Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les Fées

Publié le par Perceval

BnF - La légende du roi Arthur Les nombreuses demoiselles qui surgissent près des fontaines ou au détour des chemins sont une version courtoise des anciennes fées du folklore celtique.

BnF - La légende du roi Arthur 

Les nombreuses demoiselles qui surgissent près des fontaines 
ou au détour des chemins sont une version courtoise 
des anciennes fées du folklore celtique.
" À cette époque, on appelait fées les femmes qui s'y connaissaient en charmes et en enchantement ; et en ce temps-là, il y en avait beaucoup plus en Grande-Bretagne que dans les autres pays.
Le livre des histoires dit qu'elles connaissaient la valeur efficace des paroles, et les propriétés des pierres et des herbes, grâce à quoi elles conservaient jeunesse et beauté et disposaient d'autant de richesses qu'elles le décidaient. Et cela commença au temps de Merlin, le prophète des Bretons, qui possédaient toute la science qui peut venir des diables, et une partie de celle qui vient de Dieu.
De ce fait, il était grandement redouté des Bretons, et si honoré que tous l'appelaient le saint prophète. Cette demoiselle dont parle le conte devait toute sa science en matière de magie à Merlin, et elle l'avait acquise par ruse. "
Lancelot du Lac, roman du XIIIe siècle

feeriebroceliande

Ces femmes-fées aux pouvoirs étranges, les chevaliers en quête d'aventures les rencontrent dans les forêts obscures et profondes, mais aussi au cour des châteaux qui se dressent sur leurs routes. Bénéfiques ou malicieuses, elles dissimulent souvent leur nature sous les traits d'une vierge en détresse afin d'éprouver la bravoure et la vertu des chevaliers.

Les fées dans la légende arthurienne, apparaissent nommément avec les demi-soeurs ( ou les soeurs ) d'Arthur... Leur nombre varie, on trouve Morgane, la plus connue, mais aussi Anna, Elaine et Morcades. Parfois l'une d'elle commet l'inceste avec Arthur et donne naissance à Mordred, mais l'identité de la mère de Mordred varie d'une version à l'autre : c'est Anna chez Geoffroy, et son père est le roi Loth ( donc pas d'inceste..), Morcades dans la Vulgate, et chez Malory ; et Morgane dans de nombreuses réécritures modernes.... Brickdale, Eleanor Fortescue Enid, Guinevere, et Viviane

Ces sœurs sont des fées : elles appartiennent au monde du merveilleux, et non à celui de la cour. Morgane, la fée est à rapprocher de la Morrigan ( la reine noire )...

Le nom de beaucoup de fées arthuriennes finit par la syllabe – ane.. ( anas : canard …) .. A rapprocher du culte des déesses « oiselles » connu en occident, ainsi l'Ana celtique ( Sainte-Anne )...

Cette fée est donc démultipliée en plusieurs personnages, elle est une fée-oiseau, tantôt grue sous le nom d'Ygerne, tantôt canne ( Morgane, Viviane, ), tantôt corbeau ( Morrigan ), tantôt cygne … Pavel Tatarnikov Morgane, Fées et Lancelot (1)

La rencontre avec les fées, dans la légende arthurienne, se réalise dans un antagonisme entre l’ancienne tradition matriarcale païenne, et la nouvelle tradition patriarcale chrétienne. Le pays des fées est fondamentalement d’essence matriarcale.

Ainsi, en témoigne la Dames du Lac, qui donne l’Épée au roi Arthur. Le plus souvent non mariées, elles séduisent et maintiennent leur souveraineté sur les mortels valeureux, qu'elles choisissent.

Les fées deviennent, avec la christianisation, des sorcières, des guérisseuses...

Voir les commentaires

Le Tarot, le Graal et la Chevalerie

Publié le par Perceval

En dehors de l'art divinatoire ( que j'ignore complètement...!) , le Tarot offre un outil de développement personnel et de connaissance de soi.

En effet, chaque lame représente un archétype universel. Et avec 22 lames majeures et 56 mineures, l'immense diversité du monde peut s'y retrouver. Chaque lame est bourrée de symboles. On peut ainsi établir une véritable communication avec son inconscient... CreatorIllustrator Anne-Marie  Ferguson Le Tarot arthurien, décrit - des personnages ou des thèmes majeurs - des légendes arthuriennes. Les archétypes puissants qui sous-tendent cette tradition recèlent encore une profonde sagesse qui nous instruit et nous encourage, si nous y avons recours. Ainsi, au-dessus de la création littéraire qui a médiatisé ces personnages, ils sont en nous tous...

La nature de leur vie et de leurs aventures est telle qu'ils accomplissent toujours des actions archétypales... Elles sont comme codifiées et alignées sur des modèles du monde naturel et intérieur...Tarot of the Holy Grail

Les histoires au sujet du Roi Arthur et de sa cour proviennent de modèles bien antérieurs au Moyen-âge, de traditions orales et mythiques celtes en particulier, puis chrétiennes ensuite … On pourrait même y ajouter les contributions de Tennyson, T.H. White, Charles Williams et de nombreux romancier(e)s modernes...

L'universalité du Tarot n'a pas besoin de preuves, non plus que le pouvoir des histoires arthuriennes d'émouvoir, et d'illuminer ceux qui en ont la connaissance... XVII. Grail (Star) Perceval  Matthews-Caselli Tarot

Le symbolisme qui gouverne ce jeu est celui des '' objets sacrés '' même : l'Epée, la Lance, le Graal et la Pierre, qui sont emblématiques des éléments Air, Feu, Eau et Terre ; et qui sont les objets de cette Quête... La Quête du Sacré...

Recevoir ces ''insignes de souveraineté'', c'est ne plus nous reconnaître ''blessé'' comme le Roi du Graal de la légende, mais réalisé, restauré par le pouvoir des éléments...

