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La rencontre du mythe et de l'histoire des hommes... -3/4-

Publié le par Perceval

Merlin, serait un ''sorcier'', un mage... Ces personnages, en tant que prêtres des anciennes religions (druides, godi), ou en tant que devins ou sorciers, sont tenus pour des hérétiques, pour des êtres dangereux en raison de leurs pouvoirs diaboliques...

Hugues de Saint- Victor (mort en 1141) par exemple, indique qu'ils tuent ou nuisent, confectionnent des amulettes, utilisent l'eau baptismale, les huiles saintes et le saint-chrême, font des statuettes qu'ils baptisent, font dire une messe des morts pour un vivant, utilisent charmes et incantations. Les pénitentiels nous apprennent qu'ils font des philtres pour susciter l'amour, provoquer l'avortement ou empêcher la fécondation...
Une des principales occupations des sorciers est la confection d'amulettes : Césaire d'Arles proscrit le port de characteres, morceaux de bois, de métal, de pierre, de tissus ou de parchemin couverts de signes; le troisième concile de Tours (813) interdit le port d'os d'animaux morts et d'herbes incantées, s'attaque au port de langues de serpent...
 
Cernunnos dieu celtique, symbolisé par le cerf ...
Saint Edern sur son cerf volant


Et, finalement …
Une des formes que prend la lutte contre le paganisme est le développement d'un merveilleux chrétien: des déesses sont christianisées , comme sainte Brigitte en Irlande, les sources sont placées sous le patronage d'un saint thaumaturge, etc. Dès le VIe siècle l'hagiographie se développe, comme en témoignent la Vie de saint Martin, de Grégoire de Tours (538-594), puis celle de saint Cudhbert, de Bède le Vénérable (avant 705) ; des saints saurochtones apparaissent, la littérature des visions prend son essor à partir du VIIe siècle. Le commerce des reliques ou d'objets ayant appartenu à des saints vient peu à peu remplacer celui des phylacteria, ligaturœ, ligamina et charactered.
La lutte contre les devins, augures, oracles et autres esprits ne cesse pas de tout le Moyen Age mais change à partir de 771 environ.

Clovis et Clotilde

La légende du baptême de Clovis est déjà, à bien des titres, remarquable : Dieu accorde la victoire au roi qui a promis d'embrasser la vraie foi, conception bien germanique de la réciprocité!

la Saint Charlemagne en France 1892

Jusqu'à l'avènement de Charlemagne, l'Église ne tolère rien qui ne fasse partie du dogme chrétien : ne va-t-elle pas créer une légende pour discréditer le souvenir populaire qu'a laissé Théodoric, cet arien? Le poids de la censure ecclésiastique est perceptible jusqu'au moment où l'Église trouve en Charlemagne le bras séculier qui lui faisait défaut.

Plus qu'aucun de ses prédécesseurs, le nouvel empereur romain a le sentiment profond que la religion requiert la sollicitude du prince et qu'elle engage sa responsabilité. Il va donc faire régner, ou du moins le tenter, la. pax christi, une des raisons pour lesquelles il sera canonisé en 1165. Il combat l'adoptianisme aux côtés du pape, assure l'existence du clergé en donnant à la dîme le caractère d'un impôt, soutient l'Église par le biais de ses lois: en 789, il s'attaque à la sorcellerie , en 775- 790 aux repas cultuels.

Sources : Paganisme, christianisme et merveilleux - Claude Lecouteux

le Roi Arthur et Charlemagne - Castello della Manta

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Sur les pas du Roi Arthur -12/.- Winchester

Publié le par Perceval

Notre prochaine étape concerne :Winchester, sa Cathédrale, et surtout le ''Castle Great Hall'' qui est le grand hall de ce qui reste du château, y est accrochée au mur : La table Ronde... !

Si la ville est mentionnée par Geoffrey de Monmouth (1100 – 1155) dans son ouvrage Historia Regum Britanniae, notamment sous le nom gallois Kaer Guenit, comme un lieu lié à la légende arthurienne, c’est Sir Thomas Malory (1405 – 1471) qui identifie pour la première fois Winchester comme la mythique cité de Camelot, dans « Le morte D’Arthur ». Mais bien que la ville devienne la capitale des rois saxons au VIIe siècle puis de l’Angleterre au IXe siècle, rien ne la rend assimilable à la légendaire cité du roi Arthur.. Le château de Winchester ne fut construit qu’en 1067...

Après notre installation chez notre hôte, nous parcourons les rues de cette petite ville, sous la pluie... Première étape : le Great Hall ; demain matin, nous partons vite pour revenir à notre point de départ – en passant par Bath, étape incontournable, et préparer le retour...
Il pleut fort, et alors que quelques barrières semblent fermer le passage vers l'entrée du monument, nous passons outre. Une dame ''officielle de quelque chose'' courre vers nous pour nous empêcher d'aller plus loin... Nous comprenons que le 'Great Hall' est fermé exceptionnellement aujourd'hui pour le réserver à un mariage … ! Catastrophique … ! Nous tentons d'expliquer – en vain bien sûr – que nous venons de France, exprès, pour voir '' La Table ronde '' (*)...

Il y a d'autres choses à voir, à Winchester, vous savez … ? Tenez, étiez-vous au courant que Jane Austen est enterrée dans la cathédrale … ?
Une image d'une brochure illustre la carte 5 de coupe du Tarot de Jane Austen...
Le cinq de coupe illustre la déception, et la perte d'une certaine illusion...

L'objet de la Quête, n'est pas le but, mais le chemin. Qu'importe de voir, ou non, cette table... ?
Il pleut toujours et nous rejoignons la rue piétonne. Nous naviguons entre les commerces, et nous offrons une pâtisserie avec un thé. Puis, quand la pluie cesse, nous reprenons notre visite...

