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A l'origine ... Le Don.

Publié le par Perceval

Un « fétu de paille », n’est ce pas ainsi que nous apparaît toute Somme, toutes les encycliques, les thèses… Quand finalement, nous nous posons toujours la même question… question

La question essentielle : Je suis et je pense, mais pourquoi faire ?

Qui est cette … Cette... ?  Présence ? Allez, disons : Dieu !

 

Non pas: dieu existe t-il ? Car ce dieu là, est mort : ces dieux conceptuels : ces idoles philosophiques : horloger, architecte.. Pourquoi Dieu, existerait comme nous ? Pourquoi se soumettrait-il à notre rationalité ?

 

Non, la Question est plus existentielle que cela! L’homme a une raison d’exister, ou,  il n’est que chimère...

Le Dieu, Celui qui est mon horizon, et mon origine ; qui est au plus profond de mon intimité, est tout Autre que moi.

Il est trinitaire, parce qu’il n’est pas un dieu solitaire. Il est trinitaire parce qu’il n’est que ‘ don ‘ ( Amour partagé )

C’est une expérience spirituelle, et ce sont les mots de Zundel :  «  En Dieu, il y a le don du Père au Fils et du Fils au Père dans la respiration de l'Esprit. En Dieu, il y a l'Amour éternellement communiqué. Dans l'immanence de l'être de Dieu, il y a l'Autre. Je est un Autre: le Père, un regard vers le Fils; le Fils, un regard vers le Père; le Saint-Esprit, un regard vers le Père et le Fils. »

 

Jésus, Le divin incarné, est la finalité de notre humanité.

 « Il est unité, union. Il n’est pas solitude, mais « société ». Dieu n’est pas seulement l’Un mais l’Un et l’Autre, et l’Unité des deux. C’est pourquoi tout ce qu’il fait exister est pluriel…

Dieu est don de soi (Père), accueil de soi (Fils), vie, mouvement et fécondité (Esprit)." Père Doumergue sj ‘croire Aujourd’hui’.

 

Le don, pourrait-être bien l’explication de notre ‘ existence ‘.

JL Marion philosophe, écrit « absolument rien n’est, n’advient, ne nous apparaît ou ne nous affecte, qui ne s’accomplisse d’abord, toujours et obligatoirement sur le mode de la donation »

Quand je lis, chez ce philosophe que la « donation produit le donné, s’inscrit en lui, mais ne subsiste pas en elle-même, elle «ne se montre ni ne se fait voir» : c’est pourquoi elle est un vrai don, échappant à la logique de l’échange. Une telle donation est-elle «le propre de Dieu» ? » Il me semble que s’éclaire ma question existentielle, autrement que strictement religieuse, et encore moins dogmatique …

fils prodigue iconeLe Don. L’Œuvre d’art, qui dépasse «ce que les organes de la perception peuvent recevoir et traiter, provoquant l’éblouissement visuel ou sonore». La «Chair», qui excède toute relation. Le Visage d’autrui… Tout ces mystère d’être, participent à la vision d’une transcendance …

 

Dieu se donne , mais on ne le prend pas !

Définir Dieu, autre qu’au travers le mystère d’une personne ( Jésus …), c’est s’imaginer le saisir… Et alors, on ne saisit au mieux que sa propre pensée ( ce que je suis en train de faire. Aussi, ce que j’écris, n’est que verbiage, poésie, ou prière …). Capter Dieu pour son désir, c’est poser une idole !

 

Ainsi, les deux fils du père prodigue. Chacun veut disposer du ‘ don ‘ pour lui-même… Le Père, à tout prix désire restaurer le lien ( gratuit) et tente par deux fois, à chacun, de se faire comprendre : «  on ne peut gagner que si l’on reste dans la communauté de don »

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Attention : dérives sectaires… !

Publié le par Perceval

Aujourd’hui, notre raison dualiste, nous entraine parfois vers des excès de tout sens… Ainsi, la mésaventure (voir 1) qui touche l’association « Terre du Ciel », association qui organise des stages très divers, reliés à la spiritualité chrétienne ou orientale …

J’y ai moi-même suivi deux stages, et je n’ai rien vécu qui puisse faire penser qu'il s'agit d'une secte…

 

J’ai également vécu plusieurs retraites dans des Foyers de charité ; quelques séjours au «  Verbe de Vie », et là mes soupçons seraient plus réels, sans toutefois que j’aille me plaindre de quoi que ce soit… Cependant, je tiens à revenir sur cette approche qui fait qu’aujourd’hui, nous sommes confrontés régulièrement à des doutes sur la manipulation mentale de tel ou tel groupe… secte2Cette suspicion n’exclut aucune église, qu’elle soit chrétienne ou orientale … ! Alors, parlons-en … !

