Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

" L'Histoire jugera ": Il y a 100 ans ...

Publié le par Perceval

Séparation Eglise EtatIl y a100 ans, l’Eglise vivait comme une catastrophe, ce qui – à cette époque -pouvait lui arriver de mieux : la séparation de l’Église et de l’Etat. Cette loi proclame la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. La loi repose sur la création volontaire d’associations cultuelles… Par son encyclique Gravissimo ( 10/08/1906), Pie X, condamnant cette loi, interdit aux fidèles de constituer de telles associations ( qui méconnaitraient ainsi la structure hiérarchique de l’Eglise catholique .. ! ).


Le 6 juillet 1907, Pie X condamne 65 thèses d’inspiration « moderniste ».Encyclique contre le modernisme L’encyclique Pascendi ( 8/09/1907) est un nouveau ‘ syllabus ‘… En 1910, le pape institue le «  serment anti-moderniste » ( mesure en vigueur jusqu’en 1967 ! ) ; son objectif est clair : combattre tout ce qui favorise l’indépendance de la société vis  à vis de l’Eglise …


Si cette réaction catholique a favorisé la montée de « l’Action Française », c’est à dire le triomphe de Rome au sein de l’Eglise et la domination de l’ « ultamontanisme »… Cette loi a apporté à l’Eglise - l’occasion de se dépolitiser, - la liberté sous toutes ses formes ( nomination des évêques, organisation de son enseignement « libre », associations …).

L’action catholique s’est développée ( des patronages,  au groupe «  Tala » de Normal Sup’…). C’est le début de la «  démocratie chrétienne », même si l’encyclique "Graves de communi" ( 1901) interdit l’emploi de l’expression : «  démocrate-chrétien » .. ! 

 

Pape Pie X

 

 

 

« Les modernistes sont les pires ennemis de l’Église, et le modernisme l’égout collecteur de toutes les hérésies. »

(S. Pie X, Motu proprio Praestantia, 1907).


En 1905, lors de la rupture du concordat de 1801, le Limousin est la seule région où tous les députés, sans exception, ont voté la Loi.

Déjà, en 1890, l’abbé Desgranges ( conférencier, puis député… ) repère que sur les 25000 électeurs de la ville ( Tulle ? ), 19000 échappent totalement à l’influence du prêtre.. !

En 1906,l'évêque, Mgr Renouard, est expulsé de « l’évêché ». Les processions sont interdites ( sauf à St-Junien …).


« La Semaine Religieuse », avant 1900, publie une série d’articles intitulés : «  La Franc-maçonnerie, voilà l’ennemi ». L’historien Jean-Marie Mayeur note : «  L’Eglise se considère posséder un droit à régenter la société… Vouloir ôter au clergé son influence dans la société et son autorité politique, voilà le fond de l’anticléricalisme républicain, exaspéré par l’attitude de l’Eglise ».

Voir les commentaires

Question: Le sens de l'Histoire ...?

Publié le par Perceval

pape vent«Il semble bien, qu'il serait illusoire de penser que puisse jamais être exorcisée de notre univers mental la volonté de comprendre l'évolution du monde qui nous entoure en s'appuyant sur la conviction plus ou moins nette que quelque chose d'essentiel est en voie de se réaliser dans l'histoire.» …


la-republique-universelle-1848« Outre les déterminants extérieurs (biologiques, économiques, etc) peut-il y avoir à l'oeuvre dans l'histoire, un principe, analogue à ce qu'est la grâce pour les chrétiens dans la vie personnelle, tel que les civilisations qui s'en inspireraient pourraient échapper à une décadence qui semble être la loi? »


Actualité de la philosophie de l'histoire, par Maurice Lagueux

Voir les commentaires

L'Histoire, d'il y a 200 ans ...

