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Mary Butts – Années 1920 – et le Graal. 2

Publié le par Régis Vétillard

Mary Butts se dit très intéressée de mieux connaître Lancelot, et avec lui de mieux comprendre la quête du Graal. Elle veut en faire le sujet de son prochain livre...

Mary Butts

Mary invite Lancelot, chez elle, où il rencontre également un jeune homme, Sergueï, elle écrit de lui qu'il est « un page aux boucles noires et aux yeux de glace verte... » ; Lancelot pense à un oiseau et à un danseur...

- Oui, c'est juste, répond Mary... Je pourrais l'appeler Picus et mon héroïne, Scylla... Scylla est une nymphe de grande beauté qui - du fait de l'amour d'un dieu - est transformé en monstre féminin...

Lancelot connaît moins la mythologie grecque, et Mary lui traduit l'image en rapprochant le dieu du Roi Arthur, et Scylla de Morgane ... Oui Morgane.... On dit que Morgane est venu s'installer dans le Dorset, la région de prédilection de Mary, à ' Badbury Rings ' , un lieu utilisé par les prêtresses, les druides pour pratiquer leurs rites magiques ...

Mary pense que le Dorset est la région du Graal – à l'opposé de la ville et de ce temps d'après-guerre représenté par la « Waste land »... Elle voudrait appeler ainsi son roman, mais T. S. Eliot, pour un livre-poème, qu'elle adore, lui a déjà pris ce titre …

Quand elle s'est rendue à l'abbaye de Glastonbury ; assise sur une pierre de ces ruines elle a ressenti fortement ce qu'elle nomme ''mana'' c'est à dire un ''pouvoir d'influence'' qui émane de certaines personnes ou de certains lieux...

Mary est obsédée par la mythe et le rituel. Ses héroïnes incarnent « le principe féminin de la vie » en contact avec des pouvoirs magiques oubliés depuis longtemps... Elle est persuadée que le malaise spirituel de l’après-guerre qui génère le modernisme littéraire peut être guéri par le rituel et la magie ; elle prend ses sources chez Sir James Fraser, Jessie L. Weston et les 'Ritualistes de Cambridge', et chez les modernistes, comme Joyce, Yeats et Eliot.

Marie raconte qu'elle a appris et pratiqué avec Cecil, la magie, l’écriture automatique et les voyages astraux... Ils parlent aussi, avec grande excitation des ''carrés magiques''... Mary en aurait pratiqué toutes sortes, à Théléma... Connaît-il le '' livre d’Abramelin '' ? Un grimoire qui recense quelques démons et quelques sorts qui se présentent sous la forme de carrés de mots, à l'image du carré SATOR...

Les démons... ! Devant le visage horrifié de Lancelot ; Mary s'esclaffe... « N'aie crainte... Pour commander aux démons, il faut d'abord les avoir vaincus... ! »

 

Ainsi, Mary et Lancelot se sont revus, ont énormément échangés sur différents thèmes comme le symbolisme, l'alchimie, et bien sûr la légende arthurienne... Mary se montre si intéressée par ce que lui rapporte Lancelot, sur sa Quête, et celle de ses aïeux ; qu'elle exprime son enthousiasme d'avoir rencontré « la réincarnation d'un chevalier arthurien » ; elle souhaite connaître les détails de cette histoire... Et lui ému par son regard, par l'intérêt qu'elle lui porte ; elle, si belle, si envoûtante... Aussi occupe t-elle à présent toutes ses pensées, le jour, la nuit, surtout la nuit ; au point que par manque de sommeil peut-être, perd-il un peu de vigilance, pour distinguer ce qui est réel de ce qui l'est moins … Et, s'il était ensorcelé... ?

 

Mary l'interroge encore et encore …. « Quels sont les effets du Graal … ? »

On parle d'effets merveilleux : une lumière inconnue... Mais de lui-même on ne sait rien... Et, que contient-il ? Perceval ne pose aucune question ! Et qui est la Porteuse du Graal, que sait-elle ?

Les Continuations enrichiront la connaissance des effets du Graa. Par exemple, par la profusion des mets en sa présence... Le Graal sert à gré, ou « par le gré » ce qui convient à chacun... De par son contenu, le Graal donne le pouvoir de se régénérer et de multiplier ce qu'il contient... A côté du rôle positif, l'un des aspects - plus sauvage du Graal – est, quand il est associé à la lance : il évoque un rituel sanglant ( voir dans Peredur...) …

En tout cas, le Graal a une portée initiatique car il permet une révélation, ce qui pourrait être l'objet de la Quête...

 

Ce jour là, Mary soulève sa jupe, et vient s'asseoir à califourchon sur le genoux de Lancelot. Elle pose ses bras autour de son cou ; et lui demande : « Et si le Graal était là... Que ferais-tu ? »

- Si j'étais face au Graal … ? Je ne sais pas … Je n'y ai jamais pensé...

- Et, s'il était là ! Sur tes cuisses ?

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Mary Butts – Années 1920 – et le Graal. 1

Publié le par Régis Vétillard

Mary Butts (1890-1937) est de dix années plus âgée que Lancelot. Elle vient du Dorset, en Angleterre. Elle a épousé en mai 1918 le poète pacifiste et éditeur John Rodker, a donné naissance à leur fille Camilla, fréquente des écrivains modernistes, et a commencé une liaison avec Cecil Maitland, un vétéran de la guerre qui continue à le rendre fou... En 1921, avec lui, elle passe environ douze semaines à l’abbaye de Thelema d’Aleister Crowley en Sicile... Elle y a trouvé certaines pratiques choquantes, et est reparti en mauvaise forme...

Nancy la connaît assez pour se soucier d'elle, et elle a la bonne mais dangereuse idée de lui ''confier'' le jeune Lancelot...

Mary Butts connaît bien Paris, où elle entretient des amitiés avec des artistes, comme Jean Cocteau qui illustrera son livre Imaginary Letters (1928). En 1925 Mary a publié son premier roman, Ashe of Rings, un roman anti-guerre avec des éléments surnaturels.

Actuellement (1926), Mary est à Paris, elle a rompu d'avec son ''grand amour'' Cecil Maitland ; Elle vit dans un appartement de la rue Montessuy, proche de la tour Eiffel... Elle héberge un amant, Sergueï Maslenikoff, qu'elle vient de rencontrer à Paris. Sergueï est une sorte d'aristocrate ( russe blanc), artiste sans le sou. Mary le trouve charmant, drôle, mélancolique...

Mary Butts à Paris, 1925

 

Comment ne pas être intrigué par cette femme, belle à l'abondante chevelure rousse et au regard vif, les yeux verts, un long cou blanc à la Rossetti, et qui semble avoir déjà vécu tant d'expériences déroutantes et surnaturelles ? A l'écart de l'effervescence des amis de Nancy ; Lancelot et Mary vont faire connaissance plus avant, et chacun d'une curiosité réciproque... vont arriver au Graal !

