Je reviens en arrière et retrouve Jean Léonard de LA BERMONDIE, en son ''château'' à St Julien le Petit de Laron...
Enfant, il connaît par cœur, les coins et recoins jusqu'au souterrain sous la butte, où se trouve les ruines de l'ancien château de Laron ; que la plupart, ici, appelle le Château de Rochain ( ou rochein)...
Depuis l'abandon ''officiel'' du site par son grand-père ; l'ancienne demeure médiévale a servi de carrière de pierres, pour construire le manoir actuel, mais aussi pour la construction de nombreuses maisons autour …
La mémoire des seigneurs de Laron, est depuis longtemps remisée dans l'obscurité d'un passé ''gothique'', donc barbare... De plus certaines histoires, racontées entre adultes à la veillée, ne sont pas très catholiques … Le passé alchimique, templier ( donc hérétique …) de Roger de Laron semble peu édifiant ...
La famille garde dans les greniers des coffres dans lesquels s'amoncellent des antiquités recueillies avant l'abandon du vieux château...
Jean-Léonard connaît mieux que quiconque ici ( depuis que son grand-père n'est plus), une partie des secrets et des légendes qui entourent le fameux ''Roger de Laron '', et sa femme Margot ; personnages qui hantent les bois et les alentours …
*** J'ai moi-même rapporté quelques unes de ces histoires, ici :( Exemples ...)
C'est un livre de la Bibliothèque Bleue, qui a fait comprendre à Jean-Léonard que ces légendes n'étaient pas que le fruit d'imaginations désordonnées. Il s'agit de '' la Vie de Sainte-Geneviève de Brabant'' ...
Bien sûr, ce type de livre tombe en disgrâce, et emporte aux oubliettes les romans de chevalerie et les contes de fées : Un auteur de la ''Bibliothèque universelle des romans '', en 1787, écrit :
« Honneur soit à la mémoire du brave Oudot, de l’honnête Garnier, dont les presses infatigables ont sauvé de l’oubli les prouesses de nos chevaliers, les amours naïves de nos pères, et toutes ces chroniques intéressantes qu’un injuste dégoût a reléguées sur les rebords de nos quais. […] Cette Bibliothèque bleue si dédaignée de nos orgueilleux critiques, amusa mes tendres années ; oui, j’aime à retrouver encore les doux souvenirs de cet âge, et les premières émotions de l’enfance. »
Effectivement Jean-Léonard de la Bermondie, élève au Collège jésuite de Limoges, puis résident à Versailles, aurait pu renvoyer cette histoire à leurs auteurs anciens ; si … Si les personnages n'avaient pas pris corps, ici : sur l'une des deux collines de l'autre côté de la Maulde, qui fait face au bourg. L'autre colline étant la butte du vieux château. Oui, ici, existent les traces ( encore aujourd'hui) de la fontaine Sainte-Geneviève, et les traces du déroulement de cette histoire :
Ainsi, Jean-Léonard bien avant de la lire, connaissait et expérimentait cette histoire. Régulièrement des pèlerins venaient faire leurs dévotions ici ; envoyée par une personne initiée ayant le don de désigner '' la'' bonne fontaine correspondant au mal qui vous touche …
Ainsi, Jean Léonard de la Bermondie, est sensibilisé très jeune à la '' présence '' du mythe. C'est l'expérience des histoires de Roger de Laron ; qui vont le pousser à retrouver la trace des Templiers, à découvrir la résurgence d'une nouvelle chevalerie sur les chemins de la '' Rose-Croix'' ; la survivance de l'alchimie ; et la réalité d'une nouvelle société rêvée en Franc-maçonnerie …
A la société du XVIIIème siècle, correspondent les aspirations de la renaissance médiévale des XII et XIIIèmes siècles...
Ces deux périodes vivent une profonde mutation des aspirations et idéaux des hommes et femmes : la chevalerie, l'amour courtois ( ou un certain libertinage …) , la croissance économique, technique et scientifique. Les débats politiques et religieux laissent espérer de nouvelles perspectives. Ces deux périodes sont sur le plan artistique et intellectuel les plus novatrices ; et auront été de merveilleux laboratoires d'idées...
Si la disparition de Roger de Laron, interrompt la Quête ; elle ne la termine pas … En effet, il est assez extraordinaire de découvrir qu'un autre personnage, né et mort à Saint-Julien le Petit ( en Haute Vienne actuellement) a repris la suite de cette histoire.
Nous sommes alors au XVIIIème siècle.
Et, le 16 avril 1739, en la paroisse de St-Julien le Petit naît Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE. Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.
Un document d'archive, qui nous donne la liste la des gentilshommes qui assistent à l'Assemblée des trois ordres de la sénéchaussée de Limoges et Saint-Yrieix, en 1789; le nomme et l'appelle "seigneur de Saint-Julien et de Laron"
Je suis en mesure de vous raconter la vie de Jean-Léonard de La Bermondie, et en particulier les circonstances et le développement de sa Quête...
Une Quête, qui nous mènera devers la religion ( avec les jésuites et les jansénistes), du côté des Lumières avec la Franc-Maçonnerie et les Rose-Croix, du côté de la philosophie et du libertinage... Jusqu'à la Révolution...!
Mais avant; je tiens à vous faire un résumé de mes recherches sur cet intervalle qui a assuré la continuité de la seigneurie de Laron du XIVe au XVIIIe siècle; grâce à des lignées, reprises par les femmes à plusieurs occasions ...
Nous avons déjà vu que depuis ''Rogier 1er de Laron'', vivant en 988, on trouve les seigneurs de ce lieu au nombre des plus grands personnages du pays, et occupant les postes les plus élevés. ... jusqu'à ''notre'' Roger de Laron ...
Un testament nomme encore un ''Guillaume de Laron'', qui lègue par son testament du 22 avril 1490 à Léonard de Laron tout ce qu’il possède au bois de Ribagnac et à Champety dans la paroisse de Saint-Julien. Ensuite on estime la lignée disparue, celle dont les armes étaient : une escarboucle à six raies pommettées.
François Gotet, seigneur de la Penchenerie, recueillit l'héritage de sa mère en 1505.. Elle était l'héritière universelle du seigneur de Laron et de Peyramont...
