confirme son mysticisme féminin et la sainteté de l’amour.

Il publie ''La Mère de Dieu'' (1844) et poussé hors de l'Eglise, on retrouvera l’abbé Constant dans la société secrète de l’Ordre hermétique de la Rose-Croix universelle de Lausanne, où il obtient vite le grade de Grand-Maître.

Vierge Marie 1850

Pour en revenir aux idées : Constant prévoit que l'ère de l'amour marial succède à celles de l’autorité patriarcale... « Le monde, jusqu’à présent, a connu en Dieu l’idée d’un Père et d’un Fils ; mais il n’est pas encore initié aux secrets d’amour de la mère, sur qui repose le Saint-Esprit. »

Une nouvelle ère marquée par la Liberté de la femme, l'Egalité entre les sexes, et la fraternité ( amour social...). L'humain a face à lui : la Mort ( séparation entre homme et femme) , et la Beauté ( union entre masculin et féminin). L'Amour est donc la voie de déification, car il vainc la mort... Symboliquement, l'homme est motivé par la beauté de la femme, et chacun peut en expérimenter la manifestation divine.

 

Dans le langage de l'époque : Constant écrit dans '' La Bible de la Liberté'' :

Louise Vernet

« L’homme est l’amour de l’intelligence, la femme est l’intelligence de l’amour.

La femme est le repos et la complaisance de Dieu, la fin de sa révélation et la couronne de ses œuvres.

La femme est avant l’homme, parce qu’elle est mère, et l’homme doit l’honorer, parce qu’elle enfante avec douleur.

Dans l’essence de Dieu, l’intelligence est avant l’amour ; mais dans la manifestation, l’amour précède l’intelligence.

C’est pourquoi la femme est plus que l’homme dans le monde.

Elle a aussi précédé l’homme dans le péché et dans la gloire ; elle a donné sa vie pour la liberté, et l’homme a donné sa vie pour elle.

Ainsi elle s’est fait Dieu en absorbant son être dans un rayon de la divinité, et l’homme l’a vue alors si belle, qu’il l’a adorée. »

 

L'âme soeur - A. Robida

Constant, ensuite choque ses contemporains, en considérant le ''péché originel'' comme nécessaire à la libération de l'humain, avec son pendant de ''souffrance''... ''L'intelligence créée a la liberté de nier Dieu... et paradoxalement continue ainsi à ''glorifier '' Dieu...

« L’amour ne connaît ni la loi ni la crainte ; il est fils de la liberté.

Il est créateur comme Dieu, et veut tout donner à ce qu’il aime... » Constant, La Bible de la liberté,

 

« La confiance de l’amour fait naître la foi. L’enfant croit à sa mère, parce qu’il se sent aimé d’elle, et ainsi la foi est raisonnable. Mais où il n’y a pas d’amour, la foi ne peut être que superstitieuse et servile, parce que sans amour il n’y a pas de liberté, comme sans liberté il n’y a pas d’amour. »

Abbé Constant, Le testament de la liberté

 

Le couple, par l’union amoureuse, reconstruit l’androgyne primordial du Banquet de Platon. Pour Constant, la femme est appelée à occuper a fortiori une place centrale dans la société et à y exercer son autorité empreinte de douceur et de tolérance, des qualités qui lui sont naturelles : « Car tout enfant obéit à sa mère, et la femme est mère de Dieu. Aussi je vous dis, en vérité, que la femme est reine du monde. » Constant, L’assomption de la femme.

Constant appelle de ses vœux un mariage libre, résultant de la liberté de l'amour … « La fille de famille riche est vendue et exploitée comme une terre... Les prostituées, ne sont que les fruits malheureux d’une société perverse et hypocrite... » etc …

Pour lui, la connaissance, à l’origine du péché (Genèse 3,6), est l’acte sacrilège nécessaire à la fondation de la civilisation qui n’a pas pu ne pas être prévu par Dieu. Et, la sexualité n’est pas la violation d’un interdit, mais un interdit désiré qui affranchit l’humanité...

La Vierge du Sacré Cœur, 1821 - Eugène Delacroix,

Constant pense que la piété mariale, peut rassembler le peuple... Marie, porte une réflexion mystique sur '' l’Éternel féminin''. Et, en ce milieu du XIXe siècle, Constant envisage sur ces bases une religion universelle, qui serait le socialisme … !

Il appelle l’État français à se féminiser et soutenir son peuple, à l'image de Marie qui accompagne son fils... !

 

En cette période romantique, Constant pense que le ''sentiment religieux '' - produit d’images, de légendes » et de miracles merveilleux et glorieux - est une voie intuitive conduisant à la connaissance.

 

Sources : Larangé, D. (2010). Théologie mariale et discours féministe. La foi romantique en l’avenir du pouvoir féminin selon l’abbé Alphonse-Louis Constant. Tangence,

Voir les commentaires

Conte de Noël : Gauvain et le Chevalier Vert. -2/2-

Publié le par Perceval

Gauvain, est le fils du roi Lot d'Orcanie et de la reine Morgause son épouse, il est aussi le neveu du roi Arthur et malgré la rudesse de son caractère, il est l'un des plus fidèles compagnons d'Arthur.

Dans les romans français il n'occupe pas une place prépondérante, il laisse le premier rôle à Perceval ou à Lancelot alors que dans la tradition anglaise il très souvent le héros principal comme dans "Sire Gauvain et le chevalier vert".


Donc....

Dix mois plus tard, Gauvain, monté sur son fidèle destrier Gringalet,se met en quête du chevalier décapité.

C'est alors que commence une aventure extraordinaire où son courage et sa loyauté seront mis à l'épreuve.

Gawain and the Green Knight by Emily Cheeseman

A quelques jours de Noël, alors qu'il erre dans une forêt... Comme par enchantement, un château apparaît à la lisière de la forêt. Il se nomme le château de Hautdésert, et appartient au seigneur Bertilak qui accueille Gauvain avec chaleur et joie. Étant donnée la fatigue du chevalier, le seigneur lui propose de rester et de se reposer quelques jours avant de repartir. Gauvain décline l'offre, car il doit avant tout retrouver la Chapelle verte et le chevalier vert. Bertilak le rassure aussitôt et lui apprend qu'elle n'est située qu'à quelques milles de là. Gauvain accepte donc de rester durant trois jours. Ils s'en vont à la messe de Noël où Gauvain rencontre la femme du seigneur, jeune et d'une grande beauté...


Du fait des festivités, Bertilak propose un jeu à Gauvain, connu sous le nom d'« échange des gains » : ce que, durant trois matins, Bertilak gagnera dans une chasse à coure, Gauvain l'aura en échange de ce que lui, resté à se reposer au château, aura gagné dans sa journée.

Bertilak ordonne à son épouse de le divertir, en fait de le séduire. Tous les matins, tandis que le seigneur Bertilak quitte le château de bon matin avec ses chiens et s’en va chasser, elle rend visite à Gauvain dans sa chambre. Gauvain ne veut accepter d'elle que des baisers, le chevalier refuse tout autre chose, à la fois il ne veut pas l'insulter en refusant ses avances et ne veut pas trahir la l'hospitalité de son mari.

Tous les soirs, le seigneur et le chevalier annoncent ce qu’ils ont obtenu de la journée. Sincère, Gauvain rend ce que la jeune femme lui a offert dans la journée, pas plus qu'un baiser …

Le dernier jour, de plus en plus insistante, la jeune femme réussit à donner trois baisers à Gauvain. Mais elle ne s'arrête pas là, et veut lui offrir un gage de son amour. Après avoir refusé une bague, Gauvain se voit offrir une ceinture verte aux pouvoirs magiques importants, qui protège celui qui la porte de la mort. Après avoir considéré la terrible épreuve qui l'attend le lendemain, Gauvain accepte la ceinture, mais ayant promis à la belle dame de n'en toucher mot au seigneur, il ne donne à Bertilak que trois baisers...

Le lendemain, alors que Gauvain est conduit par un homme de Bertilak jusqu'à la Chapelle verte, ce dernier lui propose de garder la vie sauve et de s'enfuir, sans que personne ne s'en aperçoive. Gauvain refuse catégoriquement une telle issue, et s'approche de la Chapelle verte.

L'endroit ressemble davantage à un sanctuaire païen qu'à une chapelle, et Gauvain entend le bruit d'une faux que l'on aiguise. Le Chevalier vert apparaît enfin, et lui demande de se préparer à recevoir son châtiment.