La cathédrale est l'une des plus célèbres cathédrales d'Angleterre, avec la plus longue nef et la plus grande longueur hors-tout de toutes les cathédrales d'architecture gothique d'Europe.
Ici, eut lieu le deuxième couronnement de Richard Ier Coeur de Lion, à son retour de captivité (1194). puis beaucoup plus tard, les funérailles et l'inhumation de Jane Austen en 1817, morte, donc, dans la ville et inhumée dans l'allée nord de la nef. .
La cathédrale de Winchester abrite une chorale professionnelle internationalement reconnue... Nous avons eu le privilège d'assister à une répétition ...
Amusant de savoir, qu'en 2005, le bâtiment a servi de lieu de tournage au film Da Vinci Code, le transept nord a été employé pour représenter le Vatican...

Un parc est attenant à la cathédrale, l’abbaye, nous y voyons des maisons anciennes... Au cours de notre promenadeAlfred le Grand, roi d’Angleterre au Xè siècle, aussi connu des britanniques que Charlemagne ou Clovis chez nous (et ayant vécu à peine un siècle après ce dernier). L’histoire d’Alfred le Grand est intimement liée à celle de Winchester : il a récupéré le petit bastion qui se dressait déjà là et en a fait un grand château royal, qui subit de nombreuses modifications et resta occupé jusqu’à l’époque victorienne.
, nous tournons autour d'une immense statue : il s'agit d’un seigneur du haut Moyen-Âge, tenant bouclier et brandissant épée. Non … Ce n'est pas le Roi Arthur ; il s’agit d’

 

(*) La table ronde (5 m de diamètre) en chêne, est mentionnée dans des archives du 14e s. Elle est décorée de peintures représentant le roi Arthur et la liste de ses chevaliers.

Cette table aurait été fabriquée autour de 1250-1290, sous le règne d'Edward I, passionné par le récit arthurien, à l'occasion d'un tournoi.... Le décor peint actuel sur la table fut commandé par Henry VIII lors de la visite de l'empereur Charles V en 1522. L'œuvre montre les noms des 24 chevaliers de la cour du roi Arthur et désigne Henry VIII assis sur le siège du roi Arthur à la position de midi. Au centre, la double rose Tudor, symbole d’Henri VIII, rassemblant la rose rouge des Lancastre (dont il est héritier par son père) et la rose blanche des York (dont il est héritier par sa mère).

Voici les chevaliers de la Table Ronde, selon l’ordre dans le sens des aiguilles d’une montre, en partant de la droite d’Arthur (Le « S » rouge devant chaque nom signifie « Sir »)
1. Galahad ; 2. Lancelot du Lac ; 3. Gauvain ; 4. Perceval ; 5. Lionel ; 6. Tristan ; 7. Gareth ; 8. Bedivere ; 9. Blioberis ; 10. Breunor le Noir ; Lucan ; Palamedes ; Lamorak ; Bors ; Saphar ; Pellinore ; Kay ; Hector ; Dagonet ; Degore ; Brunar ; Guinglain ; Alymore ; et 24 Mordred.

Il manque certains noms, comme Yvain, qui fait pourtant l’objet d’un roman par Chrétien de Troyes, et son cousin Calogrenant.

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Sur les pas du Roi Arthur -11/.- Cadbury-Camelot

Publié le par Perceval

Enfin, avant d'atteindre Stonehenge ; nous quittons la quatre-voies ( la A303) pour se dégourdir les jambes dans une petite ballade qui nous amène, par un sentier boisé sur les hauteurs de ''Camelot ''. Sur le petit espace de stationnement, nous rejoignons deux voitures. Nous sommes à South Cadbury dans le Somerset.

Cette colline ( + de 500 pieds de haut) est appelée Cadbury Castle, avec ses cinq remparts de terre massifs renfermant un plateau d'environ dix-huit acres ( mesure anglaise! 18*0.4ha= 7.2 hectares). John Leland ( mort en 1552) érudit et historien anglais, a recueilli les croyances locales qui affirmaient que cette colline était le Camelot d'Arthur (1542). Des fouilles à grande échelle, dans les années 1960, ont révélé l'occupation de Celtes de l'âge du fer, et s'y trouvaient des remparts, une guérite, et plusieurs bâtiments sur le plateau, y compris une grande salle de fête. Le lieu devient une une vaste citadelle avec les romains...
Des légendes populaires racontent qu'Arthur se trouve endormi, ici, dans une caverne fermée par des portes de fer, ou peut-être même d'or. Une fois tous les sept ans à la veille de Noël, les portes s' ouvrent, pour laisser passer le Roi Arthur et ses chevaliers... Si on ne les voit pas, on peut néanmoins entendre le bruit du battement de leurs sabots.


 

 

****** Stonehenge dans la plaine de Salisbury, ne nous écarte pas de notre tradition arthurienne. Geoffrey de Monmouth, décrit ce lieu magique, comme étant un mémorial de guerre britannique érigé par Merlin. Pourtant, nous ne nous y attardons pas... Nous avons préféré la vue du haut de la colline de Cadbury.

 


Tout proche, Amesbury nous rappelle qu'ici se trouvait un grand monastère de 300 moines, détruit au 6ème siècle par les païens ; ce qui n'est pas anodin et renvoie à l'influence du paganisme, et sa place à défendre contre l'avancée inéluctable du Christianisme... Le monastère sous la plume de Gildas, Nennius et Geoffroi aurait été fondé par Ambrosius Aurelianus, chef de la résistance bretonne à l’envahisseur saxon après la chute de Vortigern.


Selon Malory, l’abbaye d'Amesbury, serait le refuge de la reine Guenièvre, après la mort d'Arthur. Elle y serait devenue religieuse. Lancelot, est même venue ici la trouver ; à sa vue, elle serait tombée évanouie. Se sentant coupable, elle le supplie de la laisser expier, et lui l'encourage à se retirer également dans la vie monastique … Plus tard, Lancelot apprend en rêve, la mort de la reine, et revient à Amesbury pour l'enterrer au côtés d'Arthur.