Le Tarot Arthurien ( c'est à dire : le mythe), remonte plus loin que son épanouissement médiéval et littéraire plus élaboré ; aussi, les images ne représentent pas directement les personnages de la saga littéraire...

Design for an unpublished Arthurian tarot deck, showing Parsifal and the Holy Grail

Le Tarot du Graal, associe l'objet légendaire et sacré du christianisme qu'est le Graal, et la chevalerie, avec sa composante ''légendaire'' que sont les Templiers...

Nul ne sait comment naissent les légendes... C'est un peu comme si elles avaient toujours été présente dans les recoins les plus profond de la psyché ( l'âme) humaine, et ce qui explique la grande fascination sur tous ceux qui s'y intéressent... grail tarot - john matthews & giovanni caselli - Magdalene

Le Graal est l'objet d'une Quête, il représente un lien entre le sacré et le profane.. Il est un objet pourvoyeur d'interrogations sur le monde dans lequel nous vivons, donc un outil de quête personnelle en vue d'un développement personnel, voire d'un rétablissement spirituel...

Le poète médiéval Wolfram von Eschenbach, dans son poème Parzival ( v 1220) donne à ceux choisis pour garder le Graal le nom de Templeisen ( Templiers(*) )

Je rappelle, que pour le Graal, on peut le rattacher - au chaudron que le roi Arthur et ses guerriers doivent ramener de l'autre monde et cité dans un poème gallois du IXe s. le Preiddeu Annwn, attribué au barde Taliesin ; puis, ensuite – à l'objet mystérieux cité par le français Chrétien de Troyes au début du XII e s. dans son poème inachevé Perceval ou le Conte du Graal

The Arthurian Tarot 28

The Arthurian Tarot Nimue

Le Graal a subi, au cours des continuations de la légende, toute une série de transformations, - du paganisme celte au cœur de la foi chrétienne - preuve que l'on ne peut codifier l'objet à une image ou une idée …The Arthurian Tarot Perceval

Le lien des Templiers et du Graal, est faite par Bernard de Clairvaux, dans sa règle du Temple où il parle de l'ordre en termes similaires aux descriptions des chevaliers du Graal des romans médiévaux de l'époque...

Peu après que Bernard eut rédigé ce texte, l’Église avait commandité sa propre variante très christianisée de la légende arthurienne, avec l'histoire du Graal depuis l'époque du Christ à la fin du règne du roi Arthur – le Cycle Vugate ou Lancelot-Graal -

Voir les commentaires

L'origine du Tarot

Publié le par Perceval

- La légende : Aucun élément sérieux ne permet de reconnaître la très haute antiquité du tarot. Il ne serait pas l'œuvre des grands initiés de l'Égypte ancienne...! Il n'est pas non plus d'origine hébraïco-kabbalistique. Ni bohémienne. Ni …. extraterrestre… !

- L'Histoire : Récemment un documentaire sur Arte, le rattache à : Marsile Ficin (1433-1499) , Roue de Fortuneun philosophe italien, traducteur de Platon et proche de Cosme de Médicis, seigneur de Florence au milieu du XVe siècle.

Sa philosophie, composition intime de métaphysique, de religion et d'esthétique, fit autorité de son temps. Il eut pour disciples et collègues de travail Jean Pic de la Mirandole, Ange Politien et Jérôme Benivieni. Ce fils de médecin, féru d'astrologie, aurait créé les vingt-deux atouts du tarot à des fins pédagogiques pour transmettre son enseignement aux étudiants de l'Académie néoplatonicienne qu'il dirigeait et pour dissimuler à l'Église sa pensée iconoclaste qui mêlait les croyances de l'Antiquité et le christianisme. ( Voir Docu sur ARTE )

mandorle Bas-relief de la cathédrale de ChartresTarot Le monde 21
Mandorle - Bas-relief de la cathédrale de Chartres Tarot - 21 - Le Monde

Marcel Ficin, aurait utilisé ces ''Naïbi'', cartes de jeu connues en Italie depuis le XIVème siècle.

]amiens10 la Tour - Amiens[

Le ''chaînon manquant'' entre la culture du Moyen-âge et la brutale apparition "ex nihilo" des naïbis en Italie du nord en 1375/77, semble appartenir aux graphiques et images des compagnons, imagiers des cathédrales, que sont les tailleurs de pierre, les troubadours et trouvères...  

Avec le tarot, nous approchons l'âme du ''peuple du roman''.

Le Moyen-Âge, riche en sa foi, est là avec son exubérance, son symbolique ; le tarot de même nature que la pierre taillée qui surgit dans l'ombre de l'église ; et le frère de la sculpture, du vitrail, de l'enluminure qui transmette la pensée car le livre n'est guère accessible, et les illettrés sont nombreux voir la majorité. Il ne serait pas invraisemblable qu'on ait cherché à diffuser une pensée 'philosophique' au moyen de ces cartes au format réduit, aux images récréatives d'apparence anodine.

Les emblèmes des cartes : sont assimilés aux quatre éléments : les épées à l'air (car l'épée tourbillonne dans l'air), les bâtons au feu (ils sont issus du bois, lequel s'enflamme), les couples à l’eau (elles contiennent des liquides), les deniers à la terre (ils sont faits des métaux qu'elle recèle). Mais ce n'est pas assez : les épées symbolisent en outre la volonté et la puissance, les bâtons le travail et les devoirs d'État, l'énergie matérielle et la fécondité, les coupes l'amour et le mysticisme, l'élaboration intime des richesses spirituelles, les deniers enfin les connaissances et l'art combinatoire, toute industrie créatrice qui aménage le monde extérieur.

En 1377, nous avons dans les archives de la ville de Viterbe, entre Rome et Florence, le premier édit réglementant ou interdisant les jeux de hasard et d'argent, où les naïbbi soient cités, et c'est le début d'une longue liste d'interdictions. Le plus ancien des tarots semble être le Cary-Yale (67 cartes conservées). Il est daté du début du XV ème, vers 1420/25.

