J. L. de La Bermondie va vivre le début de la Révolution, en Limousin.
Le Limousin est alors une région pauvre et isolée... Les céréales, et en priorité le seigle, sont la principale des cultures à côté de l'élevage du bétail : bovins et moutons... Le porc est le seul animal que le paysan se permet de tuer pour sa propre consommation..
Un peu de sidérurgie, au sud de la Vienne ; et à Limoges une activité industrielle assez développée : papeteries, manufactures textiles... et, des échanges commerciaux limités.
Un peuple des campagnes indigent, et un attachement aux traditions religieuses populaires... Pour 700.000 habitants, on compte 3000 personnes au service de l'Eglise ( neuf communautés religieuses de femmes à Limoges)...
Suppression des Ordres religieux 1790
Les 20, 21 et 22 août 1787, se réunit l 'Assemblée provinciale de la généralité de Limoges. Puis dès février, mars 1789, des Assemblées ont lieu pour rédiger des cahiers de doléances et élire des députés aux États Généraux.
Les trois ordres se réunissent du 16 au 23 mars au chef-lieu des sénéchaussées.
J. L. de La Bermondie est à Limoges, pour la noblesse. Un document d'archive, qui nous donne la liste la des gentilshommes qui assistent à l'Assemblée des trois ordres de la sénéchaussée de Limoges et Saint-Yrieix, en 1789; le nomme et l'appelle "seigneur de Saint-Julien et de Laron".
Le lycée ( Gay-Lussac aujourd'hui) est le théâtre de la réunion des États Généraux du Limousin, dans l'enceinte de la chapelle, le 16 mars 1789.
« Le collège royal bordait le boulevard. L’arrière des bâtiments et la chapelle s’ouvraient de l’autre côté, tout près de la place dans l’étroite rue Boucherie. La lumière, encore frisante à cette heure soulignait d’ombre, les pilastres, les entablements, les frontons, les niches en coquille : tout l’ensemble du style jésuite, plaqué sur un appareil assez rudimentaire, comme les deux tourelles à bonnet pointu qui épaulait cette façade. Si bien qu’en dépit de ses ornements l’église ouvrait plutôt un aspect militaire. En outre, quand on arrivait par la rue de l’Arbre-Peint, un des singuliers clochetons du cloche, apparaissant par-dessus ladite Église ou chapelle évoquait les épaules et la tête d’un guetteur en armure et casque noirs.
L’intérieur sans pilier formait un assez vaste vaisseau, très clair. Tournant le dos à l’hôtel, les magistrats de la Présidial et de la Sénéchaussée : conseillers, gens du roi, le lieutenant des Pais, le lieutenant criminels étaient assis en robes du palais. Ils composaient et un groupe uniforme, noir et rouge, où tranchés la blancheur des hermines ; Sur un côté du vaisseau, se tenait le Tiers-État imposant par son nombre. Les campagnards en habit court à basques, y voisinaient avec les fastueux citadins du genre Naurissane. En face, siégeaient la noblesse et le clergé, à droite et à gauche du grand sénéchal qui présidait, assisté par le lieutenant général de Reilhac, le procureur du Roi et les huissiers. Cet ordre n’avait pas été établi sans mainte querelle de préséance. Aujourd’hui, tout le monde était très digne, très pénétré de l’importance de ce qui s’accomplissait ici. » Robert Margerit '' La Révolution - L'amour et le temps ''
Chapelle et arrière des bâtiments du Lycée Gay-Lussac -Limoges
En même temps, une crise des subsistances atteint son ampleur...
En 1788, du fait de la sécheresse et d'orages de grêles, les moissons sont détestables... le marché est également mal approvisionné ( certains accaparent pour gagner plus …), et c'est une forte hausse des prix... L'hiver qui suit est très rigoureux, même les châtaigniers périssent !
Les 12 et 13 mai 1789, Limoges connaît une émeute engendrée par ce problème de subsistances...
Après le 14 juillet 1789, les limousins connaissent ce qu'on appelle '' la Grande Peur '' : le bruit circule que des bandes de brigands ( ou mercenaires …) sans-doute recrutés par les nobles, arrivent en pillant et détruisant tout sur leur passage... cela induit une '' révolution municipale'', avec la constitution de '' comités de patriotes » » qui se substituent aux autorités municipales en place … On crée des gardes nationales, en grande partie formées de petits bourgeois.
Article 1er : « l'Assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal. »
En France, le 4 août voit la suppression des privilèges, de la dîme et de certains droits seigneuriaux. On brûle les bancs des ''privilégiés'' des église, on détruit les girouettes ( réservées aux possesseurs de fiefs) … Et en décembre, se généralise le refus du paiement des droits seigneuriaux...
En janvier 1790, en Bas-Limousin ont lieu des révoltes anti-seigneuriales.
C'est en février 1790 que se constituent les trois départements de la Creuse, de la haute-Vienne et de la Corrèze.
A lieu la fédération des gardes nationales – c'est à dire que les gardes nationales voisines se jurent un appui mutuel et fraternel - et le 14 juillet 1790, les municipalités organisent une fête pour célébrer cette Fédération. Se créent des clubs : des sociétés patriotiques avec beaucoup de commerçants et d'artisans.
A partir de janvier 1791, c'est la Constitution Civile du Clergé. On demande aux ecclésiastiques de prêter serment et on élit des évêques constitutionnels. C'est alors un tournant dans la révolution, car cette décision provoque de profondes divisions... Le bas-clergé est favorable à la Révolution, mais beaucoup de réfractaires invoquent leur conscience... Les ''jureurs'' ne sont pas enthousiastes... Pourquoi devoir choisir entre la Nation et l'Eglise ? Les ''jureurs'' seraient 62% en Corrèze, 47% en Haute-Vienne et 75% en Creuse ( selon l'Assemblée Constituante), des prêtres vont ensuite se rétracter …
Léonard Cramouzaud, le curé de Saint-Julien-le-Petit, refuse de prêter serment à la constitution ''schismatique'' du clergé, et émigre …
Pierre-Psalmet Cramouzaud, curé de Beaumont (du Lac), près d'Eymoutiers, nommé en 1762, refuse également de prêter serment. Il est condamné à la déportation hors de France. Malgré cette loi de déportation du 26 août 1792, il reste « caché dans le voisinage de sa paroisse, afin de continuer à veiller sur elle, et porter à ses habitants les secours de la religion »... Il est arrêté, et conduit à Limoges, où le tribunal criminel le condamne à mort, et le fait guillotiner le 21 novembre 1793. ( sources : l'abbé A. Lecler - 1918 )
Puis, les 20 et 21 juin 1791, le Roi ''s'enfuit'', puis il est fait prisonnier...
Le 23 août à La Souterraine, a lieu une insurrection contre le rachat des droits seigneuriaux...
La famille royale est arrêtée à Varennes le 21 juin 1791
Durant l'année, les départs en émigration deviennent nombreux.
Selon des actes: Jeanne de Villoutreys, et Jean Léonard de la Bermondie, vont divorcer durant la Révolution pour conserver les biens de Jean qui émigre en 1791; mais ils vont négliger de se remarier civilement après son retour...
