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L'Homme ... au centre

Publié le par Perceval

" Le Christ, c'est le Copernic de la religion.

 

Avant le Christ la religion était centrée sur le culte de Dieu. lavement des pieds jésusComment trouver grâce devant Dieu, comment apaiser Dieu, comment me concilier Dieu ?

 

La réponse du Christ : tu veux trouver grâce devant Dieu¸ trouve grâce devant ton frère, Sois gracieux avec ton frère. Tout ce que tu fais pour ton frère, tu l'as fait pour Dieu, Dieu te gardera une récompense éternelle d'un verre d'eau donné à un de ses petits.

 

Tes relations avec tes frères sont la révélation de tes relations avec Dieu. Le Christ a sacralisé l'homme et désacralisé tout le reste."


Louis Evely

 


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" Comme un château défait " Lionel Ray

Publié le par Perceval

Ma maison fut quelquefois une brève lueur,

le jaillissement subit de l'oiseau

dans l'instant immense.

Ma maison fut bâtie de paroles

par des mains invisibles.

Toi qui en es le centre, la table et la fenêtre,

entre la fin et le commencement,

que vois-tu ? qui es-tu ?

___________ Bignon la servante Mutrecy 1925

 

Il y a toutes sortes de vies dans ta vie

et toutes sortes de mots dans tes mots,

mais qu'est-ce à la fin que ce brouillard ?

Même la lampe des morts s'éteint,

il n'y a plus où ils sont de langage.

Qu'est-ce à la fin que cette nuit

d'où tu viens, et cette nuit finale

où ni les mots ni les morts ne font signe ?

___________

 

Comme on glisse hors de soi

aux confins de la veille et du songe,

on regarde une autre demeure, un corps chantant.

Qui est cet homme proche de toi

si peu semblable et pourtant ressemblant,

Dans le tumulte des soifs et des mondes,

broyant le grain des paroles,

cherchant la source brève, la présence sans nom ?

___________

 

Monde errant sont les paroles,

forêt en marche sous le vent oblique

avec dispersion d'oiseaux.

En elles, le temps se dépose

comme une encre invisible.

La nuit descend dans ta voix,

tend le cou vers l'aurore

au-dessus des décombres.

 

 ___________

 

Tu parles aussi pour toi hors du temps

dans ce grand désordre couleur d'ivresse

des routes des heures des paysages.

Tu parles parmi les ombres finales de la nuit

au bord de l'inimaginable absence.

Tu ne dis rien, tu es en proie à toi-même,

tu cherches la place d'être

un autre ou personne.

___________Bignon le ménage Mutrecy 1920

 

Tu construis une ville visible 

avec des voyelles pour fenêtres,

des tunnels soudains, des pages de sable.

Les mots sont des chambres où la nuit

repose, mère du monde.

Ce que tu dis et ce que tu vois

ont même vêtement, même présence,

dans le jour inconnu.

___________

 

Dans la géométrie du soleil mobile,

ailes ouvertes sur tant de plaines,

de décombres et de scintillements,

Tu t'éloignes et te rejoins,

tu te rassembles,

Tu es toi-même chaque mot que tu dis

et chacun te conduit en ce lieu

où tu es plus toi-même que toi.

___________

Ces poèmes de Lionel Ray sont extraits d'un livre intitulé " Comme un château défait ", 1993 , éditions Gallimard.  Les photos sont de Fernand Bignon ( autour de 1925 )

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Pour l’humain et son environnement.