Passer de Merlin et Viviane, au tout début des chroniques du Roi Arthur, au monastère avec la mort de Guenièvre , laisse entrevoir le difficile passage du paganisme au christianisme, sans que cela ne se transforme en guerre et en destruction de l'un par l'autre... Nous avons besoin des deux.
C'est cette image de complémentarité, que j'ai reconnue dans ce jeune couple, qui longeait le site de Cadbury, et marchait sur le haut des talus enlacé, en faisant ainsi le tour des fortifications de ''Camelot''. Ils représentaient la carte du Tarot ( XX), appelée ''Les Amoureux''. Ils sont les maîtres de notre monde intérieur et évoquent l'union parfaite des énergies masculines et féminines...

Totnes, et sa grande rue commerçante, nous donne l'image de la petite ville anglaise, qui garde ses traditions britanniques... De plus, c'est jour de marché. De par son passé historique, on dit que Totnes est l’un des joyaux du Devon. En haut de la ville :Totnes Castle. A l'origine, ce château saxon était une construction de terrassement et de bois, mais au début du 13ème siècle, le donjon actuellement visible a été construite pour couronner le monticule.

 


 

 

Ce soir, nous dormons à Exeter, dans un petit appartement fort spacieux. Ensuite nous nous rendons dans le centre par le bus ; ce qui nous apparaît comme une aventure en soi. Défi relevé, il nous conduit jusqu'à cette magnifique cathédrale.


La cathédrale a été bâtie (1050) peu après l’arrivée de Guillaume le Conquérant. Construite à partir du XIIe siècle en architecture normande, puis gothique à partir du milieu du XIIIe siècle et achevée pour l'essentiel vers 1400, elle fut détruite en partie sous Henry VIII puis reconstruite sous Charles II, mais le bâtiment a surtout souffert des bombardements sous la 2e Guerre Mondiale.

Elle possède plusieurs caractéristiques notables dont un premier ensemble de miséricordes, des plafonds décorés, une horloge astronomique, une galerie de ménestrels, une bibliothèque de livres médiévaux, des reliques, des sépultures et la plus longue voûte ininterrompue d'Angleterre.

Widsith est un poème en vieil anglais de 143 lignes. Ce poème ne survit que dans le livre d' Exeter , un manuscrit écrit à la fin du 10ème siècle.
Le poème est pour l'essentiel une descriptions de hauts personnages, de rois et de héros de l' Europe dans l' âge héroïque de l' Europe du Nord.

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La rencontre du mythe et de l'histoire des hommes... -2/4-

Publié le par Perceval

« Pour ses nobles seigneurs dont chacun s'estimait le meilleur et dont nul ne savait qui était le moins bon, Arthur fit faire la Table ronde sur laquelle les Bretons racontent bien des récits. Les seigneurs y prenaient place, tous chevaliers, tous égaux. »

Wace, Le Roman de Brut, ca. 1155
 

La table ronde de Winchester ( photo) (5 m de diamètre) en chêne, est mentionnée dans des archives du 14e s. Elle est décorée de peintures représentant le roi Arthur et la liste de ses chevaliers.

Cette table aurait été fabriquée autour de 1250-1290, sous le règne d'Edward I, passionné par le récit arthurien, à l'occasion d'un tournoi.... Le décor peint actuel sur la table fut commandé par Henry VIII lors de la visite de l'empereur Charles V en 1522...

 

* Deux mythologies vont se rencontrer, s'affronter, parfois fusionner ... Le christianisme et le paganisme...

La Vérité du Christianisme, ne pouvait coexister avec des traditions qui s'étaient développées bien loin d'elle. Je veux parler, bien sûr ici, du paganisme ( sous ce mot, je regroupe toutes les croyances populaires qui ont eu cours depuis plus de dix siècles, avant l'avènement de Jésus-Christ.. ! Ce n'est quand même pas rien...)

1477 - procession païenne

Les ''Pères de l'Église'' dénoncent - comme des auteurs de fables mensongères - les poètes païens, fabricants de faux dieux, ils sont responsables des superstitions et de l'idolâtrie...
Les apologistes chrétiens s'appuient sur la parole du Psaume (95,5) pour dire que les dieux des nations sont des démons... C'est intéressant: ils existent donc;  mais, sont démoniaques ...

Au Moyen-âge, seule l'Église est en mesure de reproduire et de diffuser des écrits, de constituer des bibliothèques ; elle peut donc opérer une censure de facto et ne divulguer que ce qui sert ses desseins. Nous assistons alors à un double mouvement : censure des auteurs et du merveilleux païens, et – ça c'est assez ''fantastique'' : récupération et création d'un merveilleux chrétien.

Le paganisme:

Les païens honorent leurs dieux dans des temples, vouent un culte aux divinités des arbres, des sources et des pierres. Notons également le culte des sources et des fontaines, bien attesté dans tout l'Occident médiéval : les lois chrétiennes du Gulathing, en Norvège, reprochent aux païens de croire aux génies tutélaires (landvaettir), que ce soit dans les bosquets d'arbres ou dans les tertres ou dans les cascades. Régis Boyer constate que les sources recevaient des offrandes de vivres en Scanie, donnaient lieu à des rites et des mariages en Vàstergôtland et à des cérémonies propitiatoires en Nárke. Toutes ces pratiques sont bien connues de l'Église qui ne cesse de les combattre; - par exemple - dans les actes du concile de Tours, en 567...
 

Pourtant : Grégoire de Tours ( († 594)) relate l’initiative pastorale d’un évêque auvergnat qui, impuissant à déraciner une fête païenne se déroulant sur le mont Helarius, construit sur les lieux une église en l’honneur du saint chrétien Hilarius.


Grégoire le Grand (mort en 604) ordonne d'utiliser les édifices païens après en avoir éloigné les idoles et après lustration, mais le synode de Nantes (vers 658) rend obligatoire la destruction des édifices du culte païen ; en outre, les arbres doivent être coupés, les racines arrachées et brûlées, les pierres enlevées et jetées en un autre heu, là où elles ne pourront plus servir au culte.