Gauvain retire alors son heaume et se met en position, attendant sa mort. Mais le Chevalier vert donne trois coups légers de sa hache. Au dernier coup de hache, seules quelques gouttes de sang s’échappent la nuque de Gauvain.

À peine a-t-il reçu la dernière entaille que Gauvain bondit vers son adversaire, estimant avoir tenu sa promesse jusqu'au bout. C'est alors qu'il se retrouve face à son adversaire souriant, qui lui explique qu'il est l'un des meilleurs chevaliers sur cette terre, car son seul péché a été de vouloir rester en vie. Il lui avoue ensuite qu'il n'est autre que Bertilak, et la seule épreuve qu'a passée Gauvain se trouvait dans l'enceinte même du château, quand sa femme l'a tenté.

Les deux premiers coups de hache valent pour les deux soirs où Gauvain a remis à Bertilak les présents reçus dans la journée; le troisième a puni Gauvain d'avoir gardé -pour lui seul la pièce d'étoffe donnée par la belle épouse.

Ayant par trois fois repoussé ses avances, il n'avait accepté que la ceinture verte, d'où l'entaille du dernier coup de hache.

 

Dès cet instant, Gauvain se fit la promesse de toujours porter la pièce d’étoffe afin de se remémorer cet instant de faiblesse.

 

On dit encore que c'est la fée Morgane qui aurait contraint, par enchantement, Sir Bertilak - en le changeant en chevalier vert - à toute cette aventure pour effrayer la Reine Guenièvre ( et la faire mourir de peur...) et mettre Camelot à l'épreuve.... On dit tant de choses … !

Voir les commentaires

Conte de Noël : Gauvain et le Chevalier Vert. -1/2-

Publié le par Perceval

Source:  ''The Sphere magazine'' : the Knights of the Round Table

Source: ''The Sphere magazine'' : the Knights of the Round Table

En ce temps de solstice d'hiver ; il était de coutume au Moyen-âge, de faire la fête...

Christmas at the Court of King John

Jouer à des jeux, chanter, boire et manger autour d'un feu, décorer sa maison avec des conifères, et même s'offrir des des cadeaux, sont en effet, quelques-unes des traditions appréciées en ville au Moyen-âge.

Dans la légende arthurienne, le conte de Sire Gauvain et du Chevalier vert est présenté comme une histoire de Noël, remplie de célébrations et réjouissances... Le motif de Noël est facilement observable dans la personne même du Chevalier Vert...

 

Les activités décrites à la cour du roi Arthur lors de Noël dans le célèbre roman du XIVe siècle Sire Gauvain et le Chevalier vert offrent un bon aperçu de la fête dans une cour médiévale tardive:

 

Le roi est à Camelot au moment de Noël et, avec les meilleurs chevaliers de la noble confrérie de la Table ronde, dûment assemblés, ils s'adonnent aux réjouissances et aux plaisirs insouciants de la fête. Auparavant, ils avaient participé à des tournois... Ces célébrations s'étalent sans interruption pendant quinze jours, alternant toutes sortes d’activités festives et de la danse la nuit, pour le plus grand contentement des seigneurs et des dames de la cour …

Alors que la Nouvelle Année est toute jeune - ce jour même la splendeur de la table est redoublée – le roi après la messe rejoint la grande salle avec tous ses chevaliers... Noël est célébré à nouveau, chacun apportant des présents …

 

Le récit relate l'arrivée d'un mystérieux géant vert, monté sur un cheval vert, à la cour d'Arthur se préparant à fêter Noël. 

Ce chevalier vert rappelle la figure rituelle du Feuillu lié au folklore saisonnier, et dont le sapin de Noël est l'emblème. Cet homme ''à moitié ogre'' arrive tout de vert vêtu... Il brandit une branche de houx...

 

Le mystérieux chevalier lance un défi au roi et à ses preux : que celui qui en aura le courage accepte de le frapper avec sa propre hache de forestier ; en retour, le chevalier lui impose seulement d'accepter le même traitement un an et un jour plus tard. Arthur serait prêt à relever le défi, mais par souci de le protéger, c'est Gauvain son neveu qui aura finalement cet ''honneur''. Pensant éviter toutes suites désagréables, Gauvain décapite à la hache son adversaire tout de vert vêtu, mais ô surprise, le géant ramasse sa tête qui avait roulé par terre dans des flots de sang. La tête se met à parler, donnant à Gauvain rendes-vous à la Chapelle Verte, avant que le chevalier portant sa tête sous le bras et chevauchant son destrier aussi vert et superbe que lui ne s'éloigne au galop.... L'aventure ne fait que commencer …. !

 

On connaît le premier récit de cette histoire dans un poème arthurien du XIVe siècle.. La majeure partie du poème (37-197, de 750 à 2479) se situe pendant la saison de Noël. Le défi du chevalier vert a lieu le jour de la Nouvelle Année.

 

Un an plus tard, Gauvain arrive au château de Bertilak la veille de Noël; il y reste pour être ''testée'' par Lady Bertilak pendant trois jours, et répond au défi du chevalier vert, le jour de l'An. Ainsi, les principaux éléments de l'intrigue se produisent lors de la Veillée de Noël et au cours de ses douze jours.

A suivre … la fin de cette histoire: le 25 décembre, c'est promis ... 

Voir les commentaires

Rencontres dans le salon de Delphine de Girardin

Publié le par Perceval

La princesse de Belgiojoso - 1832 par Francesco Hayez

Au cours de ces années 1830, c'est le salon de Christine de Belgioso (1808-1871) qui servit à C.-L. De Chateauneuf d’initiation à l'entrée dans le ''monde''.

La ''princesse'' merveilleusement belle, charmait tous ceux qui l'approchaient. Elle a de nombreux amants ; mais peu peuvent revendiquer son amour... Trois hommes cherchent à être ainsi reconnu d'elle : A. de Musset, H. Heine, et Mignet se disputent cette reconnaissance. Finalement, c'est François Mignet historien, le père de sa fille, qui s'impose …

Mais, Christine de Belgioso, n'aurait eu qu'une passion : sa patrie. Contre l'Autriche, elle défend l'unité italienne, et soutient Charles-Albert de Sardaigne ( dynastie des Savoie). De 1848 à 1860, elle deviendra en Italie une héroïne...

 

Son salon, outre ses ''artistes '' proches - le poète allemand Heinrich Heine, le compositeur hongrois Franz Liszt, l'historien François Mignet, le poète Alfred de Musset... - est fréquenté de très nombreuses personnalités...

Le comte d'Apponyi - attaché à l'ambassade d'Autriche à Paris - ironise : « Outre la prétention d'être une seconde Sapho ou Corinne, elle se plaît à prendre la physionomie d'un spectre : elle est blême et blafarde. » et à propos de Musset : Il « se roule sur les canapés, met ses jambes sur la table, se coiffe d'un bonnet dans le salon, fume des cigares. » Rodolphe d'Apponyi, Vingt-cinq ans à Paris (1826-1850).

 

Échappant à l'emprise de la princesse, mais infiniment reconnaissant... Ch.-L. De Chateauneuf réussit à entrer dans un autre salon en vue qui, avec le mariage d'Emile de Girardin avec Delphine Gay, va attirer toutes les gloires littéraires...

Portrait de Delphine de Girardin 1824

Delphine de Girardin (1804-1855) va exercer son influence par son salon régulièrement fréquenté, entre autres, par Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Victor Hugo, Laure Junot d'Abrantès, Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Jules Sandeau, Franz Liszt, Alexandre Dumas père, George Sand et Fortunée Hamelin...

Delphine Gay, est la fille de Sophie Gay, femme de lettres connue, dans les milieux parisiens de l’Empire, pour ses romans sentimentaux. En juin 1831, Delphine – reconnue pour ses poèmes - et que courtisait Vigny, épouse Emile de Girardin qui va transformer la presse: quotidien bon marché, roman-feuilleton etc …


 

Charles de L'Escalopier, conservateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, va faire rencontrer Charles-Louis avec des passionnés de l'histoire médiévale. Ainsi, il va rencontrer l'historien Augustin Thierry, qui est d'ailleurs un fidèle ami de Christine de Belgioso...

L'histoire médiévale va conduire Charles-Louis sur la voie de l'occultisme, qui se fait alors reconnaître, avec la rencontre de Jules de Rovère (1797-1864), puis celle d' Alphonse-Louis Constant (1810-1875)...

Les Belles femmes de Paris

A l'époque où Charles-Louis rencontre Alphonse-Louis Constant, celui-ci quitte le séminaire...