Publié le par Perceval

Je participe à l’université d’été d’Europe Ecologie Les Verts. Il me semble urgent, face à l’oligarchie libérale qui nous entraine de crises en crises, de réfléchir et de s’engager politiquement…

europe écologie 2010 051

Je compte sur ces quelques jours pour approfondir ma réflexion sur le crise monétaire actuelle, sur la dépense publique et les moyens de maintenir les services publics, sur les propositions politiques d’un partage des richesses, sur la croissance, la sobriété …etc

 

 

« En 50 ans, le volume de l’économie mondiale a quintuplé… et 60 % des écosystèmes de la planète auraient été dégradés. »  Tim Jackson, professeur en développement durable à l’université de Surrey, in Le Courrier International n°994

 

 

 

Egalement, il est urgent que l’occident religieux, admette le pluralisme et produise des « théologies inédites qui, pour défendre l'homme des atteintes qui le défigurent, le libèrent des absolutismes usurpant la place du Divin (note 1)… qui seul est absolu ». Il s’agit de travailler, à l’écoute de la parole, dans l’optique de « croître autrement » en remettant l’homme au coeur des préoccupations.

profit CAC 40Surendettement, croissance, possession … Nous ne pouvons plus continuer ainsi… !

 

Accepter des limites : c’est vivre libre.

 

Je reprends ci-dessous : des réflexions et une initiative des églises protestantes :

«  Il y a, pour l’humanité sur terre, un principe absolu qui est celui de l’intérêt général, et celui-ci inclut la prise en considération des trois parties prenantes indissociables que sont la nature, l’économie et l’homme. Toute unilatéralité, toute absolutisation de l’une au détriment des autres est destructrice pour l’ensemble.

Le respect de la nature décide de la survie de la nature et de la survie de l’homme, de l’humanité. »  Gérard Siegwalt Théologien… Pour reprendre son idée :  « …nous devons nous éloigner de la notion de domaine à exploiter, selon Genèse 1, et adopter celle de patrimoine : jardin à cultiver et à soigner, selon le 2e chapitre du même livre. »babel moderne

 

« Dans notre foi en l'amour de Dieu, le créateur, nous reconnaissons avec gratitude le cadeau de la création, la valeur et la beauté de la nature.

Mais nous voyons avec effroi que les biens de la terre sont surexploités sans considération de leur valeur propre, sans tenir compte de leur caractère limité et sans égards pour le bien des générations futures.

Nous voulons coopérer ensemble à créer des conditions de vie durables pour l'ensemble de la création. Responsables devant Dieu, nous devons dégager et développer des critères communs pour déterminer ce que les hommes peuvent sans doute faire d'un point de vue scientifique et technologique, mais ne doivent pas faire d'un point de vue éthique. En tout cas, la dignité unique de chaque homme doit garder sa priorité par rapport à ce qui peut être fait par la technique.

Nous recommandons d'instituer une journée oecuménique de prière pour la sauvegarde de la création dans les Églises européennes.

loi-du-liberalisme-darwinisme-socialNous nous engageons : à promouvoir le développement d'un style de vie, selon lequel, à l'encontre des pressions économiques et consuméristes, nous mettons l'accent sur une qualité de vie responsable et durable ; à soutenir les organisations ecclésiales agissant pour l'environnement et les réseaux oecuméniques dans leur responsabilité pour la sauvegarde de la création. »

Charte OEcuménique , Conseil des Églises européennes (KEK) & Conseil des Conférences Épiscopales Européennes (CCEE), signée en 2001 à Strasbourg (§ 9, Sauvegarder la création).

 

Références : CASPE Commission des affaires sociales, politiques et économiques 67081 Strasbourg Cedex : Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorrain.

 

note(1): C’est Riccardo Petrella (économiste, politologue et professeur à Louvain) qui écrivait : « La différence entre le Dieu d’Abraham et le dieu du Marché, c’est que pour le premier, nous sommes tous ses fils et nous avons une valeur tandis que pour le dieu du Marché, beaucoup d’entre nous, dès qu’ils ne sont plus rentables pour le capital, deviennent un surplus qui coûte et doit donc être éliminé. Dans cette optique, si quelqu’un vient à être éliminé, c’est seulement de sa faute. » (1)

 

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Le mal

Publié le par Perceval

détail Caravage satan pied marie et jésus" le mal en moi dit "je" " Simone Weil

 

Nous préfèrerions être dissociés du mal… Le mal pourrait être un diable, par exemple, qui serait un « autre »… Ce que symboliquement, il est habile de ritualiser, pour ne pas s’identifier à la faute.

peche originel

 

Peinture du Caravage: détail de 'Madonna dei Palafrenieri ' ( Jésus soutient le pied de marie, qui écrase le serpent. )

 

L'intérêt de «  la faute originelle » c'est, qu'elle me rappelle à la vigilance…

 


Le diable n’existe pas, il n’est l’image que d’un « transfert ».

