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Les légendes du Graal
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Paquebot ''Le France '' New-York

27 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #New-York, #1973

A la fin de l'été, le 30 septembre, Elaine et Sylvain, joignent le port du Havre, pour embarquer sur '' Le France''. Ils ont une cabine en classe touriste, décorée de manière simple mais élégante, avec des meubles espaces de rangement fonctionnels. La cabine a deux hublots offrant des vues sur l'océan.

Le voyage commence par une grande réception de bienvenue.

Le paquebot ne fait pas le plein, moins de 2000 passagers, pour 1000 membres d'équipage dont 170 personnes s'affairent en cuisine. Il semble que ce type de voyage ne soit pas rentable pour la Compagnie, on évoque plutôt des croisières.

Avant que le paquebot n'arrive à New York le 7 octobre; le temps s'organise autour des repas et soirée, projections de films, ou spectacles. La Classe Touriste dispose de salons et de salles de détente où les passagers peuvent se retrouver, lire, jouer à des jeux de société ou simplement se rencontrer. Il y a de nombreux espaces extérieurs sur le pont pour profiter de l'air marin et du soleil.

New-York city est surnommée ''Big Apple'' – cela concernerait les fortes sommes en jeu aux courses de chevaux – pour son énergie que développe la ville. Le World Trade Center vient d'être Inauguré en avril, il symbolise la modernité et l'ambition de la ville. A Manhattan, les quartiers de Fifth Avenue et Park Avenue sont des symboles d'opulence. Central Park et Broadway organisent la culture et le divertissement, le métro ( subway ) est mal entretenu et dit-on, les taux de criminalité élevés. Plus sympathique, le Staten Island Ferry, qui permet de traverser l'Upper New York Bay.

 

Yvain et Elaine, louent une voiture, et se rendent à l'Université de Princeton, à 50 miles (environ 80 km) au sud-ouest de New York par l'autoroute, la New Jersey Turnpike (Interstate 95).

Princeton était considéré comme un bastion de la conformité, représenté par des jeunes hommes blancs de type presbytérien affiliés au parti républicain, qui venaient en grande majorité de villes du nord-est et dont les pères avaient suivi leurs études ici. Dans les années 70, quelque chose change, les hommes ne portent plus de cravate, certains portent des pulls ou des cols roulés, et '' quelques-uns d’entre eux ont l’air d’être sortis du lit '' ... Mais le plus grand changement, c'est qu'à présent, il y a des Noirs, et des femmes.

Sur le campus, le visiteur remarque toujours des jeunes au style '' preppy '' ( style classique et élégant), mais également de nombreux ''hippies''.

Il semble que les souvenirs les plus vifs des anciens de Princeton, impliquent le sport sous une forme ou une autre.

Après avoir rencontré le professeur John Wheeler ( nous en reparlerons) et avant de quitter l'Université, Yvain et Elaine passent par le ''U-Store'' pour nous ramener quelques articles de la marque Princeton.

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Années 70 – Souvenirs... 2

22 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Beyrouth

A Téhéran, nous changeons d'avis à propos de cette équipée, et nous préférons quitter le ''magic-bus'' qui continue sa route vers le Népal. Nous changeons d'itinéraire et mettons le cap sur le Liban, où j'ai de la famille...

Je n'ai aucun souvenir de la visite de monuments ou de lieux touristiques. Notre seule motivation était d'aligner des kilomètres.

A présent, nous voyageons la plupart du temps, dans des minibus empruntés par la population; il suffit de trouver le bon. Nous avons beaucoup de chances, nous n'avons jamais souffert de l'hostilité de gens, tous plutôt étonnés de nous voir avec nos sacs à dos...

Nous visons Bagdad en Irak; je ne sais si nous nous préoccupions des visas; et de fait, il y a un gros problème à la frontière...! Nous sommes épuisés, et nous exprimons notre désarroi. Que faire? Finalement, les turcs nous lassent passer. Tant pis pour nous, si les irakiens nous refusent. Problème supplémentaire, il y a un ''no mans-land '' entre les deux postes frontières, et nous partons à pied, ambiance désert, vers l'Irak. Et de plus, j'ai très ''mal aux pieds '' … Quand nous arrivons, les soldats irakiens sont embarrassés, ils ont bien l'intention de nous renvoyer d'où nous venons... Je craque, pas question que je fasse demi-tour. Finalement, nous sommes autorisés à continuer jusqu'à Bagdad à condition de nous rendre directement au poste central de la Police. Nous trouvons un minibus qui peut nous conduire dans la capitale, je suis assis à côté d'une vieille femme, qui alors que le soleil me tape sur la figure me fait de l'ombre avec son voile! Nous croisons un étranger qui nous conseille son hôtel bon marché, mais confortable. C'est le paradis, il nous est offert dans un grand plateau des morceaux de pastèque glacée. Terriblement assoiffé, je n'arrive pas à étancher ma soif. Autour du plateau, un français qui étudie à Bagdad nous dit que nous avons été inconscients, et notre trajet bien dangereux...

Le lendemain matin, nous sommes au Poste central de la police. Un fonctionnaire passe des heures à vérifier si nos noms n'apparaissent pas dans d'immenses cahiers... Après beaucoup de temps à attendre, nous sommes libres et avons tous les papiers pour rejoindre la Syrie. Nous parcourons Bagdad, moderne et différente du cliché que j'avais en tête, celui des mille et une nuits. En périphérie, nous joignons la gare routière pour nous inscrire dans un bus qui pourrait rejoindre Damas. Nous trouvons ce qu'il nous faut; et c'est un voyage de nuit. Le bus est une véritable carlingue d'avion, ronde et couleur métallique. C'est que nous allons traverser le désert, et nous y avons tout le confort....

Nous roulons ainsi, jusqu'à Beyrouth. Là, sans m'être annoncé, je téléphone à ma tante Odette, installée depuis longtemps ici et mariée avec un dentiste libanais, pour lui faire connaître notre présence au Liban. Stupéfiée, je lui répète que nous sommes bien ici devant la gare à Beyrouth. Elle s'empresse de me dire de ne pas bouger. Elle joint son mari qui viendra nous rejoindre. Je ne le connais pas; mais il nous remarque assez vite, et vient vers nous.

Beyrouth, 1970s

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas revu ma tante, mais je reconnais bien sa voix. Elle travaillais ici pour Dior. Nous profitons de ce qui nous apparaît bien luxueux, après ces jours de vadrouille. Elle s'inquiète de nous et refuse de nous laisser partir en stop, ou même en bus. Elle me force à téléphoner à mon père, pour lui demander de quoi me payer un avion qui nous laisserait, au moins, à Athènes. Son mari s'occupe nous fournir billets, papiers pour continuer notre voyage. Nous nous promenons à Beyrouth sous la conduite de son fils, adolescent nonchalant, les yeux mi-clos qui nous rend compte de la diversité des communautés qui vivent en bonne intelligence, mais séparés.

Nous nous retrouvons dans un avion, vers la Grèce, chose que nous n'avions pas prévu. Nous nous retrouvons à Athènes au milieu de touristes pour visiter le Parthénon; et nous logeons dans une immense auberge de jeunesse, bien remplie.