Il n'est pas anodin, d'en expliquer la raison : il vient de rencontrer le féminin... Il a en charge l'éducation religieuse d'une jeune fille, Adèle Allenbach... Il va alors ressentir, selon ses propos, « un besoin impérieux d'aimer ». « Elle fut mon initiatrice à la vie », affirme t-il. Son attachement effraie la fille ; et s'écarte de lui … Il préfère quitter ce qu'il avait construit depuis des années, le sacerdoce...

Il vit alors la ''bohème'' : dans des '' hôtels borgnes ( sans restaurant) garnis ( meublé) '' pour les étudiants, ou les grisettes ; des chambres parfois sans feu, avec la faim pour tenaille … Deux femmes vont l'aider à sortir de là … La première c'est Flora Tristan ; elle vient de fuir son violent de mari, et se bat pour garder ses enfants... Elle va le soutenir et l'inciter à développer ses dons de dessinateur. Il participe aux côtés de Alphonse Esquiros ( rencontré au petit-séminaire) notamment, à une éphémère publication mensuelle, ''Les Belles Femmes de Paris''. Pour sa revue, il parcourt les salons et rencontre Delphine de Girardin... Il soupire alors auprès de son cœur, et c'est elle qui initie le jeune ''abbé'' à l'occultisme …

Voir les commentaires

Robert Houdin, le Roi, et Cagliostro

Publié le par Perceval

Robert Houdin est invité, en ces premiers jours de novembre 1846, à Saint-Cloud pour se rendre devant le roi Louis-Philippe et sa famille...

Le jour fixé un fourgon attelé de chevaux de poste vient de très bonne heure prendre ses bagages et le conduire au château. Un petite scène est montée, et le ''magicien '' installe ses tables, consoles et guéridons, ainsi que les divers instruments de sa séance...

R. Houdin, enchaîne les expériences, qui reçoivent un accueil très favorable : exclamations de surprise, et démonstrations plus expressives encore...

Puis, une expérience composée pour la circonstance acheva de lui concilier tous les suffrages....

En voilà l’explication :

« J’empruntai à mes nobles spectateurs quelques mouchoirs, dont je fis un paquet que je déposai sur ma table. Puis, à ma demande, différentes personnes écrivirent sur des cartes les noms d’endroits où elles désiraient que les mouchoirs fussent invisiblement transportés.

Ceci terminé, je priai le Roi de prendre au hasard trois de ces cartes et de choisir ensuite, parmi les trois endroits qu’elles désignaient, celui qui lui conviendrait le mieux.

—Voyons, dit Louis-Philippe, ce qu’il y a sur celle-ci: «Je désire que les mouchoirs se trouvent sous un des candélabres placés sur la cheminée.» C’est trop facile pour un sorcier; passons à une autre carte. «Que les mouchoirs soient transportés sur le dôme des Invalides.» Cela me conviendrait assez, mais c’est beaucoup trop loin, non pas pour les mouchoirs, mais pour nous..... Ah! ah! fit le Roi en regardant la dernière carte, je crains bien, Monsieur Robert-Houdin, de vous mettre dans l’embarras; savez-vous ce qu’elle propose?

—Que Votre Majesté veuille bien me l’apprendre.

—On désire que vous fassiez passer les mouchoirs dans la caisse de l’oranger qui est au bout de cette avenue, sur la droite.

—N’est-ce que cela, Sire! Veuillez ordonner et j’obéirai.

—Soit! je ne suis pas fâché de voir un pareil tour de magie. Je choisis donc la caisse d’oranger.

Le Roi donna à voix basse quelques ordres, et je vis aussitôt plusieurs personnes courir vers l’oranger pour le surveiller et empêcher toute fraude.

J’étais enchanté de cette précaution, qui contribuait à l’éclat de ma réussite, car le tour était déjà fait et la précaution devenait tardive.

Il s’agissait de faire partir les mouchoirs pour leur destination. Je mis le paquet sous une cloche de cristal opaque, et, prenant ma baguette, j’ordonnai à mes voyageurs invisibles de se rendre à l’endroit désigné par le Roi.

Je levai la cloche: le petit paquet n’y était plus, et une tourterelle blanche se trouvait à sa place.

Le Roi s’approcha alors vivement de la porte, à travers laquelle il porta ses regards vers l’oranger, pour s’assurer que le comité de surveillance était à son poste. Cette vérification faite, il se mit à sourire en hochant légèrement la tête.

—Ah! Monsieur Robert-Houdin, me dit-il, avec une teinte d’ironie, je crains bien pour la vertu de votre baguette magique. Voyons, ajouta-t-il en se retournant vers le fond du salon, où se tenaient quelques serviteurs; que l’on aille prévenir Guillaume (c’était, je crois, un des maîtres jardiniers) de faire immédiatement l’ouverture de la dernière caisse qui se trouve sur la droite de l’avenue; qu’il cherche avec précaution dans la terre et qu’il m’apporte ce qu’il y trouvera,... si toutefois il y trouve quelque chose.

Guillaume ne tarda pas à arriver près de l’oranger, et, bien que très étonné des ordres qui lui étaient donnés, il se mit en mesure de les exécuter.

Il enleva soigneusement un des panneaux de la caisse, en gratta la terre avec précaution, et déjà l’une de ses mains s’était avancée vers le centre de l’oranger sans avoir rien découvert, quand tout-à-coup un cri de surprise lui échappa, en même temps qu’il retirait un petit coffret de fer rongé par la rouille.

Cette curieuse trouvaille, nettoyée de la terre qui la souillait, fut apportée et déposée sur un petit guéridon qui se trouvait près du Roi.

—Eh bien, Monsieur Robert-Houdin, me dit Louis-Philippe dans un mouvement d’impatiente curiosité, voici un coffret. Est-ce que par hasard les mouchoirs s’y trouveraient renfermés?

—Oui, Sire, répondis-je avec assurance; ils y sont et depuis fort longtemps.

—Comment depuis fort longtemps? cela ne peut être puisqu’il y a à peine un quart d’heure que les mouchoirs vous ont été confiés.

—Je ne puis le nier, Sire; mais où serait la magie si je ne parvenais à exécuter des faits incompréhensibles? Votre Majesté sera sans doute plus surprise encore, lorsque je lui prouverai d’une manière irrécusable que ce coffre, ainsi que ce qu’il contient, a été déposé dans la caisse de l’oranger, il y a soixante ans.

—J’aimerais assez vous croire sur parole, reprit le Roi en souriant, mais cela m’est impossible; dans ce cas, il me faut des preuves.

—Que Votre Majesté veuille bien ouvrir cette cassette, et elle en trouvera de très convaincantes.

—Oui, mais j’ai besoin d’une clef pour cela.

—Il ne tient qu’à vous, Sire, d’en avoir une. Veuillez la détacher du cou de cette charmante tourterelle, qui vient de vous l’apporter.

Louis-Philippe dénoua un ruban qui soutenait une petite clef rouillée, avec laquelle il se hâta d’ouvrir le coffret.

Le premier objet qui se présenta aux yeux du Roi fut un parchemin sur lequel le monarque lut ce qui suit:

 

'' AUJOURD’HUI, 6 JUIN 1786, Cette boîte de fer, contenant six mouchoirs, a été placée au milieu des racines d’un oranger par moi, Balsamo, comte de Cagliostro, pour servir à l’accomplissement d’un acte de magie qui sera exécuté dans soixante ans, à pareil jour, devant Louis-Philippe d’Orléans et sa famille. ''

—Décidément, cela tient du sortilège, dit le Roi de plus en plus étonné..... Rien ne manque à la réalité, car le sceau et la signature du célèbre sorcier sont apposés au bas de cette déclaration qui, Dieu me pardonne, sent fortement le roussi.

A cette plaisanterie, l’auditoire se prit à rire.

—Mais, ajouta le Roi, en sortant de la boîte un paquet cacheté avec beaucoup de soin, serait-il possible que les mouchoirs fussent sous cette enveloppe?

—En effet, Sire, ils y sont; seulement, avant d’ouvrir ce paquet, je prie Votre Majesté de remarquer qu’il est également scellé du cachet du comte de Cagliostro.

Ce cachet, qui a joué un grand rôle sur les fioles d’élixir de longue vie et sur les sachets d’or potable du célèbre alchimiste, avait une certaine célébrité.

—Certainement, c’est bien le même, répondit mon Royal spectateur en regardant à deux fois le sceau de cire rouge.