Les plus anciens jeux de tarot actuellement connus ont été réalisés dans les cours d'Italie du Nord (Milan et Ferrare) à partir des années 1440-1450. L'un des plus curieux est celui de la collection Goldschmidt, peint en Italie ou en Provence au milieu du XVe siècle : certaines des neuf cartes conservées présentent une emblématique à résonance hermétique (l'as de Coupe pourrait faire allusion au Graal et à la fontaine des « amoureux de science »)

Tarot de Charles VI, Italie du Nord (Venise, Bergame?), fin XVème siècle

Le Tarot de Jean Noblet, Paris, XVIIème siècle.

Le Tarot de Jean Dodal, Lyon, vers 1701

A suivre:  le Tarot Arthurien...

Voir les commentaires

La Quête du Graal : Les Objets Sacrés– Arcanes mineurs –

Publié le par Perceval

Il y a dans le jeu du Tarot, un symbolisme attaché à l'espace ( et la combinaison des cartes) et aux figures. Quatre ( couleurs) ou figures : denier, coupe, épée et bâton ; on y retrouve le symbolisme d'un ordre du monde : les quatre éléments, les quatre saisons...

Le symbolisme est une passerelle entre la réalité et le rêve, l'imaginaire... Et, le jeu nous engage dans un scénario ; il nous offre un chemin ( à construire) au travers de cette forêt d'images que sont chacune des cartes... Ce n'est pas plus ''ésotérique'', ou ''magique'' que cela …

 

Reprenons donc, notre ''Tarot du Graal''; et ses quatre quatre objets sacrés : Pierres ( denier, ou pentacle), Calices ( coupe), Epées ( épée) et Lances ( bâton).

Tous les quatre sont ici, un des aspects du Graal, et représentent chacun un stade de la Quête, et un élément de la création ( Terre, eau, Air et feu).

Bien sûr, ce jeu désire exprimer les expériences médiévales du mythe du Graal et de l'imaginaire des templiers.

Les ''honneurs'' le Roi, la Dame, le Cavalier et le Valet représentent :

  • Le Roi : ou dans l’ordre des templiers : les Grands Maîtres.

  • La Dame : les quatre dames représentent les aspects de Marie, Mère de Dieu ( Christ)...

  • Le Cavalier : ou précepteur, représente les aspects initiatiques de la hiérarchie templière.

  • Le Valet : ou le frère, incarne le Chercheur et le néophyte de l'Ordre.

Avant d'entrer dans le détail de ces arcanes dits ''mineurs'' ; je voudrai préciser que – pour ce qui me concerne - le Tarot n'est pas un support pour obtenir des réponses divinatoires – fonction pour laquelle je n'ai aucune compétence …

Mon intérêt réside dans le moyen d'exploration d'un imaginaire où la spiritualité chrétienne est importante : je le nomme '' Quête du Graal '' ; et ce qui est très excitant c'est que cette expérience se superpose – parfois - à celle des chevaliers arthuriens et même à cette ''histoire'' ( fantasmée sans doute) des chevaliers templiers...

 

Comme nous l'avons vu dans les articles précédents, les lames du Tarot du Graal décrivent la voie du Chercheur... Un chemin ponctué d'images archétypales, et validées par la Tradition littéraire et religieuse, en un mot ''artistique''.

Le jeu consiste donc à endosser le rôle du Chercheur du Graal, et de s'interroger sur son parcours personnel...

Vous remarquerez que deux personnes ne perçoivent jamais la même image de la même façon.

La lame n'est qu'un point de départ, vers une réalité personnelle plus subtile... Imaginez que les formes et couleurs sont en fait brouillées ; et qu'il vous revient de faire le point, pour visualiser les vraies formes et les vraies couleurs ( celles qui vous correspondent...)

Pour ma part, j'ai besoin d'en connaître les références culturelles et religieuses … C'est ma faiblesse, mon besoin d'intello.... Ce savoir n'est pas nécessaire ; certains diront même qu'il voile un peu plus la signification des images …

Contempler l'image, la pénétrer... la laisser nous parler... S'observer là où elle nous conduit, écouter ce qu'elle veut dire.... Prendre le temps aussi, d'imaginer les situations ou circonstances que chaque lame est susceptible de représenter...

Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

Voir les commentaires

Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.

Publié le par Perceval

Nous sommes en 1476, et commençons par suivre le témoignage d’un paysan-notaire... A Saint-Julien-aux-Bois, nous prenons la machine à remonter le temps....

Un passionné, Pierre Gire, avec qui nous avons aimé discuté, a consacré sa vie à recréer la vie des gens d'ici, au temps de la féodalité ( et qui a peu varié jusqu'à la Révolution...) : un village du Moyen Age, avec ses maisons et ses granges, ses plantes, ses animaux... Tout y est juste, à sa place : les charpentes, les meubles, les vêtements, les cultures…

Cette reconstitution n'est pas œuvre d'imagination. Elle s'appuie sur des recherches documentaires, archéologiques et ethnographiques de terrain.

Les habitations sont pourvues de leur ameublement rustique, leur couverture est constituée de chaume (confectionné à partir des hampes du seigle), même les gonds des portes ont été ouvragés à la façon de l’époque. Une partie des matériaux utilisés provient d’ailleurs d’anciens bâtiments de Xaintrie, pierres de taille, pièces de charpente, le reste à été façonné en restant fidèle à l’esprit médiéval. À l’intérieur, des provisions diverses sont suspendues au plafond, de la charcuterie qu’on fait sécher le plus souvent. Le sol est en terre battue dans l’habitation des métayers, il est constitué d’un pavement dans celle du notaire fermier.