Nous reprenons le stop, sans difficulté, et profitons d’une fête du vin, dans un grand parc, où chacun se promène avec son verre, et se sert à volonté.

Tranquillement, mais assez rapidement, nous revenons à notre point de départ, la magnifique villa de Jacques, qui donne sur la mer à Antibes. Ses parents adorables, nous reçoivent avec grande curiosité. Je passe chez le coiffeur avant de retourner chez moi, à Marseille.

Accueil glacial, à mon retour. Je me dois rapidement d'enlever mes chaussures contre mes sandales, me rendre transparent. Aucun mot de ma belle-mère pour échanger sur ce que je viens de vivre; sinon qu'elle n'a pas l'intention de s'occuper de mon linge sale . Mon père, lui, gêné comme toujours, semble abasourdi de ce que je viens de faire... Je ne sais pas ce qu'il croyait, peut-être que j'étais allé faire une simple visite chez un copain?

Je n'ai qu'une idée, à présent: partir définitivement d'ici!

 

Même si ma situation familiale est particulière, la culture des ''années 70'' me permet de l'inscrire dans un champ plus large, celui d'une contestation des valeurs traditionnelles de respect de l'autorité et de conformité aux normes établies. L'Etat, l'Eglise, la famille sont invités à se remettre en question. Les jeunes défendent l'égalité des sexes et soutiennent les mouvements féministes, ils valorisent la liberté individuelle et l'expression de soi. Ils expérimentent des modes de vie alternatifs, s'opposent aux normes culturelles établies, et critiquent la société de consommation.

Au niveau universitaire et intellectuel, on ne parle que de Michel Foucault ( 1926-1984) et de l'enfermement, de la prison, de l’hôpital psychiatrique …

Dans un texte de 1971, ''L'Ordre du discours'', Foucault examine comment les discours produisent et maintiennent le pouvoir au sein de la société. Dans ''Surveiller et punir: Naissance de la prison'' publié en 1975, Foucault explore comment les sociétés modernes utilisent différentes techniques de surveillance et de discipline pour contrôler les individus.

Pour illustrer cela, nous voyons au ciné-club de la fac de lettres, des films comme '' Orange Mécanique '' ( Kubrick, 1971 ), dérangeant par sa violence... ou '' Family Life ''( 1971 ) de Ken Loach. C'est l'histoire de la descente aux enfers d'une jeune fille, Janice, qui cherche à s'émanciper des contraintes imposées par sa famille et la société. Ce film montre comment la société pathologise et stigmatise les comportements qui sortent des normes de sa famille conservatrice.

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Années 70 – Souvenirs... 1

17 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Luminy, #Istambul

Mes deux années de préparatoire à Marseille, me permettent d'approfondir mon intérêt pour les mathématiques et la physique théorique. Je découvre la Relativité d'Einstein, et lis avec ferveur son petit livre très accessible, je continue avec '' La nature dans la physique contemporaine "d'Heisenberg... Je suis des cours à Luminy à Marseille, et l'école d'ingénieurs de Marseille. Malheureusement, je ne suis pas encore, mentalement, assez autonome pour décider que mes préférences intimes et intellectuelles me portent vers les sciences théoriques et leurs applications philosophiques. La pression parentale, me convainc qu'il n'est point de vie professionnelle, sans le passage par l'industrie, l’ingénierie. Je suis incapable alors de discerner; et je continue à poursuivre à Clermont-Ferrand une maîtrise de sciences et techniques, en génie-civil. Ma seule victoire consiste à décider de quitter Marseille.

Pendant deux ans, en compagnie de mon ami et complice J. M., je découvre sur le campus de Luminy, la politique et l'affrontement des extrêmes gauche et droite, l'hindouisme et ses annexes que sont quelques sectes ; nous visitons ensemble le mouvement Hare Krishna, la secte du Guru Maharaji, et nous nous intéressons et préférons la '' Méditation transcendantale '' du fait de son approche scientifique. En effet, de nombreuses études ont confirmé les bienfaits de la Méditation Transcendantale sur la santé, la psychologie et la société. Le guru '' Maharishi Mahesh Yogi '' nous dit par vidéos que le but de l'organisation est « d'ouvrir les portes de l’illumination à chaque individu et amener l’invincibilité, la paix, la prospérité et le bonheur, et l’absence de négativité et de souffrance à tous les pays. »

Nous sommes initiés tous les deux, moyennant rétribution, achat de gants blancs, pour recevoir chacun notre ''mantra'' tout personnel et secret... Je continuerai les stages, les formations ( onéreuses...) à Clermont, pour devenir ''instructeur'' ….

Je loge avec Jacques à la Cité U. Ensemble, nous tentons quelques sorties en ''stop''. Nous allons à Lyon, à Bordeaux ( chez mon oncle et ma tante), à Nîmes pour la Féria; nous avons notre duvet, et dormons n'importe où.

 

1973 - Ce dernier été, avant de quitter Marseille, nous prévoyons un grand voyage, direction Kaboul -Katmandou, on ne savait pas bien... Nous avons en main le premier guide du Routard. Nous suivons les conseils: propres sur nous, tee-shirt blanc, petit bob, nous levons le pouce, l'air le plus sympathique possible, nous nous lançons dans ce voyage ''sac au dos''à la sortie de Nice. Premier coup de chance, la voiture nous fait traverser le nord de l'Italie en une seule prise... Ensuite tout s’enchaîne facilement, nous sommes tout étonnés de nous retrouver à Zagreb. Ensuite ce sera Belgrade avant de gagner la Turquie.

Nous voyageons sur la route principale des camions vers l’est et à travers une plaine apparemment sans fin. Des champs, et des hommes labourant avec des bœufs et des chevaux, nous apercevons quelques petites fermes composées de minuscules maisons en pierre ou en bois délabrées, mais pas vraiment de villes. Nous trouvons de petits hôtels miteux.

Le paysage est de plus en plus vallonné, avant d'arriver à Skopje ( une ville détruite par un tremblement de terre, il y a dix ans) , l’ancienne capitale de la Macédoine. L'arrivée à Istambul s'accompagne de la pollution et de la cacophonie des klaxons.

 

A Istambul, l'endroit incontournable, pour les voyageurs, est le café '' Pudding shop '', avant tout pour trouver notre prochain moyens de transport. On croise toutes sortes de gens; ceux qui reviennent changent les billets qui leur restent dans les différentes devises, on se raconte des histoires, s'échange des conseils, on rachète des médicaments ou toute sorte d'objets utiles. Un mur est couvert de petites annonces, on y donne des rendez-vous, on y cherche des compagnons de voyage, on échange des renseignements sur les lieux et les gens. On nous demandes de visiter des gars en prison, pris avec de la drogue... Nous trouvons l'annonce d'un bus qui roule vers Kaboul, et rencontrons une individu qui peut nous fournir des visas... Il suffit de lui laisser nos passeports. On le fait !

