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Edith Stein, la Légende du Miroir de l'âme -2-
Il était une fois, dans un royaume où la vérité et l’essence des choses étaient cachées par un voile d’illusions, un miroir magique appelé le Miroir de l’Âme. Ce miroir, dit-on, était capable de révéler la nature véritable de toute âme qui s’y reflétait.
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Sur l'inspiration de Séraphine, Elyan se rend dans un prieuré. Là un ermite, lui enseigne la salutation divine qu'il tient de sa Tradition. Aujourd'hui encore, nous la pratiquons dans le cadre d'un enseignement sur Maître Echkart.
Les mains jointes vers le ciel,) - Dans le temple de l'Esprit ; (puis la main gauche sur la main droite) – mon fond est le fond de Dieu ; (la droite sur la gauche) – et le fond de Dieu est mon fond.
Les mains touchent le sol – J'y puise tout mon amour, et tout mon agir. Droit, les bras en angle droit : - dans l'instant présent ; je pousse la main vers la gauche : - sans passé ; l'autre main vers la droite, - sans futur. Les mains ouvertes - sans attachement ; Les bras ouverts – dans l'équanimité ; les mains jointes, - et dans l'unité .
Elyan, dans son errance et alors qu'il ne s'y attendait pas, trouve un étroit passage dans le sol, dissimulé par la végétation. Il laisse là son cheval, et se laisse glisser dans le trou qui mène à une grotte, il s'agit d'une salle qui donne sur plusieurs couloirs, plus ou moins étroits, tous obscurs.
Après avoir fait un choix, dans le noir complet, il avance et s'éloigne de la surface d'où il n'entend plus aucun bruit. Il finit par apercevoir du jour, mais ce n'est que la lumière qui provient d'une ouverture très haut au-dessus de lui. Une rivière souterraine se présente pour continuer le chemin. Elyan entre dans l'eau est continue à la nage, mais le courant l’entraîne vers des eaux tumultueuses qui s’engouffrent avec fracas entre les pierres. Les rochers sont menaçants comme des hommes d'arme, et le grondement sourd du courant semble annoncer une créature terrifiante.
Finalement, un dernier saut le plonge dans un lac souterrain, il distingue un rebord, et réussit à se hisser au sec. Dans l'eau immobile du lac, il s'observe, assisté d'une mystérieuse clarté. Complètement épuisé, il s'endort.
Ces épreuves ont mis en lumière les différentes facettes de l’âme humaine et ont offert à Elyan un voyage intérieur.
Il s'agit d'avancer malgré le ''Voile de la Réalité'', en soulignant l’importance du corps et de la perception sensorielle comme moyen de connexion avec le monde et les autres âmes.
Le voyage intérieur est représenté par une descente introspective . La solitude est une épreuve d’autosuffisance et de résilience. ( carte : le Mat, le Fou, et l'inconnu, la liberté...)
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A la croisée des chemins, nous comprenons que chaque chemin est une possibilité d’être et que l’intentionnalité est liée à l’existence même.
Dans l'obscurité totale, il s'agit d'affronter ses peurs et apprendre à trouver sa lumière intérieure ( La Mort - XIII).
Le silence absolu teste notre capacité à être en paix avec nos pensées, jusqu'à pouvoir entendre la voix intérieure ( L'Ermite IX).
Rencontrer des énigmes ( les cartes du Tarot en sont...) nous approche des mystères de la vie. Ils nous obligent à la réflexion, à faire appel à notre intuition et à de la perspicacité. ( la Roue de la Fortune, X)
Traverser des courants d'eau souterraine représente notre travail sur nos émotions. ( La Lune, XVIII) , et finalement le lac souterrain agit comme un miroir ; il nous confronte à notre image, et nous invite dans l'apaisement à nous accepter.
Les cartes du Tarot, sont des dons de la fée Séraphine sous forme d'images que le chevalier reçoit lors des épreuves, des méditations, ou de rêverie consciente, et qui le guident vers le Graal. Elles se gardent en soi.
A propos... La carte qui représenterait la fée, pourrait être La Papesse (II). Voici pourquoi :
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La Papesse est une carte qui symbolise la sagesse, le savoir caché et l’intuition. Une philosophe comme Edith Stein, pourrait en être une incarnation.
Pour répondre à la Queste d'Elyan, elle propose un chemin, de réflexion et de méditation, afin d'élucider la structure de l’âme humaine en tant que forme du corps, vie intérieure de la personne, image substantielle de Dieu et vaisseau spirituel. Tout ceci, bien sûr est à approfondir... Edit Stein écrit : « L’être des humains [menschliche Sein] est un composé de corps, d’âme et d’esprit. (...) »
Le corps ( leib) est différencié du corps-enveloppe ( körper) inerte, matériel. Il est le lieu des impressions sensibles, le « fondement matériel qui porte la vie psychique ». Il est « formé et porté de l'intérieur ». Porte d’accès à l'expérience.