Le “cantou“ Signifiant littéralement « le coin », c’est un élément primordial de l’habitat, de l’âme et de la sociabilité limousine : lieu de la cuisine, de la lumière, de la chaleur, c’est là que se regroupe la famille, que s’échangent les nouvelles, que se transmettent, à la veillée, les histoires, les légendes, le sacré. C’est vraiment le « feu », synonyme de foyer où l’on vit « à pot et à feu ». Autant de “cantous“, autant de feux c’est-à-dire d’unités familiales. Le plus souvent très grands, leur taille et leur place varient selon l’aisance de la famille. Ils prennent généralement place contre l’un des murs pignons de la maison : - soit en renfoncement dans l’épaisseur du mur, - soit délimités par un ou deux murets en avancée sur le(s)quel(s) s’appuie une poutre transversale. Mais il arrive encore à cette époque que le foyer, limité par de grosses pierres, soit placé au centre de la pièce, comme dans l’habitation nouvelle de chez Miremont.

Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.

Les paysans n'y sont pas les propriétaires... A charge d'un impôt foncier annuel : le Cens; le paysan vit dans une "boria" une ferme faisant partie d'un village "le mas". Le seigneur reste le propriétaire foncier. 

L'agriculture au village au XVe siècle Les mas ou domaines disposent à peine, en moyenne, de deux hectares de terres labourables. Les champs en occupent une bonne partie, devant les près qui viennent en second. Ici comme dans toute la Xaintrie médiévale, les agriculteurs pratiquent une polyculture céréalière : seigle, froment, sarrasin, avoine et parfois millet. Les paysans pratiquent une rotation biennale, alternant plantation de céréales puis jachère, pour ne pas épuiser le sol. Le fumier est rare et entièrement utilisé pour le potager et les vignes. Le seigle est semé au mois d’octobre, l’avoine en mars, parfois mélangée avec des pois. L’apport alimentaire des céréales est en effet complété par celui de quelques légumineuses cultivées dans les jardins à l’intérieur du village : fèves, pois, vesses. La châtaigne tient aussi une place essentielle dans l’alimentation du paysan de la Xaintrie, et l’arboriculture fournit pommes, prunes, pêches. La consommation, d’après le terrier * d’Hugues de Merle, seigneur de Xaintrie au XIVe siècle, est la suivante : seigle (62%), avoine (28%), froment (8%), raves (1%) et fèves (1%).

La cuisine au village au XVe siècle Les céréales sont battues puis vannées, et les grains broyés au moulin ou sur des meules à bras.Les farines obtenues, surtout celles de sarrasin (ou blé noir), d’avoine et de millet, dont on ne peut pas faire de pain, servent à préparer des bouillies, la “pou“ (pols) et des galettes : “bourriols“ ou “tourtous“ (tortons), qui le remplacent. La cuisson en est plus rapide, demande beaucoup moins de bois, et surtout permet d’économiser le seigle, dont le métayer doit donner la moitié, et qui a toujours servi à payer les impositions. Les aliments cuisent dans des poteries, des “oules“ (olas), posées sur la braise ou suspendues (la cuisson par grillade, réservée aux nobles, est très exceptionnelle). Le bouillon, plus ou moins gras selon ce qu’il reste du cochon, accompagne des légumes frais ou secs, récoltés dans l’ “òrt a vianda“, le jardin. On a oublié que le mot viande vient de vivenda, ce qui est nécessaire à la vie, les légumes.

Les boissons sont de l’eau, du lait ou du vin peu alcoolisé coupé d’eau. Les paysans consomment seulement leur production, tandis que les nobles boivent surtout du vin importé du Bas Limousin. La vaisselle de service est en bois ou en calebasse. Les gens utilisent leurs doigts et le couteau pour manger. La cuillère en bois sert pour les soupes et les ragoûts

Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.

L’apiculture est très importante. Elle fournit miel et cire (sucre et éclairage). La cire fait souvent partie des prélèvements de l’impôt foncier. Stockée par le seigneur, elle servira, quand un décès surviendra, à assurer sous forme de cierge le repos de l’âme du défunt.

Le porc (lo ganhon) : à la fin du XVe siècle, on le mentionne de soie noire et blanche. Il est plus proche du sanglier que du cochon rose actuel. Il apparaît couvert de poils durs, de taille moyenne (0,75 mètre de haut) et assez mince. La première ressource attendue de cet animal est son lard.

Vaches et bœufs (vachas e buòns) : à l’époque médiévale, les bovins sont de petite taille, entre 1 m et 1,20 m de haut (contre 1,40 m de nos jours). Dans la région, les vaches sont souvent de robe unie, et leur couleur tourne autour du brun, du rouge acajou, en passant par le fauve roux. Les bêtes ne restent à l’étable qu’en hiver, nourries avec des fourrages récoltés sur les pacages et les champs des alentours. Elles sont l’objet de tous les soins car on leur demande beaucoup : du travail d’abord pour labourer et tracter, du lait, du fumier et, en fin de vie seulement, de la viande.

Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.
Un village au Moyen-Age en Xaintrie: à Saint-Julien-aux-bois.

Voir les commentaires

Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle

Publié le par Perceval

En Limousin, la Xaintrie ( graphie attestée depuis 1588) est située aux confins de la Corrèze et du Cantal.

Sous la domination des vicomtes de Turenne, cohabitent plusieurs seigneurs ( les Merle, Veyrac, Pesteils et Carbonnières), sur un éperon, en plusieurs castra ( sites fortifiés avec seigneurs, chevaliers et maisons...)... Plusieurs castras qui témoignent des alliances familiales...

Les Tours de Merle s'élèvent au cœur de la forêt, au dessus de la rivière Maronne, elles furent construites entre le XIIe s. et le XVe siècle.

Au XIVe siècle, Merle comprend sept maisons fortes, deux chapelles et un village, possédés en indivision par sept seigneurs des familles de Merle, de Carbonnières, de Veyrac, et de Pestels.

A l'origine ; la légende d'un homme au nom d'oiseau, Bertrand chef d'une féroce mesnie habitant ce repaire, qui avait coutume de siffler comme l'oiseau quand il voulait rassembler ses chevaliers …

C'est au XI e siècle que le vicomte de Turenne autorise une famille à s'installer sur le piton rocheux. Gerbert de Merle, bienfaiteur de l'abbaye de Beaulieu-sur-Dordogne, édifie le premier château ainsi que la chapelle Saint-Léger.