 

Ci-dessous, je reprends souvent les mots de Pascal Michelena ( Les marchands d'âmes: Enquête au coeur des Béatitudes: ... ) parce que je les reprends à mon compte …

 

Je pense que la plupart d’entre nous avons été séduits dans le renouveau charismatique, par:  "la beauté de la liturgie, la chaleur de la fraternité, la force du témoignage, la ferveur émotionnelle, la séduction de la spiritualité ouvertement mystique. Il y a un désir de sacralisation par la beauté : la liturgie n’est pas un spectacle mais un effort particulier est fait pour « esthétiser la prière » et cela touche particulièrement les personnes habituées à la « tiédeur » de la vie paroissiale classique. "Verbe de vie 2

L’accueil chaleureux, le témoignage sont des éléments incontournables et légitimes… peut-on le reprocher ? Sauf, s’il s’agit d’une stratégie délibérée, avec un vocabulaire formaté : «  Dieu t’aime.. Tu Le cherches, Jésus sauve, tu peux être guéri. On peut même découvrir à cette occasion quelque blessure….

De plus, à l’occasion de temps particulier, le ‘ grand rassemblement ‘ peut permettre au novice de profiter d’une ‘ expérience ‘ spirituelle et pseudo-mystique… qu’il ne peut revivre que là .. ! la communauté devient nécessaire, il n’est de voie possible que radicale. En dehors de l’Eglise( ou de la communauté ) , point de salut !

 

 

Dans ce cas, l’Eglise ( la communauté ) se bat contre l’esprit du monde, le diable et nos passions …. Le monde extérieur est le lieu de décadence. Un chrétien qui y est seul est un chrétien perdu… Il faut s’unir en communauté, lieu unique où s’exerce l’Amour de Dieu.

 

A ce propos,  également sur : « l’injonction à aimer », les problèmes de l’homme étant obligatoirement liés à un manque d’amour…  Je ne sais pas aimer ; et si ça ne marche pas, c’est de ma faute, je n’en fait pas assez ! Si je souffre, c’est positif : le mal est dans mon cœur, il ne peut pas y avoir d’erreur dans le contenu professé! L’orgueil et la culpabilité, dont nous ne sommes hélas pas exempts, risquent sérieusement de brouiller les pistes… Nous courrons le risque de ne pas être ‘digne ‘ ; et finalement .. de déserter une spiritualité, qui s’est désincarnée, radicalisée en exigeant une adhésion absolue et incontestable …

 

 

(1) Publié dans " la Vie ":

Des accusations que rejettent de nombreuses personnalités. Comme Joshin Luce Bachoux, nonne boudhiste, qui tient une chronique dans Les Essentiels de La Vie et anime La Demeure sans limites, à la fois un temple zen et un lieu de retraite à Saint-Agrève, en Ardèche : « Je connais Terre du ciel depuis au moins une quinzaine d'année, confie-t-elle à La Vie, et je n'ai jamais eu l'ombre d'un soupçon sur des malversations possibles. Je trouve au contraire qu'en France il y a une méfiance un peu exagérée vis-à-vis de tout ce qui touche au développement personnel et à la spiritualité. Il est logique que les pouvoirs publics soient attentifs à des dérives sectaires, mais de là à entretenir une suspicion systématique... ».

Jean-Marie Pelt, naturaliste et fondateur de l'Institut européen d'écologie à Metz, et qui doit animer à la Pentecôte 2010 les Journées mondiales de la spiritualité, à Chardenoux, avoue, lui, « tomber des nues » : « J'y suis allé plusieurs fois et je n'ai rencontré que des gens très bien, témoigne-t-il à La Vie. Les fondateurs de ce lieu sont très ouverts sur toutes les religions et l'écologie. Je ne vois vraiment pas ce qu'on peut leur reprocher. » Christian Delorme, l'ancien curé des Minguettes, prêtre du diocèse de Lyon, ne cache pas non plus son indignation dans un message envoyé sur le site de Terre du ciel : « Je ne sais pas qui a pu commanditer une telle opération militaire contre vous et sur quelles bases, écrit-il. (...) Votre souci de faire se croiser des personnes appartenant à des traditions spirituelles différentes contribue à faire grandir la tolérance et le respect dans notre société. »

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Benoît XVI et la « dictature du conformisme »

Publié le par Perceval

Dernièrement, Benoît XVI a dénoncé « la dictature du conformisme ». pape-benedict-eglise-berlusconiBien sûr, ce type d’annonce ne me laisse pas indifférent… Je reprends la citation, dans son contexte, celui du scandale des prêtres pédophiles :

 

“Je dois dire que nous, les chrétiens, y compris ces derniers temps, nous avons souvent évité le mot pénitence, qui semblait trop dur. Actuellement, sous les attaques du monde qui nous parlent de nos péchés, nous voyons que pouvoir faire pénitence est une grâce et nous voyons combien il est nécessaire de faire pénitence, c’est-à-dire de reconnaître les erreurs de notre vie“.

“La douleur de la pénitence, c’est-à-dire de la purification et de la transformation, est une grâce car elle est un renouvellement, elle est l’œuvre de la miséricorde divine“.

“Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous ne vivons pas sous des dictatures, mais il existe des formes subtiles de dictature."

“le conformisme qui oblige à penser comme tous les autres, à agir comme tous les autres, ainsi que l’agression subtile - ou moins subtile – contre l’Eglise“.