 

En Angleterre, l'intérêt pour le Graal, est vivace depuis la guerre... Mary a lu l'ouvrage de référence de Jessie L Weston, From Ritual to Romance publié en 1919. L'auteure rattache l'histoire du Graal et d'autres légendes arthuriennes aux rites païens d'avant le christianisme. Son analyse s’inspire de l’étude comparative de Sir James Frazer sur la religion, The Golden Bough (1890), et de son affirmation selon laquelle la religion moderne a évolué à partir de cultes de fertilité plus anciens et de leurs rites du dieu/roi mourant. Les « Ritualistes de Cambridge », qui s’inspirent aussi beaucoup de Frazer, influencent également Weston, en particulier le travail de Jane Ellen Harrison, avec cette théorie de la pratique rituelle et leur croyance commune que le rituel précédait le mythe...

Mary Butts est convaincue du rôle fondamental des pratiques rituelles dans les cultes rattachés aux mythes anciens, ainsi que sur le rôle des femmes dans ces rites...

 

Comme tout anglais, elle connaît Les Idylles du Roi de Tennyson (1885). Mais aussi : The High History of the Holy Grail (1910) (La Haute Histoire du Saint Graal) traduite par Sebastian Evans. Perlesvaus, aussi appelé Li Hauz Livres du Graal (La Haute Histoire du Saint Graal), qui est une vieille romance arthurienne française datant de la première décennie du XIIIe siècle ; elle serait censée être une des continuations de l’œuvre inachevée de Chrétien De Troyes « Perceval, le conte du Graal ».

 

Mary pourrait citer également ''L’Église cachée du Saint Graal'' ( The Hidden Church of the Holy Graal ) de Arthur Edward Waite (1909). Il s'agit d'une suite de récits assez divers, qui commencent avec des textes aux références païennes pour finir sur une épopée chrétienne et allégorique. Le contenu peut satisfaire autant le lettré que le mystique à la recherche du Graal... En effet, Waite tente de donner un sens à tout cela. Il examine et rejette les théories du XIXe siècle qui relient le Graal aux Templiers, ou aux franc-maçons, ou même aux cathares... Sa conclusion est qu’il existe encore une « église intérieure » dans le christianisme: il veut dire non pas une secte souterraine, mais un ''noyau mystique''. Son concept d'Eglise cachée est basé sur une compréhension profonde du sacrement de l'eucharistie, et le Saint Graal est son symbole...

Arthur Machen

 

Arthur Machen (1868-1947) auteur de ''Le grand dieu Pan'' est captivé très jeune par l'occultisme qu'il découvrit dans la bibliothèque de son père, pasteur anglican. Ecrivain, il est attiré par les mystères païens de son Pays de Galles natal, passionné de mythologie classique et de merveilleux...

The Secret of the Sangraal & Other Writings de Arthur Machen, permet à cet auteur de fictions de présenter son approche mystique de la vie et de l’art. Nous pouvons ainsi examiner dans quelle mesure (ou non) ses croyances personnelles correspondent à ses écrits imaginatifs. Machen apparaît ici comme mystique, comme un chrétien ''occulte'', un peu fantasque, comme un homme parfois blessé, souvent audacieux : sa conviction est que le monde que nous connaissons n’est qu’un rideau de stimuli sensoriels et de croyances intellectuelles au-delà de laquelle se cachent des vérités plus substantielles et terrifiantes.

The Secret Glory, la dernière grande œuvre de Machen, est une description satirique de la vie dans une école publique. Le héros, orphelin, Ambrose Meyrick, un adolescent d’origine galloise, est inscrit dans une école publique anglaise. Il va se heurter à des ''rituels'' et à un harcèlement violent , avec des épisodes quotidiens d’intimidation scandaleusement acceptés, sinon encouragés, par les directeurs d’école et les enseignants.

Au moment où il semble avoir atteint le sommet de la souffrance et de la mortification, Ambrose, grâce à ses origines celtiques, a une « vision »... Il découvre un monde qui promet une formidable rédemption et des merveilles jamais vues auparavant, un monde qui le conduira à la recherche du Saint Graal et qui changera son destin. Libéré par cette quête, il découvre avec candeur, un monde violent, les angoisses de l’âge, et la découverte du sexe avec la jeune serveuse Nelly... Mythes celtiques, atmosphères mystérieuses et paysages oniriques se croisent sur le chemin intime du ''héros'' …

La légende du Saint Graal, de l'époque de sa deuxième épouse Purefoy, conduira Arthur Machen à un passionnant voyage dans cette légende chrétienne qui supplantera le grand dieu Pan de l'époque de sa première épouse Amy. Les quêtes arthuriennes remplacent les rites de la Rome antique, et le roi Arthur prend la place du dieu Pan...

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Les années 1920 – François Mauriac

Publié le par Régis Vétillard

François Mauriac

La comtesse de Sallembier, avait eu diverses occasions de rencontrer François Mauriac (1885-1970) , elle n'en avait cependant pas user pour le connaître davantage ; ce que regrettait dans ces années vingt Lancelot, qui découvrait avec grand intérêt ses livres. Anne-Laure se méfiait, disait-elle, de cet homme qui fustigeait son milieu, sa famille, tout en minaudant dans les salons, en particulier celui d'Anna de Noailles. Elle-même, n'avait-elle pas confié qu'elle trouvait cet ''oiseau'' « triste, enfermé dans sa rêverie. », et qui ne pouvait appartenir à « la vraie famille des poètes ».

Cependant Lancelot reconnaissait en ce ''frère aîné '' long jeune homme, lascif et tourmenté, un vrai romancier. Et il lui en savait gré de se reconnaître catholique, tout en dénonçant l'hypocrisie qu'il pouvait s'y attacher.

 

Dès 1922, avec Le Baiser au lépreux : un homme conscient de sa laideur, fait face - au cours de son mariage arrangé - par le sacrifice, Mauriac, déjà, y dénonce les vilenies d'un milieu bourgeois.

A partir de Génitrix (déc 1923) Mauriac préfère montrer les conséquences de l'absence de la Grâce sur les âmes, plutôt que « de rendre témoignage '' de la Foi ; comme dans cette fin ''ratée'' du '' Fleuve de feu'' (avr. 1923).

Lancelot lira beaucoup cet auteur, et ne trouvera jamais l'occasion d'entrer plus avant dans la relation.

N'est-ce pas un peu exagérée, cette obsession toute chrétienne ( et bourgeoise) de ne pouvoir vivre le plaisir de la chair sans culpabilité ; au point d'être contraint de choisir entre la vie sexuelle et Dieu, comme dans le ''Désert de l'amour''. C'est Maria Cross qui l'exprime le mieux, chez qui « le plaisir et le dégoût se confondent ». Le quotidien ''La Croix'' critique assez souvent ses romans, qu'il qualifie de scabreux. Il est assez intéressant, en effet, d'observer que ce ''catholique qui écrit'', et non cet ''écrivain catholique'' mette, ainsi, toute l’Église en alerte. Avec l'excellent '' Thérèse Desqueyroux '' il aurait manqué, dit-on , l'excommunication !

Politiquement, depuis la victoire du cartel des gauches (1924), Mauriac devient favorable à l'Action Française. Il s'affirme surtout anti-communiste ; il dénonce au travers de leur protestation quant à la guerre du Maroc, leur hypocrisie qui se moquent du '' droit des peuples à disposer d'eux-mêmes''. Il n'hésite pas à signer une pétition de soutien des intellectuels aux troupes françaises qui « combattent au Maroc pour le Droit, la Civilisation et la Paix », aux côtés de Bainville, Massis, Bourget, Valéry, Maurois...

