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Le Diable au Moyen-âge -2/2-

Publié le par Perceval

Bien évidemment, quand Satan se présente devant des mortels, il prend grand soin de masquer sa véritable identité, dissimulant autant que possible sa démoniaque nature ( pieds fourchus …) sous des vêtements.

 

Le Diable peut également, au gré de ses caprices, prendre l'apparence de divers animaux : chats, lèvres, corbeaux..

Le Malin connaît toutes les ruses du déguisement et du masque et quand il veut séduire, il emprunte ( dit-on) à la femme tous ses artifices. Ainsi paré, il tente fréquemment d'inciter au péché prêtres et moines, qui sont pour lui des proies de choix.

 

Au Moyen-âge, Satan, toujours à l'affût d'une âme à pervertir, apparaît dès qu'il entend son nom aussi prend-on garde à ne jamais le nommer véritablement. Pour éviter une visite indésirable, on le surnomme de diverses manières: Le Malin, l'Ennemi, le grand Bouc, le Cornu, le Vilain, etc..

Le Diable aime à transgresser les règles établies et courir les fêtes. Parfois, quand les réjouissances se terminent après minuit, Satan s'invite et, sous la forme d'un bel homme, il charme les jeunes filles. Fort heureusement, les hommes, qui se méfient inévitablement d'un étranger aussi séduisant, remarquent vite ses pieds fourchus et préviennent ces demoiselles. Sitôt démasqué, Satan disparait dans un nuage de fumée, laissant derrière lui une odeur de souffre ou, s'il refuse de partir, il peut se faire exorciser.

 

Les personnes qui aiment les plaisirs faciles et y cèdent sans vergogne ont également ses faveurs car leurs âmes se trouvent tout naturellement propices à écouter ses paroles doucereuses. Au XIIIe siècle, Ranulphe de la Houblonnière dresse la liste des péchés réputés attirer le démon: l'orgueil, la colère, l'envie, l'avarice, la luxure et la gourmandise.

 

A la demande de ses sujets, Satan peut les transformer en loups-garous, déchaîner des orages, exciter des tempêtes ou faire tomber la grêle et la foudre. Il est également capable de causer un sommeil profond, plonger en extase, révéler des événements lointains ou à venir, rendre un homme invulnérable, lui donner la capacité de se rendre invisible, le transporter dans les airs, faire disparaître des objets, soit en condensant d'épaisses vapeurs, soit en les enlevant subtilement, rendre malade, tantôt en altérant l'organisme, tantôt en transportant des miasmes contagieux, et même guérir, ce qu'il fait très rarement, le bien n'étant pas son fort, sauf pour parvenir à ses fins ...

 

Le moyen le plus courant pour empêcher Satan de pénétrer dans une maison est de placer une croix de paille sur la porte d'entrée.. Brûler des branches de genévrier au nouvel an est également supposé la protéger.

Pour obliger le Diable à quitter un corps qu'il possède, il existe diverses méthodes dont certaines ne nécessitent pas l'intervention de l’Église.

L'une d'entre elles consiste à rouer de coups le possédé ou à lui infliger divers sévices cruels afin d'inciter le démon à partir. Les amulettes peuvent également constituer de véritables moyens d'exorcisme, agissant d'elles-mêmes par la seule vertu de leur consécration ou des formules qui s'y trouvent inscrites....

 

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Le Diable au Moyen-âge -1/2-

Publié le par Perceval

Il est temps de s'interroger sur ce que peut représenter '' Le Diable '' au Moyen-âge … ?

Le temps des premiers chrétiens – celui du Salut triomphant - est loin...

A notre époque médiévale, la notion de ''Salut'' individuel, prend de l'importance, et hante l'esprit de chacun..

La représentation du Diable ( chez les chrétiens) a évolué; il n'est plus un simple ennemi 'extérieur', condamné à être vaincu par les propagation d'une foi militante, jusqu'au jour où il sera enfin écrasé pour l'éternité...etc

 

Au cours du Moyen-âge, nous sommes autant chrétiens que païens ; et les démons sont une communauté d'êtres puissants et menaçants... Ils ne se contentent plus de provoquer des sécheresses, de mauvaises récoltes ou des épidémies.. Ils en sont venus à représenter des désirs que chaque ''chrétien'' peut nourrir au fond de son cœur... Et parfois, l'humain peut se sentir victime de forces qu'il est totalement incapable de maîtriser, et cela même parmi les plus religieux …

Le Diable gagne en autonomie... Par exemple, les Templiers sont accusés d'adorer une idole. Il s'avère que ceci est faux mais que dans le contexte des interrogatoires et des procès, il est nécessaire qu'il y en ait une , en tant qu'incarnation de la puissance satanique.

Un vrai croyant, ne peut abriter en soi le Mal, il est logique de rechercher la source du Mal au dehors de soi, parmi des êtres qui occupent les limites de la communauté, ils deviennent alors des proies faciles pour la projection ( telle ( en fin du moyen-âge seulement): la sorcière …).

Le Diable, dont l'existence est une vérité indiscutée au Moyen-âge, n'attend plus les égarés dans les Enfers. Il parcourt la Terre en compagnie de sa cohorte de démons et intervient activement dans les affaires des hommes.

 

Pour représenter le Démon, on utilise les images des dieux païens en cours et toujours honorés dans les campagnes reculées … Ainsi l'image du dieu Pan, avec ses pattes et ses cornes de bouc, le dieu paysan ( paysan en latin, va donner païen ) va être diabolisé au point de devenir l'image même de Satan...

le diable du Pont Valentré de Cahors

Ainsi, le Diable est représenté comme une immonde créature aux pattes poilues, aux sabots fourchus et aux griffes acérées. Sa queue et ses oreilles sont pointues, son nez crochu, son crâne s'orne de deux petites cornes et quelquefois, il possède des ailes noires, vague souvenir de ses origines angéliques. Sa voix est rauque et sauvage et il est connu pour dégager une odeur pestilentielle.

 

Raoul Glaber, moine et chroniqueur dans les années 1000, rapporta l'avoir rencontré à trois reprises et il en donne une curieuse description: « Je vis paraitre devant moi un petit monstre hideux qui avait à peine figure humaine. Il me semblait avoir, autant que je pus m’en assurer, une taille médiocre, un cou grêle, une figure maigre, les yeux très-noirs, le front étroit et ridé, le nez plat, la bouche grande, les lèvres gonflées, le menton court et effilé, une barbe de bouc, les oreilles droites et pointues, les cheveux sales et raides, les dents d’un chien, l’occiput aigu, la poitrine protubérante, une bosse sur le dos, les fesses pendantes, les vêtements malpropres; enfin tout son corps paraissait d’une activité convulsive et précipitée. »

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Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron se marie avec le Diable - 7/.-

Publié le par Perceval

Roger de Laron, va petit à petit se soustraire des yeux de la compagnie de hommes de son temps...

Et pourtant, Roger de Laron, va trouver une épouse... Une jeune femme, qui vient d'Angleterre et de la lignée des Lusignan, que nous connaissons sous le nom de ''Dame Margot''. Je vous raconterai son histoire ''vraie'', un peu plus tard ...

