Souvenirs d'enfance et d'adolescence
/image%2F0551881%2F20240907%2Fob_15ec3c_petit-seminaire-marseille-annees-66.jpg)
La fin des années 60, s'est déroulée pour moi, sous la protection du Petit Séminaire de Marseille, qui s'est transformé, après Vatican II, en Centre des vocations ( Centre Le Mistral, rue d'Isoard ). Une équipe de jeunes prêtres, enthousiastes du renouveau de l'Eglise, animait notre collectivité, dans l'esprit d'une véritable famille, disponibles jour et nuit. Je me souviens du supérieur Louis Magnan, et de Bernard Combes, René Giffon, Albert de Méreuil, et bien sûr Bernard Cormier ; et surtout des pères Bob de Veyrac, mon directeur de conscience, qui gérait les ''cadets'', et de Bernard Chabert, avec les ''aînés''. Quelles belles années de travail en équipe, d'école du respect de chacun, du goût des études, de la prise en compte des questions qui animent les adolescents en général, et de celles que se posent de jeunes garçons sur leur vocation... !
Depuis, la visite - dans mon institution catholique et mariste de Saint-Joseph, près de la place de Castellane – d'un père mariste ( Lavisse, je pense...) je m'interrogeais sur mon désir d'être prêtre : je ne me souviens pas bien, pour un garçon de douze ans , ce que cela pouvait signifier. Peut-être s'agissait-il, de souhaiter vivre plus profondément dans un contexte religieux, c'est à dire goûter la vie en Dieu... Après la mort de ma mère, je suis parti visiter, sur proposition du prêtre, à ma demande, avec mon père un juvénat ( petit-séminaire mariste) situé assez loin, et isolé, me semble t-il. Mon père refusa cette décision avant la fin du lycée. Il finit par accepter que j'entre au Petit-Séminaire de Marseille, où je pouvais suivre des études ordinaires... J'y entrais en classe de quatrième, avec la difficulté de n'avoir jamais fait de latin, obligatoire. J'étais pensionnaire. Nous avions chaque jour la messe le matin, et la prière du soir. Après les cours et une récréation, nous entrions en étude avec la possibilité d'aller rencontrer son directeur spirituel, ou d'aller prier à la chapelle.
![]()
|
![]()
|
J'ai acquis le goût de la lecture, avec la collection ''Signe de Piste'' ( le Prince Eric...) et de nombreux ouvrages spirituels.
A partir de la classe de seconde ; le Petit Séminaire devenait le Centre Mistral ; et nous n'avions plus cours dans nos locaux. Nous devions intégrer un Lycée ( privé ou public), mais restions pensionnaires. Je quittais les ''cadets'', pour devenir ''aîné'', avec en particulier des temps d'étude libres et non surveillés. J'intégrais l'école ''Timon-David'' jusqu'en terminale.
J'ai découvert la littérature : les '' Pensées de Pascal '' était mon livre de référence. J'achetais et lisais de nombreux livres de poche : Mauriac, Green, Cesbron, Hervé Bazin, André Gide et particulièrement Albert Camus ( Le mythe de Sisyphe, Noces...).
J'avais deux existences : l'une au Petit-Séminaire : joyeuse, fraternelle, spirituelle ; et l'autre chez mon père ( absent) et ma ''belle-mère '' tyrannique : douloureuse, haineuse, révoltante. Heureusement, je retrouvais ma sœur et ma voisine dont je pensais être amoureux... Je lisais beaucoup - Balzac par exemple - ou j'écoutais les Beatles avec la fille de nos voisins. Ma délivrance, lors des grandes vacances, était de partir seul, en train, chez mon grand-père...
A Marseille, l'été, je m'ennuyais dans notre pinède, écrasé par le crissement incessant des cigales... Il m'était interdit de rentrer dans la villa, même pour boire. Divers sentiments, brouillaient ma foi, et mes désirs. Celui de découvrir le féminin, sans-doute, mais ceux qui me faisaient véritablement souffrir étaient emplis de révolte et de haine.
Ma mère m'avait manqué. Ma belle-mère me harcelait.