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Le "maître spirituel" Arnaud Desjardins, vient de mourir ...

Publié le par Perceval

arnaud desjardinsArnaud Desjardins né en 1925, vient de mourir ce 10 août 2011 , à Grenoble.

Lui-même disciple, de Swâmi Prajnanpad, a rencontré de grands maîtres orientaux ( Mâ Anandamayi, Taïsen Deshimaru …) qu’il a contribué à faire connaître. Il a écrit une quarantaine d’ouvrages, et animait l’ashram de Hauteville à Saint-Laurent-du-Pape.

J’ai lu plusieurs de ces livres, et je regrette de ne pas l’avoir rencontré. De très nombreux baptisés, qui se sont détachés de « l’Eglise », ont retrouvé grâce à son enseignement, la profondeur du message chrétien… Je lui dois, personnellement, d’avoir participé à éteindre cette colère ( néfaste) dont j’ai hérité avec un enseignement chrétien qui assume mal, encore aujourd’hui, ce témoignage hypocrite et sclérosant que véhicule l’histoire récente du catholicisme …

Arnaud Desjardin, a su montrer aux nombreux  « déçus du christianisme », que la Voie du Christ, bien avant d’être une doctrine, pouvait être une méthode , «  un yoga », pour accéder à la vie spirituelle ( «  surabondante »), promise «  à ceux qui découvrent en eux le Royaume des cieux comme leur réalité essentielle ( la nature de Bouddha ..) …


Arnaud Desjardins reçoit une éducation très religieuse dans le protestantisme français. Il fait de nombreuses retraites dans des monastères cisterciens…

«  Je dis simplement qu’il est dommage que des occidentaux s’extasient devant les richesses de l’Orient et ignorent complètement celles du christianisme » ( En relisant les Evangiles , Page 12)


Et c’est, sans aucun doute, une faute contre l’Esprit, que de considérer comme ennemis de la Vérité, les nombreuses voies traditionnelles non-chrétiennes.

Disciple du Christ, je dois pouvoir dire, selon les enseignement d’Arnaud Desjardins, et en reprenant une écriture hindoue : « Aucune religion, pas même la mienne, n’est plus grande que la Vérité ». «  ..pas même la mienne », effectivement, je ne peux m’enrichir de l’altérité, que si, moi-même, je suis bien en appui ( fondations de ma maison …) sur « ma religion » ; en l’occurrence « catholique ».

 

« Vous n’avez pas peur de la mort, vous avez peur de la Vie » Arnaud Desjardins

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Eloge de la religion

Publié le par Perceval

Nous avons besoin de la religion ( catholique, en ce qui me concerne…) lieu de prièrepour nous apprendre à devenir chrétien. La religion n’est donc qu’un véhicule, mais nécessaire…

 

Aux injonctions de toutes sortes : «  Sois bon ! » « Aime.. ! » « Libère-toi ! » etc …

croix de st-françoisJe pourrais dire que ma religion m’est nécessaire en ce que je ne suis pas chrétien, et que j’ai le désir de le devenir … De plus, je ne peux devenir chrétien, aux seules forces de ma volonté et de mon intelligence… Je compte sur la Foi, c’est à dire sur la grâce ( par la prière …) [ mais aussi, bien sûr, sur ma volonté ( et une méthode ) et sur l’intelligence ( la raison ..). Pour ce qui est de la méthode, là aussi bien entendu, j’ai besoin de la religion … ]

