Malher décède à Vienne le 18 mai 1911, à 51ans ...
Nous célébrons, en 2011, le centenaire de la mort de Mahler.
Mahler naquit le 7 juillet 1860 à Kalist, aux confins de la Bohême et de la Moravie, second des 14 enfants de Bernhard Mahler, cafetier et distillateur, et de Maria
Hermann.
Il était donc issu d'une famille modeste juive et servit de père de famille à ses frères et sœurs dont tant moururent tragiquement. Le père tenait un débit de boisson, sa mère boitait et
cela le marquera toute sa vie ; Violence du père, douceur de la mère, mort de huit de ses frères et sœurs. Pendant sa première année, ses parents s’établirent en Moravie à Jihlava,
où il passa son enfance.
En 1875 après avoir commencé à apprendre le piano, il est admis au conservatoire de Vienne avec l'appréciation "musicien-né".
Il débute sa carrière de chef d'orchestre à Bad Hall, une station balnéaire près de Linz. Presque par hasard et pour gagner sa vie. Ensuite viennent Ljubljana (1881-1882), Olonouc, Moravie (1883) et Kassel, Prusse (1883-1885). Il est nommé en 1885 "kappelmeister" de l'opéra de Prague, où il dirige la Neuvième symphonie de Beethoven, lui assurant une solide réputation.
Grâce à Brahms et un réseau d’amis, il est nommé Le 8 avril, comme Kapellmeister de l'Opéra de Vienne. Six mois plus tard, il est nommé directeur de l'opéra de Vienne. En
septembre 1898, Mahler prend la tête de l'Orchestre Philharmonique de Vienne. Il a donc tous les pouvoirs sur la capitale musicale du monde.
Il passa les dix années suivantes à Vienne et y acquit une réputation de perfectionnisme. Pendant cette période, pendant laquelle il alternait la direction pour neuf mois de l’année et la
composition le reste du temps - principalement à Maiernigg, où il avait une petite maison sur le Wörthersee
Dans cette période de splendeur il monte avec succès Tristan (1903), Fidélio (1904), Don Giovanni (1905), Figaro (1906). Il fait la connaissance d’Arnold Schoenberg, Alexander von Zemlinski et du
groupe Sécession, composé, en outre, des peintres Gustav Klimt et de Karl Moll. Ensuite, il compose de 1901 à 1910, sa 4e (1900) après son s'installation à Maiernigg,
« Chaque été, dans une cabane, en pleine nature arborée, Mahler conçoit des partitions qui correspondent à des mondes. Ses symphonies sont "des romans et des épopées; ses lieder satisfont son désir de poésie". Mahler mêle "à son univers musical toute une mémoire sonore familière (fanfares militaires, refrains populaires, rengaines juives), soulignant cruellement le conflit entre l’idéal et la réalité, entre la nostalgie de l’enfance et l’effroi devant le temps qui dévore". »
1901 Composition de la Cinquième Symphonie. En novembre, Mahler rencontre Alma Schindler chez le docteur Zuckerkandl.
1902 Le 9 mars, mariage d'Alma Schindler (1879-1964) et Gustav Mahler et en eut deux filles. À Maiernigg, achèvement de la Cinquième Symphonie.
1907, année maudite et à cause d'attaques reçues à l'égard de ses origines et de sa musique, Mahler s’épuisait . Suite au décès d’une de ses filles, de Maria Anna (Putzi), l'aînée de ses
filles en 1907 tout s’effondra autour de lui.. Cette fille adorée, Putzi, avec qui, il se retirait pour parler avec elle une langue inconnue des autres, racontait des histoires que personne ne
connaîtra et sortait de la chambre le visage couvert de confiture. La même année, il se découvrit une maladie de cœur et il perdit son emploi à Vienne, en proie aux attaques d’une presse
largement antisémite, après avoir sans trop de succès essayé de défendre ses propres œuvres. Alors que sa quatrième symphonie avait reçu un accueil assez favorable, il lui fallut attendre 1910
pour rencontrer un vrai succès public avec la huitième symphonie. Ses œuvres ultérieures ne furent jamais exécutées en public de son vivant.
