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5 mars 1953 - La mort de Staline

Publié le par Régis Vétillard

Staline, depuis 1922, est le chef du Comité central du parti communiste de l'U.R.S.S. ; à ce titre il est à la tête de la classe qui dorénavant conduit l'Histoire ; il voit plus loin que quiconque, il est infaillible.

Staline dans le coma

Mercredi 4 mars 1953 au matin, on apprend que Staline a été victime d'une attaque cérébrale dans la nuit du 2 mars dans son appartement moscovite. Quelques jours avant, il faisait enfermer son médecin personnel dans une prison du KGB ; la paranoïa du ''Petit Père des peuples'' l'avait conduit à voir des complots partout. Il va mourir faute de soins.

Aux côtés de Staline mourant, sa fille Svetlana et son fils Vassili ( éméché), entourés de Lavrenti Beria (54 ans), le redoutable chef de la police, de Viatcheslav Molotov (63 ans) le n°2 du régime, de Gueorgui Malenkov (51 ans), peut-être le dauphin désigné, et de Nikita Khrouchtchev (59 ans) chef du parti de Moscou. Les quatre hommes se distribuent le pouvoir. Enfin, ils assistent au dernier sursaut du dictateur : « une regard de fou, d'un homme en colère.. » précisera sa fille. Il meurt à 21h50, ce 5 mars.

Sa mort suscite des titres, en particulier dans l'Humanité, comme : « Staline, l’homme de la victoire, l’homme de la paix, l’homme du socialisme », « Immense émotion dans toute la France », « Les peuples de toute la planète partagent la douleur du peuple soviétique » ou « Staline notre maître en socialisme ».

 

A la chambre des députés, en France, Édouard Herriot (80 ans) qui préside la séance, demande une une minute de silence, et presque tous les députés se lèvent.

A Rome, on se souvient de la remarque méprisante de Staline : « Le pape, combien de divisions ? » Il se raconte, que Pie XII, aurait dit : « Maintenant il pourra voir combien de divisions nous avons là-haut ! »

Sur terre, là où selon Staline « C'est toujours la mort qui gagne. » ( propos rapporté par De Gaulle) plus précisément en Union Soviétique, Béria prend le pouvoir, seulement pendant trois mois. En effet, il est arrêté le 26 juin, et exécuté le 23 décembre. Entre temps, c'est Nikita Khrouchtchev qui, à partir du 7 septembre 1953, devient le premier secrétaire du Comité central du parti.

 

Que s'est-il passé ? - A Berlin-Est, des émeutes d'ouvriers du bâtiment, du fait de leurs conditions de travail, commencent le 16 juin ; suivent des grèves, et un mouvement qui s'étend à toute la RDA, avec la revendication d'élections libres. La répression soviétique est forte. Ce soulèvement est imputé à Béria qui tentait une timide libéralisation. Khrouchtchev, qui avait été nommé par Staline en Ukraine et participé aux purges de la grande terreur, s'est imposé.

 

A l'occasion de la mort de Staline, faute de diplomates soviétiques auprès du Saint-Siège, seuls ceux qui se rendent à l'ambassade russe d'Italie, peuvent exprimer leurs condoléances. Quelques représentants du Comité Central russe, en mission, peuvent les rencontrer.

Lancelot et Maurice Maillard profitent de cette opportunité, pour les questionner et les écouter parler.

 

Les communistes parlent d'une nouvelle société sans classes. Les hommes se distinguent dans leur fonction, et non par leur classe.

- Le bonheur ? Il est un devoir dans la société communiste !

L'homme et la femme soviétiques se consacrent totalement à l'élaboration du communisme dans notre pays. Il ne se laissent pas motivés par des pulsions brutes de la nature, mais par conscience de soi.

- Staline dictateur ? - Staline s'est toujours préoccupé du bien-être de sa population : le niveau de vie a augmenté, l'enseignement est développe, la médecine est gratuite. Il était le père de la nation en ce qu'il protégeait et assurer le pérennité des valeurs familiales et sociales. Il était autoritaire et juste.

Staline déclarait que les bolcheviks devaient compenser un arriéré de cinquante ou cent ans par rapport aux pays occidentaux ; et ils l'on fait en dix, vingt ans ! Les quotas de production ont pu ainsi être réduits, afin d'améliorer le sort du peuple.

- Les procès, le goulag ? - Les ennemis de classe existent, ils sont dénoncés comme des saboteurs. Ils sont arrêtés et logés dans des camps de rééducation.

Staline était comme un père protecteur, il a conduit l'Union Soviétique et l'Europe vers la victoire. A présent, elle est une nation éprise de paix. Elle reste une nation à l'avant-garde du socialisme mondial. l’URSS est le champion du monde libre, qui défend, dans ce monde bipolaire, le communisme, la véritable démocratie et la liberté des peuples contre l’impérialisme américain.

Maurice pense à la figure de Prométhée, pour décrire l'homme stalinien, mobilisé contre les forces du passé, en révolte contre les dieux.

Prométhée ne serait-il pas l’antichrist ? .Je rappelle que Prométhée, contre les dieux, a remis le feu aux humains. En leur donnant la raison et la technique, il leur donne le pouvoir d'agir et de régner sur la création.

- En effet, ajoute Lancelot, il y a cette phrase bien connue de Marx, « La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l'âme d'un monde sans cœur, de même qu'elle est l'esprit d'une époque sans esprit. C'est l'opium du peuple ». Mais, sur ce thème, Camus renvoie communisme et christianisme dos à dos, relevant l'aspect religieux du stalinisme....

- Le Christ apparaît comme celui qui répare cette transgression prométhéenne, répond Maurice

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