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John Henry Newman

Publié le par Perceval

« Les saints ne sont pas des intellectuels, ils n’aiment pas les auteurs classiques, ils n’écrivent pas des romans » : John Henry Newma.

 

« Guide-moi douce Lumière, dans l’obscurité qui m’entoure… » JHN

 

Aveugle, je ne souhaite que poser ma main sur l’épaule d’un maître à qui je peux faire confiance. JH Newman, m’interroge… N’a t-il pas craint d’affronter la perte de ses amis, de ses repères ? Rejeté de sa propre famille, il a du renoncer aux honneurs, aux revenus de son poste prestigieux d’enseignant-chercheur, à Oxford, où il a passé vingt-huit ans.John Henry Newman

 

Il ne s’est pas ‘converti, il est simplement « rentré au port, après une violente tempête. ». Sa conversion eut lieu à 16 ans… Ensuite, il ne fut fidèle qu’à sa recherche de vérité, et qu’à lui-même…

Si « l’idée » du christianisme change, c’est « afin de rester fidèle à elle-même » JHN.

 

"Nous définissons, à tort, le chrétien en termes intellectuels (celui qui croit à) ou moraux (celui qui vit selon certaines valeurs) en oubliant ce qui fait le chrétien : la dimension proprement spirituelle, celle de la vie de Dieu en nous.

Au-delà de cette conscience de soi, surgit aussi la conscience d’un Autre. Newman décrit ce double mouvement : l’homme est invité à descendre au plus profond de lui-même, il y découvre la présence d’un Autre ; cette découverte le renvoie vers le monde extérieur, à la recherche des traces de cet Autre dans le monde et dans la relation à autrui." Cf le quotidien "La Croix"

 

« Guide-moi douce Lumière, dans l’obscurité qui m’entoure… »

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TESTAMENT DE DOM CHRISTIAN DE CHERGÉ

Publié le par Perceval

Christian de chergé 3TESTAMENT DE DOM CHRISTIAN DE CHERGÉ

ouvert le dimanche de Pentecôte 1996

Quand un A-DIEU s'envisage...


S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui -
d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant
tous les étrangers vivant en Algérie,
j'aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille,
se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.
Qu'ils acceptent que le Maître Unique de toute vie
ne saurait être étranger à ce départ brutal.
Qu'ils prient pour moi :
comment serais-je trouvé digne d'une telle offrande ?
Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes
laissées dans l'indifférence de l'anonymat.
Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre.
Elle n'en a pas moins non plus.
En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.
J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal
qui semble, hélas, prévaloir dans le monde,
et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.
J'aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité
qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu
et celui de mes frères en humanité,
en même temps que de pardonner de tout coeur à qui m'aurait atteint.
Je ne saurais souhaiter une telle mort.
Il me paraît important de le professer.
Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir
que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.
C'est trop cher payé ce qu'on appellera, peut-être, la "grâce du martyre"
que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit,
surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'Islam. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement.
Je sais aussi les caricatures de l'Islam qu'encourage un certain idéalisme.
Il est trop facile de se donner bonne conscience
en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.
L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme.
Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu,
y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l'Évangile
appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église,
précisément en Algérie, et déjà, dans le respect des croyants musulmans.
Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison
à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste :
"qu'Il dise maintenant ce qu'Il en pense !".
Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.
Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu,
plonger mon regard dans celui du Père
pour contempler avec lui Ses enfants de l'Islam
tels qu'ils les voient, tout illuminés de la gloire du Christ,
fruit de Sa Passion, investis par le Don de l'Esprit
dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion
et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.
Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur,
je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière
pour cette JOIE-là, envers et malgré tout.
Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie,
je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui,
et vous, ô amis d'ici,
aux côtés de ma mère et de mon père, de mes soeurs et de mes frères et des leurs,
centuple accordé comme il était promis !
Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'aura pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet "A-DIEU" en-visagé de toi. Christian de chergé 2
Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux,  
en paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN !  
Insha 'Allah !


Alger, 1er décembre 1993

Tibhirine, 1er janvier 1994

Christian

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Des Hommes et des Dieux

Publié le par Perceval

C'est dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 qu'un groupe d'hommes arrive au village d'Aïn Elrais, à quelques kilomètres de la trappe de Tibéhirine et que sept moines, sur neuf présents, sont enlevés. Moines de Tibrhine 2Quelle route ont-ils ensuite empruntée? On aurait retrouvé des traces de leur passage à Guerraou, un lieu-dit que l'on n'atteint pas sans traverser l'axe principal Blida-Médéa. A flanc de montagne, un équipage de mulets attendait le cortège. Après, on ne sait plus rien. ...  jusqu'à l'annonce de leur exécution le 23 mai.