Toutefois, impatient de connaître le contenu du paquet, le Roi en déchira vivement l’enveloppe, et bientôt il étala devant les spectateurs étonnés les six mouchoirs qui, quelques minutes auparavant, étaient encore sur ma table. »

** Texte extrait de : '' Confidences et Révélations: Comment on devient sorcier par Jean-Eugène Robert-Houdin.'' 1868

 

Ch-L de Chateauneuf, sera d'autant plus interpellé par cette expérience que Cagliostro, lui semble être un personnage incontournable dans sa recherche... Beaucoup de frères maçons se réclame de l'Egypte... Et le ''rite égyptien '' alors avancé se rattachait de près ou de loin au Rite Egyptien de Cagliostro (1743-1795) de 1784...

La science ainsi professée n’est pas exempt de diverses manipulations, et l'esprit est fortement sollicité pour discerner – non pas le vrai du faux – mais l'esprit de la lettre... La lettre ne décrit que le sensible ; et ce n'est déjà pas rien … L'ésotérisme n’apparaît alors n'être que l'expression de l'indicible ; et le prendre à la lettre est du même ordre que de prendre une illusion pour de la science … !

 

On retrouve Cagliostro, en Allemagne, obtenant un certain succès avec le Rite Egyptien...

En 1779, Cagliostro fonde en Allemagne une loge maçonnique égyptienne... Il sera au cœur de ce qu'on appelle la querelle du crypto-catholicisme... A la faveur de l’Aufklärung qui se veut un mouvement émancipateur, des intellectuels dénoncent l'imposteur Cagliostro, mais aussi à ceux qu’ils appellent indistinctement « martinistes » ou « illuministes »... Certains suspectent, même, Cagliostro d'être un agent catholique ( et même jésuite …) opposé à un protestantisme défenseur d'une religion raisonnée.

Le contexte maçonnique défend une autre interprétation … : en Allemagne, la Stricte observance templière, alors dominante, se rattache à la communauté chrétienne primitive... Elle maintient vive le souvenir des Croisades, l'influence musulmane et les persécutions des chevaliers templiers par le pape....

La légende dit que Cagliostro, en visitant un souterrain, dans le sud allemand, a trouvé un parchemin vieux de cinq siècles : c'est un manuscrit des Templiers ! Il donnerait au comte la mission de venger l'ordre du Temple et de contribuer au renversement de tous les souverains absolus...

Cagliostro peut devenir ainsi un héros révolutionnaire, comme dans le Joseph Balsamo (1849), d’Alexandre Dumas, où il apparaît comme l’artisan philanthrope, pour la France, d’une révolution démocratique européenne.

 

Ce séjour en Allemagne de Cagliostro ; et son rapport avec les Templiers ; nous le retrouverons avec Wolfram von Eschenbach et son '' Parzival'' dans un prochain article …

Voir les commentaires

Un jeune romantique en ces années 1830 - 3-

Publié le par Perceval

Pascale Laîné - Miniatures et maquettes médiévales

Pascale Laîné - Miniatures et maquettes médiévales

Le père de la jeune Anaïs Bosio était sculpteur, et il en avait fait le buste ….

Jean Bernard Duseigneur (1808-1866) dit Jehan Du Seigneur est aussi sculpteur, il étudie sous Bosio... Et, vers 1830, il déserte l'école classique, cherchant dans le Moyen Âge chevaleresque et chrétien des inspirations nouvelles. Il fait partie du cénacle qui se groupe autour de Victor Hugo.

Il rencontre Charles-Louis de Villeneuve et lui fait connaître quelqu'un qui fait partie de ce cercle médiéviste qui est en train de se former …

A noter que Jehan fréquente le salon d'Alfred Tattet (1809-1856). Son salon était fréquenté par Charles Nodier, Vigny, Lamartine, Félix Arvers, Roger de Bauvoir, D'Althon Shée, (dont la fidèle épouse fut la maîtresse de Musset, puis du peintre Paul Chenavard qui avait exécuté son portrait), et Ulrich Guttinguer, le plus fervent propagateur du romantisme...

 

Ainsi, Charles-Louis rencontre, Charles de L'Escalopier (1812-1861), qui en 1840, devient conservateur à la bibliothèque de l'Arsenal sous la direction de l'académicien Charles Nodier (1780-1844),  et membre de plusieurs sociétés savantes...

Passionné par le Moyen-Âge, il décore sa maison en gothique flamboyant et installe un musée médiéval de pièces d'orfèvrerie, d'ivoire, de bronze. Il acquiert des émaux très rares et des reliques pour la plupart douteuses … C'est lui, qui avance à Robert-Houdin, le Magicien– devenu son ami - la somme nécessaire pour ouvrir un théâtre de magie à Paris. Le 3 juillet 1845 a lieu la première des '' Soirées fantastiques de Robert-Houdin '', rue de Valois, au Palais-Royal. C'est le succès immédiat.

 

En 1835, le comte Charles de l'Escalopier fait donc construire "à la campagne" une maison entourée d'un vaste terrain (à l'époque jusqu'à la rue Joseph de Maistre) ; elle vaut la visite... :

 

L'Annuaire de Paris et de ses environs de Leblanc de Ferrière décrit la demeure : « La façade sur la cour présente une tour en saillie crénelée en son sommet ; à gauche un avant-corps carré, surmonté d’une terrasse et d’un balcon ; les formes et les ornementations de l’édifice sont dans le style du Bas Moyen Âge, des années 1450, règne de Louis XI ; les encadrements des ouvertures, le balcon, les clochetons et les culs-de-lampe sont d’un gothique plein de délicatesse et de goût dans le choix et la réalisation ; le cadre d’une fenêtre au rez-de-chaussée est une copie fidèle de la porte de Jeanne d’Arc à Domrémy. »

 

L'Hôtel était agrémenté d'un vaste jardin, d'un gymnase et de serres remarquables : « Contiguës au bâtiment, elles sont exposées vers le sud, sur une ligne de cent vingt pieds de long et de douze pieds de large ; elles sont construites en fer ; ornées de roches et de bassins elles sont chauffées à la vapeur et renferment une collection remarquable de végétaux à propriétés historiques, les plus rares et les plus précieuses. On y entre par le salon dont la glace sans tain au-dessus de la cheminée offre une vue sur ces serres au centre desquelles un pavillon, de vingt-huit pieds de haut avec des colonnes ornées de chapiteaux dorés, est consacré à la culture des bananiers.

Les serres contiennent des bambous, des papayers, des arbres à pain, des cocotiers ; tous ces arbres sont en pleine terre. Dans la quatrième serre se trouvent les plantes qui exigent le plus de chaleur : orchidées, bois de santal, muscadier, cacaoyer, copayer, mangoustanier, mancenillier, vanille… » Leblanc de Ferrière.

L'Hôtel de l'Escalopier fut détruit en 1882.


 

Le comte va constituer une prestigieuse collection de livres. Les serres vont être remplacées par une bibliothèque riche de cinq mille neuf cents ouvrages dédiés à l'Archéologie, à l'Histoire et à la Théologie. Il crée un musée destiné à ses amis et aux visiteurs de passage où l'on peut admirer des bois sculptés, des émaux, des ivoires, de l'orfèvrerie ou encore des verres médiévaux...

Et ce qui est fascinant, pour Charles-Louis de Villeneuve, c'est que cet érudit médiéviste va entreprendre un voyage en ''Terre Sainte'' et se faire adouber chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem ( le 21 juillet 1837) ; en effet, depuis le XVe siècle, la Custodie de Terre sainte a le privilège exclusif de créer des « chevaliers du Saint-Sépulcre »

Existerait-il donc des templiers en ce XIXème siècle ?

A suivre ...

Voir les commentaires

Un jeune romantique en ces années 1830 - 2-

Publié le par Perceval

A partir de 1830, certains se désolent que les ''salons'' du type ''Staël'', '' Récamier'', disparaissent ou évoluent en devenant plus ''artiste''. Après les '' lectures '', les hommes '' noirs du haut en bas ''s’adonnent au jeu, « perdant impitoyablement la fortune de leurs femmes » ou de leurs filles qui dansent dans la pièce à côté....

