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1941 – L'Ecosse – Les Regalia écossais
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Lancelot explique au général Maxwell-Scott, que l'ancien roi Edward VIII, lui-même, aurait exprimé sa conviction que la pierre de la couronne impériale ferait partie du trésor britannique, après avoir été en possession de la maison de Hanovre. En 1796, devant le danger des troupes françaises qui ont traversé le Rhin, les insignes impériaux, joyaux de la couronne du Saint-Empire romain germanique, conservés à Nuremberg sont transportés à Ratisbonne, puis à Vienne. Ce sont dans ces circonstances, et un peu plus tard en 1806, alors que le Saint-Empire romain germanique prend officiellement fin; que le joyau principal de la Couronne impériale aurait été mis en sécurité en Angleterre, puis en Ecosse.
Walter Maxwell-Scott, s'il ne sait rien de l'orphanus , est très documenté sur le lien que Walter Scott a entretenu avec les regalia écossais de la couronne britannique.
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Ils datent du XVe et XVI e siècles, utilisés lors du couronnement du nourrisson Marie, reine des Écossais, au château de Stirling en 1543. Ils ont également servi lors des couronnements de Jacques VI, de Charles Ier, et de Charles II en 1651 pour la dernière fois. Ils furent cachés au milieu du XVIIe siècle pour les protéger d'Oliver Cromwell. Ils étaient cachés au château de Dunnottar dans l'Aberdeenshire, quand - lors d'un siège - ils furent sortis clandestinement et enterrés à quelques kilomètres de là dans l'église paroissiale de Kinneff pendant neuf ans, jusqu'à ce que la monarchie soit restaurée en 1660. A partir de l'Act Union, en 1707, ils furent rangés et oubliés, pendant plus de cent ans !
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C'est Walter Scott, qui s'est passionné à les retrouver. Il fut autorisé à sonder les coins du château d'Édimbourg. En 1818, les explorateurs cassent le bas d'un mur de l'ancienne salle du trône, et trouvent dans une pièce forte du château, un coffre en chêne, recouvert de tissus de lin tout empoussiérés, à l'intérieur: la couronne, le sceptre et l'épée exactement comme ils y avaient été laissés 111 ans plus tôt.
Le 4 février 1818, les Insignes royaux écossais sont exposés, pour le public, dans le château d’Édimbourg.
Auparavant, Walter Scott, en 1814, a publié le roman Waverley qui rencontra un énorme succés. En 1815, il est invité à dîner avec George, alors prince régent et futur George IV, lui-même amateur d'art et collectionneur. Il va ensuite sur le continent, pour visiter le champ de bataille de Waterloo; à Paris, il rencontre Wellington, lord Castlereagh et le tsar.
En 1820, il reçoit le titre de baronnet ( titre de noblesse, mais sans pairie), en 1820, il peut donc se faire appeler Sir Walter Scott.
![]() Sir Walter Scott presenting the Cross of St Andrew to King George IV, 1822 |
George IV est couronné à l'abbaye de Westminster, le 19 juillet 1821; et en 1822, Walter Scott orchestre la visite du monarque britannique en Ecosse ; première depuis Charles Ier d'Angleterre au XVIIe siècle. Le Roi, en son palais de Holyrood, touche les joyaux, qui en procession sont ramenés au château d'Edinburgh. Le duc de Hamilton, principal concurent collectionneur de Scott, porte la couronne d'Ecosse.
En 1941, du fait de la guerre et du risque d'invasion, ils sont à nouveau cachés...
Douglas Douglas-Hamilton (1903-1973), est le 14e duc de Hamilton, il est un pionnier de l'aviation.
Le duc de Hamilton est le gardien héréditaire du Palais de Holyroodhouse, la résidence royale officielle en Écosse.
Le 1er marquis de Hamilton John Hamilton,(1535-1604), était l’un des plus fervents partisans de Mary Stuart. Il envisageait même pouvoir l'épouser ( après son divorce d'avec Bothwell). Une bague qui aurait appartenu à Marie Stuart, ferait partie de la ''collection Hamilton'', depuis 1587. La bague est ornée d’un fin saphir, taille table, sur un cercle en or émaillé noir et blanc.
L’inscription à l’arrière de la bague, dans une écriture du XVIIe siècle, indique que la bague a été envoyée par la reine Marie avant sa mort et sur l’anneau sont gravés les mots, à John, Marquis Hamilton.
L'ancien palais des ducs d'Hamilton, ayant été détruit, L'Hamilton Palace Collection fut vendue en grande partie en 1919.
Aujourd'hui, c'est au château de Lennoxlove, que l'on retrouve ce qui reste de la collection Hamilton dont la bague au saphir de Marie Stuart, une boîte à bijoux en argent lui ayant appartenu et qui aurait contenu les ''lettres du cercueil'' qui montrent sa complicité dans le meurtre de Lord Darnley, ainsi que son masque mortuaire.
On peut y voir, également, la carte et la boussole portées par Rudolf Hess, l’adjoint d’Adolf Hitler, qui s’est envolé pour l’Écosse en 1941 dans le cadre d’une mission sur les conditions d'une négociation de paix entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne.
Lancelot interroge alors Sir Walter Maxwell-Scott, sur le reliquaire appelé ''Black Rood'' dont il a entendu parler par sa mère, suite à son voyage en Ecosse, en 1911. Ne faisait-il pas partie des joyaux de la couronne écossaise ? ( Voir : - VOYAGE EN ECOSSE -3- THE BLACK ROOD – ROSSLYN ; et - VOYAGE EN ECOSSE -4- THE BLACK ROOD – ROSSLYN )
Effectivement, répond-il, raconter l'histoire du Black Rood, c'est raconter l’histoire fascinante de l’un des joyaux de la couronne les plus anciens et les plus importants d’Écosse.
Le ''Black Rood'' ou ''Holy Rude'' est ainsi appelé parce que le crucifix dans lequel un éclat de la Vraie Croix a été implanté était en ébène, richement orné d’or.
Fuyant en Écosse après l’invasion normande, Margaret et son frère, le dernier roi anglo-saxon d’Angleterre, se voient offrir refuge par le roi Malcolm III. En 1068, Margaret se marie avec le roi Malcolm III, et le Black Rood passe dans la famille royale écossaise et devint ainsi un symbole de l’autorité et de la légitimité de la royauté écossaise. Il a donné son nom au palais de Holyrood.
Le Black Rood a été emmené en Angleterre par le roi Édouard Ier en 1291, butin de ses premières victoires. Lors de l’accord de paix entre l’Angleterre et l’Écosse des négociations ont été entamées sur la restitution de certains artefacts en Écosse. Le Black Rood et d’autres objets ont été renvoyés en Ecosse en 1328. Puis, suite à la bataille de Neville’s Cross près de Durham. Le roi écossais David II, en possession de la croix fut capturé et passa onze ans en captivité en Angleterre. Pendant ce temps, le Reliquaire a été emmené à la cathédrale de Durham et y serait resté jusqu’à la Réforme en 1540, date à laquelle il a disparu.
Des documents, raconteraient qu'un certain Sinclair aurait récupéré la relique écossaise dans la cathédrale de Durham , pour la cacher dans la chapelle Rosslyn, un lieu associé à sa famille ; en effet un témoin fait état d'une discussion entre la veuve du roi Jacques V, Marie de Guise ( mère de Mary Stuart) , et William Sinclair de Rosslyn en 1546, à propos d'un objet précieux qui était caché à Rosslyn et Marie aurait juré de garder le secret
1941 – L'Ecosse – W. Scott
Pour joindre l'Ecosse, ils traversent le Northumberland, un vieux royaume conquis par les angles, partis au VIe siècle de la presqu'île danoise.
W. J. Stein, emprunte quelques petites routes qui traversent des paysages sauvages, parfois arides, puis boisées et permettent à Stein d'évoquer Merlin.
La figure mythique de Merlin, s'est forgée lors des écritures successives de la légende au cours du Moyen Age, à partir de traditions orales d'origine galloise. Elle est liée aux forêts et aux lieux sauvages, incarnant une sorte d'esprit universel en lien avec les rythmes cosmiques de la nature. Entre ses apparitions au milieu des hommes et à la cour, il rejoint dans la forêt de Northumberland une demeure appelée "l'Esplumoir" par les auteurs du Lancelot-Graal. Là, l'attend un prêtre nommé Blaise qui a pour mission de consigner l'histoire du royaume breton.