Nous sommes installés dans un hôtel pour petits budgets. Nous sommes réveillés par l’appel à la prière du muezzin. Nous nous promenons dans les rues, en prenant d’énormes précautions pour traverser, nous nous sentons en Orient. La Mosquée Bleue et Aya Sofia, les vendeurs de rue puis nous arrivons dans le labyrinthe du Grand Bazar d’Istanbul, le Kapali Carsi.

Comme convenu, deux jours plus tard, l'homme est là avec nos passeports (ouf!) et nous réservons nos places dans le bus.

Nous voyageons avec des traveller’s-chèque de l'American Express, ce qui nous permet d'accéder aux comptoirs d'une banque bien représentée, de changer nos dollars contre des devises du pays, et de s'y reposer, d'accéder aux toilettes...

Le bus, un vieux modèle peu confortable, n'est occupé que par des jeunes étrangers en route vers l'Inde ou le Népal, une sorte de ''Magic-bus'' comme ils disent. Nous sommes effrayés par l'utilisation de haschisch que fait tout un groupe de hippies; alors que nous savons que la police traque et enferme ceux qui sont pris avec de la marchandise.

Je n'ai pris qu'un seul livre, que je parcours pendant les trajets: '' Les Nourritures terrestres '' d'André Gide : comment alors, ne pouvais-je pas lire un livre qui commence par: «  Ne souhaite pas, Nathanaël, trouver Dieu ailleurs que partout. » ? (…) «  Nathanaël, je t'enseignerai la ferveur... ».

Je regrette aujourd'hui de n'avoir pas pris de notes, trop peu de photos, qui pourraient réactiver ma mémoire. Je me souviens de si peu de choses. Je me souviens en Turquie avoir échangé nos adresses avec une jeune fille, je me souviens d'hôtels aux toilettes et douches collectives abominables. Je me souviens avoir mangé pour très peu cher.

Nous passons à Ankara - dont j'ai le souvenir des lumières de la ville et des bâtiments modernes- et filons vers Téhéran.... parcours sans interruption, assez monotone, sans souvenirs réels... Des paysages arides, assez accidentés.

Dans les restaurants, il suffisait de montrer avec le doigt ce que l'on choisissait, et le plat était servi dans une grande crêpe...

Au loin le mont Ararat ( la montagne du déluge) , la plus haute montagne de Turquie, partiellement enveloppée de nuages.

Je ne me souviens pas de complications particulières à la frontière, sinon un panneau en plusieurs langues signifiant que le port de drogue était sévèrement puni; ce qui était loin de nous tranquilliser, compte tenu de l'odeur de hasch qui régnait dans notre bus...

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Barjavel, et la carte à puce

12 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Barjavel, #Carte à puce

Yvain, lui, s'enthousiasme pour la théorie mathématiques des ''catastrophes'' - appelée ainsi à tort, il suffirait de parler de topologie et de bifurcations - publiée par René Thom qui, nous explique t-il, réalise le passage de la géométrie qualitative à une modélisation de tous les états possibles qu'un système peut adopter et des morphologies naturelles... La théorie examine les singularités, c'est-à-dire les points où une fonction change brusquement de forme.

Nous parlons aussi avec Yvain d'Alexander Grothendieck ( 1928- 2014), l'un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, médaille Fields en 1966. Il fonde le mouvement pacifique et écologique ''Survivre'' en 1970, qui a pour but la « lutte pour la survie de l’espèce humaine et de la vie en général ».

« À l’intérieur du système de référence habituel où nous vivons, à l’intérieur du type de civilisation donné, appelons-la civilisation occidentale ou civilisation industrielle, il n’y a pas de solution possible ; l’imbrication des problèmes économiques, politiques, idéologiques et scientifiques, si vous voulez, est telle qu’il n’y a pas d’issues possibles. » Alexandre Grothendieck, mathématicien déserteur, discours prononcé le 27 janvier 1972 au Centre Européen de Recherches Nucléaires (CERN) à Genève en Suisse.

La guerre nucléaire et ses effets dévastateurs reste l'un des dangers le plus redouté en ce début d'années 70. J'évoque avec Yvain, grand lecteur de science fiction, la lecture du roman '' Ravage '' de René Barjavel (1911-1985). On y observe une société technologique qui s'effondre lorsque l'électricité disparaît soudainement, entraînant le chaos et la destruction.

Ravage a été publié en 1943, en feuilleton dans l'hebdomadaire collaborationniste et antisémite ''Je suis partout''. Pendant cette période de l'Occupation, il rencontre G.I. Gurdjieff dont j'ai déjà parlé, il suivait alors l'enseignement auprès de groupes et de son élève Jeanne de Salzmann. Cet enseignement a eu un profond impact dans sa vie. « Je sais que j'ai bu à la vérité, à cette source de vérité d'où coule toute la sagesse du monde », a t-il dit.

En 1968, il publie ''La nuit des temps '', une description d'un monde futuriste. Ce livre souffre de nombreux défauts, concernant la descriptions des personnages qui manque de psychologie; le manque de vraisemblance dans l’enchaînement des événements, et surtout parce que l'écriture de ce monde parallèle manque de précision et de cohérence. Cependant l'histoire de son écriture m'avait intéressé.

Barjavel raconte qu'un journal de l'été 1965, avait annoncé qu'un satellite américain au-dessus du pôle Sud avait reçu et enregistré des signaux radio. Or, dans les jours précédents, André Cayatte l'avait contacté pour l'écriture d'un scénario de film de science-fiction, à partir d'une idée qu'il avait eue, et qui était très proche de cette nouvelle. En effet, il proposait un récit sur la découverte d'un homme issu d'une ancienne civilisation. Il raconterait pourquoi sa société a disparu pour permettre aux contemporains de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Le film ne se fera pas, mais Barjavel reprend l'histoire.

Il s'agit d'une expédition scientifique internationale en Antarctique, dont les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y aurait un émetteur sous la glace ! Les chercheurs découvrent une sphère dorée dans laquelle reposent un homme et une femme d'une beauté presque irréelle, plongés dans un sommeil cryogénique . Ils sont les survivants d'une civilisation éteinte depuis 900 000 ans. Dans l'urgence on sauve la femme qui semble en meilleure santé. Le docteur Simon tombe amoureux d'Eléa, l'une des deux survivants de Gondawa, une sorte d'Atlantide qui a maîtrisé l'universelle énergie pour en faire un monde d'harmonie. Une société technologiquement avancée, et pourtant, finalement, auto-destructrice. La civilisation de l'ancienne Terre, s'est détruite en raison d'une guerre dévastatrice entre deux superpuissances. Gondawa, utilisa l'arme ultime ( l'Arme G) , dans un acte de désespoir, détruisant toute vie.

Barjavel maintient l'intrigue, en révélant progressivement les éléments de la civilisation de Gondawa et de l'histoire d'amour d'Éléa qui transcende le temps et les circonstances.

 

La Nuit des temps s'ancre dans les mentalités et la situation politique de l'époque. La guerre ancienne, qui oppose deux nations dominantes — la rationnelle Gondawa et l’expansionniste Enisoraï — est une transposition à peine déguisée du conflit Est-Ouest.

Eléa, pourrait symboliser une nouvelle Ève..., et son histoire d'amour, s'inspire de la légende de Tristan et Iseult, ceux que la mort même ne peut séparer. « Gondawa », évoque le super-continent ''Gondwana'' qui existait il y a environ 600 à 180 millions d'années.