Les artistes considèrent qu'ils forment un monde à part, et comme dit Jal, ont plaisir de montrer aux « heureux de la terre qu’on p[eut] très bien vivre et s’amuser sans eux ». Mieux encore, ce sont désormais les gens du grand monde qui quémandent « le plaisir de venir, au milieu d’un cercle d’artistes, chercher les joies dont leurs salons dorés n’ont plus le secret. »

Mademoiselle Mars - Aimée Perlet 1823

En 1827, la comédienne Mlle Mars a donné un bal masqué, l'élite des arts et de la littérature est présente... Des grands noms de l'aristocratie la sollicite pour y être reçus. Mlle Mars prouve à cette occasion qu’elle peut recevoir avec une grâce, une aisance, une délicatesse d’esprit et un savoir-vivre dignes des grandes hôtesses de salons, le piquant, l’originalité en plus, tout en restant dans le bon ton.

 

Sainte-Beuve confirme l’orientation poétique du salon du XIXe siècle.

Virginie Ancelot (1792–1875)

 

Le salon de Mme Ancelot ( Virginie Ancelot - Chardon (1792-1875)), devient l'un des plus réputés de Paris où succès et notoriété se font et se défont. Balzac, Chateaubriand, Lamartine, Mérimée, Musset, Stendhal, Pierre-Édouard Lémontey, Lacretelle, Alphonse Daudet, Baour-Lormian, Victor Hugo, Sophie Gay et sa fille Delphine de Girardin, Henri de Rochefort-Luçay, Mélanie Waldor, la comédienne Rachel, Jacques Babinet, Juliette Récamier, Anaïs Ségalas, François Guizot, Saint-Simon; Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Prosper Mérimée, Eugène Delacroix, et bien d’autres s’y retrouvent régulièrement.

Virginie Ancelot, est écrivain, dramaturge, mémorialiste et peintre.

Cette renommée facilitera l’accession de son mari à l’Académie française, en 1841...

Terminons, dans l'intimité des messieurs en une fin de soirée :

J. Fr. Ancelot, sachant que son épouse lui était fort infidèle, lança à la sortie d’une soirée ; après que l'un dit : « Je vais chez les filles. » et l'autre : « Je vais coucher avec Suzanne, la comédienne. » Ancelot dit : « Moi, je vais faire trente cocus d'un seul coup, je vais coucher avec ma femme. » D'après une lettre de Mérimée à Stendhal ( du 1er décembre 1831)...

C'est vrai que Stendhal eut une ''aventure'' avec Virginie Ancelot... C'est peut-être chez elle, ou dans un autre salon, que Stendhal rencontre Alberthe de Rubempré (1804-1873) en 1828. Elle habite 11, rue Bleue et l'appelle ''azur''... Elle tient salon, vit séparée de son mari et goûte l'occultisme …

Quand Stendhal lui est présenté le 6 février 1829, elle a vingt-cinq ans et a pour amant Eugène Delacroix. Hélas, le peintre est de santé médiocre. Il fatigue vite …

Elle parle de son « joli con », et rit beaucoup de l'embarras de son auditoire. Le 21 juin elle couche avec Stendhal qui se révèle un amant exceptionnel, et le clame dans son salon où se pressent Mareste, Mérimée, Delacroix, Gonssolin, Lingay, Sutton Sharpe et les autres... Delacroix menace de se pendre...

Un mois plus tard elle ferme sa chambre à l'écrivain... Il le regrette amèrement... Il reprendra son caractère pour le personnage de Mathilde de la Mole.

 

Si le jeune Charles-Louis de Villeneuve, fréquente les salons, au risque d'en oublier ses mathématiques ; ses nouvelles relations vont lui permettre de retrouver sa quête.... Le graal pouvant prendre diverses formes; il est temps pour le jeune homme d'être initié à la rencontre physique du féminin...

Le discours romantique, fait de l'amour une expérience mystique... On est "éperdu d'amour", les coeurs "saignent".. La jeune fille est un ange de pureté et de virginité ; aussi entre la femme et l'homme, la parole pourrait devenir scandaleuse ; on parle d'aveu, de souffrance … On se frôle, on rougit, on se tait et on se regarde …

A, ce qui pour un homme est ressenti comme une frustration ; on va se réfugier vers l’accueil maternel d'une Mme de Rénal (Le Rouge et le Noir) ou d'une Mme de Mortsauf (Le Lys dans la vallée)... Le jeune homme délègue à cette femme son éducation sentimentale et sexuelle...

Pourtant, à lire Flaubert ( sa vie et son œuvre) on y voit la coexistence de postures angéliques du romantisme et des pratiques masculines qui se caractérisent par les exploits de bordel.

En même temps, le jeune homme identifie la jeune fille à la pureté et fait sa cour selon le rituel classique, et il connaît des expériences sexuelles multiples avec des prostituées, des cousettes (les ouvrières à l'aiguille dans les grandes villes) ou grisettes, jeune fille facile et fraîche qu'on abandonnera pour épouser l'héritière de bonne famille. ( Alain Corbin)

Ceci est le résultat d'une éducation virile : force, bravoure, pour dominer... On valorise le membre viril, et le droit d’accès aux femmes … !

 

Charles-Louis de Villeneuve rencontre dans un salon, son initiatrice...

Angélique-Félicité Bosio, marquise de la Carte

Anaïs Bosio (1808-1871) épouse à 14 ans, le comte de La Carte. Réputée pour être une jeune femme aux fantaisies nombreuses et variées, dotée d'un esprit de conversation aigu, elle tient salon dans son appartement parisien.

En 1828, elle devient la maîtresse d'Alfred de Musset. Infidèle et amour déçu de Musset, leur relation prenant fin en 1829, elle serait le personnage de la maîtresse dans son roman Confession d'un enfant du siècle.

Elle devient la maîtresse de Jules Janin, avec qui, à partir de 1833, elle vit maritalement durant plusieurs années au no 8 de la rue de Tournon et avec qui elle a une fille, Julie, que Janin reconnaît. Ils se séparent en 1838. ( Wiki)

Pour raconter cette expérience ; voici le témoignage d'Arsème Houssaye (1814-1896) - ( extrait de ses souvenirs de jeunesse) :

« La marquise de Lacarte était chez Janin un luxe qui le ruinait, mais il n'avait pas le courage de briser. Elle était si belle, d'ailleurs, cette fille du baron Bosio, que c'eût été chasser de la maison l'œuvre d'art la plus parfaite. La voir, c'était le plaisir des yeux, même pour Janin, dont ce n'était plus le plaisir du cœur. 

(...)

Cabinet de bain XIXe - Château de Chamerolles

« Quelques jours après, comme j'étais retourné chez Jules Janin, je me trompai de porte, et je tombai comme un aérolithe dans la chambre à coucher de madame de Lacarte. Elle descendait dans sa baignoire. Suzanne la chaste se fût jetée à l'eau jusqu'aux cheveux, mais la marquise me dit avec son beau sourire

- Ah c'est vous? Donnez-vous la peine d'entrer; vous allez me tenir compagnie pendant une demi-heure.

- Je suis bien heureux, madame,.de m'être trompé de porte.

Et nous voilà en gaie causerie. La marquise était couchée dans sa baignoire, non pas vêtue de l'air du temps, mais de l'eau qu'elle agitait de sa main blanche naturellement, je ne regardais pas de l'autre côté. Elle était charmante en naïade, avec ses cheveux opulents qui la voilaient à demi.

Tout à coup, la marquise me dit d'un air malin

- Je vous avertis que je vais sortir du bain.

Et, souriant d'un sourire attractif qui me retint, car je m'en allais comme un Champenois

- Donnez-moi la main.

Je vis alors la plus belle statue du baron Bosio. .. Honni soit qui mal y pense la marquise était vêtue de ses cheveux et de sa pudeur et de mon amour de l'art... »

A suivre ...

<- La Nymphe Salmacis 1826 de J.F. Bosio (1768-1845)

Voir les commentaires

Un jeune romantique en ces années 1830 - 1-

Publié le par Perceval

Charles-Louis de Chateauneuf (1816-...), après avoir échoué à l'entrée de l’École Polytechnique, profite de cette infortune pour affirmer son goût pour la littérature ( selon le sens général de l'époque …) et aborder enfin sa ''quête'' qui passe par la connaissance du Moyen-âge...

Rompant avec les projets de sa famille, et une partie de leur soutien financier; il va avoir l'opportunité de trouver une place de secrétaire chez l'historien Augustin Thierry (1795-1856)...

Je vais vous expliquer comment cela s'est passé...

  • Comment Ch.-L. De Villeneuve est devenu romantique et libéral...

  • Comment il fréquente les ''salons'' ...

Son intérêt pour l'histoire et Walter Scott, lui a fait suivre les articles du jeune Sainte-Beuve ( 1804-1869) chargé de la critique des ouvrages historiques, dans '' Le Globe''... C'est ainsi que Charles-Louis va devenir aussi un admirateur de Victor-Hugo (1802-1885)..