Ce que j'en dis...: Jean Léonard de la Bermondie, après la fuite du Roi, puis son arrestation va considérer que son devoir est de rester au service du Roi de France. Bien que, partisan d'une monarchie Constitutionnelle, et donc favorable à la Révolution en son début, il partage certaines analyses du ''girondin'' et limougeaud Pierre Vergnaud (1753- et guillotiné en 1793), du moins en cette année 1791... Jean-Léonard comme noble, de plus, ancien page du Roi et officier, craint pour sa sécurité... Il choisit d'émigrer, mais refuse de servir dans l'armée avec les prussiens et les autrichiens contre la nation Française ... Aussi, choisit-il la Suisse, et Berne en particulier ...
- Note: Emigration française en Suisse: principalement à Neuchâtel, Fribourg, Berne et Bâle. On a recensé 3 700 ressortissants français dans le canton de Fribourg en 1793, dont deux tiers d'ecclésiastiques...
A suivre:... J. L. De La Bermondie rencontre le jeune Hegel..!
En cette veille de la Révolution, J. L. de La Bermondie, revient vers le Limousin ; et il est accompagné de son ami Hugues-Thibault de Lusignan ; tous deux (camarades de l'école des pages), se sont rejoints dans leur intérêt à la culture traditionnelle qui les amènent à retrouver les témoignages de leur lignée... Jean-Léonard de la Bermondie est sur les traces de Roger de Laron ( alchimiste et templier, je le rappelle …) ; et le marquis de Lusignan retrouve en Haute-marche, les anciennes terres des seigneurs de Lusignan...
Hugues IX de Lusignan, s'empare du comté de la Marche, alors que - après la mort de Richard cœur de Lion (1199) - l'Empire Plantagenêt commence à se disloquer.
Au début du XIIIème siècle le comté de la Marche appartient donc à la famille des Lusignan. Cette famille est au coeur des conflits entre les rois de France et les Plantagenêts duc d'Aquitaine et rois d'Angleterre. L'épisode s'achève avec la victoire de Saint Louis à Taillebourg en 1242, Hugues X de Lusignan est lourdement sanctionné. Crozant est alors considérée comme la principale forteresse des possessions de Hugues X et d’Isabelle. Ils se reconnaissent vassaux d'Alphonse de Poitiers, comte de Poitou et de Toulouse, lui doivent redevance pour plusieurs châteaux dont celui de Crozant pour une durée de huit ans. Les Lusignans doivent aussi verser 200 livres par an pour l'entretien d'une garnison dans ce lieu.
En 1309, Yolande de Lusignan, héritière de cette branche des Lusignan et veuve d'Étienne II de Sancerre, vend le comté de la Marche au roi de France Philippe IV le Bel.
Hugues-Thibault-Henri-Jacques de Lezay de Lusignan ( 1749-1814) va devenir député de la noblesse aux États généraux de 1789 pour la ville de Paris. Il approuve les réformes et siège avec les partisans de la monarchie constitutionnelle. Il est promu maréchal de camp en mai 1790. Parti un temps en Angleterre, puis à Abbeville, il obtient sa radiation de la liste des émigrés en 1800.
Hugues-Thibault et J. L. De la Brémontie sont tous deux maçons, et ont , un temps, partagé la recherche d'une continuité avec l'Ordre du Temple, soutenus par Willermoz... ( voir articles précédents ..)
Le voyage de Paris vers Limoges, passe par Argenton, Bessines et Razès. La route évite La Souterraine … Cependant, cette fois J. L. De la Brémontie quitte la route aménagée pour s'aventurer jusqu'à Crozant, et rendre hommage aux Lusignan ...
Jusqu'à Orléans la route est pavée ; on peut profiter d'une voiture légère et à chaque relais de poste changer prestement les chevaux... Ensuite c'est selon... Au mieux, elles est décrite comme une route « superbe, tirée au cordeau et bordée de magnifiques ormeaux » conformément à la règle adoptée par les ingénieurs des Ponts et Chaussées, sur les instructions du limousin Trudaine...
Ensuite, pour remonter la rivière de la Creuse, il est préférable d'avoir son cheval, pour affronter le relief, les zones tourbeuses et les ruisseaux.
Le limousin atteint, il convient au contraire de se mettre à ruser avec les collines, les zones tourbeuses et les ruisseaux. Jusqu'à Crozant, qui nous ouvre le Limousin...
De la lande, encore et toujours; définissent ces steppes limousines, dans lesquelles se fondent les villages aux toits de chaume moussu.
Il y a plus deux siècles, en cette chaude période; sous un amas de brume, le soleil se rallume et lève avec lenteur le voile posé sur les collines de bruyères dégringolant jusqu’à la rivière. Au fond, dans le ravin, les flots rapides des eaux vertnoir de la Creuse et la Sédelle ont laissé la place à une retenue mais, dans cette boucle, assis sur un énorme promontoire, le château fort de Crozant étale ses débris, vestiges d’un passé glorieux... Ce n'est pas le passé qui attire les peintres, mais la lumière qui joue sur ces flancs de colline ...
Aujourd'hui, malheureusement, la forêt a repris le dessus, du fait sans doute de l'absence des moutons...
Crozant, doit son nom à la Creuse ( gaulois croso : creux ), son château remonte au XIIe siècle avant qu’une forteresse ne soit construite au XIIIe siècle. Il fut la propriété d’Hugues X de Lusignan, alors comte de la Marche. On estime que c'est son épouse Isabelle d’Angoulême qui fit procéder aux constructions les plus importantes.
Longue de 380 m, protégée par dix tours et environ 1 km de remparts, la forteresse, entourée par la Creuse et la Sédelle, est nichée en haut d’une pointe rocheuse et protégée de surplus par un fossé (l’accès se faisait grâce à un pont-levis). Aux XIVe et XVIe siècles, elle commence à se détériorer et au XVIIe elle est déjà en ruine.
L’une de ses tours s’appelle Tour de Mélusine (il en existe ailleurs comme par exemple à Fougères en Bretagne, ville administrée par les Lusignan).
Mélusine, personnage légendaire féminin, est un être fantastique, moitié humain, moitié animal. Cette figure est immortalisée en 1393, par l’ouvrage de Jean d’Arras, ''le Roman de Mélusine'' . On y lit qu’elle aurait fondé les villes de Lusignan, de La Rochelle et, de ce fait, elle est étroitement associée à l’histoire de la famille des Lusignan.
A Crozant, Mélusine se révèle être Isabelle d'Angoulême, nouvelle épouse d’Hugues X après le décès de son premier mari, Jean sans terre, le roi d'Angleterre († 1216) ...
Isabelle d'Angoulême (1188-1246), est comtesse d'Angoulême de son plein droit. A 12 ans, elle est promise au futur Hugues X, comte de Lusignan, mais le Roi d'Angleterre l'enlève et l'épouse ! En 1200, elle devient reine d'Angleterre. À la mort de Jean sans Terre en octobre 1216, son fils aîné devient roi d'Angleterre sous le nom d'Henri III.
Sceau d'Isabelle d'Angoulème
En avril ou mai 1220, elle épouse Hugues X de Lusignan, comte de la Marche, son ancien fiancé...