Publié le par Perceval

Il y a 200ans, nous aurions eu à choisir entre « Joseph de Maistre » ou « Félicité de Lamennais »… Aujourd’hui, ne nous est-il pas possible de dire que l’un plutôt que l’autre, n’allait pas dans le sens de l’histoire ?


Dans les années qui précèdent la Révolution, le ‘ franc-maçon’ de Maistre se montre favorable à l’esprit de réforme.

Joseph de maistreL’œuvre capitale de Joseph de Maistre, ‘ le Pape ‘ (1817) , lui permet de proposer de placer le Souverain Pontife à la tête de la société… Il préconise l’infaillibilité de l’autorité pontificale. « L’infaillibilité dans l’ordre spirituel et la souveraineté dans l’ordre temporel sont deux mots parfaitement synonymes ». Il raille « la souveraineté du peuple », hait le protestantisme : « Le plus grand ennemi de l’Europe qu’il importe d’étouffer par tous les moyens qui ne sont pas des crimes, l’ulcère funeste qui s’attache à toutes les souverainetés et qui les ronge sans relâche, le fils de l’orgueil, le père de l’anarchie, le dissolvant universel, c’est le protestantisme. » J de M.

Les grands thèmes de la pensée maistrienne sont: le satanisme de la Révolution, la réversibilité des mérites et de peines, la régénération par le sang, l’horizon eschatologique de l’Histoire,

Il fait l’apologie de l’Inquisition, et entretient une fascination de la violence … Sa théologie reprend la vertu de la souffrance innocente au profit du coupable …

"Lu, plusieurs heures, le Pape de Joseph de Maistre. L'auteur me passionna au temps de mon adolescence. Aujourd'hui, j'en jouis mieux, en le délimitant. Génie incontestable, mais borné. Génie exclusivement traditionnel. On croirait que sa 'Providence' est un mécanisme. Il ne comprit pas qu'en 1789, Dieu avait changé la face du monde." LÉON BLOY. F de Lammenais

 

En 1817, Félicité de Lamennais  publie le premier tome de son Essai sur l’indifférence en matière de religion qui reçoit un franc succès malgré des affirmations à l’orthodoxie douteuse, telles que : « Le recours à l’histoire permet de découvrir dans la succession des civilisations l’action souterraine d’une révélation continue. »  ou le fait d’opposer le consentement universel à la raison individuelle.

En 1828, il publie Des progrès de la Révolution et de la guerre contre l’Église dans lequel il affirme : «  Nous demandons la liberté de conscience, de la presse et de l’éducation. »  Jugeant la monarchie dégénérée, il déserte alors définitivement sa cause. L’archevêque de Paris condamne l’ouvrage. Il se fait le prophète d’une Église plus humble et authentique, revenant aux idéaux de pauvreté des origines. “Lamennais réclame la liberté de religion et de conscience, la séparation de l’Église et de l’État, les libertés d’enseignement, de presse, d’association, l’élargissement du système électoral et la décentralisation”,

En 1832, c’est la condamnation. L’encyclique « Mirari vos » condamne les “excès mennaisiens”, notamment les libertés de conscience, d’association, d’éducation, de résistance aux despotes…

En 1834, il publie les Paroles d’un croyant, un véritable best-seller qui sera édité à plusieurs milliers d’exemplaires, partout dans le monde. Il s’agit d’abord un réquisitoire contre les autorités ecclésiastiques et Grégoire xvi, accusés d’avoir “divorcé d’avec le Christ”. Une nouvelle encyclique condamne les Paroles d’un croyant.

Il meurt en février 1854. Conformément à sa volonté, Félicité est inhumé dans la fosse commune du Père-Lachaise.

( Texte extrait d’un article de Erwan Chartier-Le Floch est journaliste et secrétaire de rédaction au magazine ArMen et chercheur au CRBC de Rennes )

Voir les commentaires

L'Histoire jugera ...