 

Grégoire le Grand donne aux missionnaires qu’il a envoyés en Angleterre des instructions sur la façon de transformer les temples païens en églises chrétiennes. Ces deux textes révèlent une stratégie pastorale complexe qui, face au paganisme, mêle adroitement les catégories de la destruction et de l’oblitération avec celle de la récupération.
 
Sources : Paganisme, christianisme et merveilleux - Claude Lecouteux
A suivre ....

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Sur les pas du Roi Arthur -10/.- le XIXe siècle

Publié le par Perceval

''Cornwall'' est parsemée de lieux, pierres ou mottes, qui inscrivent un passage du Roi Arthur... parmi les plus cités :


* Près de Camelford, et non loin de Tintagel – ' Arthur stone ' est une pierre de 2,75m de long, sans doute verticale, elle est couchée depuis des siècles. Elle est située sur les rives de la rivière Camel dans le nord de Cornwall...
Il y a une inscription: "LATINI IC IACIT FILIUS MA ... "; traduite, cela pourrait donner : ''Ci - gît Latinius, le fils de Ma [Carius?]"... Ce ''Macarius'' renverrait ( je ne sais comment...?) à '' Magni Arthur ''… Mais, il y a une autre inscription qui serait écrite dans un alphabet runique-style appelé Ogham - une langue «secrète» utilisé par les druides en Irlande.
L'utilisation de cette pierre remonterait ainsi au sixième siècle.

 


Aujourd'hui, des milliers de touristes visitent
la 'pierre du roi Arthur' chaque année. L' un des voyageurs à faire cette visite, en Juin 1848, fut le poète Tennyson. A propos de sa visite , il a écrit: " Recherche de la pierre du Roi Arthur, finalement trouvée sous deux ou trois sycomores. La pierre, longue de neuf pieds, se trouve dans un cadre humide et pittoresque, près d' un ruisseau. Sur le monument est inscrit un texte, qui la daterait du VIe ​​siècle. " Cette découverte a été l' une des raisons qui l'ont inspiré à écrire ''Idylles du roi '' (1859). 

Aujourd'hui, se trouve là, un centre arthurien : Les visiteurs peuvent marcher à travers les champs où le roi Arthur et Mordred furent réunis pour leur dernière bataille. Une salle d'exposition reprend les légendes, avec jeux pour enfants et boutique ...

** Précédemment, sur cette route qui nous conduit à la pointe de la Cornouailles, nous aurions pu observer une colline, emplacement du ''Castle Killibury'', (Nr Wadebridge). Ici, selon le Mabinogion (premiers écrits gallois du XIe siècle) le texte 'Culhwch & Olwen', fait état de la cour d'Arthur à Kelliwic, où il tient tribunal ...

*** Il y a également un monolithe de granit sur Bodmin Moor, qui ressemble à un cercueil évidé, il est connu sous le nom d'Arthur Bed.


**** Toujours dans le même coin, Dozmary Pool in Bodmin, est un lieu important, puisque on y voit le lac qui abriterait le château enchanté de la Dame du Lac... C'est ici, que le Roi Arthur a reçu d'une main féérique, sortie de l'eau, son épée Excalibur... Et c'est ici, encore que l'épée fut rendue à la dame du lac, par Bedivere alors qu'Arthur agonisait lors de la bataille de Camlann...
Un autre légende est associée à Dozmary Pool, elle concerne Jan Tregeagle, un intendant particulièrement sévère, avec ses fermiers . Il aurait assassiné sa femme, de plus Tregeagle n'hésite pas, contre la richesse et le succès, à faire un pacte avec le diable... À la fin de sa vie, il est damné ; on dit que le fantôme de Tregeagle peut encore être entendu quand il hurle à travers la lande...


Le XIXème siècle, est une période friande de légendes médiévales, et fait souvent référence au cycle arthurien. Le récit des aventures du roi Arthur et de ses (preux) chevaliers connaît un renouveau sans précédent dans la peinture (grâce aux Préraphaélites), la poésie et la culture populaire pendant le règne de Victoria (1837-1901).

« Arthur is come again: he cannot die. » Alfred Tennyson, “The Epic”, v. 72-5

Lord Alfred Tennyson, est le poète favori du règne de Victoria, il magnifie la légende à partir de 1832 dans La Dame de Shalott, les Poems puis les Idylles du roi (1859-1885) La grande œuvre source de langue anglaise, La Mort d'Arthur de Thomas Malory (1470) est réédité de multiples fois …


Précisément, A Lanhydrock, situé non loin de 'Bodmin moor', une superbe demeure victorienne ( 53 pièces ) avec de magnifiques jardins, nous accueille, et nous ramène 130 années en arrière...
Monastère augustinien au Moyen Age, Lanhydrock devient une demeure privée en 1530. Elle est acquise en 1620 par la famille Robartes qui y réside jusqu'après la Première Guerre Mondiale. L'édifice ayant été dévasté par un incendie en 1881, l'habitation avec le nouveau confort, date en majeure partie de l'ère victorienne, les parties les plus anciennes remontant aux années 1620.


 

 

En effet, le temps semble s'être arrêté, comme si les maîtres de maison étaient sortis pour une promenade dans le parc. Nous déambulons dans l'intimité d'anciens vivants, leurs objets personnels, leur chambre, le salon... Les parties des domestiques sont également visibles ; et le tout donne un bon aperçu de la vie de l'époque dans les riches familles anglaises.

Les habitants ont subitement disparu – tous morts aujourd'hui – et tout ce à quoi ils tenaient le plus, s'observe à présent et avec insolence du haut de notre présent… Quelle est donc notre véritable place dans l'histoire humaine ?

 


 

 
 

Sur cette photo prise dans la chambre du capitaine Tommy... Je remarque un élément, une carte … En agrandissant la photo ; je retrouve précisément l'arcane XII de la mort ( Death)... !

Cette valise est celle-là même qu'a utilisée Thomas Agar Robartes (1880-1915), héritier du domaine, à la bataille de Loos ( en Nord-Pas de Calais ) en 1915... Là, où il est tombé au combat ...

