S. Weil... Loin d'une religion « consolatrice »…
Comment avec le Christ, est-on passé d'une religion au service des besoins de l'homme ( consolatrice ), à une religion qui élève l'homme, autrement dit qui humanise l'homme...
Une religion exigeante, et - à l'école de Simone Weil - c'est en revenant sur notre attitude devant le mal, que nous découvrons le Chemin sur lequel nous conduit le Christ ...Bien sûr, après avoir évoqué cela, il faudrait en même temps comprendre ce que signifie " la joie ", indissociable de " la croix " ... Lire Bernanos ...!
- Le mal est comme nécessaire, en ce qu’il nous convoque à notre « carence d’être »… Du mal, nous implorons Dieu ( nous sommes réduits à notre impuissance )...
Nous expérimentons que nous ne sommes pas Dieu, ( nous exprimons éventuellement notre colère)
« L’absence de Dieu est le mode de présence divine qui correspond au mal – l’absence ressentie. »
Le christ-Jésus, lui-même, a crié sur la croix que Dieu l’avait abandonné …
« L’amour n’est pas consolation, il est lumière. » …S. Weil rejette « les croyances combleuses de vide, adoucisseuses des amertumes » ! « Si l’on désire un amour qui protège l’âme contre les blessures, il faut aimer autre chose que Dieu. »
Dieu n’apaise pas… Dieu donne un sens. Pour ce qui est de l’apaisement, nous avons, nos proches ( attention cependant à les préserver …), l’amitié, bien sûr les biens relatifs et culturels ( foyer, patrie, traditions, valeurs …) qui constituent les moyens ( ne sont que des moyens ) de l’humain et surtout l’Art …
- S’agit-il de « Salut » ? Notre espérance se situe t’elle dans une récompense, une survie de l’âme, ou dans la réalité divine … ?
« L’extrême difficulté que j’éprouve souvent à exécuter la moindre action est une faveur qui m’est faite. Car ainsi, avec des actions ordinaires je peux couper des racines de l’arbre » .. « il faut se déraciner. Couper l’arbre et en faire une croix, et ensuite la porter tous les jours ! »
Le Fin'Amor... et l'Amour...
En découvrant, par le hasard des lectures, l’art des troubadours…
Je lis que "dans une bulle de 1245, le pape innocent IV qualifie, la langue provençale, de langue hérétique et en interdit l'usage aux étudiants" (Fauriel, T.
I, p. 54)...! Rien de moins ...!
Je parviens à saisir toute la radicalité et la nouveauté de la « fin’Amor » occitane… Je retrouve dans cette exaltation du ‘désir’, un objet similaire à celui de la Quête du Graal…
Cet « idéal amoureux » est devenu un art des passions secrètes et maitrisées…
Selon Jean Verdon ( historien, professeur à l’université de Limoges ) : on distinguait, durant cette longue période ( du Moyen-âge ) de mille ans, l’amor (passion violente, charnelle et dangereuse pour l’Eglise) et la caritas (amour chrétien, fraternel). Au cours du Haut Moyen Âge, les textes n’utilisent pas le mot amor dans un sens positif. L’affection est exprimée par d’autres mots….
Pour Jean Verdon, La « fin’amor » serait un rapport sublimé entre deux êtres (ou dit autrement un « amour spirituel ») qui recherche le désir sans jamais l’assouvir… Elle ne s’accomplit pas dans le mariage, elle est l'expression d'un désir d'absolu indépendant des codes établis…
Les troubadours trouveront sans doute, dans l’hérésie cathare, matière à leur inspiration… Si le monde matériel est mauvais, le manichéisme méprise le corps et professe la chasteté tandis qu’il idéalise l’âme… La dame, à la beauté absolue, manifeste le divin …
L’Eglise condamne l’expression de cet amour courtois à plusieurs reprises . Effectivement, non seulement elle promeut le mariage, mais de plus ne le justifie qu’en vue de la procréation … Césaire évêque d’Arles (470-543) dit que le mariage n’est voué qu’à la procréation et surtout pas à l’amour de la femme.
Cette pensée courtoise imprègnera le siècle ; le symbole christianisé de la coupe du Graal - qui a recueilli le sang du Christ - prend une valeur féminine et devient l'objet d'une quête fervente. Bernard relit le Cantique des cantiques et oppose à la fin'amor la mystique de l'Amour divin ( 1129 ).