L’être humain – selon son essence – est esprit, (…) L'esprit est incorporé ( forme) dans une structure matérielle il aspire à fortifier l'âme.. » ( traduction approximative) L'esprit relie l'humain a son origine divine.
L’âme humaine en tant qu’esprit s’élève dans sa vie spirituelle au-delà d’elle-même. Mais l’esprit humain est conditionné à la fois d’en haut et d’en bas. L'âme fait la médiation entre le corps et l'esprit.
La subjectivité et la conscience sont des éléments constitutifs de l'identité humaine.
Edith Stein, la Légende du Miroir de l'âme -1-
Toujours dans cette boîte, et en rapport avec ce que je viens de rapporter, j'ai aussi trouvé ce récit, qu'Elaine, je pense, a imaginé, sans-doute mêlé de discussions qu'elle eut avec Lancelot : une légende, puis une histoire autour de la phénoménologie, et plus précisément en rapport avec Edith Stein.
C'est l'histoire d'Elyan, qui souhaite devenir chevalier de la Table Ronde, à la cour du Roi Arthur, afin de participer à la Quête du Graal.
Sa première difficulté est de trouver, de son pays, le passage pour entrer dans le royaume de Logres, et surtout de pouvoir être présenté à la cour du Roi. Généralement, le jeune écuyer est parrainé ; le plus merveilleux est de l'être par une fée, comme Lancelot par la fée Viviane.
Comment contacter une fée ? Souvent, c'est la nuit, par l'intermédiaire du rêve que la Dame peut se présenter elle-même, si notre attente est sincère et précise.
Elyan synthétise sa demande par le désir de comprendre les mystères de l’âme au travers des enseignements des grands philosophes. Rien de moins !
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Elyan a la chance d'avoir été entendu par la fée Séraphine.
Si vous ne connaissez pas la fée Séraphine, je peux vous dire que cette fée est un être de pureté et de lumière, son nom évoquant les séraphins, créatures célestes de la tradition chrétienne. Elle représente l’intuition et la connaissance qui transcendent la simple bravoure physique. Là où Elyan pourrait être le bras armé, Séraphine est l’esprit éclairé. Elle incarne l’harmonie entre la force et la douceur, la rigueur et la compassion.
Séraphine enseigne que la véritable quête n’est pas seulement celle du Saint Calice du dernier repas du Christ, mais aussi celle de la croissance intérieure et de la conversion spirituelle. Elle sera son guide dans les moments de doute, sa lumière dans l’obscurité, et son inspiration pour atteindre l'accomplissement non seulement en tant que chevalier, mais surtout en tant qu’être humain.
Comme toutes les fées, elle est la gardienne de secrets anciens et la porteuse de la vérité éternelle, un symbole de la quête incessante de la sagesse et de la vérité.
Vous avez noté que la fée Séraphine est accompagné d'un trèfle, c'est une fée en lien avec l'eau, comme la Dame du lac, Viviane. Remarquez, comme je l'ai déjà montré, que le trèfle concerne la lignée issue de Fléchigné, où il est inscrit dans la pierre....
A présent admis comme écuyer, Elyan reçoit une formation qui lui permet d'être adoubé chevalier parrainé par la dame au trèfle.
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Le titre de “Chevalier au Cygne Noir”, lui a été donné pour les qualités qui lui ont été reconnues comme celle d'embrasser les événements inattendus et les transformer en opportunités de croissance.
Sachez que le ''cygne noir '' est rattaché à la croyance ancienne que tous les cygnes étaient blancs, le cygne noir était donc considéré comme impossible et symbolise un événement qui défie les attentes et les croyances établies, nous forçant à reconsidérer ce que nous tenions pour acquis, et à s’ouvrir à de nouvelles possibilités dans notre quête... ( A noter, que les cygnes noirs existent et ont été découverts au XVIIIe siècle en Australie.)
Elyan peut à présent se lancer, comme chacun des chevaliers de la table Ronde. Chaque chevalier part seul, sa quête est personnelle. Les épreuves qui attendent Elyan sont figurées par des cartes du Tarot. Elles sont en lien avec son désir d'accéder à la compréhension profonde de la réalité et de sa propre existence.
A l'issue de la fête de Pentecôte, Arthur et Guenièvre, donnent leur bénédiction à ceux des chevaliers qui rejoignent la Quête. Elyan, quitte le château et s'enfonce dans la forêt. Il chevauche attentif à tout appel d'une aventure. Mais, lentement, un brouillard inexplicable dans un tel lieu emplit l'espace au point de ne plus rien distinguer à un mètre de soi...
Craignant d'avancer plus avant, Séraphine se présente à lui et lui inspire que la vérité et l’essence des choses sont cachées par un voile d’illusions.