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La rencontre du mythe et de l'histoire des hommes... -1/4-

Publié le par Perceval

Une pause réflexive avant de reprendre la route...
 

Mosaïque Otranto Cathedral, Italy
Rex Arturus detail of 12th-century mosaic, .

Quand je parle de mon intérêt pour le Roi Arthur, on me répond généralement … « Mais, le Roi Arthur n'a jamais existé … ? »
Alors, je réponds … « Alors, tout ce que j'ai vu en Cornouailles... Non plus ?  - Ces rois d'Angleterre qui exigeaient la filiation d'Arthur, la chevalerie qui organisaient des tournois sous les couleurs de Chevaliers de la Table Ronde … Les efforts de l'Eglise pour 'continuer ' leurs aventures, par une ''Queste du Graal '' christianisée... ? Si tout cela est bien ''réel'', alors c'est que la légende est devenu 'Mythe', c'est à dire fondatrice d'un élan, de créations artistiques et d'un intérêt qui correspond (toujours) à une attente... »

Il est fascinant de voir, côtoyer, respirer, la rencontre d'un mythe – qui s'assume comme tel - avec l'histoire, avec nos désirs, et finalement avec le réel. Comment le mythe, nourrit notre réel.. ?

Cette table a été fabriquée autour de 1250-1290, 
sous le règne d'Edward I, 
passionné par le récit arthurien, à l'occasion d'un tournoi....

Cette question est pour moi fondamentale, parce que le christianisme, est lui aussi construit sur du mythe... Parce qu'il est aussi une rencontre entre l'histoire humaine, et le mythe.

«  Le mythe est à mes yeux la seule voie d’accès possible au secret de l’homme et de l’histoire. La littérature permet d’approcher ce cœur poétique de la pensée humaine qu’est le mythe. » Philippe Walter, né le 12 août 1952 à Metz en Lorraine, est un médiéviste français. Spécialiste des mythologies chrétiennes, notamment de la littérature arthurienne, et de l'imaginaire médiéval.

« Le mythe n’est pas une mystification. Il est le chiffre secret de notre condition humaine. On peut l’analyser à la façon des sociologues : quelles sont par exemple les mythes dominants portés aujourd’hui par la publicité, le cinéma ou la télévision ? Il y a aussi les analyses philologiques et iconographiques, ce qui est mon cas pour le Moyen Âge. Dites-vous bien que toute civilisation construit sa vérité à travers des symboles et des mythes, même si elle refuse de l’avouer. »

Image tiré du prochain film sur la légende: '' Knights of the Roundtable: King Arthur'' 2017

«  Il est indéniable que pendant le haut Moyen Age, aux alentours du Ve et VIe siècle, a commencé un vaste mouvement d’assimilation du paganisme celto-germanique par le christianisme. Ce fut l’effet d’une longue évolution parfois conflictuelle. En Europe, le paganisme populaire n’a pas été aboli par le christianisme. Il a même été partiellement créé par lui (on songe à la « religion » des sorcières), coexistant avec lui beaucoup plus longtemps qu’on ne le croit. Dans une certaine mesure, c’est grâce au christianisme tel qu’il a évolué au Moyen Âge que le paganisme populaire s’est conservé jusqu’à nos jours. »

 

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Sur les pas du Roi Arthur -9/.- St Michael's Mount

Publié le par Perceval

Ce Mont-Saint-Michel, bien plus petit que le français, est accessible à marée basse par la chaussée et à marée haute par bateau, il est situé sur une petite île formée d'une colline rocheuse. Là se dresse le monastère, construit au XIIe siècle par des bénédictins du Mont-Saint-Michel, qui servit ensuite de forteresse. C'est aujourd'hui un château, si le lieu nous fait remonter, à travers ses origines, à l'époque des premiers temps chrétiens, il offre aujourd'hui un intéressant mélange de styles allant du XIVe au XIXe siècle, et combinant des aspects à la fois militaires, religieux et domestiques. 


Le château appartient aux barons Saint-Levan, descendants du colonel John Saint-Aubyn, commandant puis acquéreur de l'île (1659), et une chapelle du XVe siècle dédiée à saint Michel. En contrebas se trouve un port, quelques maisons et une chapelle dédiée à sainte Marie... Le tout sur une île, donc, reliée au rivage par une petite digue submersible de 400 mètres de long.

Saint-Michel archange, est le petit-frère de Lucifer. Il n'hésite pas à le combattre lors de la rébellion des anges déchus et le précipite hors du Ciel... Il est celui qui retient le bras d'Abraham, alors qu'il s'apprête à immoler son fils. Il est aussi l'Ange de l'Apocalypse... Il est l'Ange de Dieu le plus actif auprès de l'humanité
Aussi je retiens, dans les cartes du Tarot, l'arcane 15, le Diable. Elle représente le manque d'harmonie, la destruction... Et, aussi la destruction des forces qui nous immobilisent... La question du Graal, reste : « Qu'est-ce qui nous retient ? »

Qu'en est-il, ici, sur ce lieu emplit d'Histoire, et d'histoires … ?

Une légende cornique raconte comment, en 495, des pêcheurs ont vu l'archange Michel sur un rocher de granite sortant de la mer. L'île devient un lieu de pèlerinage et on rapporte qu'un monastère 'celtique' se serait développé sur le rocher du VIIIe au XIe siècle. St Michael's Mount serait l'Ictis mentionnée par Diodore de Sicile (1er s. av J.C.)
Vers 1150, le monastère Saint-Michel de Normandie reçoit de Robert de Mortain, demi-frère du roi d'Angleterre 'Guillaume le Conquérant' et l'abbé Bernard fait construire un monastère bénédictin qui, en tant que propriété étrangère, est saisi par la couronne en 1425 ; une route pavée est alors construite afin de relier l'île au continent à marée basse, il est finalement fermé en 1539.
À la suite de son schisme avec la papauté, Henri VIII dissout les monastères et confisque leurs trésors ; le mont devient une forteresse qui assure la protection de la côte qu'il surplombe. Comme celle de son modèle normand, l'histoire du Saint-Michael's Mount est mouvementée, au gré des luttes d'influence ou des guerres civiles...
En 1587, l'approche de l'Armada espagnole y est signalée en allumant un fanal au clocher de l'église.