Mauriac, cependant, semble inféodé à aucun mouvement politique. Dès 1921,il prend la défense d'André Gide contre Henri Massis ( catholique maurrassien ).

Pendant sa crise religieuse (1926-1929) il écrit les Souffrances du chrétien (1928), et reste proche de l'Action française ; après sa ''conversion'' et la publication de Bonheur du chrétien (1929) il se désabonne de L'Action française ; alors même que le mouvement de Maurras est condamné par le pape Pie XI.

C'est au cours de cette période que Lancelot croisera Mauriac, lors de ces fameuses retraites annuelles qu'organisent les Maritain, à Meudon ; également présent : Jean Daniélou qui deviendra jésuite et cardinal.

Lancelot reconnaît - en particulier - à partir de la publication de ''Thérèse Desqueyroux'', la révolte d'un homme ligoté par son éducation, un homme en révolte contre un système religieux qui lui a été imposé. Ce livre remporte en 1925 le Grand Prix du roman de l'Académie.

Comme chez Bernanos - que son roman « Sous le Soleil de Satan » paru en 1926 rend célèbre en quelques jours - les personnages sont torturés par un combat que se livrent en eux Dieu et le Diable.

 

Autre occasion de pouvoir rencontrer l'écrivain, c'est l'invitation de Paul Desjardin présent à Davos, à assister aux ''Décades'' ( ou Entretiens) de 1929, qu'il organise à Pontigny. Lancelot et Elaine vont être témoins d'une controverse entre Gide et Mauriac.

Gide évoque la biographie de Racine, où Mauriac traite de la contradiction entre l'exigence littéraire et l'exigence religieuse. Gide dénonce ce ''compromis'' : « En somme, ce que vous cherchez, c'est la permission d'être chrétien sans avoir à brûler vos livres; et vous n'êtes pas assez chrétien pour n'être plus littérateur. »

Mauriac répond qu'en soldat du Christ, il ne craint pas l'adversité. Il continuera d'écrire, et « je ne me séparerai pas de vous ni de vos amis bien que chaque numéro de la N.R.F. semble prendre position contre Jésus-Christ. Je veux rester au milieu de vous comme le pauvre ambassadeur d’une puissance méconnue » ( Correspondance Gide-Mauriac) 

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Le Paris des Années 1920.. – Pierre Drieu la Rochelle

Publié le par Régis Vétillard

Pierre Drieu la Rochelle est de 7 ans plus âgé que Lancelot. En 1925, il vient de rompre une amitié que l'on pensait solide, avec Louis Aragon. Pierre D. jeune écrivain, incarne la nouvelle génération, ce que lui reconnaissent Daniel Halévy ( que connaît bien Anne-Laure, sa mère), et Henri Massis (proche de Maurras)... Il a déjà publié chez Gallimard, et participe à la revue prestigieuse NRF.

<- de Jacques-Emile Blanche - 1924 - Etude pour un portrait de Pierre Drieu La Rochelle (1893-1945)

Lancelot est impressionné par Pierre. Il émane de lui, une énergie qui lui fait penser à Nietzsche, quelque chose de flamboyant, et on le dit ''couvert de femmes'' … !

Pierre D. vient de se séparer de son groupe de ''surréalistes'', leurs chahuts ne l'amusent plus ; et surtout le dénigrement systématique de ce qui fait la richesse de la culture occidentale, jusqu'à leur provocations envers Loti, Barrès, Anatole France et Claudel...

Aragon s'affiche avec son ancienne maîtresse, Elisabeth de Lanux, et surtout abdique tout esprit critique devant André Breton, et - le comble - adhère au Parti Communiste...

 

Si Lancelot souhaite son amitié, il la sait impossible, comme avec tous ceux qui ont vécu l'horreur de cette horrible guerre ; et dont l'expérience conduit à une vision tragique de l'existence...

Peut-être, Pierre est-il attiré par la candeur du jeune homme qui tranche sur le cynisme de beaucoup de ses amis, et des mœurs qui sont les siennes, mais qu'il qualifie de décadentes et ne correspondent pas à sa philosophie conservatrice ?

Pierre D. refuse de se situer sur l’échiquier politique, et reproche à Aragon sont engagement partisan... Il semble inquiet d'une modernité envahissante, de la TSF par exemple, au machinisme déshumanisant . Il hésite entre un classicisme rénové, reconstruit par la République, autour de figures de la pensée rationnelle ; et la tradition millénaire de la vieille France monarchique qui lui offrirait une morale exigeante et élitiste, et l'entrée dans une aristocratie forte, autour d'un militantisme qui satisferait son goût pour l'action....

Pourtant, et il en discute avec Lancelot, Charles Maurras, le déçoit par son nationalisme intégral, alors que l'absurde guerre qu'il vient de vivre, ne peut que nous rassembler autour de notre civilisation européenne et la réconciliation franco-allemande...

Colette Jéramec (à droite) avec sa famille et Pierre Drieu la Rochelle (au centre)

Pierre D. paraît bien souvent paradoxal. Il semble fasciné en bien et en mal par le peuple juif. En 1917, il épouse la sœur de son ami juif, mort au front, Colette Jéramec. En 1921, il divorce... Il ne cessera d'asséner et d'écrire les pires opinions antisémites... !

 

Lancelot apprend par sa mère, suite à un courrier de Vanessa Bell, que Nancy C., est à Paris ; aussi commence t-il une enquête afin de retrouver la jeune femme.

Il rêve de pouvoir, cette fois, la conquérir... Elle devrait être surprise de le voir changé, mûr, si décontracté... Il imagine : il la ferait accéder aux salons les plus huppés de la capitale, la présenterait à de grands écrivains... Peut-être Gide lui-même, ou Valéry? Anatole-France, Barrès étant morts récemment...

Nancy Cunard, par Man Ray, 1926

Il n'a pas cherché longtemps. Pierre D. le met directement sur la piste. Lancelot et Pierre, ont ceci de commun c'est leur goût pour l'Angleterre ; et l’Allemagne, il est vrai aussi...

 

- « J'aurais dû naître anglais. Voilà une de ces imaginations d'enfance qu'on garde jusqu'à ses derniers jours. » insiste Pierre. En 1919, il a séjourné à Cambridge ; il y a déjà rencontré T.H. Lawrence, et Aldous Huxley avec qui il reste lié... Il a hébergé, Aldous Huxley lors du premier séjour de ce dernier à Paris, c'était en janvier 1920...

 

1926 - Nancy C. habite dans l'île de la Cité un appartement décoré par Jean Frank. Elle y reçoit Man Ray, William Carlos Williams, Léon-Paul Fargue, Drieu la Rochelle, les amis de Cocteau et ceux de Breton, dont Louis Aragon...

Bien sûr, la rencontre de Lancelot avec Nancy, ne correspond en rien à ses attentes... Excentrique, et adulée par tous ses visiteurs ; elle s'amuse quelques instants de le revoir, puis elle est vite happée par des personnalités bien plus en vue, comme Louis Aragon avec qui elle va commencer une histoire d'amour...