Son défi, son Graal, serait de trouver un miroir magique appelé ''le Miroir de l’Âme''. Ce miroir, dit-on, est capable de révéler la nature véritable de toute chose qui s'y refléterait .
Elyan se rend dans la cité la plus proche afin d'y trouver l'artisan capable de l'aider à trouver d'où pourrait provenir un tel miroir. Dans la dernière échoppe, entouré d'objets les plus précieux qu'il soit, un vieillard lui indique que ce miroir magique est gardé dans les profondeurs de la terre, par les '' Gardiens de la Conscience ''. - Et, où cela se trouve t-il ? demande Elyan.
- Là où la terre rencontre l'Esprit et où le silence révèle les secrets cachés de ton âme.
à suivre...
Après la Grande Guerre, le Monde, les salons... 2
La ''grande Guerre'' a porté un coup fatal, à un certain monde qui se voulait élégant, aristocratique, intelligent, et ''grand '', avec des écrivains comme Anatole France, Régnier, Gourmont qui durent laisser la place à Gide, Claudel, Valéry, Giraudoux...
Avant-Guerre : « Nous nous étions fait dans notre petit groupe une sorte d'idéal d'humanisme élégant, de ''dandysme '' cultivé : on se réunissait au bar, et il ne s'agissait pas d'ignorer plus la mode des chapeaux de femmes que les hypothèses sur l'auteur des miniatures des Heures du duc de Berry. Le souvenir de Jean de Tinan régnait, le charmant P.-J. Toulet triomphait; ... on citait Catulle, on se battait en duel, on revenait toujours d'Italie, on inventait des cocktails, on discutait sur des points de langage » (Entretien de Jacques Boulenger avec Frédéric Lefèçre, Paris, 1926).
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Rachilde (1860-1953), qui tient depuis trente ans la chronique des romans au Mercure, et lu en moyenne un livre par jour... écrit sur le roman de Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, qui vient de recevoir le prix Goncourt (1920): " Cela sent terriblement la mentalité d’avant-guerre; on devine que l’auteur de ce livre n’a pas bougé ni évolué..."
Rachilde habite alors rue de Condé, où Le Mercure a ses bureaux. Elle va continuer de tenir la chronique littéraire jusqu'en 1925... Elle apprécie les fresques romanesques de Roger Martin du Gard, de Georges Duhamel ou de Jules Romains, et a du mal à apprécier les romans de Gide ou de Mauriac...
Le Mercure de France se fait peu à peu supplanter par la Nouvelle revue Française; porteuse d'une littérature plus actuelle ...
A présent, Rachilde porte une soixantaine excentrique, ses cheveux blancs sont couverts d'un bonnet médiéval; elle porte des bijoux d'améthystes. Son visage est expressif, par son regard vif, ses yeux verts et son rire strident. Quelques jeunes artistes viennent encore à ses ''mardis'', avec l'espoir d'être soutenus par elle.
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Lancelot, va croiser des jeunes-gens ( elle les appelle « ses poussins ») comme André David, Jean-Joë Lauzach, le danseur turc Nel Haroun ( de son vrai nom, Joan Nicolaï Nicolesco, un danseur roumain, dont s'était épris Rachilde..!) … et un étrange personnage: Homem Christo.
Jean-Joë Lauzach, d'une famille bretonne, se dit descendant de corsaires enrichis et reconvertis en aristocrates... A dix-huit ans, il devance l'appel et s'engage pour se retrouver dans l'enfer des tranchées... Il est ''poète du vent marin'', jusque sur les terres de Brocéliande. Il se dit curieux de récits féériques, et veut réussir une oeuvre à la mesure de ses rêves... Rachilde assure que Lauzach est un "littérateur né" ... Bien-sûr Jean-Joë questionne Lancelot sur son prénom, et très vite chacun s'intéresse à l'autre...
Lauzach lui parle d'un endroit mystérieux, nommé ''Le Val sans retour '' ( Lancelot connaît la légende ) et d'un texte sur lequel il travaille: l'intrigue se passerait du côté de Tréhorenteuc, un village de sorciers et de rebouteux, que l'on craint de traverser la nuit, par peur des sorts... Il modifie un peu l'intrigue, et la situe au temps d'un seigneur, duc de Tintagel. Il a deux filles, dont l'une, Morgane, qu'il préfère. Le duc est tué dans un accident de chasse; et le roi Uter Pendragon de passage, s'éprend de la duchesse Ygienne; et retourne chez lui, accompagné des trois femmes...
Morgane passe son temps à lire les vieux grimoires de la bibliothèque du château, devient si savante, qu'on la nomme '' Morgane la fée"... Amoureuse d'un chevalier, qui la trompe, elle jette un enchantement sur le val...
Le héros du livre va rencontrer une ''sorcière'' (Marie Ragon), qui lui raconte cette histoire, l'invite chez elle, où vit aussi sa nièce... Survient l'amour impossible et le drame ... Marie Ragon, pour lui transmettre ce qui ne peut être écrit, initie Jean Trégor à la sagesse de Merlin ....
Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -4/.-