François n'eut qu'une fille, Françoise, qui épousa Jean Narbonne, et apporta à son mari, avec la baronnie de Laron, les seigneuries de la Penchenerie et des Biards, près Saint-Yrieix.
Des trois filles issues de ce mariage, l’aînée, Catherine, fut mariée à Jacques-Mathieu d'Espaigne. Le contrat est du 3 juin 1539. Ce fut ainsi que la famille d'Espaigne acquit la châtellenie de Laron, qu'elle ne devait pas longtemps garder.
Catherine survécut à son mari et peut-être vendit-elle cette seigneurie à Pierre du Repaire, car en 1602, c'est la nièce de Pierre du Repaire '' baron de Laron '', damoiselle Gabrielle Trompoudon, femme de Desse d'Aubusson, qui la possède. Desse d'Aubusson était seigneur d'Auriac et de Saint-Junien-la-Brégère.
Il ne parait pas avoir, plus que ses prédécesseurs, habité le manoir ruiné des bords de la Maulde.
En juillet 1613, Desse d'Aubusson résidait à Bourganeuf. Un Desse d'Aubusson, qui pourrait être lui ou son fils – celui-ci portait en effet le même nom - embrassa le protestantisme à Rochechouart à la suite de plusieurs conférences avec le célèbre ministre Daniel de Barthe. Catherine Trompoudon et son mari vivent encore en 1623.
Après 1623, la baronnie de Laron appartient à la famille de La Breuille ( Armes : D'azur à un bois de cerf chevillé de huit cors d'or, soutenu par un cor d'argent, 2 étoiles de même en chef et 1 en pointe.) ; et en 1670, à la famille de La Bermondie.
la noblesse du Limousin - Lahire,pour les Royaumes Renaissants
Le premier membre de cette famille qui l'a possédée parait avoir été François, seigneur d'Anglard, mort avant 1648, marié à Gabrielle de Fontange. Son fils est le '' baron de Laron '' qui, le 25 avril 1653, tient sur les fonts baptismaux Marie de Gay de Nexon.
Au mois d'avril 1670, Françoise, fille unique de feu Léonet de La Breuille. Chevalier, baron de Laron, et de Jeanne de Bosredon, épousa Marc Antoine de la Belmondie, conte de Plaigne, vicomte d'Auberoche en Périgord. C'est donc de cette famille que sont issus les derniers seigneurs de Laron.
Le plan numérique du ''Carré Magique'' SATOR, est un carré 5x5...
Je rappelle que si pour ce qui est des lettres, le carré magique SATOR, correspond à une succession de lettres qui, de quelque façon qu’on les lise, donnent les mêmes ‘mots’. L’ordre peut être de haut en bas, de gauche à droite ou inversement, exception faite des diagonales.
Pour les chiffres, les 25 premiers ( tous différents), lorsqu’on les ajoute en ligne, horizontalement ou verticalement, le résultat donne chaque fois la même somme.
Nous parlons bien sûr des chiffres dits ''arabes'' ( ou indo-arabes) empruntés au système de numération indien et parvenus à l'Occident médiéval au contact des mathématiciens arabes via la civilisation andalouse. Leur diffusion est récente, et nous le devons à des personnalités comme:
- Gerbert d'Aurillac (940–1003), le futur pape Sylvestre II, qui a étudié au monastère de Vich, en Catalogne, s'initiant aux sciences et techniques islamiques, étudiant les mathématiques et l'astronomie.
- Leonardo Fibonacci (1175-1250), qui a étudié auprès de professeurs maghrébins à Icosium aujourd'hui Alger, et en 1198 diffuse à Pise où il est né, une partie de son savoir, il publie, en 1202, le « Liber Abaci » (Le Livre du Calcul), un traité sur les calculs et la comptabilité fondée sur le calcul décimal.
Peut-être connaissez-vous la fameuse suite de Fibonacci ? Chaque nombre est obtenu en ajoutant les deux nombres qui le précèdent :
0 1 1 2 3 5 8 13 21 34 55 89 144 ( 89+144=) 233 ... et le rapport entre chaque terme (2/1, 3/2, 5/3 ...) tend vers le nombre d'or : 1,618 034... !
Ce nombre est exceptionnel en plusieurs points... Je vous laisse le découvrir sur Wiki ...
Et c'est précisément les ''chiffres arabes'' qui permettent un nouveau regard sur ce nombre : vers 1220, Fibonacci explique dans son traité d'algèbre que le nombre d'or est la seule solution positive de l'équation x² = x + 1, soit de l'équation du second degré x² - x - 1 = 0.
Un peu plus tard , le nombre d'or est appelé '' Divine proportion''. On l'appelle de la lettre grecque Phi...
Mais pour l'heure Roger de Laron a déjà rencontré le rectangle d'or, pour ces propriétés mathématiques, et non esthétiques Il s'agirait dans son esprit d'une esthétique mathématique et toute ''divine' … !
Pour ce qui est de l'architecture. N’oublions spas que notre système métrique date de 1795... Pour l'heure, les mesures se rapportent au corps humain : pas, coudée, pied, palme, pouce, doigt …
Avec Fibonacci, Roger admet que arithmétique et géométrie sont liées.
Le pentagramme ( ou le pentacle inscrit dans le cercle) est lié au nombre d'or :
Le pentacle était le signe des Pythagoriciens pour qui il représentait l’harmonie, la beauté, la perfection...
« Tout est nombre »
On prête également le pentagramme au féminin sacré de Vénus...
On y retrouve les cinq éléments ( eau, feu, terre, air et esprit), et même les cinq plaies du Christ … !
Roger de Laron expliquerait aussi que selon la légende du roi Arthur, il y avait également le pentagramme à la cour de Camelot. Les 5 branches des étoiles représentaient la noblesse, la chasteté, la courtoisie, le courage et l’honneur. C’est d’ailleurs précisément pour cette raison que le symbole a été repris par l’ordre des Templiers.