Originaire probablement du Cantal, la famille de Pesteil se serait implantée sur le site de Merle, au début du XIIIe siècle, à la suite du mariage d'Aymeric de Pesteil avec Hélis de Merle. En 1270, les Pesteil rendent hommage aux Carbonnières ; cet hommage est réitéré en 1347.

Voisine puisque son château s'élève à quelques kilomètres de là, la puissante maison de Carbonnière devient, elle aussi, co-seigneur de Merle et revendique ses droits sur la castrum. Ceux-ci sont renforcés en 1364 lorsque Jean de Carbonnière épouse Garine de Pestels. Deux tours immenses s'élèvent désormais, dites de Carbonnières et de Pestels. Le rocher s'est scindé en deux pôles distincts. 

Le piton devient une véritable cité. Tout autour, en effet, sous les fortifications naturelles formées par les logis-tours, des maisons s'érigent et une réelle société féodale s'installe. Ainsi, au pied des tours, une trentaine de maisons entourent le castrum, placées sous la protection des seigneurs. Des manuscrits utilisent le terme de "Ville de Merle". Artisans, bûcherons, paysans mais aussi prêtres, hommes de loi et autres notaires en composent la population. Une rue publique relie la porte de la cité au pont de Merle et, tout comme dans le castrum, la vie s'articule selon des rites précis de territoire et de bon voisinage.

Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais prennent une tour et un château en 1371, puis doivent les restituer.

Les calvinistes prennent la place et y installent une garnison en 1574 ; ils en sont chassés deux ans plus tard par les co-seigneurs. Cependant le site est abandonné par ces derniers qui préfèrent vivre dans des lieux plus agréables et surtout plus accessibles.

Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle
Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle
Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle
Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle
Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle
Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle
Moyen-Age en Xaintrie: Les Tours de Merle

Voir les commentaires

Le Graal - Les lieux où il est passé, et où il s'est perdu... ? -3/ -

Publié le par Perceval

Jérusalem

Une des sources les plus anciennes inhérentes à la recherche du Graal et de sa position, parle d'un calice argenté à deux manches qui était gardé dans un reliquaire d'une chapelle près de Jérusalem, entre la basilique du Golgotha et le Martyre.

]Dessin de la basilique du Saint-Sépulcre au VIIe siècle - De Sanctis locis Dessin de la basilique du Saint-Sépulcre au VIIe siècle - De Sanctis locis[

Cette nouvelle est transmise par une source en relation avec le pèlerin et évêque du nom de Arkulf de Périgueux( en Gaule, ou en Allemagne selon d'autres sources …) qui vécut au VIIe siècle – à la recherche de reliques et qui affirme avoir vu et touché le calice Sacré, près d'une petite église à Jérusalem entre les deux basiliques... ! .C'est aussi le seul témoignage qui place le Graal en Terre Sainte.

Sa mémoire est préservée par un écrit d'Adamnana, abbé du monastère de Hy sur l'île de Iona ''histoires de l'évêque Arkulfa "(De locisSanctis), qui reprend son récit de plusieurs mois de pèlerinage et qui a eu lieu entre les années 660 ou 679 et 687. Ses descriptions fournissent de nombreux détails sur le fonctionnement de l'ancienne Église et de l'architecture religieuse, en Terre Sainte, et en particulier de Jérusalem. Arkulf décrit également la relique de la Sainte Croix de Constantinople ... Que vit en réalité Arkulf ? Le Suaire, le Saint Graal ? Ou peut-être vit-il un autre objet, un objet qui au fil du temps à changé plusieurs fois de nom et d'aspect ?

Corbis-42-65569279

De Constantinople à Troyes

 ]Garnier de Traignel Garnier de Traignel [

Le Graal ( ou sa copie …) aurait été conservée à Constantinople ! C'est du moins ce qu'affirme une source du XIIIe siècle, et plus exactement le roman de "Titurel le jeune". Le Saint-Calice aurait été volé de l'église du Boucoleon durant la quatrième croisade et porté de Constantinople à Troyes par Garnier de Trainel, dixième évêque de Troyes, en 1204. Lors de la quatrième croisade, les croisés firent main basse sur les trésors (reliques et pierreries) de Contantinople. Garnier de Trainel, que la mort attendait en cette ville, acquit un grand nombre de reliques et ses chapelains ramenèrent avec eux une part considérable de ce trésor dans laquelle on trouvait un morceau considérable de la vraie Croix, du sang du Christ, mais aussi le chef de saint Philippe, le bras de saint Jacques le Majeur ou le corps entier de sainte Hélène vierge. (Mentionné dans les inventaires des églises de Troyes).

]Caliz de los Patriarcas,Constantinopla Siglo X-XI Tesoro de San Marcos -Venecia Caliz de los Patriarcas,Constantinopla Siglo X-XI Tesoro de San Marcos -Venecia[ 

Le vase de la Cène était, assurément, le plus précieux des trésors. En 1429, le Chapitre fait l’inventaire de s on Trésor, dont le vase de la Cène : " c’est un grand plat d’argent, dont le fond est fait d’un vase qui a servi à Notre-Seigneur. " En 1611, le chanoine Camusat dans un inventaire du Trésor de la cathédrale, donne une description détaillée du vase de la Cène : " il est en porphyre vert et noir, en forme de bassin rond, garni d’argent, au milieu duquel il y a un crucifix d’argent doré, aux coings des croisons y a 5 émeraudes fines".