On dit que pendant ses périodes de retrait, il peut devenir un véritable homme sauvage, très velu et hirsute. Son arbre favori, le pommier, symbolise la connaissance et l’immortalité. Merlin est également lié aux animaux de la forêt, comme le cerf.
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Une autre légende, celle de Mélusine, dit qu'elle aurait enfermé son père le roi Helynas d'Albanie, ici dans une de ces montagnes. C'était, je crois, du fait qu'il a rompu le serment fait à Pressine, sa femme, de ne pas la voir en couches.
Stein et Lancelot vont faire étape au château d'Alnwick, une impressionnante forteresse médiévale qui est la résidence ancestrale de l'illustre Maison de Percy ( origine médiévale normande), fondée en 1067.
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Actuellement le château d’Alnwick appartient à Hugh Percy, 10e duc de Northumberland, absent car parti à la guerre. Immense - une partie de ses locaux sert à la Newcastle Church High School for Girls. Ils sont reçus par l'intendant. C'est en voyageant en Angleterre, que Lancelot se rencontre que la carte de visite à présenter est importante, en particulier l'appartenance du rang de sa famille. C'est ainsi que Lancelot de Sallembier se présente, et de par son nom; il est systématiquement interrogé à son propos. Au contraire de la France, où Lancelot évite d'en faire état, d'autant que son titre est ''sans noblesse attachée '' et sans terre titrée.
Anne-Laure avait eu le privilège de rencontrer Mary Monica Maxwell-Scott l'arrière petite fille, écrivaine elle-même. Aujourd'hui, c'est le major-général Sir Walter Joseph Constable-Maxwell-Scott (1875-1954) qui reçoit Lancelot à Abbotsford House qu'il a hérité de sa mère. Il est officier général, en retraite depuis 1934, et dit remercier la Providence de lui envoyer en cette année 1941, un français et un autrichien, fuyant le mal nazi... Avant la brutale invasion de la Pologne, il s'interrogeait encore si cette guerre pouvait être justifiée. Ses désordres et ses horreurs, l'ont persuadé que son pays était poussé à faire une guerre juste. Sir Walter Maxwell-Scott est catholique : - « le seul but chrétien de la guerre est l'établissement de conditions permettant la paix intérieure et extérieure. » dit-il.
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- « Je ne puis voir, comment il nous sera possible de supporter l'effort d'une longue guerre extérieure si nous n'avons pas un idéal plus élevé que celui qui nous a été donné jusqu'à présent. Tous mourront pour Dieu. pour le Roi et pour la Patrie. Ils ne feront plus le sacrifice de leurs vies pour des mots tels que Humanité ou Démocratie. Nous voulons que l'homme qui se bat ait la Bible dans une main et l'épée dans l'autre: nous souhaitons seulement qu'il ne laisse pas la Bible quand il aura à discuter les termes de la paix. Nous devons avoir la paix du Christ dans une Chrétienté unie. » ( sources La Croix du 3 aout 1940)
Ceci dit, Sir Walter Maxwell-Scott, est comme son ancêtre, passionné des objets à caractère historique et ayant appartenu à des hommes célèbres. C'est avec passion, dans cette maison, que l'on évoque Napoléon. Le règne et la défaite finale de Waterloo, ont été des cataclysmes à l'époque de Walter Scott. C'est avec émotion que Lancelot est autorisé à toucher ( délicatement), le plumier de Napoléon et un porte-document sous-main, en velours de soie décoré de broderies de fil de fer très élaborées et représentant le monogramme impérial et les emblèmes du Premier Empire. Le porte-document ne renferme plus qu’une seule feuille de papier filigrané.
Là, c'est un petit carnet de chansons, souillé du sang et de la poussière de Waterloo qui appartenait à un officier français. Il a été trouvé à l’endroit même où s’était déroulée la fameuse charge des Scots Greys. Le propriétaire nous montre un pistolet de l'Empereur, et évoque aussi une mèche de cheveux de Napoléon, pliée dans une note datée de 1827 ; mais, qu'il ne retrouve plus... !
Beaucoup d'objets inestimables attirent l'oeil et les questions: le fusil de Rob Roy, la cuirasse de Jacques IV, l'épée de Montrose, et là :le crucifix que Marie Stuart tenait à la main en montant les degrés de l'échafaud !
L'Orphanus ? - Vous voulez parler, d'un joyau, peut-être une opale à la teinte rouge vif, détachée de la Couronne impériale, et dont on a perdu la trace après 1350, puisqu'à cette date elle est encore dans l'inventaire de succession de l'empereur Charles IV.
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Walter Maxwell-Scott a effectivement entendu parler de cette pierre. Plusieurs personnes influentes l'ont interrogé à son propos. Walter Scott se méfiait de certaines pierres, dont l'opale... A l'époque, on disait par exemple, que rêver d’une opale était considéré comme l'indication d'importantes prétentions ; de la convoitise, de la faveur de dames ou de personnes d’influence. Son influence pouvait être maléfique...
Scott, n'a pas craint pas d'en parler dans un récit fantastique, que l'on trouve dans l'un de ses romans historiques. Il s'agit du roman gothique 'Anne de Geierstein'. Ce récit fantastique traite des origines familiales d'Anne de Geierstein. L'un de ses aïeux, aurait conclu un pacte avec un mage persan, pour qu'il l'instruise de secrets mystères. A sa suite, le mage annonce au baron que c'est sa fille Hermione qui va continuer à l'instruire ; en lui recommandant de ne pas tomber amoureux de la belle demoiselle. Les cheveux de la jeune fille sont retenus par un ruban dont l'agrafe d'or est sertie d'une opale ; la pierre exprime par son éclat, les sentiments de celle qui la porte.
« La lampe d’argent n’était plus sur son piedestal, et l’on y voyait figurer en place une jeune et belle jeune femme, portant le costume persan, dont le cramoisi était le couleur dominante. Elle ne portait ni turban d’aucune espèce, ni aucune espèce de coiffure, ses cheveux d’un châtain clair n’étaient retenus que par un ruban bleu, attaché au dessus du front par une agrafe d’or, dans laquelle était enchâssée une une superbe opale qui, parmi les couleurs changeantes particulières à cette pierre, faisait jaillir une légère teinte rouge qu’on aurait prise pour une étincelle de feu »
Le baron d'Arnheim va épouser la jolie Persane. Un an plus tard, le couple a une petite fille que l'on prénomme Sibylle.
« (…) si le soir dans le salon, la conversation d’Hermione devenait plus animée que de coutume, on croyait voir cette pierre devenir plus brillante, et faire jaillir un rayon de lumière qu’elle produisait d’elle même, sans qu’il fut, comme c’est l’ordinaire, réfléchi par un autre corps lumineux (...) Ses suivantes disaient aussi que lorsque leur maîtresse éprouvait un mouvement passager de colère, seul défaut qu’on ait jamais remarqué en elle, on voyait un éclat rouge vif jaillir du joyau mystérieux, comme si il eut partagé les émotions de celle qui le portait. »
Le jour du baptême de Sybylle, pour mettre fin aux calomnies distillées sur Hermione et son opale, le baron secoue quelques gouttes d’eau bénite sur le front de son épouse.
Une goutte atteint l’opale, qui lance un feu brillant, puis perd tout éclat. Hermione tombe sur le sol, on la porte à sa chambre que le baron ferme à clé. Deux heures après, on ne retrouve aucune trace du corps d’Hermione, juste une poignée de cendres grises sur le lit.
Trois ans plus tard, le baron lui même disparaît, accomplissant la prédiction du mage persan, la lignée des Arnheim s’éteint sans héritier mâle.
Voyage en Ecosse -6- Abbotsford – W. Scott