Ignace de Loyola 2

 

  Prière:

 

 

 

 

De Saint Ignace de Loyola

 

 

" Prends Seigneur et reçois toute ma liberté,                                                                             
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède,
c'est Toi qui me l'as donné.
Tout cela, Seigneur, je Te le rends.
Tout est à Toi, disposes-en
selon Ton entière volonté.
Donne-moi seulement de T'Aimer,
donne-moi cette grâce,
elle seule me suffit. "

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L'Incréé et les "énergies divines"

Publié le par Perceval

don-t-be-afraid-martina-hoffman" La science, et la connaissance de certaines techniques, permettent d’être en prise directe avec le Divin… Ce savoir, est caché… puisqu’il permettrait d’atteindre Dieu, seul … sans Eglise! "

 

Il y a parmi les controverses théologiques, une ( qui pourrait en englober d’autres …) qui mérite à mon avis d'être prise en considération parce qu’elle rejoint aujourd’hui certains débats ( que nous croyons modernes …) sur «  le surnaturel «  ( tendance  paranormal )… Je veux parler, de tous ces débats par forums interposés, ou conférences, livres… sur « les énergies divines, champs, ondes .qui permettraient d’expérimenter la réalité « matérielle », voire la mise en équation de ..comment dire ? – je ne dirai pas du « divin », mais je reprendrai le termes des pères ( lors de ces fameuses controverses ) : L’incréé.

 

Le terme, même, me semble signaler la contradiction qu’il y aurait de se lancer dans une entreprise qui consisterait à expérimenter scientifiquement « l’incréé » !


Cependant - dans cette hypothèse, en contradiction avec le message catholique ( il y a une logique ! )  – deesse Lunecela signifierait que « le monde » ( la création ) et Dieu ne seraient pas séparés … qu’il n’y aurait pas d’altérité entre le créé et l’incréé… ! ( voir le document du Vatican : « Jésus-Christ, le Porteur d'eau vive. Une réflexion chrétienne sur le « Nouvel Age »...).


Ainsi, le Messalianisme ( hérésie gnostique condamnée au concile d'Ephèse en 431) affirmait que l'on pouvait accéder au salut par une méthode ascétique extrême aux résultats garantis… Et, dans un langage moderne, que les « énergies divines » permettaient de connaître expérimentalement le Divin…


Saint Grégoire Palamas  qui fut au XIVe siècle le grand docteur de la théologie de la Lumière incréée, permettra de concilier l’apparente contradiction qu’il pourrait y avoir entre la voie mystique et la voie théologique.

St Grégoire de palamas

 

 

« L’essence divine reste totalement incommunicable et Dieu s’unit à l’homme dans ses énergies dans lesquelles il est totalement présent : « L’illumination et la grâce divine et déifiante n’est pas l’essence, mais l’énergie de Dieu ».

Dans le Traité contre Akindynos, Palamas écrit : « Dieu est appelé Lumière non selon son essence mais selon son énergie ». Une série de conciles échelonnés de 1340 à 1360 donnèrent raison à saint Grégoire et officialisèrent la doctrine de la distinction de l’essence et des énergies divines » "Dieu est Lumière" par le Père Pierre Struve


Ce début de réflexion, est à mon avis salutaire, quand on a le désir d’approfondir le contenu de sa Foi .. Il s’agit de raisonner valablement et de bien différencier : naturel et surnaturel, science et Foi, religion et mystique ..etc…

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Malher décède à Vienne le 18 mai 1911, à 51ans ...

Publié le par Perceval

Nous célébrons, en 2011,  le centenaire de la mort de Mahler.Emil Orlik, Mahler


Mahler naquit le 7 juillet 1860 à Kalist, aux confins de la Bohême et de la Moravie, second des 14 enfants de Bernhard Mahler, cafetier et distillateur, et de Maria Hermann.
Il était donc issu d'une famille modeste juive et servit de père de famille à ses frères et sœurs dont tant moururent tragiquement. Le père tenait un débit de boisson, sa mère boitait et cela le marquera toute sa vie ; Violence du père, douceur de la mère, mort de huit de ses frères et sœurs. Pendant sa première année, ses parents s’établirent en Moravie à Jihlava, où il passa son enfance.