L'histoire ci-dessous a été construite bien après la guerre en Terre Sainte, après les voyages de Roger, son séjour en Angleterre, après son mariage avec Dame Margot qui dure sept ans... Après que Roger de Laron, se soit terré dans son château...

C'est une histoire assez incroyable, et représentative des croyances de cette époque …

 

Ce récit, bien sûr, n'est qu'une parodie, et l'auteur médiéval, s'amuse avec les légendes entendues autour de lui, et reprises dans des versions imprimées comme par exemple '' Le livre de Baudouin de Flandre '', roman en prose du XVe siècle, qui est à la fois un roman historique, et un roman d'aventures merveilleuse et surnaturelles ; ou le roman en vers ' Richard sans Peur ' qui se présente sous la forme d’une suite d’aventures fantastiques...
 
Le mariage de Roger de Laron avec un ''démon''.
Roger après une vie aventureuse, souffre de solitude; et, précisément, ses gens, lui reprochent de ne point avoir pris femme, et laisser ses terres sans héritier...
C'est ainsi, que Brundemor attend que la nuit vienne avant de se mettre en campagne, car il sait que Roger chevauche au milieu des ténèbres, comme en plein jour, à la recherche de quelque aventure.
Brundemor va donc choisir l’arbre le plus apparent et le plus élevé de la forêt, et, se nichant entre deux branches après avoir revêtu la forme d'une jolie jeune femme, il se met à pleurer et à crier de manière à attirer l’attention.
Lorsque le seigneur de Laron vient à passer, il est intrigué par ces appels à l'aide. Sans plus tarder, il descend de cheval, ôte ses éperons, et, guidé par la voix, monte jusqu’au plus haut de l’arbre. Ayant trouvé la jeune femme, il la prend, si nue qu'il l'enveloppe de son manteau et la prie de s'agripper à lui, puis se laisse glisser de branche en branche jusqu’à terre et la dépose sur son cheval.
Ils s'en retournent tous deux, au château...
Roger de Laron est bien loin de soupçonner la tromperie de l’ennemi, car la beauté de sa jeune protégée, qui pourrait être une fée, s’est insinuée dans son cœur.
À cette époque, tous les gens qui dépendent de cette seigneurie prennent ensemble la résolution d’aller trouver leur seigneur. Ils veulent lui représenter que leur bien, et la sécurité des temps futurs exigent qu’il prenne pour épouse une noble dame qui lui donne des héritiers appelés à lui succéder sur ses terres. Lorsque Roger entend la requête de ses gens, il dit qu’il est prêt à faire ce qu’on demande de lui.
- « Apprenez, cependant, ajoute-t-il, que j’ai ici une jeune fille, et que je ne pourrai jamais trouver une épouse qui soit plus belle ou plus à mon gré ; c’est elle que je désire prendre pour femme. »
 
Roger de Laron, avec les richesses qui ne lui manquaient pas, s'était offert un prieuré avec quelques frères et un chapelain installé en bas du château le long de la Maulde. Pour en avoir l'autorisation, il dût recevoir l'évêque de Limoges et lui prêter hommage …
C'est ainsi, avec toutes les autorisations, que le chapelain, bénit le mariage de Roger de Laron avec '' le diable '' !
Sept ans se passèrent encore, Roger vécut en tel attachement avec le diable qui était devenu sa femme, que s’il eût épousé la plus gracieuse dame qui vivaient à cette époque. Les sept ans accomplis, le diable-femme conçoit de faire la mourante et fait mander le seigneur auprès d'elle :
- « Sire, dit-elle d’une voix dolente, je me sens bien malade, et je crois que je vais mourir ; c’est pourquoi je vous supplie, par votre merci, de m’octroyer la demande que je vais vous faire.
Parlez, répond le chevalier, et j’emploierai tout mon pouvoir à vous complaire.
Sire, reprend alors la fausse épouse, je désirerais être enterrée dans une chapelle qui est située au milieu de la forêt dans laquelle vous m'avez trouvée, et que vous y veilliez pendant une nuit allongé auprès de moi, et de mon cercueil.
Dame, s’il faut que j’aie la douleur de vous voir trépasser, j’accéderai à votre vœu, et laissez-moi amener mon ami pour me servir de compagnon et nous veiller. »
Roger ayant affirmé de nouveau à sa femme qu’il tiendrait la promesse qu’elle avait exigée, alors cette malicieuse créature se prend à contrefaire la morte ; et Roger, la croyant vraiment trépassée, ordonne qu’elle soit portée, dès le soir même, dans la chapelle de la forêt.
 
Dès que le corps est déposé dans la chapelle, où brillent maints cierges et luminaires, Roger, pour accomplir sa promesse, s'allonge auprès de la morte, séparés par son épée, et tous deux veillés d'un seul chevalier.
Mais, vers minuit, Roger est pris de sommeil. À peine est-il endormi qu'un cri terrible retentit dans toute la forêt. Roger, sans peur, se redresse, se saisit de son épée, et la pose sur ses genoux. Aussitôt le corps - près de lui - de ricaner :
« Hé quoi ! chevalier, on parle de vous en tout pays pour votre hardiesse, on dit que jamais vous n’eûtes peur d’aucune personne vivante ; et voilà que, pour une femme morte, toute votre chair a frémi.
Par ma foi ! reprend vivement Roger, vous faussez la vérité... Mais, n’étiez-vous pas morte quand on vous a mise aujourd’hui dans le cercueil ?
Non, j’étais seulement pâmée par une violente soif qui m’a prise dans la vesprée, et, s’il est vrai que vous m’ayez jamais aimée d’amour, faites ce dont je vais vous prier. À l’issue de cette forêt, il y a une plaine où se trouve une fontaine, ombragée par un grand arbre ; les bergers ont laissé là une coupe avant-hier ; servez-vous-en pour puiser de l’eau, et venez me l’apporter. Mieulx ne me pourrait ma santé avancer. »
Roger obéit à l’instant ; mais c'est folle idée de sa part, car, pendant son absence, le corps se lève et va étrangler le chevalier, qui jette un si fort cri que Roger l’entend et en est tout en émoi. Alors, il se hâte de revenir sur ses pas... En arrivant dans la chapelle, il ne trouve plus ni feu ni lumière ; il s’en va droit au cercueil, mais le malicieux démon s’était déjà enfui. Il trouve son chevalier mort...
Roger, alors, veille jusqu’au jour le corps de son chevalier, qu’il dépose dans la bière vide.
Quand vint l’heure de prime, le clergé arrive à la chapelle pour chanter le service de la morte. Roger s’avance à leur rencontre et conte devant tous sa triste aventure.
Le Chapelain tente de réconforter son seigneur : - « Sire, n’ayez frayeur ni doute ; nous savons que l’ennemi a le pouvoir de tenter nuit et jour les chrétiens. »
Ah ! reprit Roger, je suis tellement déçu que je fais vœu de ne point reprendre femme en mon lit, avant sept ans et plus. »

Et, pour tenir sa promesse, le seigneur de Laron, après avoir fait enterrer très pompeusement son chevalier, se renferme en son château... Il donne congé à toute sa gent, ne gardant avec lui que son queux, son sergent et son économe.