Barjavel, dans ce roman, présente plusieurs technologies: - la cryogénisation qui maintient en vie pendant des milliers d'années dans un état de sommeil profond. - Les « cerveaux électroniques », la « traductrice universelle », - L' image holographique permet de visualiser les souvenirs. - Le laser-plasma désintégrant (le « plaser »). - La technologie du « mange-machine » peut synthétiser des nutriments à partir de n'importe quel matériau, éliminant le besoin de l'agriculture traditionnelle.

- Eléa possède une bague avec toutes ses informations vitales sur son identité et les technologies utilisées pour la préserver. Elle sert également de clé pour certains dispositifs et est un symbole important de son lien avec Païkan et leur civilisation.

 

Roland Moreno (1945-2012) un inventeur-bricoleur, s'inspire du roman de science-fiction de René Barjavel, en particulier de la bague d'Eléa contenant un code modifiable périodiquement, reliée à un ordinateur central, et permet de payer. Le 25 mars 1974, Moreno dépose le brevet pour un dispositif de commande électronique, qui comprend une carte en plastique avec un circuit intégré capable de stocker des informations de manière sécurisée.

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Le Rapport du Club de Rome, et le futur an 2000

7 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #L'an 2000, #1972, #Club de Rome

J'ai vécu ces premières années de la décennie 70s, en qualité d'étudiant en Sciences et Techniques; si j'appréciais les unes, les autres me répugnaient. Je préférais tout ce qui se rapprochait des mathématiques, et surtout, je me passionnais pour tout ce qui pouvait répondre ( donc, hors la Technique) à mes questions existentielles. Je trouvais ces réponses dans des sommets de la littérature, Camus, Saint-Exupéry ( Citadelles), Dostoïevski, Balzac, et tant d'autres; au cinéma, dans des conférences de toutes sortes, jusque dans des sectes à spiritualité orientale. La politique commençait à m'intéresser parce qu'elle se présentait sous la forme de projets de société globalisants et concurrents.

 

Je me prononçais en faveur des mouvements autogestionnaires. Je m’intéressais autant à l'anarchie ( non-violente) du ''Monde Libertaire'' qu'à la monarchie ( = Anarchie + 1 ( le Roi) ). J'ai choisi '' Poble d'Oc'' par camaraderie. Je participais aux manifs, et me suis rendu sur le Larzac...

Georges Pompidou était président de la République depuis 1969. Subitement, le 2 avril 1974, lors d’un flash interrompant le film des « Dossiers de l’écran » à 22h15, nous apprenions son décès.

René Dumont se présentait aux élections présidentielles, j'entendais sans-doute parler d'écologie pour la première fois. Le centriste et libéral Valéry Giscard d’Estaing est élu.

Il y a débat entre la vision pessimiste de l'avenir de l'humanité, du Club de Rome et celle, par exemple, de Hermann Kan (1922-1983), futurologue.

 

Nous sommes en mars 1972, Le rapport du Club de Rome sur les limites de la croissance est publié. Il suscite un extraordinaire débat: Cinq principaux problèmes y sont soulignés:

- l’accélération de l’industrialisation ; - la croissance forte de la population mondiale; - la persistance de la malnutrition mondiale ; - l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables ; et - la dégradation de l'environnement.

Si rien n'est mis en œuvre pour stabiliser la population et la croissance industrielle, le système planétaire va s'effondrer. D'où un appel à la « croissance zéro ». On nous annonce, la fin du gaz et du pétrole pour le début des années 90.

Beaucoup de gens, rangent le rapport parmi les « prédictions catastrophiques ».

Lancelot est sceptique; il lui semble, du fait de la complexité, de la théorie du chaos, et d'autres que notre société ne '' peut précisément prédire son propre comportement sur une longue période.  ''. '' Il est à peu près impossible de prévoir les trajectoires des systèmes complexes ''.

Méfions-nous, dit-il, de remplacer la croyance ( ou l'idéologie) du progrès et de la croissance, qu’elle combat, par une autre croyance, celle de la fin, de la catastrophe.

 

Hermann Kan, a critiqué ce rapport, en notant qu'il représentait une préoccupation des pays riches, qu'il était technocratique en ce qu'il ne prenait pas en compte les contextes politiques, culturels et sociaux variés, mais se basait sur des modèles informatiques. Kan de plus discutait la structure du modèle mathématique simpliste et global sans tenir compte des inégalités de richesse et de pouvoir entre les pays...

A noter cependant, l’année suivante, le premier choc pétrolier de 1973 marque la fin des « trente glorieuses » et de la croissance rapide en Occident.

Elaine, elle, s'inquiète de la pollution, de la surexploitation des ressources naturelles finies, des risques dans la gestion de l'eau...

Ce qui est intéressant, me semble t-il, c'est la prévision que faisaient en 1969, Herman KAHN et Anthony J. WIENER dans leur livre '' L'an 2000''. Bien-sûr, Daniel Bell dans sa préface de l'ouvrage prévient des limites. Il ne s'agit pas de prévoir l'avenir « comme si le temps n'était qu'un gigantesque tapis tout tissé et déroulé depuis quelque lointaine origine », mais d'un effort « pour esquisser les avenirs possibles ».

Kahn, a confiance dans les progrès constants du capitalisme et de la technologie. La colonisation de l’espace se situe dans un avenir proche. Il imagine de multiples applications des lasers en médecine, dans l'industrie et les communications. Il prévoie le développement de nouveaux matériaux extrêmement résistants pour la construction et l'ingénierie, et la création de nouveaux tissus offrant des propriétés améliorées. Nous disposerons de nouveaux véhicules aériens innovants comme les véhicules à effet de sol, les jets supersoniques et les avions à décollage et atterrissage verticaux. Les techniques de prévision météorologique devraient s'améliorer. De nouvelles sources de puissance seront à disposition pour des installations fixes (par exemple magnéto-hydrodynamique, thermo-ionique et thermo-électrique, et l'utilisation des réacteurs nucléaires pour la production d'électricité sera généralisée.

Nous disposerons de nouvelles techniques pour un contrôle des naissances fiable. L'ordinateur devrait entrer dans les foyers, et nous permettre de communiquer avec l'extérieur.

Je lis dans le tableau ( Page 94), selon ses propres termes une '' Liste d'une centaine d'innovations techniques très probables dans le dernier tiers du XXè siècle.'' Il prévoit donc également:

19. L'« Hibernation » des êtres humains pour de courtes périodes (heures ou jours) sur prescription médicale.

24. Télévision, films, illustrations et photographie en trois dimensions.

47. Création et usage étendu d'environnements actifs et supercontrôlés pour être utilisés par le public ou en privé (dans des buts de plaisir, d'éducation ou de vocation). 48. Méthodes physiques inoffensives pour s'abandonner excessivement.

53. Installations habitées et peut-être même colonies sous la mer.

54. Épiceries et grands magasins automatiques.

