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Le Conte du Graal et la Quête de soi.

Publié le par Perceval

mélusine« Le conte et le mythe expriment des processus inconscients, et leur récit en opère chaque fois une réactivation et une évolution, et renouvelle ainsi le lien entre la conscience et l’inconscient » C.G. JUNG ( Etudes sur la phénoménologie de soi ).

Ce processus qui vise, ici, à la vision du Graal, nécessite une recherche sur soi... La spiritualité chrétienne laisse souvent penser que nous pourrions nous en affranchir, qu'il suffirait d'une ''relecture'', et, d'avouer et regretter d'avoir ''péché'' (ce péché renvoie à une morale, et quelle morale?) ...

Le processus, est appelée par Jung : ''individuation''. Ce processus est aussi en partie inconscient, il s’exprime dans les rêves sous forme de figures : représentations symboliques des différentes composantes de la personnalité d’un individu et constituent les ‘acteurs’ du drame qui se joue en lui.

Perceval ( à ce moment il n'a pas encore de nom... ) quitte sa mère, qu’il laisse évanouie ( morte ? ) : le Moi commence à vivre l’autonomie. Perceval, sans remord (semble t-il, mais inconsciemment … ? ) poursuit son chemin ( refoulement ?  Il en est ainsi du ‘ péché ‘ de Perceval…). Perceval, va vivre avec un sentiment d’infériorité… Sa cousine le nomme « li cheitis » ( v 3567), la demoiselle hideuse ne le ménage pas…

Perceval désire devenir ‘ chevalier ‘ : il tente de s’approprier une ‘ Personna ‘ ( personnage social ), ce qu’exprime une aspiration à devenir quelqu’un : première étape d’individuation. Sorte d’image du Père .. ?
Ombre

A ce moment, il y a généralement, aussi, rencontre de «  l’Ombre » ; représenté par le chevalier Vermeil… C’est peut-être surtout l’explication du personnage de Gauvain, sorte de double inversé. La figure d’ombre est à la fois destructrice et constructive.

Perceval sera aussi confronté au féminin… « La femme est toujours là où se trouve l’ombre de l’homme. » CG Jung ( L’âme et la vie : textes de Jung )


L’Anima est l’image archétypale de l’autre féminin, que tout homme porte en lui , et à l’aide de laquelle il appréhende l’essence féminine… L’homme n’est pas toujours capable de la reconnaître : il la rudoie avec la Demoiselle du pavillon. L’homme peut ainsi avilir la part féminine des valeurs humaines et de sa propre psyché. L’Anima se montrera encore à Perceval, sous la figure de la porteuse du Graal … La forme fantasmatique s’affiche souvent par un processus d’initiation…

Udo Krause
Que de choses à dire à ce propos… !
Entre le féminin, le masculin, le rituel, et l’alchimie initiatique d’une telle composition … !
Plutôt que d’intellectualiser ; la lecture du Conte du Graal permet d’intérioriser ce processus et de le rendre conscient, ensuite, par cette même reformulation que je tente ici…

Je pense à ma part masculine qui s’est trop souvent noyée dans un imaginaire fantasmatique. Le chemin spirituel permet de conscientiser ses propres problématiques.

Aujourd’hui, le christianisme a, plus que jamais, le devoir, l’obligation d’évangéliser cette connaissance de la psyché. Je pense à l’apport essentiel de Jacqueline Kelen, un ‘ maître ‘ qui ne craint pas d’être Femme… !

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Athéisme et illusion

Publié le par Perceval

Prière réussite

"Il ne dépend pas de nous de croire en Dieu, mais seulement de ne pas accorder notre amour à de faux dieux." Simone Weil.


A mon avis, chacun choisit son dieu... La plus grande illusion serait de se croire Athée !

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L'attention. . L'instant présent avec Simone Weil.

Publié le par Perceval

La lecture d’Eckhart Tollé, me renvoie à ma propre tradition : étant acquis pour moi que Simone Weil est une de mes compagnes spirituelles (  )…

«  Les biens les plus précieux ne doivent pas être cherchés, mais attendus. »

Ce qui m’interroge sur le sens et les effets de l’occupation de mon mental. Sur le sens et les effets de ma prière… !
meditation mains

Paradoxe de l’étude… de l’effort. Déjà, dans le vocabulaire chrétien : - méditation, est un terme ambigu. La méditation d’un texte d’Evangile demande t-elle un effort intellectuel ?

Pour Simone Weil, l'attention est active, mais à la manière passive du désir.