Cependant, lors d'une seconde visite de Lancelot, Nancy lui présente Mary Butts.

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Le Paris des Années 1920.. – Bertrand de Jouvenel

Publié le par Régis Vétillard

Si les sujets de discussions sont graves, l'ambiance - parmi les jeunes qui fréquentent les Conférences - est à la camaraderie et à la fête. Dans une chambre d'étudiants, dans un bureau ; certains amènent des jeunes filles qui admirent les débats, des liens se nouent...

Les parents de Bertrand de Jouvenel, se sont séparés tôt ; il vit avec sa mère Claire Boas, elle-même assez présente dans le monde politique et littéraire. Son père a épousé en 1912, la romancière Colette.

Au printemps 1920, Bertrand rend visite à son père et découvre celle qu'on lui a désignée comme « redoutable ». Il est fasciné par elle : naturelle, imposante... Elle décide de « former » son beau-fils, et, l'année suivante, deviennent amants; elle a 47 ans.. Jusqu'en 1925, Bertrand vit dans l'ombre de Colette... Cette liaison est connue, et - vis à vis de ses camarades -pose Bertrand sur un piédestal de l'initiation érotique...

Colette, Henri de Jouvenel, et son fils Bertrand sur la lande près de Rozven, en Bretagne (1921) ->

 

Bertrand est un lecteur passionné d’histoire, de politique et d’économie. Colette l’initie à d'autres lectures, en particulier les romans de son ami Proust, qu’elle compare à Balzac. C'est elle, dit-il, qui l'ouvre aux joies du monde : « Colette m’enseigna que le pain avait du goût, les troènes du parfum, les pavots de la couleur …elle regardait, elle écoutait, elle sentait, et le plaisir qu’elle prenait continuellement à ce qui existe se communiquait à son entourage. Alors que j’avais toujours cherché à être laissé en paix avec mes livres, à présent je la suivais et les théières de faïence chez les antiquaires de Saint-Malo, les crevettes dans le basin des rochers, tout me paraissait merveilleux …il est impossible de dire ce que je lui dois, pour m’avoir ainsi nourri ».

 

Bertrand de J. suit son père à la SDN en 1923. Il part pour Prague comme collaborateur du ministre des affaires étrangères de la Tchécoslovaquie.

Sa mère ne supporte pas cette liaison, elle tente de le fiancer, mais il crée le scandale en ne venant pas au repas de présentation ; Colette venait de lui remettre un pli où était écrit : « Je t’aime. ».

Sa famille lui présente une nouvelle jeune fiancée. Il en discute avec Colette et décident de se séparer. Marcelle Noilly-Prat a déjà écrit un roman ( Vivre en 1922) « très intelligente et de très bonne compagnie » ; ils se marient en décembre 1925.

Madeleine Delbrêl (1904-1964)

 

Parmi les jeunes de l'Action Française, Lancelot est interpellé, en 1922-23, par Jean-Augustin Maydieu. Étudiant doué et fougueux, il est camelot du Roi et il fait partie de la garde personnelle de Maurras, très religieux il est torturé par une histoire d'amour... Il a rencontré Madeleine Delbrêl chez le docteur Armaingaud qui tient salon ; elle s’intéresse à l’art, la littérature et la philosophie. Elle écrit des poèmes. En 1922, alors qu'elle écrit « Dieu est mort, vive la mort […] Puisque c'est vrai, il faut avoir le courage de ne plus vivre comme s’il vivait » ; elle fait la connaissance de Jean profondément croyant, qui se questionne sur sa vocation religieuse... Ils se revoient et commencent une relation amoureuse (1923)... Il part pour son service militaire, puis sans explication entre au noviciat dominicain, le 22 septembre 1925. Cette ''rupture'' plonge Madeleine dans une phase dépressive, et déclenche une recherche intérieure et, finalement, une conversion « violente » dit-elle l’année de ses 20 ans dans un éblouissement qui ne la quittera plus..

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Le Paris des Années 1920.. – Jean Luchaire

Publié le par Régis Vétillard

Lancelot, choyé par son milieu et les adultes qui l'ont accompagné dans son éducation, n'a rien à prouver. Il porte une quête, transmise par sa mère et sa lignée : des aïeux très présents, grâce à toutes sortes de documents et de souvenirs familiaux, conservés, étudiés et complétés, comme si chacun de ceux qui l'avaient précédé avaient très bien compris leur ''mission personnelle'' …

Lancelot comme ses prédécesseurs n'ont pas d’œuvre à leur actif ; seulement des notes, des mémoires, des confessions éparses, des traces....

Lancelot est plus contemplatif qu'actif, et de fréquentation facile: il s’intéresse aux gens. Il les questionne, jusqu'à insister pour tenter de les comprendre... Il a l'admiration facile, et n'hésite pas à proposer ses services pour bénéficier du témoignage de la personnalité qu'il a la chance de pouvoir alors accompagner un temps...

Il est temps d'évoquer les amis et relations proches et régulières de Lancelot, pendant ces années vingt. Elles sont nombreuses et éclectiques ; je peux les regrouper autour de ces quelques personnalités, qui bénéficient de biographies et d'études connues. Elles nous accompagneront tout au long des décennies qui vont suivre...

Jean Luchaire 1941

Lancelot rencontre Jean Luchaire. de même âge, en 1921... Grand, mince, voûté, le visage rond, les yeux bleu pâle, et le plus souvent un léger sourire ironique. Un tempérament actif et une volonté de convaincre. Il s'est marié en 1920 à Françoise Besnard, fille du peintre Albert Besnard. Ils habitent un petit appartement de la rue Rotrou. Sa mère est une amie d'Edouard Herriot. Celui-ci le fait nommer au Secrétariat d'État aux Beaux-arts, qui dépend du Ministère de l'Instruction publique. Il rêve d'une carrière de journaliste.

Un groupe d'étudiants de Droit cherche à créer un mouvement et une revue ''La Jeune Europe'', organe d'une génération nouvelle qui se veut pacifiste, fédéraliste... La revue se voudrait être un trait d'union entre les jeunes de France et ceux de l'étranger...

Lancelot, se laisse entraîner par la personnalité de Jean L. alors que certains contenus de la revue lui déplaisent, en particulier rien de moins que le rationalisme et l'internationalisme socialiste...

Une partie de sa famille maternelle fait partie de la grande bourgeoisie industrielle italienne … Il a vécu en partie en Italie...

Jean L. se définit comme révolutionnaire, en ce qu'il critique la République. Il défend la Liberté individuelle et le Progrès...

 

Dans ce petit groupe autour de Jean Luchaire, Lancelot rencontre également Bertrand de Jouvenel et Robert Lange. Le groupe organise des conférences... Le Groupement universitaire pour la Société des Nations (GUSDN) est né en 1922...

Avec Lancelot, Jean reconnaît au programme de l'Action Française des qualités qui parlent à la jeunesse ; mais la plupart refusent d'intégrer des partis, et il en rend responsable le système républicain... Aujourd'hui les vraies questions ne se situent-elles pas à l'échelle de l'Europe... ?

Il faut lutter contre les barrières nationales, néfastes en matière intellectuelle, et compter sur la jeunesse européenne...

