Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -3/.-
''The Coming Race '' de Edward Bulwer-Lytton, publié en 1871, nous présente une ''race'' d'hommes souterraine, les Vril-ya, détenteur du Vril, une énergie qui leur donne des pouvoirs psychiques comme la télépathie et la télékinésie...
D'autres légendes, d'autres traditions mythiques à travers le monde évoquent des territoires engloutis et de cités perdues, comme Avalon, Ys, l'Hyperborée, Bimini, Mu, la Lémurie, etc. Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge : ils appartiennent à toutes les civilisations et à toutes les cultures.

Helena Blavatsky ( 1831-1891), fondatrice de la Société théosophique en 1875, décrit dans '' la Doctrine secrète '' l'évolution de sept humanités (races-racines) sur différentes parties du globe. La ''Terre Sacrée Impérissable'' serait le berceau du premier homme : les Auto-générés furent les Chhâyâs . Les deuxièmes seraient les Hyperboréens. Puis : les lémuriens, les atlantes, les aryens, …
Elle affirme que certains supra hommes ont survécu à la destruction de l’Atlantide, en gardant le haut niveau de conscience qu’ils possédaient à l’époque. ..

Aristote aurait dit : « Le mythe est un récit mensonger qui représente la vérité. » Mais, quelle ''vérité'' ?
Même, l’histoire qui est également récit, contient une part de création...
Commençons par quelques grandes notions :

L'Atlantide
L'Atlantide est une île gigantesque évoquée par Platon.. Après un un âge d'or, l'île mythique est engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation de Zeus.
Francis Bacon (1561-1626) publie ''La Nouvelle Atlantide'' en 1627 qui s'inspire du récit de Platon et met en scène une société philosophie de savants sur l'île imaginaire de Bensalem
Thulé
Thulé est une île du Nord mentionnée par Pythéas au IV siècle av. J.-C.
Thulé est parfois employée pour désigner le point le plus au Nord, une espèce d'absolu indépassable, proche de l'idée de bout du monde.

Der König in Thule ( le roi de Thulé) est un poème de Johann Wolfgang von Goethe écrit en 1774. Le poème aborde les thèmes de l'amour et de la mort. Le thème devient populaire et est traduit en musique...
Thulé aurait été ce qui subsistait d'un continent aujourd'hui disparu, appelé Hyperborée, et ce continent serait le berceau de la race aryenne. Thulé devient le nom magique d'une civilisation germanique avancée...
Un société Thulé se constitue par Rudof Glauer, en 1918, elle devait n' être qu'un groupe d'études ethnologiques intéressé par l'Antiquité et la mythologie nordiques. Elle grandit dans le contexte de l'Allemagne d'après-guerre, plongée dans la crise et marquée par le "Diktat" de Versailles. Elle prône l'antisémitisme, l'antirépublicanisme, le paganisme et le racisme...
Même si Hitler se méfie de cette société occultiste; beaucoup de nazis reprennent ses idées... Himmler et d'autres y puisent leur fantasme d'une société allemande blonde aux yeux bleus, à l'image des anciens héros germaniques.
Aryen

Le mythe aryen ( aryas = personne noble ) est né d’une hypothèse à la fois scientifique et religieuse : les Européens auraient une origine commune et leurs ancêtres seraient venus d’Asie dans une migration épique depuis les hauts plateaux himalayens.
Se mélangent, des références bibliques au déluge, le rêve d’une civilisation primordiale aryenne passée ou à venir, des attentes millénaristes....
Il existe une longue tradition formalisée au XVIIIe siècle qui désigne l'Asie - sous la figure de l’Inde, du Tibet ou de la Scythie - comme le berceau originel par de nombreux savants.
Pour F. A. Pott (1802-1887), l’humanité suit le soleil et ne peut donc avoir connu de migrations que d’Est en Ouest.

Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -2/.-
Venons-en à l'histoire écrite par Edward Bulwer-Lytton (1803-1873), dans son roman de science-fiction ''The Coming Race '' publié en 1871 :

La Race à venir

Un mineur découvre accidentellement le monde souterrain du Vril-ya. Il s’y engage, attiré par une lueur qui brille dans le lointain. Il arrive, non pas dans une contrée déserte et peuplée de monstres, comme le voyageur de Jules Verne, mais dans un pays délicieux, couvert de monuments magnifiques, habité par une race savante, merveilleusement policée, de mœurs douces et hospitalières.
Le narrateur se retrouve donc seul face à un univers idyllique, peuplé d’humains dégageant une incontestable aura de supériorité. Une légère histoire d'amour impossible constitue l'intrigue ; mais il s'agit plus d'une suite de descriptions d'une société qui pourrait être considérée comme idéale...