''The Coming Race '' ( La race à venir) d'Edward Bulwer-Lytton, publié en 1871; nous semble bien inoffensif...
Pourtant, s'est construite une légende de la '' Société du Vril '', apparentée à la Société de Thulé : une petite société raciste pangermanique en Allemagne entre 1919 et 1933...
Revenons en arrière...
Edward Bulwer-Lytton, influencé par le mesmérisme, imagine un grand fluide qui pénétrerait toute la nature. Et - dit-il - « de même certains êtres, comme la torpille, peuvent être chargés d'électricité, sans jamais pouvoir communiquer ce pouvoir à d'autres ; j'ai supposé l'existence d'une race chargée de cette électricité et ayant acquis l'art de la concentrer et de la diriger - en un mot d'être les conducteurs de ses éclairs. »

Ensuite, cette notion de Vril va être développée par Louis Jacolliot (1837–1890), écrivain et consul de France en Inde durant le second empire dans Les Fils de Dieu (1873) et dans Les Traditions indo-européennes (1876). pendant son séjour de trois ans en Inde, il va être très inspiré par la culture et la mythologie indiennes...
Jecolliot reprend l'histoire du continent perdu de Mu, en appelant cette terre Rutas et engloutie dans l'océan indien... Dans '' Les Fils de Dieu '' il propose le nom d'Asgartha signifiant « la ville du soleil » soit une ancienne cité du grand-prêtre brahmatma.
Alors, L'Agarttha signifierait : insaisissable à la violence, inaccessible à l'anarchie, et serait une ville située sous les monts de l’Himalaya en 1800 av. J.-C. Son roi garde un secret qui permet de fabriquer des armes puissantes grâce auxquelles le Christ anéantira le mal et établira la paix.
L'Agartha est en général présentée comme un monde idéal dépositaire de connaissances ou de pouvoirs surnaturels. On évoquerait ainsi, un royaume souterrain au nom d' "Agartha", et sa capitale "Shamballah". Shambhala (en sanskrit शम्भल « lieu du bonheur paisible »)