La tradition arthurienne veut que cette île, soit une partie de la terre perdue de Lyonesse, dont le royaume occupait une partie des ''Isles anciennes''...

Ici, Arthur a autrefois combattu un géant féroce ; cependant le mont associe ce trait à une autre figure mythique : Jack, appelé le tueur de géants. Cette histoire est traditionnelle ici, en Cornouailles.
Jack est venu à St Michaels Mount pour débarrasser l'île et la région du fléau d'un géant nommé Cormoran, une brute sauvage et indisciplinée.
Cette créature hideuse, à l'aspect sauvage est la terreur du lieu ; chaque soir, il quitte son antre sombre au sommet du rocher, et patauge à travers la baie, pour piller le bétail de ses voisins du continent.
Mais un soir Jack nage et s'introduit dans l'île. Il creusé une fosse profonde, qu'il couvre de fougères, de bâtons et de terre. A l'aube, il joue de sa corne pour réveiller le monstre, qui furieux se précipite sur lui... Mais, le sol céde la place, et Cormoran étonné dégringole tête baissée dans la fosse, où Jack l’achève à coups de pioche dans le crâne.


Arthur Rackham, est un artiste britannique, 
illustrateur. ( 1867-1939)





Lorsque les barons de Cornwall entendent parler de la défaite du géant, ils félicitent le brave garçon et déclarent qu'à partir de ce jour, il devra être appelé : "Jack the Giant Killer''. Ils lui offrent une ceinture sur laquelle est inscrit, en lettres d'or : « Celui-ci est le vaillant Cornishman, qui tua le géant Cormoran »
Il se met au service du Roi Arthur, grâce à qui il obtient des chaussures magiques, une épée, un manteau d'invisibilité, avec pour mission de débarrasser le royaume des géants.
Lors d'une dernière aventure, Jack, sauve une belle jeune fille, qu'un sorcier tient prisonnière dans un château situé au sommet d'une montagne … Son père, tout heureux, accorde à Jack la main de sa fille et le couple vit heureux sur un vaste domaine, fief reçu du Roi Arthur, dont Jack devient un de ses chevaliers …

Dans l'antiquité, le mythe des géants, une démesure des instincts brutaux, laisse à l'être humain, et non aux dieux, le soin d'exterminer les monstres... Il est un appel à l’héroïsme humain. Le géant représente tout ce que l'homme doit vaincre pour libérer et épanouir sa personnalité... Dans la tradition celtique, le géant n’appartient pas à ''l'autre monde '', mais aux puissance inférieures.

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Sur les pas du Roi Arthur -8/.- Tintagel

Publié le par Perceval

Nous dormons dans un B&B, près de Clovelly, un village sans voiture ( une rue principale forte raide) connu pour ses rues piétonnes pavées...

Tintagel est un petit village situé sur la côte découpée et romantique du nord de la Cornouailles. Endroit, d'une beauté sauvage … Au bourg, tout est fait pour évoquer le souvenir du roi Arthur et le mettre en valeur. On se croirait dans une véritable capitale arthurienne, avec en particulier le King Arthur's Great Halls.
 Nous passons par le Tintagel Visitor Centre , et ne trouvons aucune brochure en français...

Une carte attire mon regard. Une ''reine des oiseaux'' ! Sans doute une carte de Tarot...
On trouve les premières mentions de Tintagel comme site de la légende d'Arthur chez Geoffroi de Monmouth (12e siècle). Les chroniqueurs qui ont suivi et la tradition ont perpétué ce lien.
Des fouilles effectuées entre 1933 et 1936 ont mis a jour toutes les assises du château de Tintagel. On a ainsi découvert que le château et le donjon datent du 12ème siècle et qu'auparavant le site était occupé par un monastère celte construit avant le 9ème siècle et qui était déjà en ruines au moment de la construction du château.

Le château est invisible de la route. Pour l'atteindre, il faut laisser la voiture dans un parking du village et emprunter un long sentier qui débouche sur une crique, la mer et les falaises. On y accède seulement à pied, après 15 minutes de marche. Ensuite, après le ''péage'', on emprunte un pont de bois, et c'est l'escalade par un sentier escarpé et étroit...
Uther and Ygraine. 
from 'King Arthur and his Knights',
 illus. by Frank Godwin (1889 ~ 1959)
En haut des falaises, restent les ruines du château où, selon la légende, le roi Arthur aurait été conçu et serait né: de sa mère Ygerne, duchesse de Cornouailles, et son père Uther Pendragon, Roi de Grande Bretagne. Tintagel est le domaine du duc Gorlois de Cornouailles, époux de la belle Ygerne qui, par les sortilèges de Merlin, deviendra la maîtresse d'Uther et la mère d'Arthur...
Il n'y aurait vécu que quelques temps avant d'être emmené dans l'actuel Pays de Galles, pour y être élevé.
Une autre tradition locale, fortement implantée, en fait l'une des résidences du roi Mark de Cornouailles, oncle de Tristan et époux de la belle Yseult la Blonde. C'est à Tintagel que se déroulent en grande partie les amours de Tristan et d'Yseult, et qu'ont lieu la fameuse scène du roi caché dans un pin pour espionner les amants, et celle du piège tendu dans la chambre royale, avec la farine répandue sur le sol. Il existe, non loin de Tintagel, en direction de Lancien, un pilier de pierre sur lequel une inscription, datant probablement du VIIème siècle, déplore la disparition d'un certain Tristan, fils d'un certain Marcus-Conomorus.