]The Attarouthi Treasure - Chalice 7th century,Byzantine Made in Attarouthi,Syria silver and gilt The Attarouthi Treasure - Chalice 7th century,Byzantine Made in Attarouthi,Syria silver and gilt[

En 1637, Des Guerrois rappelle que Garnier de Trainel a envoyé un fort beau vase de jaspe, entouré d’un bord d’argent sur lequel il y a 4 vers grecs qui sont gravés en lettres majuscules : " Autrefois, ce plat servait à Notre-seigneur, quand il mangea avec ses bien-aimés apôtres. Maintenant il sert aux saintes Particules (c’est-à-dire les Hosties consacrées) de notre même Seigneur, ce que témoigne ce don si artistement orné. " Un inventaire de la Cathédrale de 1700, ajoute que ce vase " a servi à la Cène de Notre-Seigneur, les lettres grecques qui sont autour le disent ainsi. "

]Calice de Kremsmünster offert par le Duc Tassilon. Cuivre fondu et doré, plaques d'argent. Vers 770 ; 22,5 cm de haut, 15,7 cm de diamètre. Abbaye bénédictine de Kremsmünster Calice de Kremsmünster offert par le Duc Tassilon. Cuivre fondu et doré, plaques d'argent. Vers 770 ; 22,5 cm de haut, 15,7 cm de diamètre. Abbaye bénédictine de Kremsmünster[

Un chanoine raconte après le terrible incendie de 1700, qu’il y a à la cathédrale " un bassin assez grand, qui a servi à la Cène, lorsque Notre-Seigneur mangea avec ses Apôtres la veille de sa Passion, sur le bord duquel on lit 4 vers qui en font foi. "

En 1709, des bénédictins venus à Troyes, constatent l’existence de notre précieuse relique " dont Notre-Seigneur se servit à la Cène lorsqu’il lava les pied à ses disciples, dans le fond duquel on voit un beau vert émeraude, et autour on lit 4 vers grecs qui prouvent son antiquité. Ce vase de porphyre, ou de quelque autre pierre plus précieuse, en forme de petit bassin, a un pied et demi environ de diamètre, y compris un bord d’argent qui en augmente la circonférence. Le fond est enrichi d’une croix d’or ou d’argent doré, fixé çà la circonférence par ses quatre extrémités. Le bord d’argent est chargé de 4 iambes grecs en lettres capitales, gravées en relief. Le caractère de ces lettres, maigre et allongé, est assez semblable à celui des lettres capitales que l’on voit dans quelques manuscrits du temps de Charlemagne. "

]Gold Goblet with Personifications of Cyprus, Rome, Constantinople, and Alexandria c700. Byzantine or Avar Gold Goblet with Personifications of Cyprus, Rome, Constantinople, and Alexandria c700. Byzantine or Avar[

Courtalon-Delaistre, curé de Sainte-Savine écrit : " On voit dans le Trésor de la Cathédrale, un plat de jaspe avec un cercle d’argent large d’environ 3 pouces, autour duquel on lit 4 vers grecs, par lesquels on assure que ce plat servit à Jésus-Christ dans la dernière Cène qu’il fit avec ses apôtres, lorsqu’il institua l’Eucharistie. "

  Il en reste le témoignage dans les verrières exécutées sous Nicolas de Brie (verrière 10, la seconde à droite du chœur).

En janvier 1794 tous les reliquaires et reliques furent livrés aux flammes révolutionnaires !

]Gold Chalice, Europe 5th-10th century Gold Chalice, Europe 5th-10th century[

Dans ce cas également le doute exprimé en ce qui concerne l'objet décrit par Arkulf devient légitime, car Constantinople était justement célèbre parce qu'elle gardait la Couronne d'Épines, le Suaire et même la Croix du Christ, amenée dans la ville par l'Empereur Bizantin Héraclius en 629.

Encore une fois il est légitime de se demander: Quels sont les mots employés à cette époque pour désigner le Graal ?

Voir les commentaires

Le Graal - Les lieux où il est passé, et où il s'est perdu perdu... ? -2/ -

Publié le par Perceval

Quand on ne sut plus ce qu’était devenu le Saint-Graal,  et qui avait pu le cacher..  Il sera recherché des siècles par des chevaliers, et donnera lieu à une série d'aventures merveilleuses, et littéraires...

Puis, on tenta même de mettre une fin à cette Quête, affirmant que le Saint-Graal ne serait plus en Occident mais en Inde, non loin de l'emplacement du Paradis Terrestre, et confié au Prêtre Jeanpreste joao : Wolfram von Eschenbach, dans son Parzival, fait du Prêtre Jean le neveu de Perceval, chevalier de la Table ronde cherchant le Graal, Perceval lui-même devenant le père du Chevalier au Cygne, ancêtre légendaire de Godefroy de Bouillon, le premier roi de Jérusalem. Dans ces constructions complexes, qui mêlent autour de Jérusalem les croisades, le Graal et le Prêtre Jean, c’est toute une mythologie chrétienne qui s’invente...

]Peinture murale -montreal-sos Peinture murale - Montreal de Sos ]

* Mais, pour revenir chez nous ; il faut compter sur les Templiers. La grotte située sous Montreal de Sos ( commanderie du Temple en Ariège) en garde la trace... Deux auteurs : Coincy St Palais et d’Artaran font mention de l’existence d’une crypte antique qui serait « celle de l’initiation des Gardiens du St Graal » et aussi « témoin ou sont gravés des signes spéciaux ». Ces auteurs s’interrogent sur la vraie destination du château... Et si le Graal a pu trouver un temps un refuge à Usson, ou dans une commanderie voisine, le Graal n'a pu être confié qu'aux Templiers …

Quel était donc cet objet que les Templiers d'Espagne, envoyèrent en 1247, au roi d'Angleterre Henri Ier, en passant par Gisors ? Bien sûr, nous reviendrons prochainement sur ce lien entre le Graal et les Templiers...

]Castel-del-Monte_aerea Castel-del-Monte [ 

** Le Castel del Monte est un château italien du XIIIe siècle construit par l'empereur du Saint Empire, Frédéric II de Hohenstaufen (à70 km à l'ouest de Bari, dans les Pouilles). Construit en 1240, l'empereur n'y serait jamais entré... parfaitement octogonal, ses huit côtés sont surmontés de huit tours octogonales elles aussi; il affiche également huit fenêtres et offre huit salles communes!