55. Usage intensif de robots et de machines asservies aux hommes.

72. Utilisation pratique domestique et industrielle de transmission vidéofilaire, à la fois pour le téléphone et la télévision (y compris peut-être la possibilité d'extraire des programmes de bibliothèque ou d'autres source) ainsi que réception et envoi rapide de fac-similés comprenant peut-être les nouvelles, les documents bibliographiques, les annonces commerciales, la réception instantanée du courrier, d'autres imprimés, etc.).

74. Extension de l'utilisation des calculateurs pour le stockage, le traitement et le retrait des informations.

75. Calculateurs en temps partagé (publics et interconnectés) largement disponibles dans les foyers et les entreprises sur la base de leur temps d'emploi.

76. Autre utilisation étendue des calculateurs pour l'assistance professionnelle et intellectuelle de l'homme (traduction, renseignements, recherche de littérature, diagnostic médical, contrôle de la circulation, détection des crimes, calculs, création, analyse, et jusqu'à un certain degré comme collaborateur intellectuel en général).

77. Disponibilité générale de corps, transuraniens et autres éléments rares, à un coût raisonnable.

81. Procédé d'appel personnel (peut-être même téléphones de poche émetteurs et récepteurs) et autres équipements électroniques personnels pour communiquer, calculer, ou programmer les calculateurs.

82. Diffusion directe des satellites vers les récepteurs individuels.

83. Très petits récepteurs de télévision marchant sur piles et bon marché (moins de cent francs).

84. Calculateurs individuels pour contrôler la vie de la maison et communiquer avec le monde extérieur.

85. Équipements électronique et autres de longue durée sans entretien.

86. Moyens d'instruction à domicile par vidéo et enseignement programmé.

87. Rêve stimulé et prévu et peut-être programmé.

88. Reproduction en noir et blanc économique (moins de cinq centimes la page) de haute qualité et rapide suivie par la reproduction photographique en couleurs et très détaillée - peut-être pour utilisation individuelle ainsi que pour l'industrie.

89. Amplificateurs à fluide améliorés et largement

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Sur les pas du Roi Arthur – Voyage en Angleterre

5 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Légende arthurienne, #Roi Arthur, #Angleterre

Depuis longtemps je souhaitais mettre mes pas dans ceux de la légende arthurienne, sur le sol anglais ; au plus près de l'origine du mythe...

Un voyage comme celui-là se prépare, pour être prêt à recevoir non seulement, ce que le pays garde en patrimoine, en paysages ; mais aussi ce qui ne peut pas s'écrire dans un guide de voyage, qui n'est pas de l'ordre de la description des sites, mais de l'ordre de l'Esprit et de l'esprit même de la Légende...

Ce voyage se prépare en amont, avec ce que j'ai déjà compris de la '' Quête du Graal '' ; de la Légende avec ses contes et ses images … C'est cette préparation particulière, que je décris dans ces quatre articles, avant même de partir …

Si vous souhaitez passer directement au récit du Voyage, rendez-vous ICI : Sur les pas du Roi Arthur -5/.- Bristol - Les légendes du Graal

 

L'occasion de partir et tenter ce chemin m'a été facilité grâce aux interventions d'Elaine, la petite fille d'Anne-Laure de Sallembier et fille de Lancelot, qui a repris un moyen d'expression – les cartes du Tarot – qui laisse la place à l'interprétation :

Si la Carte 0, '' Le Chercheur '' ( La Quête du Graal : le Chercheur – 0/21 -) me représente, Elaine propose d'entreprendre ce voyage sous la conduite de Merlin ( ou Taliesin) , la carte 5 ( le pape) ( La Quête du Graal : Melchisédech – 5/21 - )

L'image de Melchisédech qui s'apprête à verser l'eau sur la pierre représente, dans la légende arthurienne, le départ d'une aventure transformatrice. Cette image représente l'importance de l'expérience, sans laquelle nul individu ne peut avancer : la Quête est une aventure. 

Suivez le guide....

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Visite à Ilya Prigogine

2 Juillet 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Shannon, #Information, #Bifurcation

Nous avons peu parlé de la théorie de l'information avec Claude Shannon (1916-2001).

Avant de vous parler de cela, Yvain nous invite à partager son intuition et nous demande de prendre ce mot ''information '' comme un substitut plus global, pour remplacer ''particule, onde'', dans leur dualité. Le mot information permet d'inclure des interactions, des processus,, de manière plus holistique... D'ailleurs, John von Neumann ( 1903-1957) a utilisé le terme en mécanique quantique pour décrire l'information contenue dans un état quantique.

Vous vous souvenez: en thermodynamique, l'entropie est une mesure du désordre ou de la multiplicité des micro-états d'un système. Shannon – c'était en 1948 - a introduit le concept d'entropie de l'information, qui mesure l'incertitude ou le contenu en information d'un message. Plus un message est imprévisible, plus son entropie est élevée.

Ilya Prigogine

C'est naturellement qu'Yvain, nous parle ensuite d' Ilya Prigogine (1917-2003) ( cf l'article précédent: La flèche du temps. Un temps irréversible.) . Il y a peu de temps, Lancelot avait invité Bertram Sinsernin, un anglais adepte de Whitehead, à résider dans son appartement à Paris. Yvain l'avait ensuite accompagné, à Louvain, pour rencontrer Prigogine.

Finalement c'est à l'Université Libre de Belgique à Bruxelles, qu'Yvain et Bertram furent reçus par le savant. Yvain lui a exprimé son émotion de le rencontrer, et sachant que le scientifique les avait pris pour des journalistes français, ils avaient failli partir sans oser le rencontrer....

Prigogine a bien ri, d'autant que cela lui rappelait cette anecdote: '' jeune professeur à Princeton, il avait un ami qui était lui-même ami d'Albert Einstein. Un jour, cet ami lui dit : «Écoute, pourquoi n'irait-on pas parler avec Albert Einstein ? Il dit « oui » . Ils traversèrent le campus et devant la porte, au moment où son ami est en train de frapper, Prigogine se dit : « non, la question que je voudrais poser n'est peut-être pas parfaite ; je devrais y réfléchir. N'entrons pas ». Il a juste entendu derrière la porte quelqu'un qui disait «Entrez ». Il ne l'a pas fait !Six mois plus tard, quand il est revenu à Princeton, Einstein avait disparu. Il nous dit : «Si vous avez une question, même si elle est imparfaite, même si elle vous semble audacieuse, posez-la ! »''

 

Yvain l'aurait embrassé! Parce que des questions, ils en avaient beaucoup....

Bertram et Yvain ont eu de la chance, parce que Prigogine, depuis 1967, souvent absent, partage son temps entre ses conférences, et son travail à Bruxelles et à l'Université du Texas (Austin). Son activité intense sera couronnée par le Prix Nobel de Chimie en 1977, pour ses travaux en thermodynamique, conduisant à la découverte des structures dissipatives.

1954 a marqué un tournant dans son activité scientifique, alors qu'il travaillait sur les problèmes macroscopiques, il s'attaque au fondement microscopique des phénomènes irréversibles.

Ilya Romanovich Prigogine est né en 1917 à Moscou. Son père était ingénieur chimiste, et sa mère étudiait le piano au conservatoire, il a hérité de son amour de la musique. « Je savais lire une partition avant de pouvoir lire un livre.»