 

Des hommes et des dieux – titre inspiré du psaume 82,  Et plus particulièrement de ces versets : « Je le déclare, vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très Haut, pourtant vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme les princes. »

 

 

Un film Magnifique !


des-hommes-et-des-dieux film 4Je retiendrai : - la détermination et la difficulté de Christian de décider ‘ juste ‘, - La colère, les doutes, - l’angoisse de l’un des frères et enfin, la joie d’être en paix, et en accord avec lui-même et les autres, - la leçon de liberté ‘ humaine ‘ …etc

Quel est le lien entre ce cinéma et la religion ? A mon avis, ce qui est remarquablement montré dans ce film , c’est la Rencontre… Rencontre avec une culture, une religion différente. Rencontre avec la violence, rencontre communautaire, rencontre avec l’Homme, avec Dieu… Il serait ici, même possible de parler de la mystique de la Rencontre. Beauvois ne fait pas du cinéma militant ou idéologique, mais de la ‘matière à penser’ …


« Une mystique ? Si on veut, mais une mystique concrète, matérielle, qui passe par des choix et des actes quotidiens, à la fois réfléchis et profondément éprouvés – ceux des moines, ceux du cinéastes et de ses compagnons de travail. Dans Des hommes et des dieux, Beauvois ne trouve pas tout de suite comment faire, il a affaire ades-hommes-et-des-dieux filmvec le fait divers tragique, l’histoire immédiate, la sociologie et la psychologie, une masse d’informations et un amas de possibilités narratives. Peu à peu, grâce en particulier aux mots et aux gestes du rituel, il trouve comment se défaire de l’anecdote et du superficiel, il construit sa place, on comprend qu’en se focalisant sur les pratiques réelles de ses moines il en trouve le chemin. » Henri TINCQ


« Comment montrer la grâce, donc ? La force du film est d'y répondre d'abord par des moyens purement cinématographiques : Des hommes et des dieux est d'une beauté plastique à couper le souffle. La grâce, c'est peut-être avant tout une question de lumière, celle qui tombe sur Saint-Matthieu dans la Vocation… du Caravage). Le film accumule d'ailleurs les références à la peinture religieuse italienne : on aperçoit ici une reproduction de la Vierge de l'Annonciation d'Antonello da Messina, là un Christ à la colonne de Caravage ; certains plans citent directement les tableaux de maître, tel ce soldat islamiste blessé traité comme le Christ de Mantegna.des-hommes-et-des-dieux film 3
Mais l'histoire de la peinture montre bien que le sacré peut se nicher aussi dans des sujets profanes : pour filmer les visages des moines, la chef-opératrice Caroline Champetier dit s'être inspirée des autoportraits de Rembrandt. L'idée est magnifique : ces visages anguleux (Lambert Wilson), ronds (Michael Lonsdale) ou burinés (Jacques Herlin), sont autant de facettes d'une seule et même humanité, chacun porte en lui "la forme entière de l'humaine condition". C'est dans ces scènes frontales, d'une absolue simplicité, qui voit les moines discuter de la conduite à tenir, et peu à peu se rallier à la décision commune, que le film émeut peut-être le plus.
A mesure que l'on s'approche du dénouement fatal, Des hommes et des dieux prend un tour MoinesTibehirine filmplus lyrique : quand il filme les moines chantant un cantique pour faire pièce au vrombissement menaçant d'un hélicoptère de l'armée ; ou quand il montre leur communion au cours de ce qui s'avèrera être leur dernier repas.
Certains auront été bouleversés par cette (s)cène, véritable acmé émotionnelle du film ; nous avouerons y être restés à la surface des choses (des hommes se souriant et pleurant en écoutant Le Lac des Cygnes). Comme si en cherchant à l'objectiver de manière littérale, Xavier Beauvois laissait finalement échapper cette grâce qu'il avait tutoyé pendant tout son film. Question de sensibilité toute personnelle, sans doute : certains sont amateurs des éclairages violents du Caravage ; d'autres de la lumière délicate de Giotto. » sur le site ‘ Zéro de conduite.net ‘


 « Ce film était à hauts risques. Il aurait pu par exemple heurter les esprits agnostiques ou les anti-religieux en raison , dirait-on aujourd’hui, de la « vision positive » de la foi qu’il présente. Certes, il y aura toujours des spectateurs dogmatiques. Mais il n’échappera pas aux autres que ce que le film raconte avant tout, c’est la manière dont ces moines puisent dans leur foi la résistance morale et le courage dont ils font preuve face au danger de mort. Et le message de paix qu’ils en tirent est non seulement universel, mais aussi, et surtout, universaliste (incluant les islamistes, et en rien prosélyte). Les villageois ne perçoivent pas le discours et l’attitude des moines autrement. C’est pourquoi ils leur semblent constituer, dans ces temps dangereux qui les effraient, leur meilleure protection. » Sur le site POLITIS. Fr


« Le nœud du film tient en une question : faut-il rester ou partir ? La grande Des Hommes et des dieux film Délibérationrichesse de cette œuvre magnifique est de laisser lentement se déployer la réponse jusqu’à une forme d’évidence individuelle et collective. Une évidence du cœur, pleine de cette densité venue des profondeurs, nourrie d’un ébranlement intérieur et d’un cheminement douloureux qui en font toute la valeur. » sur le site ‘ La Croix ‘

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La Voie: Que faut-il faire ?