« L'intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu'il y ait désir, il faut qu'il y ait plaisir et joie. » …  « C'est ce rôle du désir dans l'étude qui permet d'en faire une préparation à la vie spirituelle. Car le désir, orienté vers Dieu, est la seule force capable de faire monter l'âme. Ou plutôt c'est Dieu seul qui vient saisir l'âme et la lève, mais le désir seul oblige Dieu à descendre. »


meditation BancAinsi, les maîtres chrétiens enseignent que dans la prière, il ne s’agit pas de mobiliser nos forces car la Présence de Dieu est un don. Il s’agit d’être nous-mêmes ‘ présent ‘


« La pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue l’objet qui va y pénétrer »


Cela, je l’ai moi-même expérimenté, dans l’enseignement bouddhiste. Ainsi, qu’il serait donc absurde de renier les différentes traditions qui ne cessent de s’entrecroiser et d’enrichir notre vie spirituelle !


« O Maître, mon désir est devant Toi » (Ps 37, 20)  

« Seigneur, tu étais là, et je ne le savais pas » (Gn 28, 16)

« Parle Seigneur, ton serviteur écoute » réponse de Samuel

Salomon, sages parmi les sages, demandera à Yahvé « un coeur qui écoute » (1R 3, 5-9)

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Jésus , un ' Dieu ' qui disparait.

Publié le par Perceval

Le judaïsme craignait plus que tout : l'idolâtrie.
Aussi le ‘Dieu unique’, n’avait-il aucune image, aucun nom prononçable. Lui même étant le créateur de toute chose, sur terre et dans les cieux, rien, vraiment Rien ne pouvait être divinisé : ni homme, ni statue, ni astre ; aucune ‘nature’ ni aucun pouvoir …

Jésus, lui-même s’est inscrit dans cette tradition. Lui-même, le seul qui puisse être comparée à l’icône divine. Lui-même s’est fait le plus humble, d’entre nous…  pour disparaître.

Jésus, né parmi un peuple asservi. Jésus, dont on ne connaît que trois années, de sa vie. Jésus humilié jusque dans la mort. Jésus qui n’a rien laissé… d’autre que le témoignage de ceux qui de génération en générations, le rencontrent, au plus intime d’eux-mêmes : le seul espace occupé par Dieu… Tombeau vide Marie Madeleine

 

Ce ‘ Jésus ‘ ne veut être reconnu que dans le visage de l’homme et la femme que je côtoie. C’est là le message évangélique… Mathieu 25 !


Tout le reste n’est que religieux, …. Mais nécessaire !

Que puis-je faire seul, entre un Dieu disparu, et un 'prochain' que je ne reconnais pas?

Qui suis-je, moi … pour prétendre accéder à cette humilité divine ?

          Moi, qui ne sait pas aimer ; qui confond mon ‘égo’, avec mon ‘cœur profond’.

          Moi, qui m’imagine exister quand j’affirme ma volonté… !

Alors, oui!  J'ai besoin d'une religion qui fait le 'pont', qui connait sa juste place, qui enseigne le chemin et ne se prend pas pour lui.

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Le pouvoir du moment présent

Publié le par Perceval

Ci-dessous, un texte magnifique, qui circule sur le net.
Je viens de lire Eckhart Tollé et les mots qui suivent sont une transcription religieuse et universelle d’un même message.

 

AU JOUR, LE JOUR

 Vis le jour d'aujourd'hui :

Dieu te le donne, il est à toi,

Vis- le en Lui

 

Le jour de demain est à Dieu,

il ne t'appartient pas.

Ne porte pas sur demain

Le souci d'aujourd'hui.

 

Demain est à Dieu : Remets-le Lui

Le moment présent est une frêle passerelle.

Si tu le charges des regrets d'hier,

De l'inquiétude de demain,

La passerelle cède et tu perds pied.

 

Le passé ? Dieu le pardonne.

L'avenir ? Dieu le donne.