Située juste à l'ouest de la ville de Melrose, Abbotsford, à 35 miles d'Edinburgh, la demeure de Walter Scott, continue d'être occupée par les descendants de l'écrivain...

Anne-Laure a le privilège de rencontrer Mary Monica Maxwell-Scott ( 1852 – 1920) l'arrière petite fille, écrivaine elle-même. À la mort de son père en 1873, elle a hérité d'Abbotsford House. À Londres en 1874, elle épouse l'honorable Joseph Constable-Maxwell, troisième fils de William, Lord Herries , après quoi le couple adopte le nom de famille Maxwell-Scott. Comme son arrière-grand-père, elle est devenue écrivain de livres historiques. Elle a également écrit un certain nombre de livres sur son célèbre ancêtre, y compris un guide faisant autorité sur la collection de ''reliques'' et possessions personnelles de Sir Walter Scott...
En 1855, la petite fille de Walter Scott, Charlotte, et son mari James Hope Scott, ajoutent à la maison, une chapelle. Ceux-ci étaient Catholiques, alors que Sir Walter Scott était Presbytérien. Le Cardinal Newman, ami proche de la famille y a célébré la Messe en de maintes occasions.

Sur le manteau de la cheminée on peut lire la devise de la famille Hope : « At spes non fracta » (Mais mon espoir n’est pas brisé). L'intérieur de la maison est une légende. Les murs en bois finement sculptés du hall d'entrée sont ornés d'une armure, de glaives, d'un blason peint, de cornes d'animaux divers et de tout l'attirail que l'on pourrait attendre d'un collectionneur tel que Sir Walter Scott. Certains panneaux de chêne sur les murs ont été récupérés dans l'abbaye de Dunfermline et d'autres sites historiques. Scott avait l'œil pour le décor et donner au hall une apparence ancienne.

