Rencontres dans le salon de Delphine de Girardin
Au cours de ces années 1830, c'est le salon de Christine de Belgioso (1808-1871) qui servit à C.-L. De Chateauneuf d’initiation à l'entrée dans le ''monde''.
La ''princesse'' merveilleusement belle, charmait tous ceux qui l'approchaient. Elle a de nombreux amants ; mais peu peuvent revendiquer son amour... Trois hommes cherchent à être ainsi reconnu d'elle : A. de Musset, H. Heine, et Mignet se disputent cette reconnaissance. Finalement, c'est François Mignet historien, le père de sa fille, qui s'impose …
Mais, Christine de Belgioso, n'aurait eu qu'une passion : sa patrie. Contre l'Autriche, elle défend l'unité italienne, et soutient Charles-Albert de Sardaigne ( dynastie des Savoie). De 1848 à 1860, elle deviendra en Italie une héroïne...
Son salon, outre ses ''artistes '' proches - le poète allemand Heinrich Heine, le compositeur hongrois Franz Liszt, l'historien François Mignet, le poète Alfred de Musset... - est fréquenté de très nombreuses personnalités...
Le comte d'Apponyi - attaché à l'ambassade d'Autriche à Paris - ironise : « Outre la prétention d'être une seconde Sapho ou Corinne, elle se plaît à prendre la physionomie d'un spectre : elle est blême et blafarde. » et à propos de Musset : Il « se roule sur les canapés, met ses jambes sur la table, se coiffe d'un bonnet dans le salon, fume des cigares. » Rodolphe d'Apponyi, Vingt-cinq ans à Paris (1826-1850).
Échappant à l'emprise de la princesse, mais infiniment reconnaissant... Ch.-L. De Chateauneuf réussit à entrer dans un autre salon en vue qui, avec le mariage d'Emile de Girardin avec Delphine Gay, va attirer toutes les gloires littéraires...
Delphine de Girardin (1804-1855) va exercer son influence par son salon régulièrement fréquenté, entre autres, par Théophile Gautier, Honoré de Balzac, Alfred de Musset, Victor Hugo, Laure Junot d'Abrantès, Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Jules Sandeau, Franz Liszt, Alexandre Dumas père, George Sand et Fortunée Hamelin...
Delphine Gay, est la fille de Sophie Gay, femme de lettres connue, dans les milieux parisiens de l’Empire, pour ses romans sentimentaux. En juin 1831, Delphine – reconnue pour ses poèmes - et que courtisait Vigny, épouse Emile de Girardin qui va transformer la presse: quotidien bon marché, roman-feuilleton etc …
Charles de L'Escalopier, conservateur de la Bibliothèque de l'Arsenal, va faire rencontrer Charles-Louis avec des passionnés de l'histoire médiévale. Ainsi, il va rencontrer l'historien Augustin Thierry, qui est d'ailleurs un fidèle ami de Christine de Belgioso...
L'histoire médiévale va conduire Charles-Louis sur la voie de l'occultisme, qui se fait alors reconnaître, avec la rencontre de Jules de Rovère (1797-1864), puis celle d' Alphonse-Louis Constant (1810-1875)...
A l'époque où Charles-Louis rencontre Alphonse-Louis Constant, celui-ci quitte le séminaire...
Il n'est pas anodin, d'en expliquer la raison : il vient de rencontrer le féminin... Il a en charge l'éducation religieuse d'une jeune fille, Adèle Allenbach... Il va alors ressentir, selon ses propos, « un besoin impérieux d'aimer ». « Elle fut mon initiatrice à la vie », affirme t-il. Son attachement effraie la fille ; et s'écarte de lui … Il préfère quitter ce qu'il avait construit depuis des années, le sacerdoce...
Il vit alors la ''bohème'' : dans des '' hôtels borgnes ( sans restaurant) garnis ( meublé) '' pour les étudiants, ou les grisettes ; des chambres parfois sans feu, avec la faim pour tenaille … Deux femmes vont l'aider à sortir de là … La première c'est Flora Tristan ; elle vient de fuir son violent de mari, et se bat pour garder ses enfants... Elle va le soutenir et l'inciter à développer ses dons de dessinateur. Il participe aux côtés de Alphonse Esquiros ( rencontré au petit-séminaire) notamment, à une éphémère publication mensuelle, ''Les Belles Femmes de Paris''. Pour sa revue, il parcourt les salons et rencontre Delphine de Girardin... Il soupire alors auprès de son cœur, et c'est elle qui initie le jeune ''abbé'' à l'occultisme …