Vis le jour d'aujourd'hui

En communion avec Lui

 

Texte trouvé sur une religieuse assassinée en Algérie, le 10 novembre 1995

 

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"Au Déliant" de Henry Bauchau

Publié le par Perceval

Seigneur, Seigneur Dieu,
au-delà de tous les noms

Délivre-nous
ainsi que l’a souhaité Maître Eckhart

Délivre-nous
non de l’amour
mais de l’image de Toi

Comme tu as délivré mes oreilles
du bruit du monde                             En me rendant presque sourd

Comme tu m’as libéré du délire
de puissance et de possession            En me rendant presque aveugle

Séparé, enfermé en moi-même,
ne m’emprisonne pas avec Toi


Accorde-moi la liberté
Où parfois, en m’éveillant, je te sens si proche

Il y a la tempête solaire de l’illumination,
il y a la prière, la pauvreté des cœurs
et la miséricorde

Quand le Seigneur passe devant
Élie dans les livres des Rois

Il y a le bruissement d’un silence ténu

Je n’ai pas été, je ne suis pas prêt pour ces grands accomplissements

Je suis devant Toi avec mon fagot d’écriture
et je n’ai manqué ni d’effort ni de joie

Accorde-moi, comme aux Rois mages,
de suivre l’étoile du brûlant, brûlant amour

Que je connaisse enfin la libre efflorescence qui est, qui est là, qui est Toi,

Ô silencieux, souterrain, souverain Seigneur des eaux, des plantes, des vivants

Et de la nourriture de tous.


 

- publié le 17/12/2009

Poème inédit d’Henry Bauchau, offert pour publication dans ' La Vie. '
 '(La mise ne page, les sauts de ligne, les caractères gras ... sont de moi ...)

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Agora, Hypatie et les chrétiens

Publié le par Perceval

Les chrétiens parlent peu du film « Agora ».. !
agora 2Sans doute, préfèrent-ils ne pas accorder de crédit à un ‘ péplum historique ‘ qui ne peut que caricaturer les chrétiens.. Hum, je suis sceptique… Je crains plutôt que ce ne soit la peur de se confronter à des opinions désagréables à entendre; à moins que ce ne soit la paresse de se justifier, ou le peu d’intérêt pour l’histoire … ?


C’est l’histoire d’une femme ‘ Hypatie’ ( au IVème siècle à Alexandrie ) qui préfère à tout amour, celui de la philosophie…

Au fil de son récit, Agora pose deux questions fondamentales : d'abord celle de la place des sciences dans un espace religieux. Puis celle, corrélative, de l'expansion du christianisme dans l'Empire romain comme obstacle au développement scientifique dans une cité profondément marquée par la culture hellénistique.Hypathie enseignant


« Mais Agora ne tente pas de nous convaincre du contraire ; voilà un film qui, avec l'immense talent de conteur de son réalisateur, souligne ce fait indiscutable que l'expansion du christianisme a pu être un frein pour les sciences astronomiques, du fait que la présence d'un dieu unique ne s'accorde nullement à la reconnaissance de modèles cosmiques inédits qui ne mettraient pas le monde des humains au cœur de l'univers. » Eric Nuevo docteur à l’université de Picardie dans ‘ le Monde ‘



L'historien chrétien Socrate le Scolastique
rapporte dans son Histoire ecclésiastique (vers 440) :


« Il y avait à Alexandrie une femme du nom d’Hypatie ; c’était la fille du philosophe Théon ; elle était parvenue à un tel degré de culture qu’elle surpassait sur ce point les philosophes, qu’elle prit la succession de l’école platonicienne à la suite de Plotin, et qu’elle dispensait toutes les connaissances philosophiques à qui voulait ; c’est pourquoi ceux qui, partout, voulaient faire de la philosophie, accouraient auprès d’elle. La fière franchise qu’elle avait en outre du fait de son éducation faisait qu’elle affrontait en face à face avec sang-froid même les gouvernants. Et elle n’avait pas la moindre honte à se trouver au milieu des hommes ; car du fait de sa maîtrise supérieure, c’étaient plutôt eux qui étaient saisis de honte et de crainte face à elle"



En mars 415, à 45 ans, elle meurt lapidée par des chrétiens fanatiques.

 

D'après Socrate le Scolastique:


« Contre elle alors s’arma la jalousie ; comme en effet elle commençait à rencontrer assez souvent Oreste, cela déclencha contre elle une calomnie chez le peuple des chrétiens, selon laquelle elle était bien celle qui empêchait des relations amicales entre Oreste et l’évêque. Et donc des hommes excités, à la tête desquels se trouvait un certain Pierre le lecteur, montent un complot contre elle et guettent Hypatie qui rentrait chez elle : la jetant hors de son siège, ils la traînent à l’église qu’on appelait le Césareum, et l’ayant dépouillée de son vêtement, ils la frappèrent à coups de tessons ; l’ayant systématiquement mise en pièces, ils chargèrent ses membres jusqu’en haut du Cinarôn et les anéantirent par le feu. Ce qui ne fut pas sans porter atteinte à l’image de Cyrille et de l’Église d’Alexandrie ; car c’était tout à fait gênant, de la part de ceux qui se réclamaient du Christ que des meurtres, des bagarres et autres actes semblables soient cautionnés par le patriarche. Et cela eut lieu la quatrième année de l’épiscopat de Cyrille, la dixième année du règne d’Honorius, la sixième du règne de Théodose II, au mois de mars, pendant le Carême »