La comtesse-reine, comme elle se faisait appeler, a laissé dans I'Angoumois, la Marche et le Poitou une détestable réputation que la légende a exploitée...
Lorsqu'elle habitait l'Angleterre, Isabelle fit la connaissance d'un habile magicien et alchimiste qui lui enseigna son ''affreuse'' science.
Ainsi, elle se livrait à un démon qui, en signe d'esclavage, la changeait en bête, trois jours par mois, au moment de la nouvelle lune.
Revenue auprès de son ''premier mari'', Isabelle se fixe avec lui à Crozant où elle fait bâtir une grosse tour, dans laquelle elle place son laboratoire, car elle s'occupe d'alchimie..
Nul ne peut entrer dans cette tour sans la permission de la Comtesse et, telle est son influence sur son mari, que pendant des années, il ne cherche pas à se rendre maître de son secret.
Cependant les bruits les plus fâcheux circulent parmi les paysans : ils disent voir parfois voler une sorte de monstre jetant des maléfices, ses cris effrayant les enfants et le malheureux surpris par la bête est immanquablement déchiré...
Hugues...se résout à pénétrer le mystère dont s'entoure Isabelle... Il repère le moment où Isabelle semble devoir disparaître dans sa tour, et sous un prétexte quelconque prolonge la veillée plus tard que d'habitude. La malheureuse sentant le moment de sa métamorphose approcher, quitte brusquement son mari et s'enfuit dans la tour... Hugues la suit de près...
S'avançant prudemment Hugues pénètre jusque dans un souterrain et, au bout d'un certain nombre de pas, se trouve dans une sorte de salle où il aperçoit une forme monstrueuse endormie dans un coin...
Muet d'horreur, Hugues revient sur ses pas, ferme la porte de fer et la verrouille, puis il remonte l'escalier et sort de cette tour maudite. Après quoi, sans hésiter, il fait maçonner cette partie de la tour...
Depuis lors, on entend ''la sorcière'' pleurer et gémir sans cesse et les jours d'orage le passant attardé aperçoit la forme d'une immense chauve-souris qui vole autour des ruines de Crozant et dans les gorges qui entourent le château.
Cette histoire est rapportée par Jeanne de Sazilly, dans ''Légendes limousines''.
Aujourd'hui encore, il ne reste de la ''Grosse tour'' que le cachot circulaire ( sans porte !).
Je vais évoquer à présent une période de la vie de Jean-Léonard de la Bermondie, qu'il partage avec son épouse Jeanne de Villoutreys ; pendant une vingtaine d'années avant la révolution et l'émigration de Jean.
Les faits historiquement établis, que je connais, sont ténus...
Jean-Léonard de la Bermondie, à 30 ans, va épouser – le 10 juin 1769 - au château de Brignac (Royères, 87): Jeanne de Villoutreys, née le 4 mai 1740 au château de Lajudie (St Martin-le-Vieux, 87). Elle décédera le 24 juin 1800 (5 messidor an XIII) au château de Saint-Julien-le-Petit (87)...
Ils se marient relativement tard, et auront deux filles: Catherine-Jeannede La Bermondie, née vers 1780 ; elle-même se mariera en février 1804 avec Melchior de LA POMÉLIE ( né en 1770); et Marie-Catherine, femme de M. Joseph de Châteauneuf.
Villoutreys de Brignac (de)
* Jeanne de Villoutreys de Brignac,est la fille de Jean François de Villoutreys de Brignac (1717-1784), Seigneur de Brignac et La Judie, et de Catherine du SOULIER (1713-1782).
Jeanne est la soeur de l’aîné des frères: Jean-François de VILLOUTREYS de BRIGNAC (1738-1820), baron de Brignac, et marié le 10 juin 1776, St-Évroult, Angers (49), avec Rosalie de VILLOUTREYS, Dame du Bas-Plessis (1752-1805). Jean-François, a été page de la Petite Ecurie du roi. écuyer de Madame Victoire de France en 1776.
Le château de Brignac ( Royères) se situe en Haute-Vienne près de St-Léonard de Noblat.
Jeanne de Villoutreys donnera naissance à sa fille Marie-Catherine, assez tard, puisqu'elle a alors 40ans (en 1780) ... D'autre par Jeanne et Jean-Léonard vont divorcer, durant la Révolution, pour conserver les biens de Jean qui avait émigré, puis "négligèrent de se remarier civilement" après son retour...
Ces faits sont relatés dans des documents administratifs.
Pour le reste, voilà ce que je peux en dire...
Généralement, à cette époque surtout dans la noblesse, ce ne sont pas les fiancés qui se choisissent. Les familles prévoient les unions dans l'intérêt des deux familles... Dans notre cas, les parents de Jeanne espéraient un mariage plus avantageux pour leur fille. Jean-Léonard a des titres ( on n'hésite pas à ressortir le titre de ''vicomte d'Auberoche''...) mais peu de fortune. La famille de Villoutreys est beaucoup mieux pourvue ...
C'est par l'intermédiaire du frère de Jeanne, Jean-François de Villoutreys de Brignac, que les deux jeunes gens vont se rencontrer et se plaire. Jean-Léonard a le prestige militaire, il a été page comme Jean-François ; et comme lui ils ont goûté à la cour de Versailles et surtout à la vie parisienne... Ils ont croisé des gens de grand prestige, de belles dames influentes...
Les deux jeunes gens ont du attendre... Avoir 30 ans pour Jean-Léonard, et se marier sans le consentement familial ( 25 ans pour les femmes).
Ensuite, le couple va s'établir à Paris. Officier des Gardes Françaises, Jean Léonard de La Bermondie a le grand avantage de pouvoir résider à Paris. Les seules troupes qui stationnent en permanence dans Paris sont des unités de la Maison du roi : le régiment des Gardes françaises (3 800 hommes), et les gardes suisses...
Certains de ces officiers possèdent une bonne fortune, et d'autres sont pauvres ... Beaucoup ont de bonnes caves, des bibliothèques garnies de livres, dont le choix est plus personnel que conventionnel, et apparaissent comme des dilettantes, et des esprits curieux. Quelques-uns mènent de front opérations financières et carrière militaire..
Les Gardes Françaises fêtées par le peuple
On connait l'attitude des Gardes françaises en juillet 1789, qui sont '' passés à la révolution''. Ce ne fut pas le cas de Jean-Léonard, ses fréquentations étant trop attachées à la vie aristocratique, comme nous allons le voir ...
La condition militaire rencontre la faveur des hommes de lettres et les militaires écrivains sont nombreux. L'éthique militaire s'associe à la morale et à la sensibilité des Lumières. La philosophie triomphe dans l'armée.
Les clivages sociaux se marquent dans les loisirs et fréquentations des militaires. Jean-Léonard, lui, est plus introduit dans les salons que dans les milieux littéraires et artistiques.. Beaucoup d'officiers ont leur place réservée dans les théâtres.
Nous avons vu que la Franc- Maçonnerie se répand parmi les officiers. Il ne fait pas de doute, que l'entourage du duc d'Orléans ( dit Philippe Égalité après 1792 ) n'ait exercé son influence sur bien des officiers parisiens.