Publié le par Perceval

Que m’apporte « ma religion », dans l’accompagnement de ma vie sociale, et personnelle ? Homme et travail Jeremy MoncheauxCe compagnonnage touche les aspects les plus sensibles de ma personne. J’utilise ici, le mot religion pour sa pratique : en effet, ma spiritualité est chrétienne, et ma religion est catholique.

Evidemment, la réponse ne se réduit pas à un catalogue de 'choses' à ne pas faire, ou faire...

De plus, si je m'interroge sur ma façon d'agir, je dois m'interroger sur le "niveau" de ma question… rappelons nous la demande de la mère de deux apôtres, pour qu’ils soient en ‘ gloire ‘… Jésus répond «  vous ne savez pas ce que vous demandez ! … ». la plupart du temps nous restons à ce niveau là ! Aussi, pour revenir à ma question ; touche t- elle une dimension personnelle qui est encore sur - la rive d’origine, - la traversée ou déjà sur «  - l’autre rive ».  ( cf: Comment se situer sur « le chemin » ?) ?

 

Il n’est pas si simple d’être cohérent ! Je peux saisir les paroles de Jésus qui concernent le Royaume ( l’autre rive ), partager lors d’une oraison Sa Présence… Et, le lendemain, face à l’urgence professionnelle, adopter un comportement intérieur - juste assez adapté à mon rivage d’origine… !

jeremy moncheaux 1

Pour l’instant, lorsque j’agis : je crois que c’est ‘ moi ‘ qui agit . Ce ‘moi’, assez petit… c’est «  l’égo ».

Saint-Paul lors de sa « traversée » le  reconnaît :  "Je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je hais. "Epîtres de saint Paul, VII, 19 … Une autre fois : en Galates 2:20  …; " et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi"

 

Pratiquement : avant d’agir, vérifiez - qui agit ? Et vérifier - si mon ‘ action ‘ est une véritable action, ou une simple réaction ?

jeremy moncheaux 3Jésus nous dit que nous ne sommes pas du monde ( de ‘notre’ monde) , bien que nous vivions dans le monde. Je ne sais pas appréhender le monde, hors de ma perception. Je ne connais pas Pascal ou Liliane : je ne connais que ‘mon’ Pascal et ‘ma’ Liliane’ .. !. De plus, j’ai souvent décidé inconsciemment comment les ‘choses’ devraient être ; et je ne vois pas ce qu’elles sont… Je suis dans l’illusion ! Je suis dans une ‘fausse dualité’, là je ‘crois’ que moi et la réalité sont en correspondance, en unité.jeremy moncheaux 2

‘Prendre conscience de cette dualité’ fait partie du programme de la traversée…

La non-dualité appartient à l’autre rive … ! ( Ne rêvons pas de l’effacement de l’égo … )

 


 

Les photos jointes sont représentent des oeuvres de Jeremy Moncheaux

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Le maître du thé, ou l'attention ...

Publié le par Perceval

cygne sangPrès des tentes du campement du Roi Arthur, Perceval – avant de s’y rendre – voit aux pieds de son cheval, «  la neige, ( où s’était posée une oie sauvage blessée) , et le sang encore apparent. Et il s’appuie dessus sa lance afin de contempler l’aspect, du sang et de la neige ensemble. Cette fraîche couleur lui semble celle qui est sur le visage de son amie. Il oublie tout  tant il y pense car c’est bien ainsi qu’il voyait sur le visage de sa mie, le vermeil posé sur le blanc comme les trois gouttes de sang qui sur la neige paraissaient. » Dans cet état de grâce, sans quitter des yeux les gouttes de sang, il combat et blesse deux vaillants chevaliers qui voulaient le tirer de là, vers le roi…

Cette histoire, je la rapprocherai volontiers de celle ci, transcrite par F. Midal : 

 