J’aimerais connaître ce que dans les temps anciens et plus encore, l’humain entendait par le mot « amour »… Est-ce lié à la représentation que nous avions du féminin.. ? J’entends dire que l’amour serait né au XIIème siècle avec les troubadours, mais qu’en était-il à l’époque de l’écriture du « Cantique des cantiques » .. ?
Et si la Culture sauvait l’Education ?
J’ai participé à quelques ateliers des Journées d’été d’EELV (1), et s’ils m’ont passionné, j’ai rapidement compris qu’au moins en matière d’Education, il était difficile de débattre inlassablement à propos d’une réforme de l’Education Nationale … Il est presque déprimant d’entendre toujours les mêmes débats sur les programmes, les obligations de service des enseignants … et, ainsi, de nous enfermer dans un carcan institutionnel ; qu’il serait salutaire de faire exploser .. !
Déjà, je ne comprends pas cette coupure institutionnelle entre l’Education et la Culture … Sans doute que Malraux, n’y est pas pour rien, lui qui estimait, que l’Art devait s’approcher « sans médiation » …
L’Education, aurait beaucoup à gagner, si elle se présentait d’abord comme un « bien culturel ». Un bien qui ne relève pas de la consommation marchande, puisqu’il s’enrichit quand il se partage… Un bien, qui se déploie, « avec peu d’effet, et beaucoup de sens … » ; alors que le bien marchand, à vendre donc, se présente avec « beaucoup d’effets et peu de sens » …
L’expression artistique, aujourd’hui, est à la charnière des deux institutions… et, a du mal à s’intégrer dans l’Ecole. La culture, ne peut pas s’intégrer dans le schéma scolaire : « 1 cours, 1heure, un prof, 1 contrôle, 1 note et 1 passage dans la classe supérieure… »
Aujourd’hui, l’Education est prête à devenir un « bien marchand »… Le productivisme et le consumérisme scolaires en sont les meilleures preuves, le tout régulé par un « tri sélectif des élèves » !
L’Education a besoin, de manière urgente, de Culture… La culture est ce qui libère et ce qui lie… !
Aussi, l’Education mériterait, non pas une énième réforme, mais une vision si différente, qu’elle ne s’inscrirait que dans un véritable changement de société, et qu’à mon avis, Europe écologie est seule à proposer dans un cadre négocié de gouvernement.
En attendant ces temps meilleurs, sans doute sera-t-il nécessaire de proposer des aménagements structurels afin de limiter les dégâts d’une société résolument libérale, peu soucieuse de partager équitablement ses biens…
(1):EELV= Europe Ecologie Les Verts
L'Homme ... au centre
" Le Christ, c'est le Copernic de la religion.
Avant le Christ la religion était centrée sur le culte de Dieu. Comment trouver grâce devant Dieu, comment apaiser Dieu, comment me concilier Dieu ?
La réponse du Christ : tu veux trouver grâce devant Dieu¸ trouve grâce devant ton frère, Sois gracieux avec ton frère. Tout ce que tu fais pour ton frère, tu l'as fait pour Dieu, Dieu te gardera une récompense éternelle d'un verre d'eau donné à un de ses petits.
Tes relations avec tes frères sont la révélation de tes relations avec Dieu. Le Christ a sacralisé l'homme et désacralisé tout le reste."
" Comme un château défait " Lionel Ray
Ma maison fut quelquefois une brève lueur,
le jaillissement subit de l'oiseau
dans l'instant immense.
Ma maison fut bâtie de paroles
par des mains invisibles.
Toi qui en es le centre, la table et la fenêtre,
entre la fin et le commencement,
que vois-tu ? qui es-tu ?
___________
Il y a toutes sortes de vies dans ta vie
et toutes sortes de mots dans tes mots,
mais qu'est-ce à la fin que ce brouillard ?
Même la lampe des morts s'éteint,
il n'y a plus où ils sont de langage.
Qu'est-ce à la fin que cette nuit
d'où tu viens, et cette nuit finale
où ni les mots ni les morts ne font signe ?
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Comme on glisse hors de soi
aux confins de la veille et du songe,
on regarde une autre demeure, un corps chantant.