Mais, nous aurons l'occasion plus tard de décrire cette période pré-révolutionnaire ...
Pour Jean-Léonard et Jeanne, en 1770, à Paris, nous sommes loin de cette actualité politique. Comme nous allons le voir, l'ambiance ( des salons) est beaucoup plus frivole ...
William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)
Paris, pont Neuf au XVIIIe siècle
Ensuite, le couple va s'établir à Paris. Officier des Gardes Françaises, Jean Léonard de La Bermondie a le grand avantage de pouvoir résider à Paris. Les seules troupes qui stationnent en permanence dans Paris sont des unités de la Maison du roi : le régiment des Gardes françaises (3 800 hommes), et les gardes suisses...
Certains de ces officiers possèdent une bonne fortune, et d'autres sont pauvres ... Beaucoup ont de bonnes caves, des bibliothèques garnies de livres, dont le choix est plus personnel que conventionnel, et apparaissent comme des dilettantes, et des esprits curieux. Quelques-uns mènent de front opérations financières et carrière militaire..
On connait l'attitude des Gardes françaises en juillet 1789, qui sont '' passés à la révolution''. Ce ne fut pas le cas de Jean-Léonard, ses fréquentations étant trop attachées à la vie aristocratique, comme nous allons le voir ...
La condition militaire rencontre la faveur des hommes de lettres et les militaires écrivains sont nombreux. L'éthique militaire s'associe à la morale et à la sensibilité des Lumières. La philosophie triomphe dans l'armée.
Un après-dîner au XVIIIe (Couder Louis Charles Auguste)
Les clivages sociaux se marquent dans les loisirs et fréquentations des militaires. Jean-Léonard, lui, est plus introduit dans les salons que dans les milieux littéraires et artistiques.. Beaucoup d'officiers ont leur place réservée dans les théâtres.
Nous avons vu que la Franc-Maçonnerie se répand parmi les officiers. Il ne fait pas de doute, que l'entourage du duc d'Orléans ( dit Philippe Égalité après 1792 ) n'ait exercé son influence sur bien des officiers parisiens.
Mais, nous aurons l'occasion plus tard de décrire cette période pré-révolutionnaire ...
Pour Jean-Léonard et Jeanne, en 1770, à Paris, nous sommes loin de cette actualité politique. Comme nous allons le voir, l'ambiance ( des salons) est beaucoup plus frivole ...
Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, Une vue de Paris depuis le Pont Neuf
Revenons en arrière, pour comprendre que dans l'idée de J.L. de La Bremontie, ce lien de la maçonnerie avec les templiers peut se justifier.
D'abord, il nous faut remonter jusqu'à Roger de Laron, ( bien connu sur ce site …), ancien templier et qui a laissé à ses descendants localisés à Saint-Julien le Petit ( château de Laron) un ''trésor'' contenant divers documents, dont les armoiries du seigneur de Laron, qui sont '' Une escarbouche à six raies pommetées ''. Un lettré du même bourg, le sieur Chaumény, expliqua à Jean-Léonard, la signification particulière de ce blason...
Jean-Léonard ( élève des jésuites …) sait déjà que le ''meuble héraldique'' qu'est l'escarboucle, vient du latin 'carbunculus' qui signifie ' petit charbon ', sous-entendu charbon ardent, rougeoyant.
Selon les légendes médiévales, l’escarboucle est la pierre que portent au milieu du front les dragons , les vouivres, et les Licornes ( sous leur corne).. Elle est aussi l'émeraude tombée du front de Lucifer. De cette Émeraude, on fit le vase du Graal ( voir Parzival de Wolfram von Eschenbach). La licorne ( avec sa pierre) attirée par les vierges, ou la vierge portant le Graal : c'est le même schéma … Avec l'escarboucle de couleur vermeille, rouge sang, déposée au fond du Graal, on a le but de la Quête …
En alchimie, l'escarboucle évoque la ''rubification'' alchimique, équivalent de la Pierre philosophale puisque doté de propriétés régénératrices.
Enfin, l'escarboucle est un symbole templier ; et il est intéressant de l'observer sur l'écu des Gémeaux ( à voir avec les 2 templiers sur un cheval …) sur la façade occidentale de la cathédrale de Chartres...
Le chevalier de Ramsay (1686-1743), né en Ecosse, se convertit au catholicisme en 1709, auprès de Fènelon et de Madame Guyon.. Ecrivain, philosophe, il est initié franc-maçon à la Horn Lodge le 16 mars 1730.
Le 26 décembre 1736 à la loge de Saint-Jean, Ramsay, comme « grand orateur de l'ordre », prononce un discours qui devient l’un des textes fondateurs de la franc-maçonnerie française.
Il y fait la maçonnerie héritière des ordres chevaleresques de l'époque des croisades.
Au coeur du siècle des Lumières, une fois arrimée à la franc-maçonnerie, l’idée templière va se déployer dans l’univers des loges. La plupart des Rites maçonniques font de l’ordre du Temple la clef de voûte de leur système symbolique.
Par ailleurs, beaucoup de frères des Loges maçonniques affirment que quelques chevaliers avaient échappé à la persécution et s’étaient réfugiés dans la lointaine Écosse..
Karl Gotthelf von Hund, un noble saxon, fondateur du mouvement de la « stricte observance » raconte qu'après l’exécution de Jacques de Molay, Pierre d’Aumont, commandeur d’Auvergne, et sept autres chevaliers déguisés en maçons auraient récupéré les cendres du grand maître en jurant de venger l’ordre. Aumont se serait ensuite réfugié sur l’île écossaise de Mull, avant d’être désigné comme grand maître le 24 juin 1315, de la loge Heredom qu'il aurait fondé..
Les Templiers auraient survécu jusqu’au XVIIIe siècle sous le voile de la franc-maçonnerie. Le mythe de la survivance secrète des Templiers est né. C’est ainsi que quelques siècles après sa disparition, l’ordre des Chevaliers du Temple va connaître un destin aussi légendaire que fabuleux, et le mythe de la survivance secrète des Templiers, d’origine exclusivement maçonnique, a connu en trois siècles une diffusion dépassant largement l’univers des Loges.
Ainsi, dès 1737, on peut lire dans un gazetin : « Il s’est établi à Paris un nouvel Ordre qui vient d’Angleterre et qu’on nomme […] Francs-Maçons. C’est un serment de fidélité que se font ceux de cet Ordre […] et qui est à peu près comme l’Ordre des Templiers ». En 1746, L’Examen de la Société des francs-maçons… explique que « Les francs-maçons ont, comme les Templiers, des points tellement essentiels et secrets parmi eux qu’ils aimeraient mieux perdre la vie que de les découvrir ».
Réception maçonnico-templière en 1775
En France, le Rite Ecossais Rectifié, est une version de la la Stricte Observance Templière, née en Allemagne..
Lors du Convent de Wilhelmsbad (16 juillet – 29 août 1782), la légende d'un ''conseil suprême de Supérieurs Inconnus'' des Rose-Croix, n'est pas retenue; mais, il se forme à la place d'un ordre du Temple reconstitué : le Régime Écossais Rectifié dont les prieurés sont calqués sur l’organisation médiévale, et son degré terminal Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte (CBCS) est un grade plus chevaleresque que maçonnique.