 

Enfer feuEmployer des mots comme : « douleur, pénitence, purification et transformation » me semblent enfin appropriés. Ils pourraient, également, clore un chapitre dans lequel l’Eglise a cru bon d’exceller, celui de la morale ; alors que le XXI siècle a soif de spiritualité… La pédophilie de quelques prêtres, revient tel un boomerang, avec la complaisance des médias et de l’opinion publique ... !

 

Lutter contre le conformisme ambiant, a fait le quotidien de Jésus.

Jésus, est ‘ un signe de contradiction «  ( Lc 2, 34 )… Ce qui fut encore le cas au temps de Saint-Paul. Effectivement, la vie chrétienne appelle à «  résister au prince de ce monde », car comme dit St-Paul, nous ne devons pas conformer notre âme et notre esprit à ce monde …

 

Ensuite, de quoi est faite notre histoire ? Il semblerait que pendant des siècles, la liberté d’expression fut bâillonnée par des États, des institutions, des Églises. En France, durant les périodes les plus sombres de l’Ancien Régime, l’Église et l’État se donnaient la main pour étouffer toute velléité d’expression émancipée des dogmes. Au XVIIe siècle, Descartes se sentit contraint de ne point rendre publique son approbation des idées de Galilée. En plein XVIIIe siècle, le chevalier de La Barre fut exécuté pour crime d’impiété : il n’avait pas salué le passage d’une procession. Les totalitarismes du XXe siècle - fascismes, nazisme, communismes - ont poussé la guerre contre la liberté d’expression jusqu’à un point encore jamais atteint.Separation Eglise etat

 

Aujourd’hui, alors que la République a du imposer à l’Eglise-institution, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, qu’elle ne conteste plus, au contraire … Où, se situe l’anticonformisme ?

A mon avis, il est là où la pratique de la liberté d’expression dérange. Et, je lisais dernièrement cette formule : « La liberté de déranger , suppose la capacité de se laisser déranger » Etre tolérant, c’est accueillir et accepter de se laisser déranger…  De plus, le conflit des idées, est le socle de la démocratie.

sthypolite2rameauxPlus lexicalement, Le conformisme est le fait de se plier a un mouvement, a un mode de vie générale qui fait tourner la société, ou un groupe ( la famille par exemple ) … L’espace public s’étant libéré des tutelles religieuses, le christianisme a perdu son pouvoir d’imposition sur les individus, son pouvoir politique (par la sécularisation  ). Nous passons heureusement d’un catholicisme par conformité sociale à un christianisme par choix.

Le défi actuel est de faire la place aux groupes « convictionnels », dans l’espace public

A mon avis, la laïcité ne devrait pas faire le choix de supprimer « le religieux », de l’espace public ( ce n’est pas viable …). Cet ancrage religieux est précieux pour l’intérêt même de la ‘ chose publique ‘.

 

« La fin du christianisme comme pouvoir, c’est une formidable possibilité de réinvention d’un christianisme libéré du cléricalisme. En s’appuyant sur tout ce que le christianisme offre comme structuration symbolique et identitaire pour l’individu, comme capacité de décentrement par rapport à l’esprit du temps, comme dimension éthique d’engagement solidaire, on pourrait redécouvrir son potentiel libérateur dans une ultramodernité qui tend à sacraliser le présent …

C’est en particulier le cas du politique et du religieux et des rapports qu’ils entretiennent comme Marcel Gauchet l’a très bien analysé. Si, comme il le précise dans un récent article , « la croyance religieuse est en train de cesser d’être politique » et « la croyance politique est en train de cesser d’être religieuse », c’est bien dans un nouvel âge de la politique comme du religieux que nous sommes entrés. » ( Voir le Projet du CERAS )

 

Avec Benoît XVI, je revendique cette possibilité « d’anticonformisme », et à commencer dans l’Eglise, pour qu’ensuite notre présence dans la société soit encore plus légitime … !

 

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L'humilité de Dieu .... et des religions!

Publié le par Perceval

Il est de bon ton, même chez les cathos, aujourd’hui de se référer à la ‘ faiblesse ‘ plus qu’à la ‘ force ‘ ; et j’espère participer moi-même à cette prise de conscience ; déjà de part le mouvement divin appelé : la ‘kénose’ de Dieu, mais aussi par des valeurs humaines comme la tolérance, l’accueil, l’écoute, le respect ..etc

Aussi, quand on se place dans une telle perspective ; il convient - dans un dialogue interreligieux, ou dans une réflexion sur une ‘ théologie des religions ‘, de rester humble, de continuer à entendre l’expérience religieuse de ‘ l’autre ‘ et de chercher ensemble des liens, des similitudes…

Et je relève, dans leTexte adopté par la 9ème Assemblée du Conseil œcuménique des Eglises en février 2006 à Porte Allegre, Brésil -( COE: Conseil œcuménique des Eglises : auquel ne fait pas partie l’Eglise catholique romaine …! ?) des propositions qui expriment bien cet ‘ Esprit ‘ d’ouverture :

