Les prêtres et la pédophilie.
Par comparaison : … Sur la violence dans le système éducatif ; les quelques faits divers, inacceptables, n’en sont pas moins limités et malheureusement classiques… La riposte populiste est d’en faire les gros titres par des effets d’annonce et promettre par exemple :‘ de ‘sanctuariser’ tous les lycées de France ‘ : portiques, tolérance zéro… pour aucun effet, et l’abattement des acteurs de l’éducation…
Pour ce qu’il
est de ces cas nauséeux de prêtres pédophiles ( quel contre témoignage ! ), je me méfie de tous ceux qui sont très loin de l’Eglise, mais profitent de ces faits divers pour calomnier Benoit
xvi ( il y a plus intelligent à faire, si on n’apprécie pas la fonction contemporaine …), et s’en prennent injustement à la plupart de ces hommes qui ont tout donné à un idéal. Cet engagement
mérite le respect… !
Je suis favorable au mariage des prêtres, et j’admets, aussi, que :
Par son mode de vie, le prêtre manifeste que Dieu est capable de combler pleinement quelqu’un, bien que l’homme soit naturellement fait pour vivre avec une femme. Symboliquement, il anticipe ainsi ce que nous serons dans « la vie éternelle » où il n’y aura plus ni mari ni femmes, mais la plénitude de l’union à Dieu.
Le prêtre se donne tellement pour les autres qu’il peut difficilement en même temps s’occuper d’une famille.
Enfin, le ‘ dogme ‘ admet que le célibat n’est pas un élément constitutif du sacerdoce….
Communiqué au sujet d'un acte inacceptable...
A Notre-Dame de Paris, un acte inacceptable lors de la Conférence de Carême du Rabbin Rivon Krygier, le dimanche 21 mars 2010
L’attitude violente d’un petit groupe de Catholiques intégristes, qui voulait empêcher l’audition
de la Conférence de Carême de Monsieur le Rabbin Rivon Krygier à Notre-Dame de Paris, nous accable. Nous partageons sa souffrance et celle de la communauté juive. Nous avons honte devant cette
attitude scandaleuse.
Le fait que le Cardinal Vingt-Trois, donnant suite aux orientations du Concile Vatican II, ait invité un rabbin à exprimer devant des Chrétiens la pensée juive sur le dialogue entre Juifs et Chrétiens, signifie pour nous un pas considérable dans l’évolution du dialogue. Ce qui s’est passé dimanche est, hélas, révélateur des résistances et de l’opposition des milieux catholiques intégristes devant ce renouveau.
Plus que jamais les Chrétiens sont appelés à promouvoir ce « lien unique qu’ils n’ont avec aucune autre religion ». Et, pour reprendre encore les propos du Pape Jean-Paul II à la synagogue de Rome le 13 avril 1986, les Juifs sont « nos frères préférés et dans un certain sens, on pourrait dire nos frères aînés ».
Il nous faut être vigilants, fermes et poursuivre notre travail dans l’amitié entre Juifs et Chrétiens.
Paris, le 23 mars 2010
Le Comité Directeur de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France
la Foi: expérience.
Régulièrement, un débat oppose le texte biblique avec l’observation scientifique ou la connaissance historique…
Et régulièrement, il semble que la Foi vacille. A mon avis, elle s’épure, et s’allège d’une argumentation qui ne tenait pas. Après le procès de Galilée, grâce à cet homme, c’est la Foi qui a gagné. Jésus a été accusé de blasphème, il en est mort et c’est La Foi qui est victorieuse !
Qu’entendons nous par « avoir la foi » ? Deux personnes peuvent utiliser cette même expression et sentir ne pas partager l’essentiel !
Ma foi est essentiellement attachée à l’expression : « Christ est ressuscité » .
N’est-ce pas dire qu’il est vivant ? S’il est vivant : il y a ‘relation ‘, il y a expérience d’Etre avec Lui… J’ai la Foi, parce que j’expérimente une relation.
C'est ainsi que la foi peut être
une expérience subite, sans contenu 'catéchétique' réel ( l'Evangile est rempli de cette expérience de foi ) ...