Femme enseignant géométrieD'après Jean de Nikiou (Nicée), au VIIème siècle :


« En ces temps apparut une femme philosophe, une païenne nommée Hypatie, et elle se consacrait à plein temps à la magie [théurgie, selon Michel Tardieu], aux astrolabes et aux instruments de musique, et elle ensorcela beaucoup de gens par ses dons sataniques. Et le gouverneur de la cité l'honorait excessivement; en effet, elle l'avait ensorcelé par sa magie. Et il cessa d'aller à l'église comme c'était son habitude.... Une multitude de croyants s'assembla guidée par Pierre le magistrat – lequel était sous tous aspects un parfait croyant en Jésus-Christ – et ils entreprirent de trouver cette femme païenne qui avait ensorcelé le peuple de la cité et le préfet par ses sortilèges. Et quand ils apprirent où elle était, ils la trouvèrent assise et l'ayant arrachée à son siège, ils la trainèrent jusqu'à la grande église appelée Césarion. On était dans les jours de jeûne. Et ils déchirèrent ses vêtements et la firent traîner (derrière un char) dans les rues de la ville jusqu'à ce qu'elle mourût. Et ils la transportèrent à un endroit nommé Cinaron où ils brûlèrent son corps. Et tous les gens autour du patriarche Cyrille l'appelèrent « le nouveau Théophile », car il avait détruit les derniers restes d'idolâtrie dans la cité. »

 

Bien sûr ce film, est au même titre, que n’importe quel roman historique, tissé de dialogues et de rencontres imaginaires, mais l’occasion est pour nous d’ouvrir un débat, autour d’une période qui fonde le canon et les rites de notre Eglise-institution, ce qui est loin d’être anodin … !

 

« Il faut dire que le héros de cette vaste fresque n'est pas un guerrier bas du front, mais une femme, la belle Hypatie, philosophe, astronome, mathématicienne, qui a vraiment existé. Alejandro Amenábar (Mar adentro, Les Autres) en fait le symbole d'une époque charnière. Celle où le christianisme dogmatique est en passe de dominer le monde occidental. Et où l'obscurantisme menace la science et la raison. Toute ressemblance ou similitude avec le monde d'aujourd'hui est évidemment volontaire et délibérée. Amenábar use du péplum comme d'un prétexte pour condamner avec virulence tous les fanatismes. Ces chrétiens, qui, en brûlant les livres, en saccageant la bibliothèque, commettent un véritable viol de la culture, rappellent des ravages plus contemporains, commis au nom de la religion. » Cecile Mury pour Télérama.


En conclusion, j’ai aimé ce film et l’interprétation de la comédienne. Je suis intéressé par les questions posées et j’espère pouvoir approfondir la connaissance de cette période, et le rôle des chrétiens. Je ne crains pas de débattre, au contraire... Nous avons le devoir de savoir ce que les chrétiens ont fait de leur religion, et dans quelles circonstances nous avons trahi le message de Jésus-Christ. Il est indéniable aujourd'hui de reconnaitre que 'le pouvoir' pervertit ' le spirituel '!

 

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Chrétien et philosophe: Jean Luc MARION

Publié le par Perceval

  • Jean-Luc MARION, philosophe et professeur à la Sorbonne et à Chicago, est un spécialiste de Descartes, un phénoménologue ; il a développé une nouvelle approche de Dieu, débarrassée des pesanteurs de l’Etre, pour mieux reprendre cette question. Il écrit : L’idole et la distance (1977) et Dieu sans l’être (1982).
  • Le philosophe Jean-Luc Marion, est reçu jeudi 21 janvier sous la Coupole, au fauteuil du cardinal Lustiger


    Chrétien et philosophe : comment articulez-vous cette double appartenance ?