Sainte-Beuve, dans la revue, décrit un un groupe de personnes, qui depuis le salon de l'Arsenal, constitue ce que l'on va appeler '' le Cénacle '' et qui autour de Victor-Hugo constitue l'Ecole romantique …

Ces ''enfants du siècle '' ( Musset) – qui n'ont connu ni la Révolution, ni l'Empire - exprime un goût vers le lointain passé. Pour la plupart, leurs positions sont aristocratiques, et ils s'affichent en tant que royalistes... Je pense au '' Génie du Christianisme '' et Fr.-R de Chateaubriand : en 1814, Chateaubriand entra en politique en publiant, le 5 avril 1814, un pamphlet daté du 30 mars, intitulé De Bonaparte et des Bourbons et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de

l’Europe.).

 

Puis, Victor Hugo ce « véritable poète du parti ultra » (Stendhal) qui a publié une ode au sacre de Charles X; affirme an 1830 : « le romantisme, tant de fois mal défini, n’est, à tout prendre, et c’est là sa définition réelle, que le libéralisme en littérature ».

Comment en est-on arrivé là ? Ce fut une véritable guerre : les romantiques étaient royalistes, et les classiques libéraux ; ceux qui prêchaient la liberté dans l'art étaient absolutistes en politique, et par contre les libéraux ne voulaient pas souffrir la moindre émancipation dans le domaine littéraire.

Ainsi, la poésie est devenue royaliste et catholique en même temps que romantique.

Le théâtre, va devenir le lieu de l'unité entre les deux courants, contre les ''ultra''.

Dans la préface de « Cromwell » (1827), Victor Hugo écrit un manifeste qui sera le fondement de la théorie du romantisme.

Victor Hugo - 1836

 

En 1829, la censure refuse « Marion Delorme », drame romantique que le poète voulait mettre en scène. Hugo proteste, rencontre Charles X... En vain

A l’occasion des Trois Glorieuses de 1830, et du naufrage de Charles X, Victor Hugo abandonne le parti légitimiste et se rallie aux Orléans qu’incarne Louis-Philippe. 

 

Les ''enfants du siècle '' vivent leurs passions, à partir des salons... Au cœur de ces rencontres mondaines, l'activité fort appréciée de cette société des élites, est '' la lecture ''

« On s'occupe de psychologie, d'art et d'archéologie aussi bien que de littérature. On discute sur le gothique et les cathédrales, sur la peinture anglaise et les vitraux de Westminster, sur la femme et l’amour... On organise des lectures. » Chronologie du romantisme (1804-1830) / René Bray,...

Pas de soirée réussie sans la récitation de quelque poème par un auteur à la mode.

« Dans les salons, au milieu d’une assemblée non officiellement poétique, si deux ou trois poètes se rencontrent par hasard, oh ! la bonne fortune ! vite un échantillon de ces fameuses soirées ! le proverbe ne viendra que plus tard, la contredanse est suspendue, c’est la maîtresse de maison qui vous prie, et déjà tout un cercle de femmes élégantes vous écoute. » Sainte-Beuve, « Des soirées littéraires ou Les Poètes entre eux », 1832.

Tony Johannot (1803-1852). Soirée d'artiste 1831

Les ''grandes maisons'' proposent leur jour, où la maîtresse de maison reçoit... On y est expressément invité le premier soir, avant de devenir un habitué... Les soirs de « petit cercle », un dîner est servi à dix heures... Les soirées se terminent entre intimes …

Charles Nodier 1780-1844

Auguste Jal (1795-1873), écrivain, archiviste et historien français, présente l’Arsenal comme un lieu sans prétention : « le sans-façon est vrai », le « bon goût dépouillé de toute manière » ; on savoure « liberté et retenue » dans « ces soirées où se rencontrent toutes les nuances d’opinions politiques, littéraires et d’arts »

En pleine bataille romantique, Jal, nous raconte : « On rencontre des adversaires chez Nodier, jamais d’ennemis ; les partis y conservent leur force de raison, ils abdiquent, en y entrant, leur aigreur et la violence de leur logique ». Même au plus fort de la bataille entre romantiques et classiques, « les soirées de l’Arsenal ont été remarquables par l’union qui n’a pas cessé d’exister entre tous les visiteurs de cette maison ; et cependant se trouvaient en présence […] Victor Hugo et Ancelot, Alexandre Dumas et Alexandre Duval, Lamartine et Auger, Delacroix et Alaux le Romain » : ce témoignage insiste sur la disparité idéologique des membres de l’Arsenal qui, loin d’être un cénacle univoque, une école, est une tribune, mais une tribune pacifique. Le maître de maison, par ses talents de conciliateur, son humour qui désamorce l’agressivité, est le principal artisan de cette réussite.

A.Devéria – Marie Nodier - Vers 1829

 

A. Jal note que l’Arsenal doit aussi beaucoup aux hôtesses (l’épouse de Nodier, la sœur de celle-ci, Mme de Tercy, la fille de Nodier, Marie Ménessier) : « Ces trois femmes, pleines de naturel, d’esprit et d’amabilité » reçoivent les hôtes. Les activités sont régies par une division sexuée. Le salon de Nodier est de ceux où l’on joue et le maître de maison passionné de cartes, préside au jeu d’écarté et aux lectures poétiques, dans lesquelles Hugo et Lamartine prennent souvent la parole, lectures qui occupent « les quatre dernières heures de la journée de chaque dimanche », tandis que la danse est conduite par les gracieuses hôtesses. Mais leur rôle ne se limite pas à une fonction protocolaire et décorative : Jal témoigne du plaisir que les invités ont à voir éclore le talent de la jeune Marie Ménessier, poétesse et musicienne.

 

« La maison de Nodier était fort animée, et les réunions pleines de gaieté je n'ai vu nulle part autant d'entrain. Les peintres, les poètes, les musiciens, qui faisaient le fond de la société, étaient laissés à toutes leurs excentricités particulières, et remplissaient le salon de paroles vives et retentissantes. On chantait, on dansait, on jouait, on disait des vers. Tout cela était plein de vie; madame Nodier était aimable de bonté. Sa fille unique l'était avec son esprit, qui tenait de celui de son père, avec ses talents agréables et avec ses quinze ans. C'était une existence qui s'épanouissait parée de mille enchantements.

Marie Mennessier-Nodier 1811-1893

Peu de jeunes filles ont eu, autant que mademoiselle Marie Nodier, cette verve joyeuse qui semble dire : Je suis heureuse de vivre! On s'amusait donc beaucoup chez Nodier, car une réunion s'empreint naturellement des dispositions d'esprit de la femme qui la préside, et la toute charmante fille de Nodier remplissait de joie le salon de son père elle y avait ses amies, comme elle à la fleur de l'âge. Des poètes, des musiciens, des peintres aussi jeunes et joyeux, les faisaient danser, et tout cela était sous le charme de l'espérance la gloire leur apparaissait rayonnante, ils la voyaient de loin Et ce qui mettait le comble à l'insouciance, à l’enthousiasme et à l'exaltation, c'est que toute cette jeunesse, heureuse d'espérer, ne pensait pas le moins du monde à l'argent. C'était encore le temps où l'on n'y pensait guère chez les artistes et chez les écrivains. Il y en avait qui étaient arrivés à leur âge mur, d'autres à la vieillesse, sans y avoir jamais songé; on le leur reprochait et ils en riaient, car ils étaient heureux d'une vie modeste dont le luxe était le succès de leurs ouvrages et la joie le plaisir du travail. » de Mme Ancelot, Les Salons de Paris,

Dans les années 1830, l'Arsenal est un cénacle romantique en vue où se croisent poètes, peintres et musiciens. On reconnaît debout, à gauche, légèrement penché, Charles Nodier, homme de lettres et bibliothécaire à l'Arsenal depuis 1824. À la table de jeu sont représentés Alfred Johannot, Frédéric Soulié et Jules Janin, et dans l'angle de droite, près d'une jeune femme, Paul Foucher. Tony Johannot était un habitué du salon de l'Arsenal. Tous les dimanches soirs, la première génération des romantiques se réunissait chez Nodier : Hugo, Lamartine, Dumas, Musset, Vigny, Gautier, Balzac, Nerval, Delacroix, Devéria, Tony Johannot…

Dans les années 1830, l'Arsenal est un cénacle romantique en vue où se croisent poètes, peintres et musiciens. On reconnaît debout, à gauche, légèrement penché, Charles Nodier, homme de lettres et bibliothécaire à l'Arsenal depuis 1824. À la table de jeu sont représentés Alfred Johannot, Frédéric Soulié et Jules Janin, et dans l'angle de droite, près d'une jeune femme, Paul Foucher. Tony Johannot était un habitué du salon de l'Arsenal. Tous les dimanches soirs, la première génération des romantiques se réunissait chez Nodier : Hugo, Lamartine, Dumas, Musset, Vigny, Gautier, Balzac, Nerval, Delacroix, Devéria, Tony Johannot…

Soirée d'artiste - Tony Johannot (1803-1852), dessinateur, 1831. BnF, bibliothèque de l’Arsenal, 4-EST-SUPPL-22-© Bibliothèque nationale de France

Alexis-Félix Arvers ( 1806-1850), poète, fréquentait les soirées organisées par Charles Nodier, il est connu pour le sonnet ci-dessous : timide, il se serait consumé pour une femme mariée bien mystérieuse, que les critiques désignent en général comme Marie Mennessier...