La Bible ( qui vient de ‘bibliothèque’ ) est le récit, selon divers genres littéraires ( poésie, récit, mythes, généalogies, ..etc ) de l’histoire de cette ‘relation ‘ des hommes avec ce Dieu (
qui se révèle jusqu’à Jésus-Christ ).
Mettre en doute l’historicité du contenu ( la rose qui éclot ), n’est pas remettre en doute l’Amour du poète… ? Tous les personnages des premier et deuxième testament, affirment leur expérience de Dieu : expérience complexe faite, comme toute relation, de désamour, de doute envers Lui ( jamais de Lui envers nous), de trahison …etc
Je ne lis rien, ni dans le 1er Testament, ni dans le second, que le foi ne soit autre chose qu’une expérience.
Je dirai volontiers sans ‘ l’expérience de Dieu ‘, « avoir la foi » ne signifie rien !
La foi n’est pas une superstition, la foi n’est pas un pari, la foi n’est pas une attitude culturelle, …etc
la Foi
« Entre deux hommes qui n’ont pas l’expérience de Dieu, celui qui le nie est peut-être le plus proche »S. WEIL
Si vous cherchez un auteur pour vous ‘ faire ‘comprendre ce qu’est la Foi, je ne vois qu’un ' type ' de personne…
Je veux parler de la foi chrétienne, plus exactement de tradition catholique, parce que… je pense à Bernanos, Péguy, Claudel et bien avant eux à Maitre Eckhart, mais bien sûr au moine Luther, à
Pascal et à Teilhard de Chardin et aussi Zundel… Je ne pense pas au pape, n’importe lequel… Non, je pense à une femme :
Je pense à Simone Weil.
Cette religion là, désespère les chercheurs de sécurité, les collectionneurs de superstitions, les idéologues, les idolâtres, les ‘prêtres’, les ‘ croyants ‘…
Voilà ce qu'écrit P. Cormary en parlant de S. Weil: « On dirait du Leibniz : à chaque pensée son cercle, à
chaque point de vue sa part de vérité – non que la vérité ne soit pas unique et l’erreur multiple, mais tous les avis sont bons à prendre quand ils tendent, même contradictoirement, vers la
vérité unique. C’est pourquoi l’on n’aura pas peur de compartimenter notre âme : telle partie de l’âme sera reconnue comme apte au rationnel, telle autre au surnaturel, celle-ci ne sera
bonne que pour la pesanteur, celle-là que pour la grâce. Ainsi des mystères de la foi catholique qui « ne sont pas faits pour être crus par toutes les parties de l’âme », et même de
l’athéisme qui correspond bon gré mal gré à une partie de soi-même – « Je dois être athée avec la partie de moi-même qui n’est pas faite pour Dieu », écrit Simone Weil, consciente que
cela heurtera certains esprits forts du catholicisme. C’est que tout en soi ne peut pas, ne doit pas croire en Dieu. Tout en soi n’est pas fait pour croire en Dieu, et « parmi les hommes
chez qui la partie surnaturelle d’eux-mêmes n’est pas éveillée, les athées ont raison et les croyants ont tort. »
Extrait d’une très belle déclaration en faveur de Simone Weil, de
la part de Pierre Cormary (http://pierrecormary.hautetfort.com/)
Notre ' Bible ' d'aujourd'hui...?
"Il est capital de se passionner pour la lecture des signes de son temps, plus encore que pour ceux du passé. Quand je vois des chrétiens lire la Bible, je leur demande : " Et la Bible d'aujourd'hui, l'histoire sainte d'aujourd'hui, votre histoire sainte, la déchiffrez-vous ? " Qu'ont fait les Hébreux sinon d'apprendre à connaître Dieu dans l'histoire de leur peuple, dans tous ces moments où ils ont fini par découvrir qu'ils n'avaient pas été seuls, qu'un fil conducteur les avait guidés et inspirés ? Mais, cette histoire exemplaire sert souvent à nous dispenser d'écrire la nôtre…"
Louis Evely
Celui pour qui mille ans est un jour, et qui n'a ni début ni fin... ne cesse pas de se révéler.
