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pluralisme religieux

Mythes et « Religion naturelle »

Publié le par Perceval

Hyppolyte-Flandrin-man_sea.jpg- Il n’existe pas de culture humaine où nous ne puissions trouver des récits mythiques. A la différence de l’animal, l’homme se pose la question du « Pourquoi ? » … Pourquoi l’existence de ce monde, pourquoi l’homme et la femme, pourquoi le mal, pourquoi la mort … ?

 

- Nous avons décidé de juger « les mythes » à l’aune du « progrès », et comme ils viennent du fond de notre histoire, d’un temps non civilisé, archaïque.. , nous avons conclu que la langue mythique ne pouvait que représenter une forme infantile du développement de la pensée humaine !

Le rationalisme, depuis la Grèce antique jusqu'au 19ème siècle, a ainsi considéré les mythes comme des fables, voire comme une opinion fausse, une divagation de l'esprit, un récit populaire, irrationnel. Est mythique ce qui est illusoire, intuitif, prélogique !

 

- Le mythe n'est pas seulement une parole de l'homme sur lui-même et sur le monde.Odin.jpg Il est aussi un mode de connaissance et c'est pour cette raison qu'il est tenu pour « vrai ». Car la vérité du mythe réside dans le fait que les hommes y trouvent des connaissances dans le cadre culturel qui leur est familier, sur le monde, les êtres et les choses qui y vivent.

Dans le langage mythique, ce qui s'est passé « jadis » , signifie l'essence même des choses… «  Au commencement … »

 

- Le mythe porte les interrogations existentielles de l’homme. Il n’en possède pas vraiment les réponses, mais il se heurte à une « réalité supérieure », qu’il appelle le divin… Mais, que peut-il en savoir ?

Cette lumière que les mythes projettent sur la condition humaine est toujours un regard de l'homme sur lui-même. Le mythe crée t-il le dieu à son image ?

Lorsque les mythes parlent de puissances supérieures à l'homme, d'êtres divins, génies, loas ( vaudou ), dieux avec lesquels il faut nouer des relations - ce qui est le fondement de toute religion -, les mythes partent toujours de l'homme.

 

Offrandes.jpg Dans cet environnement , la religion devient : l'accomplissement scrupuleux des observances rituelles, dans le respect et la piété, pietas, dus aux puissances divines. C'est ce que dit Cicéron en reliant le mot religio au verbe relegere qui connote l'accomplissement attentif des observances rituelles selon la coutume des ancêtres, le mos majorum. L’homme s’attire les bienfaits des dieux, il négocie, « marchande » .. !

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La souffrance, éclairée par le bouddhisme et le christianisme...

Publié le par Perceval

«Si nous pouvons atteindre la compréhension de ce que nous sommes vraiment, il n’y a pas de meilleur remède pour éliminer toute souffrance … bouddha_couche1.jpgCeci est le cœur de toutes les pratiques spirituelles » nous enseigne le Lama Kalou Rinpoché (1904-1989).


« Lors du tsunami – parce que les pays bouddhistes aussi ont été frappés – les journalistes occidentaux m’ont demandé comment les bouddhistes gèrent le problème du mal engendré par cette catastrophe ? J’essayais de leur expliquer que le problème (métaphysique et théologique) du mal n’existe pas pour les bouddhistes tout simplement parce que tout s’explique sans Dieu dans cette tradition. Ce problème n’existe que pour ceux qui croient que Dieu est à la fois tout-puissant et aimant amour, que Dieu veut le bien-être de tous. Pourtant on constate la souffrance de tant de personnes partout dans le monde. Là il y a un type de contradiction. Certes, les bouddhistes qui ont perdu leurs biens et leur famille souffrent comme moi je souffrirais si je me trouvais dans les mêmes circonstances. Mais pour eux, du point de vue de la « doctrine bouddhiste », il n’y pas de contradiction. Vanite.jpgAu contraire, un tsunami, avec tout la misère qu’il engendre, est une illustration de plus de cette réalité fondamentale que tout est éphémère. Pour nous, c’est beaucoup plus délicat, cette souffrance, avec la question de l’existence de Dieu. » Dennis Gira ( Conférence Novembre 2007 à Altkirch ).