Mes heures perdues

« Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j’ai dû le taire,
Et celle qui l’a fait n’en a jamais rien su.

Hélas ! j’aurai passé près d’elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre,
N’osant rien demander et n’ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l’ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d’amour élevé sur ses pas.

À l’austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d’elle
“Quelle est donc cette femme ?” et ne comprendra pas. »

A suivre ...

Voir les commentaires

L'Histoire d'Ivanhoé – selon Walter Scott ( Résumé) – 3/.-

Publié le par Perceval

L'Histoire d'Ivanhoé – selon Walter Scott ( Résumé) – 3/.-

*   Notes : Après le première partie centrée sur le tournoi d'Ashby-de-la-Zouche, la seconde le sera sur la captivité à Torquilstone ; et la troisième sur le procès de Rebecca à Templestowe, le fief des Chevaliers-Templiers...

Rappel : de Bracy à l'aide de faux '' hors-la-loi'' ont emprisonné le parti saxon, dans une forteresse ( saxonne) contrôlée à présent par le normand Front-de-Boeuf. Cela pourrait être à l'image de l'Angleterre dans son ensemble …

Les deux seules personnes à s'être échappées sont Gurth et Wamba. Ils se sont précipités dans la forêt et retrouvent Robert Locksley (l'archer du tournoi). Il va rassembler ses forces... Le Chevalier noir accepte de le rejoindre.

Cedric est un personnage intéressant dans Ivanhoé; passionné et imparfait, il souhaite désespérément rétablir le pouvoir des Saxons en Angleterre... Et Scott décrit son inquiétude pour son fils '' déshérité'', mais blessé...

Nous commençons à présent le Chapitre 23 :

L'action des chapitres suivants a lieu à Torquilstone, le château de Reginald Front-de-Boeuf.

Cédric , Isaac, Lady Rowena et Rebecca sont conduits au château de Front de bœuf , ils sont séparés, les femmes sont conduites dans des appartements, Cédric dans une vaste salle et Isaac dans un cachot.

Front de bœuf menace le vieux juif d’être torturé, s’il ne lui donne pas mille livres d’argents.

Isaac plaide pour que Rebecca soit autorisée à se rendre à York afin d'obtenir l'argent, mais on lui dit de façon inquiétante que Rebecca appartient maintenant au templier, Sir Brian de Bois-Guilbert !

Le templier Bois-Guilbert tente de convaincre Rebecca d'accepter d'être sa maitresse … Rebeca courageuse, envisage plutôt de se jeter par la fenêtre. Devant tant de courage Bois-Guilbert renonce et prend l’engagement de ne pas lui faire d’outrage , et d’attendre qu’elle lui appartienne de son plein gré...

De Bracy demande à Lady Rowena sa main en mariage, Elle refuse. Si elle ne consent pas, il menace de tuer à la fois Cédric et Ivanhoé. Elle en est tellement éplorée, qu'il en est presque ému ... L’alarme l’interrompt.


 

En dehors du château, les hors-la-loi ont planifié leur attaque. Ils ont échangé des lettres de menaces avec les Normands. Les Normands répondent que les Saxons ne quitteront jamais le château en vie... et qu'ils feraient mieux d'envoyer un prêtre entrer dans le château pour donner les derniers sacrements aux prisonniers saxons... , et ces derniers décident de tirer parti de l'offre. Ils envoient le bouffon Wamba dans le château habillé en frère pour qu'il puisse informer Cedric des projets des hors-la-loi. Les Normands amènent "le frère" dans la cellule de Cedric et Athelstane.


 

Wamba habille rapidement Cédric de son déguisement et le fait sortir du château. Auparavant, déguisé en prêtre, Cédric parcourt des salles du château en espérant que personne ne lui demandera de parler latin. Il croise Rebecca, qui a soigné Ivanhoé, et Ulrica, qui lui raconte sa vie : après que les Normands eurent pris le château à ses ancêtres saxons, elle est devenue courtisane des saxons pour sauver sa vie. Maintenant qu'elle est vieille et laide, elle est frappée et insultée....

Note : Alors que Bois-Guilbert et de Bracy font pression sur les femmes pour qu'elles se soumettent … La détermination de Rowena et Rebecca les fait fléchir … La passion qui les anime, au risque de leur vie, les rend plus humains …

Cedric rejoint le Black Knight et Robert Locksley devant les portes du château et ils commencent leur attaque contre Torquilstone. À l'intérieur du château, Rebecca a convaincu une vieille femme emprisonnée dans le château de l'emmener aux côtés d'Ivanhoé ; experte en médecine, elle s'occupe d'Ivanhoé, blessé. ( le corps inconscient d'Ivanhoé était caché et emmené avec eux à York..).

Ulrica, la vieille femme, se moque de Front-de-Boeuf et le nargue, lui rappelant qu'il est coupable du meurtre de son propre père. Pendant le tumulte, elle met le feu à Torquilstone. 

Les Normands continuent à se défendre alors même que leur château brûle autour d'eux. Rebecca est enlevée par Bois-Guilbert alors qu'Ivanhoé est trop faible pour l'en empêcher.

Le ''Chevalier Noir'' se bat vaillamment et sauve Ivanhoé des flammes. Les autres prisonniers parviennent à s'échapper par leurs propres moyens. 

Athelstane semble être tué lorsqu'il tente de bloquer l'évasion de Bois-Guilbert et est frappé à la tête avec l'épée de Bois-Guilbert. De Bracy, le normand est fait prisonnier par le chevalier noir. Le Chevalier noir murmure quelque chose à l'oreille de De Bracy, qui se rend.... Torquilstone brûle... Ulrica chante une chanson de mort inquiétante.

Dans la forêt, les hors-la-loi se félicitent d'avoir triomphé des tyrans normands. Cédric dit au Chevalier noir qu'il lui doit un service, il peut tout lui demander …

Locksley est reconnaissant au ''Black Knight'' de les avoir aidé. Le Chevalier noir demande à ce que Locksley laisse De Bracy partir en liberté. De Bracy s'en va bouleversé par certaines informations secrètes que le ''Chevalier Noir '' lui a communiquées à Torquilstone....

L'un des hors-la-loi apprend au pauvre Isaac qu'il a vu Rebecca se faire enlever par Bois-Guilbert. Isaac quitte la forêt en panique pour sa fille. Le Chevalier noir se prépare également à quitter les hors-la-loi. Il dit à Cedric qu'ils devraient se retrouver au château d'Athelstane, pour assister à ses funérailles. Wamba accompagne le chevalier noir comme guide dans la forêt.

Pendant ce temps, le prince Jean attend à York ses fidèles chevaliers, Front-de-Boeuf, Bois-Guilbert et De Bracy. De Bracy arrive en sang et sale. Il explique ce qui s'est passé à Torquilstone et confirme ce que nous pouvions soupçonner: le ''Black Knight'' est le roi Richard 1er. Le Prince Jean envoie un groupe d'hommes le tuer puisque, il serait seul sur la route...

Isaac se précipite chez la communauté des Templiers de Templestowe pour tenter de négocier avec Bois-Guilbert la liberté de sa fille Rebecca. Malheureusement pour Isaac, il tombe sur Lucas Beaumanoir, le Maître des Templiers. Ce Beaumanoir est un homme sévère et inflexible. Il déteste les juifs et les femmes...