Le « Discours inaugural » des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte commence ainsi : « Trois de nos ancêtres, possédant le grand secret, trouvèrent le moyen d’échapper aux recherches générales et particulières que l’on fit contre eux. Ils errèrent dans les bois et les montagnes, de royaume en royaume ; enfin ils se retirèrent dans des cavernes proches de Herdown en Écosse où ils vécurent, servis et secourus par les chevaliers de Saint-André du Chardon, les anciens amis et alliés des Templiers. Ces trois Templiers firent une nouvelle alliance avec les chevaliers de Saint-André… ».
Une reliure maçonnique du marquis de Paulmy de 1777
.Tout ceci est dans l'air du temps ; un air que respire J.L. De la Brémontie, dans sa bibliothèque – celle de l'honnête homme – avec des ouvrages comme l’Amadis de Gaule, l’Histoire du Chevalier du Soleil, l’Histoire de Bertrand du Guesquelin, mais aussi l’Histoire de Malte de l’abbé Vertot… Chacun se consacrant en grande partie aux Templiers … Nous en reparlerons ...
En 1766, Lusignan entraine J. L. De la Brémontie à une rencontre qui deviendra fondatrice pour J.L. et une partie de la Maçonnerie. Le grand maître de la Grande Loge des Maîtres Réguliers de Lyon, Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) rencontre, à Versailles même, Martinez de Pasqually (1727-1774) hébergé par les Frères Augustiniens au Quai de la Seine. .
Ce dernier vient fonder un temple Coën (ou Cohen) avec Bacon de la Chevalerie; Fauger d'Ignéacourt; le marquis de Lusignan; Henri de Loos (1725-1785), alchimiste; Grainville, etc.
Avec eux, Martinez de Pasqually fonde, le 21 mars 1767 (Equinoxe Vernale), le «Souverain Tribunal des Élus Cohen», avec Bacon de la Chevalerie pour Deputé-Maître.
Auparavant, en 1763, Willermoz a fondé en compagnie de son frère Pierre-Jacques, un atelier nommé « Souverain Chapitre des chevaliers de l'Aigle noir Rose-Croix » qui s'intéresse à la recherche alchimique; puis il fait ajouter dans sa Grande Loge un huitième ''haut grade '' dénommé « grand maître écossais, chevalier de l'épée et de Rose-Croix ».
Les Temples Cohen, sont reconnus par la Grande Loge de France... Leur nombre est d'une grosse douzaine pour la France. La liste des membres de l'Ordre se caractérise par la présence de femmes dont à Paris, Madame de Lusignan, mariée au Marquis de Lusignan.
Louis Alexandre de Monspey (1733-1822) commandeur de l'ordre de Malte et maçon de la même loge la Bienfaisance, transmet à Jean-Baptiste Willermoz, fondateur de cette loge, une série de cahiers, avec des textes écrits par un '' Agent Inconnu" dans un état médiumnique particulier... Saint-Martin consacra beaucoup de temps a réécrire les cahiers en interprétant certains termes propres à ''l'Agent Inconnu'' … Celui-ci, était la Chanoinesse de Remiremont, Marie Louise de Monspey (1733-1814), sœur de Louis Alexandre, appelée aussi Madame de Vallière.
Jean-Léonard de la Brémontie a le privilège, également de rencontrer pour la première fois Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), qui par l’entremise d’un de ses amis du cercle des officiers, le capitaine de Grainville, est admis dès 1765 dans l'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers,
Louis-Claude de Saint-Martin est appelé le ''philosophe inconnu ''. Cet homme, qui se passionne pour la mystique, est également très apprécié par de nobles dames comme les marquises de Lusignan, de Coislin, de Chahanais, de Clermont-Tonnerre, la maréchale de Noailles, la duchesse de Bourbon et beaucoup d’autres, soit françaises ou étrangères, qu’il serait trop long de passer en revue. Parmi ces néophytes, les unes se contentent de l’écouter en silence, les autres lui écrivent, d’autres, comme la maréchale de Noailles, viennent le consulter jusqu’au milieu de ses repas, sur les endroits difficiles de ses ouvrages ; enfin la duchesse de Bourbon, afin de jouir de ses entretiens aussi souvent que possible, le loge dans son palais et le mène avec elle à la campagne.
En 1772 Cazotte publie ''Le Diable amoureux'', qui peut être lu comme une charmante satire des prétentions des Lumières...
Cet ouvrage fait de lui un auteur à la mode. Dans ce texte qui n'est pas si léger ,Cazotte pose le problème du Mal dans la société contemporaine. Or c'est au triomphe des forces du Bien que voudrait tendre Claude de Saint Marin. La préoccupation de Cazotte ne pouvait que rencontrer celle du philosophe.
C’est à cette même date que Cazotte fait la connaissance de la marquise de Croaslin qui, après une jeunesse aventureuse, est devenue disciple de Saint Martin ; une femme exaltée avec laquelle il aura jusqu’à sa mort, une liaison mystique.
C'est vers 1775, que Cazotte, ses deux fils et sa fille deviennent membres de l'ordre martiniste...
Cazotte fréquente, lors de ses séjours à Paris, le salon de son amie, Fanny de Beauharnais (1737-1813)...
J.L. de La Bermontie y rencontre Cazotte ; attirés tous deux par les récits fantastiques médiévaux. D'ailleurs, Cazotte va s'inspirer de la légende locale limousine concernant son ancêtre parti en croisade et qui par la félonie de son sénéchal croit avoir perdu sa femme et son enfant, heureusement sauvés et réfugiés dans une grotte non loin du château de Laron …. cette histoire est reprise dans les '' Les prouesses inimitables d’Ollivier, marquis d'Édesse''...
On se rend bien compte que la Franc-Maçonnerie française est alors en pleine effervescence … au point qu'en 1766, le roi à donne ordre à la Grande Loge d’ajourner ses travaux sine die, les dissidences sont de plus en plus nombreuses, des hauts grades apparaissent sans cesse un peu partout.... La création du Grand Orient de France, en 1772-1773, met un terme à la crise … Le Grand Orient, alors, après contrôle des patentes, reconnaît 500 loges, ce qui par péréquation donne 30 000 maçons environ.
J.L. De la Brémontie partage ce point de vue avec Hugues-Thibault de Lusignan. Ils sont à la recherche d'une continuité avec l'Ordre du Temple. Ils sont soutenus par Willermoz, lui, en recherche d’une structure maçonnique pouvant ramener une certaine stabilité au sein de la maçonnerie française et c'est sa rencontre avec le baron de Hund, qui leur permettront de faire le lien …
En 1773, à la requête de Willermoz, l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem prend pied en France par l’intermédiaire du baron de Weiler, envoyé de Charles de Hund (fondateur de l’Ordre) , qui installe d’abord le Grand Chapitre Provincial de Bourgogne à Strasbourg, puis en 1774 celui d’Auvergne à Lyon et finalement celui d’Occitanie à Bordeaux.
