Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

fichte

Le Romantisme, la philosophie et les Mythes. 2/2

Publié le par Perceval

Fichte

En 1793, Fichte (1762-1814) est nommé Professeur de philosophie à Iéna, où il succède à Karl Leonhard Reinhold, qui était lui aussi un disciple important de Kant et une source d'influence pour Fichte. Ce dernier suscite très vite un enthousiasme considérable par son éloquence, par la fulgurance et la nouveauté de ses idées, mais aussi par le caractère en apparence énigmatique, voire hermétique de sa pensée. Il est renommé dans toute l'Allemagne et même en dehors ( c'est Madame de Staël qui le fait connaître en France).

La '' Querelle de l’athéisme '' ( de 1798 à 1800) contraint Fichte à renoncer à son poste de professeur de philosophie à Iéna... et rappelle les '' péripéties '' connues par Spinoza un peu plus d’ un  siècle avant Fichte.

Fichte, dans son ouvrage pointe ses accusateurs en les vilipendant comme « idolâtres ». Selon lui, toute conception de « Dieu » comme « substantiel », comme une entité distribuant des récompenses et des punitions sous forme de bien être ou de mal être, doit être écartée comme idolâtre.

 

« Un Dieu qui doit être le serviteur des désirs est un être méprisable ; il remplit une fonction qui répugnerait à tout honnête homme. Un pareil Dieu est un méchant être ; il entretient et éternise la perdition des hommes et la dégradation de la Raison ; un pareil Dieu, c'est à proprement parler et tout justement ce Prince de la terre, jugé et condamné depuis longtemps par la bouche du Verbe dont il fausse les paroles. Son office est l'office de ce Prince ; sa fonction, de subvenir aux besoins de la police. Ce sont eux les véritables athées, ils n'ont absolument pas de Dieu ; ils se sont forgé une idole impie... Accomplir certaines cérémonies, réciter certaines formules, croire des propositions incompréhensibles, ce sont tous leurs moyens de se mettre bien en cour avec lui et de recevoir ses bénédictions. Ils adressent à Dieu des louanges, ils lui font une gloire, dont un homme ne voudrait pas ; et, ce qu'il y a de plus impie, ils ne croient même pas aux paroles qu'ils prononcent, ils s'imaginent seulement que Dieu aime à les entendre, et pour avoir ses faveurs, ils abondent en ce sens. » Fichte

Je rappelle l'évolution conceptuelle : avec Descartes je m'interroge sur ce qui est réel : je peux être victime d'erreurs, d'illusions...mais ce qui certain c'est que J'existe ( je pense être). Suis-je alors limité à ma propre perception ? Descartes ''croit en Dieu'', il est celui qui conduit ma pensée...

 

Puis-je penser le réel, sans faire appel à une Transcendance ?

C’est en ce sens que Kant propose de distinguer les « choses en soi » : qui est l’inconnaissable réalité objective des simples « phénomènes », qui sont ce que je perçois, grâce à l’aide d’un certain prisme : celui de l’espace, du temps, de la grandeur, des relations de cause à effet, etc. 

Mais... - Y a t-il plusieurs ''choses en soi'' .. ? - Leur existence est-elle nécessaire... et seraient-elles la cause des ''phénomènes'' ?

 

Fichte, lui répond de façon ironique : « Comment ! tu es capable de parler d’une réalité, sans en rien savoir, sans en avoir au moins obscurément conscience, sans la rapporter à toi ? ..

 

Précisément, pour Schelling, l'athéisme consiste à séparer l'homme de Dieu... Moi et non-moi, sujet et objet, phénomène et 'chose en soi' ne forment qu'un. Le monde est unité essentielle et il n'y a pas lieu d'opposer le monde idéal et le monde réel. Humain et nature ne sont que les deux faces d'un seul et même être, l'Un, l'Absolu...

 

Panthéiste Schelling ? Pourtant, il affirme que Dieu est point de départ, à la fois existence nécessaire, mais dès l'origine « puissance » (possibilité) d'une autre existence. La création est actualisation de cette puissance de l'être autre. L'homme est le point où l'unité des puissances est restaurée mais actualisant à nouveau cette puissance, cette fois sur le plan de la conscience : c'est l'odyssée religieuse de l'humanité d'abord sous la forme ''imaginaire'' de la mythologie puis sous la forme d'une conscience délivrée, en personne dans la Révélation.

Attention : ''imaginaire'' ne signifie pas '' qui n'existe pas '' … ! ( Voir le monde imaginal de H. Corbin...)

Sources : diverses.., notamment Van Riet Georges. Mythe et vérité. In: Revue Philosophique de Louvain.

Voir les commentaires