 

Jean Luchaire propose de commencer par une politique d'amitié franco-italienne. La France doit s'unir à l'Italie avant de travailler avec l'Angleterre et l'Allemagne …

Journaliste, il est envoyé spécial ( L'Ere Nouvelle ) à la Conférence de Gênes ( Mai 1922), et publie des articles sous le pseudo de Jean Florence.

 

Jean a une sœur un peu plus jeune, Marguerite Luchaire, dite 'Ghita'. C'est une ''montparno'', et c'est le temps où le quartier Montparnasse représente un des centres de la vie culturelle et artistique en France. C'est le temps des années vingt, années folles pour oublier la boucherie de 14-18, folles par leur bouillonnement littéraire et pictural inédit... Ghita y croise Picasso, Aragon, Duchamp, Picabia, Foujita, Soutine, Zadkine, Man Ray, Artaud … Elle est l'amie, de la gouailleuse Lucie Badoul, surnommée Youki par le peintre Foujita et deviendra l'épouse de Robert Desnos...

Cette jeunesse façonnée par la guerre, condamnant tout « retour au passé », redouble d'énergie pour rénover la société sous les signes de la paix et du progrès... Lancelot entreprend de travailler le droit international, et s'appuyant sur sa pratique de l'anglais, et l'allemand, s'inscrit dans l'accompagnement des congrès internationaux...

Lancelot a déjà croisé à la Sorbonne, René Pleven, un étudiant brillant - en droit le matin, et à Sciences-Po l'après-midi – qui vient de créer avec Robert Lange, le GUSDN... En 1923, plusieurs centaines de jeunes gens – sans distinction de parti ou de croyance religieuse - y sont adhérents. En 1924, ce serait 2500 adhérents sur toute la France...

Autour de cette expérience, vont se succéder de multiples regroupements européens comme : le congrès paneuropéen de Vienne (octobre 1926), un plaidoyer de Notre Temps pour « L’Europe ô ma patrie » (février 1928), la rencontre de Sohlberg (juillet-août 1930) puis de Rethel (été 1931), '' Union Jeune Europe '' lancée vers 1930, prend le nom de "Ligue pour les Etats-Unis d’Europe" en 1933 ; et dans le cadre de '' Union paneuropéenne'' le 10 mai 1933 a lieu la rencontre Coudenhove-Kalergi avec Mussolini à Rome ; dans l'espoir d’une Union latine et à un rapprochement franco-italien dirigé contre le Reich, ce qui pourrait amorcer un processus d’unification européenne.... Nous en reparlerons ….

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Les années 20 - L'Action Française. 2

Publié le par Régis Vétillard

Lancelot commence à regretter le conservatisme de l'Action Française qui se traduit par ce nationalisme assez couramment partagé dans son milieu, qui continue à pointer l'Allemagne comme l'ennemi ; Maurras influença certainement la décision d'occuper la Ruhr en janvier 1923... Par contre, l'anticommunisme reste une conviction partagée par la plupart de ses amis...

De tout ceci, on débat au 33 rue Saint André des Arts, le siège des étudiants d’Action Française qui se trouve au deuxième étage. On critique cette république peu respectable, on mise sur le rôle de l'Eglise, on imagine un nouvel ordre monarchiste... Lancelot croise Jean de Fabrègues, pour écouter Henri Massis, il a trente-huit ans et est admiré, c'est en novembre 1924 aux Sociétés Savantes.

Au début de 1925, le Cartel des gauches regroupe, contre lui, les catholiques autour du général de Castelnau en particulier.

L'action Française garde encore son influence, et participe au brassage des idées que les jeunes peuvent vivre dans le quartier latin... Cependant, Jean de Fabrègues fréquente aussi bien Pierre Mendès France que Paul Nizan. Il y a là aussi Pierre-Henri Simon...

Maurice Blondel

Au sein des catholiques, la philosophie thomiste est au cœur d'une querelle. D'un côte Jacques Maritain (43ans), de l'autre Maurice Blondel (64ans)... Maritain, proche de l'Action Française ( le parti de l'intelligence...), défend la primauté de la raison - dont la source est divine - , qui doit pouvoir démontrer les vérités de la foi. ( Jacques Maritain, Réflexions sur l’intelligence et sur sa vie propre). L'ordre du monde affirme la primauté du religieux, pourtant Maurras pense que l'ordre du monde dépend de la volonté de l'homme ; et, dans les deux cas il est lié à la raison...

Dans ''Primauté du spirituel '' (1927) Maritain va argumenter que le primat dans l’action chrétienne revient au « spirituel ».

En face, l'approche est plus ''libérale'', et le ''surnaturel'' ne pré-existe pas en soi à la nature humaine, à l'action, il est, en quelque sorte immanent : la révélation s'accomplit dans l'action, dans l'histoire humaine... Il faut accepter l'autonomie de la raison. Blondel récuse l'idée d'un parti catholique …

Jacques Maritain

Lancelot, comme beaucoup de jeunes catholiques, a du mal à se situer : il préfère se voir comme un croisé, face à une modernité inéluctable ( c'est le ''monde d'après'' la guerre...) et inquiétante ; aussi le rétablissement d'une chrétienté renouvelée porte en elle une certaine espérance....

Aussi, est-il sensible à “une politique chrétienne” et il y a peu encore, s'en tenait avec le général de Castelnau à se battre pour “restaurer un ordre social chrétien” représenté par le monarchisme, appuyé sur la Tradition, en progrès perpétuel, puisque basé sur l'expérience... ( La ''Tradition'' est la constante adaptation des principes au réel.)

A noter la question de la ''démocratie'' - qui pour Maurras, est contredite par la ''Nature'' - , et se présente comme « ordre artificiel non viable »...

- C'est le pouvoir des ''meneurs'' ; de l'argent.. : la ''ploutocratie'' est libérale, individualiste … De plus la république, avec ses lois laïques, refuse toute inspiration chrétienne... La religion peut offrir un cadre dans la vie de l'individu et de la cité...

 

Le combat contre l’expansion du bolchévisme devient un point fort; et pointe l'effort nécessaire à faire pour rejoindre le monde ouvrier qui s'installe dans les banlieues... Aussi, des jeunes, et non des moindres : je peux citer : Jean Daujat (1906-1998), Maurice de Gandillac (1906-2006) , Jacques Arthuys 1894-1943), Louis Salleron (1905-1992), Jean-Pierre Maxence (1906-1956), Robert Francis (1909-1934), Etienne Gilson (1884-1978), Roger de Lafforest (1905-1998)... tous proches du royalisme, vont souhaiter réconcilier une vision monarchiste avec un christianisme social comme ''Le Sillon''... Ils sont loin d'être des conservateurs et se présentent pour renouveler les conceptions de l'Action Française...

L'Ordre de Saint-Michel

Pour l'heure, Lancelot, avec Jean de Fabrègues, et l'équipe des jeunes rédacteurs de la ''Gazette Française'' imagine un ordre des Chevaliers de Saint Michel qui défendrait un modèle occidental des valeurs chrétiennes... Ce serait, en quelque sorte, le ''sillon '' de la Tradition...

Cet ordre est lancé par un appel signé d'Amédée d’Yvignac, Pierre Arthuys, Henri d’Astier de La Vigerie et Guy de Montferrand.