- Illustrations tirées de la BD: ''Complainte des Landes perdues''

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Histoire et Légendes en Limousin : La démone Brundemor - 6/.-

Publié le par Perceval

De par chez nous, on ne nomme pas trop le Diable... On s'en sort en le nommant : L'Autre... ou le Chose. Les prêtres le nomment clairement comme le Maufait, le Mauvais, le Malin … Mais en ce temps là, il s'agit non pas du Diable, mais d'un démon...

Le démon ici nommé et qui s'en prend à Roger de Laron, se nomme Brundemor. Ce démon est bien connu, sa notoriété connue jusqu'en Normandie, a pris naissance en Espagne.

Voici comment :

Au Moyen-âge, parmi les histoires édifiantes, que l'on aime raconter par nos régions, il y a celle de saint Jean Guérin, un ermite, dont on conserve - au trésor de Montserrat - les reliques.

Le comte de Barcelone avait une fille d'une beauté si merveilleuse, qu'on ne pouvait la voir sans en devenir amoureux. Richilde était dans tout l'éclat de ses charmes, lorsqu’elle se trouva possédée par un démon, du nom de Brundemor.

La jeune fille annonce qu'à son âge elle doit jouir d'elle-même et que c'est duperie de mortifier ses sens et la luxure s'allume dans ses veines...

Les exorcistes ordinaires ne pouvant la libérer, son père la conduisit à un ermite, nommé Jean Guérin, et surnommé le ''saint homme de Montserrat'', qui avait déjà chassé plusieurs démons avec le plus grand bonheur... Et, c'est précisément ce que le diable avait calculé...

On amène Richilde à Jean, qui réussit en effet à chasser Brundemor du corps de la possédée. Mais le démon, en sortant avec un cri affreux, annonce qu'il reviendra bientôt et que la fin de l'aventure tournera mal pour certaines personnes...

Afin de mettre Richilde à l'abri du retour offensif de Brundemor, son père supplie Jean de la garder avec lui pendant une huitaine de jours. D'abord Jean refuse ; mais ensuite il se laisse fléchir et consent à recevoir la jeune fille dans sa grotte.

Après que la suite du comte se soit retirée, Jean est assailli par une tentation invincible, et, malgré les objurgations de celle qu'on lui a confiée, il fait violence à Richilde. 

Mais cette fureur bestiale ne dure qu'un instant, et dès que le crime est commis, le coupable, saisi de remords, court s'en confesser à un faux ermite dont le diable avait pris la figure et l'habit. Le perfide confesseur feint une extrême sévérité, exagère encore l'énormité de la faute, représente à son pénitent sous un aspect terrible les funestes conséquences qui en résulteront, tant pour Jean lui-même que pour tous les ermites; finalement, il lui conseille de tuer Richilde et d'enterrer le cadavre : de cette façon, toute preuve du forfait disparaîtra, et Jean pourra affirmer au comte Vifroy, sans crainte d'être démenti, qu'il lui a renvoyé sa fille guérie, mais que sans doute un malheur est arrivé à la voyageuse pendant qu'elle retournait chez elle. Jean suit ce conseil diabolique, tue Richilde et l'enterre au fond de sa grotte.

Mais bientôt de nouveaux remords le tourmentent. Il comprend trop tard qu'un tel confesseur ne pouvait être que le diable en personne. Il va trouver l'évêque et lui avoue son double crime. L'évêque lui impose pour pénitence de retourner au Montserrat, de renoncer à la parole, de marcher désormais à quatre pattes comme les bêtes et de se nourrir en broutant l'herbe, jusqu'à ce que Dieu lui fasse connaître par un signe que le pardon lui est accordé.

Pendant sept ans, Jean exécute rigoureusement les ordres de l'évêque. Après ce temps écoulé, il advient que le comte de Barcelone et son fils, venus au Montserrat pour chasser, rencontrent cet homme aux allures de bête, qu'ils prennent pour un animal étrange et d'une espèce inconnue. Ils s'emparent de lui, le chargent de liens, l'emmènent à Barcelone pour le montrer au roi Ferdinand et à sa cour.

Tandis que le roi et les courtisans considèrent cet homme-bête avec curiosité, voici que, tout à coup, un enfant en bas-âge appelle Jean Guérin par son nom, lui annonce, de la part de Dieu, que son grand péché lui a été remis et qu'il peut reprendre la forme humaine. Jean se redresse, tombe à genoux devant le comte ( le père de Richilde) , lui fait le récit véridique de tout ce qui s'est passé, et s'offre à subir en expiation les plus cruels supplices. Mais le comte, étonné de cette histoire prodigieuse, commande seulement à Jean de le conduire à l'endroit où a été enterrée sa fille.

Des ouvriers creusent le sol de la grotte, et ce qu'ils mettent à jour, ce n'est pas le squelette, c'est le corps vivant de la jeune fille. Richilde, miraculeusement revenue à la lumière, explique qu'au moment où frère Jean Guérin lui donnait la mort, elle a invoqué sainte Engrâce. C'est donc à la protection de cette sainte qu'elle doit d'être sortie vivante du tombeau ; et elle demande à son père et à son frère d'élever sur le lieu du miracle une église et un couvent, où elle se propose de passer dans une pieuse retraite le reste de ses jours.

Voici, donc, racontés - aux travers de cette légende populaire - les méfaits du démon Brundemor. Ce même démon qui s'en prend à présent à un seigneur limousin... !

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Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 5/.-

Publié le par Perceval

Voici un autre récit qui concerne directement le seigneur de Laron... Ce texte provient d'un document recopié et qui se réclame d'un codex ayant appartenu à un frère dominicain, compagnon du limousin et inquisiteur Bernard Gui. Celui-ci devait être chargé d'écrire les témoignages récoltés, dans les campagnes limousines...
 
Je le cite :
« Ce noble, dont le comportement lui vaut de nombreux ennemis, a l'habitude de voyager de nuit pour échapper aux embuscades. Une nuit, il traverse une forêt proche de la Maulde avec son écuyer et, avant d'en sortir pour déboucher dans un champ à la lisière du bois, il envoie son écuyer voir si personne ne leur tend de piège. La lune brille et permet de bien distinguer les alentours. L'écuyer s’avance donc et aperçoit une grande armée de cavaliers approcher. Il en avertit son maître qui décide d'attendre afin de voir s'il s'agit d'amis ou d'ennemis. La troupe passe, il sort du bois et rencontre un chevalier sur un destrier, qui tient un autre cheval par la bride. Il lui demande s'il est bien son ami mort depuis peu, et l'autre acquiesce.
« Qui sont ceux qui te précédaient? » demande-t-il alors.
Le défunt répondit : « Ce sont des nobles et des chevaliers, celui-ci et celui-là, et il en nomma beaucoup, qui, comme moi,.vont cette nuit à Jérusalem puisque telle est notre Pénitence. » 

Le vivant demande à quoi sert ce cheval qu'il mène :

Il est pour vous, si vous voulez venir en Terre Sainte avec moi », et il ajoute qu'il peut monter le destrier en toute tranquillité car il sera reconduit vivant pour peu qu'il suive ses avertissements.