 

Yvain l'a interrogé sur Boltzmann:

Prigogine répond: « Depuis l’époque de mon premier diplôme en sciences, j’étais un lecteur enthousiaste de Boltzmann, dont la vision dynamique du devenir physique était pour moi un modèle d’intuition et de pénétration. Néanmoins, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer certains aspects insatisfaisants. Il était clair que Boltzmann introduisait des hypothèses étrangères à la dynamique ; Dans de telles hypothèses, parler d’une justification dynamique de la thermodynamique me semblait une conclusion pour le moins excessive. À mon avis, l’identification de l’entropie avec le désordre moléculaire ne pourrait contenir qu’une partie de la vérité si, comme je persistais à le penser, les processus irréversibles étaient dotés de ce rôle constructif que je ne cesse de leur attribuer. D’autre part, les applications des méthodes de Boltzmann se limitaient aux gaz dilués, alors que je m’intéressais surtout aux systèmes condensés. »

Timbre suédois

Avant les travaux d'Ilya Prigogine, la vision dominante en thermodynamique se basait principalement sur les systèmes à l'équilibre ou près de l'équilibre. Dans ce contexte, la formation d'ordre et de structures était envisagée surtout dans des conditions où l'équilibre thermodynamique n'était pas très loin, comme dans les transitions de phase (par exemple, la cristallisation de l'eau en glace). On pensait que les systèmes s'auto-organisaient en approchant de nouveaux états d'équilibre après des perturbations mineures.

Prigogine a montré que des structures ordonnées et complexes peuvent émerger loin de l'équilibre, où les échanges constants d'énergie et de matière créent des conditions pour l'auto-organisation. C'est dans ces conditions loin de l'équilibre que des structures dissipatives apparaissent, contrairement à l'état d'équilibre thermodynamique, où le système est statique et sans changement spontané.

- Serait-ce là, dans les systèmes loin de l'équilibre, que l'indéterminisme apparaît ?

- Loin de l'équilibre, les systèmes peuvent atteindre des points critiques appelés bifurcations, où de petites perturbations peuvent amener le système à évoluer vers des états très différents. Cela signifie que les systèmes complexes peuvent changer radicalement de comportement en réponse à de petites influences.

Ces points de bifurcation représentent des moments où le système peut suivre plusieurs trajectoires possibles, rendant l'avenir du système indéterminé jusqu'à ce qu'une trajectoire soit choisie.

Bertram et Yvain, ont bien sûr évoqué, la question de la '' flèche du temps'':

Prigogine a souligné le rôle crucial du temps et de l'irréversibilité dans les processus dissipatifs. L'irréversibilité introduit une asymétrie temporelle, contribuant à l'indéterminisme des systèmes loin de l'équilibre.

A un certain niveau, les symétries temporelles peuvent se briser, permettant l'émergence de phénomènes irréversibles. Cette brisure de symétrie est essentielle pour expliquer pourquoi certains processus évoluent de manière irréversible dans le temps.

Si on s'en tient à une description probabiliste des systèmes complexes, l'irréversibilité est vue comme une conséquence de la probabilité et de la statistique des états des systèmes.

'' Le démon de Maxwell '' dit-il illustre très bien comment l'irréversibilité peut émerger dans des systèmes loin de l'équilibre...

 

J'aurais aimé, personnellement, interroger Prigogine, sur les '' systèmes fermés ''...

En effet, il dit que '' l'ordre peut émerger du chaos '', c'est à dire dans des systèmes loin de l'équilibre thermodynamique. Il a montré que, dans des conditions appropriées, des systèmes ouverts peuvent spontanément s'organiser et développer des structures complexes et ordonnées malgré leur tendance naturelle vers le désordre (augmentation de l'entropie). On peut donc penser, que l'univers peut être plus créatif et ordonné qu'on ne l'aurait cru auparavant.

Mais, dans un système fermé...?

Dans des systèmes ouverts, l'ordre peut émerger grâce à des échanges d'énergie et de matière avec l'environnement. Une cellule vivante ou une tornade, augmentent l'entropie de leur environnement tout en maintenant une organisation interne grâce à un apport constant d'énergie.

Un système fermé n'échange pas de matière ou d'énergie avec son environnement.

Peut-être m'aurait-il dit: '' des processus localisés et transitoires peuvent encore apparaître dans un système fermé. Par exemple, des fluctuations locales peuvent créer des zones temporairement plus ordonnées, mais sans un apport continu d'énergie, ces structures tendront à se dissiper rapidement et à retourner à un état de désordre accru.''

J'aurais ajouter: - le vide quantique ne peut-il pas jouer un rôle dans des processus dissipatifs?

Dans la théorie quantique des champs, le vide n'est pas un espace vide, mais plutôt un état rempli de particules virtuelles qui apparaissent et disparaissent constamment ( Paul Dirac) . Ces fluctuations peuvent influencer les processus dissipatifs en fournissant une source d'énergie temporaire.

L'effet Casimir ( en 1948 - Hendrik Casimir (1909-2000), physicien néerlandais ) est un exemple classique où le vide quantique génère des forces attractives entre deux plaques conductrices placées très proches l'une de l'autre.

Pour Prigogine, l'information peut persister dans des régions locales malgré l'augmentation globale de l'entropie.

 

Leur entretien s'est terminé à propos de l'écoute d'une fugue de Bach (le premier ''Contrapunctus '' du célèbre ''Art de la Fugue''). Prigogine, passionné de musique, dit : « Si vous prenez une fugue de Bach, elle obéit à des règles, mais il y a aussi des passages inattendus: ce sont des «bifurcations ». C'est ce mélange de déterminisme et d'imprévisibilité qui en fait la nature et le charme. »

Claude Shannon

 

Prigogine nous a entraîné, malgré moi, un peu plus loin que la notion d'Entropie. Et, je souhaitais vous parler de son contemporain Claude Shannon (1916-2001). ( voir aussi: 1950-51 - La Cybernétique 2 - Les légendes du Graal )

C'était en raison de la proposition d'Yvain, de '' partager son intuition'' et il nous demandait de prendre ce mot ''information '' comme un substitut plus global, pour remplacer ''particule, onde'', dans leur dualité. Le mot information permet d'inclure des interactions, des processus,, de manière plus holistique... D'ailleurs, John von Neumann ( 1903-1957) a utilisé le terme en mécanique quantique pour décrire l'information contenue dans un état quantique.

L'entropie de Shannon est la mesure de l'incertitude dans un ensemble de données.

John Archibald Wheeler (1911-2008), propose l'idée que "tout est information" (It from Bit). Cela suggère que la structure fondamentale de l'univers est basée sur l'information et que les lois physiques émergent de cette base informationnelle. L'entropie serait comme une mesure de l'incertitude ou du désordre dans l'information elle-même.

Intéressant? Non...?

Vous vous souvenez du magnifique cadeau de mariage, offert à Elaine et Yvain: une traversée pour New-York, sur '' Le France''. Après la visite à Prigogine, nous avons la chance, avec Elaine et Yvain, de joindre les Etats-Unis et occasionnellement la prestigieuse université de Princeton, et d'être reçus par John Wheeler. Je vous raconterai ce qui s'est dit, même si personnellement, je n'y étais pas....