« Au japon médiéval, un seigneur en charge de la région de Tosa, se rendait en visite officielle auprès du Shogun, et emmena avec lui son ‘maitre du thé’. SamouraiLa cérémonie du thé est effectuée au Japon selon un rituel précis, exécuté avec une immense attention et vigilance. On oublie le temps qui passe et cela rend chacun plus présent à son expérience. Pour être admis au palais, le maître du thé avait du revêtir la tenue des samouraïs et porter le sabre. Pendant plusieurs jours, il demeura auprès de son seigneur exerçant son art pour le plus grand bénéfice de tous. Il officia même en présence du Shogun. cérémonie du thé Maitre michiko nogiriUn matin, n’ayant aucune tâche à accomplir, il décida de visiter la capitale. Alors qu’il traversait un pont, il bouscula par mégarde un guerrier errant, décidé, pour lever un tel affront, à en découdre avec lui. Désemparé, le maître du thé finit par avouer que , malgré son habit, il n’tait pas un véritable samouraï. Le guerrier se mit encore davantage en colère et menaça de déclarer publiquement qu’un samouraï de Tosa tait un lâche.

Voyant qu’il était impossible de faire entendre raison à cet homme, et craignant que sa conduite ne portât atteinte à l’honneur de son seigneur, le maître du thé se résigna à mourir. Il acceptât le principe d’un combat. Il lui demanda cependant de le différer de quelques heures, laps de temps durant lequel il se rendit dans une école de sabre. Il demanda à rencontrer le maître des lieux, le suppliant de lui apprendre à mourir dignement. Le maître fut surpris de cette requête ; on venait généralement le trouver pour apprendre à vaincre. Avant de lui dire quoi que ce soit, il le pria de lui servir une tasse de thé, puisqu’il était un maître en cet art. le visiteur ne se fit pas prier et, préparant la boisson, il oublia tout, exécutant chaque geste comme si rien d’autre n’avait d’importance à cet instant. Le maître du sabre en fut fortement impressionné. Il lui donna alors quelques conseils : «  Après avoir salué poliment votre agresseur, remerciez-le pour le délai accordé. Pensez que vous allez servir du th à un ami. Pliez délicatement votre veste et déposez-là sur le sol. Relevez vos manches, annoncez à votre adversaire que vous êtes prêt pour le combat. Après avoir dégainé votre sabre, levez-le au-dessus de votre tête tout en fermant les yeux. Soyez complètement là, au summum de vos capacités pour abaisser votre arme juste au moment où vous entendrez votre adversaire pousser son cri d’attaque. ».

senseiLe visiteur remercia le maître de sabre et il retourna sur le pont. Il se prépara au combat comme il lui avait été dit. Quand il leva son sabre et ferma les yeux, le visage de son adversaire changea d’expression. Il ne reconnaissait plus l’homme qu’il avait rencontré plus tôt. <celui-ci était animé d’une telle détermination, qu’il prit peur et s’enfuit sana demander son reste. …

 

Le sens de présence qu’avait manifesté le maître de thé peut contenir un impact stupéfiant …

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Ce que je cherche : le bonheur. Où le trouver ? L’acceptation de ‘ ce qui est’ .

Publié le par Perceval

Etre heureux, est-ce un ‘état ‘, ou une succession de petits bonheurs ?

Ne suis-je pas à la merci de ‘ bonnes nouvelles ‘ et de ‘ mauvaises nouvelles ‘ ?

Pour savoir ce qui peut me rendre heureux, ne faut-il pas bien se connaître, soi ?

 

roi pecheur percevalAvant de tout mettre en œuvre pour supprimer cet ‘égo’ ( un mot de l’autre rive ), ne devrais-je pas me connaître assez, pour - l’expliquer comme A.D.( Arnaud Desjardin ), faire le ménage dans mon propre royaume ; tiraillé de gauche et de droite ; en redevenir le Roi…

Il m'arrive, encore trop souvent, de regretter que  ‘le monde’ n'est pas comme je voudrais qu’il soit.  Le constater ( sans émotion ) , et agir : eut bien suffit !

 

soleil nuages-          Accepter de commencer le chemin, là où j’en suis, dans le monde tel qu’il est – sans émotion négative – S’éveiller d’abord à cette réalité, où Tout est déjà présent : « Je demeure en vous, et vous demeurez en moi. » Etre là, en vérité …

 

soleil nuages-          - Est-il le moment de dire que le silence, ou la vérité n’existent pas ! Le silence, c’est quand il n’y a plus de bruit. La Vérité, c’est quand toutes nos illusions ont disparu… ! Il nous faut chercher les ‘ non-vérités ‘ et les dissoudre…( il n’y a pas de chercheur de vérité ! )

 

soleil nuages-          - ‘ Comment progresser sur la voie malgré les difficultés quotidiennes ?‘. A.D. répond « Vous me demander comment monter un escalier malgré les marches. La question pourrait être : Comment progresser sur la voie grâce aux difficultés … » ! Il est relativement aisé d’être dans un état de proche plénitude, lors d’une retraite, dans un monastère en écoutant du grégorien …. Mais, si le lendemain, dans le métro, je ressens un mal-être , ou si je suis à la merci d’une mauvaise nouvelle.. ! A.D. me demanderait : « Si, le Royaume : c’est possible à 50%... ? » !