 En 1875 après avoir commencé à apprendre le piano, il est admis au conservatoire de Vienne avec l'appréciation "musicien-né".

 Il débute sa carrière de chef d'orchestre à Bad Hall, une station balnéaire près de Linz. Presque par hasard et pour gagner sa vie. Ensuite viennent Ljubljana (1881-1882), Olonouc, Moravie (1883) et Kassel, Prusse (1883-1885). Il est nommé en 1885 "kappelmeister" de l'opéra de Prague, où il dirige la Neuvième symphonie de Beethoven, lui assurant une solide réputation.

 

Grâce à Brahms et un réseau d’amis, il est nommé Le 8 avril, comme Kapellmeister de l'Opéra de Vienne. Six mois plus tard, il est nommé directeur de l'opéra de Vienne. En septembre 1898, Mahler prend la tête de l'Orchestre Philharmonique de Vienne. Il a donc tous les pouvoirs sur la capitale musicale du monde.
1907 · Wien. in Wiener Staatsoper. 3Il passa les dix années suivantes à Vienne et y acquit une réputation de perfectionnisme. Pendant cette période, pendant laquelle il alternait la direction pour neuf mois de l’année et la composition le reste du temps - principalement à Maiernigg, où il avait une petite maison sur le Wörthersee
Dans cette période de splendeur il monte avec succès Tristan (1903), Fidélio (1904), Don Giovanni (1905), Figaro (1906). Il fait la connaissance d’Arnold Schoenberg, Alexander von Zemlinski et du groupe Sécession, composé, en outre, des peintres Gustav Klimt et de Karl Moll. Ensuite, il compose de 1901 à 1910, sa 4e (1900) après son s'installation à Maiernigg,

 

Malher villa-Maiernigg-«  Chaque été, dans une cabane, en pleine nature arborée, Mahler conçoit des partitions qui correspondent à des mondes. Ses symphonies sont "des romans et des épopées; ses lieder satisfont son désir de poésie". Mahler mêle "à son univers musical toute une mémoire sonore familière (fanfares militaires, refrains populaires, rengaines juives), soulignant cruellement le conflit entre l’idéal et la réalité, entre la nostalgie de l’enfance et l’effroi devant le temps qui dévore". »

 

1901 Composition de la Cinquième Symphonie. En novembre, Mahler rencontre Alma Schindler chez le docteur Zuckerkandl.Malher 1905 · Maiernigg. with his wife Alma and daughters
1902 Le 9 mars, mariage d'Alma Schindler (1879-1964) et Gustav Mahler et en eut deux filles. À Maiernigg, achèvement de la Cinquième Symphonie.

 

 1907, année maudite et à cause d'attaques reçues à l'égard de ses origines et de sa musique, Mahler s’épuisait . Suite au décès d’une de ses filles, de Maria Anna (Putzi), l'aînée de ses filles en 1907 tout s’effondra autour de lui.. Cette fille adorée, Putzi, avec qui, il se retirait pour parler avec elle une langue inconnue des autres, racontait des histoires que personne ne connaîtra et sortait de la chambre le visage couvert de confiture. La même année, il se découvrit une maladie de cœur et il perdit son emploi à Vienne, en proie aux attaques d’une presse largement antisémite, après avoir sans trop de succès essayé de défendre ses propres œuvres. Alors que sa quatrième symphonie avait reçu un accueil assez favorable, il lui fallut attendre 1910 pour rencontrer un vrai succès public avec la huitième symphonie. Ses œuvres ultérieures ne furent jamais exécutées en public de son vivant.
Mahler était en butte à des attaques antisémites de plus en plus virulentes quand il reçut une offre pour diriger le Métropolitain Opéra à New York. Il y dirigea une saison en 1908 mais fut écarté au profit d’Arturo Toscanini. Il revint à New York l’année suivante pour y diriger l'Orchestre philharmonique de New York. Il restera donc deux ans au Met à New York, puis fera une tournée avec la Philharmonie, mais sera contraint de s'arrêter, malade, durant la deuxième saison de concerts.