Extraits :
« A ce moment sortit du bâtiment un être... humain ; était-ce bien un être humain ? Debout sur la grande route, il regarda autour de lui, me vit et s’approcha. Il vint a quelques mètres de moi ; sa vue, sa présence, me remplirent d’une terreur et d’un respect indescriptibles, et me clouèrent au sol. Il me rappelait les génies symboliques ou démons qu’on trouve sur les vases étrusques, ou que les peuples orientaux peignent sur leurs sépulcres : images qui ont les traits de la race humaine et qui appartiennent cependant a une autre race. Il était grand, non pas gigantesque, mais aussi grand qu’un homme peut l’être sans atteindre la taille des géants. Son principal vêtement me parut consister en deux grandes ailes, croisées sur la poitrine et tombant jusqu’aux genoux ; le reste de son costume se composait d’une tunique et d’un pantalon d’une étoffe fibreuse et mince. Il portait sur la tête une sorte de tiare, parée de pierres précieuses, et tenait a la main droite une mince baguette d’un métal brillant, comme de l’acier poli. Mais c’était son visage qui me remplissait d’une terreur respectueuse. C’était bien le visage d’un homme, mais d’un type distinct de celui des races qui existent aujourd’hui sur la terre. Ce dont il se rapprochait le plus par les contours et l’expression, ce sont les sphinx sculptes, dont le visage est si régulier dans sa beauté calme, intelligente, mystérieuse. Son teint était d’une couleur particulière, plus rapproche de celui de la race rouge que d’aucune autre variété de notre espèce ; il y avait cependant quelques différences : le ton en était plus doux et plus riche, les yeux étaient noirs, grands, profonds, brillants, et les sourcils dessines presque en demi-cercle. Il n’avait point de barbe, mais je ne sais quoi dans tout son aspect, malgré le calme de l’expression et la beauté des traits, éveillait en moi cet instinct de péril que fait naître la vue d’un tigre ou d’un serpent. Je sentais que cette image humaine était douée de forces hostiles a l’homme. A mesure qu’il s’approchait, un frisson glacial me saisit, je tombai a genoux et couvris mon visage de mes deux mains. »

Il est dans un palais luxueusement meublé, une merveille de mécanique; tout ce qu’il contient semble mû par une force inconnue; les domestiques sont remplacés par des automates; les objets nécessaires à la vie apparaissent, disparaissent sur un geste de la main.
« Les Vril-ya ont peu de besoins, et la satisfaction de leurs besoins leur coûte peu d’efforts ; l’outillage de l’industrie est si perfectionne, que le travail est réserve aux seuls enfants. Les adultes n’ont rien a faire, pas de luttes a soutenir, pas de dangers a éviter. Ils se promènent ; ils causent ; ils se réunissent dans des festins ou règne la sobriété ; ils entendent de la musique et respirent des parfums. »
« – Qu’est-ce que le Vril ? demandai-je. La-dessus Zee commença une explication dont je compris fort peu de chose, car il n’y a dans aucune langue que je connaisse aucun mot qui soit synonyme de Vril. Je l’appellerais électricité, si ce n’est qu’il embrasse dans ses branches nombreuses d’autres forces de la nature, auxquelles, dans nos nomenclatures scientifiques, on assigne différents noms, tels que magnétisme, galvanisme, etc. Ces peuples croient avoir trouvé dans le vril l’unité des agents naturels, unité que beaucoup de philosophes terrestres ont soupçonnée et dont Faraday parle sous le nom plus réserve de corrélation. « Je suis depuis longtemps d’avis, dit cet illustre expérimentateur, et mon opinion est devenue presque une conviction commune, je crois, a beaucoup d’autres amis des sciences naturelles, que les formes variées sous lesquelles les forces de la matière nous sont manifestées ont une commune origine ; ou, en d’autres termes, qu’elles sont en corrélation directe et dans une dépendance mutuelle, de sorte qu’elles sont pour ainsi dire convertibles les unes dans les autres, et que leur action peut être ramenée a une commune mesure, a un équivalent commun. » Les philosophes souterrains affirment que par l’effet du vril, que Faraday appellerait peut-être le magnétisme atmosphérique, ils ont une influence sur les variations de la température, ou, en langage vulgaire, sur le temps ; que par d’autres effets, voisins de ceux qu’on attribue au mesmérisme, a l’électro-biologie, a la force odique, etc., mais appliqués scientifiquement par des conducteurs de vril, ils peuvent exercer sur les esprits et les corps animaux ou végétaux un pouvoir qui dépasse tous les contes fantastiques de nos rêveurs. Ils donnent a tous ces effets le nom commun de vril. Zee me demanda si, dans mon monde, on ne savait pas que toutes les facultés de l’esprit peuvent être surexcitées a un point dont on n’a pas l’idée pendant la veille, au moyen de l’extase ou vision, pendant laquelle les pensées d’un cerveau peuvent être transmises a un autre et les connaissances s’échanger ainsi rapidement. Je répondis qu’on racontait parmi nous des histoires relatives a ces extases ou visions, que j’en avais beaucoup entendu parler et que j’avais vu quelque chose de la façon dont on les produisait artificiellement, par exemple, dans la clairvoyance magnétique ; mais que ces expériences étaient tombées dans l’oubli ou dans le mépris, en partie a cause des impostures grossières auxquelles elles donnaient lieu, en partie, (...)»