* La première Vérité du Bouddhisme  repose sur une simple constatation froide et implacable : le monde est souffrance (dukkha). ( souffrance ressentie par un « égo » ). Dukkha, est bien entendu beaucoup plus qu'une simple souffrance physique ou morale. Dukkha signifie aussi inachevé, imparfait, interrompu, impermanent. Sous cet aspect d'impermanence, dukkha s'applique à toutes les manifestations du monde physique, psychologique et mental.

« Souvent on dit que pour les bouddhistes tout est souffrance parce que tout est éphémère, ce qui n’est pas très exact. Tout est éphémère et celui qui ne peut pas accepter que tout est éphémère, celui-là il va souffrir. » Dennis Gira

 

** « La souffrance semble être, et elle est, quasi inséparable de l’existence terrestre de l’homme. » (Jean-Paul II, Salvifici doloris) Mais en même temps qu’elle renvoie l’homme à sa finitude, la souffrance « manifeste à sa manière la profondeur propre à l’homme », elle « semble appartenir à la transcendance de l’homme » :

seizured-human-emotions.jpgLe récit de la Genèse révèle que ce n’est pas Dieu qui est la cause du mal dans le monde :  « Le christianisme proclame que l’existence est fondamentalement un bien, que ce qui existe est bon ; il professe la bonté du Créateur et proclame que les créatures sont bonnes. [...] L’homme souffre, pourrait-on dire, en raison d’un bien auquel il ne participe pas, dont il est, en un sens, dépossédé, ou dont il s’est privé lui-même. » (Jean-Paul II, Salvifici doloris).


* Le bouddha nous a appris que le fait d'accepter nos difficultés ne veut pas dire rester amorphes et résignés à souffrir. Mais ce dont nous faisons l'expérience à un instant donné, quoi qu'il en soit, est la réalité de cet instant. Quand nous refusons de l'accepter, nous nous trouvons en conflit avec la réalité… Si nous acceptons la nature transitoire de notre monde, nous cesserons d'essayer de contrôler ces choses qui, par nature, échappent à notre contrôle. Nous serons en paix avec tout ce qui peut se présenter à nous dans la vie et, apaisés, nous pourrons en même temps, travailler à faire du bien aux autres à partir d'une inspiration altruiste qui apprécie, en chacun des êtres, son potentiel de transcender la souffrance et de devenir éveillé.


** L’Évangile veux aller plus loin que la simple constatation du mystère du mal et de la souffrance. Jean-Paul II introduit l’idée de « l’Évangile de la souffrance ».

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La souffrance n’est plus synonyme d’absurdité ; elle devient le lieu où Dieu a aimé l’homme . Il peut être choquant à première vue, de découvrir une « qualité » à la souffrance… ( Il nous faut condamer évidemment le dolorisme …).

 

Jean Paul II explique que « la joie vient de la découverte du sens de la souffrance », une découverte qui est une plongée dans le mystère du Christ qui rejoint dans la souffrance le mystère de l’homme.

 « Le « péché originel » est le résultat d’une relation brisée. Nous sommes tous comme saint Paul, faisant le mal que nous ne voulons pas et ne faisant pas le bien que nous voulons. C’est ça le constat. L’origine pour les bouddhistes, c’est l’ignorance. Côté chrétien, ce n’est pas forcément l’ignorance, c’est l’incapacité d’entrer dans cette relation interpersonnelle qui nous est offerte par Dieu. »

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Vesak, la fête du Bouddhisme.

Publié le par Perceval

Vesak vient du sanskrit Vaishaaka, qui désigne le mois d’avril-mai. Chaque année, à la pleine lune du mois de mai, les bouddhistes célèbrent la naissance, l’Éveil et l’entrée dans le parinirvana du Bouddha Shakyamuni. En France, depuis 1997, Vesak est reconnu jour férié pour les bouddhistes et se célèbre à la Grande Pagode du Bois de Vincennes.