 

soleil nuages-          Alors.. ? L’ennemi ? qu’est-ce ? Pour ma part : et les tentations de Jésus au désert en sont des matérialisations : l’adversaire c’est le mental !

Le mental joue de ma division intérieure, de mon égo multiple qui tire de tous côtés, qui tranche tout ce qui vient, en : «  j’aime et je n’aime pas ». L’enfer c’est l’autre, celui qui ne veut pas ce que je veux : l’événement… Mon mental refuse le changement ( non souhaité – la vieillesse, la santé, ..), l’impermanence, la vérité ( « Ah, non ! C’est pas vrai ! », alors que c’est la vérité .. ! J )

 

AD raconte ceci : Evitons de penser «  le sage n’a pas d’émotions , donc un bon disciple n’a pas d’émotions » ! C’est complètement faux, et selon plusieurs points de vue, d’ailleurs … !

Observer. J’ai une émotion… Et voilà : je suis perturbé ! « je ne devais plus avoir d’émotions ! » … Je souffre de souffrir !! La vérité ne proclame t elle pas ‘ que je souffre ‘ ?… Et, le mental, que m’a t-il dit ?

 

soleil nuages-          Ce qui est : je ne le refuse plus. Je constate et j’agis. Ce qui ‘ est’, concerne le présent ; et ici et maintenant, il n’y a pas d’autre choix que ce qui est !  Cela évoque ce qu’aujourd’hui nous nommons : attention ( voir Simone Veil … ) , ‘ pleine conscience ‘, ‘ vigilance ‘, ‘volonté de Dieu ‘ …

 

«  L’acceptation n’est pas autre chose qu’une qualité de l’attention » Simone Weil

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Comment se situer sur « le chemin » ?

Publié le par Perceval

Il me semble, que chez nous les ‘ cathos ‘, la notion de « chemin spirituel » ou « voie spirituelle », ne soit pas utilisé dans son sens efficace, presque utilitaire…Chevalier 2

Arnaud Desjardin ( AD ), un de mes maîtres en ‘lecture’… rappelle que le Bouddha utilise l’image de «l’atteinte de  l’autre rive », qu’elle est précédée par une « traversée », et elle-même par une prise de conscience d’être sur « le rivage ».

Ces images insistent sur l’apprentissage, la quête, l’exercice, l’auto-discipline …

Mais, il y a encore plus important à comprendre, je crois, c’est que chacune de ces étapes, s’accomplit à un niveau de conscience différent… Cependant, la spiritualité catholique ( et pas seulement elle … ) omet de le signaler ; et les concepts s’assemblent et se présentent à nous, au risque de n’y rien comprendre ( peut-être ) - mais surtout, de ne pouvoir y accéder par l’expérience, la pratique, ou la pensée ( ce qui déjà met en valeur plusieurs niveaux … ). Ainsi en est-il du «  Royaume », notion clé de l’Evangile ; mais aussi de l’Amour ( que de malentendus … ! )…

Admettons, le plus tôt possible, que nous pouvons prendre une corde pour un serpent… Si dans la pénombre, nous distinguons un serpent : nous sommes dans la ‘ certitude de sa présence ‘. Seul un examen attentif, lucide du ‘serpent’ , nous fera reconnaître la corde ( et c’est en un instant, que nous ferons l’expérience de la ‘ vérité’ du serpent ) !...

L'Autre RiveBien souvent, nous nous croyons déjà sur l’autre rive, avec une manière de penser de notre rivage d’origine … Ou, encore : « nous sommes et avons toujours été déjà sur l’autre rive et il s’agit simplement de se réveiller d’un ‘hypnotisme’… » AD… Bien sûr ; mais, c’est la même chose ! Le Royaume n’est pas une promesse d’un futur, situé après la mort.

 

Mon propos, concernait les « moyens habiles », pour avancer avec lucidité sur ce chemin. La religion catholique est mon ‘véhicule’, ce n’est que cela : «  L’homme n’est pas fait pour le sabbat, le sabbat est fait pour l’homme ».

