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Les légendes du Graal

Nécessité de dépasser la mécanique classique

27 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #physique, #quantique, #Philosophie

Je tenais donc à parler de J.C. Maxwell, puis de Boltzmann, parce qu'avec eux, nous pouvons entrer dans la physique de cette fin du XXè siècle.

Dans cet univers - ''prévisible'' si l'on connaissait toutes les conditions initiales - les travaux de Maxwell et Boltzmann ont introduit des éléments de probabilité et d'incertitude...

A la suite de ces travaux, Henri Poincaré, mathématicien et philosophe, ( que Lancelot a bien connu …! ), influencé par les travaux de Maxwell et Boltzmann, s'interrogeait sur le hasard, le déterminisme et la nature des lois physiques. Poincaré a développé une philosophie de la science appelée "conventionalisme", qui soutient que les lois scientifiques ne sont pas des vérités absolues, mais des conventions utiles.

Pourtant, Ludwig Boltzmann avait une foi immense dans la mécanique classique - elle fut la première théorie physique qui s’établit comme une discipline mathématisée et confirmée par l’expérience – et il cherchait à sauver cette théorie et la vision du monde qu'elle sous-tendait . Ce point était si important qu'il constituait pour lui l'origine de son épistémologie

Mais.... L'émergence de nouvelles théories physiques telles que la thermodynamique, l'électromagnétisme et la mécanique statistique ne se laissaient pas facilement intégrer ou fonder sur la base de la mécanique classique.

 

De fait, la mécanique classique présente certaines difficultés :

Nous venons d'en parler : - Le problème de l'irréversibilité thermodynamique en contradiction avec la réversibilité des lois de la mécanique classique était un point central de débat La seconde loi de la thermodynamique stipule l'augmentation de l'entropie, un processus irréversible, tandis que les équations fondamentales de la mécanique classique sont invariantes par renversement du temps.

- Et encore : certains physiciens, même partisans d'une physique mécaniste, définissaient la force comme un concept vide : la notion de force n’a pas d’existence propre dans la réalité , elle n'est qu'une construction conceptuelle utilisée pour décrire les phénomènes physiques. D'ailleurs, dans la relativité générale, Einstein remplace l’idée de force gravitationnelle par la courbure de l’espace-temps.

 

Elaine, voulait conclure, en exprimant que cette problématique '' Déterminisme vs Indéterminisme '' est l'une parmi d'autres quand il s'agit de se questionner sur le réel, aussi bien en science qu'en philosophie.t aussi évoquer : '' Continuité vs Discontinuité '' ; '' Fini vs Infini '' ; '' Réalisme vs Idéalisme '' ; '' Substance vs Relation '' ; '' Localité vs Non-localité '' ; sur le temps '' Présentisme vs Éternalisme '' ; '' Information vs Matière ''…

C'est à dire : Le réel est-il déterminé, continu, fini, matériel ? Ou est-il imprévisible, discret, infini et informationnel ?

Elaine insiste, et nous interroge :

- Ne s'agit-il pas d'abandonner le déterminisme absolu pour accepter l'indéterminisme fondamental ?

- Ne faudrait-il pas remettre en question la notion d'objectivité absolue au profit d'une réalité relationnelle ? Je rappelle que la mécanique classique suppose que les systèmes ont des propriétés objectives, indépendantes de l'observateur.

- Et si le temps absolu n'existait pas ? Il faut admettre que le temps n'est pas universel et que l'espace peut être dynamique, ce qui modifie notre compréhension de la causalité.

- Faut-il remettre en cause le principe de localité de la mécanique classique, où toute interaction est locale et se propage de manière continue à travers l'espace, au plus à une vitesse finie. Cela signifierait l'intrication quantique, et accepter que l'univers pourrait être non local à une échelle fondamentale et que la séparation spatiale entre objets pourrait être une illusion à certains niveaux.

- L'information ne serait-elle pas potentiellement plus fondamentale que la matière ? Il s'agirait d'adopter une perspective où la réalité physique pourrait être un processus computationnel où l'information précède la matière.