Publié le par Perceval

« L’Histoire jugera » C’est le défi, perdu à mon avis, que lance Moubarak Moubarak sarkozyaprès trente ans de pouvoir autoritaire et abusif…


L’histoire ( comme devenir ) est-elle capable de porter un jugement ? Cela signifie t-il que l’on l’identifie - à Dieu ( théologie de l’histoire ), - à la Raison ( Hegel )… Et, faudrait-il attendre «  la fin des temps » ?


Si le privilège qu'a l'homme est de vivre dans l'histoire, et d'avoir une histoire… L’humanité a t-elle une finalité historique commune à tous les peuples… ?


Le jugement de l'histoire n'est pas seulement le jugement des historiens. Même si nous n’avons pas une vision « juste » de l’histoire, ne sommes-nous pas capable, aujourd’hui, de juger ( à l’aune de notre Foi ) certains faits ? InquisitionAinsi les abus de l’inquisition ?

 

Pour un chrétien L'Histoire est conçue comme la réalisation du Bonheur de l'Homme (présent et futur … le « Salut »).

Il ne convient pas à l’homme de « juger » et s’il tente d’agir pour le Bien, pour le résultat de son action,il s’en remet à Dieu. Toutes les traditions reconnaissent une « éthique de responsabilité », et enseignent qu’il nous faudra répondre des conséquences de nos actes…

 

Bien sûr, il ne s’agit pas de porter un ‘jugement humain’ et de l’imposer, ensuite, comme une sentence divine… Même si l’Eglise se l’ait parfois permis, je suis convaincu, qu’il n’est pas légitime à l’homme, d’ ‘absolutiser ‘ un jugement … Par contre, le passage par « un jugement » n’a d’intérêt que s’il permet d’en déduire un enseignement.

D’ailleurs, c’est l'erreur, « l'hérésie », qui oblige à préciser la règle de la foi …strike

 

Le « désir de liberté », est l’un des moteurs de ce « sens de l’histoire », aujourd’hui : refuser de le prendre en compte n’est-il pas une erreur ? L’erreur de ces dictateurs, qui un jour ou l’autre, tombent .. !

 


Ainsi, j’ai l’intérêt, ces jours ci, de chercher à comprendre et, peut-être, parfois arbitrer les débats d’il y a un siècle  et qui ont amené l’Eglise à s’engager sur certaines voies… Si l’histoire doit juger … N’est-il pas intéressant à s’y essayer … ?

Voir les commentaires

Après ' la liberté religieuse ': le pluralisme religieux ...

Publié le par Perceval

« Il semble qu'au nom de la laïcité, la Bible doit être relativisée, pour se dissoudre en un pluralisme religieux » ajoute le cardinal Marc Ouellet.

 

Modernisme ateismo" À la veille de Vatican II, la position catholique officielle était toujours celle d’un refus de la liberté religieuse. Le Magistère restait favorable à l’État catholique, reconnaissant le catholicisme pour religion officielle. Liée au refus de la Réforme puis des Lumières, cette hostilité à la reconnaissance des libertés avait atteint son paroxysme dans l’encyclique Quanta Cura de Pie IX (1864), qui qualifie de « folie » (deliramentum) l’idée selon laquelle la liberté de conscience est un droit universel. » La Croix du 12/06/2009.

(1)

 

Les catholiques, aujourd’hui, reconnaissent que le magister n’a été que réactionnaire à partir du moment où détentrice d’un pouvoir temporel, l’Eglise n’a pas reconnu dans l’histoire les «  signes des temps » . Nous en avons pris la leçon … Pourtant, cette phrase de l‘officiel cardinal Ouellet , dénote du peu de confiance qu’il met dans cette qualité républicaine qu’est la laïcité. Ensuite il présente la Bible, comme un livre religieux qui devrait «  s’imposer » à tous les citoyens ( .. ! ), afin d’éviter cette ‘dissolution ‘dans un pluralisme, état qui ne semble pas être vraiment positif …

 