Fete-du-Bouddhisme-mai-2012.jpg

L'Union Bouddhiste de France (UBF) estime aujourd'hui à un million le nombre de bouddhistes en France, asiatiques et "français de souche" confondus. Les "bouddhistes français" représenteraient environ 300.000 personnes et se rattachent majoritairement aux écoles tibétaines et au Zen japonais. Il reste cependant extrêmement difficile d'apprécier réellement l'implantation du bouddhisme dans la population française :les dalai_lama-a-Evry-2008.jpg"sympatisants" sont de plus en plus nombreux...!

Les quelques études qui ont été menées à ce jour montrent que les "bouddhistes français" forment une population hétérogène et "papillonnante" : la multiplication des centres d'enseignements favorise ces mouvements de curiosité et l'on assiste à de nombreux passages d'une tradition à l'autre ou d'une école à l'autre au sein d'une même tradition. Un phénomène grandement facilité du fait que l'on trouve en France, aujourd'hui, des représentants d'à peu près toutes les écoles bouddhistes.

 


 

Les 5 et 6 mai 2012: 8ème Fête du Bouddhisme proposée par l’UBF

Grande Pagode du Bois de Vincennes, Paris 12ème

La prochaine édition de la « Fête du Bouddhisme » organisée par l’Union Bouddhiste de France (UBF) aura lieu les 5 et 6 mai prochain à Paris.

 

Différentes activités seront organisées ( conférences, méditations, ...etc ). Et, en particulier le dimanche: à 14h30 Cérémonie inter-religieuse de célébration pour la Paix

(les communautés juives, chrétiennes, musulmanes et bouddhistes recueillies ensemble pour un moment de chant et de partage)Bougies-fete-du-Bouddhisme.jpg

  • Discours d’accueil du Président de l’UBF
  • Chant et brève allocution pour la paix de chaque représentant des religion/tradition présentes
  • Chaque religion allume une grande bougie
  • Méditation silencieuse en commun
  • Dédicace chantée par un religieux
  • Partage du thé entre religions

15h->19h Enseignements et ateliers de méditation par des maîtres de différentes traditions bouddhistes...

 

 

 

Autres actualités:

Le désir en question: regards bouddhistes et chrétiens

Colloque-Meylan-2012.jpgColloque interreligieux présidé par Dennis Gira
du 5 au 8 juillet 2012
au Centre Théologique de Meylan-Grenoble.

 

Depuis son origine, l'humanité entière se trouve confrontée à la question du désir. Nourris par leurs textes et événements fondateurs, inscrits dans des traditions millénaires, chrétiens et bouddhistes ont une manière différente d'aborder cette question. La rencontre entre fidèles de différentes traditions, soutenue par l'apport de spécialistes et de témoignages, peut aider chacun à approfondir sa tradition, tout en découvrant celle de l'autre et en se laissant interroger par elle.

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Pensée occidentale et pensée chinoise ...

Publié le par Perceval

La lecture de François Julien ( spécialiste de la pensée chinoise ) me donne à penser sur la relation que le christianisme peut développer avec le bouddhisme, par exemple…

Aristote Du ciel et du monde

En effet, le XXIème siècle va nous permettre de nous confronter avec un cadre de pensée extérieure au nôtre, et ceci enfin en toute « égalité » et équilibre ; afin de sortir de la contingence de nos références grecques, hébraïques … 

 

Aujourd’hui déjà, nos « références » ne se limitent plus à la culture occidentale… ( Quelle richesse … ! )

 

Au départ nos deux pensées sont indifférentes l'une à l'autre. Attraper la lune 2Elles ne se connaissent pas… L’homme Jésus n’a eu aucune idée, des connaissances auxquelles aujourd’hui nous avons accès … !

Jésus ne pouvait avoir aucune intelligibilité à ce que notre raison aujourd’hui peut accéder … Ceci m’interroge directement par ce que j’entends par « Vérité » … !