Le Vril, a une puissance est infinie. Grâce à lui les Vrill-Ya, peuvent se communiquer leurs pensées, sans parler, à des distances immenses. Emmagasiné à haute pression, ce fluide agit comme la foudre, et détruit tout ce qu’il touche. Emmagasiné à pression plus faible, ses effets sont bienfaisant : il magnétise, il endort, il guérit, il ouvre la mémoire et facilite les travaux de l’esprit. Chaque individu à donc en lui une puissance effroyable dont il peut instantanément se servir. Force dissuasive, il ne peut l'employer contre ses semblables, les représailles seraient terribles, il ne s’en sert que contre les animaux féroces qui menacent son repos.
La guerre, la lutte à main armée n’existent plus chez ce peuple bienheureux...
La cité est gouvernée par un magistrat unique. Et nul ne convoite cette charge suprême car aucun honneur, aucun pouvoir particulier n’y est attaché...
Le narrateur est instruit par Zee, la fille de son hôte … Et, Zee va lui faire la cour … !

« Sachez que nos Gy-ei, tant qu’elles ne sont pas mariées, voyagent seules au milieu des autres tribus, pour voir si elles trouveront un An qui leur plaise mieux que ceux de leur propre tribu. Zee a déjà fait trois voyages semblables, mais jusqu’ici son cœur est resté libre. »
(…)
il n’est pas rare qu’une jeune Gy montre un goût que les autres trouvent étrange ; mais il n’existe pas de moyen de forcer une Gy a changer ses résolutions. Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’employer le raisonnement, et l’expérience nous prouve que le College entier des Sages essaierait en vain de raisonner avec une Gy en matière d’amour. Je suis desole pour vous, parce qu’un tel mariage serait contre l’A-glauran, ou bien de la communauté, car les enfants qui en naîtraient altéreraient la race
(...)
Vous feriez peut-être bien de dire a Zee qu’elle est laide. Cette assurance, venant de la bouche de l’An qu’elle aime, suffit d’ordinaire a refroidir la Gy la plus ardente. »
Qu'en est du couple, et des femmes, les '' Gy-ei'' … ?
« le divorce et la polygamie sont extrêmement rares, et les ménages paraissent très heureux et unis chez ce peuple étonnant ; les Gy-ei, malgré leur supériorité physique et intellectuelle, sont fort adoucies par la crainte de la séparation ou d’une seconde femme, et comme les An sont très attaches a leurs habitudes, ils n’aiment pas, a moins de considérations très graves, a changer pour des nouveautés hasardeuses, les figures et les maniérés auxquelles ils sont habitues. Les Gyei cependant conservent soigneusement un de leurs privilèges ; c’est peut-être le désir secret d’obtenir ce privilège qui porte beaucoup de dames sur la terre a se faire les champions des droits de la femme. Les Gy-ei ont donc le droit, usurpe sur la terre par les hommes, de proclamer leur amour et de faire elles-mêmes leur cour ; en un mot, ce sont elles qui demandent et non pas qui sont demandées. Les vieilles filles sont un phénomène inconnu parmi elles. Il est très rare qu’une Gy n’obtienne pas l’An auquel elle a donné son cœur, ..(...)»

Ce peuple, au physique parfait, est réparti en communautés autonomes et auto-suffisantes, poussant au bout le modèle de la commune anarchiste ou socialiste utopique. Une certaine égalité y règne, quand bien même celle-ci ne va pas de pair avec une uniformisation des richesses, puisque chacun possède la liberté de s’enrichir ou non. Les femmes ont même acquis une certaine supériorité, y compris physique, sur les hommes. ..
Enfin,
« Je devinais que Zee, sans me le dire, s’était décidée a m’aider a retourner vers le monde supérieur et que nous nous dirigions vers le lieu ou j’étais descendu. Son silence me gagnait et m’empêchait de parler. Nous approchions du gouffre. (...) »
« (..) j’ai cru que mon devoir envers mes semblables m’obligeait à écrire ce récit pour les avertir de la venue de la Race Future. »
Un monde, cependant, trop parfait …

Le narrateur ne semble pas toujours emballé … « Comme ils doivent s’ennuyer ! Ils n’ont ni les émotions de la guerre, ni les plaisirs de la chasse, car ils sont trop doux pour s’amuser a tuer des bêtes inoffensives. Ceux d’entre eux qui ont l’esprit aventureux peuvent fonder des colonies, mais ils ne courent aucun risque, et, d’ailleurs, la place finira par leur manquer. Ou bien ils s’appliquent a inventer des machines nouvelles et a faire avancer la science, ce qui ne doit pas être a la portée de tout le monde, dans une civilisation déjà si savante et si bien outillée. Ils n’ont même pas une littérature très florissante et sont obliges de relire les anciens auteurs pour y trouver la peinture des passions dont ils sont exempts, des conflits qui ne sont plus de leur siècle. Cette tranquillité d’âme se reflète sur leur visage qui a quelque chose d’auguste et de surhumain, comme le visage des dieux antiques ; ce sont des hommes de marbre. Ils ne vivent pas. »
La civilisation du Vril-ya ne cache pas son mépris pour les peuples qui lui sont inférieurs, car encore au stade démocratique de la bêtise de masse et dépourvus de la maîtrise du Vril, clef de tout progrès collectif.
Notre ''héros'' s’échappe et revient à la surface pour raconter l’histoire de "la race à venir", qui est à l’origine du titre. D'ailleurs, cette ''race à venir '' ne serait-elle pas celle qui nous exterminerait … ?