 

Je suis engagé sur un chemin, qui ne m’a pas retiré du monde. Aussi, je porte en moi des ‘espoirs’, des ambitions, peut-être des « revanches à prendre, des frustrations à combler »... Une part – seulement- de mon « élan vital » est disponible pour me consacrer à l’Essentiel ! La force de l’Evangile, est de ne pas réserver ce « Chemin » à ceux qui font vœu de pauvreté, ou de chasteté. Le message de Jésus, les textes des plus grands sages, parle de ‘ transformation ‘ , de ‘re-naissance ‘. Le chemin lui-même est une suite de recommencements, de « morts à … »jesus-apaise-tempete

Auparavant, je dois reconnaître là où j’en suis. Reconnaître ce qui, pour moi, a de la valeur aujourd’hui. Et, …Savoir, qu’avant la résurrection, il y a la mort sur la croix .. ! Si, je le savais – réellement – je gagnerai du temps ! ( A. D reprend souvent cette expression : on n’est pas mort à 80%, à 99% .. ! )

Quand on est ‘chenille’, comment penser ‘ papillon ‘… ? On peut s’imaginer papillon, mais comment accepter de cesser d’être chenille ?

 

Évangile selon Marc 4 : «  35. Ce jour-là, le soir venu, Jésus dit aux disciples : « Passons sur l’autre rive ».

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Film: “A serious man” des frères Coen

Publié le par Perceval

A seious manLarry Gopnik pourrait être heureux. Cet homme tranquille, modeste, sérieux donc, ne demande rien à personne … Et pourtant, une énumérations de tracas ‘ordinaires’( ?)  vont lui pourrir la vie … !

Bref.. Monsieur ‘ tout-le monde ‘ - jugez par vous-même: Une femme qui veut divorcer, deux enfants : « monstres d'égoïsme pré-pubères », et un frère « chômeur chronique installé à demeure sur le canapé-lit du salon »; et à l’université où il est professeur ( ce chanceux ! ), il est « calmement persécuté par un étudiant asiatique qui veut lui acheter son diplôme, et fait l'objet de lettres anonymes calomnieuses qui mettent en péril sa titularisation » …Larry petit


Comment gérer une telle vie ‘ ordinaire ‘ sur laquelle s’abat le malheur ordinaire ? Larry se réfugie auprès d’autorités traditionnelles pour un juif : des rabbins…

 

Le fond du désespoir de ce film réside t-il dans l’inanité de l’aide métaphysique des rabbins ?

« C'est le fond de désespoir propre à ce film extrêmement drôle, qui inflige finalement à son héros une souffrance digne de sa seule passion : l'inconsistance. » ( dans "Le Monde" )

 

Larry et SyLa première impression à propos du film,( avec la dernière image : un typhon qui fonce vers vous … ) rejoint le sentiment même de Larry : celui de n’y rien comprendre … !

Voilà un film qui joue avec nous et avec l’Absurde, le grotesque... et, dès le prologue - qui nous conte une parabole ‘ traditionnelle ‘ ( ? ) indéchiffrable

 

Question : Comment une religion qui transmet des ‘contes’ à dormir debout ( séquence d’ouverture dialoguée en yiddish, - en noir et blanc  - à propos d’un ‘ dibbouk ‘ ( revenant ) supposé .. ! ) … peut-elle faire le lien avec une génération qui n’a rien de plus sérieux pour se relier … ? Cette question est posée aujourd’hui à toutes le religions qui se débattent avec les « pieux mensonges » que nous ont transmis nos ‘grands-parents’ …

 

« Larry cherche à comprendre le sens de tous ses malheurs. Pourquoi Hachem (Dieu) le persécute-t-il ainsi ? Comment surmonter toutes ces épreuves qui lui sont infligées à lui, un honnête homme ? Sont-elles des manifestations divines ? Si oui, comment comprendre les signes qu’il envoie ? Pourquoi ? Comment ?… »Larry à la fac

Les clés sont-elles dans le livre de Job ? Structure un peu semblable du récit avec les trois amis ( les trois rabbins ).. L’argent est-il le corrupteur d’un système moral.. ? La fin des années 60, symbolise t-elle le déclin de l’empire américain .. ?

Le film pose de grandes questions existentielles, mais n’y répond pas. Seul prévaut peut-être «  le principe d’incertitude », exposé par Larry à ses élèves… La véritable réponse du film est-elle dans cette sentence: «  Accepte avec simplicité ce qui t’arrive. »?

 

Un excellent film d’humour noir dans lequel l’imaginaire du spectateur doit rencontrer celui des cinéaste, au risque de n’y rien comprendre !

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Une alliance d'amour

Publié le par Perceval

Dieu n’est pas là où l’homme le convoque .. ! Ma raison de croire est aussi là, dans le paradoxe du dieu qui ne prend pas la place que lui assigne l’homme…


Dès Genèse, c’est Dieu qui cherche l’homme !

Un autre passage biblique m’interroge : L’alliance du Seigneur avec Abraham ( Glevinas ethique pic2enèse 15, 5 …) . Un ancien rite d’alliance pour lequel des animaux sont coupés en deux, et les moitiés disposées face à face, est décrit. Ce qui est curieux, c’est que ce n’est pas l’homme  qui officie ( sacrifice au dieu ) : c’est Dieu, seul, qui s’engage… !