Le bureau de Scott, une pièce remplie de livres, était un lieu très privé ; ici il écrivit ses derniers romans, il pouvait y accéder par une porte cachée directement à partir de sa chambre. La bibliothèque adjacente est une immense salle qui récapitule tous les centres d'intérêt de Scoot ; des livres qu'il gardait de son enfance à tous les manuels de référence qu'il avait utilisés à des présents d'auteurs célèbres du monde entier tels que les Frères Grimm ou Washington Irving...
Anne-Laure est surprise de découvrir des manuscrits sur la sorcellerie et la démonologie, et elle apprend que Scott possédait des manuscrits rosicruciens regorgeant de connaissances alchimiques ...

Elle traverse le salon chinois avec son papier peint turquoise et floral pour découvrir un véritable arsenal : d'innombrables dagues, épées, pistolets, fusils et autres armes sont suspendus aux murs pour un spectacle glorieux. Parmi les trésors, il y a le pistolet, l'épée, le Skene Dhu (couteau écossais) et le sporran de Rob Roy ( le ''Robin des Bois écossais ''), l'épée du marquis de Montrose, donnée par Charles , et exécuté à Edinburgh en 1650.
Avec ces lieux que lui désignait son grand-père, par ses notes ; Anne-Laure conduite par ses amis a admiré les paysages d'Ecosse...

Il lui est arrivé de loger dans des châteaux comme celui de Shandon house à Helensburgh, sur les rives de la Clyde. La demeure impressionne en ce qu’elle ressemble un peu à un musée avec ses pièces remplies de faïences et d’objets précieux (dont un flacon ayant appartenu à Marie Stuart et une clef forgée par le roi Louis XVI en personne), ses salles de curiosités, ses galeries de tableaux de Murillo, Tégniers, Van Dyck, etc., sa superbe serre remplie des plantes rares. Comment ne pas apprécier le parc avec ses fleurs et son gazon descendant jusqu’au bord de l’eau ?

A Inverness, elle voit la cathédrale et le château, elle assiste aux jeux nationaux (concours de « pipers », danses et jeux divers.). Une soirée au bal, lui permet d'admirer les jolies toilettes des dames et les costumes écossais des Messieurs parmi lesquels, quelques chefs de clans comme Macpherson, Mac-Intosh. Elle et J.B. s'essaient à danser le « reel », une des danses traditionnelles...
Après Aberdeen, et une promenade en mer, ils partent en voiture, en direction de la petite station très fréquentée de Pitlochry, un agréable lieu de villégiature. Ils l’atteignent à travers les monts Grampians et découvrent des châteaux et des sites comme Queen’s view... Etc...

Voyage en Ecosse -5- la chapelle de Rosslyn

Visiter la chapelle de Rooslyn, avec les commentaires de Peter Brown et d'Elizabeth Haldane est la grande chance d'Anne-Laure...

Il y a bien-sûr l’histoire attachée au ''pilier de l'apprenti''; au sud-est du chœur, à proximité des marches menant à la crypte ... Magnifique travail qui a coûté la vie à l'apprenti qui s'était avec audace mis au travail, et après l'avoir vu achevé en rêve... Alors que, son maître, en difficulté devant l'ouvrage, avait conçu un pèlerinage à Rome, en espérant de l'aide... A son retour, sa jalousie fut si grande... qu'il assassina de rage le jeune homme...! Pour Peter, il rapproche l'assassinat du jeune apprenti, à celui d'Hiram, architecte du Temple de Salomon et que l'on évoque dans le rituel maçonnique...
On y voit également '' la sculpture de l'apprenti'' située à mi-hauteur du mur ouest du chœur, du côté sud. On y voit un visage avec une profonde cicatrice sur la tempe droite ; dans le coin opposé, c'est la tête de son meurtrier, le maître.
Elizabeth, devant le pilier, évoque l'arbre de vie ; la couronne de «l'arbre» fait penser aux douze constellations du zodiaque. Elle remarque les branches en spirale ; et les racines du tronc qui s'enfoncent profondément dans les éléments de la Terre. Au bas du pilier, on voit des dragons ronger les racines de l'arbre pour lui voler sa fécondité.

Derrière l'autel, devant la Chapelle de la Dame et à gauche du pilier de l'apprenti, se trouvent deux autres colonnes porteuses remarquables. Le premier, sous la fenêtre c'est le pilier du maçon; celui du centre, le pilier du compagnon.
Et, ce qui met en valeur ces piliers et améliore encore leur beauté, ce sont les sculptures du plafond... La quantité d'images sculptées est impressionnante, la beauté de l'ensemble distrait de ce que signifie chaque détail : la chute de l'homme et son expulsion d'Eden, la danse de la mort, la naissance du Christ, le sacrifice d'Isaac, la victoire de la vérité , le contraste entre la vertu et le vice, l'Annonciation, la présentation du Christ dans le temple, Jésus le charpentier, le fils du père prodigue nourrissant les porcs, la crucifixion et la descente de croix, la résurrection et la pierre roulée du Saint-Sépulcre, le Christ assis dans la gloire. Mais ce n'est pas un prêche classique et l'humour est entremêlé partout. L'esprit et la sagesse vont de pair....
![]() La Croix et le Chevalier... |
![]() L'Homme Vert |
En fait, il y a beaucoup d'autres choses... À droite, face à l'autel, se trouve un pilier au-dessus duquel se trouvent un lion et une licorne en combat. Immédiatement au-dessus de la tête de la licorne, s'étendant jusqu'au pilier voisin, se trouvent des figures représentant les douze apôtres et quatre martyrs, tous avec des halos au-dessus de leur tête. Etc..
Entreprendre l'étude des sculptures de la chapelle, c'est ne pas craindre de se confronter à des représentations païennes et défiant l'imagination... On y remarque un grand nombre de sculptures de ''l'Homme Vert '', le symbole celtique de la fertilité et de la renaissance, dans tous ses âges...