Pourtant, ce livre n'est aucunement ''sulfureux'' et ne préfigure rien de dangereux... Est-il néanmoins dangereux... ?
Louis Pauwels et Jacques Bergier dans ce fameux livre, "Le Matin des magiciens" soutiennent que ce livre a inspiré un groupe nazi qui se serait appelé : ''La Société du Vril''...
Difficile de penser que des gens qui se prennent au sérieux puissent s'appuyer sur un roman comme celui-ci … La théorie de la Terre creuse ( ou espaces creux) avec une civilisation cachée, n'est pas scientifique mais légendaire …
Les ''Vril-Ya'' n'ont rien à voir avec les Aryens, et sont plutôt dominés par les femmes... C'est vrai qu'ils se considèrent comme une race supérieure ( le concept de race correspond à l'époque …)
Ce qui est moins étonnant, c'est qu'à la fin du XIXe siècle, ce livre ait pu inspiré Helena Blavatsky et sa Théosophie... Pourtant, ce peuple Vril, semble s'être coupé de la passion,et celle de l'Art en particulier …
Aujourd'hui ce roman est peu lisible, sinon par curiosité historique. Le texte nous semble lourd, rébarbatif, similaire à un documentaire. L'action, et le suspens sont minimaux.
Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -1/.-

Le romancier Edward Bulwer-Lytton (1803-1873), dans un roman de science-fiction ''The Coming Race '' publié en 1871, le premier fait mention du Vril. Il met en scène une ''race'' d'hommes souterraine, les Vril-ya, détenteur du Vril ( dérivé du latin virile) : une énergie qui leur donne des pouvoirs psychiques comme la télépathie et la télékinésie...
Edward Bulwer-Lytton a quatre ans, à la mort de son père.
Il commence à écrire de la poésie à l'âge de sept ans, époque à laquelle la famille hérite de la grande bibliothèque de son grand-père Lytton. Edward passe un an à tout lire, des romans de chevalerie aux ouvrages savants.
Très tôt , le jeune homme est salué pour ses nouvelles et poèmes. Il a une liaison avec Lady Caroline Lamb... et rencontre l'une de ses amies, Rosina.
Edward hérite de la propriété de Knebworth (comté de Hertfordshire) et devient baron de Knebworth en 1838 et, à la mort de sa mère en 1843, il s'acquitte de sa volonté d'ajouter «Lytton» à son nom.
Edward est considéré par tous, comme un dandy...Il va devenir un romancier populaire et prolifique.

Rosina Doyle Wheeler (1802–1882) est la fille de la féministe Anna Doyle Wheeler, réputée pour sa beauté, et épouse un baron irlandais, alcoolique... Elle le quitte et va vivre à Guernesey, où son oncle est gouverneur. Rosina grandit dans une société extraordinaire, peuplée de libres penseurs, de bohémiens et d'exilés de la Révolution française... Elle poursuit sa formation à Londres et tombe sous le charme d'un dandy aux boucles dorées, Edward ...
En 1827, Edward Bulwer-Lytton épouse contre l'avis de sa mère veuve, la beauté irlandaise qu'est Rosina... Sa famille lui retire son aide financière, ce qui le contraint à produire toute une série d'ouvrages... Le travail, la politique, et le goût des jolies femmes, mettent à rude épreuve son couple...
« Je suis allé dans l'appartement de mon mari, qu'il gardait pour avoir une communication paisible avec ''sa Muse''. Et, j'ai trouvé la Muse en satin blanc assise sur ses genoux. »
En 1833, le couple se sépare, séparation devenue légale en 1836. Trois ans plus tard, Rosina publie Cheveley, or the Man of Honour (1839), une fiction dans laquelle elle dénonce l'hypocrisie de son mari. Elle est l'auteur de treize romans ; et a ensuite passé quarante ans à tourmenter son ex-mari, révélant des détails sur ses maîtresses et ses enfants illégitimes.

En juin 1858, alors que son mari est candidat dans le Hertfordshire, elle mène campagne contre lui. Celui-ci riposte en menaçant d'attaquer ses éditeurs, de lui retirer sa pension et en lui refusant l'accès à ses enfants. Finalement, elle est internée dans un asile psychiatrique, avant d'être libérée quelques semaines plus tard, devant le tollé de l'opinion publique
Edward Bulwer-Lytton, est alors aussi lu que Dickens ou Sir Walter Scott... Une particularité de son travail est d'introduire des éléments métaphysiques et légendaires dans ses récits, alors même qu'ils se déroulent dans la société actuelle, société dont il est un membre éminent.
Plus tard, il va écrire de la poésie; et le Roi Arthur va être un travail long ( douze livres de plus de cent strophes) et important pour lui, qui le poursuit depuis sa toute première jeunesse, dit-il ; alors que le "Morte d'Arthur" de M. Tennyson vient aussi de paraître...
La version d'Edward ne se base pas sur Malory; mais sur les traditions folkloriques du Nord. Arthur, est un roi gallois qui préfère mourir que d'abandonner sa liberté, il symbolise l'amour de la liberté du peuple britannique.
Bulwer-Lytton entre au Parlement le 30 avril 1831 sous l'étiquette du parti radical et, ardent orateur, y brille pendant dix ans... puis, il se fait élire comme conservateur et passe au gouvernement comme Secrétaire d'Etat aux colonies...