En 1910, il rencontre Freud pour résoudre une grave crise conjugale, en revisitant ses peurs enfantines d’un père violent

 

Otto Böhler, silhouettes Mahler1911 En février, Mahler tombe malade : il souffre d'une endocardite lente. Se sachant condamné il veut mourir chez lui, il retourne à Paris en avril : il est hospitalisé à Neuilly.
Il veut revoir Vienne et un lent convoi ferroviaire l’emmenera à Vienne après d’innombrables arrêts dans les gares où des milliers de gens voulaient le saluer. Il arrive à Vienne début Mai. Puis il décède à Vienne le 18 mai 1911, à 51 ans à peine et après avoir pris un tournant fondamental dans sa musique. Immense est donc la perte. Un orage épouvantable se déchaîna au moment de sa mort. Son dernier mot fut « Mozart ». Il avait voulu à tout prix retourner à Vienne, un convoi ferroviaire qui s’arrêtait à chaque gare envahie par les gens pour le saluer, laissant inachevée sa dixième symphonie. Il y est enterré au cimetière de Grinzing avec cette inscription « Ceux qui m’aiment savent où je suis, les autres n’ont pas besoin de le savoir".

 

«  A la différence de Schubert, qui ne voit d'autre issue que la mort, Mahler pose déjà le début et la fin de son œuvre : cette quête d'une sorte de sérénité et d'apaisement, par dissolution dans la nature, et apprivoisement du néant. Déjà le Chant de la Terre perce dans ces chants d'amour déçu. Bien sûr le thème central du romantisme allemand depuis Novalis est bien présent : la quête de l'inaccessible fleur bleue, et le mythe du "Wanderer", de l'errant qui doit au-delà des aubes impossibles, des lumières des villages entrevus, poursuivre sa route sans espoir. »

 

«  Comme Klimt en peinture, Mahler incarne dans le domaine sonore la Sécession viennoise, ce courant avec lequel il entretenait des rapports étroits. Leur art sensuel, raffiné, hédoniste se situe au carrefour du postromantisme, du symbolisme et de l'impressionnisme. Ils peuvent légitimement se réclamer de Mahler, artiste aux multiples facettes dont le versant morbide et noir aboutirait à Schönberg et à ses amis, le panthéisme et l'idéalisme de l'autre versant (celui de la Symphonie n° 3) se prolongeant chez Marx, Schreker et leurs émules. »

 

frise beethoven Klimt


Cet été-là, août 1907, fut pour le compositeur le temps des tragédies : le 12 juillet, sa fille aînée Maria Anna mourut de la scarlatine. Peu après, il apprit qu'il était atteint d'une maladie cardiaque. À la fin de l'été, très atteint par le déchaînement d'une campagne de presse antisémite contre lui, il démissionna de son poste de directeur de l'Opéra de Vienne.

 

Vienne 1900

 

Valery Gergiev : " Diriger Mahler, c'est organiser le chaos "

«  Dans certains mouvements de ses œuvres, Mahler a cherché à atteindre un niveau sonore presque insoutenable. Comme une déflagration. Prenez le début de la Symphonie n° 6 : pendant plus de cinq minutes, il n'y a aucune pause, aucune respiration. Après un ultime paroxysme, Mahler passe à une musique pastorale, en opposition totale avec ce qui précédait. Une grande paix s'installe, mais ce monde idéal est aussitôt submergé par le second mouvement, encore plus violent. Je crois que Mahler a voulu exprimer sa peur. Il avait senti que des forces obscures, contre lesquelles le monde devrait se battre, étaient là, en sommeil. Avec sa musique, Mahler défendait un amour de la vie et de la beauté qui allait être piétiné par la barbarie des totalitarismes au XXe siècle. »

 

 

Sources: Wikipedia, et "espritsnomades.com" et Michel Fleury...