 

Lancelot est perplexe: En philosophie on discute la tendance du matérialisme à rester dans le discontinu, dans lequel on rangerait le déterminisme. Alors qu'en physique la mécanique classique et son déterminisme est dans le continu, et le quantique dans le discontinu ? Contradiction ?

 

Yvain pour conclure selon son idée, a l'intuition que la physique contemporaine, avec la mécanique quantique et la relativité, nous pousse vers une compréhension d'un réel potentiellement imprévisible (à l'échelle quantique), discret (à certaines échelles), possiblement fini (ou avec des limites à notre observation) et où l'information pourrait jouer un rôle fondamental, voire être plus fondamentale que la matière elle-même. Ce changement de paradigme est crucial pour dépasser les limites de la mécanique classique dans notre quête de compréhension du Réel.

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JC. Maxwell et l'âme

22 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #âme

James et Katherine Maxwell, 1869.

Je reviens en 1850, l'étudiant Maxwell part étudier à l'université de Cambridge. Là, il soumet ses croyances chrétiennes à une analyse approfondie. Il témoigne que par cette expérience de conversion personnelle, sa foi en a été renforcée. De nombreuses lettres à son épouse Katherine Dewar retracent leurs discussions à propos de passages de la Bible qu'ils lisaient ensemble.

En 1879, la santé de Maxwell se détériore et il meurt à l’âge de 48 ans.

Il avait fait inscrire sur les portes du laboratoire, un verset du Psaume 111:2: "Grandes sont les œuvres du Seigneur; elles sont méditées par tous ceux qui les aiment".

Il estimait que, parce que l’univers avait été créé par Dieu et que les êtres humains avaient été créés à l’image de Dieu, il était parfaitement raisonnable que nous puissions – et devions – essayer de comprendre l’univers.

 

Au contraire des arguments athées, tels ceux de John Tyndall (1820-1893) ( physicien et chimiste irlandais) lui adressait, comme '' la validité des deux principes de la thermodynamique apporte la preuve irréfutable que Dieu n'a rien à faire dans notre monde''. Ou, que l'univers fonctionne de manière autonome, sans nécessiter d'intervention divine, et que les lois naturelles suffisent pour expliquer les phénomènes observables. Ils n'épuisent pas la question métaphysique....

Maxwell, chrétien, pensait que la science pouvait nous aider à comprendre comment l'univers fonctionne, mais qu'elle ne pouvait pas nécessairement expliquer pourquoi il existe ou quel est son sens.

Maxwell reconnaissait que si nous connaissions l'information contenue ( matière, énergie, champ ...etc) en tout point de l'espace à un instant donné ''t'', nous pourrions connaître tous les événements de la nature, à ''t+1''... Et la réflexion qui en découle ne questionne que la réalité naturelle, et non la question métaphysique du surnaturel; cela interroge l'immanent et non le transcendant.

 

Cette citation de Maxwell, qui concernait l'âme et son implication dans un phénomène physique, m'interroge.... Il écrit: « l’âme n'est pas la force motrice directe agissant sur le corps. Si tel était le cas, son action durerait jusqu'à ce qu'elle ait accompli une certaine quantité de travail, comme le ressort d'une montre finit par s'arrêter. L'âme n'est pas le seul moteur. C'est la nourriture qui est le moteur, et elle disparaît après son utilisation, contrairement à l'âme. Certes, l'âme et le corps interagissent, mais il n'y a pas transfert d'énergie de l'un à l'autre, comme l'on appuie sur la gâchette d'un fusil, c'est la poudre qui est responsable de l'éjection de la balle.... »

Maxwell affirmait que :

- L’âme n’est pas une force physique et ne fournit pas d’énergie.

- Elle peut déclencher des actions, mais c’est le corps qui fournit l’énergie (via la nourriture et les processus biologiques).

- Il n’y a pas de transfert d’énergie entre l’âme et le corps.

Il souhaitait ainsi rester dans le cadre d'une vision scientifique, mécaniste et prudente...