Le « pluralisme religieux » aujourd’hui, et à l’histoire, ce qu’était la « liberté religieuse » au religionsXIXème siècle … Il serait temps que les théologiens , comme l’a fait tardivement Vatican 2 (1) , reconnaisse l’Esprit en action dans le génie religieux - de tous les hommes - si riche dans sa diversité…

 

Dans le quotidien chrétien «  La Croix », nous percevons bien la sensibilité catholique actuelle qui s’enrichit des autres traditions, avant même les théologiens ( sauf  le courageux Cl. Geffré…) …

«  La méditation ne nous éloigne pas de notre foi, insiste Dominique Lablanche, coordinateur en France de la Communauté mondiale des méditants chrétiens (CMMC),. Bien au contraire, elle nous permet d’approfondir notre ancrage dans le christianisme, de découvrir un Christ plus intérieur. »

 

« La méditation bouddhiste ne consiste pas à faire le vide, comme on l’entend souvent, mais à observer tranquillement tout ce qui apparaît à la conscience, sans jugement, interprétation ou commentaire »  Le président de l’Union bouddhiste de France (UBF) dans ‘ La Croix ‘du 11/02/2011

 

moine Prier« Elles peuvent rappeler à l’Église une tradition qu’elle a trop oubliée : l’apophatisme, selon laquell e la réalité de Dieu est au-delà des mots, des images, des dogmes. Saint Grégoire de Nazianze , Denys l’Aréopagite qui a influencé Jean de la Croix, Maître Eckhart et les mystiques rhénans, l’ont exprimé.
L’Asie nous enseigne aussi que le corps participe à la prière et nous montre comment être présent, non à ce qui s’est passé hier ou se passera demain, mais au moment présent, en son temple intérieur, là où le chrétien entre en relation, en dialogue intime et profond avec Dieu. » P. Benoît Billot Bénédictin du prieuré Saint-Benoît d’étiolles dans ‘ La Croix

 

(1) ( Avec la déclaration « Dignitatis humanae » de Vatican II sur la liberté religieuse, l’Église catholique refuse toute contrainte sur les consciences en matière religieuse …)

Voir les commentaires

La relativisation de la Bible

Publié le par Perceval

« La relativisation de la Bible, qui nie sa valeur de Parole de Dieu, est le signe d'une crise card ouelletaussi bien externe qu'interne à l'Eglise, affirme le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation du Saint-Siège pour les évêques. » ROME, Mercredi 9 février 2011 sur Zenith

 

Je ne comprends pas ce que pourrait être « La relativisation de la Bible » pour quelqu’un qui est « externe ..( !) à l’Eglise » ! Serait-ce dans «  ses bases de sa culture ( européenne) » ? ... Mais, les mythes quels qu'ils soient rejoignent chacun dans sa culture, sans problème! Ce n'est pas une question religieuse, mais culturelle ...!

 

« Les saintes Ecritures ne seraient-elles que des paroles d'hommes ? N'est-il pas vrai que les résultats des sciences historiques invalident le témoignage biblique et donc la crédibilité de l'Eglise ? Comment pouvons-nous continuer à croire, et qui devons-nous écouter ? ».( cardinal Marc Ouellet)

 

Je trouve cette dernière phrase, d’une ‘ pauvreté ‘ou plutôt d’une sécheresse spirituelle si comprimée , triste … !

-          « Les saintes Ecritures ne seraient-elles que des paroles d'hommes ? » : Oui, elles sont des paroles d’Homme. De cet homme qui se sublime quand il est empli par l’Esprit… Des paroles d’hommes qui parlent avec leurs tripes, leur culture, leur foi… Aussi, ce n’est qu’enrichissement, que de faire, avec les méthodes actuelles, de l’ exégèse contemporaine … !