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Lionel RAY

Publié le par Perceval

Bignon La lettre Mutrecy 1923Seconde après seconde le soleil
entre dans la chambre, il est venu
de la proche montagne, a traversé
l’écroulement silencieux des nuages.

 

Temps jadis repassage rayons soleil

 

 

Puis l’haleine de la clarté toucha
les toits et les vitres, et de mouvantes
géométries sont apparues sur la table
et le papier, cheminant entre les doigts.

 

 

 

Bignon La lessive Mutrecy 1927

 

 

Entre les mots, dans les zones indécises
du silence, et tu te demandais
si cela qui vibre sur la page était

 

Bignon Confitures Mutrecy 1923

 

 

du temps, un temps très ancien,
visiteur furtif qui approche à pas feutrés
puis disparaît sans écho.

 

 

 

Ce poème est de Lionel Ray. Les photos de Fernand Bignon (1888-1969)

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L’attention et Perceval

Publié le par Perceval

Chez Chrétien de Troyes, Perceval échoue dans la première partie de sa quête, par son incapacité à questionner … et certains de lier cette faculté à une forme d’attention…

Je rapporte ci-dessous, des extraits d’une thèse de Christophe Imperiali : « En quête de Perceval. Étude sur un mythe littéraire »Complexe de Perceval oser la question

 

Il est à noter que Perceval, ne connaissait pas son nom ( non-connaissance de soi ). Et, pour comprendre les « signes », il est évidemment nécessaire de « se connaître ». ( cf Ricœur ).

Devant le cortège du Graal, deux questions s’entrechoquent : «  Qui l’on sert ?», «  A qui est-il parlé ?». «  Car si celui à qui on sert l’objet graal est peut-être un vieux roi « esperitaus », celui à qui on sert le signe graal, en revanche, est assurément le questionneur lui-même. Et s’il avait vraiment fallu que la question de Perceval restaure un ordre perturbé, sans doute est-il plus fondé de supposer que la réponse l’aurait concerné lui plutôt que le vieux roi, et que c’est de sa propre transformation que le geste rédempteur aurait pu venir. » Christophe Imperiali 

 

« L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.

Il est donné à très peu d’esprits de découvrir que les choses et les êtres existent.

Depuis mon enfance je ne désire pas autre chose que d’en avoir reçu avant de mourir la révélation complète. […]

Cette découverte fait en somme le sujet de l’histoire du Graal. Seul un être prédestiné a la capacité de demander à un autre : « Quel est donc ton tourment ? » Et il ne l’a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer par des années de nuit obscure où il erre dans le malheur, loin de tout ce qu’il aime et avec le sentiment d’être maudit. Mais au bout de

questholygrail

tout cela il reçoit la capacité de poser une telle question, et du même coup la pierre de vie est à lui. Et il guérit la souffrance d’autrui. » SIMONE WEIL et JOË BOUSQUET, Correspondance, Lausanne: L'Age d'Homme, "Le Bruit du temps", 1982, pp. 18-9.

 

 


 

Perceval, en effet, ne prête que rarement attention aux autres,

 

« ni aux chevaliers qui l’interrogent dans la forêt et auxquels il ne répond pas ; ni au désespoir de sa mère et à l’histoire familiale qu’elle lui conte ; ni à cette mère, tombée devant le pont-levis ; ni aux larmes de la demoiselle de la tente ; ni à la mélancolie du roi Arthur ; ni à la détresse de Blanchefleur ; ni au regard que pose sur lui le Roi Pêcheur, à la langue et aux membres liés. Voilà la cause de son échec. » ZINK, "Le Graal, un mythe du salut", pp. 79-80.

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