Dans la suite de cette proposition, aujourd'hui, on pourrait proposer : - la conscience comme une entité immatérielle qui agirait sur le cerveau via une interface inconnue. Ou aussi : - la conscience pourrait émerger de phénomènes quantique au niveau des microtubules dans les neurones ?

On pourrait encore avancer que - la conscience pourrait être une propriété fondamentale de l’univers. Elle ne serait pas générée par le cerveau, mais que le cerveau agirait comme un récepteur ou modulateur d’un champ de conscience universel. Nous en reparlerons...

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Boltzmann - Ostwald – le démon de Maxwell

17 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #démon de Maxwell, #Boltzmann

Elaine interroge à présent, Yvain, sur le principal détracteur de Boltzmann, Wilhelm Ostwald (1853-1932).

Wilhelm Ostwald est un chimiste allemand renommé, il eut très tôt, contre l'avis de son père, la passion pour la chimie. Il est devenu l'un des chimistes les plus influents du XIXe siècle, et il a reçu le prix Nobel de chimie en 1909. Ses recherches portaient sur les vitesses des réactions chimiques et les effets des catalyseurs sur ces réactions.

Il était également très respecté pour ses travaux en philosophie.

« Notre siècle mourant fait au siècle naissant le legs scientifique le plus fécond en espérances : il lui lègue la théorie énergétique ». Ce sont ses propres mots, en 1895, lors d'un congrès. L’énergétique interpelle les savants français, la même année par un article scientifique titré: « La déroute de l’atomisme contemporain »

Il considérait l’atomisme comme un produit de la mécanique classique qui suppose une nature réversible alors que les phénomènes qu’on observe présentent de l’irréversibilité.

Il affirmait que l’énergie est un concept nécessaire et suffisant pour embrasser l’ensemble de la physique, et que « l’usage du mot matière a cessé de convenir au langage scientifique ».

Ostwald voyait la science remplacer légitimement la religion, et offrir des réponses à des questions philosophiques et éthiques. Il imaginait une science unifiée, naturelle, autour de l'énergie.

James Clerk Maxwell

 

Yvain tient à remonter un peu dans le temps, et nous présenter James Clerk Maxwell ( 1831-1879)

Ludwig Boltzmann s'était appuyé sur les travaux de Maxwell, un physicien et mathématicien écossais, afin de tenter d'expliquer les comportement d'un gaz. Il s'agissait de modéliser, imaginer les mouvements, les échanges d'énergie... L'hypothèse moléculaire avait été avancée, et la difficulté était d'étudier un grand nombre de molécules.

Voir aussi: L'Unité des forces du Monde - Les légendes du Graal

 

Maxwell est décédé en 1879, alors que Boltzmann était encore en pleine carrière. Il avait exprimé son admiration pour le travail de Boltzmann plus théorique et mathématique. Leurs travaux sont liés; en effet:

Maxwell a introduit la distribution des vitesses des molécules dans un gaz, posant ainsi les bases de la théorie cinétique des gaz. Elle se concentre sur le mouvement des molécules individuelles et relie les propriétés microscopiques (comme l'énergie cinétique moyenne) aux propriétés macroscopiques (comme la température et la pression). Il utilise l'approche statistique comme la "loi des erreurs" qui décrit comment les erreurs ou les variations aléatoires se distribuent autour d'une valeur moyenne.

Boltzmann a étendu cette idée en introduisant des concepts de probabilité, pour mieux comprendre la répartition des énergies des particules: et des concepts d'entropie et de désordre, reliant les comportements microscopiques des molécules aux propriétés thermodynamiques macroscopiques.

Boltzmann a formulé une interprétation statistique de l'entropie. Il a défini l'entropie (S) comme une mesure du désordre ou de la multiplicité des micro-états possibles pour un système donné. Il a introduit la fameuse équation S=k*log(p), où k est la constante de Boltzmann et p est le nombre de micro-états accessibles.

James Clerk Maxwell, inspiré par Faraday, a unifié l’électricité et le magnétisme en une seule théorie, résumée par quatre équations fondamentales. Il a démontré que la lumière est une onde électromagnétique et a réalisé la première photographie en couleur en 1861.