Avant la période médiévale, dans l'Empire romain : L´empereur Commode (161-192) est initié aux mystères de Mithra. Cette religion respecte les dimanches comme jours sacrés et célébre la naissance de Mithra, dieu du soleil, le 25 décembre, '' Dies Natalis Solis Invicti ''…
En 274, 1’empereur Aurélien, conquérant en Orient, est le premier empereur qui se fait diviniser de son vivant, voulant renforcer ainsi son pouvoir politique et spirituel sur les multiples diversités et sensibilités de son empire. Il impose le culte du Soleil Invaincu comme religion d´état avec sa célébration au 25 décembre.
On dit que le choix du 25 décembre provient du calcul du solstice d’hiver dans le nouveau calendrier julien, on sait aujourd’hui que cette date est erronée…
Les Celtes – semble t-il - considérent aussi le 24 décembre comme le jour de la renaissance du Soleil. Ils ont coutume d'associer un arbre à chaque mois lunaire et dédient l'épicéa, qui est l'arbre de l'enfantement, à ce jour-là... !
Les chrétiens réagissent, aux culte païens, en instaurant une nouvelle fête : la naissance de Jésus, et choisissent bien sûr le 25 décembre …
Au Moyen-âge :
Le 24 décembre est la fête d'Adam et Eve...
Roger de Laron, a déjà entendu cette histoire populaire dans l'empire germanique : on raconte – au VIIe siècle - qu’un moine allemand, saint Boniface, voulait convaincre les druides germains que le chêne n’était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un, mais en tombant, l’arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage, à l’exception d’un jeune sapin. C’est à partir de ce moment qu’on attribua au jeune sapin une allure de miracle; saint Boniface dit alors : «Désormais, nous appellerons cet arbre l’arbre de l’Enfant Jésus».
On dit aussi que le sapin symbolise «l’arbre du paradis».
Dès le XIe siècle, on présente des scènes appelées Mystères, dont celle du paradis, fort populaire durant l’Avent. Garni de pommes rouges, un sapin symbolise alors l’arbre du paradis. Et, apparait la coutume de décorer l’arbre avec des pommes rouges, en référence à la dimension biblique d’Adam et Ève qui avaient croqué la pomme interdite.
Le rouge s’associe donc à la fête de Noël. Il semble bien qu’au XIIe siècle cette tradition ait cours en Alsace, puis dans la vallée du Rhin, mais progressivement, elle se propage à une partie de l’Europe. On parle alors de décorer les maisons avec des branches coupées trois jours avant Noël
Pour Roger de Laron, cet héritage antique ( culture essentielle...) nous est parvenu par la médiation des arabes, qui affectionnent les énigmes chiffrées, tout comme la kabbale juive... On retrouve un carré SATOR dans la Chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe ( de style mauresque) au Puy en Velay.
Temple de Diane
Carré magique
Le Puy en Velay
De même, la pierre visible aujourd'hui dans la crypte Saint-Dagobert II de Stenay, est reconstituée ; mais elle donne un exemple de l'esprit qui entoure ce genre d'Ecriture : elle aurait été découverte dans les fondations de la basilique St-Rémi, antérieure à l'église St-Dagobert qui l'a remplacée au IXème siècle.
Ces pierres, réemployées dans les fondations, étaient des stèles funéraires... A noter que Stenay appartenait à la maison d'Ardenne; elle devint ensuite la possession des ducs de Bouillon. En partant pour la Croisade, Godefroy de Bouillon vendit la ville avec le château qu'il avait fait construire en 1077 à l'évêque de Verdun qui l'engagea au comte de Luxembourg en 1110.
Les lettres exposées à Stenay sont : '' SRNPR '', à côté un signe '' > '' et une croix
Si nous reprenons le carré SATOR : ces lettres SRNPR, dessinent dans le carré exactement le chevron gravé sur la pierre... Cette stèle aurait exprimé une conviction chrétienne, à une époque ( Ve ou VI e s.) où ce n'était pas facile …
Pourtant, nous savons aujourd'hui que ce carré SATOR, n'est pas exclusivement chrétien …
Sa signification peut parler différemment selon la personne qui le reçoit... L'interprétation varie nécessairement, selon l'époque, la culture et les croyances du lecteur ...
Comment Roger de Laron, féru de sciences ( donc d'alchimie), reçoit, lui, ce message... ?
Un premier niveau de lecture, donne SATOR AREPO TENET OPERA ROTAS.
« Le semeur (SATOR) -Arepo ( ? ) - conduit (TENET) - par son œuvre (OPERA) - les roues (ROTAS). »
Une deuxième lecture, remarque la croix formée par TENET, cette croix évoque pour Roger, celle des croisés et du Royaume perdu de Jérusalem...
SATOR, pourrait faire référence à Saturne, ou au Créateur ( Dieu ...)
AREPO, un ''instrument aratoire'', comme une charrue, un soc...
TENET : conduire, maintenir... Forme une croix au milieu de ce carré...
OPERA : le travail, l'oeuvre ; et par extension, la Création
ROTAS : signifie ''tourner'' donc la roue... On peut y voir aussi les Astres...
Le Carré SATOR à l'ermitage Saint-Antoine de Galamus
Un troisième niveau de lecture part de la croix TENET, et la rapporte – non plus – à cette vaine croisade – mais à une quête plus personnelle – Le Grand-Oeuvre... La Quête, le Graal …
SATOR, est le le jardinier, le laboureur... : l'Alchimiste. Celui qui œuvre lentement ( donc, modestement) par la voie humide, dépendant des saisons … En parallèle ( et en complément …) du Créateur.
AREPO : évoque en une racine celtique, l'outil du laboureur … pour travailler la terre, ou la '' Matière ''…
TENET : reste la Croix, tenue, comme en architecture, elle dessine et soutient l'Edifice... La croix, pourrait signifier aussi le ''creuset''
OPERA, c'est le travail du Maçon, l'oeuvre, la Pierre à tailler …
ROTAS, évoque la notion de cycles … On pense aussi à l'Athanor ...
Je reviens à présent, aux voyages et études qui ont porté la curiosité scientifique de Roger de Laron, à approfondir les arts libéraux, et en particulier le Quadrivium...
Les 7 arts libéraux - Le Trivium: grammaire, dialectique, rhétorique. Le Quadrivium : l'arithmétique, la musique, la géométrie, l’astronomie.