/image%2F0551881%2F20240907%2Fob_f64c69_l-homme-revolte-camus-ldp.jpg)
A présent, j'apprenais la haine. Je rencontrais l'absurde. Heureusement, je lisais ...
Dans cet état d'âme, je ne pouvais plus être prêtre.
La lecture d'Albert Camus m’apaisait ; elle mettait des mots sur une partie de ma souffrance.
Ce que je vivais me semblait dépourvu de sens. '' L'Homme révolté '', son livre paru en 1951 - l'année de ma naissance – appelait à refuser l'injustice, une des raisons de l'absurdité, mais à ressentir aussi la valeur de la vie. Il appelait à la révolte, mais pour changer la vie, et collectivement pour rendre la société plus juste. Il ne s'agissait pas d'une révolution, mais d'une quête de justice et de liberté sans sacrifier les valeurs humaines.
Alors même que je vivais douloureusement, mon adolescence. Lancelot se confrontait ( lui, avec de solides outils) à l'observation d'un univers cosmique, qui comme système fermé, ne pouvait échapper à l'augmentation de l'entropie.
/image%2F0551881%2F20240907%2Fob_8c7b61_john-glover-anguish.jpg)
La philosophie de l’absurde et l’entropie en sciences ne se rejoignent-ils pas, dans leur exploration du désordre, de l’absence de sens et de l’inévitabilité de leurs conditions ?
Je rappelle - nous en avons déjà parlé - que l'entropie exprime le fait que tout type d'ordre, finit par se défaire. L'Entropie mesure le désordre.
L’existence tend à se désintégrer tout comme la chaleur de la tasse de café se dissipe.
L'Univers serait condamné à la “mort thermique”, état où l'entropie aurait atteint son maximum et où toutes les différences de température et les mouvements moléculaires significatifs disparaîtraient.
Edith Stein, la Légende du Miroir de l'âme-3-
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_e0b470_lancelot-endormi-et-a-la-chapelle.jpg)
Elyan se réveille , alors qu'il est allongé au pied d'un arbre. Son cheval est tenu par sa longe à un anneau près de la porte d'une chapelle. Il le rejoint, et entre dans la bâtisse où un prêtre célèbre la sainte Cène. Elyan, après avoir communié, dévoile au clerc sa quête représenté par le Miroir magique. Il reconnaît que pour l'atteindre , il doit d’abord comprendre la nature profonde de son être.
Élyan s'apprête à errer par des contrées méconnues, à frayer avec des érudits et des mystiques, et à jouter contre ses propres spectres intérieurs.
Quatre cartes, avancées par Séraphine, indiquent quatre philosophes qui méritent d'être nommés :
Le Bateleur, ( carte I ) représente la maîtrise, la compétence et la connaissance. Il a accès à la connaissance occulte et aux mystères de l’univers, il a la capacité de manifester sa volonté dans le monde matériel et possède les outils pour réaliser ses objectifs... Tout comme Husserl qui a exploré les profondeurs de la conscience et de la phénoménologie, et a cherché à comprendre et à décrire les structures de l’expérience et de la conscience. Parmi ses outils, la réduction phénoménologique qui l'aide à mettre de côté les préjugés et atteindre l’essence des phénomènes.
Ainsi, ce mage peut être un guide pour Elyan, l’aidant à naviguer dans les complexités de la perception et de l’intentionnalité, et à découvrir la nature véritable de l’âme.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_9900e5_carte-ermite-heidegger-avec-trefl.jpeg)
L'Ermite ( IX) symbolise la réflexion profonde, la recherche de la connaissance intérieure et la compréhension des mystères cachés. Le voyage vers la sagesse est solitaire, ce qui reflète la démarche de Heidegger qui invite à se tourner vers l’expérience personnelle de l’être pour saisir la réalité de l’existence. De sa lanterne, Heidegger éclaire le chemin d'Elyan avec la lumière de la phénoménologie, et l’intentionnalité, intrinsèquement liée à l’existence.