 

Par exemple :

« toutes les religions sont appelées à contribuer àOlympe l’instauration d’une communauté mondiale qui vivrait dans la paix et le respect mutuels. Ce qui est en jeu, c’est la crédibilité des traditions religieuses en tant que forces capables d’apporter justice, paix et guérison à un monde brisé. »

A mon avis, aujourd’hui n’est plus le temps de l’opposition entre les ‘ dieux ‘, ceux qui s’affrontent se détruisent. Il n’y a qu’un Dieu…

 

« C’est pourquoi le mystère de la relation entre Dieu et tout le peuple de Dieu ainsi que les multiples attitudes différentes adoptées face à ce mystère nous invitent à explorer plus en profondeur la réalité d’autres traditions religieuses ainsi que notre propre identité de chrétiens vivant dans un monde religieusement pluriel. »

A mon avis, un véritable dialogue n’est possible qu’à la condition de pouvoir ‘ changer ‘ à l’écoute de l’autre …

 

« Nous ne pouvons concevoir une autre voie de salut que Jésus Christ ; en même temps, nous ne pouvons fixer de limites à la puissance salvatrice de Dieu. » « Reconnaissant la tension entre une telle déclaration et l’affirmation de la présence et de l’action de Dieu dans la vie des personnes appartenant à d’autres traditions religieuses,...: « Nous prenons acte de cette tension, nous n’essayons pas de la résoudre ».

A mon avis, cette reconnaissance est importante… C’est seulement ainsi, dans cette ouverture que j’accueillerai les réponses de l’Esprit …

 

 

« Nous avons la conviction que Dieu, en tant que créateur de toutes choses, est présent et actif dans la pluralité des religions et, de ce fait, nous ne pouvons pas imaginer que l’action salvatrice de Dieu puisse se limiter à un seul continent, à un seul type culturel ou à un seul groupe de personnes. Refuser de prendre au sérieux les multiples et divers témoignages religieux qu’on trouve parmi les nations et les peuples du monde entier, c’est nier le témoignage de la Bible, qui affirme que Dieu est le créateur de toutes choses et le Père de toute l’humanité. »

 

 

« Si les chrétiens ont appris à coexister avec des adeptes d’autres religions, ils ont aussi été transformés par leurs rencontres. Nous avons découvert des aspects inconnus de la présence de Dieu dans le monde, et nous avons retrouvé des éléments de nos propres traditions chrétiennes que nous avions négligés.

« Au travers de la vision que Pierre a eue et de sa rencontre avec Corneille, l’Esprit Saint a modifié la conception qu’il se faisait de lui-même, au point qu’il en est venu à confesser : « Je me rends compte en vérité que Dieu est impartial, et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui » (10,34-35). Dans ce cas, l’« étranger » qu’est Corneille devient un instrument de la transformation de Pierre en même temps que Pierre devient un instrument de la transformation de Corneille et de sa maisonnée

« C’est cette humilité qui nous permet de dire que le salut appartient à Dieu, et à Dieu seul. Nous ne possédons pas le salut : nous y participons. Nous n’offrons pas le salut : nous en témoignons. Ce n’est pas nous qui décidons qui sera sauvé : nous nous en remettons à la providence de Dieu. »

 

A mon avis, au-delà du dialogue, nous sommes au cœur du Credo ,véritablement chrétien … Non ?

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Henri le Saux, moine - au coeur du pluralisme religieux.

Publié le par Perceval

Notre religion, quelle qu’elle soit, devra répondre au défi du ‘ pluralisme religieux ‘.

 

L’avenir ne fera plus de la religion l'élément principal de l’identité d’un peuple. La diversité des religions participera à la construction identitaire des personnes, au point même qu’il est déjà nécessaire de parler de pluralisme au sein même de chaque religion. La Foi, ne se laisse plus enfermer par un système théologique, et dans une institution.

Ce pluralisme religieux n’est plus à redouter, il est là, et le défi du christianisme est de s’y inscrire ou de se ‘ fondamentaliser ‘.. !

Evoquer, une pluralité de « vérités » religieuses, ne signifie en rien d’abandonner la sienne ou de la ' bricoler ' :( le relativisme ).  A chacun, également, de veiller aux dangers historiquement bien connus, comme ceux du ' syncrétisme '...