Les recherches de Maxwell en thermodynamique complètent son travail en électromagnétisme en introduisant une approche statistique et énergétique des phénomènes physiques. Son apport à la physique statistique et son démon de Maxwell ont ouvert des débats encore d’actualité sur la nature de l’entropie et de l’information.

 

Les lois de la thermodynamique sont perçues avec des aspects déterministes: en effet, chaque changement d'énergie doit respecter : - une loi de conservation, - la tendance générale d'augmentation de l'entropie, et - la règle du zéro absolu qui s'impose....

- N'oublions pas, qu'au temps de Maxwell, le déterminisme thermodynamique n'avait pas pu encore se confronter aux principes de la mécanique quantique, qui introduit des éléments de probabilité et d'incertitude à l'échelle microscopique.

J.C. Maxwell a défié l'idée de déterminisme, notamment en ce qui concerne la deuxième loi de la thermodynamique, avec une célèbre expérience de pensée ( en 1867) appelée le démon de Maxwell. ( Le démon est une créature hypothétique capable de trier les molécules de gaz pour créer une différence de température sans dépenser d'énergie, semblant ainsi violer cette loi.)

Ce paradoxe remettait en question l’un des piliers du travail de Boltzmann qui affirme que l’entropie d’un système isolé ne peut qu’augmenter. Ce paradoxe, nous interroge, encore aujourd'hui, sur le rôle de la connaissance et de la conscience dans les lois physiques.

Bien-sûr, Léon Brillouin (en 1949), que Lancelot connaît, a montré que le démon devait acquérir de l'information pour fonctionner, et que ce processus augmentait l'entropie du système, préservant ainsi la deuxième loi de la thermodynamique.

Maxwell précise: « le principal objectif de ce démon est de montrer que le second principe de la thermodynamique ne repose que sur une certitude statistique. » En d'autres termes, Maxwell exprime notre incertitude à propos des phénomènes microscopiques.

Aujourd'hui, Maxwell en faisant surgir son démon de sa boîte à molécules, a rejoint l'exploration des instabilités, les singularités, ( chaos...) 

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Controverses scientifiques avec Ludwig Boltzmann (1844–1906)

12 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #atomisme, #1906

Yvain propose de revenir vers Ludwig Boltzmann, qui à l'époque était au cœur d'une controverse intéressante pour les sujets qui nous occupent.

Sachez d'abord ceci : Cet été 1906, Boltzmann part en vacances avec sa femme Henriette et sa fille Elsa à Duino, une station balnéaire sur l’Adriatique, près de Trieste (aujourd’hui en Italie, alors partie de l’Empire austro-hongrois). Ce séjour est censé l’aider à se reposer avant de reprendre son poste à l’Université de Vienne.

Schloss Duino bei Triest

Il a des problèmes de santé (fatigue, troubles oculaires) qui lui rendent la vie difficile. Il souffre de dépression chronique, il est perfectionniste...

Ses idées sont toujours contestées... On peut même dire qu'il est attaqué de toutes parts : - Les positivistes (Mach) lui reprochent son réalisme atomique. - Les énergétistes (Ostwald) veulent se débarrasser de l’atomisme. - Les modernistes (Planck, puis Einstein) évoluent vers une nouvelle physique, qui semblait dépasser son cadre classique.

 

Le matin du 5 septembre, Henriette et Elsa partent à la plage, laissant Boltzmann seul dans leur chambre d’hôtel. À leur retour, elles le retrouvent pendu, probablement à une poutre de la pièce.

Henriette et Ludwig Boltzmann

 

Ernst Mach rejetait totalement la notion d’atome. Il pensait que la science devait se limiter aux phénomènes observables, et il considérait les atomes comme une simple fiction mathématique inutile. Il provoquait Boltzmann en le priant de montrer un atome ; « parler d’atomes, c’est comme parler d’anges. » !

Wilhelm Ostwald, grand chimiste et partisan de l’énergétisme, estimait que l’atomisme était une idée ancienne et morte.