Qui est cet homme proche de toi
si peu semblable et pourtant ressemblant,
Dans le tumulte des soifs et des mondes,
broyant le grain des paroles,
cherchant la source brève, la présence sans nom ?
___________
Monde errant sont les paroles,
forêt en marche sous le vent oblique
avec dispersion d'oiseaux.
En elles, le temps se dépose
comme une encre invisible.
La nuit descend dans ta voix,
tend le cou vers l'aurore
au-dessus des décombres.
___________
Tu parles aussi pour toi hors du temps
dans ce grand désordre couleur d'ivresse
des routes des heures des paysages.
Tu parles parmi les ombres finales de la nuit
au bord de l'inimaginable absence.
Tu ne dis rien, tu es en proie à toi-même,
tu cherches la place d'être
un autre ou personne.
___________
Tu construis une ville visible
avec des voyelles pour fenêtres,
des tunnels soudains, des pages de sable.
Les mots sont des chambres où la nuit
repose, mère du monde.
Ce que tu dis et ce que tu vois
ont même vêtement, même présence,
dans le jour inconnu.
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Dans la géométrie du soleil mobile,
ailes ouvertes sur tant de plaines,
de décombres et de scintillements,
Tu t'éloignes et te rejoins,
tu te rassembles,
Tu es toi-même chaque mot que tu dis
et chacun te conduit en ce lieu
où tu es plus toi-même que toi.
___________
Ces poèmes de Lionel Ray sont extraits d'un livre intitulé " Comme un château défait ", 1993 , éditions
Gallimard. Les photos sont de Fernand Bignon ( autour de 1925 )
Pour l’humain et son environnement.
Je participe à l’université d’été d’Europe Ecologie Les Verts. Il me semble urgent, face à l’oligarchie libérale qui nous entraine de crises en crises, de réfléchir et de s’engager politiquement…
Je compte sur ces quelques jours pour approfondir ma réflexion sur le crise monétaire actuelle, sur la dépense publique et les moyens de maintenir les services publics, sur les propositions politiques d’un partage des richesses, sur la croissance, la sobriété …etc
« En 50 ans, le volume de l’économie mondiale a quintuplé… et 60 % des écosystèmes de la planète auraient été dégradés. » Tim Jackson, professeur en développement durable à l’université de Surrey, in Le Courrier International n°994
Egalement, il est urgent que l’occident religieux, admette le pluralisme et produise des « théologies inédites qui, pour défendre l'homme des atteintes qui le défigurent, le libèrent des absolutismes usurpant la place du Divin (note 1)… qui seul est absolu ». Il s’agit de travailler, à l’écoute de la parole, dans l’optique de « croître autrement » en remettant l’homme au coeur des préoccupations.
Surendettement, croissance, possession … Nous ne pouvons plus continuer ainsi… !
Accepter des limites : c’est vivre libre.
Je reprends ci-dessous : des réflexions et une initiative des églises protestantes :
« Il y a, pour l’humanité sur terre, un principe absolu qui est celui de l’intérêt général, et celui-ci inclut la prise en considération des trois parties prenantes indissociables que sont la nature, l’économie et l’homme. Toute unilatéralité, toute absolutisation de l’une au détriment des autres est destructrice pour l’ensemble.
Le respect de la nature décide de la survie de la nature et de la survie de l’homme, de l’humanité. » Gérard Siegwalt Théologien… Pour reprendre son idée : « …nous devons nous éloigner de la notion de domaine à exploiter, selon Genèse 1, et adopter celle de patrimoine : jardin à cultiver et à soigner, selon le 2e chapitre du même livre. »
« Dans notre foi en l'amour de Dieu, le créateur, nous reconnaissons avec gratitude le cadeau de la création, la valeur et la beauté de la nature.
Mais nous voyons avec effroi que les biens de la terre sont surexploités sans considération de leur valeur propre, sans tenir compte de leur caractère limité et sans égards pour le bien des générations futures.
Nous voulons coopérer ensemble à créer des conditions de vie durables pour l'ensemble de la création. Responsables devant Dieu, nous devons dégager et développer des critères communs pour déterminer ce que les hommes peuvent sans doute faire d'un point de vue scientifique et technologique, mais ne doivent pas faire d'un point de vue éthique. En tout cas, la dignité unique de chaque homme doit garder sa priorité par rapport à ce qui peut être fait par la technique.