-          « est-il pas Bible le-livre-d'histoire de l'universvrai que les résultats des sciences historiques invalident le témoignage biblique et donc la crédibilité de l'Eglise ? » Allons bon ! Et pourquoi pas chercher des «  preuves » à l’existence de Dieu… Ou, pourquoi pas affirmer la réalité scientifique de récits bibliques : le créationnisme … ! Monsieur le préfet de la Congrégation du Saint-Siège pour les évêques, n’en est quand même pas là !!! A ce point… je comprends que Monseigneur s’inquiète de la «  crédibilité de l’Eglise »… Le simple laïc que je suis, a une plus grande idée de l’Eglise : corps du Christ, et je situfaut-il croiree ailleurs la crédibilité de son témoignage … !

-          « Comment pouvons-nous continuer à croire, et qui devons-nous écouter ? » Il y a parfois des questions, qui me paraissent décaler en rapport avec l’objectif… ! La spiritualité est le développement traditionnel d’une réponse existentielle, intime… Elle ne peut pas se résoudre à n’être qu’un mode d’emploi matérialiste du type : Que faut-il croire ? Qui dois-je écouter ? …

 

Alors que ce prélat se préoccupe d’  « un nouveau message pour annoncer l’Evangile »; le message spirituel qu’il envoie est d’une telle futilité que – comment dire.. - je souffre ( vraiment ) dans ma catholicité … !

Voir les commentaires

Que cache la réalité ?

Publié le par Perceval

« Pour approcher le spirituel en art, on fera usage aussi peu que possible de la réalité, parce que la réalité est opposée au spirituel. »    Mondrian

  Vladimir Kush 90

 

Que cache la réalité ?

 


edward-hopper-excursion-into-philosophy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celle qui n’est accessible que par les sens et la raison… ?

 

Dans la nuit, un homme s’éveille pour découvrir qu’un serpent se trouve dans sa chambre. La présence de ce reptile le fige sur place. Mais pour le mental, il en va tout autrement: frappé de panique, il s’agite, se démène, s’affole. Le serpent va-t-il s’approcher et bondir? Ne vient-il pas de bouger?... Plus le temps passe, plus le mental de cet homme s’échauffe. La nuit lui paraît interminable. Mais au petit matin, il découvre qu’il s’agissait... d’une corde. Rob Gonsalves AstralProjections

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« L'enfer est du néant qui a de la prétention et donne l'illusion d'être. »  Simone Weil   La Pesanteur et la Grâce, Pocket collection Agora, p. 112 

 


watercangirl41

 

 

Je crains de m’égarer, sur des chemins d’illusion …

 

 

 

 

 

 

 

 

La réalité semble s’imposer par sa non-contradiction interne … En rester là, me semble un peu trop simple, pour être vrai … Le Vrai, est si souvent paradoxal, que j’y verrai bien là une partie de sa définition ….

vladimir kush wardrobe

La réalité n’est-elle pas une construction sociale et culturelle qui met en place des principes de vie qui finissent par s’imposer à tous, comme étant ‘ le réel ‘, la vraie vie … ?

 

 

 

 

"L'artiste qui renonce à une heure de travail pour une heure de causerie avec un ami sait qu'il sacrifie une réalité pour quelque chose qui n'existe pas."   Marcel Proust  Extrait de ‘Le temps retrouvé’

 

 

 

 

« L'illusion est la première apparence de la vérité. »   Rabindranàth Tagore Extrait de Chitra

 

 

 

 

Aussi, ne faudrait-il pas s’interroger … sur ce qu’autour de moi, on prendra pour la réalité …?

visite-du-pape-au-bresil 231

 

« Toute la création est fiction et illusion. La matière est une illusion pour la pensée ; la pensée est une illusion pour l'intuition ; l'intuition est une illusion pour l'idée pure ; l'idée pure est une illusion pour l'être. Dieu est le mensonge suprême.Fernando Pessoa   Extrait de Traité de la négation

 

medit_montagne.jpg

 

