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gravitation

Le Secret du Monde.

Publié le par Régis Vétillard

Anne-Laure a reçu de la part de Rober Denoël : ''Mille regrets'' d' Elsa Triolet, ces ''nouvelles'' espèrent un prix ( les Deux Magots?) ; également une invitation pour une réception qui clôt la ''Semaine Arno Breker'' ; elle y a croisé M. de Brinon, le Dr Epting et sa femme, Pierre Benoît, Denoël...

Lancelot eut la surprise d'une visite de Drieu la Rochelle, qui avait appris la nouvelle de son ''accident''. Ecrasé par le souci de la NRF, il trouve son réconfort dans la philosophie, la religion... Surprenant, son discours sur Saint-Paul. L'essentiel du christianisme, dit-il est là, dans ses écrits. - Un juif ? - « Un juif de la diaspora, trempé dans un milieu aryen. ».

Cependant, il préfère le védantisme : - L'être, le Monde … ces concepts y sont dépassés, abolis. La mystique chrétienne est trop encombrée de l'idée morale de l'amour. Il repassera, dit-il ; pour parler ''religion''.

 

Le ''Secret du monde'', est la traduction du titre de '' Mysterium Cosmographicum '' (1596) de Johannes Kepler (1571-1630)·qui a vécu dans le saint empire romain germanique. Dans cette traduction, Mysterium est rendu par 'Secret', ce qui laisse tomber la nuance religieuse du « Mystère » et cosmographicum par 'du Monde', ce qui ne retient pas la nuance d'architecture cosmique impliquée par le terme latin... Mais enfin... Pour évaluer la teneur de ce secret : Reprenons les choses ( essentielles ) depuis le début...

 

Si je lâche cette pierre, elle tombe. Je ne lui procure aucune force, pourtant, elle file vers le sol. De quelle force s'agit-il ici ? La Gravitation : voilà une force qui nous semble bien familière. N'hésitons-pas à être un peu plus curieux...

D'où vient cette force ? Comment a t-elle atteint l'objet ?

Pour Aristote (384-322 av. J.-C.) , l'état de la pierre est d'être un corps pesant, son état propre est d'être en bas, vers le centre de l'univers ( la Terre).

Le soleil apparaît vite comme bien plus gros, plus lumineux que la Terre. Le soleil n'aurait-il pas la place centrale, et la Terre serait une planète en rotation sur elle-même et en révolution autour du soleil : Nicolas Copernic (1473-1543) tente de comprendre ce nouveau modèle du Monde. La gravité serait la tendance à ce qui est de la Terre tend vers la Terre...

Johannes Kepler (1571-1630) propose, plutôt que des orbites circulaires, une orbite elliptique autour du soleil qui est l'un des foyers. La gravité n'est pas une caractéristique du corps, mais elle s'explique par l’attraction d'un autre corps apparenté, un peu comme l'action d'un aimant...

Kepler reste dans la perspective d'un monde aux divines proportions, il reprend la théorie des polyèdres réguliers, de Platon, dont l’emboîtement permet la construction d'un modèle de l'Univers. Il attribue au soleil une ''force'' motrice qui induit le mouvement des planètes. Et, découvre les relations mathématiques (dites Lois de Kepler) qui régissent les mouvements des planètes sur leur orbite.

 

Galilée (1564-1642), avec sa lunette astronomique découvre les satellites de Jupiter et démontre que tout ne tourne pas autour de la Terre. Il s'oppose à l'idée de Kepler selon laquelle la lune aurait une action sur la terre ; '' ce serait une idée occulte irrecevable pour un esprit rationnel ! ''

Il étudie la chute des corps, et conclut – par ''expérience de pensée'' que tous les corps tombent dans le vide à la même vitesse ; ils subissent la même accélération. ( et met en évidence les forces de frottement...). Au passage, il est bien étrange d'entendre Galilée parle du ''vide'' ( à quoi pensait-il?).

 

René Descartes (1596–1650) décrit un monde infini, sans vide ( mais avec des tourbillons..). La gravité est un effet mécanique des tourbillons, les mouvements de la matière subtile.

Christiaan Huygens (La Haye 1629-1695) pense que l'espace est rempli d'éther, dans lequel la lumière se diffuse comme une onde.

Huygens rejette, l'idée de Newton, d''' action à distance '' formulée pour décrire la gravitation.

Et, Isaac Newton (1642-1727) démontre que la force qui fait tomber au sol une pomme est la même qui maintient la Lune en orbite autour de la Terre. Il confirme l'intuition de Galilée.

Les lois de Newton présupposent un temps absolu '' vrai et mathématique '' et un espace absolu, '' sans relations aux choses externes ''...

Reste une question : Comment un corps peut-il agir à distance ? L'idée de fonder la physique sur des ''actions à distance '', c'est la rendre inintelligible, pour l'opinion de beaucoup. Newton affirme l'action continue de Dieu.

 

Émilie du Châtelet, maîtresse de Voltaire, traduit '' Principia Mathematica '' de Newton. Le ''Principes Mathématiques'' ne paraîtra qu'en 1759, dix ans après la mort d’Émilie, 72 ans après l'édition anglaise.

Voltaire (1694-1778) rédige avec humour les '' Lettres anglaises '' ( ou ''Lettres philosophiques''), qui seront condamnées à leur sortie en France (1734) :

« Un français qui arrive à Londres trouve les choses bien changées en philosophie comme dans tout le reste. Il a laissé le monde plein, il le trouve vide.

À Paris on voit l’univers composé de tourbillons de matière subtile ; à Londres on ne voit rien de cela.

Chez nous, c’est la pression de la Lune qui cause le flux de la mer ; chez les anglais, c’est la mer qui gravite vers la Lune, de façon que, quand vous croyez que la Lune devrait nous donner marée haute, ces messieurs croient qu’on doit avoir marée basse… »

« Chez vos cartésiens tout se fait par une impulsion qu’on ne comprend guère, chez M. Newton c’est par une attraction dont on ne connaît pas mieux la cause ; à Paris vous vous figurez la Terre faite comme un melon, à Londres, elle est aplatie des deux côtés…

La lumière pour un cartésien existe dans l’air ; pour un newtonien, elle vient du Soleil en six minutes et demie. »

 

L'anglais Michael Faraday, ouvrier relieur, autodidacte puis assistant d'un chimiste travaille la loi de gravitation de Newton. Il revient sur cette idée de force agissant à distance et instantanément, et elle lui apparaît comme incompréhensible et inacceptable...

Nous sommes autour de 1830, et Faraday s'affranchit des idées de son temps et pense un milieu continu, quand les savants voient des structures ponctuelles.

Il propose le concept de '' champ '', qui rend compte d'une modification de l'espace par un corps, et qui est ressenti par un autre corps sous la forme d'une force.

Ainsi, un champ permet de caractériser un phénomène par une grandeur définie en chaque point de l'espace.

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