Le château n’avait rien à défendre. D’ailleurs, il n’y a ni fortifications, ni douve, ni pont-levis, ni meurtrière!  Castel del Monte ne fut jamais utilisé, du moins officiellement, pour aucun but, que ce soit civile ou militaire et encore moins comme habitation de l'Empereur.Virgo Mater Adoratrix[2] Cette construction est inadaptée pour la réception, et semble avoir été construit pour … recevoir le Graal ! ….. Il occupait une position indispensable pour tous ceux qui étaient sur ​​le point d'atteindre le Saint Sépulcre

On pense qu'au centre de la cour, il existait un bassin, également octogonal, fabriqué en marbre d'une seule pièce, selon la description de Troyli en 1743.

Ce bassin représentait le Graal, Graal déposé dans le château par les chevaliers teutoniques, grâce à une confrérie soufie...

Voir les commentaires

Le Graal - Les lieux où il est passé, et où il s'est perdu... ? -1/.-

Publié le par Perceval

Je ne reviendrai pas ici sur l'origine du Graal, dans la tradition celtique, ou chrétienne. Voir à l'intérieur de ce blog des articles sur ce thème …

Je m’intéresse ici, à ce que serait devenu l'objet même du Graal après la fin de l'aventure des chevaliers de la Table Ronde. Cette histoire est, elle aussi, un mythe – composé de multiples récits -, et elle est une manière de continuer cette fantastique Légende qu'est la ''Quête du Graal'' ...

Saint Laurent remet au pape les trésors de l'Eglise

Le Graal - arrivé avec Joseph d'Arimathie - a quitté la Grande-Bretagne pour Rome, et il va réapparaître sous le pape Sixte II, élu pape en 257.

Il avait pour trésorier, Saint Laurent ; il lui était dévolu la garde des biens de l'Eglise et autres trésors... Sixte voulait mettre en lieu sûr la relique que possédait Rome, une coupe qui avait contenu le vin qui avait servi à l'institution de l'Eucharistie. Saint-Laurent ( San Lorenzo ) originaire d'Espagne, non loin de Huesca, lui offrit de cacher ces trésors dans une grotte inaccessible au milieu des rochers de la Sierra...

Le Graal y fut conservé depuis la moitié du IIIème siècle jusqu’en 713. À ce moment, l’invasion musulmane arrivait à sa plus grande expansion en Espagne ; l'Évêque de Huesca de l’époque se réfugia dans les montagnes des Pyrénées en emmenant avec lui différentes reliques dont le Saint Graal.

De cette façon, et finalement, la relique arriva au monastère de San Juan de la Peña, où elle resta jusqu’au début du XVème siècle étant honorée pendant tout ce temps par les rois aragonais et tout le peuple en général. Le monastère fondé au XIe siècle devint le panthéon des rois d'Aragon.

 

 

galeria_grande - San Juan de la PeñaLe Graal  de San-Juan de la Pena - Replique


Ensuite, le Saint Calice arriverait à Valence en 1437, après un bref séjour à Barcelone... Nous en reparlerons...

Monserrat Abbey, Spain Monserrat Abbaye]

Bien avant … En citant l'oeuvre de Wolfram, le Graal fut mit à l'abri au château de Munsalvaesche ou Montsalvat, et fut confié à Titurel, le premier roi du Graal. Certains ''chercheurs'' sont convaincus que le lieu dans lequel le Graal fut mit en sûreté est le monastère de Monserrat, en Catalogne. 

Chalice Well, à Glastonbury

Joseph d'Arimathie aurait caché le Graal à Chalice Well (le puits du calice), près de la colline de Glastonbury Tor  ( ci-dessous) 

 

Toutes ces péripéties sont racontées dans un roman d'auteur anonyme de 1220.

Une version de 1885 de "Les Quêtes du Saint Graal" voudrait que Joseph d'Arimathie ait caché le Graal dans le Chalice Well, à Glastonbury ; cette nouvelle a engendré de nombreuse hypothèse qui font de cette église le centre de mystérieux événements et d'inquiétants secrets. Une tradition veut que le Saint Graal soit intimement lié aux Chevaliers Croisés, à la Terre Sainte, et aux Templiers...

 Galahad, Perceval and Bohors kneel before Holy Grail, miniature from manuscript 122 folio 179 verso, France 15th Century 

 La recherche du Graal, au-delà de ses caractères mystiques et ésotériques, est devenue également une véritable chasse au trésor, une chasse qui énumère des centaines de cartes, d'indications et de livres sur lesquels on peut passer des jours et des jours de patiente étude. Les témoignages en relation au mystérieux lieux dans lesquels a été cachée la Sainte Relique, commencent déjà au Moyen-Âge et tienne évidemment, non seulement de la période qui les a vu naître, mais aussi de la tradition philosophique et spirituelle de ceux qui les rédigèrent.

A suivre ...

Voir les commentaires

La Quête du Graal : La Procession du Graal – 21/21 -

Publié le par Perceval

* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Le Rétablissement..

- « Que vois-je de ''rétabli'' ?.»

Entrez !

Dans cette procession sont portés, le Graal et les autres objets sacrés, à travers les salles du Temple. Plusieurs des personnages archétypaux, que nous avons rencontrés, sont présents : le Roi Salomon, la Reine de Saba, la Chekhinah, Galaad et le Chercheur …

Galaad, Perceval et Bohort, ont conduit le corps de Dandrane et la Coupe sacrée dans la ville de Sarras, là même où ils ont connu l'expérience de la Révélation des mystères divins.

Galaad est devenu Roi de Sarras pendant un temps, jusqu'à ce qu'il voit les ''choses spirituelles'' : le monde était-il devenu trop lourd... ?