« Pour trouver Dieu en réalité, il faut descendre jusqu'à cette profondeur de soi où l'homme n'est plus qu'image de Dieu ; là même où au jaillissement de soi, il ne se trouve plus que Dieu. »   Henri Le Saux  Extra

it de Sagesse hindoue, mystique chrétienne

 

 

 

 

 

 

 

 


 

vladimir kush sea

"Ce qui est étonnant, ce n'est pas que Dieu existe en réalité mais que cette idée de la nécessité de Dieu soit venue à l'esprit d'un animal féroce et méchant comme l'homme, tant elle est sainte, touchante, sage, tant elle fait honneur à l'homme."   Fiodor Dostoïevski      Extrait de Les Frères Karamazov

Voir les commentaires

Dieu n’est plus « jaloux » et « tout-puissant »

Publié le par Perceval

Que la Bible soit un chantier permanent, me convient parfaitement.

 

Que Dieu ne soit plus jaloux, mais « exigeant », me dit plus sur Lui, et ce qu’il pourrait être, que s’il était lié dans l’absolu à une représentation, pire - à un mot… Oui, je suis de cette religion là !

 

"Finis les « puissants » et « Tout-puissant »… Une nouvelle traduction qui a pour nom de code : « : la BEST. Entendez : la Bible en ses traditions. Pour le dire simplement, ce vaste chantier international vise à offrir au lecteur à la fois « les différentes formes textuelles de la Bible, assorties d’une annotation philologique et historique, et les diverses traditions de son interprétation au sein des communautés qui la reçoivent comme un texte sacré. Sereinement catholique dans son inspiration, le projet est, pour cette raison même, œcuménique et dans une certaine mesure interreligieux ». (--> La Bible, chantier permanent - La république des livres, le blog de Pierre Assouline)

 

 

Voir aussi ICI: La bible traduite par Henri Meschonnic estlue par Philippe Sollers

Voir les commentaires

Traduction ! " le royaume de Dieu est au-dedans de vous "

Publié le par Perceval

 La plupart des versions proposent « le Royaume de Dieu est au milieu de vous » ou même «  parmi vous » ( Luc 17, 21 ). Aussi, est-il toujours incommodant de contourner le sens ordinaire, pour finalement comprendre ‘ autre chose ‘. Certains iraient jusqu’à expliquer, que se cacherait ainsi un  «  sens ésotérique » ( ! ) ..etc. A propos de cet exemple, et de bien d’autres … Je m’interroge sur ce 'malentendu' …

 

Caravaggio jerome BorgheseSaint Jérôme, dans la traduction de la Vulgate, pratiquée par les Pères de l'Eglise, nous donne une traduction de ce verset très explicite : « le royaume de Dieu est au dedans de vous ».

Non venit regnum Dei cum observatione : neque dicent : Ecce hic, aut ecce illic. Ecce enim regnum Dei intra vos est. ( Clémentine Vulgate ) (http://vulsearch.sourceforge.net/html/Lc.html )

et "  neque dicent ecce hic aut ecce illic ecce enim regnum Dei intra vos est (Vulgate de Jérôme de Stridon (Ve siècle) )

En anglais dans la World English Bible la traduction est :
" neither will they say, 'Look, here!' or, 'Look, there!' for behold, the kingdom of God is within you.'"

 

A mon avis, l’enjeu est ici lourd de conséquence, car il s’agit de comprendre et d’appuyer une réalité intérieure : soit « une dimension verticale qui renvoie chacun à lui-même, soit c’est une réalité qui privilégierait une dimension horizontale … » ( Eric Edelmann : Jésus parlait araméen ). regard-interieur-r1-1Un peu, comme si nous hésiterions à privilégier   - le Royaume comme «  à l’intérieur de soi », et le règne de Dieu serait essentiellement spirituel, ou comme : - un Royaume qui serait «  parmi vous », à dimension sociale, ecclésial … Cette réticence à revenir au sens original est avoué par la traduction de la Bible de Jérusalem qui explique en note : «  On traduit aussi par « au-dedans de vous », ce qui ne semble pas indiqué par le contexte» ! ! N’est-ce pas plutôt « que cette traduction gênait sa propre interprétation du contexte » ! E. E.