Boltzmann, était bien en difficulté... En effet, bien qu’innovant avec sa mécanique statistique, il restait attaché à la mécanique classique de Newton, ce qui le rendait aussi vulnérable aux critiques de ceux qui poussaient la physique vers de nouveaux paradigmes.

A ce moment là, Max Planck, le futur père de la mécanique quantique - seulement il pensait alors que les quanta n'étaient qu'une astuce mathématique - considérait initialement les probabilités de Boltzmann comme suspectes. Lorsqu’il introduisit la constante de Planck en 1900, il pensait encore dans un cadre déterministe et ne croyait pas aux fluctuations statistiques de Boltzmann.

Mais voilà ! En 1908, Jean Perrin démontra expérimentalement l’existence des atomes. Ostwald fit amende honorable : « Je dois admettre que j'ai eu tort. Les atomes existent bel et bien. »

Einstein, en 1905, avait publié un article sur le mouvement brownien qui confirmait l’interprétation statistique de Boltzmann.

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De la Science du fin de siècle, à aujourd'hui

7 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Boltzmann, #quantique

Je reviens sur cette période de la '' Vienne fin de siècle '' avec la suggestion d'Yvain de ne pas oublier dans ce phénomène viennois que constituent Hofmannsthal, Loos, Musil, Zweig, Kraus, Freud, Mahler, Schnitzler; ne pas oublier sa facette scientifique...

-Tu veux parler de Wittgenstein ?

- Oui, c'est vrai... répond Yvain; mais je pensais à Ludwig Boltzmann (1844–1906), bien plus vieux que Wittgenstein (1889-1951), Freud ou que Mahler. Boltzmann, après avoir été promu docteur en philosophie en 1866, entre à l'institut de physique de l'Université de Vienne. Boltzmann a aussi étudié le piano avec Bruckner.

En 1890, Boltzmann occupe la chaire de physique théorique à l'Université de Munich. Il développe des théories qui expliquent comment les propriétés macroscopiques des systèmes, comme la température et la pression, peuvent être dérivées des comportements microscopiques des particules. Il jette les bases de la physique statistique moderne.... Nous en avons parlé ici: L'Entropie - Les légendes du Graal et ici: L'Unité des forces du Monde - Les légendes du Graal

Sa formule: S=k*LogW, est au moins aussi importante que les célèbres formules d'Einstein ( E=mc2) ou de Planck ( E=hV)

Cependant, en 1894, - et en particulier du fait de ses relations tendues avec certains de ses collègues en Allemagne, notamment Ernst Mach et Wilhelm Ostwald, qui étaient sceptiques quant à ses théories atomistiques - Boltzmann s'en est retourné en Autriche pour succéder à son mentor, Joseph Stefan en tant que professeur de physique théorique à l'Université de Vienne.

En cette fin de siècle, la mode est à l'Energétique ( Rankine, Mach, Ostwald, Duhem)

 

Le chimiste allemand Wilhelm Ostwald à partir des années 1890, défend '' l'énergétisme '': une théorie physique et philosophique qui propose que toute réalité est énergie. Les processus physiques et mentaux sont interprétés comme des échanges d'énergie.

L'énergétisme cherchait à remplacer la matière comme composant fondamental du monde par l'énergie. Finalement, lors du premier Congrès Solvay en 1911, Jean Perrin a présenté des expériences démontrant l'existence des molécules et des atomes. Le modèle atomique pouvait expliquer de manière cohérente et précise divers phénomènes observés en chimie et en physique. Cette approche expérimentale rigoureuse a convaincu Ostwald.

 

Lancelot, enchanté par cette discussion, se demande si … Avec Ludwig Boltzmann, James Clerk Maxwell et Albert Einstein, l'atomisme n'a pas progressivement gagné en devenant une pierre angulaire de la physique moderne?

Et c'est dommage! Yvain, regrette qu'aujourd'hui les scientifiques ne soient plus devenus que des super-techniciens, qui se contentent de relever des résultats statistiques. Il aspire, nous dit-il, à n'être qu'un chercheur, c'est à dire avant tout à trouver les bonnes questions.