Et, je vais vite ... La question du ‘ salut ‘ est d’un autre niveau que celui qui nous contraindrait à un quelconque consumérisme…


Sur cette voie, j’apprécie particulièrement, l’approche du « Dialogue interreligieux monastique »:

 

Dernièrement un colloque réunit 40 participants indiens pour moitié, et de tous continents pour les autres. Tous  étaient convaincus de la fécondité de la vie de swami Abhishiktananda (Henri le Saux, moine, mystique, bâtisseur de ponts ) :Le saux abhishiktananda

 

« Parti en Inde pour y apporter le Christ, en vivant la dimension spirituelle et mystique du christianisme, il découvrit très vite qu’il était précédé par Lui au cœur même de l’hindouisme, en des formes inattendues. Son exil volontaire et sa quête, (thèmes développés par Fabrice Blé), ont été pour lui un retour à soi, un exil du déchirement intérieur qui l’a néanmoins taraudé jusqu’à la fin, le poussant d’exil en exil, intérieur et extérieur. Le père Monchanin disait de lui : « Le Saux est allé plus loin que moi ; je suis resté trop grec pour ma part ». Swamiji, (diminutif employé par ses proches), est allé au plus loin dans « l’hospitalité sacrée » qui caractérise la rencontre des religions. Il souhaitait être reçu au cœur de l’hindouisme, qu’il identifiait à la non-dualité (advaïta) et décrivait comme le joyau de l’Inde. Cette voie qui demande un engagement toujours plus radical n’est pas plus exclusive que inclusive. Elle est une visée de l’au-delà des formes et des concepts, où l’unité indistincte de Dieu et du vivant se révèle. Entre doute et dénuement, le Saux s’est avancé profondément dans cette expérience, jusqu'à être déstabilisé dans ses fondements. « J’ai trop goûté à l’advaïta pour pouvoir goûter à la paix « grégorienne » d’un moine chrétien. J’ai trop goûté jadis à cette paix « grégorienne » pour ne pas être angoissé au sein de mon advaïta ». Cette angoisse, qui le poussera à écrire : « …et si dans l’Advaïta c’était moi seul que je trouvais, et non Dieu?» l’accompagnera jusqu’aux dernières années de sa vie, où une éclaircie se manifestera enfin, grâce à la présence de son disciple Marc, grâce aussi aux fruits de son ascèse de dépouillement, dans la foi qui ne l’a jamais quitté, grâce aussi à sa fidélité à la célébration eucharistique jusqu’à son dernier jour. Dans cette dernière, il entendait toutes les résonances  cosmiques dont l’Inde est familière, et célébrait le « passage à l’être », très longuement, avec de grands silences, ponctués de OM, dans une liturgie très dépouillée lorsqu’il célébrait seul ou en présence de rares hôtes. Ses notes sur  l’eucharistie (étudiées par P. Fausto Gianfreda sj) témoignent de son attachement profond à ce sacrement.

Les grands sages qu’il a rencontrés, témoins éminents incarnant la voie de l’Avaïta, ont fasciné le Saux et l’ont attiré, par la seule force de leur rayonnement, et par le témoignage que leur rendaient la multitude de leurs disciples, sans aucune forme de prosélytisme. Ramana Maharshi l’a beaucoup impressionné, au point de lui faire désirer être lui aussi un « Ramana chrétien ». Mais c’est surtout swami Gnanananda qu’il a pu longtemps fréquenter, et qu’il appelait aussi son gourou, qui l’a le plus interpellé en l’invitant à faire le grand saut et aller au delà de toute forme d’appartenance religieuse, saut qu’il n’a jamais complètement réalisé, pour autant que l’on puisse en juger à distance.

« Certains plongent directement du rocher dans la mer profonde ; d’autres descendent lentement de la grève et n’avancent qu’à pas mesurés dans l’eau qui les appelle…Bienheureux sont ils quand la vague survient et les engouffre »! Ses longs séjours en ermite dans les grottes de la montagne sainte d’Arunâchala, puis aux sources du Gange, l’ont marqué durablement. Sa lecture assidue des textes sacrés, les Upanishads, recueil des écrits des grands rishis, maîtres de l’Inde ancienne, a façonnée sa pensée et sa trajectoire spirituelle sur la voie de l’Avaïta, jusqu’à écrire dans son journal : « l’expérience des Upanishads est vraie, je le sais » !

...

Pour lire la suite (et d'autres articles ), cliquez ci-dessous sur le site du DIM

 

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Noli Me Tangere * Marie-Madeleine

Publié le par Perceval

On ne sait que faire de cette femme aimante !Marie madeleine pieta botticelli

Ne serait-elle pas trop attachée au corps ?

Marie de Béthanie, très affective, assise aux pieds de Jésus. La femme au parfum, qui couvre les pieds de Jésus, de baisers, les arrose de larmes, les essuie de ses cheveux…

Et lors de la résurrection : «Ils ont pris mon Seigneur, et je ne sais pas où ils l'ont mis.» «Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et moi je vais le prendre.»… Marie par sa voix, ses larmes, revient au corps, noli me tangere Fra angélicopour le prendre, le toucher… Ne sont-ce pas, les traits de l’amoureuse ?

La femme était venue embaumer Jésus… mais lui s’échappe de la Mort … Il ne s’agit plus aujourd’hui, de retenir Dieu… Vivant, Il échappe aux prises de ce monde.

 

 

 

 



L'amour de Marie-Madeleine

 

Marie Madeleine est le premier témoin apostolique de la Résurrection, à ce titre elle est l’Apôtre des apôtres. Curieusement, ( ? ) Paul, retient que c’est Pierre (1 Co 15,3-6, et Luc ).