Sur sa route, entre le Limousin et l'Italie, Roger de Laron, s'est arrêté à Rochemaure... Bien reçu par Geraud Adhémar de Monteil, seigneur de Rochemaure ; celui-ci lui raconte diverses anecdotes qui restent présentes dans la mémoire de la lignée de cette famille qui a compté à son apogée une trentaine de Châteaux … dont l'un des principaux fiefs, en Dauphiné, fut Montélimar, et aussi Grignan...etc
Le plus illustre représentant de cette famille fut sans doute Adhémar de Monteil, évêque du Puy, qui dispensa les secours spirituels aux troupes de la première croisade et périt au siège d'Antioche.
Plus récemment, en 1217, Simon de Montfort assiège Montélimar. Les Adhémar doivent se soumettre à Montfort en personne. Giraud est même excommunié au Concile d'Arles …
Ainsi va la discussion, et même s'il n'est pas question de foi ''cathare'' ( le mot n'existe pas à l'époque); ''l'hérésie'' est constamment présente à l'esprit de chacun, et on reste discret...
Pourtant, c'est Geraud qui interroge directement Roger sur une plaque à laquelle il tient... Geraud connaît l'intérêt de Roger pour les sciences, en particulier celle des chiffres...
Ils se dirigent - dans la petite cité - à l'extrémité d'un vaste périmètre de remparts. D'énormes ''dykes'' basaltiques soutiennent le château... Plus bas, un second édifice défensif avec sa Tour de Guast, et une église Notre Dame des Anges toute récente. Dans l'édifice se font enterrés tous ceux qui appartiennent à la lignée des Adhémar.
Et, là Géraud, mis en confiance par les longues discussions des soirées précédentes, tient à montrer à Roger de Laron, un élément symbolique important pour son château ...
Dans le mur, on a incrusté un morceau de terre cuite, où sont gravés cinq mots :
S A T O R A R E P O T E N E T O P E R A R O T A S
Le carré SANTOR, se présente sous la forme d'un ''palindrome'' ( = Vers, phrases offrant le même sens quand on les lit de gauche à droite ou de droite à gauche : exemples : '' un roc cornu '', ou ce vers latin : '' Roma tibi subito motibus ibit amor. '' Dictionnaire Encyclopédique Quillet 1970.).
Le carré SATOR offre une suite de mots qui peut se lire dans tous les sens (de gauche à droite, de droite à gauche, de haut en bas et de bas en haut.). Ces lettres forment un carré de 40cm ( 2 empans) , et en marge du carré SATOR, on note la phrase latine GIRO VMBERT ME FECIT. Ce texte pourrait être une signature du graveur, comme sur un des chapiteaux du portail de l’église abbatiale de Saint Benoît sur Loire, où on retrouve la signature UNBERTUS ME FECIT... A moins qu'il ne s'agit d'une recommandation pour lire ce fameux carré .. ?
Si Roger est surpris de voir inscrits, ici, ces mots... Il ne les découvrent pas. Il connaît bien, ce '' carré magique ''. C'est à Chypre, avec les templiers que ce carré, et d'autres lui ont été présenté. Certains, les prennent pour des jeux d'esprit, d'autres pour des combinaisons mnémotechniques pour enfermer des connaissances qui doivent rester discrètes …
Assez souvent, le carré SATOR, maintenant qu'il est assez connu, est placé ici ou là, comme ''talisman'' et beaucoup lui accordent des vertus bénéfiques… Ainsi, on peut le trouver sur des amulettes, des pentacles, des bréviaires, des morceaux de papier pliés, des fresques, des tableaux, des murs, des pierres tombales etc … Un jour, Roger de Laron, aperçut l'inscription gravé dans un bloc de gneiss qui ornait la maison de justice, on lui dit qu'elle était censée protéger contre les atteintes de l’incendie ! Il remarquait cette fois-ci, une particularité, le N était à l'envers...
A l'occasion de mon propre voyage en Israël et en Palestine ; je vous propose de sauter dans la biographie de Roger de Laron ; jusqu'à – précisément – son retour vers Jérusalem...
Le Pèlerinage de Vie Humaine (Guillaume de Digulleville)
En ce temps, qui ne peut être que la dernière période de sa vie, Roger de Laron se voit comme le dernier de sa lignée... Ses recherches opératives et spéculatives, le contraignent au silence, plus qu'à la transmission ; et il est nostalgique d'une période de voyages hors des normes. Alors, que désirer de plus à présent, que volontairement partir à la rencontre de la mort, en retrouvant le désir de la Quête. Jérusalem, lui semble représenter un but intérieur et symbolique...
Partir sans armes: pour retrouver la paix de l'esprit, faire le point et espérer une clé vers la Vérité. Il lui faut retrouver Jérusalem, autrement...
Il sait que Jérusalem est entre les mains des Mamelouks. Mais, dit-on, les mamelouks sont occupés à empêcher l'invasion des mongols et Jérusalem est laissé à l’abandon... La Palestine est négligée, et Jérusalem serait redevenue une petite ville de province ; elle conserverait toutefois un rayonnement intellectuel et culturel important .
Jérusalem serait devenue une ville de pèlerins et d’érudits, et cela attire plutôt Roger de Laron …
En ce premier quart du XIVe siècle, le futur pèlerin doit convaincre son entourage de ses motivations. Des règlements protège le pèlerin, il est exempt de péages, et on ne lui refuse pas l'hospitalité. Les hospices lui accordent assistance en cas de maladie. Le prix de sa traversée est modique ;parfois, il est même dispensé de contribution sur les navires.
Avec l'autorisation de l'évêque, il reçoit officiellement le bourdon, la panetière et la bénédiction de l'évêque avec un sauf-conduit valable dans les monastères visités.
Roger de Laron part à cheval ; rapidement il l'échangera contre un âne...
En ce temps d'après-croisade, cependant on demande aussi au pèlerin d'assumer ses frais. Des frais assez élevés pour que gens d'affaires et de religion unissent leurs intérêts en s'associant en groupes de voyage.