Lancelot se souvient, le 28 janvier 1926, d'une journée solennelle où après la messe en la crypte de l’Église des Carmes, un déjeuner est offert à plus de soixante-dix convives dans la grande salle du restaurant Procope. Les discours présentent l'ordre ( ou la Ligue...) comme une nouvelle chevalerie qui attendrait son ''Saint-Bernard'', leurs armes : « la parole, la prière, le sacrifice. » ( Guy de Montferrand, La Gazette Française, 24 décembre 1925. ) ; « Vous ne pouvez être hérésiarques aux yeux d’aucune personne sensée lorsque vous proclamez la nécessité en France de la monarchie ». ( Henri Massis, La Gazette Française, 28 janvier 1926 )

Certains argumentent que ces droits et devoirs envers l'Eglise, sont négligés par Maurras ; et on garde le silence ...

On dit que Rome, se prononce contre la validité morale des principes politiques maurassiens, et dénonce le paganisme de Maurras...

Bernanos (36ans), qui s'était éloigné de l'Action Française, lui reprochant de ne pas se battre pour ''nouveau monde'' mais d'avoir épousé l'ancien.. , et auréolé du succès de Sous le soleil de Satan, regrette l'incroyance du chef politique mais affirme sa certitude de l’œuvre de salut menée par l’Action Française. Il fréquente à présent les réunions des Étudiants d’Action Française.

Enfin, le 29 décembre 1926 tombe la condamnation, par le Pape Pie XI, de l’Action française, et de sept ouvrages de Charles Maurras...

Très clairement, les évêques de France réaffirment :

- Les maîtres de l’Action Française sont en opposition avec la foi et la morale catholiques.

- Les maîtres de l’Action Française n’ont aucun titre pour diriger les catholiques.

- Du danger de fréquenter les doctrines de l’Action Française.

Il dénoncent :

- Une conception païenne de la cité avec une Église réduite au rôle d’agent de l’ordre public

- La promotion du machiavélisme politique.

- La défiance envers une autorité spirituelle supranationale...

Mais, l’Action Française n’est pas condamnée en tant que monarchiste...

 

Les chevaliers de Saint-Michel attendront en vain la nomination d'un aumônier...

« La parole pontificale nous a fait un devoir de quitter cette obédience, celle d’Action Française, qui d’ailleurs ne se situait que dans l’ordre de l’action politique, non dans celui de la doctrine. » ( Amédée d’Yvignac, La Gazette Française, 17 février 1927. ). La Gazette reste encore royaliste, puis disparaît. Les ''chevaliers'' n'ont plus, ne survivront pas aux années vingt...

 

Pour Lancelot, ce coup au parti de l'A.F. va lui permettre de s'autoriser à s'écarter d'un nationalisme conservateur et paralysant...

Le calvaire de la paix 1926.

Lancelot s'émancipe de son groupe originel, et montre de l'intérêt a rencontré d'autres espaces, en particulier ceux représentés au GUSDN ( Le Groupement universitaire pour la Société des Nations) animé par Robert Lange qui bénéficie de l'aura de son oncle Bergson... Les réunions sont nombreuses, et les appuis de personnalités sont relativement intéressants, avec de nombreux contacts avec Genève et Londres... On fête l'entrée de l'Allemagne dans la SDN en 1926. Une paix est possible, et finalement l'action ( couronnée en 1926 par le Nobel de la paix) du vieux et sage Briand est reconnue par tous...

 

L'Ordre catholique se veut être ni de droite, ni de gauche.

« Nous luttons pour sauvegarder les éléments de justice et de vérité, les restes du patrimoine humain, les réserves divines qui subsistent sur la terre et pour préparer et réaliser l’ordre nouveau qui doit remplacer le présent désordre. Nous haïssons l’iniquité révolutionnaire bourgeoise qui enveloppe et vicie aujourd’hui la civilisation, comme nous haïssons l’iniquité révolutionnaire prolétarienne qui veut l’anéantir. C’est pour Dieu, ce n’est pas pour la société moderne que nous voulons travailler". Jacques Maritain, “En lisant Georges Valois”, La Gazette Française, 28 mai 1925.

Une rencontre étrange, en cette année 1925, va s'avérer déterminante beaucoup plus tard. Je n'ai pas d'éléments pour expliquer la présence de Lancelot à une réunion de ''tala'' avec des étudiants de Normal-Sup et de St-Cloud en majorité ; ce dimanche après-midi, rue de Grenelle. Lancelot est accueilli par un prêtre qui se présente comme le père Teilhard. Eut lieu ensuite une causerie traitant magistralement des rapports de la science et de la croyance. Lancelot, comme d'autres jeunes gens, sont émerveillés de la parole du prêtre.

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Les années 20 - L'Action Française. 1

Publié le par Régis Vétillard

Les années 20 - L'Action Française. 1

« Je plains tout jeune homme qui ne s’est pas passionné pour ou contre la liberté, pour ou contre le déterminisme, pour ou contre l’idéalisme, pour ou contre la morale de Kant, pour ou contre l'existence de Dieu, pour ou contre Dieu, comme s'il existait » Charles Péguy

Revenons un peu, sur ces années vingt...

Un jour à la terrasse du ''Canon des Gobelins'', Lancelot entend de la table voisine, une conversation entre cinq jeunes gens, étudiants, envisageant leur avenir. L'un deux risque une phrase du genre : « nous avons des projets, des conversations élevées parce que nous n'avons ni femmes ni argent... ». Il avait eu envie de se lever et leur dire : « J'ai ''une femme'' ( à ce moment-là, il pense à Jeanne L.) , et surtout de l'argent.... et je n'ai pas de projet …. »

Ce qui l'avait arrêté, c'était qu'il n'avait pas vraiment ''une femme'', seulement une camarade avec qui il couchait sans faire l'amour... C'était plutôt le début d'une expérience qui s'échappait avec elle... Jeanne était de plus en plus distante, préférant sans-doute d'autres amis, d'autres expériences...

Parmi ces jeunes gens, étudiants de l'E.N.S., trois d'entre eux étaient les seuls communistes ( on disait ''révolutionnaires'') de l'Ecole de la rue d'Ulm..

 

Lancelot, lui, s’interroge sur son engagement parmi les jeunes de l'Action Française, en particulier au sein de l'Université... ...

Henry Berthélémy, spécialiste de droit public, est le doyen de la faculté de droit. Le personnage n’est pas antipathique ; mais les étudiants de droite lui reprochent de couvrir l’ingérence du pouvoir politique de gauche dans la nomination de professeurs... Un immense chahut est organisé, lors du premier cours de George Scelle, qui vient d'être nommé à la chaire de Droit international - après une mise en concours à la Faculté de Droit de Paris, et la proposition du Conseil de l'Université de nommer Louis Le Fur... George Scelle - chef du cabinet du Ministre du Travail - est nommé par François Albert, Ministre de l’Instruction Publique du Gouvernement Herriot ( Cartel des gauches...) surnommé '' le ministricule ''...

Le slogan des étudiants de l’Action française, en ce 2 mars 1925, est : « M. Georges Scelle ne fera pas son cours ! ». Scelle étant absent, c'est le lundi 9 mars qu'un immense chahut, avec pétards, bris de tables et chaises, empêche le cours...