Le nom d'Agartha est employé par Joseph Alexandre Saint-Yves (1842 -1909), un érudit, poète et écrivain français. A ce propos, Saint-Yves commence à réfléchir, à travailler sur l'Archéomètre dans le courant des années 1890 et travailla sur ce sujet jusqu'à sa mort.. Gérard Encausse ( alias Papus) et quelques amis et collaborateurs de Saint-Yves publient un gros livre, L'Archéomètre - Clef de toutes les religions et de toutes les sciences de l'Antiquité - Réforme synthétique de tous les arts contemporains ; et c'est dans ce livre qu'est révélé l'existence d'une société entièrement fermée sur elle-même, l'Agarttha, un corps enseignant, une université antique issue de l'empire de Ram au travers des âges.

Ce dont le ''Vril '' est le support, c'est l'idée ( le rêve, l'espoir..) d'une énergie naturelle, puissante, illimitée... et pourquoi pas ''spirituelle''...

La légende se fabrique en s'attachant à des personnages réels qui évoquent plus ou moins cette idée, en les rattachant ensuite à un développement en prise avec la réalité historique. Le nazisme et son idéologie se prêtent bien à ces rêves fous de super-pouvoirs …
Ainsi sont sollicités des personnages, comme :
Karl Haushofer (1869-1946) théoricien de la géopolitique allemande, qui a été récupéré par le nazisme. « Ainsi, c'est bien mon vieux compagnon de voyage qui fut responsable, sans que je sache si c'était à dessein, du déplacement fondamental, et fatal pour le monde, de la stratégie d'Hitler. » Zweig
Marié à une femme de religion juive ; il est un proche de Thomas Mann et rencontre Stefan Zweig lors de son voyage en Inde...

On évoque aussi, l’ingénieur Nicolas Tesla (1856-1943), génial découvreur en énergie électrique ... Et, important, il s’intéressait aux spiritualités orientales...
« Dans quelques générations nos machines seront animées grâce à une énergie disponible en tous points de l’univers.[…] [En effet,] dans l’espace, il existe une forme d’énergie. Est-elle statique ou cinétique ? Si elle est statique, toutes nos recherches auront été vaines. Si elle est cinétique – et nous savons qu’elle l’est –, ce n’est qu’une question de temps, et les hommes réussiront à connecter leurs machines aux rouages de la nature. » Conférence 1892
Willy Ley (1906-1969), auteur scientifique américain d'origine allemande. Il a été un des pionniers de la conquête spatiale.

Il quitte en 1935, l'Allemagne nazie pour le Royaume-Uni puis les États-Unis. Il aurait évoqué l'existence d'une société nazie consacrée à la recherche du Vril ...
Pseudoscience in Naziland », essai de Willy Ley, paru dans le magazine de science-fiction Astounding, mai 1947 --->
Enfin, La légende d'une société du Vril, nous met sur la piste de médiums allemands autour de belles jeunes blondes aux longs cheveux, dont Maria Orsic- professeur de ballet - serait une grande prêtresse, évadée de Berlin en 1945, et dont on aurait perdu la trace. Elle serait en lien avec une civilisation extra-terrestre …. J'ignore l'origine et comment cette histoire est venue rejoindre la saga du Vril … ?
Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -3/.-
''The Coming Race '' de Edward Bulwer-Lytton, publié en 1871, nous présente une ''race'' d'hommes souterraine, les Vril-ya, détenteur du Vril, une énergie qui leur donne des pouvoirs psychiques comme la télépathie et la télékinésie...
D'autres légendes, d'autres traditions mythiques à travers le monde évoquent des territoires engloutis et de cités perdues, comme Avalon, Ys, l'Hyperborée, Bimini, Mu, la Lémurie, etc. Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge : ils appartiennent à toutes les civilisations et à toutes les cultures.

Helena Blavatsky ( 1831-1891), fondatrice de la Société théosophique en 1875, décrit dans '' la Doctrine secrète '' l'évolution de sept humanités (races-racines) sur différentes parties du globe. La ''Terre Sacrée Impérissable'' serait le berceau du premier homme : les Auto-générés furent les Chhâyâs . Les deuxièmes seraient les Hyperboréens. Puis : les lémuriens, les atlantes, les aryens, …
Elle affirme que certains supra hommes ont survécu à la destruction de l’Atlantide, en gardant le haut niveau de conscience qu’ils possédaient à l’époque. ..