Je reviens à la biographie de Jean Léonard de La Bermondie, selon nos connaissances et la tradition:
En 1754, Jean-Léonard (à 15 ans ) entre aux pages du Roi de la Petite écurie, à Versailles. Il passe du service du roi, à celui de gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans...
C'est à cette période que Louis de Bourbon, comte de Clermont, grand maître, donne de nouveaux statuts à la Grande Loge de France (ex.-grande loge anglaise de France).
Au sortir des pages, pour ses services, le roi lui offre la cornette dans les mousquetaires du roi.
Il y rencontre le marquis de Lusignan, plus jeune que lui, et qui le parraine sur le chemin de la Franc-maçonnerie... Hugues Thiebaut Henry Jacques, marquis de Lusignan est mousquetaire de la garde ordinaire du Roy en sa seconde compagnie en 1763, sous-lieutenant au Régiment de Flandre-Infanterie le 1er mars 1763, puis aux Carabiniers en 1767, capitaine au Régiment de Conti-Cavalerie en 1770, rang de mestre de camp en 1774 en quittant sa compagnie, mestre de camp en second au Régiment d’Orléans-Infanterie en 1776, chevalier dans l’Ordre Royal et Militaire de Saint Louis en 1782, mestre de camp commandant le régiment de Flandre-Infanterie du 1er janvier 1784 au 19 mai 1790 ...
J. L. De la Brémontie entre comme officier aux gardes françaises pour participer aux dernières campagnes de la guerre de sept ans (1756-1763). Le recrutement des officiers se fait plutôt dans des corps privilégiés, notamment les mousquetaires. Une partie des compagnies est stationnée à Paris pour assurer l'ordre public dans la capitale. Il reçoit le batême du feu lors de la bataille de Corbach (1760).
* Témoignage de Louis Gabriel de Planelli de Maubec ( 1744 à Lyon- 1832 ) Enseigne des gardes françaises en 1766, puis capitaine en 1778 et maître de camp en 1786. Il est député suppléant de la noblesse pour le bailliage de Rouen aux États généraux de 1789, admis à siéger le 21 avril 1790. Il siège à droite et soutient l'Ancien régime. Il est fait maréchal de camp en 1816.
Témoignage (1762) :
« Je ne fus pas longtemps sans être instruit du service que le régiment fait auprès du roi. Il est chargé de la garde extérieure de sa personne et toutes les avenues, grilles et portes sont gardées par des sentinelles françaises et suisses à qui l’on donne une consigne particulière, conformément à la tranquillité du château et à la sûreté du roi dans le commandement prend l’ordre tous les jours.
Quant à la troupe, elle n’a de service que quand le roi sort. Alors elle est obligée de se trouver dans la cour royale, rangée en bataille sur trois rangs ouverts, la gauche appuyée à la cour de marbre et la droite à la grille d’entrée. Elle est sous les armes quand le roi passe devant elle, les officiers à la tête, et on attend sans s’écarter son retour pour se remettre sous les armes, après quoi on rentre au corps de garde, sans avoir d’autre service à faire. Les gardes à Versailles ne durent que quatre jours pleins. On part de Paris à 6 heures du matin, ou plutôt de Vaugirard où les compagnies se rassemblent. On fait une petite halte à Meudon, pendant laquelle on déjeune, et on arrive communément à Versailles sur les 9 heures. On s’habille, et au coup sonnant de 11 heures, la garde montante et la garde descendante entrent dans la cour et se relèvent. La nouvelle reste trois jours entiers, non compris la moitié du premier, et est relevée le 5° ; elle retourne ensuite à Paris, en s’arrêtant encore à Meudon où on dîne, et on ne peut arriver que sur les 5 heures chez soi, les officiers étant obligés de reconduire leurs troupes au quartier. L’intervalle de ma première garde et la seconde fut de 28 jours, comme c’est d’ordinaire pendant lesquels nous restâmes fort tranquilles sans nous exercer, et sans avoir rien à faire. » ( BNF, Richelieu, manuscrits français 14 185, Planelli de Maubec, Campagnes d’Allemagne et de Flandres (1760 à 1762), p. 162.)
Il est initié dans la célèbre loge ''l'Etoile polaire'' de Paris, fondée par l'abbé Pingré; où se trouve déjà de nombreux militaires.
Lors de la bataille de Corbach, J. L. De la Brémontie est aux côtés du duc Victor-François de Broglie ( 1718 – 1804) , lui-même de la Loge '' La Candeur'', atelier où l'on peut cotoyer Choiseul, Custine, ou Lameth. Le Maréchal de Broglie emporte la victoire, mais n'ayant pu s'accorder avec le maréchal de Soubise, qui était venu se joindre à lui, Il est disgracié à la suite de la défaite de Vellinghausen le 13 juillet 1761; et même exilé en 1762
Le jour où cette nouvelle fut reçue à Paris, on donna au Théâtre-Français Tancrède ; mademoiselle Clairon appuya avec affectation sur ces vers :
" On dépouille Tancrède, on l'exile, on l'outrage ;
C'est le sort des héros d'être persécutés."
Le public en fit aussitôt l'application au maréchal de Broglie, et l'actrice, aux acclamations des spectateurs, fut obligée de les répéter. (Voir Biographie universelle, de Michaud.)
Les militaires francs-maçons, tenaient leur Loges en tout lieu de fortune: arrière taverne, ou tente dans un campement. Avant l'épreuve du feu , la loge devenait alors un lieu intense de recueillement... Elle était fréquentée plutôt par les bas officiers et les officiers ( nobles ou non). On traçait à la craie ou au charbon le tableau de loge qui portait en lui tout les symboles, on l’entourait de trois flambeaux, on dressait un autel sommaire sur lequel étaient déployés la Bible, le compas et l’équerre....
Je reviens en arrière et retrouve Jean Léonard de LA BERMONDIE, en son ''château'' à St Julien le Petit de Laron...
Enfant, il connaît par cœur, les coins et recoins jusqu'au souterrain sous la butte, où se trouve les ruines de l'ancien château de Laron ; que la plupart, ici, appelle le Château de Rochain ( ou rochein)...
Depuis l'abandon ''officiel'' du site par son grand-père ; l'ancienne demeure médiévale a servi de carrière de pierres, pour construire le manoir actuel, mais aussi pour la construction de nombreuses maisons autour …
La mémoire des seigneurs de Laron, est depuis longtemps remisée dans l'obscurité d'un passé ''gothique'', donc barbare... De plus certaines histoires, racontées entre adultes à la veillée, ne sont pas très catholiques … Le passé alchimique, templier ( donc hérétique …) de Roger de Laron semble peu édifiant ...
La famille garde dans les greniers des coffres dans lesquels s'amoncellent des antiquités recueillies avant l'abandon du vieux château...
Jean-Léonard connaît mieux que quiconque ici ( depuis que son grand-père n'est plus), une partie des secrets et des légendes qui entourent le fameux ''Roger de Laron '', et sa femme Margot ; personnages qui hantent les bois et les alentours …
*** J'ai moi-même rapporté quelques unes de ces histoires, ici :( Exemples ...)
C'est un livre de la Bibliothèque Bleue, qui a fait comprendre à Jean-Léonard que ces légendes n'étaient pas que le fruit d'imaginations désordonnées. Il s'agit de '' la Vie de Sainte-Geneviève de Brabant'' ...