Le Graal est retiré du monde des hommes par une main sortie des nuages, qui le monte au ciel. ( cf Texte ci-dessous )

 

D'autres disent que le Graal est resté sur terre, confié aux bons soins de Perceval et, après lui, de son frère Feirefis, puis du Prêtre Jean... Que sont devenus les gardiens du Graal … ?

 

On raconte que longtemps après l'époque du Roi Arthur, lorsque la Quête du Graal n'était plus qu'un vague souvenir, deux jeunes chevaliers étaient partis à sa recherche... Lorsqu'ils avaient fini par revenir après une très longue absence, ils avaient beaucoup changé. Aux questions à propos de ce qu'ils avaient vu, ils s'étaient contentés de répondre : « Allez où nous sommes allés et vous verrez. »

Ensuite ; ils auraient dit que, pour eux, « les choses ne faisaient que commencer »...

Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews

La Quête du Graal : La Procession du Graal – 21/21 -

La mort de Galaad et la disparition du Graal : extrait de '' La Quête du Graal '' (anonyme)

La Quête du Graal, écrit par un anonyme du XIIIe siècle, propose une fin à cette longue quête et une réponse à ce que pourrait être le Graal.

Dans cette histoire, le Graal est le Saint-Vase dans lequel Joseph d'Arimathie a recueilli le sang du Christ. Cette relique permet de communiquer directement avec le Tout Puissant. Tout au long de cette geste chevaleresque, l'auteur présente les différentes aventures des chevaliers de la Table Ronde qui ont prêté serment de retrouver le Graal, à la suite d'une apparition du Saint-Vase à la cour du roi Arthur. Un seul sera digne de le retrouver dans une chapelle près d'Avalon : il s'agit du fils de Lancelot, Galaad le prude.

L'extrait ci-dessous est l'accomplissement de la Sainte Quête. Galaad est mis en relation avec Dieu. Après un tel événement il ne désire que mourir pour rejoindre le Paradis. L'auteur, par cette fin, montre que la Grâce divine n'est accessible qu'aux plus purs des hommes. Il veut faire de Galaad un exemple pour la chevalerie ainsi qu'un modèle de piété.

La mort de Galaad se retrouvera dans d'autres ouvrages comme celui de Sir Thomas Malory intitulé La Morte d'Arthur. Cette fin symbolise la voie sacrée à suivre. Elle a donc un but avant tout édifiant. Beaucoup d'auteurs chrétiens suivront cet exemple en faisant de la Quête du Graal, la recherche du bon chrétien.

 

Quand Galaad fut le maître du pays, il fit mettre sur la table d'argent une arche d'or et de pierres précieuses, dont il couvrit le Saint-Vase. Et tous les matins, dès qu'il était levé, il venait avec ses deux compagnons faire prières et oraisons devant le Saint-Graal.

Au bout d'un an, au jour anniversaire du couronnement de Galaad, il se leva de bon matin avec ses compagnons. Et, venus au Palais Spirituel, ils regardèrent le Saint-Vase. Ils virent alors un bel homme vêtu comme un évêque, qui battait sa coulpe, à genoux devant la table. Il était entouré d'une foule d'anges, comme s'il eût été Jésus-Christ lui même. Après être resté longtemps agenouillé, il se leva et commença la messe de la glorieuse Mère de Dieu. Lorsqu'il en fut au secret de la messe et ôta la patène de dessus le Saint-Vase, il appela Galaad et lui dit : « Viens, sergent de Jésus-Christ, et tu verras ce que tu as tant désiré voir. »

Galaad s'avança et regarda dans le vase. Aussitôt qu'il y eut jeté les yeux, il se mit à trembler, car sa chair mortelle apercevait les choses spirituelles. Il tendit les mains au ciel et dit : « Sire, je t'adore et te remercie d'avoir accompli mon désir, car je vois à découvert ce que langue ne saurait décrire ni cœur penser. Je contemple ici l'origine des grandes hardiesses et la raison des prouesses. Je vois ici les merveilles de toutes les merveilles ! Puisqu'il en est ainsi, beau doux Sire, et que vous m'avez octroyé de voir l'objet de tous mes désirs, je vous supplie de me faire passer en cet état et en cette joie où je suis présentement, de la vie terrienne à la vie du ciel. »

Dès que Galaad eut prononcé cette requête, le prud'homme qui se tenait devant l'autel en ornements épiscopaux prit ''Corpus Domini'' sur la table et le tendit à Galaad qui le reçut en grande humilité et dévotion.

Puis le prud'homme lui dit : « Sais-tu qui je suis ?- Non, sire, à moins que vous ne me le disiez.- Sache donc que je suis Josèphe, fils de Joseph d'Arimathie, et que Notre Sire m'a envoyé à toi plutôt qu'un autre. Parce que tu m'as ressemblé en deux choses : tu as comme moi, connu les merveilles du Saint-Graal, et tu es resté vierge comme je le suis. Et c'est justice qu'un homme vierge fasse compagnie à l'autre. » À l'ouïe de ces paroles, Galaad vint embrasser Perceval, puis Bohort, et dit : « Bohort, saluez de ma part monseigneur Lancelot, mon père, dès que vous le reverrez. »

Il revint à la table, et se prosterna, coudes et genoux à terre ; mais il n'y était pas depuis longtemps qu'il tomba la face sur les dalles, car déjà son âme était sortie du corps. Et les anges l'emportèrent, faisant grande joie et bénissant Notre Seigneur.

Dès que Galaad fut mort, il advint une grande merveille : ses deux compagnons virent distinctement une main qui descendait du ciel, sans qu'on aperçût le corps auquel elle appartenait. Elle alla droit au Saint-Vase, le prit, saisit aussi la lance, et les emporta au ciel, en sorte que, depuis lors, nul homme ne pût être si hardi qu'il prétendît avoir vu le Saint-Graal. »

Anonyme, La Quête du Graal , XIIIe siècle.

Voir les commentaires