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Nécessité de dépasser la mécanique classique

27 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #physique, #quantique, #Philosophie

Je tenais donc à parler de J.C. Maxwell, puis de Boltzmann, parce qu'avec eux, nous pouvons entrer dans la physique de cette fin du XXè siècle.

Dans cet univers - ''prévisible'' si l'on connaissait toutes les conditions initiales - les travaux de Maxwell et Boltzmann ont introduit des éléments de probabilité et d'incertitude...

A la suite de ces travaux, Henri Poincaré, mathématicien et philosophe, ( que Lancelot a bien connu …! ), influencé par les travaux de Maxwell et Boltzmann, s'interrogeait sur le hasard, le déterminisme et la nature des lois physiques. Poincaré a développé une philosophie de la science appelée "conventionalisme", qui soutient que les lois scientifiques ne sont pas des vérités absolues, mais des conventions utiles.

Pourtant, Ludwig Boltzmann avait une foi immense dans la mécanique classique - elle fut la première théorie physique qui s’établit comme une discipline mathématisée et confirmée par l’expérience – et il cherchait à sauver cette théorie et la vision du monde qu'elle sous-tendait . Ce point était si important qu'il constituait pour lui l'origine de son épistémologie

Mais.... L'émergence de nouvelles théories physiques telles que la thermodynamique, l'électromagnétisme et la mécanique statistique ne se laissaient pas facilement intégrer ou fonder sur la base de la mécanique classique.

 

De fait, la mécanique classique présente certaines difficultés :

Nous venons d'en parler : - Le problème de l'irréversibilité thermodynamique en contradiction avec la réversibilité des lois de la mécanique classique était un point central de débat La seconde loi de la thermodynamique stipule l'augmentation de l'entropie, un processus irréversible, tandis que les équations fondamentales de la mécanique classique sont invariantes par renversement du temps.

- Et encore : certains physiciens, même partisans d'une physique mécaniste, définissaient la force comme un concept vide : la notion de force n’a pas d’existence propre dans la réalité , elle n'est qu'une construction conceptuelle utilisée pour décrire les phénomènes physiques. D'ailleurs, dans la relativité générale, Einstein remplace l’idée de force gravitationnelle par la courbure de l’espace-temps.

 

Elaine, voulait conclure, en exprimant que cette problématique '' Déterminisme vs Indéterminisme '' est l'une parmi d'autres quand il s'agit de se questionner sur le réel, aussi bien en science qu'en philosophie.t aussi évoquer : '' Continuité vs Discontinuité '' ; '' Fini vs Infini '' ; '' Réalisme vs Idéalisme '' ; '' Substance vs Relation '' ; '' Localité vs Non-localité '' ; sur le temps '' Présentisme vs Éternalisme '' ; '' Information vs Matière ''…

C'est à dire : Le réel est-il déterminé, continu, fini, matériel ? Ou est-il imprévisible, discret, infini et informationnel ?

Elaine insiste, et nous interroge :

- Ne s'agit-il pas d'abandonner le déterminisme absolu pour accepter l'indéterminisme fondamental ?

- Ne faudrait-il pas remettre en question la notion d'objectivité absolue au profit d'une réalité relationnelle ? Je rappelle que la mécanique classique suppose que les systèmes ont des propriétés objectives, indépendantes de l'observateur.

- Et si le temps absolu n'existait pas ? Il faut admettre que le temps n'est pas universel et que l'espace peut être dynamique, ce qui modifie notre compréhension de la causalité.

- Faut-il remettre en cause le principe de localité de la mécanique classique, où toute interaction est locale et se propage de manière continue à travers l'espace, au plus à une vitesse finie. Cela signifierait l'intrication quantique, et accepter que l'univers pourrait être non local à une échelle fondamentale et que la séparation spatiale entre objets pourrait être une illusion à certains niveaux.

- L'information ne serait-elle pas potentiellement plus fondamentale que la matière ? Il s'agirait d'adopter une perspective où la réalité physique pourrait être un processus computationnel où l'information précède la matière.

 

Lancelot est perplexe: En philosophie on discute la tendance du matérialisme à rester dans le discontinu, dans lequel on rangerait le déterminisme. Alors qu'en physique la mécanique classique et son déterminisme est dans le continu, et le quantique dans le discontinu ? Contradiction ?

 

Yvain pour conclure selon son idée, a l'intuition que la physique contemporaine, avec la mécanique quantique et la relativité, nous pousse vers une compréhension d'un réel potentiellement imprévisible (à l'échelle quantique), discret (à certaines échelles), possiblement fini (ou avec des limites à notre observation) et où l'information pourrait jouer un rôle fondamental, voire être plus fondamentale que la matière elle-même. Ce changement de paradigme est crucial pour dépasser les limites de la mécanique classique dans notre quête de compréhension du Réel.

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JC. Maxwell et l'âme

22 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #âme

James et Katherine Maxwell, 1869.

Je reviens en 1850, l'étudiant Maxwell part étudier à l'université de Cambridge. Là, il soumet ses croyances chrétiennes à une analyse approfondie. Il témoigne que par cette expérience de conversion personnelle, sa foi en a été renforcée. De nombreuses lettres à son épouse Katherine Dewar retracent leurs discussions à propos de passages de la Bible qu'ils lisaient ensemble.

En 1879, la santé de Maxwell se détériore et il meurt à l’âge de 48 ans.

Il avait fait inscrire sur les portes du laboratoire, un verset du Psaume 111:2: "Grandes sont les œuvres du Seigneur; elles sont méditées par tous ceux qui les aiment".

Il estimait que, parce que l’univers avait été créé par Dieu et que les êtres humains avaient été créés à l’image de Dieu, il était parfaitement raisonnable que nous puissions – et devions – essayer de comprendre l’univers.

 

Au contraire des arguments athées, tels ceux de John Tyndall (1820-1893) ( physicien et chimiste irlandais) lui adressait, comme '' la validité des deux principes de la thermodynamique apporte la preuve irréfutable que Dieu n'a rien à faire dans notre monde''. Ou, que l'univers fonctionne de manière autonome, sans nécessiter d'intervention divine, et que les lois naturelles suffisent pour expliquer les phénomènes observables. Ils n'épuisent pas la question métaphysique....

Maxwell, chrétien, pensait que la science pouvait nous aider à comprendre comment l'univers fonctionne, mais qu'elle ne pouvait pas nécessairement expliquer pourquoi il existe ou quel est son sens.

Maxwell reconnaissait que si nous connaissions l'information contenue ( matière, énergie, champ ...etc) en tout point de l'espace à un instant donné ''t'', nous pourrions connaître tous les événements de la nature, à ''t+1''... Et la réflexion qui en découle ne questionne que la réalité naturelle, et non la question métaphysique du surnaturel; cela interroge l'immanent et non le transcendant.