    Jean-Luc Marion : Je suis philosophe, exactement comme d’autres sont pilotes de ligne, ingénieurs, ou banquiers ! C’est un métier comme un autre, qui relève de l’ordre de la connaissance, dirait Pascal. L’identité chrétienne n’est pas du même ordre que la rationalité philosophique. Il existe des philosophes qui ont des opinions religieuses, et heureusement !scolastique

    Mais il n’y a pas en soi une « philosophie catholique », ou une « philosophie chrétienne ». C’est le propre des idéologies, comme le marxisme, que de vouloir baptiser les sciences humaines. La révélation chrétienne ne dépend pas d’une philosophie, Dieu merci ! Mais il est vrai que je me suis intéressé à la théologie car la philosophie passe son temps à aborder la théologie. Notamment lorsque j’ai écrit Dieu sans l’être . Je ne me suis pas posé la question de l’articulation entre ma foi chrétienne et la philosophie, mais plutôt la question du droit de la philosophie de parler de Dieu, de la révélation chrétienne, et le problème des limites.

     

    Le choix que l’on a proposé aux catholiques entre les deux postures, progressiste ou conservatrice, était faux. D’autres, comme Urs von Balthasar, Karol Wojtyla ou Jean-Marie Lustiger ont au contraire relu le Concile dans une perspective différente, à la lumière des Pères de l’Église, dans un mouvement de redécouverte patristique. La revue Communio a soutenu ce mouvement, et cela fait 35 ans que cette revue, principalement gérée par des laïcs fonctionne, sans subvention.


    Ne craignez-vous pas cependant aujourd’hui un repli identitaire de la part des catholiques en France ?

    Non, je ne crois pas, ce n’est pas un mouvement important. Les catholiques français sont en train de comprendre ce que doit être leur rôle, cela ne va pas de soi. Ils sont une minorité, mais la minorité la plus importante, qui doit avoir voix au débat.

    Certains chrétiens se crispent dans un état caduc et passé de la philosophie, appartenant à une époque scolastique, où la rationalité était définie de manière restrictive, où la confrontation entre foi et raison n’existaient pas. Mais ils n’ont rien compris aux enjeux actuels.


    Justement, pourquoi insistez-vous ainsi sur le lien indissoluble entre foi et raison ?

    Je crois que nous sommes arrivés à un moment clé de cette réflexion. Ceux qui opposent foi et raison ont une vision de la foi comme n’ayant pas de logique. Or il y a une logique de Dieu dans la révélation chrétienne, car Dieu c’est le logos, la raison. Et les mêmes qui nient cette part de recouvrement de la raison par la foi reconnaissent aujourd’hui que nous nous trouvons face à une crise de la rationalité : qui peut, après le XXe siècle, dire ce que l’on entend par raison ?

    La frontière entre le rationnel et le non rationnel n’a plus rien d’évident. La science n’est plus la vérité absolue comme on a voulu le croire, le progrès scientifique prend désormais aussi l’aspect d’une menace, c’est tout à fait évident avec la crise écologique.

    Dans ce que j’appelle cette « inquiétude rationnelle », les chrétiens ont toute leur place, et leur contribution peut être fondamentale. À condition qu’ils n’apportent pas au débat des convictions frénétiques, mais des positions raisonnables. « Raison garder », voilà ce pour quoi les chrétiens sont peut-être qualifiés, car leur Dieu n’est pas un Dieu de la toute-puissance irrationnelle, mais le Dieu du logos.

     

     Penser autrement « la mort de Dieu », objet de l’Idole, et la distance (1977) en considérant cette mort comme, avant tout, la mort d’un concept, d’une certaine primauté de l’Etre et du « Dieu moral ». Il considère ce retrait du divin comme l’ultime figure de la révélation. En somme, dit-il 1/ Le Dieu qui est mort est une représentation (une idole) contre lequel il faut lutter 2/ Dieu, lui, est mort sur la croix et est donc en retrait – manière, pour nous, d’éprouver la filiation.

     Penser autrement l’amour et la charité. Dans Le phénomène érotique (2003) il indique, au début de son livre, que la « philosophie ne dit aujourd’hui plus rien de l’amour, ou si peu », qu’elle « n’aime pas l’amour » et que nous constatons un « divorce » entre la philosophie et l’amour, que nous vivons « dans un grand cimetière érotique ». Il y a, dit-il, une « rationalité érotique » et l’amour en relève.

    Source: ( La Lettre d'information de Canal Académie )

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"Sagesse" à l’académie française : F. DELAY

Publié le par Perceval

  • Florence DELAY, de l’Académie française

    sagesse- La liberté.
    "Chaque fois que j’ai terminé un livre, je me dis que je n’ai pas été suffisamment libre..