Abraham est pris par un sommeil mystérieux, la frayeur le saisit. L’homme est incapable de saisir le mystère divin…

Dieu s’engage envers Abraham et ses descendants …

Nous serait-il désagréable d’avoir un dieu, qui s’agenouille devant l’homme ?

Au cours des siècles, l'humain ne cesse d'en appeler à un dieu ( une idole ) " tout puissant ", pour résoudre les soucis de "son monde", ( et non du monde .. ). Pour la pluie, contre la peste et pour bien d'autres bonnes ou mauvaises raisons, la religion a joué ce " double-jeu ", niant ainsi le message spirituel de la Bible ...!

 

Où se situe l'action de Dieu ?

Je répondrai: dans sa Présence. De quelle manière? Par l'intermédiaire de la Foi. Conséquences ? La paix, la Joie ...

 

J'ai noté cette phrase de Béatrice Oiry ( Enseignante d'exégèse Univ Catho ) : " La foi vit du mystère de cette Présence obscure qui nous tient, sans repos, dans la quête d'un Dieu qui passe au plus impénétrable de nos nuits."

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L’Esprit au cœur de Dieu… Méditation de Joseph Moingt

Publié le par Perceval

Je vous présente ci-dessous des ' notes ' de lecture de textes de Joseph Moingt ...

 

« On se contenterait assez facilement d’une Trinité à deux personnes la troisième, on ne sait trop qu’en dire, ni surtout qu’en faire… »icone trinite

« L’Eglise n’a pas « inventé » l’Esprit Saint dans un grand délire métaphysique, elle l’a reçu — on peut même dire qu’elle l’a « subi » —, à telle enseigne qu’elle ne pourra jamais plus s’en séparer : elle en était née. »

« Dans ce mystère d’intercommunication se dévoile la singularité de la « troisième Personne », Don de Dieu, non simplement chose donnée, mais acte et relation vivante de Donation de soi. »

« L’Esprit ne prend pas place à la suite des deux, mais entre eux, en excès : il est ce qui surabonde et déborde. »

 

« Celui qui complète la Trinité », disaient les Pères — comprenons : celui qui l’empêche de se réduire à l’Un, car il est de trop, et de s’enfermer dans la solitude, car il est l’excès qui l’ouvre sur un monde pour y déverser son trop-plein.

« Longtemps la présence de l’Esprit a paru réservée à l’Eglise catholique, et sa jouissance aux personnes « consacrées » à son service ou à un « état de sainteté 2 ». (2. Tel est encore l’enseignement de l’encyclique de Pie XII sur « Le corps mystique du Christ » (1943)).

Vatican II a changé de discours : il a proclamé que tous les baptisés sans exception participent de la surabondance du don de l’Esprit, et il en a tiré la double conséquence que les fidèles sont tous appelés en toute égalité à la même sainteté, et que les Eglises qui baptisent dans la même foi constituent pareillement (sinon tout à fait au même degré) le corps indivisible du Christ.Pierre et paul

Le rapprochement avec les autres religions du monde inauguré par le Concile a aussi répandu l’idée que l’Esprit est au travail dans les diverses traditions sacrées des peuples pour y révéler Dieu et y opérer le salut. »

 

« L’Eglise, est « corps du Christ » en tant que ses membres sont unis au Christ par son Esprit et que le Père déverse en eux, pour en faire d’autres fils, la vie qu’il communique à son Unique.

Esprit de communion, il fait communiquer les chrétiens à la fois entre eux et avec le Père par le Fils ; il demeure dans l’Eglise en faisant d’elle la « demeure » historique de la Trinité : il est le troisième anneau qui élargit au multiple l’unité du Père et du Fils, du Même et de l’Autre.

Que l’Esprit soit ici ne l’empêche pas d’être aussi là, à côté et au loin, quoique sous un mode différent, car il est toujours en excès et ne se laisse posséder ni enfermer nulle part, et il ne se tient dans un lieu que pour s’en aller ailleurs, mais sans se retirer d’où il vient. »

 

L’Esprit fait parler, mais ne prend pas la parole 6 (6. Voir : Matthieu 10,20 ; Actes 2,4 ; 19,6 ; 2 Pierre 1,21). Il ne faut donc pas se laisser abuser par de très rares paroles prononcées par des prophètes et attribuées à l’Esprit, du type Actes 13,2.

Il n’est pas censé parler de son propre chef. Nous en étonnerons- nous ? Il est l’Esprit du Christ, et c’est à ce titre qu’il conduit son Eglise « vers la vérité totale 7 ( 7. Voir : Jean 14,26 ; 15,26- 27 ; 16,12-13.)