En effet : C’est exactement le sens de la correction apportée par Jésus aux pharisiens,  « enfermés dans une conception messianique temporelle et matérielle du Royaume de Dieu ». Jésus, invite ses auditeurs à abandonner leur conception sensible et matérielle du Royaume, au profit de sa seule dimension spirituelle. !


«  Il est important de relever qu’à chaque fois que Luc a voulu signifier «  au milieu », il a eu recours à «  en mesô et non pas à « entos »( 2,46 ; 8,7 ; 10,3 ; 22, 27 ; 22, 55 ; 24, 36 ; ..etc

A l’inverse la préposition « entos », ne se trouve ailleurs qu’en Mat. 23,26 à propos de l’intérieur de la coupe …"

Eric Edelmann : "Jésus parlait araméen"

 

Vierge marie graalEntos,  à l'intérieur, est un adverbe rare, unique dans le N.T. Dans les Psaumes (38,4;102,1;108,22) il accentue l'intériorité des sentiments du psalmiste à l'égard de Dieu. Pour signifier le mode de la présence divine à l'intérieur du coeur humain , Jésus se servait d'une métaphore: la royauté de Dieu. En outre, la situation du verbe être en fin de phrase lui confère son sens existentiel.

Bibl.: T. Holmen, The alternatives of the Kingdom: encountering the semantic restrictions of Luke 17, 20-21, dans, Zeitschrift für die Neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde der Älteren Kirche, 1996,87,3-4,p.204-29. L'auteur rejette la traduction au milieu de, et traduit entos par à l'intérieur de. Contredisant cette lecture, J. Lebourlier, Entos hymon. Le sens au milieu de vous est-il possible? Dans Biblica, 1992, 73-2, p.259-62.

 

http://codexbezae.perso.sfr.fr/cb/lk/lk.php?chapter=17&lang=fr

l’annotation ICI

http://codexbezae.perso.sfr.fr/cb/lk/lk.php?chapter=17&lang=b

Voir les commentaires

Chrétien ou bouddhiste ?

Publié le par Perceval

Question posèe à John Shelby Spong (né le 16 Juin 1931 à Charlotte, Caroline du Nord) est l'ancien évêque anglican du diocèse de Newark, New Jersey. C'est un chrétien libéral, théologien, universitaire, critique religieux et écrivain.

Permettez-moi de dire en commençant que si je me considère encore comme chrétien, c'est grâce à vous et à vos écrits. Je suis un ancien catholique et votre message du Dieu d'amour contraste avec le Dieu du jugement qu'on transmis pratiquement tous les papes à l'exception (miraculeuse ?) de Jean XXIII.

Pourtant je me demande parfois pourquoi ne pas être tout simplement bouddhiste ? Le Bouddha n'est pas Dieu, il est simplement un être humain qui, comme Jésus, indique aux hommes comment se libérer de la souffrance et trouver la paix.

Des théologiens comme Marcus Borg ont étudié les ressemblances de Jésus avec le Bouddha, ainsi que des hommes remarquablement inspirants comme Thich Nhat Hahn.

 Jésus et le Bouddha soulignent tous deux l'importance transformatrice de la force d'amour-compassion qui existe en chacun de nous. Il me semble que leurs deux traditions convergent sur un même mythe décrivant la réalité qui nous dépasse : Jésus assis à la droite de Dieu et le Bouddha devenant un en fusion avec l'univers.

(De même d'ailleurs, j'ai été frappé lors d'un récent voyage au Vietnam du rôle que joue dans le bouddhisme le bodhisattva de compassion Quan Am qui m'a semblé analogue à celui de la vierge Marie dans le catholicisme).