Mahler était en butte à des attaques antisémites de plus en plus virulentes quand il reçut une offre pour diriger le Métropolitain Opéra à New York. Il y dirigea une saison en 1908 mais fut
écarté au profit d’Arturo Toscanini. Il revint à New York l’année suivante pour y diriger l'Orchestre philharmonique de New York. Il restera donc deux ans au Met à New York, puis fera une tournée
avec la Philharmonie, mais sera contraint de s'arrêter, malade, durant la deuxième saison de concerts.
En 1910, il rencontre Freud pour résoudre une grave crise conjugale, en revisitant ses peurs enfantines d’un père violent
1911 En
février, Mahler tombe malade : il souffre d'une endocardite lente. Se sachant condamné il veut mourir chez lui, il retourne à Paris en avril : il est hospitalisé à Neuilly.
Il veut revoir Vienne et un lent convoi ferroviaire l’emmenera à Vienne après d’innombrables arrêts dans les gares où des milliers de gens voulaient le saluer. Il arrive à Vienne début Mai.
Puis il décède à Vienne le 18 mai 1911, à 51 ans à peine et après avoir pris un tournant fondamental dans sa musique. Immense est donc la perte. Un orage épouvantable se déchaîna au
moment de sa mort. Son dernier mot fut « Mozart ». Il avait voulu à tout prix retourner à Vienne, un convoi ferroviaire qui s’arrêtait à chaque gare envahie par les gens pour le saluer,
laissant inachevée sa dixième symphonie. Il y est enterré au cimetière de Grinzing avec cette inscription « Ceux qui m’aiment savent où je suis, les autres n’ont pas besoin de le
savoir".
« A la différence de Schubert, qui ne voit d'autre issue que la mort, Mahler pose déjà le début et la fin de son œuvre : cette quête d'une sorte de sérénité et d'apaisement, par dissolution dans la nature, et apprivoisement du néant. Déjà le Chant de la Terre perce dans ces chants d'amour déçu. Bien sûr le thème central du romantisme allemand depuis Novalis est bien présent : la quête de l'inaccessible fleur bleue, et le mythe du "Wanderer", de l'errant qui doit au-delà des aubes impossibles, des lumières des villages entrevus, poursuivre sa route sans espoir. »
« Comme Klimt en peinture, Mahler incarne dans le domaine sonore la Sécession viennoise, ce courant avec lequel il entretenait des rapports étroits. Leur art sensuel, raffiné, hédoniste se situe au carrefour du postromantisme, du symbolisme et de l'impressionnisme. Ils peuvent légitimement se réclamer de Mahler, artiste aux multiples facettes dont le versant morbide et noir aboutirait à Schönberg et à ses amis, le panthéisme et l'idéalisme de l'autre versant (celui de la Symphonie n° 3) se prolongeant chez Marx, Schreker et leurs émules. »
Cet été-là, août 1907, fut pour le compositeur le temps des tragédies : le 12 juillet, sa fille aînée Maria Anna mourut de la scarlatine. Peu après, il apprit qu'il était atteint d'une maladie
cardiaque. À la fin de l'été, très atteint par le déchaînement d'une campagne de presse antisémite contre lui, il démissionna de son poste de directeur de l'Opéra de Vienne.
Valery Gergiev : " Diriger Mahler, c'est organiser le chaos "
« Dans certains mouvements de ses œuvres, Mahler a cherché à atteindre un niveau sonore presque insoutenable. Comme une déflagration. Prenez le début de la Symphonie n° 6 : pendant plus de cinq minutes, il n'y a aucune pause, aucune respiration. Après un ultime paroxysme, Mahler passe à une musique pastorale, en opposition totale avec ce qui précédait. Une grande paix s'installe, mais ce monde idéal est aussitôt submergé par le second mouvement, encore plus violent. Je crois que Mahler a voulu exprimer sa peur. Il avait senti que des forces obscures, contre lesquelles le monde devrait se battre, étaient là, en sommeil. Avec sa musique, Mahler défendait un amour de la vie et de la beauté qui allait être piétiné par la barbarie des totalitarismes au XXe siècle. »
Sources: Wikipedia, et "espritsnomades.com" et Michel Fleury...