Bien sûr, ce type de livre tombe en disgrâce, et emporte aux oubliettes les romans de chevalerie et les contes de fées : Un auteur de la ''Bibliothèque universelle des romans '', en 1787, écrit :
« Honneur soit à la mémoire du brave Oudot, de l’honnête Garnier, dont les presses infatigables ont sauvé de l’oubli les prouesses de nos chevaliers, les amours naïves de nos pères, et toutes ces chroniques intéressantes qu’un injuste dégoût a reléguées sur les rebords de nos quais. […] Cette Bibliothèque bleue si dédaignée de nos orgueilleux critiques, amusa mes tendres années ; oui, j’aime à retrouver encore les doux souvenirs de cet âge, et les premières émotions de l’enfance. »
Effectivement Jean-Léonard de la Bermondie, élève au Collège jésuite de Limoges, puis résident à Versailles, aurait pu renvoyer cette histoire à leurs auteurs anciens ; si … Si les personnages n'avaient pas pris corps, ici : sur l'une des deux collines de l'autre côté de la Maulde, qui fait face au bourg. L'autre colline étant la butte du vieux château. Oui, ici, existent les traces ( encore aujourd'hui) de la fontaine Sainte-Geneviève, et les traces du déroulement de cette histoire :
Ainsi, Jean-Léonard bien avant de la lire, connaissait et expérimentait cette histoire. Régulièrement des pèlerins venaient faire leurs dévotions ici ; envoyée par une personne initiée ayant le don de désigner '' la'' bonne fontaine correspondant au mal qui vous touche …
Ainsi, Jean Léonard de la Bermondie, est sensibilisé très jeune à la '' présence '' du mythe. C'est l'expérience des histoires de Roger de Laron ; qui vont le pousser à retrouver la trace des Templiers, à découvrir la résurgence d'une nouvelle chevalerie sur les chemins de la '' Rose-Croix'' ; la survivance de l'alchimie ; et la réalité d'une nouvelle société rêvée en Franc-maçonnerie …
A la société du XVIIIème siècle, correspondent les aspirations de la renaissance médiévale des XII et XIIIèmes siècles...
Ces deux périodes vivent une profonde mutation des aspirations et idéaux des hommes et femmes : la chevalerie, l'amour courtois ( ou un certain libertinage …) , la croissance économique, technique et scientifique. Les débats politiques et religieux laissent espérer de nouvelles perspectives. Ces deux périodes sont sur le plan artistique et intellectuel les plus novatrices ; et auront été de merveilleux laboratoires d'idées...
Saint-Julien-le-Petit est une cure de l’ancien archiprêtré d’Aubusson, qui avait pour patron saint Julien de Brioude. Le chapitre d’Eymoutiers y nomme les curés, ce que des documents constatent depuis 1440.
Saint-Julien Le Petit (87) et la butte de l'Ancien château de Roger de Laron.
Au XVIIIe siècle il y a dans cette paroisse 160 communiants, pour environ 215 habitants.
L’église, qui est au sommet du bourg, non loin du château, a été construite au XIIe siècle en style roman, et réparée au XVe en style gothique.
Au XVIIIe on se sert pour réparer cette église des matériaux provenant de la démolition de la chapelle de Montlaron.
A Montlaron, existait en ce lieu, en 1467, un prieuré qui avait pour patron saint Laurent.
Le prieur de l’Artige y nommait les titulaires : ce fut plus tard le recteur des Jésuites du collège de Limoges. Eu égard à l’inutilité de la chapelle, et à la modicité du revenu, sa démolition fut ordonnée en 1751 et les matériaux employés aux réparations de l’église paroissiale.
Sont prieurs de Montlaron : Martial de La Chambre, chanoine de Saint-Léonard, en 1691. Et, Jean Guy, en 1734.
Au XVIIIe siècle sont curés de Saint-Julien le Petit : Jean Pasquelet, en 1683. - N. Glangeaud, en 1735. - et Léonard Cramouzaud, nommé en 1762, est déporté pendant la Révolution, et il est nommé de nouveau curé le 24 avril 1803.
Le château de J.L. de La Bermondie au XIXe
Construit avec les matériaux du château de Laron : Le château de Saint-Julien-le-Petit, se compose d’un corps de bâtiment et de deux pavillons, et date tout au plus du XVIIe siècle.
Avant la Révolution il est donc habité par Marc Antoine de La Bermondie, mort le 29 avril 1710. Lui succède son fils, Pierre-Annet, qu'un document de 1741 qualifie de baron de Laron et de Saint-Julien ''en Limousin''. Pierre-Annet de Labermondie, est écuyer, baron de Laron, comte d'Auberoche, et décède en 1756. Ils sont avec Jean-Léonard petit-fils, et fils, les derniers seigneurs de Laron.
Les armes de la famille de La Bermondie sont de gueules à la tour d’argent maçonnée de sable et une bordure d’azur chargée de huit besants d’or.
Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE, naît le 16 avril 1739 à St Julien-le-Petit (87). Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.
Jean-Léonard apprend à lire avec sa mère, puis très vite c'est le curé du village qui prend la suite, en cours particulier au château. Catherine, sa mère, est très pieuse et entretient les meilleures relations avec l'évêque de Limoges: Mrg Jean Gilles du Coetlosquet (1700-1784) qui deviendra le précepteur des petits-enfants de Louis XV (les futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) et sera élu à l'Académie française (1761). Pour le moment, le prélat est réputé zélé et consciencieux. Il aime à sillonner son diocèse; et s'attache à cet enfant de La Bermondie qu'il aura l'occasion de soutenir à plusiers reprises ...La leçon de lecture - Louis Aubert
Le jeune Jean-Léonard pour accompagner sa solitude prend plaisir à lire et étudier... Cependant il souffre de ne pas mémoriser sans difficulté... Il va jusqu'à passer des nuits en cachette à réviser ses leçons de latin... au point d'effrayer son père. Pierre-Annet de Labermondie, porte peu d'intérêt aux études, dont les clers qui entourent sa femme font l'éloge. Il préfère gérer ses terres, et se détendre avec la chasse...
Pressé par sa mère, qui désire passionnément que son fils fasse ses études, le seigneur de Laron consent à mener Jean-Léonard ( il a dix ans) au collège des jésuites de Limoges.
Après le relatif succès aux épreuves qu'un régent d'étude lui fait passer, Jean-Léonard est admis en cinquième... Selon l'usage du collège, il est logé avec cinq autres écoliers, chez un honnête artisan de la ville ; et son père, assez triste de s'en retourner seul lui laisse son paquet et des vivres pour la semaine : un gros pain de seigle, un petit fromage, un morceau de lard et deux ou trois livres de bœuf ; sa mère y avait ajouté une douzaine de pommes.