Le premier roman d'Edward est un roman satirique ''à clé'' : Pelham; ou Les aventures d'un gentleman (1828) et devient un best-sellers...
Il écrit des romans historiques dans la tradition de Walter Scott, parmi lesquels Les Derniers Jours de Pompéi, écrit à la suite de son voyage en Italie et sous le coup d'un chagrin d'amour...
'The Haunters and the Haunted' (1859) d' Edward est reconnu comme la première histoire de maison hantée moderne et apparaît encore dans des anthologies aux côtés de MR James et Edgar Allen Poe. L'auteur d'horreur américain HP Lovecraft l'a qualifié de «l'un des meilleurs contes de la maison hantée jamais écrit».

Edward a appartenu à plusieurs cercles occultes, il écrit 'Zanoni' (1842), un livre influent du XIXe siècle. Ce '' roman initiatique '' raconte, sur fond d'occultisme et de Révolution française, une histoire d'amour entre Zanoni, un rosicrucien qui possède la jeunesse éternelle , et une jeune chanteuse d'opéra nommée Viola Pisani. Fait-il sacrifier l’amour pour l’Initiation ?
Plusieurs sociétés ésotériques considère Edward Bulwer-Lytton comme l'un des leurs... On le pense membre, entre autres, des Rose-Croix, des théosophes, de l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée..
En 1871, paraît '' le pouvoir de la race à venir '' ( ''The Coming Race'' ). Ce roman contribue à la naissance du genre 'science-fiction'... HG Wells, impressionné le cite comme le premier d'une tradition dystopique de sociétés oppressives du futur qui a conduit au "1984" de George Orwell, et au "Nouveau monde" de Huxley.

Helena Blavatsky ( 1831-1891) , fondatrice de la Théosophie, affirme qu'Edward s'est inspiré, pour ce qui est du Vril d'anciens écrits indiens.
À la fin du dix-neuvième siècle, le mot «Vril» est communément associé aux «élixirs vitaux». En 1886, John L Johnston cherche un nom pour son extrait de bouillon de boeuf ... Il fabrique un mix des mots Bovine et Vril et baptise le nouveau breuvage au bœuf : «Bovril».
Voyage en Ecosse -6- Abbotsford – W. Scott

Située juste à l'ouest de la ville de Melrose, Abbotsford, à 35 miles d'Edinburgh, la demeure de Walter Scott, continue d'être occupée par les descendants de l'écrivain...

Anne-Laure a le privilège de rencontrer Mary Monica Maxwell-Scott ( 1852 – 1920) l'arrière petite fille, écrivaine elle-même. À la mort de son père en 1873, elle a hérité d'Abbotsford House. À Londres en 1874, elle épouse l'honorable Joseph Constable-Maxwell, troisième fils de William, Lord Herries , après quoi le couple adopte le nom de famille Maxwell-Scott. Comme son arrière-grand-père, elle est devenue écrivain de livres historiques. Elle a également écrit un certain nombre de livres sur son célèbre ancêtre, y compris un guide faisant autorité sur la collection de ''reliques'' et possessions personnelles de Sir Walter Scott...
En 1855, la petite fille de Walter Scott, Charlotte, et son mari James Hope Scott, ajoutent à la maison, une chapelle. Ceux-ci étaient Catholiques, alors que Sir Walter Scott était Presbytérien. Le Cardinal Newman, ami proche de la famille y a célébré la Messe en de maintes occasions.

Sur le manteau de la cheminée on peut lire la devise de la famille Hope : « At spes non fracta » (Mais mon espoir n’est pas brisé). L'intérieur de la maison est une légende. Les murs en bois finement sculptés du hall d'entrée sont ornés d'une armure, de glaives, d'un blason peint, de cornes d'animaux divers et de tout l'attirail que l'on pourrait attendre d'un collectionneur tel que Sir Walter Scott. Certains panneaux de chêne sur les murs ont été récupérés dans l'abbaye de Dunfermline et d'autres sites historiques. Scott avait l'œil pour le décor et donner au hall une apparence ancienne.

Le bureau de Scott, une pièce remplie de livres, était un lieu très privé ; ici il écrivit ses derniers romans, il pouvait y accéder par une porte cachée directement à partir de sa chambre. La bibliothèque adjacente est une immense salle qui récapitule tous les centres d'intérêt de Scoot ; des livres qu'il gardait de son enfance à tous les manuels de référence qu'il avait utilisés à des présents d'auteurs célèbres du monde entier tels que les Frères Grimm ou Washington Irving...
Anne-Laure est surprise de découvrir des manuscrits sur la sorcellerie et la démonologie, et elle apprend que Scott possédait des manuscrits rosicruciens regorgeant de connaissances alchimiques ...

Elle traverse le salon chinois avec son papier peint turquoise et floral pour découvrir un véritable arsenal : d'innombrables dagues, épées, pistolets, fusils et autres armes sont suspendus aux murs pour un spectacle glorieux. Parmi les trésors, il y a le pistolet, l'épée, le Skene Dhu (couteau écossais) et le sporran de Rob Roy ( le ''Robin des Bois écossais ''), l'épée du marquis de Montrose, donnée par Charles , et exécuté à Edinburgh en 1650.
Avec ces lieux que lui désignait son grand-père, par ses notes ; Anne-Laure conduite par ses amis a admiré les paysages d'Ecosse...