 

«  .. la vérité, c'est une notion très européenne. » D’autres notions qui nous sont familières ne sont peut-être que des "particularités occidentales", et ne sont pas encore ( ? ) universelles :

« … comment la pensée chinoise est passée à côté de la notion d'être, de l’ontologie, alors que la notion d'être est au départ de la philosophie chez nous ; ou comment la pensée chinoise n'est pas passée par la tension entre mythe et discours, muthos-logos, qui est au départ de la tradition grecque ; ou comment la pensée chinoise est passée à côté de Dieu... enfin, des grands objets de la philosophie. »

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Et si il y a « eu une certaine idée de Dieu en Chine, il est certain qu'elle a été très tôt évacuée, transformée, mise de côté. La pensée chinoise est passée à côté. »

 

Par contre, ce qui nous est beaucoup moins familier : « La pensée chinoise est une pensée essentiellement relationnelle. Pour dire paysage, on dit " montagne et eau ", shanshui ou shanchuan »

« Un des aspects essentiels de la pensée chinoise classique, c'est la pensée par polarités. C'est très intéressant parce que notre pensée par rapport à cela paraît très isolante ou monopolisante. On a pensé l'être, on a pensé l'atome, on a pensé Dieu, donc des instances isolées, alors que la pensée chinoise, elle, pense par relations, c'est à dire par polarités : chaud et froid, haut et bas, ciel et terre, yin et yang, etc. Et donc toujours par un couplage. Qu'est-ce que c'est qu'une polarité ? C'est quand on a à la fois des termes opposés et complémentaires, donc une interaction. Et c'est pour ça que la pensée chinoise pense en termes de processus. Processus par interaction, entre deux pôles.. »

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« Notre métaphysique, au fond, dédouble le monde entre deux plans, deux ordres du réel : le sensible et l'intelligible, ou le sensible et le spirituel, comme étant deux ordres incommensurables. C'est Platon, mais c'est aussi toute la tradition philosophique qui s'inspire de lui, et dont on n'est jamais complètement sorti. »


« Cet ordre commun de la réalité, c'est ce qu'on appelle Qi : souffle, énergie. Soit l'énergie, disons, coagule, se rigidifie, se densifie, ça fait des choses ; soit elle s'anime, elle reste fluide, communicante, ça forme l'esprit. Vous n'avez pas cette sorte de clivage initial, radical, entre un monde de la chose, du concret, et puis un monde de l'esprit, du spirituel, ou de l'intelligible. Il y a bien l'idée que le réel est à différents niveaux, et que l'un est plus précieux que l'autre, mais il y a transition du concret au spirituel. Il suffit de voir la peinture chinoise. »

 

Tous les textes en "italique" sont de François Julien.

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Devenir un chrétien libre

Publié le par Perceval

« L’Évangile est une Bonne Nouvelle, mais nos contemporains se soucient moins de vérifier si elle est intellectuellement vraie que de savoir si elle est bonne pour eux, pour mieux saint Tite disciple de st Paul 2 vivre, pour être heureux, pour être libres ». (Albert Rouet, prêtre-évêque)

 

 

« La volonté de Dieu est que l’homme se libère de ses entraves, y compris celles posées au nom de Dieu. » (Joseph Moingt, prêtre)

 

 

 

La liberté est au coeur de tout engagement... Pourtant, si je suis "disciple", je reconnais mon impuissance à parcourir le chemin, seul. L'obéissance est un gage de confiance, dans un cadre, un objectif, une destination ... librement choisi.

Ma conscience, à l'aide le la méditation, de la prière..., a les outils pour discerner .

 

 

maître Shimizu-Kenji

" Il faudrait à l'Église catholique un nouveau Siècle des Lumières, une puissance levée d'esprits libres qui, de toutes les couches de la société, fassent honneur à l'Évangile sans crier gare ".

 

" Je ne vois pas comment je pourrais être croyant à l'avenir si j'omettais de penser à l'air libre "

 

( Jean-Yves Quellec, prieur de l'abbaye de Clerlande en Belgique )


 


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Spiritualité ... et vérité:

Publié le par Perceval

  Lavement des pieds icone détail

" Je crois qu'on pourrait appeler spiritualité, la recherche, la pratique, l'expérience, par lesquelles le sujet opère sur lui-même les transformations nécessaires pour avoir accès à la vérité. " 

Michel Foucault.