« A partir de ce jour-là, je laissai pousser ma barbe et j'ornai tant ma cape que mon scapulaire d'une croix rouge, croix que des vierges vouées à Dieu, épouses du Christ', cousirent à mes vêtements ; et je pris les autres insignes du pèlerin sacré qui me convenaient. Les pèlerins de la Terre Sainte ont en effet cinq insignes : la croix rouge sur la longue veste grise et le capuchon cousu à la tunique monacale ; si le pèlerin n'est pas de l'ordre des Prêcheurs, le port de l'habit gris ne lui convient pas. Le second insigne est un bonnet noir et gris décoré lui aussi de la croix rouge sur le front. Le troisième est une longue barbe sur un visage rendu grave et pâle par les peines et les dangers, car partout les pèlerins même païens laissent pousser leur barbe et leurs cheveux jusqu'à leur retour.. Le quatrième est un sac sur les épaules contenant un peu de nourriture, avec un flacon, non pour l'agrément, mais suffisant à peine pour se sustenter. Le cinquième insigne qui est utile en Terre Sainte est un âne avec un ânier sarrasin à la place du bâton. Depuis, replié sur moi-même, j'attendis le jour fixé avec impatience et je me préparai au voyage sacré en silence. » Félix Fabri ( moine dominicain du XVe s.), les errances de Frère F F, pèlerin en Terre sainte …
Roger de Laron, par expérience, choisit la route par Venise ; celle de Marseille, assez directe, est menacée par les pirates de Barbarie... Venise s'est imposée comme la porte de l'Orient, elle est la plus fréquentée. Auparavant à Pavie, il a vendu son cheval, et loué une barque pour suivre la voie fluviale... L'Italie pratique de nombreux contrôles, il faut montrer lettres et bulettes ; qui n'en a pas doit acquitter des droits.
Cinq semaines, ce sera le temps de cette sereine traversée de la Méditerranée de Venise à Jaffa. Une traversée en galère... Il faut prendre patience sur une nef inconfortable, surchargée... La nourriture est déplorable, et les disputes fréquentes... L'eau est croupie et la vermine est de la partie... La tempête guette... heureusement, il y a des escales : Corfou est la première ville de Grèce visitée avec sa vingtaine d'églises byzantines... A Rhodes, on peut voir le château... Candie en Crête, présente son grand port fortifié avec sa chapelle miraculeuse... C'est aussi la découverte des melons et des citrons... A Chypre, le vin est mauvais, on y mange la chair de chèvre. Y poussent du sucre en canne, du coton et des pommes de grenade...
Un beau matin, on voit enfin se dessiner les côtes de Syrie, les ruines de Jaffa apparaissent à l'horizon. Cette traversée interminable, va enfin s'achever.
Pour ma part, j'ai pris l'avion ( Turkish Airlines ) avec une escale à Istambul : un repas dans l'avion et la possibilité de suivre le vol, ou un film sur un petit écran … L'arrivée se fait à Tel Aviv, ville moderne qui englobe à présent Jaffa.
Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.
Notes :
Chronologie :
1244 : Chute de Jérusalem : Destruction de l'armée chrétienne par le sultan d'Egypte...
1248-1254 : Echec de la 7ème croisade ( Innocent IV et Louis IX), puis 1265-1272 de la 8ème...
1250 : les Mamelouks conquièrent la Palestine, repoussent les Mongols. Ils vont régner jusqu'en 1517.
1280 : les sultans mamelouks tolèrent les pèlerinages...
28 mai 1291 : Perte définitive de la Terre sainte consécutive à la chute de Saint-Jean d'Acre.
1309-1343 : Règne de Robert de Naples. Le souverain d'Anjou traite avec le sultan al Nâsir Muhammad pour obtenir le libre accès aux Lieux Saints. Les Franciscains vont obtenir leur garde officielle ...
Roger de Laron, le sait...Et, nous l'avons déjà évoqué... : (Roger de Laron : les Templiers et le Saint-Suaire.)
- Les Templiers ont possédé, et possèdent encore le linge qui a enveloppé le cadavre de Jésus ; cette relique est protégée parmi le Trésor disséminé après l'arrestation des chevaliers. ( Cf, le prochain article)
Ceux qui l'ont vu, en particulier les grands Maîtres de l'ordre, évoquent ce linge en décrivant un visage qu'il garderait inscrit dans le tissage, avec les marques du supplice... Certains chevaliers adorent la relique, et d'autres les accusent d'adorer une idole...
Roger de Laron, reste prudent sur ces accusations... Lui même, quand il fut interrogé par l’évêque, a récusé toutes les abominations prêtées au chevaliers pauvres du Christ... Ce dont il peut témoigner, c'est un rituel d'obéissance établi par les Templiers qui met à l'épreuve les recrues, et qui reprend des gestes de leurs ennemis pour les édifier, et peut-être les préparer... En effet, les sarrasins obligent les prisonniers chrétiens, sous peine de mort, à renier Jésus-Christ et à cracher sur la croix...
Bien sûr, Roger de Laron croit en un seul Dieu, qui se manifeste en une Trinité. Il croit au Père, créateur de toutes choses.
La création est parfaite, à l'image du créateur... Au travers de ses voyages et de ses rencontres, le seigneur de Laron a très vite été intrigué par les questions sur l'origine des dieux, du ciel et de la terre que les différents peuples se posent délicatement exprimés dans des contes, des histoires ( des mythes)... Ainsi, a t-il entendu parler au sein du Chaos, des noces entre la terre et le ciel. C'est Chronos, qui sépare l'étreinte en coupant le sexe de son père... Certains évoquent un œuf, concentration de vie... La grande question débattue parmi les sages, est de savoir si le monde est fini ou infini... ?
La conviction de beaucoup de lettrés est que Dieu étant infini, il ne peut avoir créé un monde fini : ce serait chose indigne de sa puissance créatrice... Pourtant, Roger sait qu'il ne faut pas trop le dire... Les clercs proches des puissants de l’Église abhorrent l'idée d'un univers infini : l'ordre et l'harmonie du monde ne peuvent exister dans un espace infini.
Si la Terre est au centre du monde... Manifestement, pour les hommes du XIIIe siècle, le monde est un lieu différencié, hiérarchisé, organisé et cohérent ; il est le fruit de la réflexion de la plus haute intelligence... Ce sont les séparations qui ont permis aux jours, nuits, mers, terres, sexes de se créer... L'homme lui-même est séparé de Dieu ...