Il lui est arrivé de loger dans des châteaux comme celui de Shandon house à Helensburgh, sur les rives de la Clyde. La demeure impressionne en ce qu’elle ressemble un peu à un musée avec ses pièces remplies de faïences et d’objets précieux (dont un flacon ayant appartenu à Marie Stuart et une clef forgée par le roi Louis XVI en personne), ses salles de curiosités, ses galeries de tableaux de Murillo, Tégniers, Van Dyck, etc., sa superbe serre remplie des plantes rares. Comment ne pas apprécier le parc avec ses fleurs et son gazon descendant jusqu’au bord de l’eau ?

A Inverness, elle voit la cathédrale et le château, elle assiste aux jeux nationaux (concours de « pipers », danses et jeux divers.). Une soirée au bal, lui permet d'admirer les jolies toilettes des dames et les costumes écossais des Messieurs parmi lesquels, quelques chefs de clans comme Macpherson, Mac-Intosh. Elle et J.B. s'essaient à danser le « reel », une des danses traditionnelles...
Après Aberdeen, et une promenade en mer, ils partent en voiture, en direction de la petite station très fréquentée de Pitlochry, un agréable lieu de villégiature. Ils l’atteignent à travers les monts Grampians et découvrent des châteaux et des sites comme Queen’s view... Etc...

Voyage en Ecosse -5- la chapelle de Rosslyn

Visiter la chapelle de Rooslyn, avec les commentaires de Peter Brown et d'Elizabeth Haldane est la grande chance d'Anne-Laure...

Il y a bien-sûr l’histoire attachée au ''pilier de l'apprenti''; au sud-est du chœur, à proximité des marches menant à la crypte ... Magnifique travail qui a coûté la vie à l'apprenti qui s'était avec audace mis au travail, et après l'avoir vu achevé en rêve... Alors que, son maître, en difficulté devant l'ouvrage, avait conçu un pèlerinage à Rome, en espérant de l'aide... A son retour, sa jalousie fut si grande... qu'il assassina de rage le jeune homme...! Pour Peter, il rapproche l'assassinat du jeune apprenti, à celui d'Hiram, architecte du Temple de Salomon et que l'on évoque dans le rituel maçonnique...
On y voit également '' la sculpture de l'apprenti'' située à mi-hauteur du mur ouest du chœur, du côté sud. On y voit un visage avec une profonde cicatrice sur la tempe droite ; dans le coin opposé, c'est la tête de son meurtrier, le maître.
Elizabeth, devant le pilier, évoque l'arbre de vie ; la couronne de «l'arbre» fait penser aux douze constellations du zodiaque. Elle remarque les branches en spirale ; et les racines du tronc qui s'enfoncent profondément dans les éléments de la Terre. Au bas du pilier, on voit des dragons ronger les racines de l'arbre pour lui voler sa fécondité.

Derrière l'autel, devant la Chapelle de la Dame et à gauche du pilier de l'apprenti, se trouvent deux autres colonnes porteuses remarquables. Le premier, sous la fenêtre c'est le pilier du maçon; celui du centre, le pilier du compagnon.
Et, ce qui met en valeur ces piliers et améliore encore leur beauté, ce sont les sculptures du plafond... La quantité d'images sculptées est impressionnante, la beauté de l'ensemble distrait de ce que signifie chaque détail : la chute de l'homme et son expulsion d'Eden, la danse de la mort, la naissance du Christ, le sacrifice d'Isaac, la victoire de la vérité , le contraste entre la vertu et le vice, l'Annonciation, la présentation du Christ dans le temple, Jésus le charpentier, le fils du père prodigue nourrissant les porcs, la crucifixion et la descente de croix, la résurrection et la pierre roulée du Saint-Sépulcre, le Christ assis dans la gloire. Mais ce n'est pas un prêche classique et l'humour est entremêlé partout. L'esprit et la sagesse vont de pair....
![]() La Croix et le Chevalier... |
![]() L'Homme Vert |
En fait, il y a beaucoup d'autres choses... À droite, face à l'autel, se trouve un pilier au-dessus duquel se trouvent un lion et une licorne en combat. Immédiatement au-dessus de la tête de la licorne, s'étendant jusqu'au pilier voisin, se trouvent des figures représentant les douze apôtres et quatre martyrs, tous avec des halos au-dessus de leur tête. Etc..
Entreprendre l'étude des sculptures de la chapelle, c'est ne pas craindre de se confronter à des représentations païennes et défiant l'imagination... On y remarque un grand nombre de sculptures de ''l'Homme Vert '', le symbole celtique de la fertilité et de la renaissance, dans tous ses âges...