 

L'Action Française était restée hors le ''Bloc National'' ( alliances des droites républicaines de 1919 à 1924), et - à présent - se montre très agressive envers le '' Cartel des gauches''...

Georges Valois, influencé par Proudhon, journaliste et anti-intellectuel est l'un des quatre as de l'Action française avec Maurras, Daudet et Bainville jusqu'à sa rupture de 1924-1925.

Dès 1924 Valois affirme avoir perdu tout espoir dans les hommes au pouvoir, et dans le parlementarisme... Il démissionne du Comité directeur de l'Action Française en octobre 1925. Il crée le premier mouvement qui se dit "fasciste" ( ''fasciste'' en référence au Mouvement fondé en 1919 par Mussolini (Fasci Italiani...) ) et la revue le ''Nouveau siècle''... Les ''chemises bleues'' ne supportent plus la ''Fleur de lys'' et inversement...

Parmi les ''talas'' ( les étudiants qui vont-à-la-messe) de Droit, de la Sorbonne, de l'E.N..S. ; les orientations politiques sont diverses : l'Action Française et les socialistes de Sangnier tiennent le haut du pavé. La JR organise des congrès de la Paix qui mobilisent assez bien, certains jeunes... On peut dire toutefois que le Quartier Latin penche à droite.

A droite avec Maurras, plusieurs tendances se dessinent, et finalement se séparent... Louis Dimier part sans bruit, considérant l'aventure comme stérile.. Edouard Berth (1875-1939) imaginait la rencontre de la monarchie avec le bolchévisme qu'il choisit finalement dans les années vingt...

Emmanuel Beau de Loménie (1896-1974) quitte l'Action Française, qui lui semble incapable de s'opposer au grand capital, et propose un ''anticapitalisme nationaliste''...

Lancelot se dit déçu du climat général qui règne dans ''le parti de l'intelligence'' ; des ''petites intriguent détournent les fidèles... Le cercle autour de Maurras se restreint, Maurice Pujo, un de ses proches, et qui codirige le quotidien L'Action française, est très critiqué... On dit que « derrière le journal, il n'y a rien … !». De plus, Lancelot juge que des comportements grossiers ( langage, actions...) défigurent l'image noble du mouvement monarchiste...

La Comtesse de Sallembier, n'est pas une habituée des ''visites'' faites aux personnalités de la Maison de France ; cependant lors des présences à Paris de la duchesse de Guise, elle fait signer son livre de visites et déposer sa carte... En 1926, Lancelot a accompagné quelques étudiants à Bruxelles pour y visiter le Comte de Paris, qui leur a accordé une audience...

La tendance nationaliste déplaît à nombreux monarchistes ; et l'Action Française ne semble plus attirer que des éléments du conservatisme le plus étroit... L'idée même de monarchie avec un prétendant – le duc d'Orléans – inconnu des français, est délaissée au profit d'un parti ''de l'ordre''. ( cf : Louis Latzarus, La France veut-elle un roi ?, Paris, Editions du siècle, 1925 ) L'Action Française n'est plus le parti de la restauration monarchique ; d'autant qu'elle ne pourrait actuellement se réaliser qu'à l'aide d'un ''coup de force'' que Maurras lui-même n'envisage plus...

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Les années 20. - Lancelot de Sallembier.

Publié le par Régis Vétillard

Anne-Laure de Sallembier, se félicite que Lancelot – fidèle à une certaine tradition familiale – s'intéresse à de multiples sujets qu'ils soient scientifiques ou littéraires.... Cependant, elle souhaiterait que son fils puisse inscrire son nom dans une discipline. Peut-être est-il encore trop jeune pour afficher une indépendance d'esprit et s'engager dans une voie nouvelle … ?

Lancelot est curieux de tout ; et il ne manque aucune occasion pour rencontrer les personnes qui sortent du lot commun... Il apprécie particulièrement aussi ces temps d'étude qui lui permettent de fouiller une question scientifique ou philosophique ; mais il se plaint de ne pas posséder ce don d'imagination, de création qui lui permettrait de proposer sa propre découverte...

Lancelot bénéficie de ce privilège de ne pas avoir besoin de ''travailler'' pour disposer d'un revenu, et satisfaire les besoins et les plaisirs d'une jeune homme vivant à Paris... Son nom, seul, lui permet de pénétrer les salons privés, ou d'être reçu dans le cabinet d'une personne influente.

Si certains revenus du patrimoine ont baissé après la guerre ; d'autres liés à la production textile, par exemple ont augmenté et bénéficié à la comtesse de Sallembier... Cependant l'époque - en cause : l'inflation, la fiscalité... - est à l'abaissement des fortunes... On réduit quelque peu le train de vie, et on diminue la domesticité.

Après sa licence de droit, et un concours ; Lancelot obtient un poste de rédacteur au ministère des Armées … Il tente au maximum de trouver une situation qui lui permette une plage importante de ''temps libre'' et satisfaire sa Quête...

 

Le ''temps libre'' s'oppose au travail comme aliénation, il est émulation et provoque beaucoup d'occupations : visites, réceptions et écriture n'étant pas des moindres...

Anne-Laure et Lancelot se souviennent sans-doute des propos que tient Bertrand Russell sur un certain culte non raisonnable vis à vis du travail, et son éloge de l'oisiveté qu'il lie très bien avec l'idée de pacifisme... « les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l'aisance et la sécurité. Nous avons choisi à la place le surmenage pour les uns et la misère pour les autres. »  Et, Russell d'ajouter : « Si le salarié ordinaire travaillait quatre heures par jour, il y aurait assez de tout pour tout le monde, et pas de chômage (en supposant qu'on ait recours à un minimum d'organisation rationnelle). Cette idée choque les nantis parce qu'ils sont convaincus que les pauvres ne sauraient comment utiliser autant de loisirs. ». Russell est persuadé que l'oisiveté permet d'éprouver « la joie de vivre, d’être original, bienveillant et non guerrier »

Cette notion de ''Temps libre'' , si elle paraît bien ''aristocratique'', pourrait être un élément qui caractérise une société... L'Œuvre nationale du temps libre, est créé le 1er mai 1925, par le régime fasciste italien :  l'objectif est – précisément - de s'occuper du temps libre des travailleurs... !

 

Lancelot vient d'apprendre la mort - à 23ans – de son amie Suzanne, avec qui il avait partagé tant de choses pendant la guerre, à Fléchigné. La tristesse l'emplit à la nouvelle de cette mort subite, augmentée par la culpabilité de n'avoir pas été fidèle à toutes les promesses qu'ils avaient échangé...

Cette ''jeune mort'' l'éveille un peu plus au tragique de l'existence. Quel sens peut avoir, une vie, quand elle semble n'avoir rien accompli; comme la sienne en ce moment....

Ce qu'il sait; c'est qu'il ne s'agit pas de quelque chose à admirer, ou même à voir avant de disparaitre... Mais avoir laissé en soi, marquer la grâce de l'infini....

Si Lancelot n'envisage pas de faire carrière, il n'en reste pas moins motivé pour s'engager dans des causes qui lui semblent essentielles en ce début des années vingt, comme la défense de la religion et de sa culture et surtout, de la Paix...