    - L’oisiveté. "Ne pas trop combler son temps ; profiter de ce moment de la vie pour le hasard, la rêverie, la lecture ; découvrir cet "otium", l’oisiveté au sens noble".
  • Ce mot est désormais entré dans le Dictionnaire. Vivre avec. Chrétiens, juifs, musulmans, ont vécu, avec des heurts mais en se supportant. "Cette période de la vie en Espagne, avant la Reconquête qui a voulu imposer la religion, reste un modèle. L’esprit triomphe des murs. L’important est de tourner son esprit vers l’au-delà, vers Dieu. La convivance semble impossible alors qu’elle a eu lieu pendant des siècles."
  • - La convivance:

    Au regard du monde, de la société, qu’est-ce qui vous parait essentiel à dire aujourd’hui ?

     "A chacun de retrouver une vie intérieure, une vie où l’on fait confiance à ses propres forces. On se repose trop sur le collectif, les mêmes schémas, les machines. On perd sa singularité. On ne peut pas se fondre avec les autres tout le temps. J’aime chercher, je ne veux pas qu’une machine trouve pour moi, me prive de cette "promenade"".

    La spiritualité, hors religions ? "Elle m’a souvent parue imbécile car les religions contiennent assez de grandeur pour qu’on s’y trouve bien. J’ai découvert tardivement les grands textes chrétiens mais c’est passionnant !" Il y a un élan vers "la vie intérieure" qui doit être nourrie quotidiennement.


    Aujourd’hui, quelle est votre motivation essentielle ?

     "Aller le mieux possible vers la fin de mes jours, ne pas perdre la force d’âme ni le pouvoir de m’émerveiller. Tenter de trouver la joie du vieil âge." Et d’évoquer la très ancienne sagesse des Indiens Navarros sur la piste de la beauté.

     

     

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Haïti .... Malédiction... Dieu...

Publié le par Perceval

Nous risquons d’entendre , de la part de certains ‘ croyants ‘, des énormités :
- C’est Dieu qui punit !   ou,
- tel le télévangéliste américain Pat Robertson: « il y a très longtemps, les Haïtiens auraient conclu un pacte avec le diable pour se débarrasser des forces oppressantes qui occupaient le pays. Et voilà qui expliquerait la catastrophe! »…! Certes, déjà au lendemain du 11 septembre, le télévangéliste était d'avis que les attentats tenaient au fait que « les Américains approuvent l'avortement, l'homosexualité et la séparation de l'Église et de l'État ». 
 

Dans l’observation d’une catastrophe naturelle, il n’y a ni sacrifice, ni épreuve … L’Humain, et donc le divin n’est que dans le cœur de ceux qui vivent un « fait naturel ». Le chrétien n’est pas idolâtre et ne met dans le fait naturel, ni bien ni mal …
La notion de mal, ne se débusque pas si facilement, ainsi dans un Etat, ‘le bien et le mal’, sont souvent synonymes de ‘légal et d’illégal’… sans plus!

Dans une telle occasion, la religion est une aide, parce qu’elle soutient les ‘ cœurs ‘, elle nous rappelle que nous ne sommes ni maudits, ni responsables. Face au mal, si je peux choisir la suite, si je suis capable d’en faire mon épreuve; je peux retrouver appui sur ce qui échappe à l’impermanence du naturel.

 

ClimatIl faut lire ce que disait l’ingénieur géologue Claude Prepetit, il y a un mois, lors d’une entrevue au Nouvelliste, un journal haïtien:

La région métropolitaine de Port-au-Prince a connu des séismes dévastateurs, de magnitude supérieure à 7 , en 1751 et 1770. Depuis lors, nous sommes entrés dans une période d’apparente quiétude pendant laquelle l’énergie continue de s’accumuler dans le sol. Le jour où les contraintes vont se relâcher avec fracas, les conséquences seront catastrophiques pour la région métropolitaine.

Dans un rapport publié quelques mois plus tôt pour le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics d’Haïti, le même M. Prepetit déplorait l’«impréparation» d’Haïti à un tel séisme, l’attribuant à la «méconnaissance  de la réalité de la menace sismique en Haïti» et aux croyances religieuses «instituant un ‘Bon Dieu bon’ préservant (Haïti) de tous les risques et désastres naturels.»


Ne rejetons pas non plus notre responsabilité ( au-delà de ce séisme ), puisqu’aujourd’hui l’homme contrôle ou le plus souvent détraque son espace naturel, au risque des plus grandes catastrophes … !


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