Dans l'allée nord se trouve la ''Caithness Tomb'' qui affiche les armoiries de Caithness et la devise de la famille: «Commit the Verk to God’ ». Elle a été érigée en mémoire du 4e comte, arrière-petit-fils du fondateur de la chapelle. Debout contre le même mur se trouve la pierre funéraire de Sir William St Clair qui a été tué par les Maures à Teba en Andalousie alors qu'il cherchait à transporter le cœur du roi Robert Ier en Terre Sainte.
Ensuite, nous trouvons un hommage à l'ancêtre du fondateur, William the Seemly , représenté comme un chevalier à cheval portant une lance. Derrière lui, une figure tenant la ''Holy Rood'' !...
Beaucoup d'images renferment inévitablement des liens avec les Templiers, dont nombre de symboles ont été intégrés dans la franc-maçonnerie: le crâne et les os croisés, deux colombes en vol, la truelle et le compas, etc.
Entre 1760 et 1780, le Degré des Templiers maçonniques était devenu très populaire parmi les francs-maçons... au XVIIIème siècle, les membres du bureau de la Loge St Stephen à Édimbourg sont devenus les premiers à être initiés en tant que Templiers maçonniques en Écosse.
Voyage en Ecosse -4- The Black Rood – Rosslyn
Lorsque le roi anglais Edward Ier a envahi l'Écosse en 1296, il a volé the Black Rood, et d'autres symboles de la monarchie écossaise, pour les envoyer à Londres.

Ensuite, peu de temps après la bataille de Neville's Cross en 1346 près de Durham (lorsque l'armée écossaise fut vaincue, alors qu'elle envahissait le nord de l'Angleterre ), the Black Rood a été présentée à la cathédrale de Durham ; peut-être par le petit-fils d'Edward I, Edward III en reconnaissance de la victoire. La Black Rood a ensuite été détenue dans la cathédrale de Durham pendant deux cents ans jusqu'à ce qu'elle soit perdue de vue lors des bouleversements de la Réforme.
- Sa disparition de Durham, pourrait correspondre à son retour à Holyrood ; puis à Rosslyn... ?

- Peut-être... Mais, figurez vous qu'il n'y a pas si longtemps, cette histoire a refait surface...
Donc, si vers 1545, la croix disparaît ; en 1827, une croix anglo-saxonne est découverte dans la tombe la plus importante de la cathédrale - celle de son saint fondateur, Cuthbert. La croix est immédiatement identifiée comme appartenant au Saint. Il est étrange, cependant, que les restes de St Cuthbert ayant été examinés plusieurs fois depuis sa mort en 687, personne n'ait jamais trouvé de croix...
Mais, bien sûr, on se demande : si une croix anglo-saxonne a été perdue dans la cathédrale de Durham pendant la Réforme et une croix anglo-saxonne a été retrouvée au XIXe siècle: pourrait-il s'agir de la même?

La '' croix de St Cuthbert '' est en effet creuse, et pouvait recevoir une relique... . Quelqu'un aurait pu décider de placer cette croix particulière dans le cercueil - l'un des endroits les plus saints de la cathédrale - afin de la cacher et de la conserver pendant les bouleversements de la Réforme. Cependant, un historien, ne peut réunir en une seule ces deux croix ; plusieurs documents les décrivent chacune de manière bien différentes...
L'hypothèse que the Black Rood, l'un des symboles de la souveraineté de l'Ecosse, puisse être cachée, en un lieu qui nous est inconnu, et pourquoi pas dans la chapelle de Rosslyn, est envisageable...

En 1544, le château de Rosslyn fut attaqué par les Anglais, l'assaut fut mené par Edward Seymour, le comte de Hertford, commandant du roi Henry VIII, qui est devenu plus tard 1er duc de Somerset. Le château de Rosslyn a été gravement endommagé par le feu, mais étonnamment la chapelle fut laissée intacte et aucune mention n'est faite d'objets de valeur saisis.
Effectivement, Mary de Guise, régente d'Écosse en l'absence de sa fille Mary, reine d'Écosse, qui a été envoyée en France pour sa propre sécurité, écrit une lettre énigmatique à Sir William St Clair de Rosslyn, dans laquelle elle a fait allusion à un « secret » qu'elle a promis de ne pas révéler. En cas d'urgence nationale, il est logique que le trésor national soit stocké dans un endroit considéré comme sûr jusqu'à ce que le danger soit passé, et cette cachette aurait bien pu être Rosslyn.

La construction de la chapelle avait commencé, cent ans plus tôt, en 1456.
On dit que la lignée St Clair, est née en France. Un fils cadet William, aurait escorté Margaret, la future épouse du roi Malcolm, en possession de la relique ''Balck Rood''.
On connaît un William de Saint-Clair, comme l’un des chefs de la révolte écossaise contre Edouard Ier d’Angleterre et compagnon de William Wallace à la fin du XIIIème siècle ; puis aussi Sir William Saint-Clair, mort en Andalousie en chemin pour la Terre Sainte, pour y enterrer le cœur de Robert Le Bruce ; et encore, un autre William Sinclair, 3e comte d'Orkney, baron de Roslin et 1er comte de Caithness, chancelier et régent d’Ecosse au XVe siècle, dont l’histoire retient surtout qu’il fut le dessinateur des plans de la Rosslyn Chapel.
Après la Réforme écossaise (1560), le culte catholique dans la chapelle a pris fin. La famille Sinclair a continué d'être catholique jusqu'au début du XVIIIe siècle ; mais à partir de ce moment, la chapelle a été fermée au culte public, jusqu'en 1861.