Lorsqu'il apprend que Bois-Guilbert a capturé une femme et de plus juive, il blâme immédiatement Rebecca au lieu de Bois-Guilbert. Beaumanoir affirme que c'est la sorcellerie de Rebecca et non la faiblesse de Bois-Guilbert qui est à l'origine de sa présence à Templestowe.... Mais, Bois-Guilbert se trouve de plus en plus amoureux de l’indomptable Rebecca, qui continue de rejeter ses avances.

Beaumanoir décide d'organiser un procès pour sorcellerie contre Rebecca.

Bien sûr, Rebecca est condamnée à mort pour crime de sorcellerie. Avant son exécution, Beaumanoir accepte de lui faire subir le jugement de Dieu avec un combat. Il nomme Bois-Guilbert en tant que représentant des Templiers. Si un champion accepte de se battre pour Rebecca, ils se battront en duel. Si le templier gagne, Rebecca sera tuée et s'il perd, il mourra lui-même... !  Rebecca donne à son père une note lui demandant de faire venir Ivanhoé. Même s'il est blessé, elle pense qu'il est le seul homme susceptible de la défendre lors d'un procès au combat.

Nous avons coupé au chevalier noir à travers la forêt avec Wamba. Le Roi Richard est pris en embuscade par un groupe d'assassins ( mené par Waldemar Fitzurse ) envoyés par le prince Jean. Il appelle au secours les hors-la-loi et ils arrivent pour l'aider. Une fois que les hors-la-loi voient que le chevalier noir n’est autre que le roi Richard Ier, ils lui rendent hommage.... Le roi Richard leur pardonne actions passées et promet d'aider à réparer les torts qui les ont menés dans la forêt. Robert Locksley, le capitaine hors-la-loi, se présente sous son vrai nom: Robin Hood ( Robin des Bois) … Chacun connaît à présent la véritable identité de chacun...

Ivanhoe et Gurth les rejoignent, et tous se rendent au château d'Athelstane pour son inhumation …

Au château d'Athelstane, le roi Richard fait promettre à Cedric de pardonner à son fils , Cédric accepte de se réconcilier avec Ivanhoé... Soudain, Athelstane semble revenir des enfers des morts... Il n'avait été que blessé... ! Il raconte comment il a pu se délivrer de son propre cercueil et exhorte Cedric à accorder Rowena à Ivanhoé, affirmant qu'il est indigne d'elle.  Un messager arrive avec le message d'Isaac pour Ivanhoé. Ivanhoé s'en va immédiatement pour aider Rebecca, suivi de près par le roi Richard.

Le lendemain, les Templiers se rendent sur le terrain de duel. Un bûcher est déjà mis en place pour brûler Rebecca si son champion perd ou ne se montre pas. Juste à temps, un chevalier arrive: c'est Ivanhoé... . Même s'il est toujours blessé, il ne laissera pas Rebecca brûler sans défense. Ivanhoé et Bois-Guilbert préparent leurs lances et montent l'un contre l'autre. Lors de la joute, Ivanhoé est tellement épuisé et faible qu'il tombe de son cheval au tout premier passage. Mais de Bois-Guilbert tombe également sur le sol : il est mort, tué par l'intensité de ses passions contradictoires... Beaumanoir prend cela comme preuve que Dieu est du côté de Rebecca et la libère.

Le Roi Richard renvoient Beaumanoir et les Templiers d' Angleterre … Il arrête ou exile les chevaliers normands qui ont rejoint la rébellion de son frère... Cédric abandonne enfin le rêve de voir un roi saxon sur le trône d’Angleterre. Il voit à présent tous les avantages à ce que son fils Ivanhoé à épouse Rowena.

Peu de temps après leur mariage, Rowena reçoit un visiteur surprise: Rebecca. Elle veut la voir avant de quitter le pays. L'Angleterre a trop de préjugés contre les juifs pour que Rebecca et Isaac se sentent à l'aise ici. Ils ont décidé de rejoindre l'Espagne, où ils ont de la famille. Cependant, Rebecca souhaite laisser une boîte à bijoux à Ivanhoé et à sa famille. …

Ivanhoé poursuit une carrière héroïque sous le roi Richard, jusqu'à ce que la mort prématurée du Roi – à Châlus près de Limoges - mette fin à tous ses projets mondains.

 

 

Ivanhoé a été blessé pendant plus du tiers du livre... Son seul acte héroïque a été de remporter le tournoi, et il l'a fait non pas en tant que Ivanhoé mais en tant que ''The Disinherited Knight''.

Ivanhoé représente la plus haute fleur de la chevalerie, et nous ne voyons presque jamais les événements de son point de vue. Son histoire d'amour avec Rowena est un thème secondaire de l'intrigue. L'important, ici, c'est le rôle d'Ivanhoé comme représentant les tensions entre les Saxons et les Normands

Ivanhoé est un Saxon qui entretient des relations étroites avec un roi normand. Il suggère un modèle de comportement différent de celui proposé par Cédric, férocement anti-normand. L'intérêt de Walter Scott pour l'Histoire l'amène à proposer avec Ivanhoé un exemple dans l'orientation prise par l'histoire anglaise ; lors du retour de Richard des Croisades, le temps de l'unification … Remarquons, qu'au moment où Scott écrit son roman, rien ne distingue l’Angleterre normande de l’Angleterre saxonne. Cependant, en 1194, Richard fut contraint de reprendre le pouvoir à Jean et à la noblesse; il fut en fait re-couronné en avril 1194...

Le procès de Rebecca, ternit l'image des Templiers, il souligne l'horrible injustice de la procédure. W. Scott s'engage ainsi contre les préjugés médiévaux ( et de son époque …) envers les juifs. Rebecca, belle, admirable et impuissante, est menacée de toutes parts par d’énormes guerriers immoraux.

Le début de la scène du jugement de Dieu par le combat, crée une tension très particulière, alors que la foule attend de voir si un héros arrivera pour la sauver et que De Bois-Guilbert commence à désespérer. Enfin, un chevalier héroïque arrive sur les lieux pour sauver Rebecca. 

Un chevalier chrétien, qui accepte de se battre contre un chrétien, pour une juive … !

Mais le héros est tellement fatigué, déjà pour s'être précipité sur les lieux qu'il perd ses forces le combat, et pour se retrouver soudainement victorieux puisque son adversaire meurt subitement ! Cette fin, est acceptable à la période romantique où se roman est écrit.  Ivanhoé est plus un produit du temps pendant lequel il a été écrit (1819) que du temps pendant lequel il se passe (1194).

Ivanhoé est avant tout un roman d'aventures. Sa popularité et sa longévité lui valent une place parmi les grands romans historiques de tous les temps.

Walter Scott met en lumière un des épisodes critiques concernant un moment important de l’histoire anglaise, le retour du roi Richard Cœur de Lion en Angleterre après quatre années passées à se battre dans les croisades et à croupir dans les prisons autrichiennes et allemandes.

La narration est très rythmée,  passant d’un tournoi à un enlèvement, d’un siège à un procès de sorcellerie. L’intrigue se clôt sur le mariage d’Ivanhoé et de Rowena, symbole de la fusion entre Normands et Saxons, et prémisse de la nation anglaise.

 

*   Note : Il paraît que le siège du château de Châlus en Limousin, où est mort en 1199 Richard Cœur de Lion, a fourni à Walter Scott le canevas du siège du château de Front-de-Bœuf.

« Scott est certainement l’écrivain le plus étonnant d’aujourd’hui... Je ne connais pas de lecture où je me plonge avec autant de plaisir » William BYRON

« Le vrai délice des romans de Walter Scott vient de ce que nous y prenons connaissance du temps passé, non à travers le style ampoulé des tragédies françaises... mais comme s’il s’agissait de la vie quotidienne ». Alexandre Serguéievitch POUCHKINE

« Quel est donc le prestige employé par Sir Walter Scott pour nous tenir attachés à la lecture de ses romans comme l’avare couve des yeux un trésor qu’il craint de voir diminuer ? Ce prestige, ce talent, consiste dans l’art d’exciter la curiosité(...) de soutenir l’attention par des incidents inattendus, d’alimenter l’intérêt par des situations qui aggravent sans cesse l’embarras des personnages... » HOFFMANN

Lecteur admiratif de Walter Scott, DELACROIX a exécuté de nombreuses toiles inspirées par la lecture de ses œuvres...

Un jugement négatif cependant, celui de CHATEAUBRIAND :
« L’illustre peintre de l’Ecosse me semble avoir créé un genre faux ; il a selon moi perverti le roman et l’histoire : le romancier s’est mis à faire des romans historiques, et l’historien des histoires romanesques ». 

Voir les commentaires

1 2 > >>