Ce qui édifie Roger de Laron, également, c'est la religion des sarrasins. L'islam, avec la croyance en un Dieu unique, transcendant, source unique de la doctrine, professe l'unité des êtres humains entre eux et avec le cosmos.
La nature vivante, n'est pas une matière inerte, elle est habitée par le souffle de Dieu, sa destinée est interdépendante de la notre.
Le chevalier templier garde, tel un trésor, la traduction d'un texte arabe d'Huseyn Mansûr Hallâj ( mort en 922 à Bagdad)
Ce texte est éminemment alchimique, il décrit les différentes opérations de transformation de soi, par l'anéantissement de l'égo et par l'advenue de Dieu en soi...
« C'est le recueillement, puis le silence ;
puis l'aphasie et la connaissance ;
puis le découverte ; puis la mise à nu.
Et c'est l'argile puis le feu ; puis la clarté et le froid ;
puis l'ombre ; puis le soleil. (…)
Et c'est l'ivresse puis le dégrisement ;
puis le désir, et l'approche ;
puis la jonction ; puis la joie.
Et c'est l'étreinte puis la détente ;
puis la disparition et la séparation ;
puis l'union ; puis la calcination. »
C'est à Chypre, que Roger de Laron a entendu parler de la première fois de la science du ''Grand Oeuvre'' ; un savant sarrasin enseignait que l'or représentait l'équilibre parfait entre les deux principes opposés et complémentaires le Soufre et le Mercure...
Ces quelques mots étaient le départ semblait-il d'une théorie qui englobait le visible et l'invisible … C'était assez tentant … Mais c'est avec Raymond Lulle (1235-1315) que Roger a compris la description opérative du monde dans lequel il vivait..
Pour résumer : le monde visible est décrit selon une structure ternaire ; et qui prend son origine dans la matière primordiale ( crée par Dieu) : elle est représentée par le ''Vif Argent'' ou Mercure. De cette matière initiale se sont extraits les corps angéliques, les corps célestes ( les astres ..) et les corps terrestres. Des corps terrestres nous connaissons ( Aristote) - les Quatre éléments : l'eau, la Terre, l'Air et le Feu.
Les alchimistes ont découvert, également : la Quinte essence... Raymond Lulle la décrit comme un esprit subtil répandu dans l'ensemble de la nature et qui vient s'ajouter aux quatre éléments.
Cette essence s'appelle un alcool...
A son retour en Aquitaine, Roger de Laron, s'est vite aperçu, qu'en ce XIIIe siècle, les moines pratiquaient dans leurs monastères cette alchimie ; sous les deux formes, matérielle et spirituelle.
Parmi eux, Roger Bacon (1214-1294), franciscain après avoir été marié, a atteint une certaine notoriété...
L'histoire du ''Suaire de Turin '' comprend un blanc historique entre 1204 ( Sac de Constantinople par la 4ème croisade) et 1357 quand Jeanne de Vergy organise les première ostensions du Linceul du Christ dans la collégiale de Lirey.
Comment cette relique est arrivée dans les mains de Jeanne de Vergy ( veuve de Geoffroy de Charny et sans enfant) ? Une partie de la réponse nous est donnée par Roger de Laron.
Je voudrais vous raconter cette histoire :
- Pourquoi la Collégiale de Lirey ?
Geoffroy de Charny est cité par Froissard, comme l'un des vaillants chevaliers qui libèrent la ville de Cambrai, pendant la guerre de Cent ans. En Octobre 1341, lors d’une bataille, près de Morlaix, Geoffroy, est fait prisonnier. Il est emmené en Angleterre. Rançon payée, il participe à la croisade, puis encore d'autres batailles … 1347 : en secondes noces, il épouse Jeanne de Vergy. Il commence alors une carrière diplomatique, devient conseiller royal, reprend les armes, il est refait prisonnier et conduit à la Tour de Londres... Reprend les armes, et écrit un livre important sur la Chevalerie. Il meurt en défendant son Roi ...
Dès juin 1343, Philippe VI ( Valois, et Roi de France) , en tant que "participanz es messes, oreisons et bienfaiz qui seront faiz en ladicte chapellenie", accorde des privilèges financiers à Geoffroy de Charny pour la chapelle qu’il entend fonder à Lirey (20 km au sud de Troyes), "pour le salut de son âme". Geoffroy y consacre des ressources impressionnantes pour un seigneur aux revenus modestes. En 1353, cette chapelle, dite de l’Annonciation, est érigée en collégiale par le pape Clément VI (suite à une demande de 1349). Le pape Innocent VI accorde des indulgences, en 1354, à ceux qui visiteront la chapelle à certains jours de fête. Et, le 28 mai 1356, l’évêque de Troyes (Henri de Poitiers) approuve la fondation en termes chaleureux.
Et , brusquement – sans autorisation de l'évêque - Jeanne de Vergy (après la mort de son mari.) présente au public la Relique !
Enseigne-du pèlerinage de-Lirey-du-XIVe-ou-XVe
- Qui est Jeanne de Vergy ? Jeanne de Vergy ( décédée en 1410) , descend de Otton de la Roche, premier duc d'Athènes. Othon est originaire du château de La Roche à Rigney, dans le Comté de Bourgogne. Othon participe à la quatrième croisade, lancée en 1202 et détournée en 1204 contre l'empire byzantin.
Jean III et Jeanne de Vergy
Isabelle de Ray (+1278) est née Isabelle de la Roche, elle est la fille d'Othon V de la Roche. Elle porte le même prénom que sa grand-mère épouse d'Othon de la Roche quatrième du nom et duc d'Athènes.
Isabelle épouse Henri de Vergy, de qui elle eut Jean Ier de Vergy (+1310) Seigneur de Mirebeau ; sénéchal de Bourgogne, marié à Marguerite de NOYERS, née en 1245, lequel eut pour fils Guillaume de Vergy ( +1360) marié à Isabeau de Choiseul qui eut pour fils Jean de Vergy ( +1370 et marié à Isabeau de Joinville , qui eut pour fils Guillaume de VERGY, seigneur de Mirebeau †1374 marié à Agnès de Jonvelle de CHAUVIREY †1407 et qui eut pour fille Jeanne de Vergy (+1410) , laquelle épouse Geoffroy 1er de Charny, Seigneur de Lirey.