 

Plutôt que Zachée ,ou Pierre notre tradition a préféré Marie Madeleine, pour signifier le péché et la repentance… ! madeleine de la tour flamme

La théologie occidentale a, de manière erronée et sans aucune ambiguïté, situé le péché dans le corps humain, et tout particulièrement dans le corps de la femme. 

Au début du XIIe siècle, La légende préfère retenir la pécheresse aux sept démons, qui se rachète plus par sa crainte que par son amour… Ainsi, après la mort du Christ, elle se mortifie… Réforme grégorienne oblige, le sexe est la source de tous les péchés…

La pénitente d'hier est-préférée aujourd’hui en épouse ou compagne (? ) Peut-être , que cette légende est-elle plus proche du regard de notre époque sur la femme… Cela parle plus de nous, que de Jésus … !


Noli me tangere, c’est aussi quelque part, où ? Un spectacle de danse, entre une femme et un joueur de bandonéon…

 

 

Quel rapport avec Marie Madeleine...? De fait, le rapport avec le Tango, c'est Pie X... Il fait venir un frère et une soeur pour une démonstration, ... avant de l'interdire ...

 

Tango Pie X

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L'Église est-elle encore influente ?

Publié le par Perceval

Si peu, à mon avis; bien sûr je parle de l'Eglise -insitution romaine ... Je crois que je ne le regrette pas.

Par contre, je souhaiterais que les catholiques, chacun avec son originalité, le soient.

Je ne regrette pas que cette institution ne soit pas plus influente, en matière de morale, de politique. Je ne regrette, en rien, le temps où l'Eglise représentait un ' pouvoir '. Je trouve salutaire que des chrétiens se fasse entendre sur l'avortement, ou sur la bioéthique ou sur n'importe quelle question de société; mais je souhaiterais que cette voix ne soit pas nécessairement uniforme, en tout cas courageuse et à contre-courant s'il est nécessaire ...


Un article récent paru dans " Témoignage Chrétien " TCme semble bien analyser la situation actuelle de l'Eglise de France...

L'Église est-elle encore influente ?  par Olivier Bobineau

Les chrétiens, et singulièrement les catholiques, pèsent-ils encore sur les consciences ou les politiques publiques ? Intellectuels, religieux et responsables associatifs, croyants ou non, répondent à la question posée par TC. Quatrième intervention : Olivier Bobineau, sociologue, chercheur au CNRS, maître de conférence à l'Institut catholique de Paris et à l'Institut d'études politiques de Paris.

En premier lieu, tentons de définir ce qu’est l’Église catholique en France (et ailleurs). Sociologiquement et quantitativement, il est possible d’analyser les chiffres sur la pratique dominicale, d’apprécier l’administration des sacrements, les ordinations, les paroisses en recomposition, l’économie monastique… Que nous disent ces données ? La réponse tient en un mot : les chiffres sont tous à la baisse sauf… les déficits.

En second lieu, anthropologiquement et historiquement, il est possible de considérer l’Église catholique en France, comme ailleurs, d’une toute autre manière. L’Église comme une conviction spirituelle et une organisation matérielle ; un sentiment en l’invisible et un appareil politique en quête de visibilité ; l’
agapè, la grâce et l’Église catholique romaine centralisatrice ; l’abandon invisible à l’invisible et le contrôle social administré hiérarchisé ; la dépossession par l’altérité et la prétention à la possession du monde par la structure romaine. Bref, la figure de Jean conjointe à celle de Pierre.

Conjonction d’ailleurs unique dans l’histoire qui donne naissance au schisme orthodoxe et à la réforme protestante. Conjonction unique qui développe une échelle de la sainteté et inspire dans le même temps, le droit des États modernes. Conjonction unique du pardon de l’ennemi, de l’abandon (eucharistie), du don (« lavement des pieds » : Jean, 13, 1-15) et de la domination des esprits (inquisition), du contrôle moral (« lavage de cerveaux ») qui résulte historiquement de l’association d’un terreau sémite (l’Église est d’abord une secte juive jusqu’en 70 après Jésus-Christ), réinterprétée par la culture grecque (langue des textes sacrés et influence de la philosophie sur la théologie chrétienne naissante) et déployée par la civilisation latine (le christianisme devient la vraie « 
religio » avec Tertullien, influence du droit romain sur la papauté, juridicisation des valeurs, institutionnalisation politique du religieux depuis Rome).

Une fois définie, quelle est donc son influence actuelle en France ?


La réponse tombe d’elle-même : de plus en plus faible et déclinante tant qu’elle ne fera pas une révolution interne. Pourquoi ? Parce que l’Église se fonde sur une conjonction sentiment–institution que la société moderne a méticuleusement… disjointe.


En effet, comment caractériser la société française ? En un mot : moderne. Ou libérale. Qu’est-ce que le libéralisme ? Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun, dans leur maître ouvrage
Qu’est-ce que la politique ? (2007), considèrent le libéralisme comme séparation des instances, séparation de l’Église et de l’État, séparation de la sphère privée et de la sphère publique. Cette « culture de séparation » (Alain Touraine) repose sur le fondement du libéralisme : la séparation des sentiments et des institutions. Or, cette anthropologie libérale séparatrice est l’exact opposé de la conjonction anthropologique catholique telle que nous l’avons définie.