T N Hanh Bouddha et JésusJe me dis parfois que si des penseurs comme vous ou Thich Nhat Hahn ne nous proposent JAMAIS de devenir nous aussi bouddhistes, c'est parce que les racines de notre ouverture interreligieuse sont chrétiennes.

Ce qui nous maintient dans le marigot chrétien est, sans doute, pour les catholiques comme moi la protection dont les prêtres pédophiles jouissent de la part de leurs évêques, ou le coût exorbitant que représente l'encyclique de Paul VI sur le contrôle des naissances. Peut-être est-ce la résistance des évêques à admettre les filles comme enfants de choeur. Ou bien la hiérarchie a-t-elle utilisé toute son énergie pour résister aux télévangélistes évangéliques Pat Robertson et Jerry Falwell qu'elle ne se rend plus compte que la puissance de Dieu brille désormais à travers les ministères de Martin Luther King, de William Sloane Coffin, de John Dear, de Daniel Berrigan, de soeur Joan Chittester et de vous-même ?

Y a-t-il du vrai dans tout ceci ? Finalement, l'Église a tellement besoin de réforme, les forces conservatrices sont si puissantes que je me dis que nous ferions mieux de devenir bouddhistes. Et pourquoi pas ?


Réponse de John Shelby SpongJohn Shelby Spong

Vous soulevez une question passionnante. J'aime beaucoup Thich Nhat Hahn et j'estime beaucoup le bouddhisme. Un de mes amis anglais, qui est toujours prêtre anglican, se dt chrétien bouddhiste athée. Je ne suis pas sûr de comprendre ce que signifie cette associations de mots qui ne vont ordinairement pas ensemble.

J'ai eu, en Chine, le privilège d'une conversation d'un après-midi entier avec un moine bouddhiste et j'ai passé un jour entier, en Inde, en compagnie de trois théologiens hindous.

J'y ai pris conscience que les questions auxquelles réfléchissent les grandes religions sont toujours les mêmes ; ce sont évidemment les questions les plus fondamentales de la vie humains. Les réponses que les religions apportent sont différentes, dans la mesure où elles dépendent de la culture, de l'environnement, des circonstances et du lieu où elles sont apportées. Il n'y a rien d'étonnant à cela. Leur langage n'est évidemment pas celui de Dieu mais celui de la tribu, de la culture, de l'histoire des hommes qui s'expriment.

priereJe n'attache guère d'importance à la conversion que font certains d'une religion à l'autre, à moins évidemment, qu'ils ne changent en même temps de culture. Je ne crois pas qu'un occidental puisse réellement pénétrer toute la profondeur d'une religion orientale, bien que certains s'y efforcent pourtant. Je trouve plus important que chacun approfondisse sa propre religion, en corrige les déviations, évite tout fondamentalisme et se garde des compromis politiques auxquels toutes les religions se sont livrés au cours des siècles.

Je trouve l'essence du christianisme au delà des Écritures qui ont été rédigées longtemps après l'époque de Jésus, au delà des credo des 3e et 4e siècles et même au delà des mots de nos liturgies anglicanes qui sont nées au 13e siècle.

Il est indispensable que notre quête de la vérité dépasse ces traditions religieuses, si nous ne voulons pas en être réduits à identifier « le sacré » avec les formulations de ce qui n'est qu'un système religieux à l'ancienneté relative.

Je ne crois pas que Dieu soit ni chrétien ni bouddhiste et pourtant le christianisme et le bouddhisme ont amené des centaines de millions d'hommes à connaître le mystère de Dieu.

 C'est avec joie et espérance que je marche sur le chemin du Christ, j'ai l'impression que je commence à peine à le découvrir et je ne suis pas disposé à le quitter pour en suivre un autre.

 Traduction Gilles Castelnau

Voir les commentaires