Aristote aurait dit : « Le mythe est un récit mensonger qui représente la vérité. » Mais, quelle ''vérité'' ?
Même, l’histoire qui est également récit, contient une part de création...
Commençons par quelques grandes notions :

L'Atlantide
L'Atlantide est une île gigantesque évoquée par Platon.. Après un un âge d'or, l'île mythique est engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation de Zeus.
Francis Bacon (1561-1626) publie ''La Nouvelle Atlantide'' en 1627 qui s'inspire du récit de Platon et met en scène une société philosophie de savants sur l'île imaginaire de Bensalem
Thulé
Thulé est une île du Nord mentionnée par Pythéas au IV siècle av. J.-C.
Thulé est parfois employée pour désigner le point le plus au Nord, une espèce d'absolu indépassable, proche de l'idée de bout du monde.

Der König in Thule ( le roi de Thulé) est un poème de Johann Wolfgang von Goethe écrit en 1774. Le poème aborde les thèmes de l'amour et de la mort. Le thème devient populaire et est traduit en musique...
Thulé aurait été ce qui subsistait d'un continent aujourd'hui disparu, appelé Hyperborée, et ce continent serait le berceau de la race aryenne. Thulé devient le nom magique d'une civilisation germanique avancée...
Un société Thulé se constitue par Rudof Glauer, en 1918, elle devait n' être qu'un groupe d'études ethnologiques intéressé par l'Antiquité et la mythologie nordiques. Elle grandit dans le contexte de l'Allemagne d'après-guerre, plongée dans la crise et marquée par le "Diktat" de Versailles. Elle prône l'antisémitisme, l'antirépublicanisme, le paganisme et le racisme...
Même si Hitler se méfie de cette société occultiste; beaucoup de nazis reprennent ses idées... Himmler et d'autres y puisent leur fantasme d'une société allemande blonde aux yeux bleus, à l'image des anciens héros germaniques.
Aryen

Le mythe aryen ( aryas = personne noble ) est né d’une hypothèse à la fois scientifique et religieuse : les Européens auraient une origine commune et leurs ancêtres seraient venus d’Asie dans une migration épique depuis les hauts plateaux himalayens.
Se mélangent, des références bibliques au déluge, le rêve d’une civilisation primordiale aryenne passée ou à venir, des attentes millénaristes....
Il existe une longue tradition formalisée au XVIIIe siècle qui désigne l'Asie - sous la figure de l’Inde, du Tibet ou de la Scythie - comme le berceau originel par de nombreux savants.
Pour F. A. Pott (1802-1887), l’humanité suit le soleil et ne peut donc avoir connu de migrations que d’Est en Ouest.

Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -2/.-
Venons-en à l'histoire écrite par Edward Bulwer-Lytton (1803-1873), dans son roman de science-fiction ''The Coming Race '' publié en 1871 :

La Race à venir

Un mineur découvre accidentellement le monde souterrain du Vril-ya. Il s’y engage, attiré par une lueur qui brille dans le lointain. Il arrive, non pas dans une contrée déserte et peuplée de monstres, comme le voyageur de Jules Verne, mais dans un pays délicieux, couvert de monuments magnifiques, habité par une race savante, merveilleusement policée, de mœurs douces et hospitalières.
Le narrateur se retrouve donc seul face à un univers idyllique, peuplé d’humains dégageant une incontestable aura de supériorité. Une légère histoire d'amour impossible constitue l'intrigue ; mais il s'agit plus d'une suite de descriptions d'une société qui pourrait être considérée comme idéale...