Lancelot suit avec intérêt la ''croisade'' du Père Doncoeur qui parcourt la France pour s'opposer aux mesures anti-catholiques du Président Herriot, annoncées le 2 juin 1924 ; et la mobilisation de l'ACJF, autour du Général de Castelnau... C'est surtout, sur le terrain de la Paix, que Lancelot se sent concerné, et grandit en lui ce sentiment de la ''faillite des aînés''.

Victor Marguerite, avec son ''Appel aux consciences'' de 1925, est une personnalité qui l'intéresse, d'autant que le scandale créé par son roman ''La Garçonne'' lui a coûté sa légion d'honneur ( qui lui a été retirée!). Il lance un appel à réviser le traité de Versailles, signé par cent personnalités. Il prône le désarmement et les États-Unis d'Europe...

Rétablir la vérité sur le terrain pacifiste, s'apparente à l'idéal dreyfusard ; et Lancelot imagine pouvoir réunir différents courants de pensée autour de l'idée de Paix et, peut-être aussi, d'Europe...

 

Anne-Laure de Sallembier, partage son temps entre Paris et Fléchigné. Elle ne regrette pas que son fils, sa seule famille, n'envisage pas de quitter Paris et n'évoque jamais une vie professionnelle ou familiale qui l'éloignerait d'elle. Elle est satisfaite d'être complice de sa recherche, au travers de la littérature, de la philosophie, des sciences, et même de la politique...

Peut-être la mère de Lancelot, n'est-elle pas au courant de toutes les relations ( comme nous l'avons vu...) ou de toutes les activités de son fils... Ces années vingt, ne sont-elles pas nommées les ''années folles'' ? Et, aucun doute, Lancelot, a repris la Quête transmise par ses aïeux.

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Jacques Boulenger – Les Chevaliers de la Table Ronde.

Publié le par Régis Vétillard

Jacques Boulenger

Réunis par l'Action Française, Jacques Bainville dirige Lancelot vers Jacques Boulenger (1879-1944) dont il sait qu'il travaille sur la Légende arthurienne...

Boulenger, très aimable, semble assez sentencieux quand on commence à le questionner sur son travail... Puis, ses idées se bousculent, se corrigent les unes les autres ; Lancelot parvient à l'apaiser, en lui montrant qu'il connaît plutôt bien le sujet ; alors son propos ne craint pas d'être savant et passionné... Lancelot se régale... !

Boulenger admire Proust, et Gide aussi.. Julien Benda (1867-1956) l'intéresse, avec son questionnement sur l'esthétique ...

- Lisez Belphégor (1918), il développe l'idée que l'art doit viser à la beauté, si celle-ci incarne la raison. Il dénonce une esthétique du sentiment, de l’émotion, du flou...

- Vous êtes rédacteur en chef de ''L'Opinion'' et le chroniqueur littéraire...

- Le rôle de critique littéraire me pèse, on s'y fait des ennemis ou des indifférents. Je ne veux plus être un juge; et au nom de quoi? La beauté absolue? La critique devrait être un art, en elle-même...

- Vous avez défendu Proust, quand il était attaqué après le Goncourt...

Mais très vite, Lancelot parle de chevalerie, et d'héroïsme... Boulenger, pilote pendant la guerre, parle de chevaliers du ciel; et laisse entendre que cette aristocratie militaire l'a amené vers les chevaliers de la Table Ronde... Lui , qui avait fait l'École des Chartes, se devait de retrouver les textes anciens. Il s'était intéressé à Rabelais, avait aimé retrouver l'auteur dans sa vie quotidienne, autour d'anecdotes... Son érudition ne semble pas incompatible avec le goût des légendes, au contraire elles se complètent à merveille, pour faire renaître la légende arthurienne... Il se promène avec délectation parmi les textes anciens de la Vulgate, le Merlin du manuscrit Huth, le Joseph d’Arimathie de Robert de Boron, les poèmes de Chrétien de Troyes, etc...

Jacques Boulenger s'est décidé à transcrire la Légende, il fallait bien ses référence et ses connaissances pour qu'elle soit acceptée par ses pairs... Joseph Bédier qui s'est fort bien essayé avec le Roman de Tristan et d’Iseut, le soutient...

Boulenger remarque que Perceval, en français d’aujourd’hui, se prononce Parsifal !

Les anglo-américains, eux, n'ont rien oublié de la Tradition. D'ailleurs Boulenger possède une édition du Lancelot, en sept forts volumes publiée à Washington, de 1909 à 1913, par M. H. Oskar Sommer. Il suit, dans des revues spécialisées les articles de jeunes érudits - ainsi la thèse d’Albert Pauphilet sur la Queste del saint Graal - et bien sûr, nous avons aujourd'hui la très ingénieuse et très profonde Étude de Ferdinand Lot sur le roman de Lancelot (1918).

 

Lancelot s'étonne qu'un lettré puisse s'attacher à transcrire ces textes anciens, pour le public... N'y a t-il pas un risque d'appauvrir le sens … ?

C'est la difficulté : il faut obtenir du lecteur qu’il se plaise aux méandres des aventures, à leur fourmillement et à leur enchevêtrement. Il faut accepter de partir la féerie légère des contes de Bretagne, pour cheminer vers la légende sainte, chargée de symboles et de mystère.

Je souhaite faire passer le lecteur de la '' chevalerie terrienne'' à la '' chevalerie céleste''. Comme nous le dit Joseph Bédier «  Il faudra que paraisse dans l’action le héros qu’ont annoncé les prophéties, le chevalier aux armes couleur de feu, le Promis, le Désiré, Galaad, celui que tous à son approche salueront de la même parole d’accueil : « Sire, bien soiez vos venuz, que molt vos avons désiré a veoir » ; car il vient pour rompre les enchantements, pour mettre fin aux temps aventureux, pour animer les chevaliers d’Arthur à la recherche du saint Graal, qui n’est autre que la recherche de Dieu. Il faudra, en un mot, qu’après les livres courtois et féeriques du début, Merlin et Lancelot, se déroule le livre ascétique et mystique du Graal, puis encore le livre tragique de la Mort d’Arthur, où sera dépeint le Crépuscule des héros. »

C'est pour le rédacteur lui-même, multiples épreuves au Pays de la Merveille, sur la route qu’il se fraye à travers la forêt âpre et dure, de l'écriture … !

Jacques Boulenger a écrit, lui-même, sur sa manière d'écrire: « La race se marque dans le style par un certain tour vif, naturel, aisé, attique ou extrêmement français (c’est tout de même), qu’on y a de naissance et qu’on n’acquiert jamais ; par une façon inimitable de couper, d’agencer ses phrases, de choisir ses tournures, ses expressions, ses mots mêmes, de manière que tout ait d’abord un air « de chez nous », populaire ensemble et royal à force d’aisance, un je ne sais quoi de fort mais de léger, de traditionnel et de neuf, de vieux comme notre patrie et de jeune comme elle. »

Ainsi, de Jacques Boulenger (1879-1944) comme Adaptateur : L'Histoire de Merlin l'enchanteur (1922), Les romans de la la Table ronde (1922), Le Saint Graal (1923), Les amours de Lancelot du Lac (1923), Le Chevalier à la charrette (1923).

 

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