Le Monde ( XXI), symbolise l’achèvement, l’intégration et l’harmonie. Elle représente la réalisation et l’unité de toutes choses. La connexion entre le soi et l’univers, un thème central dans la pensée de Merleau-Ponty, qui explore la manière dont notre corps est à la fois sujet et objet de la perception, ancré dans le monde et en interaction constante avec lui. Elyan expérimente l’entrelacement du corps et du monde, et la perception sensorielle comme fondement de notre expérience. Il comprend que l’âme est profondément enracinée dans le corps et que la perception sensorielle est une voie vers la connaissance de soi et la connexion avec les autres âmes.
Le Jugement (XX) représente un appel à une prise de conscience plus élevée et à une compréhension plus profonde, il invite à l’évaluation de nos actions passées... Ce qui reflète la philosophie de Levinas sur la responsabilité éthique et la reconnaissance de l’autre. Elyan découvre comment l’âme se révèle et s’enrichit dans la relation authentique avec autrui.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_5db0b0_tarot-la-papesse-un-miroir-avec-tr.jpg)
Après de nombreuses années, Élyan arrive dans une vallée sacrée où le miroir est gardé par les Gardiens de la Conscience.
Les gardiens, échangent et conviennent qu'Elyan est prêt à se confronter aux trois énigmes.
Ces gardiens posent à Élien trois énigmes, portées par trois cartes du Tarot.
La première est figurée par la carte de la Papesse ( II ) . Ici, ne figure qu'un miroir. C'est une des images du Maître, qui nous questionne sur soi, et la réalité. Le miroir révèle tous les aspects de notre âme. Il s'agit donc de l'épreuve de la Perception qui consiste à chercher la signification des choses au-delà de leur apparence immédiate.
La seconde est représentée par la carte de l'Etoile ( XVII ), elle annonce un but, un idéal ; mais il s'agit d'apprendre à distinguer ses propres intentions et se concentrer sur le fond de son désir. Elyan propose l'espoir ou la Foi pour soutenir sa volonté. Il s'agit de l'épreuve d'intentionnalité.
La dernière épreuve doit lui faire rencontrer l'expérience d'autrui. La carte est celle des Amoureux ( VI). L'intersubjectivité appelle à expérimenter comment nos consciences se croisent et interagissent, afin de créer un lien d'empathie et de compréhension mutuelle avec les autres.
Avec courage et introspection, Elyan résout les énigmes, il est autorisé à se regarder dans le Miroir de l’Âme. Ce qu’il voit n'est pas son reflet, mais un monde de pure conscience, où chaque pensée, sensation et émotion prend forme et couleur.
Edith Stein, la Légende du Miroir de l'âme -2-
Il était une fois, dans un royaume où la vérité et l’essence des choses étaient cachées par un voile d’illusions, un miroir magique appelé le Miroir de l’Âme. Ce miroir, dit-on, était capable de révéler la nature véritable de toute âme qui s’y reflétait.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_3be492_le-philosophe-au-miroir.jpg)
Sur l'inspiration de Séraphine, Elyan se rend dans un prieuré. Là un ermite, lui enseigne la salutation divine qu'il tient de sa Tradition. Aujourd'hui encore, nous la pratiquons dans le cadre d'un enseignement sur Maître Echkart.
Les mains jointes vers le ciel,) - Dans le temple de l'Esprit ; (puis la main gauche sur la main droite) – mon fond est le fond de Dieu ; (la droite sur la gauche) – et le fond de Dieu est mon fond.
Les mains touchent le sol – J'y puise tout mon amour, et tout mon agir. Droit, les bras en angle droit : - dans l'instant présent ; je pousse la main vers la gauche : - sans passé ; l'autre main vers la droite, - sans futur. Les mains ouvertes - sans attachement ; Les bras ouverts – dans l'équanimité ; les mains jointes, - et dans l'unité .
Elyan, dans son errance et alors qu'il ne s'y attendait pas, trouve un étroit passage dans le sol, dissimulé par la végétation. Il laisse là son cheval, et se laisse glisser dans le trou qui mène à une grotte, il s'agit d'une salle qui donne sur plusieurs couloirs, plus ou moins étroits, tous obscurs.
Après avoir fait un choix, dans le noir complet, il avance et s'éloigne de la surface d'où il n'entend plus aucun bruit. Il finit par apercevoir du jour, mais ce n'est que la lumière qui provient d'une ouverture très haut au-dessus de lui. Une rivière souterraine se présente pour continuer le chemin. Elyan entre dans l'eau est continue à la nage, mais le courant l’entraîne vers des eaux tumultueuses qui s’engouffrent avec fracas entre les pierres. Les rochers sont menaçants comme des hommes d'arme, et le grondement sourd du courant semble annoncer une créature terrifiante.