Lire aujourd'hui Son action dans ma vie, dans l'histoire actuelle... n'est pas chose aisée. A quelle école se mettre ?
- Avant Vatican II, Dieu se révélait dans le écritures et dans la tradition ( cf: Catéchisme ). La révélation y est conçue comme un corps de vérités intemporelles...
L'Histoire précède la Parole, ainsi en est-il dans le premier testament, et le deuxième relis lui-même les évènements passés.
Ainsi, ce n'est pas le texte qui est ' premier ', mais c'est l'expérience d'un évènement.
L'homme ne cesse d'évoluer et son intelligence à comprendre et lire les évènements... Aussi, c'est progressivement que l'Eglise s'approprie La Vérité révélée.
Dieu se reconnait dans l'avenir de l'homme. Jésus est l'Homme accompli, mais la connaissance que nous en avons est provisoire et partielle.
Aujourd'hui l'Eglise fait l'expérience de la pauvreté, la perte du pouvoir; elle s'interroge à peine sur la place des femmes , la question écologique et le pluralisme religieux...
La croix
Curieuse formule ressortie pendant ce temps de consommation, durant lequel le scandale se situe quand je n’ai pas les moyens de m’acheter le dernier produit ‘high-tech’ : pourquoi n’y ai-je pas droit ? Définir ainsi , mon humanité par mes droits, jamais assouvis, jamais limités ; je m’enferme dans les souffrances de mon égo. Une simple éducation me permettrait de concevoir quelques devoirs, pour vivre en harmonie avec mes semblables…
Alors, évoquer l’existence par la nécessité de passer par le Christ, qu’est à dire ?

Le Christ, c’est la croix. L’absurde n’est pas loin… !
L’absurde, c’est justement de se retrouver le regard dans le vide, quand on pensait être en sécurité ( sécurité par la possession, sécurité par la reconnaissance…). L’absurde, un jour ou l’autre, quand le séisme se produit ( accident, chômage, deuil ..). L’absurde, quand on se prend le ‘pire’, comme un coup de poing dans la figure.
Devant l’absurdité de la croix, on peut maudire ce Père vengeur, on peut exterminer les déicides… Ou…
Ou, après s’être senti interpellé, interrogé, pardonné, délivré, regardé, aimé… attendre, espérer, souffrir avec – au pied d’une croix, rechercher, aller le matin tôt, interroger, et rencontrer. Ce sont les témoignages des femmes. Elles furent les premières témoins de la résurrection, avant d’être les premières disciples ( la samaritaine …).
Nous avons besoin d’elles.
Un ministère ordonné féminin.
Lundi 8 mars : journée de la femme.
Que dire de l’Eglise à ce propos. Sinon, que son organisation ( et non pas sa doctrine ) nous coupe depuis trop longtemps, de la féminité. Quelle que soit l’institution, la réelle mixité - offre
une panoplie d’effets positifs. Au contraire, de certains grands maîtres, Jésus était proche des femmes. Elles étaient là au plus près de la croix. Elles sont les messagères des grandes
intuitions de Jésus : de la samaritaine à Marie Madeleine.
Dans l’histoire de l’Eglise, ensuite, elles ne le sont restées que trop peu. Cantonnées au rôle de ‘ vierge ‘ pour espérer avoir droit au chapitre ! « La
femme est quelque chose de défectueux » écrit par ex. Thomas d’Aquin, Somme Théologique, Ia, Q.92, a.1, s.1
Auparavant, la tradition des hébreux a reconnu le rôle maternel divin ; d’ailleurs, chaque fois que Dieu est appelé " Shaddaï " dans la Bible, il est toujours question
de fécondité, de tendresse et de salut comme dans la bénédiction de Jacob : Voici l'œuvre du Dieu Shaddaï, il te bénira : Des bénédictions des cieux en haut, Des bénédictions des eaux en bas,
Des bénédictions des mamelles et du ventre maternel. (Gen 49 :25).