Extraits :
« A ce moment sortit du bâtiment un être... humain ; était-ce bien un être humain ? Debout sur la grande route, il regarda autour de lui, me vit et s’approcha. Il vint a quelques mètres de moi ; sa vue, sa présence, me remplirent d’une terreur et d’un respect indescriptibles, et me clouèrent au sol. Il me rappelait les génies symboliques ou démons qu’on trouve sur les vases étrusques, ou que les peuples orientaux peignent sur leurs sépulcres : images qui ont les traits de la race humaine et qui appartiennent cependant a une autre race. Il était grand, non pas gigantesque, mais aussi grand qu’un homme peut l’être sans atteindre la taille des géants. Son principal vêtement me parut consister en deux grandes ailes, croisées sur la poitrine et tombant jusqu’aux genoux ; le reste de son costume se composait d’une tunique et d’un pantalon d’une étoffe fibreuse et mince. Il portait sur la tête une sorte de tiare, parée de pierres précieuses, et tenait a la main droite une mince baguette d’un métal brillant, comme de l’acier poli. Mais c’était son visage qui me remplissait d’une terreur respectueuse. C’était bien le visage d’un homme, mais d’un type distinct de celui des races qui existent aujourd’hui sur la terre. Ce dont il se rapprochait le plus par les contours et l’expression, ce sont les sphinx sculptes, dont le visage est si régulier dans sa beauté calme, intelligente, mystérieuse. Son teint était d’une couleur particulière, plus rapproche de celui de la race rouge que d’aucune autre variété de notre espèce ; il y avait cependant quelques différences : le ton en était plus doux et plus riche, les yeux étaient noirs, grands, profonds, brillants, et les sourcils dessines presque en demi-cercle. Il n’avait point de barbe, mais je ne sais quoi dans tout son aspect, malgré le calme de l’expression et la beauté des traits, éveillait en moi cet instinct de péril que fait naître la vue d’un tigre ou d’un serpent. Je sentais que cette image humaine était douée de forces hostiles a l’homme. A mesure qu’il s’approchait, un frisson glacial me saisit, je tombai a genoux et couvris mon visage de mes deux mains. »

Il est dans un palais luxueusement meublé, une merveille de mécanique; tout ce qu’il contient semble mû par une force inconnue; les domestiques sont remplacés par des automates; les objets nécessaires à la vie apparaissent, disparaissent sur un geste de la main.
« Les Vril-ya ont peu de besoins, et la satisfaction de leurs besoins leur coûte peu d’efforts ; l’outillage de l’industrie est si perfectionne, que le travail est réserve aux seuls enfants. Les adultes n’ont rien a faire, pas de luttes a soutenir, pas de dangers a éviter. Ils se promènent ; ils causent ; ils se réunissent dans des festins ou règne la sobriété ; ils entendent de la musique et respirent des parfums. »
« – Qu’est-ce que le Vril ? demandai-je. La-dessus Zee commença une explication dont je compris fort peu de chose, car il n’y a dans aucune langue que je connaisse aucun mot qui soit synonyme de Vril. Je l’appellerais électricité, si ce n’est qu’il embrasse dans ses branches nombreuses d’autres forces de la nature, auxquelles, dans nos nomenclatures scientifiques, on assigne différents noms, tels que magnétisme, galvanisme, etc. Ces peuples croient avoir trouvé dans le vril l’unité des agents naturels, unité que beaucoup de philosophes terrestres ont soupçonnée et dont Faraday parle sous le nom plus réserve de corrélation. « Je suis depuis longtemps d’avis, dit cet illustre expérimentateur, et mon opinion est devenue presque une conviction commune, je crois, a beaucoup d’autres amis des sciences naturelles, que les formes variées sous lesquelles les forces de la matière nous sont manifestées ont une commune origine ; ou, en d’autres termes, qu’elles sont en corrélation directe et dans une dépendance mutuelle, de sorte qu’elles sont pour ainsi dire convertibles les unes dans les autres, et que leur action peut être ramenée a une commune mesure, a un équivalent commun. » Les philosophes souterrains affirment que par l’effet du vril, que Faraday appellerait peut-être le magnétisme atmosphérique, ils ont une influence sur les variations de la température, ou, en langage vulgaire, sur le temps ; que par d’autres effets, voisins de ceux qu’on attribue au mesmérisme, a l’électro-biologie, a la force odique, etc., mais appliqués scientifiquement par des conducteurs de vril, ils peuvent exercer sur les esprits et les corps animaux ou végétaux un pouvoir qui dépasse tous les contes fantastiques de nos rêveurs. Ils donnent a tous ces effets le nom commun de vril. Zee me demanda si, dans mon monde, on ne savait pas que toutes les facultés de l’esprit peuvent être surexcitées a un point dont on n’a pas l’idée pendant la veille, au moyen de l’extase ou vision, pendant laquelle les pensées d’un cerveau peuvent être transmises a un autre et les connaissances s’échanger ainsi rapidement. Je répondis qu’on racontait parmi nous des histoires relatives a ces extases ou visions, que j’en avais beaucoup entendu parler et que j’avais vu quelque chose de la façon dont on les produisait artificiellement, par exemple, dans la clairvoyance magnétique ; mais que ces expériences étaient tombées dans l’oubli ou dans le mépris, en partie a cause des impostures grossières auxquelles elles donnaient lieu, en partie, (...)»