Finalement, un dernier saut le plonge dans un lac souterrain, il distingue un rebord, et réussit à se hisser au sec. Dans l'eau immobile du lac, il s'observe, assisté d'une mystérieuse clarté. Complètement épuisé, il s'endort.
Ces épreuves ont mis en lumière les différentes facettes de l’âme humaine et ont offert à Elyan un voyage intérieur.
Il s'agit d'avancer malgré le ''Voile de la Réalité'', en soulignant l’importance du corps et de la perception sensorielle comme moyen de connexion avec le monde et les autres âmes.
Le voyage intérieur est représenté par une descente introspective . La solitude est une épreuve d’autosuffisance et de résilience. ( carte : le Mat, le Fou, et l'inconnu, la liberté...)
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_8e40b5_carte-tarot-la-mort-xiii-avec-tre.jpeg)
A la croisée des chemins, nous comprenons que chaque chemin est une possibilité d’être et que l’intentionnalité est liée à l’existence même.
Dans l'obscurité totale, il s'agit d'affronter ses peurs et apprendre à trouver sa lumière intérieure ( La Mort - XIII).
Le silence absolu teste notre capacité à être en paix avec nos pensées, jusqu'à pouvoir entendre la voix intérieure ( L'Ermite IX).
Rencontrer des énigmes ( les cartes du Tarot en sont...) nous approche des mystères de la vie. Ils nous obligent à la réflexion, à faire appel à notre intuition et à de la perspicacité. ( la Roue de la Fortune, X)
Traverser des courants d'eau souterraine représente notre travail sur nos émotions. ( La Lune, XVIII) , et finalement le lac souterrain agit comme un miroir ; il nous confronte à notre image, et nous invite dans l'apaisement à nous accepter.
Les cartes du Tarot, sont des dons de la fée Séraphine sous forme d'images que le chevalier reçoit lors des épreuves, des méditations, ou de rêverie consciente, et qui le guident vers le Graal. Elles se gardent en soi.
A propos... La carte qui représenterait la fée, pourrait être La Papesse (II). Voici pourquoi :
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_eb848c_carte-du-tarot-la-papesse-ii-avec-des.jpeg)
La Papesse est une carte qui symbolise la sagesse, le savoir caché et l’intuition. Une philosophe comme Edith Stein, pourrait en être une incarnation.
Pour répondre à la Queste d'Elyan, elle propose un chemin, de réflexion et de méditation, afin d'élucider la structure de l’âme humaine en tant que forme du corps, vie intérieure de la personne, image substantielle de Dieu et vaisseau spirituel. Tout ceci, bien sûr est à approfondir... Edit Stein écrit : « L’être des humains [menschliche Sein] est un composé de corps, d’âme et d’esprit. (...) »
Le corps ( leib) est différencié du corps-enveloppe ( körper) inerte, matériel. Il est le lieu des impressions sensibles, le « fondement matériel qui porte la vie psychique ». Il est « formé et porté de l'intérieur ». Porte d’accès à l'expérience.
L’être humain – selon son essence – est esprit, (…) L'esprit est incorporé ( forme) dans une structure matérielle il aspire à fortifier l'âme.. » ( traduction approximative) L'esprit relie l'humain a son origine divine.
L’âme humaine en tant qu’esprit s’élève dans sa vie spirituelle au-delà d’elle-même. Mais l’esprit humain est conditionné à la fois d’en haut et d’en bas. L'âme fait la médiation entre le corps et l'esprit.
La subjectivité et la conscience sont des éléments constitutifs de l'identité humaine.
Edith Stein, la Légende du Miroir de l'âme -1-
Toujours dans cette boîte, et en rapport avec ce que je viens de rapporter, j'ai aussi trouvé ce récit, qu'Elaine, je pense, a imaginé, sans-doute mêlé de discussions qu'elle eut avec Lancelot : une légende, puis une histoire autour de la phénoménologie, et plus précisément en rapport avec Edith Stein.