Tintagel est un site fort complexe. C'est d'abord ce qu'on appelle un « éperon barré », autrement dit une forteresse établie sur un promontoire protégé de tous côtés par la mer, sauf un solidement muni d'un rempart et d'un fossé.
C'est un établissement celtique des premiers temps de l'Age du Fer, toujours réutilisé au cours des siècles en raison de son importance stratégique: qui tient Tintagel peut surveiller l'ensemble de la côte septentrionale du Cornwall, et donc contrôler toute la navigation.
Tout en bas du château, après avoir descendu jusqu’à la plage, se trouve la grotte de Merlin.
Ce château en ruine a été construit par Richard de Cornouailles : seigneur des Cornouailles du XIIè siècle. Il voulait ainsi se rattacher de façon tangible à Arthur, le faisant son illustre ancêtre.
Le château de Tintagel comporte deux parties distinctes; l'une située sur la côte et l'autre située sur une île. Sur la côte on trouve l'entrée, les ailes supérieure et inférieure ainsi que les vestige de la Prison du 14ème siècle...









Selon le gallois Geoffroy de Monmouth, vers 1135-1138 et selon la légende, le père d'Arthur, le roi de toute la Grande-Bretagne, Uther Pendragon, part en guerre contre Gorlois, duc de Cornouailles, pour capturer la femme de Gorlois, Ygerne ( ou Ygraine) , dont Uther est tombé amoureux.
Merlin emporte Arthur ...
Alors que Gorlois se défend contre les armées d'Uther au fort de Dimilioc dont il est le propriétaire, il envoie Ygerne au château de Tintagel pour y être en sécurité, lieu qui, selon la légende, et l'Historia regum Britanniae, est censé être son refuge le plus sûr. Alors qu'il assiège Dimilioc, Uther confie à son ami Ulfin son amour pour Ygerne, mais Ulfin lui répond qu'il lui serait impossible de prendre Tintagel, car « il est juste à côté de la mer, et est entouré par la mer de tous les côtés ; et il n'y a pas d'autres voies pour y accéder, à l'exception d'un étroit passage rocheux, et à cet endroit, trois guerriers armés pourraient interdire toute entrée, même si vous résistez avec toute la Grande-Bretagne derrière vous ».
L'histoire de Geoffroy de Monmouth se poursuit en expliquant comment le magicien Merlin fut appelé, et comment, pour les aider à pénétrer dans le château de Tintagel, il utilise la magie pour changer l'apparence de Uther en celle de Gorlois, tout en changeant sa propre apparence et celle d'Ulfin afin de ressembler à deux compagnons de Gorlois. Déguisés ainsi, ils sont en mesure d'entrer dans le château, où Uther rejoint Ygerne, et « cette nuit là, le plus célèbre des hommes fut conçu ».
Ygerne ou Ygraine, est à rattacher à l'ancien irlandais gigren ( oie sauvage). Un oiseau migrateur lié aux enfantements... Ygraine serait la fée-oiseau, présente dans de nombreux contes...
La reine est une contre-partie féminine du Roi. Elle est l'origine des émotions, et utilise l'épée pour sa discipline mentale, et équilibrer les émotions …

L'un des mystères du Graal, est représenté par cette épée qui ne doit jamais quitter le fourreau, ou considérés comme inégaux.  Le fourreau d'Excalibur est ainsi exceptionnel : il confère le pouvoir de protection à l’épée, protégeant son porteur de toute blessure fatale. Dans les récits, Morgane parvint à le voler, ce qui causera la mort d’Arthur contre Mordred.


C'est tout près d'ici, de Tintagel, que nous sommes renvoyés de la naissance à la mort du Roi Arthur... En lien, avec l 'épée Excalibur...

Au lac de Dozmary ( Dozmary pool) l'une des étendues d'eau de la lande de Bodmin. Lorsque Arthur blessé part pou Avalon, il demande à Bedivere (ou Girflet) de rendre cette épée à ce lac ; il en résulte aussitôt un prodige : une main sort de l'eau pour saisir l'épée.

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Sur les pas du Roi Arthur -7/.- Glastonbury Tor

Publié le par Perceval

Nous n'en avons pas fini, avec la Légende … L'abbaye de Glastonbury serait le portail vers Avalon.
Faire ainsi le lien avec '' l’Autre Monde '' ne serait-il pas osé... ?

Tor, est la colline qui surplombe Glastonbury. Dans les écrits constituant la Matière de Bretagne, Avalon est une île sur laquelle on se rend en barque (et avec un peu de magie), île qui aurait même disparu tandis que la fée Morgane ramenait un roi Arthur mourant, barrant pour toujours aux simples mortels l’accès à l’Autre Monde. Or, le Tor se dresse au-dessus d’une plaine marécageuse qui était jadis immergée sous l’eau, faisant ainsi de la colline une sorte d’île difficile d’accès entre la rivière, le brouillard et l’altitude.
Tor, selon les légendes et les croyances païennes, était un centre de résistance du paganisme face à la montée du christianisme. Montée fort bien caractérisée par l’abbaye, justement, née à peu près à l’époque d’Arthur.
Aujourd'hui, des anciens bâtiments (certainement un monastère) ne reste qu’une tour : la tour de St Michel, l’unique vestige de l’église du 14e siècle . Elle offre un refuge appréciable après une montée éprouvante par le vent... C’est une tour carrée et massive, sans pratiquement aucune ornementation, à part deux motifs qui encadrent la porte à l’avant. Juste deux petites fenêtres étroites apportent un peu de lumière dans le corps de la tour, et l’absence de plafond n’apporte rien au niveau du sol.