Le chevalier accepte malgré les objurgations de son écuyer, et disparaît aux yeux.de celui-ci. Le lendemain, l'écuyer vient attendre son maître là où il a disparu et le retrouve sain et sauf. Le mort a donné à son ami une serviette de salamandre et un couteau dans un fourreau afin qu'il ne s'imagine pas que tout cela ne fut qu'illusion. »

On commence à comprendre pourquoi, des récits anciens dans cette région évoque de nombreuses histoires avec un ''Roger le Diable''...

En effet, j'ai réuni diverses légendes locales qui semblaient sans lien avec notre personnage, et pourtant finissent par dessiner une biographie légendaire de Roger, seigneur de Laron, ancien templier ; dont la trace historique fut effacée par ses descendants ; au point de changer le nom du château ( certains préféreront parler du château de Rochain ou Rochein ) ; et d'abandonner le patronyme ''Laron'' …

 
Cette histoire de '' troupe de cavaliers fantôme'' est en ce XIVème siècle, prise très au sérieux.
Cela évoque les chasses fantastiques d' Hellequin et de sa mesnie ( maisonnée, famille …).
En Limousin, on parle de ''Chasso galero''. Roger de Laron, connaît bien ces ''chasses'', comme tous ceux de son époque : lettrés ou simplement auditeur aux veillées, il connaît bien ce que l'on raconte sur cette troupe de démons conduite par Hellequin... Fauvel, Gautier Map (De nugis curialum) en particulier, en portent témoignage …

A l'origine d'Hellequin, on trouve Herla, le "roi très ancien des Bretons". Le roi du peuple des morts s'invite aux noces de Herla et lui propose en retour de se rendre aux siennes l'année suivante. Aux termes du pacte ainsi conclu, Herla et ses guerriers rejoignent le monde des ténèbres un an plus tard. Cette troupe pourra revenir parmi les vivants, mais à condition de ne jamais descendre de cheval. Elle est ainsi condamnée à une errance éternelle. Simple armée de fantômes dans un premier temps, les légendes feront plus de cette mesnie d'Herla une troupe de chasseurs maudits. Ce thème devient ainsi une déclinaison du cycle des chasses  fantastiques que l'on rencontre un peu partout dans nos régions...

 

Appliqué à la légende d'Hellequin, sa 'mesnie' désigne la troupe d'esprits fantastiques qu'il commande : des démons, ou plutôt des incarnations de défunts, montés sur des chevaux rapides, accompagnés de chiens hurlants, qui chevauchent à travers les airs pendant les nuits d'orage en punition de leur péchés.

Voilà ce qu'écrit Orderic Vital, moine historien des XIe et XIIe siècles :
"Certain jour en en l'an de grâce mil nonante et unième, Gauchelin de Normandie, prêtre pieux et dévot, vit fantassins et cavaliers défiler par la route. Grande armée c'était, multitude innombrable et moisit en désordre, portant accoutrements noirs et pennons barrés de sable. Y avait croque-morts ayant chargé cercueils sur leurs épaules. Y avait des Ethiopiens. Y avait des nains hauts de sept empans, le chef gros comme muid ou barricel. Y avait routiers et malandrins. Y avait moines et clercs, voire juges et abbés et évêques. Y avait chevaliers en bel arroi, y avait dames chevauchant haquenées. Et soufflait un vent fort et roide, lequel vent soufflant ès-cottes, robes et manteaux, de leurs sièges arrachait les nobles dames, les soulevait la hauteur d'une franche coudée, puis cheoir les laissait en leur selle, laquelle hérissaient de longs cirais au feu rougis. Et voyant icelle foule passer, Gauchelin le prêtre s'émerveilla fort et s'écria – Haï ! ce sont les gens à Herlequin!"
Seulement à l'époque christianisée de Roger de Laron, l'expression de Mesnie Hellequin, ou de Chasso Galero a pris la signification de famille diabolique. Ainsi, c'est le Diable, qui conduit l'assemblée de cavaliers rencontrée par le seigneur... !
A partir de ce moment, Roger de Laron, va petit à petit se soustraire des yeux de la compagnie de hommes de son temps... 
Et pourtant, Roger de Laron, va trouver une épouse ; c'est une histoire assez incroyable, et représentative des croyances de cette époque …

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Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 4/.-

Publié le par Perceval

Je rappelle, ce que j'avais déjà développé, pour raconter 'la légende' du retour du trésor des Templiers en Limousin … En effet, à Saint-Jean d'Acre, un personnage, entre dans la vie de Roger de Laron : il s'agit de Hugues de Clairavaux (1274- 1356), chevalier du Temple, puis de l'hôpital, commandeur de Paulhac. Je vous renvoie ici, pour le développement.

Le 13 octobre 1307, donc, Roger de Laron est arrêté, sans doute au petit jour, avec tous les membres de l’Ordre présents dans la commanderie. Ils furent emmenés sans ménagement à Limoges, semble-t-il,  par la milice du Sénéchal du Limousin et entendus par Renaud de la Porte, évêque de Limoges.
Roger de Laron, est finalement relâché, fin 1312... Il abjure son apostasie et ses erreurs... Puis, il reçoit l'absolution et est admis à la communion … Il est donc libre...
 
Une partie non négligeable de ce trésor, est récupéré directement par Roger de Laron, qui enfermé dans son château, tente ensuite de se faire oublier …


L'historique de la lignée et des terres de 'Laron', étant précisée, au mieux que je puisse. Nous pouvons à présent pénétrer dans l'esprit des lieux, qui n'ont d'autre histoire que celles des légendes et des traditions populaires. Ils sont transmis de bouche à oreille, avant d'avoir été, pour certaines, transcrites.
Par définition, la légende tient de faits réels ; une histoire est racontée puis est transmise par oral d'où les modifications. On peut la définir comme un récit qui mêle le vrai et le faux...

Si la légende rencontre l'histoire, nous pouvons encore aujourd'hui la voir, la toucher... L'avoir là, devant nous... ! Il suffit de vous promener sur une colline que l'on aperçoit du bourg de Saint-Julien le-Petit, de l'autre côté de la Maulde qui coule dans le vallon.

 

"Le seigneur du château de Rochein avant de partir pour la seconde croisade, confia sa femme Geneviève et son fils Manuelou à son régisseur Félon. Au bout de la première année, pensant que son maître ne reviendrait pas il prit sa place, Geneviève se refusa à lui et préférât s'enfuir avec son garçon. Dans les bois la mère et son fils se nourrissent de racines mais l'enfant dépérit... Un soir une biche accompagnée de son faon s'approche d'eux en boitant, une épine piquée dans une patte. Geneviève lui retire délicatement, la bête se couche alors à ses pieds et permet à Manuelou de la téter. 

Sept ans plus tard le Seigneur revenu de la croisade apprend par le régisseur la disparition tragique de son épouse et de son enfant. Quelques jours plus tard, il chasse dans la forêt et croise une biche qui le conduit vers une grotte où malgré les haillons, il reconnaît sa femme et son fils. Tout le monde revient au château en compagnie de la biche et de ses faons."