Il introduit dans leur intimité en s’effaçant, tel « l’ami de l’époux », si ce n’est qu’il demeure là sous le mode d’être le lien vivant qui nous unit à eux8. (8. Voir : Jean 14,15 ; 3,8 ;2 Corinthiens 3,17 ; Actes11,15 ; Jean 3,29 ; Ephésiens4,3-6.)

 

qu’il nous fait être, enfants du Père, d’exhaler dans les cœurs des soupirs d’espérance, d’inspirer nos prières, d’insuffler des désirs accordés à ceux du Père 10. Il est l’appel silencieux mais ardent de l’être nouveau qu’il fait naître en nous, la voix qui inscrit dans la chair et fait monter de ses profondeurs insoupçonnées le nom du Père 11, voix de l’Autre qui révèle l’inconnu de notre être le plus intime, ce « Il » qu’est devenu notre esprit pénétré d’Esprit. (10. Romains 8, 16, 23, 26-27.) (11. Voir : Jean 3,6 ; 2 Corinthiens3,3 ; Romains 8,14-15. )»

 

« L’Esprit en nous : ces témoignages de foi que nous n’aurions pas osé donner auparavant, la persévérance dans une prière jamais consolée, ce dévouement prodigué à une personne que nous ne pouvions pas supporter, la constance dans une foi troublée de tant de doutes, la patience dans une souffrance qui nous a si longtemps révoltés, l’« ouverture » d’une Ecriture qui nous était fermée, le plaisir pris dans une compagnie qui nous laissait indifférents, tout ce que nous n’étions pas et que nous sommes devenus capables de dire et de faire, ces manières inhabituelles de sentir et de vivre, tout ce en quoi nous avons été changés et déplacés, cette nouveauté qui est en nous sans pouvoir en venir, voilà l’œuvre de l’Esprit.

L’étonnement que nous en éprouvons, le sentiment d’être livrés à l’Hôte étranger en même temps que donnés à nous-mêmes, voilà le critère de sa présence, auquel s’ajoute l’attestation que l’Esprit rend à notre esprit, ces fruits de l’Esprit que sont la paix, la joie, l’amour et, par-dessus tout, la conscience d’avoir accédé à l’ordre de la gratuité et de l’excès, de la liberté et de la nouveauté de vie 14. (14. Voir : Romains 8,16 ;Galates 5,22 ; Luc 6,38 ;Romains 6,4.)

Un autre critère de l’action de l’Esprit, autre forme de son « attestation », est fourni par le Hildegard von Bingen Liber Divinorum Operumtestament de Jésus, la prière qu’il adressait au Père pour que ses disciples, après son départ, restent unis entre eux : « Que tous soient un comme nous sommes un, toi en moi et moi en toi, et eux aussi en nous15. » Lien d’unité de la Trinité 16 (16. Une ancienne formule liturgique rendait « gloire au Père et au Fils dansl’unité de l’Esprit Saint ».), de même qu’il l’est du corps du Christ qui est l’Eglise 17 ( 17. Voir : 1 Corinthiens 12,1-13 ; Ephésiens 4,3-4 ; Colossiens 3,12-16.) , c’est l’Esprit Saint qui forme le nous commun du Père et du Fils, et le nous des chrétiens sur ce modèle, et qui insère le second dans le premier. Le nous divin, qui maintient la distinction de « toi et moi », n’est pas fusion mais coexistence du Père et du Fils l’un dans l’autre. Le nous le plus naturel aux hommes n’est pas non plus l’élimination du moi, il est son extension à d’autres, mais au point qu’un moi envahissant risque d’accaparer ceux auxquels il s’associe, et un nous exclusif de devenir l’expression d’une volonté de puissance opposée à d’autres nous 18 (18. Le nous est un je amplifié et dilué, dit le linguiste Emile Benveniste. ) . Le nous chrétien que forme l’Esprit requiert, lui aussi, l’entière et forte implication du je, mais dans la désappropriation du moi, l’engagement du je à laisser croître d’autres je, à se mettre à leur service19 (19. A les « sup-porter », c’est-à-dire à « se mettre au-dessous » d’eux : Ephésiens 4,2 ; Colossiens 3,13 ) , le dessaisissement de soi sous l’anonymat d’un je qui, dissimulé dans un pluriel, se laisse dire par d’autres à la façon d’un il. Tel est le nous que la récitation quotidienne du « Notre Père » devrait aider les chrétiens à former, entre eux et avec d’autres, non seulement dans l’universalité de l’Eglise, mais également et beaucoup plus dans toutes relations interpersonnelles, communautaires ou sociales. S’habituer à glisser le je dans un tel nous, à la fois en excès et en retrait, non toi comme moi, mais moi comme toi, c’est le signe qu’une « Troisième personne » s’y est logée.

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