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1945 - Sigmaringen

Publié le par Régis Vétillard

Le printemps 1945 ; c'est la ''campagne'' d'Allemagne jusqu'à la chute de Berlin ; c'est la fin des ''marches vers la mort'' durant lesquelles les nazis évacuent les camps de concentration, sauvegardant une main-d’œuvre pour leurs usines militaires. C'est « le crépuscule des dieux du Reich, et l'aurore des captifs... »

Lancelot avait rencontré Jean Luchaire en 1921... et par son intermédiaire Otto Abetz à Pâques 1930 au cours des rencontres franco-allemandes de Sohlberg. Devenu le directeur de '' Notre Temps '' il était favorable pour négocier avec Hitler, éviter la guerre à tout prix. Sa fille Corinne Luchaire avait obtenu un contrat avec l'Universum Film AG, après la visite de Ribbentrop à Paris en décembre 38. Il affirme encore qu'Hitler ne veut pas la guerre; pourtant elle le surprend alors qu'il est au sanatorium d'Assy.

A Vichy, Luchaire expliquait à Lancelot, qu'il a mission de sonder les intentions de l'occupant et renseigner le gouvernement français. Luchaire se voyait faire le lien entre Laval et Abetz.

A Paris, il s'est mis au service des exigences allemandes en matière de presse ; presse en zone occupée qu'il contrôlait. Il est devenu rédacteur en chef du Matin et fonda le journal collaborationniste Les Nouveaux Temps.

Il a quitté Paris avant sa libération pour rejoindre, avec Déat et de Brinon, Pétain à Sigmaringen.

Château de Sigmaringen

Von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich, imagine encore opposer un « gouvernement légal » à celui de de Gaulle. Il place à sa tête Fernand de Brinon, chef de cette ''Commission gouvernementale '', il est assisté de Joseph Darnand, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Marcel Déat, ministre du Travail, Eugène Bridoux, commissaire aux prisonniers de guerre, et Jean Luchaire, commissaire à l’Information.

Hitler ordonne « d’opérer le transfert du chef de l’Etat ( Pétain), même contre sa volonté. » en Allemagne, dans le château de Sigmaringen, dans le Bade-Wurtemberg. Il y arrive, avec sa femme, le 8 septembre 1944. Il feint d'y être prisonnier, et ignore la commission gouvernementale. Laval le rejoint le lendemain. Vont le suivre, des milliers de miliciens, des collabos de tout genre avec leur famille.

De Brinon, prend très au sérieux, son rôle de chef d'une sorte de gouvernement en exil. Il projette de créer des maquis et de former des agents de renseignement. Chacun se pense investi d'une autorité, alors qu'ils n'ont plus aucun pouvoir !

Libération__18 décembre 1944

Jean Luchaire est arrivé avec sa femme, sa maîtresse et sa fille. Il dispose de beaucoup de moyens ( fournis par Otto Abetz) et de personnels pour animer sa radio et son journal '' La France ''.

Les dignitaires hôtes du Château savent qu'ils seront jugés. Le 9 novembre 1944, ils apprennent la condamnation à mort de la mort de Georges Suarez, qui dirigeait le journal pro-allemand ''Aujourd’hui''. Pourtant, on espère la division entre gaullistes et communistes, on rêve d'une coalition avec les nazis contre les soviétiques. On imagine une nouvelle arme du Reich. Et, on apprend, le 16 décembre 44, que les allemands ont lancé une grande contre-offensive dans les Ardennes.

Mais, début 45, les panzers subissent de lourdes pertes.

Le 22 février, Doriot, près de Sigmaringen est mitraillé dans sa voiture, par deux avions.

Pétain craint d'être accusé, dit-il, d'avoir « cherché refuge en terre étrangère pour me soustraire à mes responsabilités. » comme il l'écrit à Hitler. Darnand, le 11 avril, rejoint une poignée de miliciens dans les Alpes. Le 18, à la suite de responsables allemands un millier de Français quittent précipitamment la ville. La gestapo évacue Pétain le 21 avril vers Wagen puis le château de Zeil. Pétain refuse de fuir encore, et souhaite attendre les alliés. Le 24 avril, excédés, les allemands le remettent, lui et son entourage, aux autorités suisses. Le 26, Philippe Pétain se livre aux autorités françaises à Vallorbe.

Jean Luchaire, a gagné Merano où il sera arrêté, le 22 mai 45, par la police alliée en Italie. Sa fille, Corinne Luchaire, est arrêtée le lendemain ... Jugé à partir de janvier 46, il sera condamné à mort, et sera exécuté au fort de Châtillon le 22 février 1946, au côté de Jean Sablé-Teychène, un policier de la Gestapo française, tortionnaire de résistants.

 

L'issue de la guerre, sera t-elle conditionnée par la mise au point, de la part d'un belligérant, d'une bombe atomique ?

De sources russes, on parle d'essais nucléaires sur l’île de Rügen dans la mer Baltique, de la part des allemands ( mars 1945).. Il faut espérer que l’Allemagne soit limité par sa quantité de matériaux fissibles, comme l'uranium enrichi.

De 1939 à 1944, les alliés ont mené plusieurs opérations secrètes pour empêcher Hitler de mettre la main sur les stocks d’eau lourde en Norvège.

On sait, que des physiciens allemands ont réussi dès 1941, à construire ( à titre expérimental) des piles atomiques capable de produire de l'énergie

 

Lancelot après de gros efforts de rééducation a récupéré plus que prévu. Il marche aidé d'une canne, et doit lutter constamment contre la douleur ; avec Geneviève et Elaine, ils rentrent dans leur appartement à Paris. Anne-Laure de Sallembier reste à Fléchigné, qu'elle ne quittera pratiquement plus. 

En 1945, après avoir rencontré le ministre André Diethelm, Lancelot retrouve un poste au 5e bureau de l'état-major des armées du Ministère de la Guerre ; en charge plus particulièrement de la politique française d'occupation en Allemagne.

De Paris, Lancelot est mis dans le secret de l'opération Epsilon, pour assurer le suivi avec le ministère, qui consistait au rapatriement, sous responsabilité américaine, de dix physiciens allemands vers l'Angleterre. Ils devaient être emmenés en bus de Heidelberg en France, via Metz, Reims. De Reims, ils sont transportés en avion à Paris, puis Versailles et le 9 mai 1945 au château du Grand Chesnay. Parmi eux se trouvent, un personnage clé : Heisenberg, directeur de l’Institut Kaiser Wilhelm de physique de 1942 à 1945.

Patriae Impendere Vitam - Insigne des troupes d'occupation en Allemagne ( TOA) - L'épée fracasse la croix gammée nazie.

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