 

Cette citation de Maxwell, qui concernait l'âme et son implication dans un phénomène physique, m'interroge.... Il écrit: « l’âme n'est pas la force motrice directe agissant sur le corps. Si tel était le cas, son action durerait jusqu'à ce qu'elle ait accompli une certaine quantité de travail, comme le ressort d'une montre finit par s'arrêter. L'âme n'est pas le seul moteur. C'est la nourriture qui est le moteur, et elle disparaît après son utilisation, contrairement à l'âme. Certes, l'âme et le corps interagissent, mais il n'y a pas transfert d'énergie de l'un à l'autre, comme l'on appuie sur la gâchette d'un fusil, c'est la poudre qui est responsable de l'éjection de la balle.... »

Maxwell affirmait que :

- L’âme n’est pas une force physique et ne fournit pas d’énergie.

- Elle peut déclencher des actions, mais c’est le corps qui fournit l’énergie (via la nourriture et les processus biologiques).

- Il n’y a pas de transfert d’énergie entre l’âme et le corps.

Il souhaitait ainsi rester dans le cadre d'une vision scientifique, mécaniste et prudente...

Dans la suite de cette proposition, aujourd'hui, on pourrait proposer : - la conscience comme une entité immatérielle qui agirait sur le cerveau via une interface inconnue. Ou aussi : - la conscience pourrait émerger de phénomènes quantique au niveau des microtubules dans les neurones ?

On pourrait encore avancer que - la conscience pourrait être une propriété fondamentale de l’univers. Elle ne serait pas générée par le cerveau, mais que le cerveau agirait comme un récepteur ou modulateur d’un champ de conscience universel. Nous en reparlerons...

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Boltzmann - Ostwald – le démon de Maxwell

17 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #démon de Maxwell, #Boltzmann

Elaine interroge à présent, Yvain, sur le principal détracteur de Boltzmann, Wilhelm Ostwald (1853-1932).

Wilhelm Ostwald est un chimiste allemand renommé, il eut très tôt, contre l'avis de son père, la passion pour la chimie. Il est devenu l'un des chimistes les plus influents du XIXe siècle, et il a reçu le prix Nobel de chimie en 1909. Ses recherches portaient sur les vitesses des réactions chimiques et les effets des catalyseurs sur ces réactions.

Il était également très respecté pour ses travaux en philosophie.

« Notre siècle mourant fait au siècle naissant le legs scientifique le plus fécond en espérances : il lui lègue la théorie énergétique ». Ce sont ses propres mots, en 1895, lors d'un congrès. L’énergétique interpelle les savants français, la même année par un article scientifique titré: « La déroute de l’atomisme contemporain »

Il considérait l’atomisme comme un produit de la mécanique classique qui suppose une nature réversible alors que les phénomènes qu’on observe présentent de l’irréversibilité.

Il affirmait que l’énergie est un concept nécessaire et suffisant pour embrasser l’ensemble de la physique, et que « l’usage du mot matière a cessé de convenir au langage scientifique ».

Ostwald voyait la science remplacer légitimement la religion, et offrir des réponses à des questions philosophiques et éthiques. Il imaginait une science unifiée, naturelle, autour de l'énergie.

James Clerk Maxwell

 

Yvain tient à remonter un peu dans le temps, et nous présenter James Clerk Maxwell ( 1831-1879)

Ludwig Boltzmann s'était appuyé sur les travaux de Maxwell, un physicien et mathématicien écossais, afin de tenter d'expliquer les comportement d'un gaz. Il s'agissait de modéliser, imaginer les mouvements, les échanges d'énergie... L'hypothèse moléculaire avait été avancée, et la difficulté était d'étudier un grand nombre de molécules.

Voir aussi: L'Unité des forces du Monde - Les légendes du Graal

 

Maxwell est décédé en 1879, alors que Boltzmann était encore en pleine carrière. Il avait exprimé son admiration pour le travail de Boltzmann plus théorique et mathématique. Leurs travaux sont liés; en effet:

Maxwell a introduit la distribution des vitesses des molécules dans un gaz, posant ainsi les bases de la théorie cinétique des gaz. Elle se concentre sur le mouvement des molécules individuelles et relie les propriétés microscopiques (comme l'énergie cinétique moyenne) aux propriétés macroscopiques (comme la température et la pression). Il utilise l'approche statistique comme la "loi des erreurs" qui décrit comment les erreurs ou les variations aléatoires se distribuent autour d'une valeur moyenne.

Boltzmann a étendu cette idée en introduisant des concepts de probabilité, pour mieux comprendre la répartition des énergies des particules: et des concepts d'entropie et de désordre, reliant les comportements microscopiques des molécules aux propriétés thermodynamiques macroscopiques.

Boltzmann a formulé une interprétation statistique de l'entropie. Il a défini l'entropie (S) comme une mesure du désordre ou de la multiplicité des micro-états possibles pour un système donné. Il a introduit la fameuse équation S=k*log(p), où k est la constante de Boltzmann et p est le nombre de micro-états accessibles.

James Clerk Maxwell, inspiré par Faraday, a unifié l’électricité et le magnétisme en une seule théorie, résumée par quatre équations fondamentales. Il a démontré que la lumière est une onde électromagnétique et a réalisé la première photographie en couleur en 1861.

Les recherches de Maxwell en thermodynamique complètent son travail en électromagnétisme en introduisant une approche statistique et énergétique des phénomènes physiques. Son apport à la physique statistique et son démon de Maxwell ont ouvert des débats encore d’actualité sur la nature de l’entropie et de l’information.

 

Les lois de la thermodynamique sont perçues avec des aspects déterministes: en effet, chaque changement d'énergie doit respecter : - une loi de conservation, - la tendance générale d'augmentation de l'entropie, et - la règle du zéro absolu qui s'impose....

- N'oublions pas, qu'au temps de Maxwell, le déterminisme thermodynamique n'avait pas pu encore se confronter aux principes de la mécanique quantique, qui introduit des éléments de probabilité et d'incertitude à l'échelle microscopique.

J.C. Maxwell a défié l'idée de déterminisme, notamment en ce qui concerne la deuxième loi de la thermodynamique, avec une célèbre expérience de pensée ( en 1867) appelée le démon de Maxwell. ( Le démon est une créature hypothétique capable de trier les molécules de gaz pour créer une différence de température sans dépenser d'énergie, semblant ainsi violer cette loi.)

Ce paradoxe remettait en question l’un des piliers du travail de Boltzmann qui affirme que l’entropie d’un système isolé ne peut qu’augmenter. Ce paradoxe, nous interroge, encore aujourd'hui, sur le rôle de la connaissance et de la conscience dans les lois physiques.

Bien-sûr, Léon Brillouin (en 1949), que Lancelot connaît, a montré que le démon devait acquérir de l'information pour fonctionner, et que ce processus augmentait l'entropie du système, préservant ainsi la deuxième loi de la thermodynamique.

Maxwell précise: « le principal objectif de ce démon est de montrer que le second principe de la thermodynamique ne repose que sur une certitude statistique. » En d'autres termes, Maxwell exprime notre incertitude à propos des phénomènes microscopiques.

Aujourd'hui, Maxwell en faisant surgir son démon de sa boîte à molécules, a rejoint l'exploration des instabilités, les singularités, ( chaos...) 

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