Dans l'allée nord se trouve la ''Caithness Tomb'' qui affiche les armoiries de Caithness et la devise de la famille: «Commit the Verk to God’ ». Elle a été érigée en mémoire du 4e comte, arrière-petit-fils du fondateur de la chapelle. Debout contre le même mur se trouve la pierre funéraire de Sir William St Clair qui a été tué par les Maures à Teba en Andalousie alors qu'il cherchait à transporter le cœur du roi Robert Ier en Terre Sainte.
Ensuite, nous trouvons un hommage à l'ancêtre du fondateur, William the Seemly , représenté comme un chevalier à cheval portant une lance. Derrière lui, une figure tenant la ''Holy Rood'' !...
Beaucoup d'images renferment inévitablement des liens avec les Templiers, dont nombre de symboles ont été intégrés dans la franc-maçonnerie: le crâne et les os croisés, deux colombes en vol, la truelle et le compas, etc.
Entre 1760 et 1780, le Degré des Templiers maçonniques était devenu très populaire parmi les francs-maçons... au XVIIIème siècle, les membres du bureau de la Loge St Stephen à Édimbourg sont devenus les premiers à être initiés en tant que Templiers maçonniques en Écosse.
Voyage en Ecosse -3- The Black Rood - Rosslyn
Les papiers de Charles-Louis de Chateauneuf, font état d'un lien entre l'abbaye de Holyrood et la chapelle de Rosslyn...

Nous sommes alors en 1545-46, la régente d'Ecosse et Sir William Sinclair de Roslin (petit-fils du fondateur de la chapelle Rosslyn), signent un accord dans lequel il est écrit : « et le secret confié à nous, nous le garderons... ». Cela concernerait un ''trésor'', celui de Holyrood, caché par les Sinclair sous les voûtes souterraines de la célèbre chapelle Rosslyn...
La régente d’Écosse est Marie de Guise (1515-1560), mariée au roi Jacques V d'Écosse, membre de la dynastie des Stuart. Elle a une fille nommée Marie Stuart, qui se mariera avec le Roi de France ; elle aura notamment pour petit-fils Jacques Ier, qui réunira en 1603 les trônes d'Écosse et d'Angleterre sous l'autorité d'un seul monarque.

A la mort de Jacques V, Marie tient à mettre sous protection de la menace anglaise et protestante, la relique...
Peter Hume Brown, ne connaît pas cette version ; qui semble beaucoup l'intriguer... Il promet d'y regarder plus près...
Voilà ce qu'il peut en dire pour l'instant... Si on parle du trésor d'Holyrood, il s'agit sans-doute d'une relique et de son reliquaire... : '' The Black Rood ''
Cette relique, à l'origine du nom Holyrood, the Black Rood a été amenée en Écosse en 1068 par St Margaret lorsqu'elle est devenue reine et l'épouse de Malcolm III.
En 1128, une abbaye augustine a été fondée sur l'ordre du roi David Ier d'Écosse, fils de la reine Margaret.
Qu'était '' The Black Rood'' ?

The Black Rood of Scotland était un reliquaire qui contenait un morceau de la '' vraie croix '' (un morceau de bois de la croix sur laquelle Jésus a été crucifié). Cette relique est donc arrivée en Écosse en 1068 avec Margaret de Wessex, la sœur du dernier héritier anglo-saxon du trône d'Angleterre. Elle et sa famille fuyaient la conquête normande et ont trouvé la sécurité à la cour du roi Malcolm III d'Écosse. Margaret et Malcolm se marièrent et elle légua la relique Black Rood à leurs descendants: les rois et les reines d'Ecosse. De cette façon, la Black Rood est devenu une partie des joyaux de la couronne écossaise pendant deux cents ans.
Une source historique, concernant cet objet, provient de l'hagiographie de la reine Margaret, elle est citée par Catherine Keene ( Sainte Marguerite, reine des Écossais: une vie en perspective. , 2013) chercheuse en histoire médiévale.

La Reine est sur son lit de mort. Elle ordonne que lui soit apportée, ce qu'elle appelle '' la Croix Noire '', et qu'elle a toujours considérée avec la plus haute vénération. Cette merveilleuse croix, qui s'ouvre et se ferme à la manière d'une boîte, a la longueur de la paume d'une main, et l'œuvre a été créée en or le plus pur.
Un morceau de la croix du Seigneur est à l'intérieur de cette croix, comme cela a souvent été ''prouvé par l'évidence'' de nombreux miracles. On y voit une image de Notre Sauveur sculptée dans l'ivoire le plus fameux, et merveilleusement ornée d'or pailleté.
Le coffre dans lequel est enfermée la croix ne peut s'ouvrir que difficilement, la reine en attendant gémit: « Quels chagrins! Oh comme je suis coupable! Ne mériterais-je pas un dernier regard sur la Sainte-Croix? »
Et quand, enfin, la croix lui ait apportée, elle la reçoit avec une grande dévotion, et l'embrasse et signe ses yeux et son visage avec. Même si tout son corps est devenu froid, et que seule la chaleur de la vie anime sa poitrine ; elle prie toujours, et chante le Cinquantième Psaume, elle tend la croix des deux mains, et la tient devant ses yeux.
D'après ce témoignage, '' The Black Rood '' serait une croix, avec une figure en ivoire du Christ.
A suivre...
Voyage en Ecosse -2- Arthur's Seat - Holyrood

C'était une bonne idée, de passer par Cambridge, pour se rendre ensuite en Ecosse... En effet, Anne-Laure s'était constitué un carnet d'adresses qui allait lui faciliter sa grande curiosité autour de sujets précis...
Son premier contact est une femme, Elizabeth Haldane (1862-1937) auteur et philosophe. Sa rencontre fut délicieuse, les deux femmes se sont beaucoup plu, et ont partagé leur goût de la philosophie allemande et française. Elizabeth parle de Descartes avec passion, et a d'ailleurs publié un livre, sur les presses de Cambridge...
Anne-Laure, l'entretient de ses recherches sur le Graal, sur les templiers et fait état de renseignements collectés par ses ancêtres, sur un ''trésor'', sans-doute des reliques…. Par chance, Elizabeth connaît un homme qui pourra répondre à ses nombreuses questions ; un grand ami de son frère: Peter Hume Brown (1849 – 1918), historien et professeur à l'université d'Edinburgh... Lui-même est passionné de littérature française ( Montaigne ...) et allemande ( Goethe...). Il a étudié la théologie, et il est le spécialiste de l'histoire de l'Ecosse...