Nous recommandons d'instituer une journée oecuménique de prière pour la sauvegarde de la création dans les Églises européennes.
Nous nous engageons : à promouvoir le développement d'un style de vie, selon lequel, à l'encontre des pressions économiques et consuméristes, nous mettons l'accent sur une qualité de vie responsable et durable ; à soutenir les organisations ecclésiales agissant pour l'environnement et les réseaux oecuméniques dans leur responsabilité pour la sauvegarde de la création. »
Charte OEcuménique , Conseil des Églises européennes (KEK) & Conseil des Conférences Épiscopales Européennes (CCEE), signée en 2001 à Strasbourg (§ 9, Sauvegarder la création).
Références : CASPE Commission des affaires sociales, politiques et économiques 67081 Strasbourg Cedex : Union des Églises protestantes d'Alsace et de Lorrain.
note(1): C’est Riccardo Petrella (économiste, politologue et professeur à Louvain) qui écrivait : « La différence entre le Dieu d’Abraham et le dieu du Marché, c’est que pour le premier, nous sommes tous ses fils et nous avons une valeur tandis que pour le dieu du Marché, beaucoup d’entre nous, dès qu’ils ne sont plus rentables pour le capital, deviennent un surplus qui coûte et doit donc être éliminé. Dans cette optique, si quelqu’un vient à être éliminé, c’est seulement de sa faute. » (1)
Le mal
" le mal en moi dit "je" " Simone Weil
Nous préfèrerions être dissociés du mal… Le mal pourrait être un diable, par exemple, qui serait un « autre »… Ce que symboliquement, il est habile de ritualiser, pour ne pas s’identifier à la faute.
Peinture du Caravage: détail de 'Madonna dei Palafrenieri ' ( Jésus soutient le pied de marie, qui écrase le serpent. )
L'intérêt de « la faute originelle » c'est, qu'elle me rappelle à la vigilance…
Le diable n’existe pas, il n’est l’image que d’un « transfert ».
Le "maître spirituel" Arnaud Desjardins, vient de mourir ...
Arnaud Desjardins né en 1925, vient de mourir ce 10 août 2011 , à Grenoble.
Lui-même disciple, de Swâmi Prajnanpad, a rencontré de grands maîtres orientaux ( Mâ Anandamayi, Taïsen Deshimaru …) qu’il a contribué à faire connaître. Il a écrit une quarantaine d’ouvrages, et animait l’ashram de Hauteville à Saint-Laurent-du-Pape.
J’ai lu plusieurs de ces livres, et je regrette de ne pas l’avoir rencontré. De très nombreux baptisés, qui se sont détachés de « l’Eglise », ont retrouvé grâce à son enseignement, la profondeur du message chrétien… Je lui dois, personnellement, d’avoir participé à éteindre cette colère ( néfaste) dont j’ai hérité avec un enseignement chrétien qui assume mal, encore aujourd’hui, ce témoignage hypocrite et sclérosant que véhicule l’histoire récente du catholicisme …
Arnaud Desjardin, a su montrer aux nombreux « déçus du christianisme », que la Voie du Christ, bien avant d’être une doctrine, pouvait être une méthode , « un yoga », pour accéder à la vie spirituelle ( « surabondante »), promise « à ceux qui découvrent en eux le Royaume des cieux comme leur réalité essentielle ( la nature de Bouddha ..) …
Arnaud Desjardins reçoit une éducation très religieuse dans le protestantisme français. Il fait de nombreuses retraites dans des monastères cisterciens…
« Je dis simplement qu’il est dommage que des occidentaux s’extasient devant les richesses de l’Orient et ignorent complètement celles du christianisme » ( En relisant les Evangiles , Page 12)
Et c’est, sans aucun doute, une faute contre l’Esprit, que de considérer comme ennemis de la Vérité, les nombreuses voies traditionnelles non-chrétiennes.
Disciple du Christ, je dois pouvoir dire, selon les enseignement d’Arnaud Desjardins, et en reprenant une écriture hindoue : « Aucune religion, pas même la mienne, n’est plus grande que la Vérité ». « ..pas même la mienne », effectivement, je ne peux m’enrichir de l’altérité, que si, moi-même, je suis bien en appui ( fondations de ma maison …) sur « ma religion » ; en l’occurrence « catholique ».