Son intuition serait que l'atomisme n'explique pas tout. L'atomisme pourrait être comparé à la physique newtonienne, limitée à l'échelle atomique et subatomique, limitée selon les référentiels... Il ne traite pas les systèmes non linéaires et chaotiques, qui sont courants dans la nature, il est insuffisant pour étudier de nombreux phénomènes cosmologiques...

- Dans quels sens pourrait donc aller la physique du futur?

- Sera t-elle encore matérialiste? S'interroge Elaine...

- La matière n'est-elle pas le composant de l'Univers?

- Disons oui. Mais, qu'est-ce qui compose la matière ?

Certains scientifiques proposent que l'information, plutôt que la matière, pourrait être la composante fondamentale de l'univers. Cette perspective suggère que la réalité physique pourrait être une manifestation de l'information, remettant en question la primauté de la matière...

Lancelot se souvient d'avoir travaillé cette notion, en lisant Léon Brillouin qui établissait une relation logique entre le H de Shannon et le S de Boltzmann (S = – K log p) ... Selon ce point de vue, il est possible d'inscrire l'information telle que définie par Shannon dans la physique. ( 1950-51 - La Cybernétique 2 - Les légendes du Graal )

 

Aujourd'hui, l'atomisme doit se mesurer à plusieurs autres théories et concepts modernes qui remettent en question ou complètent notre compréhension de la matière. Je pense à:

La théorie des cordes : Cette théorie propose que les particules fondamentales ne sont pas des points, mais des objets unidimensionnels appelés cordes. Les vibrations de ces cordes déterminent les propriétés des particules. La théorie des cordes cherche à unifier la gravité avec les autres forces fondamentales de la nature.

Théorie quantique des champs : Cette théorie combine la mécanique quantique et la relativité restreinte pour décrire les interactions entre les particules subatomiques. Par exemple, un photon est une excitation du champ électromagnétique. Lorsque ce champ est excité à un certain point, il crée une onde qui se propage et que nous percevons comme une particule de lumière. Toutes les particules élémentaires (électrons, quarks, photons, etc.) seraient des manifestations de champs quantiques sous-jacents. ''Sous-jacents'', parce que '' sans l'eau, les vagues n'existeraient pas. '' ( analogie).

Théorie des boucles quantiques de gravité : Cette théorie cherche à unifier la mécanique quantique et la relativité générale en proposant que l'espace-temps lui-même est quantifié. Elle suggère que l'espace-temps est composé de boucles discrètes, remettant en question cette fameuse notion de '' continuité ''. Carlo Rovelli et Lee Smolin introduisent le concept de réseau de spin pour décrire la structure discrète de l'espace-temps

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Thomas Mann, Stefan Zweig et Robert Musil

2 Juin 2025 , Rédigé par Régis Vétillard

Revenons à la comparaison de nos trois auteurs préférés: Thomas Mann, Stefan Zweig et Robert Musil.

Thomas Mann

Thomas Mann était sans-doute le plus engagé politiquement des trois.

Pendant la Première Guerre mondiale, Thomas Mann – en opposition au pacifisme de son frère Heinrich - a soutenu l'effort de guerre allemand, il a même justifié la guerre et critiqué la démocratie.. Il a progressivement changé de position et est devenu un défenseur de la République de Weimar. Thomas Mann a fortement dénoncé le nazisme et a encouragé la résistance par des discours, des essais et des émissions de radio, en particulier en exil aux États-Unis.

Robert Musil était un défenseur des réformes libérales de la République de Weimar, tout en restant sceptique quant à leur capacité à résoudre les problèmes sociaux et politiques de l'époque.

Comme artiste il dénonce l'emprise des idéologies.

Ses écrits remettent en question les concepts de race, d’identité et de nation, ils célèbrent la nature riche et irréductible du travail créatif individuel en tant que rempart d’une société libre, éthique et pluraliste. A l'encontre de beaucoup d'intellectuels, il ne partage pas « l’optimisme culturel » de l’expérience soviétique.