Par le train, Anne-Laure de Sallembier et , sont arrivés à Edimburgh et ont rejoint tout à côté, le North British Hotel, un bâtiment récent et imposant, devenu incontournable avec sa tour-horloge, qui indique l'heure avec deux minutes d'avance, pour aider le voyageur pressé à ne pas rater son train...

A peine arrivée, les voyageurs ne peuvent pas manquer ''Arthur's Seat'' ( le siège d’Arthur) ; cet ancien volcan, littéralement en pleine ville, offre – parait-il - des vues incroyables sur la capitale écossaise, le port de Leith, le Firth of Forth... Mais pourquoi '' Arthur '' ....?
On raconte que le château de Camelot se serait trouvé ici... Pas du tout...!
La belle ville d'Édimbourg est en fait identifiée au château des Maidens dans plusieurs contes arthuriens différents. L'un de ses noms médiévaux: le Castellum Puellarum (château des femmes) témoigne de ce fait... Dans la légende arthurienne et de nombreux contes, Edimburgh est une ville où des femmes séduisantes tentent de séduire les chevaliers de passage. Dans au moins une version de l'histoire, la sœur du roi Arthur, enchanteresse et sorcière, Morgane la Fée, est la maîtresse de la ville.
Anne-Laure apprécie cette entrée en matière... Avec sa nouvelle amie, Elizabeth, elle va découvrir la ville, et en connaître grâce à de nombreuses rencontres
Des collines permettent de beaux panoramas sur la ville... On peut admirer le palais d'Holyrood.
Anne-Laure souhaite voir, et cela est possible, l'appartement de la reine Marie Stuart, là même où fut tué son secrétaire et amant (dit-on) David Rizzio, par les hommes de son mari Lord Darnley ( dit-on...); c'était le 9 mars 1566 ; et on y montre encore les taches de sang... !

C'est George V, roi de 1910 à 1936, dont le couronnement a eu lieu ce 22 juin 1911 en l'Abbaye de Westminster qui va transformer Holyrood en un palais du XXe siècle. Le chauffage central et l'éclairage électrique ont été installés avant sa première visite en 1911...
Le roi George V et la reine Mary ont organisé la première garden-party dans le parc de Holyrood et la tradition s'est maintenue jusqu'à nos jours.
Anne-Laure visite le château d'Edinburgh, et le musée des antiquités...

La vieille ville, lui paraît lugubre ; à l'atmosphère sombre et enfumée, avec ses maisons noires et surtout la misère de ses habitants. Elle passe, devant la maison qui fut habitée ( dit-on...) par le réformateur Knox, à la même époque que Marie Stuart.
Anne-Laure de Sallembier a recopié la plupart des notes de son grand-père, Charles-Louis de Chateauneuf, sur deux monuments qu'elle tient à visiter, alors que lui espérait le faire... Il s'agit de la chapelle de Rosslyn ( tout près d'Edinburgh, au sud) et la demeure Abbotsford de Walter Scott, encore bien plus bas......

Anne-Laure s'était déjà intéressée à un personnage qu'a connu son grand-père, et Camille Flammarion : Lady Caithness ; elle avait épousé James Sinclair, le 14ème comte de Caithness, le 6 mars 1872.
Une nuit, alors qu'elle dormait dans un château de Caithness (le château de Thurso) , elle eut un songe qui lui enjoignait de se rendre immédiatement à la chapelle du château royal de Holyrood... Ce qu'elle fit... Elle vécut cette nuit là, une expérience médiumnique avec Mary Stuart... Expériences qui se reproduiront... Lady Caithness décède à Paris le 2 novembre 1895. Elle est inhumée à Holyrood...
Les papiers de Charles-Louis de Chateauneuf, font état d'un lien entre l'abbaye de Holyrood et la chapelle de Rosslyn...

L'Abacus : Walter Scott et les Templiers :

Retrouvons le roman d' Elie Berthet (1815-1891) : ''Les Catacombes de Paris ''.
« Alors le grand-maître use de son autorité en lui faisant prêter le serment sur son bâton de commandement, l’Abacus ». (…)
« Alors le grand-maître abaissa vers lui son bâton de commandement, ce célèbre ''Abacus '', insigne de sa dignité » (...)
« Le vieillard baisa la croix gravée sur l’Abacus et sortit. »
A t-on déjà rencontré un ''Abacus '' ? En existe-il ?
Charles-Louis de Chateauneuf et Elie Berthet s'étaient interrogés à propos de ce fameux bâton de Maître - l'Abacus - et, tous les deux avaient lu de Walter Scott, le roman ''Ivanhoé'', traduit de l’anglais par Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret (1767-1843), et paru en 1820... Ils en avaient été enthousiasmés...