C'est l'histoire d'Elyan, qui souhaite devenir chevalier de la Table Ronde, à la cour du Roi Arthur, afin de participer à la Quête du Graal.
Sa première difficulté est de trouver, de son pays, le passage pour entrer dans le royaume de Logres, et surtout de pouvoir être présenté à la cour du Roi. Généralement, le jeune écuyer est parrainé ; le plus merveilleux est de l'être par une fée, comme Lancelot par la fée Viviane.
Comment contacter une fée ? Souvent, c'est la nuit, par l'intermédiaire du rêve que la Dame peut se présenter elle-même, si notre attente est sincère et précise.
Elyan synthétise sa demande par le désir de comprendre les mystères de l’âme au travers des enseignements des grands philosophes. Rien de moins !
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_3a0980_la-fee-seraphine-au-trefle-2.jpeg)
Elyan a la chance d'avoir été entendu par la fée Séraphine.
Si vous ne connaissez pas la fée Séraphine, je peux vous dire que cette fée est un être de pureté et de lumière, son nom évoquant les séraphins, créatures célestes de la tradition chrétienne. Elle représente l’intuition et la connaissance qui transcendent la simple bravoure physique. Là où Elyan pourrait être le bras armé, Séraphine est l’esprit éclairé. Elle incarne l’harmonie entre la force et la douceur, la rigueur et la compassion.
Séraphine enseigne que la véritable quête n’est pas seulement celle du Saint Calice du dernier repas du Christ, mais aussi celle de la croissance intérieure et de la conversion spirituelle. Elle sera son guide dans les moments de doute, sa lumière dans l’obscurité, et son inspiration pour atteindre l'accomplissement non seulement en tant que chevalier, mais surtout en tant qu’être humain.
Comme toutes les fées, elle est la gardienne de secrets anciens et la porteuse de la vérité éternelle, un symbole de la quête incessante de la sagesse et de la vérité.
Vous avez noté que la fée Séraphine est accompagné d'un trèfle, c'est une fée en lien avec l'eau, comme la Dame du lac, Viviane. Remarquez, comme je l'ai déjà montré, que le trèfle concerne la lignée issue de Fléchigné, où il est inscrit dans la pierre....
A présent admis comme écuyer, Elyan reçoit une formation qui lui permet d'être adoubé chevalier parrainé par la dame au trèfle.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_afa954_blason-d-elyan-le-chevalier-au-cygne.jpeg)
Le titre de “Chevalier au Cygne Noir”, lui a été donné pour les qualités qui lui ont été reconnues comme celle d'embrasser les événements inattendus et les transformer en opportunités de croissance.
Sachez que le ''cygne noir '' est rattaché à la croyance ancienne que tous les cygnes étaient blancs, le cygne noir était donc considéré comme impossible et symbolise un événement qui défie les attentes et les croyances établies, nous forçant à reconsidérer ce que nous tenions pour acquis, et à s’ouvrir à de nouvelles possibilités dans notre quête... ( A noter, que les cygnes noirs existent et ont été découverts au XVIIIe siècle en Australie.)
Elyan peut à présent se lancer, comme chacun des chevaliers de la table Ronde. Chaque chevalier part seul, sa quête est personnelle. Les épreuves qui attendent Elyan sont figurées par des cartes du Tarot. Elles sont en lien avec son désir d'accéder à la compréhension profonde de la réalité et de sa propre existence.
A l'issue de la fête de Pentecôte, Arthur et Guenièvre, donnent leur bénédiction à ceux des chevaliers qui rejoignent la Quête. Elyan, quitte le château et s'enfonce dans la forêt. Il chevauche attentif à tout appel d'une aventure. Mais, lentement, un brouillard inexplicable dans un tel lieu emplit l'espace au point de ne plus rien distinguer à un mètre de soi...
Craignant d'avancer plus avant, Séraphine se présente à lui et lui inspire que la vérité et l’essence des choses sont cachées par un voile d’illusions.
Son défi, son Graal, serait de trouver un miroir magique appelé ''le Miroir de l’Âme''. Ce miroir, dit-on, est capable de révéler la nature véritable de toute chose qui s'y refléterait .