Par conséquent, l’Église perd de plus en plus d’influence au fil de la modernisation libérale. D’où l’alternative qui lui reste : soit elle s’adapte d’un point de vue organisationnel - mais peut-elle le faire au point de nier ce qui l’a constitué durant près de 2 000 ans ? Soit la modernisation libérale est contrebalancée par un retour de l’identitaire qui fusionne (res)sentiment, institution (communautaire) et revendication laissant ainsi à l’Église catholique des interstices identitaires…


L’Église catholique semble en France s’engager dans cette dernière voie, mais combien de temps cela va-t-il durer ? En effet, la globalisation n’accélère-t-elle pas l’individualisation des croyances et la désinstitutionnalisation des pratiques ? Par ailleurs, à force de confondre identité et identitaire, à force d’imposition des valeurs, que deviennent la posture évangélique (humilité de Jésus-Dieu qui demande à la Samaritaine-paria de lui donner à boire, Jean, 4, 7), les 550 questions (et non les dogmes) du Jésus de l’évangile appelant à la libération par la conversion et les paraboles (et non les bulles) invitant les personnes à l’incarnation de l’amour ?


27 mars 2010

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L'homme intérieur

Publié le par Perceval

« Un homme noble s’en fut en un pays lointain pour s’y gagner un royaume et revenir ensuite ».

roi arthurEvangile selon Saint Luc, chap 19 ; verset 11

 

Je commencerai avec M. Zundel, ( L’Evangile intérieur ) parce qu’il est une ‘ référence ‘ qui fait autorité et parce qu’il dit 'simplement' l’essentiel :

« L’humanité est en péril de mort, parce que tous les problèmes – pédagogiques, économiques, sociaux, politiques – sont posés dans l’abstrait, en l’ignorance systématique de la question qui les éclairerait tous : Qu’est-ce que l’homme ?...

Chacun porte en soi quelque chose d’unique, avec la soif de connaître, de vivre et d’aimer. Chacun à sa manière est une fin : «  Agis, dit Kant, de manière à traiter toujours l’humanité, soit dans ta personne, soit dans celle d’autrui, comme une fin et jamais comme un moyen » ( P20)

….

« Quelque chose de meilleur que nous, vit en nous. Quelqu’un nous accueille au plus intime de l’âme, et c’est une immense douceur de nous perdre en la lumière qu’Il diffuse en nous » ( P27)Turner brise-marine

«  Comment reconnaître François d’assise ou Vincent de Paul, Catherine de Sienne… sans reconnaître Celui qui les remplit, sans tressaillir de joie en présence du Dieu vivant ?( P28)

Dieu est une rencontre que chacun doit faire en soi. Et, en vérité, tout être est croyant qui s’efface devant cet Autre en soi, qui vaut infiniment mieux que soi et qui lui est plus intime que son âme : quelque nom d’ailleurs qu’il donne à la Présence lumineuse qui l’habite.

«  Dieu dit admirablement Louis Massignon, Dieu n’est pas une invention, c’est une découverte. »

 

" Tes sens ne peuvent pas le saisir, mais tu pressens que son Esprit est «le coeur de ton coeur et l’âme de ton âmeþ», disait saint Jean Eudes. Le mystique Maurice Zundel aimait répéter que Dieu est présence.

Cette présence invisible jaillit du contact de la prière et non d’un raisonnement. Pour Zundel, le grand homme est celui qui n’est pas accroché à son moi, mais qui gravite autour d’une Présence et se dépasse dans les autres. Il donnait souvent cette prière en pénitence aux personnes qui venaient se confesser: «Mon Dieu, cachez-moi dans votre lumière, rendez-moi transparent à votre présence et apprenez-moi à être le sourire de votre bonté.» Comment ne pas entendre le cri de ce grand priant qui a compris que Dieu n’existe qu’en se donnant: excalibur 2«Quand comprendrons-nous que Dieu est une présence brûlante au fond de nous-même ? Quand comprendrons nous que Dieu est la Présence la plus actuelle et la plus réelle, la Présence hors de laquelle on ne peut rencontrer personne»? (Bernard de Boissière, France-Marie Chauvelot,Maurice Zundel, Presses de la Renaissance, 2004, p.29). "

 

Je continue en donnant la parole à Bertrand Vergely dans un petit livre qui est un bijou : «  la Foi ou la nostalgie de l’admirable » :


«  Dans la tradition chrétienne, le Christ exprime une double signification. Il est, d’une part, ce personnage historique, dont on nous conte la vie et la mort. Il est également ce que l’on appelle l’homme intérieur.

N’est-ce pas une forme de récupération chrétienne ? Si l’on ramène tout au Christ historique, en exigeant que le monde entier s’identifie à lui, certainement. Si, en revanche, on entend par Christ, le Dieu vivant, l’infini incarné dans l’homme, il en va différemment…

Chaque être humain est capable de découvrir l’infini qui se trouve en lui, pour peu qu’il rentre en lui-même. Alors, il fait l’expérience de découvrir non seulement sa propre personne, mais une personne infinie, incarnant la rencontre entre l’infini et la vie.