Le site de cette légende se nomme "Le Mont Sainte-Geneviève", il existe sur cette colline une source qui ne tarit jamais et dont les eaux ont des pouvoirs de guérison. Un calvaire y a été installé, outre la croix on peut y voir d'un côté Marie et de l'autre Sainte-Geneviève, à leurs pieds une représentation de la biche.

La colline Ste Geneviève et sa fontaine sont toujours un lieu de pèlerinage. Des morceaux de tissus, des fleurs sont disposés autour des statues...
A suivre ...

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Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 3/.-

Publié le par Perceval

Carte XIXe s ... Autour de saint-Julien le Petit

Carte XIXe s ... Autour de saint-Julien le Petit

Après donc, avoir situé dans sa lignée, Roger de Laron... Je m'attache rapidement à la situation géographique du domaine du seigneur de Laron, en ce début du XIVème siècle, alors que l'ordre des Chevaliers du Temple, vient d'être dissous.

 

Je vous invite également à suivre la Route de Roger de Laron, jusqu'à St Julien le Petit: ICI...

 

''Saint-Julien-le-Petit '', est le nom de la paroisse où se trouve le château du Laron, elle appartient au bailliage crée par Philippe IV, qui est qualifié de bailliage (ou prévôté) royal de Laron, mais aussi de Laron et Masléon.
Pour atteindre à Saint-Julien le Petit, ce qui devait être l'emplacement du château, on franchit – aujourd'hui - la rivière au '' Moulin de Larron '' puis on grimpe la colline, motte féodale dans la forêt, qui surplombe le barrage sur la Maulde : l'endroit était connu encore au XIXème siècle sous le nom de « butte de Rochein » ou « château de Rochein » ainsi que le prouve le relevé cadastral de 1835 (Saint-Julien-le-Petit, section dite « d’Artigeas », E1).

Des vestiges d’une tour ronde, de nombreuses pierres éparpillées, des restes de murs recouverts par la mousse, et aussi, côté sud, l'entrée d'un souterrain, attirent l'attention.

 

Le nom de château Rochein n'a jamais été vraiment élucidé. Pour Louis Guibert, qui reste pratiquement l'un des seuls historiens à s'être intéressé à ce site, le toponyme « Rochein » pourrait dériver tout simplement de « Rocher ». A moins qu'il ne fasse référence à la dynastie des seigneurs de Laron où le prénom « Roger » était récurrent.
Des témoignages de riverains du site ont été recueillis au XIXème siècle, révélant des vestiges plus abondants qu'aujourd'hui. La plupart des pierres de construction ont été réemployées, sans doute pour des édifices de la région. Dans quelques vieilles maisons voisines, on peut remarquer des linteaux remarquables. Les ''anciens'' disent connaître l'emplacement du château disparu et en parlent...

Sur cette disparition du château, diverses légendes circulent... On dit que le château de Laron aurait été pris par les Anglais , grâce à la complicité d'une servante, et détruit par eux au cours de la Guerre de Cent Ans... Une notice du Cartulaire d'Aureil ( non précisément datée) parle de la "guerre de Laron": "Quidam miles de Larunt, nomine Willelmus de Gemeu '' (cartulaire d'Aureil, fol.2).
Une autre éventualité a refait surface au cours du XIXème siècle, entretenue par les histoires que se transmettaient ''les anciens'', elle évoque un chevalier Templier qui se serait ici terré ; et rendu fou par la possession d'un fabuleux trésor …
 
Le nom de Saint-Julien-le-Petit viendrait de Juliannus martyrisé à Brioude au IIIème siècle. Antérieurement au Xème siècle la commune se nommait Saint-Julien-près-de-Laron ( ou Larron) , puis fut baptisée de son patronyme actuel en 1135.
Saint-Julien le Petit est dans l'orbite de Saint-Léonard de Noblat...


- Les premières mentions qu'on connaisse d'un ''Léonard'' au cours du VIème siècle, se trouvent dans la chronique d'Adémar de Chabannes écrite vers 1028 et dans la correspondance de l'évêque Fulbert de Chartres mort cette même année. Par l'intermédiaire du chroniqueur, c'est surtout Jourdain de Laron, évêque de Limoges de 1023 à 1051 qui semble être le véritable inventeur du culte de saint Léonard. Jourdain de Laron était en effet précédemment dévôt laïc du chapitre collégial de l'église de Noblat où était conservé la dépouille de Léonard. Devenu évêque au moment où prends corps la légende de l'"apôtre" Martial et qui favorise le sanctuaire de l'abbaye de Saint-Martial, il va naturellement s'attacher à organiser le culte de saint Léonard, lieu dont il était le seigneur laïc. Adémar commence donc par relater que vers 1017, plusieurs saints, dont le saint confesseur limousin Léonard, se signalèrent par d'éclatants miracles.
Parmi, ces grands barons, il ne faut pas oublier les prélats et, en premier lieu, l'évêque qui dispose d'un episopium substanciel. Ce domaine épiscopal sur lequel il "règne" en seigneur ne le distingue pas des autres potentats. Il y possède des châteaux qu'il confie à des chevaliers vassaux...


Dès le XIème siècle, les évêques sont maîtres de la Cité, l'ancien chef-lieu de la civitas du Limousin, fortifiée depuis le IVème siècle. Ils contrôlent aussi les domaines constitués autour de Saint-Junien, d'Eymoutiers, de Chateauneuf, de Laurière, de Razès, de Nieul et de Noblat, il se font reconnaître suzerains des castra d'Alassac, de Donzenac et de Voutezac et, vers 1210 seulement de Malmort.

A Noblat, quoique seigneur éminent du castrum puisque ses partiaires lui devaient hommage, l'évêque n'était que médiocrement le maître : il devait partager avec trois autres co-seigneurs la jouissance de la tour-maîtresse à raison d'un trimestre chacun.

Au cours du XIIIe siècle, les rois de France donneront des privilèges aux habitants de la cité ; c’est ainsi qu’ils élisent, tous les ans, huit consuls.

Raynaud de la Porte,  ancien évêque de Limoges
Raynaud de la Porte, ancien évêque de Limoges


Les terres du seigneur de Laron, font partie de des terres relevant du temporel de l'évêque de Limoges entre la Haute-Marche et les vicomtés de Limoges et de Bridiers (Bénévent et le Grand-Bourg de Salagnac dans la Creuse actuelle) et d’autres relevant directement du Poitou (Peyrat-le Château, Haute-Vienne) et Bourganeuf (Creuse).
Signalons que c'est à l'époque de notre Roger de Laron, que vécut Raynaud de la Porte (1260-1325), évêque de Limoges. Raymond fut un des huit juges au procès des templiers. On peut voir son tombeau dans la cathédrale de Limoges.

Raynaud de la Porte,  ancien évêque de Limoges. C'est le plus ancien tombeau de la cathédrale de Limoges, datant du premier tiers du XIVe siècle. Nommé cardinal en 1320, il mourut à Avignon en 1325.