Un personnage du roman de Walter Scott est un templier, peu recommandable : Brian de Bois-Guilbert, un fier chevalier templier, revenu de Terre Sainte, tout comme Ivanohé.
Front-de-Bœuf et Bois-Guibert réussissent à s'emparer d'Ivanhoé blessé, de ses compagnons et de la belle juive Rebecca, emprisonnés au château de Torquilstone... Isaac, le père de Rebecca, se précipite dans la communauté des Templiers de Templestowe pour tenter de négocier la libération de sa fille. Il y rencontre Lucas Beaumanoir, le maître des Templiers... :
« Le grand maître était un homme d’un âge avancé, comme le prouvaient sa longue barbe blanche et ses sourcils déjà grisonnants. Ces sourcils, néanmoins, ombrageaient des yeux dont les années n’avaient pu éteindre le feu. Guerrier redoutable, bigot ascétique, ses traits maigres et sévères conservaient l’expression farouche du soldat, et ils étaient également remarquables par la maigreur, fruit de l’abstinence, et par l’orgueil religieux du dévot satisfait de lui-même. Cependant, malgré toute la sévérité de son aspect, on découvrait en Lucas de Beaumanoir quelque chose d’imposant et de noble, qui, sans doute, était dû aux fonctions que sa haute dignité l’appelait à remplir auprès des monarques et des princes, et à l’exercice habituel de l’autorité suprême sur les chevaliers vaillants et aristocratiques rangés sous la règle de l’ordre. Sa taille était élevée, et sa prestance, que l’âge et la fatigue avaient respectée, était droite et majestueuse. Son manteau blanc était d’un modèle régulier et sévère, et coupé selon la règle même de saint Bernard. Il était fait de ce qu’on appelait alors drap de bure, et collait exactement sur sa taille, laissant voir, cousue sur l’épaule gauche, la croix à huit branches en drap rouge, particulière à cet ordre. Ni vair ni hermine n’ornaient ce vêtement ; mais, en raison de son âge, le grand maître portait un pourpoint doublé et bordé de peau douce d’agneau, la laine en dehors, ainsi que la règle le permettait ; et c’était tout ce qu’elle autorisait en fait de fourrure, qui, à cette époque, était un objet de toilette du plus grand luxe. Il tenait à la main ce singulier abacus, ou bâton de commandement, avec lequel on représente souvent les templiers. Ce bâton avait à son extrémité supérieure une plaque circulaire sur laquelle était gravée la croix de l’ordre entourée d’un cercle ou orle, comme disaient les hérauts. » - Walter Scott, Ivanhoé
Dans ces années de 1830... Qui peut parler des sources de Walter Scott ?

Charles-Louis de Chateauneuf réussit à rencontrer Amédée Pichot, (1795- 1877) : romancier, historien et traducteur français. Il a traduit des œuvres de Scott, en particulier ses poèmes, tel La Dame du lac de Scott qui paraît en 1821, il ramène d'Écosse La Légende de Saint-Oran ( Saint Oran est l'ami et disciple de saint Columba ) et la publie en 1825. Pichot est un ami de Charles Nodier qui accueille - dans le salon de la bibliothèque de l'Arsenal - chaque dimanche soir, durant les dernières années de la Restauration et les premières années de la Monarchie de Juillet, toute l'élite littéraire et artistique.

Le "salon de l'Arsenal" est un des hauts lieux du romantisme, une "institution littéraire" ouverte à toutes les spécialités (littérature, théâtre, histoire, critique, peinture, musique, sculpture). Le Tout-Paris littéraire et mondain franchit au moins une fois son seuil, de Victor Hugo à Alfred de Musset en passant par Dumas, Balzac, Gautier, Nerval, Delacroix, Liszt... Mais surtout, là se rassemble, tous les acteurs de la chaîne du Livre ( poète, traducteur, illustrateur, graveur, éditeur, imprimeur, relieur, journaliste, directeur de revue) et devient aussi occasionnellement une fabrique de la littérature à travers la mise en œuvre de projets de collaboration.

Amédée Pichot a voyagé en Ecosse, il a rencontré Walter Scott et a cheminé sur les terres de Rob Roy (1). Il publie en 1825 son Voyage historique et littéraire en Angleterre et en Écosse où il nous fait revivre sa rencontre avec Scott et sa découverte de la poésie de Burns.
(1) Robert Roy Mac Gregor ( roy signifie roux) est un ''robin des bois'' écossais, un brigand des Highlands, mort en 1734. Il a inspiré W. Scott pour un roman.

« Il était trois heures de l’après-midi lorsque je partis de l’auberge de Georges , à Melrose , pour me rendre à Abbotsford. L’horizon avait été pur depuis le matin, et l’air doux, comme au mois de mai en France, quoique éclairé par le soleil du mois d’août. Depuis midi, un vent léger soufflait par intervalles, poursuivant quelques nuages diaphanes dans l’azur du ciel. Les montagnes du Roxburghshire, élégamment découpées, étaient dorées par une vive lumière, depuis leurs extrêmes sommets jusqu’à la plaine; puis, tout à coup, de grandes ombres en descendaient rapidement , et semblaient aller se perdre dans les eaux de la Tweed. » A Pichot - Voyage en Ecosse

Et, pour en revenir à l'Abacus, décrit dans Ivanhoé de W. Scott... A. Pichot pense se rappeler d'avoir vu dans les immenses collections de l'écrivain écossais, à côté de plusieurs objets, des armes en particulier ayant appartenu à Rob-Roy (1) , l'épée du marquis de Montrose…etc il pense avoir vu un bâton de Maître templier … W. Scott possède une mèche de cheveux du Prince Charles Edward Stewart (1766-1788), (Bonnie Prince Charlie) héritier de la dynastie des Stuart et grand maître écossais templier qui défendit la cause des Stuarts...

Ce serait peu étonnant, insiste t-il ; que le maître templier possède un emblème particulier, à la fois bâton de commandement spirituel et temporel, proche de la crosse pastorale de l'évêque... '' abactio '' en latin signifie l'action d'éloigner, tenir à distance ..
D'autres personnes, bien renseignées, affirment que devant ce symbole, tous les Templiers doivent se tenir à trois pas et s'incliner, et ils ne doivent jamais le toucher. Il s'apparente au sceptre, bâton ou canne que les rois, prêtres, juges et chefs militaires de l'Antiquité portaient comme symbole de leur autorité et de leur puissance.
On peut citer d'autres exemples : chez le prince des Druides, les guerriers Francs, et même l'enchanteur Merlin...