 

Et si le propos paraît trop théorique, Sulivan l'énonce à sa façon bien terrienne par des mots immédiatement sensibles : " Il y a toujours une conscience d'homme devant l'amour, le mal et la mort. ":

 

 

Sulivan

 

Les " maîtres spirituels " savent " d'expérience que le bonheur n'est pas dans la

Cercle zen

possession des choses ni dans la domination des êtres, mais dans la dépossession de soi. Et c'est pour cela qu'ils ont

 

éprouvé une dilatation du cœur et de l'âme. "

SULIVAN J., Bloc notes

 

«C’est en désirant la vérité à vide, et sans tenter dNoli Me Tangere (detail), 1835, by Alexande Ivanov’en deviner d’avance le contenu, qu’on reçoit la lumière. c’est là tout le mécanisme de l’attention."

 

Simone Weil


 

 

 

" Il n'y a pas de vérité qu'on puisse dire toute. "                                   

LACAN J., Lettre aux Italiens.

 

 

Et pourtant, .... " Ce qui vient au monde pour ne rien troubler  ne mérite ni égards ni patience " disait René Char.

 

 

  La Vérité Faugeron adolphe 1914

 

 

 

 

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Catholique ou chrétien...?

Publié le par Perceval

« Dans la recherche religieuse, chacun de nous ne peut parler que pour lui-même et ce n’est que pour lui-même qu’il a le droit de parler. » John Henry Newman

 

 Il me semble qu’il y a une confusion ( volontaire ? ) chez les catholiques de confondre chrétien et catholique : l’un comprend l’autre et non réciproquement.


D’abord le Christ, puis l’Eglise.

« Qu’est-ce qu'être catholique ? Je préférerais répondre à la question : Qu’est-ce qu’être chrétien? Pourquoi? Parce qu’être catholique, c’est d’abord et avant tout être chrétien. » Michel Souchon, sj.

chretien ou catho

Je sais qu’être catholique, c’est être chrétien… mais c’est quoi alors : « être catholique » ?


« «Je crois à la sainte Église catholique» ne veut donc pas dire : «J’ai foi en l’Église catholique à l’exclusion des autres», mais j’ai foi en «la catholicité de l’Église», en son universalité. Elle est catholique lorsqu’elle qu’elle s’adresse à tous les hommes, à l’univers entier ; elle est catholique parce qu’elle tient de son Seigneur tout ce qui est nécessaire au salut de tous ; parce que personne n’est exclu de ce salut. »M. Souchon

 

Je réagis et reprends des citations d’un texte de Patrick Kéchichian, à propos de la spécificité d’être catholique.

 

 « Nous nous trouvons de nouveau devant la question: que pouvons-nous espérer ? Une autocritique de l’ère moderne dans un dialogue avec le christianisme et avec sa conception de l’espérance est nécessaire. Dans un tel dialogue, même les chrétiens, dans le contexte de leurs connaissances et de leurs expériences, doivent apprendre de manière renouvelée en quoi consiste véritablement leur espérance, ce qu’ils ont à offrir au monde et ce que, à l’inverse, ils ne peuvent pas offrir. Il convient qu’à l’autocritique de l’ère moderne soit associée aussi une autocritique du christianisme moderne, qui doit toujours de nouveau apprendre à se comprendre lui-même à partir de ses propres racines. » Benoît XVI, Spe salvi, du 30 novembre 2007

 

femme prêtre catholiquePour ce qui me concerne, le catholicisme est un peu mon vêtement… Il m’est utile et indispensable, mais le christianisme, lui, m’est beaucoup plus collé à la peau. Bien sûr, cette analogie est pauvre, en ce qu’être catholique n’est pas une mode, une apparence … Par contre, l’habit évolue, et nous pouvons porter un costume différent, sans être « opposé » pour autant … Beaucoup d’éléments de mon costume, se réfèrent au passé : la plupart ont deux mille ans, et d’autres plus anciens encore, et pourtant dans son aspect total, il est très moderne et anti conventionnel… Certaines pièces du costume, ont totalement disparu : « L’agressivité, la violence, l’intolérance appartiennent au mode ancien. Ce qui doit appartenir au mode nouveau c’est la clarté de la voix, la juste articulation de la parole, le désir, certes, de se faire comprendre, mais pas au détriment d’adversaires imaginaires. » Patrick Kéchichian… Les adversaires imaginaires étant pour moi : les autres religions, ou l’athéisme, ou l’incroyance …pentecote