- Quel est le rôle des Templiers ? Le 15 avril 1204, c’est la fameuse prise de Constantinople. La ville est littéralement saccagée, pillée et dépouillée de ses trésors et reliques comme en témoignent les chroniqueurs tels Geoffroy de Villehardouin ou Robert de Clary. Le saint Suaire se trouvait alors dans l’église de Sainte-Marie-des-Blachernes. Parmi les chevaliers, on note la présence de Guillaume de Champlitte et celle d’Othon de la Roche. Après la prise de Constantinople, Othon devient le premier duc du duché d’Athènes en soumettant ses possessions au roi de Thessalonique.
Donc, Othon 1er de La Roche,obtient le Linceul en 1204. ensuite il l’a très vraisemblablement emmené à Athènes ; une lettre de Théodore Ange Commène au pape Innocent III, datée de 1205, situe le Linceul à Athènes. Othon fait de l’acropole une forteresse et construit devant les Propylées une tour « la tour d’Othon » qui resta debout durant 650 ans. Puis, après avoir confié son fief à son frère : Guy de la Roche, Othon retourne en Franche-Comté pour finir ses jours au château de son épouse Isabelle de Ray.
À la suite de la quatrième croisade, les templiers s'installent en Grèce. Au XIIIe siècle, le maître de la province est désigné par le titre de commandeur d'Achaïe.
Guy II de La Roche (1279-1308) est duc d'Athènes de 1287 à sa mort. Bien qu'il soit mort jeune, il est respecté et renommé pour son comportement chevaleresque. Il succède à son père Guillaume Ier de La Roche à un moment où le duché d'Athènes devient plus puissant, plus important et plus riche que la principauté d'Achaïe, dont il est le vassal.
C'est là que su situerait l'action de Roger de Laron, et des Templiers afin de récupérer la relique du Saint-Suaire et la ramener dans le Royaume de Jérusalem, à Saint-Jean d'Acre...
Alors que Guillaume de Beaujeau est grand-Maître (1273-1291), le Saint-Suaire est déjà exposé au cours d'un Chapitre Templier. Après la défaite d'Acre (1291), les biens, archives, et reliques sont transférées dans l'île de Chypre ; puis en partie à Montpellier où Hugues de Paireaud dit l'avoir vu et touché au cours du Chapitre Général qui s'est tenu dans cette ville à l'automne 1293. Enfin, il semble qu'il se soit trouvé au Temple de Paris en 1295 et 1296, durant les chapitres généraux de l'Ordre.( Sources A. Lombatti, Milan).
Au chapitre du 24 juillet 1307, devant le danger pressant et tangible, on décide de transférer le Saint-Suaire en Champagne, où l'on pouvait compter sur une réseau serré de parenté et sur des rapports favorables avec la noblesse et les administrateurs de la Région. Roger de Laron intervient à nouveau, pour remettre entre les mains des descendants d'Othon 1er, le coffre qui contient la Sainte relique …
C'est ainsi que la famille ''de Vergy'' aurait transmis le Saint Suaire alors gardé dans le château de Ray-sur-Saône à son arrière-petite-fille Jeanne de Vergy.
Après la mort de Roger de Laron, le château est abandonné, jusqu'à l'oubli même du nom de Laron ; puisque les ruines castrales sont très vite nommées ''de Rochein ''…
Après la mort de Roger de Laron, donc, seules les légendes rappellent l'existence, ici, d'un chevalier au service du Temple... Des histoires ont circulé et bien sûr, l'existence d'un trésor est évoqué. Avant de vous raconter la légende du trésor des Templier au Château de Laron ; je voudrais vous évoquer les éléments historiques, éclairées par les chroniques proches de Roger de Laron...
Évidemment, les templiers sont très riches en domaines, ils gagnent beaucoup d'argent, ont de nombreux bénévoles et ne payent aucun impôt... Il est difficile d'envisager qu'il n'y aurait rien eu 'dans les caisses' lors de leur arrestation, le vendredi 13 octobre 1307... Sauf si, les templiers pressentant l’imminence de l’intervention de Philippe le Bel, n'avaient débarrassé les commanderies de tous les documents, comptes, archives diverses en leur possession.
Les Templiers ont occupé la Terre-Sainte pendant plus de deux siècles, fouillant, commerçant, et sans doute récupérant aussi de nombreuses reliques et de nombreux textes antiques. Ils sont même persuadés d'avoir mis la main sur des objets liturgiques et sacrés des premiers temps du christianisme.
Le trésor des Templier a été en partie dispersé en lieux ''sûrs'', et regroupé en partie en Angleterre et en Ecosse...
Une partie, avec Gérard de Villers ( le précepteur de France) et Hugues de Châlon, qui ont amené en Angleterre des coffres du Trésor Général.
Une autre partie, aurait été transportée vers l'Aquitaine, via les commanderie de Paulhac, puis de Fouqueure et de Barbezières. pays peu accessible aux hommes de Philippe le Bel, et terre provisoire de refuge pour les Templiers et leur Trésor.
A noter, les traces historiques d'Humbert Blanc, le précepteur de l’Auvergne, qui a échappé à la rafle du 13 octobre 1307. Il a fui en direction de l’Angleterre. Il y est ''arrêté'' en 1309, et jugé pour la forme, puis remis en liberté, à condition qu’il revête l’habit des cisterciens.
D'ailleurs, les Templiers en Ecosse auraient participé de façon décisive à la bataille de Bannockburn le 24 juin 1314, et Robert Bruce les auraient ensuite protégés...
Je peux facilement envisager que les motifs de la visite de Roger de Laron en Angleterre, concerne les affaires du Temple, même si aucun document historique ne le relate.
Je reviens à cette histoire que l'on se raconte, et qui daterait de bien après la fin du Moyen-âge …
Château de Laron aujourd'hui
Dans les souterrains, relevés d'ailleurs par Louis Guibert, en 1893, une salle présente un mur du fond, avec la trace d'une ouverture possible … En effet, dit-on, cette façade s'ouvre aux douze coups de minuit - le jour de Noël -, et permet d’accéder à une cavité remplie de richesses : une partie du trésor des templiers, enfermée ici par Roger de Laron... !