Charles-Louis de Chateauneuf se dit que chercher cet '' abacus '' ne pourrait être qu'une raison supplémentaire de se rendre en Ecosse, et visiter le maître ( et le fr :.) Walter Scott..
A suivre ...
Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -6/.-

James Sinclair, né à Edinburgh, entré dans la ''Garde Écossaise'', soutient que l'origine de sa famille remonte aux chevaliers Normands de Saint-Clair.
Trois membres Sinclair étaient présents, avec Bruce, sur le champ de bataille de Bannockburn ( dont nous avons parlé précédemment) …
Sur le continent, les Ecossais furent toujours les bienvenus à la Cour de France. Il s’est même constitué une ''garde'' mise au service personnel du roi. En 1445, la nouvelle armée française créée par Charles VII comporte une compagnie de gendarmes écossais issus de troupes qui avaient combattu avec Jeanne d’Arc. Elle deviendra une unité d’élite, la fameuse ''Garde Ecossaise'' dont les officiers appartiennent aux familles les plus illustres d’Ecosse : les Sinclair, Stuarts, Montgomery...

Les gardes du corps, appelés anciennement archers de la garde, sont définis par Guyot comme un «corps d'officiers établis pour garder jour et nuit la personne du Roi et la défendre contre quiconque formeroit le dessein d'attenter à sa sûreté». Il y avait quatre compagnies sous autant de capitaines qui servaient par quartier. La première, la ''Garde Ecossaise'' est la plus ancienne et la plus illustre, créée par le roi Charles VII donc, avait formé un corps de farouches et vaillants archers écossais, entrés dans la légende avec le roman de Walter Scott, Quentin Durward.
Au XVIIIe siècle, les gardes d'origine écossaise, sont minoritaires... Les gardes sont en général cooptés ; dans la généralité de Limoges, nous en trouvons 22 sur 72, Limoges où il y existe une puissante tradition de service dans la compagnie de génération en génération . D'ailleurs, la généralité de Limoges tient la première place avec 117 gardes, soit 9,5% de l'ensemble. Tous sont gentilshommes, ou bourgeois ''vivant noblement''...
Exemple : « (…) les David de Lastours(31) donnent neuf gardes à la compagnie écossaise : le premier, Henry de David de Lastours, est présenté, à l'âge de vingt-deux ans, le 28 janvier 1724, par un garde d'origine limousine, M. de Nantiac, sans doute uni par des liens de parenté à la famille de David. Henry présente à son tour, le 27 septembre 1728, son jeune frère âgé de vingt-deux ans, Germain, dit M. de Laborie, qui lui-même présente de 1750 à 1756 cinq de leurs neveux (…) Le groupe familial des Martin et des Chancel ne fournit pas moins de douze gardes à la compagnie écossaise » etc … ( de J.-F. Labourdette – Article Persée)
Maison du Roi - Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Et, figurez-vous, que La Garde Ecossaise, se dit héritière des chevaliers du Temple....

William de Saint-Clair, fut l’un des chefs de la révolte écossaise contre Edouard 1er d’Angleterre et compagnon de William Wallace à la fin du XIIIème siècle. Son fils, Sir Henry Saint-Clair ( 7ème baron de Rosslyn, 1297-1331), mort en Andalousie, était en chemin pour la Terre Sainte, afin d'y enterrer le coeur de Robert Le Bruce. Finalement, le cœur de Bruce fut retrouvé et ramené en Écosse ou il fut enterré à l’Abbaye de Melrose dans le Roxburghshire.
C'est William Sinclair, chancelier et régent d’Ecosse au XVe siècle, qui fut le dessinateur des plans de la célèbre Rosslyn Chapel, l’un des symboles historiques de la Francs-Maçonnerie, dont nous parlerons dans le prochain article ..

La tradition dit « Qu’en 1441, Jacques II d’Ecosse, nomma Saint-Clair patron et protecteur des maçons Ecossais (entendons ici maçons opératifs et pas encore Francs-Maçons), que la fonction était héréditaire, qu’après sa mort en 1484, ses descendants tinrent des réunions annuelles à Kilwinning». Kilwinning étant le nom d’une ville écossaise, mais aussi le nom de la première loge maçonnique du monde.

Cette loge opérative, date de la construction de l'abbaye 1140. Jusqu'en 1560 les maçons se sont rencontrés dans la Maison du Chapitre, dans l'Abbaye de Kilwinning.
La légende fait se tenir la probable première 'Tenue maçonnique' dans la Salle Capitulaire, la "Chapter house" du monastère. La taille de cette salle est :11,4m x 5,7m ; en pieds, cela donne 19x38 et en fait un un carré long ( ou rectangle d'or : forme symbolique de la loge maçonnique...) ... Donc, la première Lug (ou Luge), dû se tenir là, en raison des nombreuses marques de maçons qui y ont été retrouvées... Ces loges étaient aussi les salles d'instructions ou d'examen des moines-apprentis, qui étaient appelés à devenir des ouvriers qualifiés tels que sculpteurs de pierre, mais aussi de bois, charpentiers, forgerons, orfèvres, maçons architectes et autres horticulteurs...

''La légende '' dit aussi que Robert Bruce aurait fondé l'Ordre Maçonnique d'Hérédom de Kilwinning en 1314 après la Bataille de Banockburn, se "réservant" la place de Grand Maître pour lui et ses descendants et successeurs sur le Trône d'Ecosse.
Cependant après la réforme, quand l'abbaye a été détruite, ils se sont rencontrés dans les maisons locales, la plus célèbre étant connue sous le nom de " The Masons Howf ", situé à la vieille croix à Kilwinning.
Autour de 1600, alors que se constituaient les toutes premières loges de la franc-maçonnerie, les maçons d'Écosse reconnurent, dans la première des Chartes dites « Saint Clair », Sir William Sinclair of Rosslyn comme mécène et protecteur. Il est également écrit dans ce document que les Sinclair détenaient ce titre depuis « longtemps »...

''La Légende '' encore, soutient que William Saint-Clair, le premier "patron et protecteur" des maçons d'Écosse, était aussi Chevalier Templier et, de ce fait, que ce titre de chevalerie devait pouvoir être accessible aux descendant, comme celui de "patron des maçons". Ce qui apparaît sur une inscription sous la pierre tombale originale de William (de) St. Clair, décédé vers 1480. Cette inscription dit : “William de St. Clair, Knight Templar”.