La rencontre de l’homme intérieur n’Turner Snowstormest pas un vain mot. Toutes les sagesses ont en parlé…

Selon Maître Eckart, l’œil par lequel je me vois et l’œil de Dieu sont une seule et même chose. En nous approfondissant, nous découvrons Dieu. Non pas que nous soyons Dieu. Celui-ci n’est pas une projection de nous-m êmes. Il est au contraire, librement, face à nous.


.. En faisant croire qu’il fallait devenir moral pour accéder au Christ, la m orale chrétienne a dramatiquement inversé notre rapport à la morale. Comment accéder au Christ sans le  Christ ?...

Ce n’est pas le Christ qui est un effet de la morale, mais la morale qui est l’épanouissement de l’homme intérieur.

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Il est vivant !

Publié le par Perceval

Il est vivant ! C’est un message essentiel pour ma Foi. resurrection mgr jean

Cela signifie, que la relation avec le divin est possible.

Bien sûr, cela était déjà vrai, avant l’annonce historique de la présence du divin dans l’homme ; mais à partir du moment ( c’était, il y a deux mille ans ) où le témoignage direct de Dieu incarné s’inscrit dans une Parole, Cela est manifesté, présent..

La Présence de Dieu, n’est plus dans une Lettre, serait-elle la Thora… Elle est dans l’Esprit !

C’est une véritable libération, c’est une Expérience… Quoiqu’en diront, les scribes, les prêtres et les légistes.

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Albert Rouet: diagnostic d'une institution ...

Publié le par Perceval

A l'occasion de Pâques, Mgr Rouet, Archevêque de Poitiers, livre ses réflexions sur l'actualité et son diagnostic sur l’Eglise, son institution, dans le quotidien " Le Monde ":

 

« Je voudrais d'abord préciser une chose : pour qu'il y ait pédophilie, il faut deux conditions, une perversion profonde et un pouvoir. Cela signifie que tout système clos, idéalisé, sacralisé est un danger. Dès lors qu'une institution, y compris l'Eglise, s'érige en position de droit privé, s'estime en position de force, les dérives financières et sexuelles deviennent possibles. C'est ce que révèle cette crise, et cela nous oblige à revenir à l'Evangile ; la faiblesse du Christ est constitutive de la manière d'être de l'Eglise.

Aujourd'hui, on y constate un certain gel de la parole. Désormais, le moindre questionnement sur l'exégèse ou la morale est jugé blasphématoire. Questionner ne va plus de soi, et c'est dommage. Parallèlement, règne dans l'Eglise un climat de suspicion malsain. L'institution fait face à un centralisme romain, qui s'appuie sur tout un réseau de dénonciations. Certains courants passent leur temps à dénoncer les positions de tel ou tel évêque, à faire des dossiers contre l'un, à garder des fiches contre l'autre. Ces comportements s'intensifient avec Internet.

 

Prenez mon diocèse : il y a soixante-dix ans, il comptait 800 prêtres. Aujourd'hui il en a 200, mais il compte aussi 45 diacres et 10 000 personnes impliquées dans les 320 communautés locales que nous avons créées il y a quinze ans. C'est mieux.

 

L'Eglise doit-elle s'appuyer sur ses clercs ou sur ses baptisés ? Pour ma part, je pense qu'il faut faire confiance aux laïques et arrêter de fonctionner sur la base d'un quadrillage médiéval.

… imaginez que demain je puisse ordonner dix hommes mariés, j'en connais, ce n'est pas ça qui manque. Je ne pourrais pas les payer. Ils devraient donc travailler et ne seraient disponibles que les week-ends pour les sacrements. On reviendrait alors à une image cultuelle du prêtre. Ce serait une fausse modernité.

Par contre, si on change la manière d'exercer le ministère, si son positionnement dans la communauté est autre, alors oui, on peut envisager l'ordination d'hommes mariés. Le prêtre ne doit plus être le patron de sa paroisse ; il doit soutenir les baptisés pour qu'ils deviennent des adultes dans la foi, les former, les empêcher de se replier sur eux-mêmes.

C'est souvent notre manière de parler qui ne fonctionne pas. Il faut descendre de la montagne et descendre dans la plaine, humblement. Pour cela il faut un énorme travail de formation. Car la foi était devenue ce dont on ne parlait pas entre chrétiens.

 

Aujourd'hui, le risque est que les chrétiens se durcissent entre eux, tout simplement parce qu'ils ont l'impression d'être face à un monde d'incompréhension. Mais ce n'est pas en accusant la société de tous les maux qu'on éclaire les gens. … C'est à nous d'apprivoiser le monde et c'est à nous de nous rendre aimables. »


http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/03/l-eglise-est-menacee-de-devenir-une-sous-culture_1328305_3224.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20100403-[zonea]&ens_id=1314763

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