Un peu plus bas, on peut aujourd'hui visiter ''Chalice Well and Source'' sorte de jardin zen.
La légende locale raconte que Joseph d'Arimathie – portant avec lui le Graal et la Lance qui a percé le flanc du Christ - , arrivant à Glastonbury est épuisé... Il plante alors la lance dans le sol, et jaillit alors une source, intensément rouge comme si du sang y était dilué. Cette source est celle qui se trouve dans les jardins du Chalice Well and Source. Point de sang dans cette eau, mais une très importante quantité de fer, qui en s’oxydant devient rouge, et tinte ainsi la pierre sur laquelle co
ule la source.
Chalice Well est un puits sacré qui aurait été bâti par les Druides. Les puits figurent souvent dans la mythologie galloise et irlandaise des portes sur le monde des esprits. La croisée des deux mondes est représentée par le couvercle du puits, couvercle dessiné par l’architecte et archéologue Frederick Bligh Bond en 1919. Les deux cercles entrecroisés constituent le symbole connu sous le nom de Vesica Piscis. Dans le dessin du couvercle, une lance ou une épée croise ces deux cercles, référence possible à Excalibur, l’épée du Roi Arthur. Le feuillage représente l’Aubépine Sacrée de Glastonbury.
Tor - Earth's Chakras,
Crown and Heart
(Art by Cheryl Yambrach Rose-Hall)



La carte de la Tour foudroyée, rappelle cet épisode relié à Merlin : Vortigern fait édifier une tour, mais ses fondations sont sapées par deux dragons qui s'affrontent... Merlin les identifient et les fait combattre entre eux … Cette destruction peut s'avérer nécessaire, si elle permet – après purification – un nouvel équilibre...

Et, si je me promène dans des ruines, transperce avec la nature environnante un équilibre, qui me prévient que l'Histoire qui se rattache à ses lieux ne sont qu'un décor d'une aventure plus riche encore … A découvrir...

Envie de revenir aux aux légendes, qui habillent ces lieux. Une petite histoire se rattache précisément à la fondation de l'abbaye de Glastonbury :
Le roi Arthur a adoubé ce dernier jour de Noël, le chevalier Yder ; avant qu'il n'aille – avec lui - combattre trois géants malfaisants. On identifie la montagne des trois géants avec Brent Knoll, une colline au-dessous de Bristol...Yder accomplit l'exploit mais Arthur le croyant mort l'abandonne sur place. Yder meurt. Apprenant son erreur, Arthur établit vingt-quatre moines à Glastonbury et leur demande de prier en permanence pour l'âme du chevalier défunt.
La quête d'Yder, est de rechercher son père qu'il ne connaît pas. Il finit par le retrouver, accède à la royauté et épouse le reine Guenloïe. Lors de son exploit, il sauve la reine Guenièvre d'un ours ( Arthur signifie ours). Ici Arthur est un mauvais roi, et le couple Yder/Guenloie supplante le couple Arthur/Guenièvre ...
En Bretagne armoricaine Yder aurait servi de prototype à saint Edern. Edern sauve un cerf poursuivi par des chasseurs.  Dans la légende galloise, Edern, qui chevauchait aussi un cerf, est le fils du dieu Nuz et l'un des premiers amants de la reine Guenièvre, l'infidèle épouse du roi Arthur.

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Conter l'aventure

Publié le par Perceval

Conter l'aventure

Avec le romancier Chrétien de Troyes, l'aventure s’enrichit d'un personnage : le "chevalier errant". Au début du Chevalier au Lion, Calogrenant part « en quête d’aventure, seul, armé de pied en cap, comme un chevalier doit l’être » [vv. 174-5]. Au paysan qui lui demande qui il est, il répond : « Je suis un chevalier qui cherche l’introuvable. Ma quête a duré longtemps et pourtant elle est restée vaine. »[vv. 356-8] …

L'aventure, du latin advenire, désigne ce qui est destiné à "advenir", à "survenir". Jean Markale, dans son Lancelot, précise le sens du préfixe ad, "vers, en direction de, contre" : vivre l'aventure, "c'est aller vers ce qui arrive et lutter contre ce qui arrive".

Il s'agit là d'un moteur essentiel, et présenté comme tel, dans les romans relevant de la Matière de Bretagne. Bien des récits s'ouvrent en effet en rappelant cette coutume exigeant que, spécialement en certains jours festifs, le roi Arthur ne passât pas à table avant qu'on ne lui ait rapporté une belle aventure, ou que ne soit advenu quelque fait merveilleux:

- “Jamais il ne m'est arrivé de manger ni d'ouvrir la fête avant d'avoir vu un prodige ou quelque aventure. Et s'il plaît à Dieu, cela n'arrivera pas aujourd'hui !”, déclare-il à la fin de Caradoc

Et ce récit, cette merveille arrachait les chevaliers à l'inactivité, leur indiquait une mission, et justifiait ainsi leur raison d'être : " Plus grande est la merveille et plus pénible est l'aventure, plus il la convoite, plus il s'en met en peine. " (Erec et Enide).

L'aventure répond à un défi représenté par l'intrusion du monde extérieur, pour ne pas dire de l'autre monde, dans le cadre bien policé de la société de la cour du roi Arthur et des chevaliers de la Table Ronde : un défi outrepassant apparemment l'humaine compétence, mais que le héros s'attachera à relever, en choisissant de surcroît les chemins les plus difficiles, les plus périlleux et surtout les plus tortueux. Car le but n'est jamais bien défini ni localisé, et sur l'Aventure ne manquent pas de toujours se greffer d'autres aventures.

Le chevalier y erre dans un univers à la fois réel et féerique, où rien n'est prévisible et où tout peut arriver. Il doit y faire son chemin et répondre au mieux aux sollicitations du hasard ou du destin qui ne peuvent manquer de se dresser en travers de sa route. Telle est son devoir, et tel est son désir, sa plus intime attente.

Mais l'aventure est autant spirituelle que matérielle. Car, si elle est générée par l'autre monde, elle y appelle inévitablement le chevalier qui s'y engage. C'est vers cet au-delà qu'il se dirige lorsqu'il s'arrache au château et s'engage dans la forêt profonde, à la suite du blanc cerf ou à l'appel de quelque mystérieuse dame. Cela devient encore plus vrai avec le développement de la Quête du Graal. C'est alors à une véritable quête intérieure, à un parcours initiatique vers la pureté, la connaissance et la révélation du divin qu'il se trouve convié.

Sources: www.mythofrancaise.asso.fr

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