Lionel RAY
Seconde après seconde le soleil
entre dans la chambre, il est venu
de la proche montagne, a traversé
l’écroulement silencieux des nuages.
Puis l’haleine de la clarté toucha
les toits et les vitres, et de mouvantes
géométries sont apparues sur la table
et le papier, cheminant entre les doigts.
Entre les mots, dans les zones indécises
du silence, et tu te demandais
si cela qui vibre sur la page était
du temps, un temps très ancien,
visiteur furtif qui approche à pas feutrés
puis disparaît sans écho.
Ce poème est de Lionel Ray. Les photos de Fernand
Bignon (1888-1969)