Au XIII et XIVe siècles, en Limousin, 6 grandes villes sont prépondérantes  : Felletin, Saint-Léonard-de-Noblat, Tulle, Brive-la-Gaillarde et surtout Limoges-Cité et Limoges-Château. Les ensembles Brive-Tulle et Limoges-Saint-Léonard forment deux pôles principaux.

-- Je rappelle enfin :
Jean de Bretagne devient vicomte de Limoges, en 1301. En 1308, les provinces d'Aquitaine retombent dans les mains des Plantagenêts, le prince de Galles ayant épousé Isabelle, la fille de Philippe le Bel (1285-1314).
En 1309, les papes, à la demande de Philippe le bel, s'installent à Avignon jusqu'en 1376.

En 1314 : Jacques de Molay, grand-maître des Templiers est condamné à brûler vif. Les Templiers avaient été arrêtés, dans tout le royaume de France, le 13 octobre 1307 par le roi Philippe IV le Bel.

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Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 2/.-

Publié le par Perceval

-Suite de l'histoire de la lignée '' de Laron ''
 
Je reviens à la fille unique de Gui de Lastours dit «Le Noir» ( fils de Gouffier)  : Aolaarz de Lastours ( dame de Lastours, Terrasson, Pompadour et Hautefort ) ; elle épousa Aimar Comtour de Laron, fils de Roger de Laron, ( connu pour avoir été le témoin en 997 d’une charte de Boson II, comte de La Marche et de Périgord )

On connait Adhémar ( ou Aimar) comptor de Laron, en ce qu'il était proche parent de Jourdain de Laron, évêque de Limoges mort fin 1051,et petit-fils de Adhémar de Laron et de Rocile sa femme. Adhémar était présent en 996 avec ses parents et son oncle Vivien à la donation faite à l'abbaye d'Uzerche. Le 15 juillet 1028, il était avec sa belle-famille à la consécration de St-Pardoux. Il fit des donations en 1040 et 1052. Après son veuvage, (Aolaarz était de faible santé, elle mourut le 2 des ides de juillet 1035 et fut inhumée auprès de sa mère), il se remaria avec Damoiselle Flamenc soeur d'Ithier du Chalard, évêque de Limoges et fille d'Adhémar Flamenc prince du Chalard. Il mourut avant 1063.

Alooarz De Laron
(née De Lastours)
Adhémar et Aolaarz eurent un fils : Gui ( dit de Lastours) de Laron 
 
Mais, et c'est ce qui intéresse notre histoire, la famille de Lastours ''s'éteint '' avec Aolaarz de Lastours qui épouse Adhémar de Laron. Pourtant, leur fils Guy, issu pourtant par son père de la plus haute aristocratie mais surtout héritier des biens de sa mère, « fut substitué de facto aux nom et armes de la 1ère maison de Lastours et ne porta jamais le nom de Laron » ( chronique de Geoffroy de Vigeois)...
Le nom de Lastours, fut lui-même abandonné pour celui de Hautefort...

- En 1180, Guillaume de Gimel est qualifié de Chevalier de Laron, c'est sans doute pour cela d'après les mêmes archives qu'Auriat appartint ensuite à une branche de la puissante famille des seigneurs de Laron.

- 1201 : Donation par Roger de Laron, consistant en divers Mas situés près de Grosmont et de Melcam. Description du sceau de Roger de Laron appliqué au bas de cet acte : une tour ajourée dans le haut de deux fenêtres au-dessus d’un mur crénelé.

- 1266 : Donation par Roger de Laron et Ahelis, sa femme, soeur de Gaucelin de Châteauneuf, d’une rente de vingt sous aux moines de l’Artige à prendre dans la manse de Cheyre. (Dom Estiennot frag. hist. aquit. t. II, p. 208).

L'Eglise d'Arnac-Pompadour est consacrée par l’évêque Jourdain de Laron, en 1028, statue de St-Martial.

Les seigneurs de Laron ont fait dans tous les temps de nombreuses fondations religieuses ( dont l'abbaye de Dalon...) , et plusieurs d'entre eux sont allés combattre les infidèles en Terre-Sainte.

La famille de Laron a joué un rôle important en Limousin dans le haut-Moyen-âge, et a fourni deux évêques de Limoges, Jourdain ( 1023-1051) et Gui (1073-1086).

* Si le nom de Laron, continue d'être porté, le château d'origine et les terres qui s'y attachent, ne sont plus cités. Aussi, j'imagine la situation suivante : Guy de Lastours, remet à Adhémar, son demi-frère et ''bâtard'', la propriété du Château de Laron. Adhémar de Laron, maintient ainsi en toute discrétion la lignée... Jusqu'à Roger, seigneur de Laron, né en 1272, en ce château limousin …

 
Lignée, qui finalement va disparaître – obscurément – dans les circonstances que je vais tenter de relater. Je le fais, sans aucune source historique, mais avec la complicité des légendes locales...

Même si après 'notre' Roger de Laron, certains n'hésitèrent pas à marquer leur appartenance à cette lignée, en affichant ce nom.... par exemple, et ce n'est pas sans intérêt...
Plusieurs autres branches de l'illustre maison des Laron ont subsisté longtemps en Limousin, et jusque au 15e siècle. Par exemple : Jeanne de Laron, fille de Pierre, et d'Isabeau des Molins ou de Moulins, sœur de Jean et de Nicolas de Laron, fut mariée, en 1405, à Jean Adémar de Lostanges, damoiseau, co-seigneur de Loslanges et de Beynac, en Limousin, dont descendent les seigneurs de Sainte-Alvère, en Périgord.
 

- En 1446, Jehan Cottet ( ou Collet), seigneur de Laron, paroisse de Saint Julien le Petit, et des Biards, paroisse de Saint Yrieix, devient commandeur des Templiers de Paulhac. 
Eglise de Sauvagnac (87)

A Sauvagnac, il fait ouvrir deux chapelles proches du portail et met ses armes au-dessus des deux petites portes: deux lions rampants et le chef de Malte, de gueules à la croix d’argent. Il fait don à la chapelle de la statue à laquelle les populations d’alentour ont voué un culte traditionnel, en particulier les futures mamans et  les familles dont un membre est en danger... Pendant des siècles, Sauvagnac fut un lieu de pèlerinage très fréquenté. Pour ce qui est de la Commanderie des Templiers de Paulhac : à la suppression de cet Ordre par Philippe le Bel en 1312, le bien revient aux chevaliers de St Jean de Jérusalem. Ils y installeront une maladrerie.

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Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 1/.-

Publié le par Perceval

Avant d'arriver aux histoires édifiantes et légendaires qui entourent le personnage de Roger de Laron ; je rappelle que nous l'avions rencontré lors de notre périple en Creuse : ici : Sur les traces du trésor des Templiers, en Limousin. -1/... ( en 5 articles ...)
Et, je vais d'abord vous refaire l'histoire de cette prestigieuse lignée, en 3 ou 4 articles ….-
 

Les Laron font partie de ces lignées très anciennes. Ces familles, tenant un château éponyme majeur, essaiment parfois en plaçant un cadet dans un site secondaire, il faut attendre la seconde moitié du XIIe siècle pour qu’un lignage particulier n’y émerge et s’en titre. Dans les actes d’hommage de la première moitié du XIe s., les seigneurs limousins ne se titrent pas, se contentant de préciser le nom du château qu’ils reconnaissent tenir en fief. Pourtant, tous ces lignages sont maîtres de leur château parfois depuis plus de deux siècles.