Elyan se rend dans la cité la plus proche afin d'y trouver l'artisan capable de l'aider à trouver d'où pourrait provenir un tel miroir. Dans la dernière échoppe, entouré d'objets les plus précieux qu'il soit, un vieillard lui indique que ce miroir magique est gardé dans les profondeurs de la terre, par les '' Gardiens de la Conscience ''. - Et, où cela se trouve t-il ? demande Elyan.
- Là où la terre rencontre l'Esprit et où le silence révèle les secrets cachés de ton âme.
à suivre...
Edith Stein et la Pierre de Conscience
Alors qu'Edith Stein, résidait chez son amie Hedwig, à Bergzabern, elle trouva dans la bibliothèque l’autobiographie de Thérèse d’Avila. Elle la lut toute la nuit. « Quand je refermai le livre, je me dis : ceci est la vérité ». Le ler janvier 1922, Édith Stein se faisait baptiser, et déjà envisageait le Carmel. Le Père Erich Przywara, l'en dissuada. Edith Stein enseigna, de 1923 à1931, chez les dominicaines de Sainte Magdalena à Spire, aux futures enseignantes, la littérature et l'histoire.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_7d3f16_dith-stein-avec-ses-eleves.jpg)
Soutenue par Przywara, elle donnait de nombreuses conférences à travers l'Allemagne. Elle traduisit en langue allemande les Lettres de Newman, puis le De Veritate de saint Thomas d'Aquin. Le prêtre l'incitait à écrire ses œuvres philosophiques. Ainsi, cet ouvrage sur les principaux concepts de Thomas d'Aquin : '' Puissance et acte ''. Plus tard, au monastère des Carmélites à Cologne, elle le complétait pour son œuvre majeure, sous le titre '' L’être fini et l’Être éternel '', qui ne put être imprimée de son vivant à cause des lois antisémites.
Elle devint maître de conférences à l'Institut scientifique de pédagogie de Münster, mais pour peu de temps. En tant que “ non aryenne ”, elle fut exclue de l'enseignement par les nazis. Elle donna son dernier cours le 25 février 1933.
Une partie de son travail fut sauvegardé par les dominicaines du monastère Sainte-Madeleine. Malheureusement, selon les directives du Troisième Reich, leurs écoles furent fermées en 1937/38 ; et les sœurs durent quitter le monastère.
Elaine imagina qu'afin de sauver les enseignements et les explorations philosophiques d'Edith Stein, un réseau clandestin ( de Spire et Heidelberg à Munich) rejoignit sous l'initiative du père Przywara, d'autres œuvres menacées par la censure et la destruction.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_bd3b5e_speyer-dom-krypta-la-crypte-romane-du.jpg)
Le nom de ce réseau était '' Gewissensstein'' : la pierre de conscience, dans la mesure où il s'agit d'une gemme qui évoque la clarté, la pureté et la lumière intérieure.
Les manuscrit de Stein étaient devenu le symbole de la lutte contre l'obscurité. Au moment de leur départ, les dominicaines remirent au réseau les documents qu'elles détenaient, qui les cachèrent avec d'autres dans la crypte secrète sous l’église de Saint-Spire.
Lorsque la guerre éclate, “La Pierre ...'' continue son travail dans l’ombre, diffusant des copies du manuscrit de Stein et d’autres textes essentiels, jusqu'en France, éveillant les consciences et maintenant l’espoir d’un monde où la liberté de pensée prévaudra.
Et c’est ainsi qu'Elaine, écrit-elle, découvrit le manuscrit caché, intact, prêt à éclairer une nouvelle génération sur la nature de l’âme, tout comme Edith Stein l’avait espéré en cette lointaine conférence de Juvisy.
Dans ce récit, Elaine imagine quelques œuvres que “La Pierre ...” auraient pu protéger : Les écrits de Walter Benjamin, la poésie de Paul Celan, des pièces de Bertolt Brecht, les journaux de Dietrich Bonhoeffer ; tous des écrits honnis par les nazis...