« Vous n’avez pas peur de la mort, vous avez peur de la Vie » Arnaud Desjardins
Eloge de la religion
Nous avons besoin de la religion ( catholique, en ce qui me concerne…) pour nous apprendre à devenir chrétien. La religion n’est donc qu’un véhicule, mais nécessaire…
Aux injonctions de toutes sortes : « Sois bon ! » « Aime.. ! » « Libère-toi ! » etc …
Je pourrais dire que ma religion m’est nécessaire en ce que je ne suis pas chrétien, et que j’ai le désir de le devenir … De plus, je ne peux devenir chrétien, aux seules forces de ma volonté et de mon intelligence… Je compte sur la Foi, c’est à dire sur la grâce ( par la prière …) [ mais aussi, bien sûr, sur ma volonté ( et une méthode ) et sur l’intelligence ( la raison ..). Pour ce qui est de la méthode, là aussi bien entendu, j’ai besoin de la religion … ]
Prière:
De Saint Ignace de Loyola
" Prends Seigneur et reçois toute ma
liberté,
ma mémoire, mon intelligence
et toute ma volonté.
Tout ce que j'ai et tout ce que je possède,
c'est Toi qui me l'as donné.
Tout cela, Seigneur, je Te le rends.
Tout est à Toi, disposes-en
selon Ton entière volonté.
Donne-moi seulement de T'Aimer,
donne-moi cette grâce,
elle seule me suffit. "
L'Incréé et les "énergies divines"
" La science, et la connaissance de certaines techniques, permettent d’être en prise directe avec le Divin… Ce savoir, est caché… puisqu’il permettrait d’atteindre Dieu, seul … sans Eglise! "
Il y a parmi les controverses théologiques, une ( qui pourrait en englober d’autres …) qui mérite à mon avis d'être prise en considération parce qu’elle rejoint aujourd’hui certains débats ( que nous croyons modernes …) sur « le surnaturel « ( tendance paranormal )… Je veux parler, de tous ces débats par forums interposés, ou conférences, livres… sur « les énergies divines, champs, ondes .qui permettraient d’expérimenter la réalité « matérielle », voire la mise en équation de ..comment dire ? – je ne dirai pas du « divin », mais je reprendrai le termes des pères ( lors de ces fameuses controverses ) : L’incréé.
Le terme, même, me semble signaler la contradiction qu’il y aurait de se lancer dans une entreprise qui consisterait à expérimenter scientifiquement « l’incréé » !
Cependant - dans cette hypothèse, en contradiction avec le message catholique ( il y a une logique ! ) – cela signifierait que « le monde » ( la création ) et Dieu ne seraient pas séparés … qu’il n’y aurait pas d’altérité entre le créé et l’incréé… ! ( voir le document du Vatican : « Jésus-Christ, le Porteur d'eau vive. Une réflexion chrétienne sur le « Nouvel Age »...).
Ainsi, le Messalianisme ( hérésie gnostique condamnée au concile d'Ephèse en 431) affirmait que l'on pouvait accéder au salut par une méthode ascétique extrême aux résultats garantis… Et, dans un langage moderne, que les « énergies divines » permettaient de connaître expérimentalement le Divin…
Saint Grégoire Palamas qui fut au XIVe siècle le grand docteur de la théologie de la Lumière incréée, permettra de concilier l’apparente contradiction qu’il pourrait y avoir entre la voie mystique et la voie théologique.
« L’essence divine reste totalement incommunicable et Dieu s’unit à l’homme dans ses énergies dans lesquelles il est totalement présent : « L’illumination et la grâce divine et déifiante n’est pas l’essence, mais l’énergie de Dieu ».
Dans le Traité contre Akindynos, Palamas écrit : « Dieu est appelé Lumière non selon son essence mais selon son énergie ». Une série de conciles échelonnés de 1340 à 1360 donnèrent raison à saint Grégoire et officialisèrent la doctrine de la distinction de l’essence et des énergies divines » "Dieu est Lumière" par le Père Pierre Struve
Ce début de réflexion, est à mon avis salutaire, quand on a le désir d’approfondir le contenu de sa Foi .. Il s’agit de raisonner valablement et de bien différencier : naturel et surnaturel, science et Foi, religion et mystique ..etc…