En Limousin, dès le XIIe siècle, de grandes familles baronniales qui tiennent de nombreux biens, en partie non soumises aux droits seigneuriaux, figurent parmi les tout premiers témoins des familles vicomtales, mais ne portent pas de titre. On les appelle souvent "princeps de tel château", et on cite : les Lastours, les Chabanais, les Laron, les Malmort …

De manière étrange, alors qu’ils constituent l’une des toutes premières familles non titrée de la région, les Laron déclinent rapidement entre le milieu du XIIe et le milieu du XIIIe siècle, perdent même leur château éponyme et finissent par disparaître après 1350... dit-on. Car enfin, maints documents notariaux continuent de citer en Limousin des 'de Laron'...

 

Mon personnage, Roger, seigneur de Laron - fils de Roger de Laron et d'Ahelis sa femme, soeur de Gaucelin de Châteauneuf... - aurait 35 ans en 1307, il serait né vers 1272 et mort très vieux; peut-être vers 1342 à 70 ans... Il fut chevalier ou servent templier.

 

Ce Roger, est attaché à la lignée des ''de Laron '' dont voici un témoignage:
« Roger de Laron ( le père ), chevalier, s.d'Ajain, en 1266, épousa Athelis, fille de Gaucelin de Châteauneuf et consentit à ce que le comte de la Marche établit, sur ses terres de Rimondeix et de Saint-Arcy, une commune france, avec les usages de Saint-Pierre le Moutier, dont ils partageaient les revenus. » Extrait du Grand dictionnaire de la Haute Marche: Historique, généalogique et biographique - Par Ambroise Tardieu - 1894
 

Je reviens en arrière, du plus loin que j'ai pu trouver :

- Adhémar de Laron; né env. 935, décédé 993. Marié avec Roscille ??; née env. 940, décédée 996.

- Roger de Laron; né env. 990, Seigneur de Laron au confins du Haut-Limousin et de la Marche, au nord-est d'Eymoutiers.
- Pierre 1er de Pierre Buffière; né après 980, décédé après 1052. Marié env. 1010, avec Pétronille de Laron; née env. 985, décédée après 1036.

- Roger de Laron est mentionné dans une charte de l'abbaye d'Uzerche, de l'année 1003. ( Cartul. de ce monast. fol. 99. Il eut pour fils , Aimar, comtor de Laron, marié, avec Aolaarz ( ou Aolaaz ou Aloarz) de Lastours (1000-1035) , fille et héritière de Gui. seigneur de Lastours (+1030, à l'âge de 50ans).

Blason de Alooarz De Laron  (née De Lastours)
 
 
- Aimar Comtour ou Adhémar de Laron; né env. 1020, décédé 1063. Marié avec Aloarz ou Alaïdis de Lastours; née env. 1030.
- Leur enfant est Guy (de Lastours) de Laron ( 1023-1073)
marié avec Agnès de Chambon ( fille de Amélius de Chambon, prince de Combrailles (1020 - 1092) )
enfants : Geraud de Lastours (1085-1116)  ; et
Bertrand de Born

Agnès de Lastours (1105- ; mariée avec Ytier de Born) qui est la mère du troubadour Bertrand 'le troubadour' de Born … ! ( quand même …!)

Golfier 'le Grand' de Lastours ( d'Hautefort) (1080 +1135) ; marié avec Agnes d'Aubusson ; enfants Raymonde de Lastours et Olivier de Lastours...

- Gérald de Laron; né env. 1050. Marié avec Pétronille ??; née env. 1055.
- Gaucelin III de Pierre Buffière; né env. 1090, décédé après 1122. Marié env. 1110, avec une dame ?? de Laron; née env. 1085.

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LA FONTAINE MAGIQUE DE BARENTON, OU, LAUDINE ET YVAIN.

Publié le par Perceval

Dans son roman Le Chevalier au Lion, Chrétien de Troyes met en scène une fontaine sans nom, que les critiques et les historiens s’accordent pour identifier à la fontaine de Barenton dépeinte dans le Roman de Rou de Wace. Chrétien utilise la magie de la fontaine qui déclenche la pluie lorsque l’on verse de son eau sur le perron.

L’histoire d’Yvain, le héros du Chevalier au Lion, est ici sommairement racontée à travers le rôle que joue la fontaine.

Cette fontaine maléfique se trouve en forêt de Brocéliande, domaine dont la châtelaine est Laudine et dont Lunete est la fidèle suivante et la conseillère. Son mari, Esclados le Roux est un terrible chevalier qui surgit dès que quelqu’un verse l’eau qui met en péril la forêt et ses habitants.

Le roi Arthur réunit sa cour pour des festivités à Carduel, au pays de Galles. Calogrenant, un des  chevaliers, fait le récit d’un revers qui lui est arrivé six ans auparavant à une fontaine dans la forêt de Brocéliande. Armé de pied en cap, il part chercher l’aventure :

Je trouvai un chemin à ma droite
au milieu d’une forêt épaisse.
C’était une voie très pénible,
pleine de ronces et d’épines.
Non sans douleur, ni sans peine,
je suivis ce chemin et ce sentier.
Pendant presque toute la journée
je chevauchais de la sorte ;
puis je finis par sortir de la forêt :
c’était en Brocéliande. 

Vers 180-189 — Chrétien de Troyes (1176-1181).

La Fontaine de Barenton en Brocéliande

Au détour d’un chemin, un rustre indique à Calogrenant une fontaine dont il ne reviendra pas sans quelque difficulté ni avant de lui avoir payé son tribut. (v. 371) Le rustre décrit à sa manière la fontaine qui bout, plus froide que du marbre, l’ombrage de l’arbre auquel est attaché un bassin de fer, le perron sans pareil, la chapelle, petite mais très belle. Si tu veux prendre de l’eau dans le bassin et la répandre sur le perron (v. 393-394), dit-il : tu verras alors se déchaîner une telle tempête (v. 395) que les arbres de la forêt seront mis en pièces et que toutes les bêtes, y compris les oiseaux, la quitteront. Enfin, il met en garde Calogrenant d’arriver à sortir vivant d’une telle épreuve, chance qu’aucun chevalier qui y soit allé, n’a connue.

Suivant le chemin indiqué par le rustre, Calogrenant découvre le pin, le plus beau de la terre, un perron d’émeraude, un bassin d’or… La vision qu’il en a est donc bien différente de celle du rustre. Ses yeux de chevalier ne voient pas un lieu d’épouvante, mais un lieu enchanteur qui l’émerveille :

Je vis pendu à l’arbre le bassin,
de l’or le plus fin qui ait jamais encore
été mis en vente sur quelque foire que ce soit.
Croyez-moi la fontaine 
bouillait comme de l’eau chaude.
Le perron était fait d’une seule émeraude
percée comme un tonneau,
et dessous il y avait quatre rubis,
plus flamboyants et plus vermeils
que le soleil au matin 
quand il paraît à l’orient.
Je vous assure que jamais, sciemment,
je ne vous mentirai d’un seul mot.