Pendant des siècles, les St Clairs de Rosslyn ont été reconnus comme grands maîtres héréditaires de l'artisanat et de guildes, et, enfin , des maçons d'Écosse. Grâce à l'influence de ces différentes guildes, et lors de ces réunions annuelles tenues à Kilwinning, la franc-maçonnerie écossaise est née... La fondation de la Grande Loge d'Écosse date de 1736. Trente-trois loges de toute l'Écosse étaient représentées et Sir William St Clair de Rosslyn fut le premier grand maître de la Loge Canongate-Kilwinning à Édimbourg .
- Et aujourd'hui, en 1911... ?
- En sa qualité de ''Junior Grand Warden'', le 5e comte, en 1896, posait la première pierre du North Bridge of Edinburgh. L'année suivante, le 19 juin, il est installé à Rosslyn Chapel en tant que Grand Maître provincial. Cependant, pour ce 5e comte, la franc-maçonnerie ne représente que « discours, chants et convivialité...», activités qui, hélas se conjuguent avec son goût du jeu, et son effondrement financier... Je vous déconseillerais, si vous le pouviez, de le rencontrer...
A suivre...
Voyage en Ecosse -3- The Black Rood - Rosslyn
Les papiers de Charles-Louis de Chateauneuf, font état d'un lien entre l'abbaye de Holyrood et la chapelle de Rosslyn...

Nous sommes alors en 1545-46, la régente d'Ecosse et Sir William Sinclair de Roslin (petit-fils du fondateur de la chapelle Rosslyn), signent un accord dans lequel il est écrit : « et le secret confié à nous, nous le garderons... ». Cela concernerait un ''trésor'', celui de Holyrood, caché par les Sinclair sous les voûtes souterraines de la célèbre chapelle Rosslyn...
La régente d’Écosse est Marie de Guise (1515-1560), mariée au roi Jacques V d'Écosse, membre de la dynastie des Stuart. Elle a une fille nommée Marie Stuart, qui se mariera avec le Roi de France ; elle aura notamment pour petit-fils Jacques Ier, qui réunira en 1603 les trônes d'Écosse et d'Angleterre sous l'autorité d'un seul monarque.

A la mort de Jacques V, Marie tient à mettre sous protection de la menace anglaise et protestante, la relique...
Peter Hume Brown, ne connaît pas cette version ; qui semble beaucoup l'intriguer... Il promet d'y regarder plus près...
Voilà ce qu'il peut en dire pour l'instant... Si on parle du trésor d'Holyrood, il s'agit sans-doute d'une relique et de son reliquaire... : '' The Black Rood ''
Cette relique, à l'origine du nom Holyrood, the Black Rood a été amenée en Écosse en 1068 par St Margaret lorsqu'elle est devenue reine et l'épouse de Malcolm III.
En 1128, une abbaye augustine a été fondée sur l'ordre du roi David Ier d'Écosse, fils de la reine Margaret.
Qu'était '' The Black Rood'' ?

The Black Rood of Scotland était un reliquaire qui contenait un morceau de la '' vraie croix '' (un morceau de bois de la croix sur laquelle Jésus a été crucifié). Cette relique est donc arrivée en Écosse en 1068 avec Margaret de Wessex, la sœur du dernier héritier anglo-saxon du trône d'Angleterre. Elle et sa famille fuyaient la conquête normande et ont trouvé la sécurité à la cour du roi Malcolm III d'Écosse. Margaret et Malcolm se marièrent et elle légua la relique Black Rood à leurs descendants: les rois et les reines d'Ecosse. De cette façon, la Black Rood est devenu une partie des joyaux de la couronne écossaise pendant deux cents ans.
Une source historique, concernant cet objet, provient de l'hagiographie de la reine Margaret, elle est citée par Catherine Keene ( Sainte Marguerite, reine des Écossais: une vie en perspective. , 2013) chercheuse en histoire médiévale.

La Reine est sur son lit de mort. Elle ordonne que lui soit apportée, ce qu'elle appelle '' la Croix Noire '', et qu'elle a toujours considérée avec la plus haute vénération. Cette merveilleuse croix, qui s'ouvre et se ferme à la manière d'une boîte, a la longueur de la paume d'une main, et l'œuvre a été créée en or le plus pur.
Un morceau de la croix du Seigneur est à l'intérieur de cette croix, comme cela a souvent été ''prouvé par l'évidence'' de nombreux miracles. On y voit une image de Notre Sauveur sculptée dans l'ivoire le plus fameux, et merveilleusement ornée d'or pailleté.
Le coffre dans lequel est enfermée la croix ne peut s'ouvrir que difficilement, la reine en attendant gémit: « Quels chagrins! Oh comme je suis coupable! Ne mériterais-je pas un dernier regard sur la Sainte-Croix? »
Et quand, enfin, la croix lui ait apportée, elle la reçoit avec une grande dévotion, et l'embrasse et signe ses yeux et son visage avec. Même si tout son corps est devenu froid, et que seule la chaleur de la vie anime sa poitrine ; elle prie toujours, et chante le Cinquantième Psaume, elle tend la croix des deux mains, et la tient devant ses yeux.
D'après ce témoignage, '' The Black Rood '' serait une croix, avec une figure en ivoire du Christ.
A suivre...