« Notre bourgeoise nous faisait la cuisine, et pour sa peine, son feu, sa lampe, ses lits, son logement, et même les légumes de son petit jardin qu'elle mettait au pot, nous lui donnions par tête vingt-cinq sols par mois ; en sorte que, tout calculé, hormis mon vêtement, je pouvais coûter, à mon père, de quatre à cinq louis par an. »
« Du mois d'octobre où nous étions, jusqu'aux fêtes de Pâques, il n'y eut pour moi ni amusement, ni dissipation...
Marmontel
Dès lors je fus l'un des meilleurs écoliers de la classe, et peut-être le plus heureux : car j'aimais mon devoir, et, presque sûr de le faire assez bien, ce n'était pour moi qu'un plaisir. Le choix des mots et leur emploi en traduisant de l'une en l'autre langue, même déjà quelque élégance dans la construction des phrases, commencèrent à m'occuper ; et ce travail, qui ne va point sans l'analyse des idées, me fortifia la mémoire. Je m’aperçus que c'était l'idée attachée au mot qui lui faisait prendre racine ; et la réflexion me fit bientôt sentir que l'étude des langues était aussi l'étude de l'art de démêler les nuances de la pensée, de la décomposer, d'en former le tissu, d'en saisir avec précision les caractères et les rapports ; qu'avec les mots, autant de nouvelles idées s'introduisaient et se développaient dans la tête des jeunes gens, et qu'ainsi les premières classes étaient un cours de philosophie élémentaire bien plus riche, plus étendu et plus réellement utile qu'on ne pense, lorsqu'on se plaint que, dans les collèges. on n'apprenne que du latin. »
Mémoires de Jean-François Marmontel (né en 1723 à Bort-les-Orgues et mort en 1799) est un encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien et poète, dramaturge et philosophe français.
A suivre: Jean-Léonard au collège de jésuites de Limoges....
Si la disparition de Roger de Laron, interrompt la Quête ; elle ne la termine pas … En effet, il est assez extraordinaire de découvrir qu'un autre personnage, né et mort à Saint-Julien le Petit ( en Haute Vienne actuellement) a repris la suite de cette histoire.
Nous sommes alors au XVIIIème siècle.
Et, le 16 avril 1739, en la paroisse de St-Julien le Petit naît Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE. Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.
Un document d'archive, qui nous donne la liste la des gentilshommes qui assistent à l'Assemblée des trois ordres de la sénéchaussée de Limoges et Saint-Yrieix, en 1789; le nomme et l'appelle "seigneur de Saint-Julien et de Laron"
Je suis en mesure de vous raconter la vie de Jean-Léonard de La Bermondie, et en particulier les circonstances et le développement de sa Quête...
Une Quête, qui nous mènera devers la religion ( avec les jésuites et les jansénistes), du côté des Lumières avec la Franc-Maçonnerie et les Rose-Croix, du côté de la philosophie et du libertinage... Jusqu'à la Révolution...!
Mais avant; je tiens à vous faire un résumé de mes recherches sur cet intervalle qui a assuré la continuité de la seigneurie de Laron du XIVe au XVIIIe siècle; grâce à des lignées, reprises par les femmes à plusieurs occasions ...
Nous avons déjà vu que depuis ''Rogier 1er de Laron'', vivant en 988, on trouve les seigneurs de ce lieu au nombre des plus grands personnages du pays, et occupant les postes les plus élevés. ... jusqu'à ''notre'' Roger de Laron ...
Un testament nomme encore un ''Guillaume de Laron'', qui lègue par son testament du 22 avril 1490 à Léonard de Laron tout ce qu’il possède au bois de Ribagnac et à Champety dans la paroisse de Saint-Julien. Ensuite on estime la lignée disparue, celle dont les armes étaient : une escarboucle à six raies pommettées.
François Gotet, seigneur de la Penchenerie, recueillit l'héritage de sa mère en 1505.. Elle était l'héritière universelle du seigneur de Laron et de Peyramont...
François n'eut qu'une fille, Françoise, qui épousa Jean Narbonne, et apporta à son mari, avec la baronnie de Laron, les seigneuries de la Penchenerie et des Biards, près Saint-Yrieix.
Des trois filles issues de ce mariage, l’aînée, Catherine, fut mariée à Jacques-Mathieu d'Espaigne. Le contrat est du 3 juin 1539. Ce fut ainsi que la famille d'Espaigne acquit la châtellenie de Laron, qu'elle ne devait pas longtemps garder.
Catherine survécut à son mari et peut-être vendit-elle cette seigneurie à Pierre du Repaire, car en 1602, c'est la nièce de Pierre du Repaire '' baron de Laron '', damoiselle Gabrielle Trompoudon, femme de Desse d'Aubusson, qui la possède. Desse d'Aubusson était seigneur d'Auriac et de Saint-Junien-la-Brégère.
Il ne parait pas avoir, plus que ses prédécesseurs, habité le manoir ruiné des bords de la Maulde.
En juillet 1613, Desse d'Aubusson résidait à Bourganeuf. Un Desse d'Aubusson, qui pourrait être lui ou son fils – celui-ci portait en effet le même nom - embrassa le protestantisme à Rochechouart à la suite de plusieurs conférences avec le célèbre ministre Daniel de Barthe. Catherine Trompoudon et son mari vivent encore en 1623.
Après 1623, la baronnie de Laron appartient à la famille de La Breuille ( Armes : D'azur à un bois de cerf chevillé de huit cors d'or, soutenu par un cor d'argent, 2 étoiles de même en chef et 1 en pointe.) ; et en 1670, à la famille de La Bermondie.
la noblesse du Limousin - Lahire,pour les Royaumes Renaissants
Le premier membre de cette famille qui l'a possédée parait avoir été François, seigneur d'Anglard, mort avant 1648, marié à Gabrielle de Fontange. Son fils est le '' baron de Laron '' qui, le 25 avril 1653, tient sur les fonts baptismaux Marie de Gay de Nexon.
Au mois d'avril 1670, Françoise, fille unique de feu Léonet de La Breuille. Chevalier, baron de Laron, et de Jeanne de Bosredon, épousa Marc Antoine de la Belmondie, conte de Plaigne, vicomte d'Auberoche en Périgord. C'est donc de cette famille que sont issus les derniers seigneurs de Laron.
Louis VII de France, (1120-1180), roi des Francs de 1137 à 1180.
Henri II d'Angleterre (5 Mars 1133 au 6 Juillet 1189)
Aliénor d'Aquitaine (1122 ou 1124 à 1 Avril 1204)
Marie , comtesse de Champagne (1145 - 1198) est la fille aînée de Louis VII de France et de sa première épouse, Aliénor d'Aquitaine .
Geoffrey de Monmouth, Historia regum Britannie 1136 (latine)
Wace (1100- 1174) Roman de Brut , c. 1155 (anglo-normande)
Chrétien de Troyes (1135-1185)
Wolfram d'Eschenbach ( 1170-1220)
- La cathédrale d'Otrante, c. 1163 Mosaique : Rex Artirus
- ''Découverte'' de la tombe d'Arthur : 1190 (latin ) rapportée par Gerald of Wales
Le cycle de la Vulgate : la Queste del Saint Graal , la Mort (le roi) Artu , le Lancelot , le Estoire del Saint Graal , et la Vulgate Merlin c. 1215-1235 (Français)