J’eus alors envie de voir la merveille
de la tempête et de l’orage,
ce dont je ne me tiens guère pour sage,
car je me serais bien volontiers repris,
si je l’avais pu, aussitôt que
j’eus arrosé la pierre creuse
avec l’eau du bassin.
Sans doute en versai-je trop, je le crains,
car alors je vis le ciel si perturbé
Que, de plus de quatorze points,
les éclairs me frappaient les yeux ;
et les nuages jetaient, pêle-mêle,
de la neige, de la pluie et de la grêle.
Il faisait un temps si mauvais et si violent
que je croyais bien que j’allais mourir
à cause de la foudre qui tombait autour de moi
et des arbres qui se brisaient. 

Vers 417-446 — Chrétien de Troyes (1176-1181).

Yvain à la fontaine de Barenton ( Tableau de l’église de Tréhorenteuc)

Brusquement tout s’arrête : c’est le calme absolu, laissant place au chant des d’oiseaux rassemblés sur le pin. Puis, dans un fracas de galop, surgit un chevalier en armure, Esclados le Roux, le seigneur du lieu qui fonce sur lui et le met en garde :

car vous m’avez chassé de ma maison
avec la foudre et la pluie.
[…] 
car vous m’avez livré un tel assaut
dans mon bois et dans mon château,
que rien n’eût pu me venir en aide,
hommes, armes, ou remparts.
Personne n’a été ici en sécurité,
dans quelque forteresse qui ait pu y exister,
qu’elle fût de pierre dure ou de bois.

Vers 502 et 506-512

Le combat engagé est violent et bref, laissant Calogrenant aplati au sol, humilié et vaincu. Esclados laisse cependant le chevalier s’en retourner à pied, couvert de honte.

Yvain, un des chevaliers d’Arthur est le cousin de Calogrenant. Le récit terminé, il ne peut laisser cette humiliation impunie et décide de se rendre à la fontaine, seul, à l’insu de tous, pour se venger de l’affront. Parvenu à la fontaine, comme Calogrenant, il asperge le perron afin de provoquer Esclados le Roux. Un terrible et très long combat a lieu entre les deux hommes. A la fin, monseigneur Yvain/fracasse le heaume du chevalier. (v. 860-861). Esclados blessé à mort, s’enfuit à toute bride jusqu’à son château, poursuivi par Yvain. Tous deux franchissent le pont-levis mais Yvain reste prisonnier entre deux herses. Lunete, la servante, assiste à la scène et décide de le secourir. Esclados meurt, laissant Laudine, son épouse, dans un profond chagrin. Lunete donne à Yvain un anneau qui le rend invisible. Il échappe aux barons qui cherchent l’intrus pour le mettre à mort.

Yvain découvre alors Laudine. Il délire sur sa beauté et en tombe amoureux. Lunete, La demoiselle, qui était rusée comme une Bretonne, (v. 1580) présente Yvain à Laudine et persuade la veuve de lui faire appel pour défendre la fontaine et son domaine. Alors qu’ils se parlent d’amour, elle ignore qu’il s’agit du meurtrier de son mari. Suivent les noces avec la bénédiction des barons. A son tour, Yvain devient le défenseur de la fontaine.

A la cour d’Arthur, personne ne sait où se trouve Yvain. Le roi qui avait entendu Calogrenant vanter la merveille de la fontaine décide de s’y rendre avec toute sa suite,le roi vint voir la merveille/de la fontaine et du perron (v. 2174-2175). Arrivé sur les lieux, Arthur verse un plein bassin d’eau sur le perron ce qui déclenche les foudres du ciel. Aussitôt, surgit le chevalier en armes. Aucun ne reconnaît Yvain sous son armure ; lui seul sait à qui il a à faire…

L’aventure manque à Yvain. Alors Laudine lui accorde d’aller courir les tournois avec ses anciens compagnons à condition qu’il s’engage à revenir au bout d’un an. Passé ce délai, elle considérera qu’il aura manqué à cet engagement. Yvain oubliera de tenir cette promesse faite à sa belle…

Répudié par Laudine, Yvain s’enfonce dans la forêt. Pris de folie, il vit un temps sous la protection d’un ermite. Sa rencontre avec trois demoiselles, dont l’une possède de quoi le guérir, lui permet de retrouver la raison et de reprendre son chemin. En forêt, Yvain prend la défense d’un lion aux prises avec un serpent… Chrétien se sert de cette symbolique du bien contre le mal pour montrer la voie que choisit Yvain. L’animal devient son compagnon dans les épreuves à venir pour défendre le bon droit. Yvain se fait appeler le « chevalier au lion ».

Quinze jours plus tard, le hasard veut qu’ils passent près de la fontaine. Yvain ressent une vive douleur d’avoir laissé passer l’année. Il se proclame mille fois malheureux et misérable. Alors qu’il s’en prend à lui-même, une voix féminine qui se lamente se fait entendre à l’intérieur de la chapelle proche de la fontaine ; Yvain ne le sait pas, mais Lunete y est retenue prisonnière…

D’autres épreuves attendent Yvain. En échange du mal qu’il a causé à Laudine, il cherche à faire le bien en luttant contre les mauvaises coutumes, en réglant des litiges et en réparant des injustices. C’est, croit-il, le prix qu’il doit payer pour se racheter. Yvain prend conscience qu’il ne peut continuer à vivre sans l’amour de Laudine. Il lui faut la revoir pour faire cesser sa souffrance. Encore faut-il qu’elle accepte de le rencontrer :

Voici ce qu’il envisage : il partira
de la cour tout seul et ira
guerroyer sa fontaine.
Là il fera tant gronder la foudre,
déchaîner les vents, et tomber la pluie
que, par force et par nécessité,
elle sera obligée de faire la paix avec lui
ou, sinon, il ne cessera jamais
de provoquer la fontaine
et continuera donc a déclencher pluie et vents. 

Vers 6507-6516 — Chrétien de Troyes (1176-1181).

 

Dame de la Fontaine

(Lunete et Yvain (Owain) sont sur ​​la gauche)

En fait, Laudine n’a personne pour défendre son domaine contre un chevalier malveillant qui viendrait verser l’eau sur le perron. Yvain vient guerroyer la fontaine jusqu’à ce que la forêt entière dût s’effondrer dans le gouffre de l’enfer (v. 6529). Très inquiète, Laudine redoute que son château ne s’écroule d’un seul coup (v. 6531)…

De son côté, Lunete intervient auprès de Laudine pour qu’elle prenne à son service un chevalier capable d’assurer sa défense avant qu’il ne soit trop tard. Personne d’autre n’en étant capable, elle parvient non sans mal à décider Laudine à recevoir le « chevalier au lion ». Alors Lunete retrouve Yvain à la fontaine :

C’est que j’ai obtenu de ma dame,
pourvu qu’elle ne veuille pas se parjurer,
qu’elle sera votre femme, exactement comme elle l’était autrefois,
et vous son mari.Vers 6674 à 6677

Sources: Fontaine de Barenton 

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