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_fec4db_graal-lapsit-exillis-pierre-opale.jpg)
Toujours, selon les notes d'Elaine, le réseau '' La Pierre de conscience'' est entouré de légendes que j'ai déjà évoquées ; et déjà dans ce contexte de guerre et de barbarie, elle évoque la pierre de David face à Goliath , puis l'Orphanus, cette opale de feu qui aurait orné la couronne du Saint-Empire romain germanique et qui a disparu au Moyen-âge. Enfin, et surtout, la Pierre de conscience, qui serait, selon Wolfram von Eschenbach, la '' lapsit exillis '' associée à la chute de Lucifer. Elle serait le matériau du Graal...
Cette Pierre, portée par la figure de Lucifer ( qui signifie ''porteur de Lumière ''), nous interroge sur la quête de connaissance, et sur le libre arbitre avec les excès de l'abus de pouvoir ou de la toute puissance, ( parallèle à faire avec la figure de Prométhée). Lucifer exprime la dualité morale, entre lumière et ténèbres.
Dans le contexte de la guerre mondiale, puis de la ''guerre froide'' avec la menace nucléaire, nous espérons que nos dirigeants parviendront à maîtriser la Pierre sans se laisser corrompre, et que l'Humain atteindra à une compréhension plus élevée de la conscience, transcendant les limites entre lumière et ténèbres.
Il en est de même sur le plan individuel et spirituel, cette pierre qui représente la dualité de la conscience, capable du plus grand bien comme du plus grand mal ; pourrait - comme le propose Elaine – être représenté par un cristal céleste doté de la capacité de réfléchir l’état intérieur de l’âme et de révéler les vérités cachées. Elle raconte que cette pierre serait la matérialité de la part compatissante de tout ange ( même Lucifer) et qu’elle possède le pouvoir d’éclairer l’esprit, d’harmoniser les émotions et de guider les individus vers une compréhension plus profonde d’eux-mêmes et du monde qui les entoure.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_a7b238_l-opale-de-feu-6.jpg)
Je rappelle encore que - selon une légende médiévale, arthurienne - cette pierre ( une ''opale de feu '' dit-on), serait tombée du front de Lucifer, et qu'elle servit de matériau à la coupe du dernier repas de Jésus ( la Cène), puis – dans les mains de Nicodème – la coupe qui reçut le sang du Christ, sur la croix.
L’opale de feu, avec ses reflets changeants, évoque la dualité entre lumière et obscurité, entre le divin et le déchu.
La quête de la “Pierre de Conscience” serait une métaphore de la quête personnelle de la sagesse et de l’illumination, un voyage qui demande introspection et croissance spirituelle. Ceux qui la recherchent doivent faire preuve de pureté d’intention et de dévouement à la vérité, reflétant ainsi les épreuves de vertu et de caractère nécessaires pour atteindre la sagesse ultime.
Autre représentation, la carte du Tarot - Le Diable (XV) - symbolisant les défis et les tentations que nous devons surmonter. Elle rappelle que la connaissance et le pouvoir peuvent être utilisés pour le bien ou pour le mal, selon la volonté de celui qui les détient.
Edith Stein, la Rose Blanche
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_8faf0a_soeur-therese-benedicte-de-la-croi.jpg)
Après l’adoption des lois de Nuremberg en 1935 et l’intensification de la persécution des Juifs en Allemagne, Edith Stein a perdu son poste d’enseignante. Elle est entrée au Carmel de Cologne et a pris le nom de Sœur Teresa Benedicta de la Croix.
Edmund Husserl fut radié de l'Université en 1936. Il refusa de s’exiler aux États-Unis, ayant choisi de rester en Allemagne, il décéda en 1938.
En 1942, Edith a été arrêtée par la Gestapo et déportée au camp de Westerbork, aux Pays-Bas, d’où elle a été ensuite transférée à Auschwitz-Birkenau, où elle a été exécutée dans une chambre à gaz.
Un mot sur Hedwig Conrad-Martius et son mari Theodor Conrad, chez qui se réunissait le cercle de Bergzabern, dont faisaient partie Edith Stein et Alexandre Koyré. Les deux femmes se connaissaient depuis longtemps, et c’est d’ailleurs, en partie, grâce à leurs échanges que Edith Stein va abandonner le judaïsme pour le catholicisme en 1921, Hedwig quoique protestante, sera la marraine d'Edith.