Jésus – le Vivant- Que ton Esprit (le mot « esprit » est féminin en hébreu : ruah) qui déjà appelle l’une ou l’autre à l’ordination, soit entendu par notre
communanuté pour définir rapidement le sens d’un ‘ministère féminin’…
D'autant, que la situation actuelle, dans l'Eglise de France n'est pas rassurante:
Je vous invite à consulter:La situation des femmes et des petites filles régresse en France dans l’Église Catholique
Pluralisme religieux
Ce matin, beau témoignage d’un moine de la forêt ( bouddhiste ) qui vit tel François d’Assise, comptant sur la providence. Encore, sans
doute, un maître qui serait incongru de vouloir ‘ convertir ‘ ! ( cela est déjà fait ! )…
Réflexion qui m’amène à Nicodème, et à sa réponse où il fait part - à son âge, et dans sa situation, de la difficulté de tout recommencer… D’ailleurs cette semaine, j’ai entendu
sur RCF, lors d’une émission qui organisait un échange entre croyants et agnostique, sur le hasard : un prêtre expliquer qu’à son âge : « tout était joué », - il croyait, - il
était prêtre : cela il ne le mettait plus en question … Et j’ai pensé à Nicodème …
Ce matin, j’ai entendu ce moine, et j’ai retenu, également, cette réflexion sur le rôle du ‘ maître ‘ : le maître symbolise pendant les cinq premières années du disciple, « le
maître qui est en soi » ; aussi, ensuite, même si l’on garde vénération et lien avec son maître, on tente de s’en passer… J’ai pensé à Jésus, expliquant à ses disciples, qu’il
faudra qu’il disparaisse, pour être en Esprit avec chacun d’eux.
Ecoute, silence et... Parole divine
Dans ses « Sermons », Bernard de Clairvaux évoque le bonheur d’écouter une parole
qui donne vie. « Mes bien-aimés, ne cessez pas d’écouter la parole que le Seigneur prononce en vous. Bienheureuse l’âme qui, dans le
silence, perçoit le souffle du murmure de Dieu et qui souvent
répète ces mots de Samuel – parle, Seigneur, ton serviteur écoute – Arrêtons-nous donc ici aujourd’hui et faisons silence pour entendre Dieu nous parler à l’intime ».
- « Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la gardent » (Luc 11, 28)
- « Si tu entends la voix du Fils de l’homme, tu vivras » (Jn 5, 25)
- « Il enverra sa parole ; elle fera fondre » les cœurs endurcis (Ps147, 7)
- « La parole du Seigneur t’enflammera car sa parole est pleine de feu » (Jr 5, 14)
- « Parole du Seigneur, lumière de mes pas, lampe de ma route » (Ps118, 105)
- Que tu vives « non seulement de pain mais de tout parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4)
- « Seigneur, dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri » (Mt 8, 8)
- « Par ses paroles, Il t’affermira » (Ps118 28)
- « Cette parole est toute proche, dans notre bouche et dans notre cœur » (Rm 10, 8)
La Bible est un poème, et plus encore ...
La lecture, et une modeste étude, du ‘ Conte du Graal’, m’amènent à m’interroger sur la place du texte, des mots … et sur ce qui les conduit à la pensée.
C’est bien sûr le propre même de la culture, mais certains textes nous mènent plus loin qu’une simple critique littéraire. Je pense aux contes, aux mythes… et bien sûr à la Bible. A l’image des
paraboles, Henri Meschonnic parle « d’évènements de l’âme ». Certains diraient que c’est la dimension poétique du texte qui donne au texte la richesse de son sens.
St Augustin s’interroge
sur le langage utilisé par Dieu, quand il dit « qu’il y ait la lumière ! » ? Le langage de la métaphore ? Le langage ne serait-il que de la communication ? Non
…
La Bible donne à penser, de plus entre les textes mêmes ; ainsi les évangiles éclairent les plus anciens…
Le peuple juif n’est pas le peuple du livre, mais le peuple de l’interprétation du livre » Abécassis. Quelle est l’action du traducteur, celle de traduire les
« signes », pas le poème ! Il traduit une représentation : il s’agit d’une interprétation … Y a t-il une différence entre lire et traduire ?
Marc-Alain Ouakim propose de « lire les lettres et non les mots »…
Après avoir lu et relu le ' Conte du graal ' ; lire la Bible, comme un poème.