« Il ne s’agit pas de faire nombre, écrit encore François Cassingena, mais de faire signe. » François Cassingena

 

Si comme l’écrit Mgr Dagens « L’Eglise catholique ne se considère pas comme l’Eglise des seuls catholiques », il peut en être de même de chacune des églises chrétiennes. Et ce serait alors l’unité dans la diversité… Ce qui n’est pas vrai aujourd’hui .. !

L’Eglise de Jésus-Christ, en soi, n’est pas «  catholique  romaine », mais chrétienne. La diversité des églises n’est qu’une conséquence de notre difficulté d’appréhender l’absolu chrétien. Et la diversité des religions, que la conséquence de notre difficulté d’appréhender l’Absolu.


« Chacun dispose librement de sa faiblesse, libre à lui d’en user judicieusement. » Alexandre Jollien

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Vérité et dialogue

Publié le par Perceval

Le particulier:

Par héritage, de notre culture, nous avons au fondement une ‘ conception du monde ‘.

le point de vue de l'autreAussi, «  Le système de jugement grâce auquel on évalue une religion se trouve devant l’alternative suivante : ou bien on prend comme critère de référence une autre religion ou une conception du monde dite non religieuse, mais en réalité quasi religieuse, comme le scientisme, ce qui constitue déjà un préjugé sur le fausseté de la religion qu’on juge, ou bien on juge une religion de l’intérieur. » ( …)  il n’y a que cette possibilité. La vérité de toute religion doit être pensée de manière strictement relationnelle. La vérité ne se trouve qu’à l’intérieur du système religieux. Dans cette religion, quelque chose peut être juste ou faux. Pour juger une autre religion, il faut donc se placer à l’intérieur de celle –ci » Raimon Panikkar


La-rencontre-d-Assise-et-le-dialogue-interreligieux

L'universel:

« L'humain véritable a toujours une valeur universelle, le religieux véritable quelle que soit son origine particulière a toujours une valeur universelle. » Cl Geffré ( prêtre )

 

C’est, donc, par le caractère universel des religions que nous pouvons entrer en dialogue, et nous rencontrer. Ces particularismes n’existent, qu’en cela ils sont concrets, culturels … Il ne s’agit pour soi, et pour l’autre de perdre son identité… Ceci est même l’une des conditions d’un réel dialogue, sans avoir peur de l’autre…

 

« La vérité du christianisme, celle que nous confessons comme chrétien, n'est pas exclusive de toute autre vérité dans l'ordre religieux.  ( … ) Notre vérité comme vérité révélée n'est pas une vérité partielle, mais notre approche de cette vérité est encore une approche relative. Les-catholiques-se-forment-au-dialogue-avec-les-musulmans( …)  quand on dit que la révélation chrétienne est complète et définitive, on peut absolument confesser cela, mais dire qu'elle est complète et définitive n'empêche pas qu'elle reste relative en ce sens que même la révélation dont le Nouveau Testament est le témoignage n'est pas adéquate à la plénitude de vérité du mystère du Christ et à la plénitude du mystère de Dieu. »  Cl Geffré (conférence: l'Abbaye de Limon,les 4 et 5 octobre 2000 )

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Pour tenter d'être chrétien, je suis catholique

Publié le par Perceval

Lui, le vivant, l'éternelSt Augustin a dit "Ce qu’on appelle aujourd’hui religion chrétienne existait chez les anciens et n’a jamais cessé d’exister depuis l’origine du genre humain, jusqu’à ce que le Christ lui-même étant venu l’on a commencé d’appeler chrétienne la vraie religion qui existait déjà auparavant". (Retract. 1, XIII, 3.)