Musil se réfugie en Suisse, avec sa femme juive, Martha, pour échapper à la persécution nazie.

Stefan Zweig

 

Stefan Zweig se sent ''citoyen du monde'', de plus il a les moyens matériels pour voyager beaucoup, et pour se consacrer aux seules choses de l’esprit, et de l'écriture. Il put ressentir ce temps d'un monde impérial comme « l’âge d’or de la sécurité ».

De cette position privilégiée, il développe un esprit rebelle à toute passion partisane, foncièrement libre, habité par les idéaux de paix, d’humanité, et d’amitié entre les peuples. Il se refuse à s'engager autrement que par ses écrits.

« La véritable littérature ne sera jamais asservie à la politique », dit Zweig en 1933, « La politique a déjà beaucoup trop envahi notre vie. Elle a pris, à mon avis, beaucoup plus à l’individu qu’elle n’avait le droit de le faire. »

Même lors de l'entrée au pouvoir des nationaux-socialistes, et au risque de décevoir, il va renâcler à signer des pétitions ou à intervenir dans des rassemblements politiques. Il craint par ailleurs de nourrir une haine anti-allemand.

Pendant les années de montée du nazisme, il s'investit dans ses écrits humanistes; il produit des essais historiques, tels ceux au sujet d'Erasme ou de Castellion, dans ce cadre il exprime sa méfiance envers de nouveaux Calvin; et ainsi préfère ne pas se ranger derrière la bannière de l’antifascisme, mis en scène au congrès international des écrivains de juin 1935.

Zweif est hostile à tout fanatisme, cosmopolite il reste attaché à l’unité spirituelle de l’Europe (autour d’une langue, le latin, d’une religion, le catholicisme).

« Érasme hait toute propagande, toute agitation en faveur de la vérité, il croit à l’efficacité de sa propre action ; une opinion, dès qu’elle a été portée à la connaissance des hommes, doit se propager par la seule voie spirituelle et n’a besoin ni de l’approbation de la foule ni d’un parti pour s’affirmer et agir » (  Zweig, Érasme, ) .

 

« Mon mouvement naturel, dans toutes les situations périlleuses, a toujours été de les esquiver, et ce n’est pas seulement dans cette circonstance, qu’on a pu, peut-être à bon droit, accusé mon irrésolution, reproche qu’on a si souvent adressé dans un autre siècle à mon maître vénéré, Erasme de Rotterdam (1467-1536) ». (Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen" de Stefan Zweig)

Petit à petit, souffrant de sa position d'apatride, s'accentue en lui le sentiment de ne plus appartenir à ce monde de violence, de haine nationaliste et raciste qui s'est imposé …

Début 1942, les puissances de l'Axe (Allemagne, Italie et Japon) sont à l'apogée de leur puissance, ayant conquis une grande partie de l'Europe et de l'Asie.

Le 22 février 1942, à 60 ans, au Brésil, Zweig se suicide avec sa femme.

 

Elaine et Yvain se sont mariés, après avoir accompli les formalités civiles à la mairie de notre ville, c'est à l'Eglise que se sont réunis familles et amis. Elaine nous a rappelé que c'est au Moyen-âge que l'Église catholique avait imposé que le mariage devait être public, et précédé de la publication des bans; mais ce n'est que depuis 1965, que l’épouse a le droit d’avoir un compte en banque et de choisir une profession sans le consentement de son mari....

Nous avons défilé dans les rues, distribuant des petits cornets de dragées, puis rejoint les voitures. Lancelot a conduit les mariés, dans sa Traction avant, suivie des autres véhicules, jusqu'à Fléchigné. Geneviève, la mère d'Elaine était présente; il ne manquait qu'Anne-Laure; mais c'était bien ici, à Fléchigné, qu'elle était le plus proche de nous.

Elaine et d'Yvain ont reçu un magnifique cadeau, en plus du traditionnel trousseau familial, une traversée pour New-York, sur '' Le France''.

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