En 1937, les Conrad vendaient leur maison de Bergzabern et déménageaient à Munich. Nous ne savons presque rien, sur eux, pendant la sombre période qui a suivi.
J'ai écrit comment Anne-Laure de Sallembier assurait pendant la guerre des traductions d'articles scientifiques pour l'équipe de Gentner. Les documents étaient transmis par un homme nommé Kurt Müller. Alors qu'il se présentait, Lancelot découvrant l'homme, avec stupeur reconnaissait celui qu'il avait secouru au château d'Uriage. Il s'était nommé '' Lithargoël '', n'avait laissé de sa présence que deux cartes du tarot ( le Fou et l'Empereur) ; et semblait alors être à la recherche d'une pierre ; pourquoi ? « Nur die Rose kann... ( Seule la rose peut...) avait-il ajouté. Le matin, il était disparu. ( voir : L'Ecole d'Uriage -3- Lithargoël - Les légendes du Graal (over-blog.net) )
![]() L’équipe de la Rose blanche. De gauche à droite Hans et Sophie Scholl et leur ami Christoph Probst. Juillet 1942 |
Kurt M. établissait le contact entre diverses universités dans lesquelles s'organisait la résistance au nazisme. En particulier, à Munich, un mouvement de résistance appelé ''Die Weiße Rose'', la Rose Blanche.
La presse allemande avait fait état du “dangereux état d’esprit” de la jeunesse estudiantine . Puis Lancelot et sa mère avaient appris « le procès de trois étudiants. Christoph Probst, Hans Scholl et Sophie Scholl, le 22 février 1943, condamnés à mort et exécutés à Munich pour la diffusion de tracts anti’hitlériens. Deux ouvriers de Freiburg. coupables de ne pas les avoir dénoncés. et une femme de Stuttgart qui leur avait fourni des fonds, ont été condamnés à 10 ans de prison. Ces étudiants étaient les fondateurs de ''la Rose Blanche ».
Thomas Mann avait salué à la BBC ces « courageux et magnifiques jeunes gens ». « Vous ne serez pas morts en vain, vous ne serez pas oubliés ».
Avec Kurt M. ils mirent au point le projet de faire disperser par l'aviation anglaise, sur le territoire allemand, des exemplaires du 6ème et dernier tract de la Rose Blanche ; projet réalisé durant l'été 1943.
/image%2F0551881%2F20240716%2Fob_8adb32_r-p-erich-przywara-1889-1972.jpg)
A Munich, une résistance très prudente s'organisait entre Erich Przywara ( 1889-1972), un jésuite très proche d'Edith Stein, et dont le confrère Alfred Delp fut exécuté pour trahison, tout comme l’élève de son ami Karl Barth, Dietrich Bonhoeffer.
Przywara, dès 1933, faisait des conférences à Berlin, à Munich, pour démontrer que le christianisme et les nazisme n'étaient pas conciliables sur des notions en vogue, comme les idées que le peuple allemand pouvaient se faire du Reich, ou de la ''Volkskirche '' ( une Eglise populaire) ou de la notion même de ''peuple'', ou encore de l'héroïsme... Finalement, dès 1936, le jésuite n'eut plus les moyens d'expression, et fut contraint au silence.
Przywara développait la notion de '' l’analogie de l’être '', qui cherche à expliquer comment les créatures peuvent être comparées à Dieu sans compromettre la transcendance divine. En effet, l'humain partage avec Dieu une certaine ressemblance, mais toujours de manière analogique, c’est-à-dire limitée et imparfaite. Aucune créature ne peut totalement saisir ou se représenter l'être infini de Dieu.
Cette idée de celui qu'elle considérait comme son mentor, a permis à Edith Stein, par sa démarche phénoménologique, de transformer l’analogie de l’être en une “analogie de la personne”. Pour Stein, l’analogie ne se situe pas seulement entre Dieu et l’être en général, mais spécifiquement entre deux personnes : Dieu et l’homme. Ainsi, elle envisage l’analogie comme une communication possible entre l’immanence et la transcendance, où « Dieu et l’homme sont analogués en tant que personnes ». Il s'agit en fait, d'une approche personnaliste de l’analogie...