 

A la question ( très maladroite et qui me semble indécente ...! ) de savoir " quelle est la vraie religion " : la réponse de Jésus me permet de m'interroger sur l'essentiel... En d'autre mots et questions:

- Nos différences religieuses n'ont-elles pas un sens ? Le sens n'est pas un but, mais une direction... Nous sommes tous en chemin ...

- Nos différences ne sont-elles pas le signe du " mystère " de la foi ...?

- Une religion unique ne serait-elle pas à craindre...? Notre vocation humaine se suffirait d'une communion qui ne dissolverait pas nos différences ..

 

Jn 4:21-La samaritaine et jésus Jésus lui dit : " Crois-moi, femme, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père.

Jn 4:22-Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

Jn 4:23-Mais l'heure vient - et c'est maintenant - où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, car tels sont les adorateurs que cherche le Père.

Jn 4:24-Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c'est en esprit et en vérité qu'ils doivent adorer. "

 

A mon avis, l'Eglise mystique " corps du Christ" , ne se réduit pas aux " religions historiques et humaines" , c'est le sens du verset 22, dans le contexte historique que connaissait Jésus; le judaisme était la tradition originelle, et universelle ( un point fort du message évangélique ...) .

 

Je suis "catholique", pour tenter d'être chrétien... Catholique, je suis en recherche dans une tradition qui n'arrête pas de me surprendre par le nombre et la qualité de ses maitres et de ses saints, par la complexité de ses vues, par la grandeur de l'art qu'elle inspire, et chaque jour par son aide spirituelle. Le catholicisme n'est pas une religion du livre, d'une loi, mais d'une relation avec un Dieu-personne ...

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Pandore

Publié le par Perceval

  Prométhée, envoyé par Zeus en colère contre les hommes, prend leur parti. Il leur rapporte le feu ( la connaissance )… Zeus réagit, et sa vengeance divine sera de créer la première femme : Pandora ( tous les dons ). Héphaïstos la conçoit à l’argile, Aphrodite lui apporte la beauté, Athéna lui insuffle la vie et l’habille, Hermès ... lui apprend le mensonge et la fourberie.

La ruse de Zeus, consiste à offrir à Pandora une boîte avec pour seule consigne, et sans explications, de ne jamais l’ouvrir.

pandore ouvrant le boiteProméthée, soupçonnant un piège, refusa de recevoir Pandore et ses présents mais Epiméthée, son frère, moins prudent, l'accueillit, la prit pour épouse ... La boîte contenait tous les maux de la Terre : la maladie, la jalousie, la tristesse, la mort elle-même ...et l'espérance. Pandora, désobéissante, curieuse, ouvrit cette boîte. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir il était hélas trop tard ! Seule l'Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée.

 

L'espérancePourquoi l'espérance est-elle considérée comme un mal ? Pourquoi est-elle restée enfermée ? Certains disent qu'une meilleure traduction remplacerait espérance par crainte ...! N'est-il pas exact, que la plupart d'entre nous préfèrent ne pas avoir la crainte de la mort ( donc, de l'ignorer ..! ) ?

 

Nietzsche propose son explication:

" Zeus voulait en effet que, même torturé par les autres maux, l'homme ne rejetât cependant point la vie, continuât à se laisser torturer toujours à nouveau. C'est pourquoi il donne à l'homme l'Espérance : elle est en vérité le pire des maux, parce qu'elle prolonge les tortures des hommes. » (Pour servir à l'histoire des sentiments moraux, Nietzsche, Humain, trop humain, § 71)

 

L'espérance ne dépend ni de ma volonté, ni du monde ( réel ). Elle est à portée éternelle. Certaines sagesses conseilleraient de s'en détourner ...

Pourtant, comme la Foi, l'espérance est don de Dieu. Une espérance accrochée au soi, ne pourrait être qu'attachement à une consolation illusoire ...

De plus, je sais être incapable de vivre "évéillé" ,c'est à dire dans l'instant ( éternel ..) . Catholique, mon espérance est une veille ( un éveil ...! ) dans le sens de la vigilance:

Matthieu 24:42-44:" 42Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra.

    43Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison.

    44C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas."

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