Ce ''secret'' se transmet de générations en générations ; sans que personne n’ose se risquer à aller plus loin dans l'exploration ; sachant que – si la question est évoquée - chacun relie cette entreprise aux affaires du Diable, avec le risque d'y perdre son âme ...
Roger de Laron aurait ramené d'Italie, un serrurier qui avait inventé des portes capables de s’ouvrir et de se fermer sans utiliser de clés, uniquement par la vibration émise par un gong ou par une cloche précise. Par ce procédé, Roger avait fait aménager un endroit secret dans les souterrains de son château, dont les parois du fond s'entrouvraient une seule fois dans l'année, au bruit de la cloche de l'église de Saint-Julien sonnant minuit le jour de Noël. Toutefois, pour empêcher qu'on emporte le trésor, l'ouverture de la cavité ne durait que le temps de la résonance des cloches.
Pourtant - 4 siècles plus tard - un jour, Pierre Marchand, qui a sans-doute reçu le secret d'un parent, ne peut plus de par ses activités de laboureur, nourrir sa famille.. Il décide d'aller, lors de la prochaine nuit de Noël, récupérer une partie du trésor du Temple afin de vivre plus facilement.
Connaissant le risque de rester enfermé dans la cave du trésor, mais ne pouvant, par serment familial, partager son secret, Pierre Marchand demande à André, son plus proche ami, de venir voir, en cas de disparition le lendemain de Noël, s'il a laissé une trace de son passage dans les souterrains. Et si cela est, de faire disparaître toute trace et - surtout- de jurer de ne jamais en parler à personne.
Quand Noël arrive, André assiste à la messe à l'église de Saint-Julien le Petit, mais ne voit pas Pierre. Le lendemain, Pierre n’a pas réapparu. Fidèle à son ami, il va, le soir et malgré un froid intense, dans les ruines du château muni d’une lanterne. Il connaît le chemin qui mène aux souterrains du vieux donjon pour l'avoir parcouru pendant sa jeunesse avec Pierre. Il allume sa lanterne alors qu'il parvient à l'escalier qui descend vers les caves sombres du château de Rochein (Laron).
André suit les traces laissées par Pierre, jusqu'à un escalier obscur, et un amoncellement de pierres qui devaient boucher le passage. Luttant contre sa peur, mais comprenant qu'il s'agit là de la trace dont avait parlé Jean, André s'engage dans la descente. Après quelques marches, il pénètre dans une petite fosse ... L'explorant alors à la lueur de sa lanterne, il remarque qu’au pied du fond de la fosse se trouve des bouts de doigts sectionnés à hauteur de la première phalange. Il y a aussi un calice qui brille intensément à la seule lumière de la lanterne, et il n'y a rien d'autre. Aux débris sanglants qu'il ramasse dans la fosse, André devine qu'un drame s'est déroulé là, et que Pierre en est sûrement la victime. Impuissant face au mur, qu'il cogne et gratte, et commençant à suffoquer dans la fosse, André ramasse le ciboire, remonte, et rebouche avec les pierres laissées là le passage à la fosse, afin d'effacer la trace du passage. Il sort des souterrains, il se doute bien que le mur de la fosse contient la clé du mystère de la disparition de Pierre mais, tenu par son serment et n'en sachant pas beaucoup plus, il ne peut se parjurer en demandant de l'aide.
Peu de temps après, tourmenté mais décidé à ne pas se parjurer, André décide de se confesser au curé et d'obtenir qu’une messe soit dite à la mémoire de Pierre. Pour prix de cette dévotion, il remet le ciboire au curé en lui affirmant que tel était le voeu de Pierre avant qu'il disparaisse, mais il ne dit pas un mot sur le passage des souterrains du château. Lui-même tenu au secret confessionnel, et ne sachant comment justifier la présence d'un ciboire décoré de pierres précieuses dans sa paroisse, le curé de Saint-Julien le Petit remet la coupe à l'évêque de Limoges.
On pourrait penser que, surpris de la beauté d’un tel don, l'évêque fasse expertiser la coupe par des orfèvres, sans rien révéler de son origine... On dit que le ciboire d’André était en en moldavite, une pierre classée précieuse, d'une gemme brun vert, qui provient de Moravie et serait d'origine météorite. On ne peut que faire le rapprochement avec le Saint-Graal... Certaines légendes relatives au roi Arthur et aux chevaliers de la Table Ronde, prétendent que le Saint Graal, qui aurait recueilli le sang du Christ, aurait été taillé dans cette gemme. Ainsi, le ciboire de Roger de Laron aurait pu entrer dans la grande légende du Graal . Mais, trouvant – sans doute - trop lourd pour lui le mystère de cet objet, l'évêque de Limoges fit don du précieux calice au Saint Père le Pape, qui venait d'inaugurer son pontificat...
Le trésor du Temple est-il toujours enfoui sous les ruines du vieux château de Rochein ( Laron) ?
Louis VII de France, (1120-1180), roi des Francs de 1137 à 1180.
Henri II d'Angleterre (5 Mars 1133 au 6 Juillet 1189)
Aliénor d'Aquitaine (1122 ou 1124 à 1 Avril 1204)
Marie , comtesse de Champagne (1145 - 1198) est la fille aînée de Louis VII de France et de sa première épouse, Aliénor d'Aquitaine .
Geoffrey de Monmouth, Historia regum Britannie 1136 (latine)
Wace (1100- 1174) Roman de Brut , c. 1155 (anglo-normande)
Chrétien de Troyes (1135-1185)
Wolfram d'Eschenbach ( 1170-1220)
- La cathédrale d'Otrante, c. 1163 Mosaique : Rex Artirus
- ''Découverte'' de la tombe d'Arthur : 1190 (latin ) rapportée par Gerald of Wales
Le cycle de la Vulgate : la Queste del Saint Graal , la Mort (le roi) Artu , le Lancelot , le Estoire del Saint Graal , et la Vulgate Merlin c. 1215-1235 (Français)