Le Vril, a une puissance est infinie. Grâce à lui les Vrill-Ya, peuvent se communiquer leurs pensées, sans parler, à des distances immenses. Emmagasiné à haute pression, ce fluide agit comme la foudre, et détruit tout ce qu’il touche. Emmagasiné à pression plus faible, ses effets sont bienfaisant : il magnétise, il endort, il guérit, il ouvre la mémoire et facilite les travaux de l’esprit. Chaque individu à donc en lui une puissance effroyable dont il peut instantanément se servir. Force dissuasive, il ne peut l'employer contre ses semblables, les représailles seraient terribles, il ne s’en sert que contre les animaux féroces qui menacent son repos.
La guerre, la lutte à main armée n’existent plus chez ce peuple bienheureux...
La cité est gouvernée par un magistrat unique. Et nul ne convoite cette charge suprême car aucun honneur, aucun pouvoir particulier n’y est attaché...
Le narrateur est instruit par Zee, la fille de son hôte … Et, Zee va lui faire la cour … !

« Sachez que nos Gy-ei, tant qu’elles ne sont pas mariées, voyagent seules au milieu des autres tribus, pour voir si elles trouveront un An qui leur plaise mieux que ceux de leur propre tribu. Zee a déjà fait trois voyages semblables, mais jusqu’ici son cœur est resté libre. »
(…)
il n’est pas rare qu’une jeune Gy montre un goût que les autres trouvent étrange ; mais il n’existe pas de moyen de forcer une Gy a changer ses résolutions. Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’employer le raisonnement, et l’expérience nous prouve que le College entier des Sages essaierait en vain de raisonner avec une Gy en matière d’amour. Je suis desole pour vous, parce qu’un tel mariage serait contre l’A-glauran, ou bien de la communauté, car les enfants qui en naîtraient altéreraient la race
(...)
Vous feriez peut-être bien de dire a Zee qu’elle est laide. Cette assurance, venant de la bouche de l’An qu’elle aime, suffit d’ordinaire a refroidir la Gy la plus ardente. »
Qu'en est du couple, et des femmes, les '' Gy-ei'' … ?
« le divorce et la polygamie sont extrêmement rares, et les ménages paraissent très heureux et unis chez ce peuple étonnant ; les Gy-ei, malgré leur supériorité physique et intellectuelle, sont fort adoucies par la crainte de la séparation ou d’une seconde femme, et comme les An sont très attaches a leurs habitudes, ils n’aiment pas, a moins de considérations très graves, a changer pour des nouveautés hasardeuses, les figures et les maniérés auxquelles ils sont habitues. Les Gyei cependant conservent soigneusement un de leurs privilèges ; c’est peut-être le désir secret d’obtenir ce privilège qui porte beaucoup de dames sur la terre a se faire les champions des droits de la femme. Les Gy-ei ont donc le droit, usurpe sur la terre par les hommes, de proclamer leur amour et de faire elles-mêmes leur cour ; en un mot, ce sont elles qui demandent et non pas qui sont demandées. Les vieilles filles sont un phénomène inconnu parmi elles. Il est très rare qu’une Gy n’obtienne pas l’An auquel elle a donné son cœur, ..(...)»

Ce peuple, au physique parfait, est réparti en communautés autonomes et auto-suffisantes, poussant au bout le modèle de la commune anarchiste ou socialiste utopique. Une certaine égalité y règne, quand bien même celle-ci ne va pas de pair avec une uniformisation des richesses, puisque chacun possède la liberté de s’enrichir ou non. Les femmes ont même acquis une certaine supériorité, y compris physique, sur les hommes. ..
Enfin,
« Je devinais que Zee, sans me le dire, s’était décidée a m’aider a retourner vers le monde supérieur et que nous nous dirigions vers le lieu ou j’étais descendu. Son silence me gagnait et m’empêchait de parler. Nous approchions du gouffre. (...) »
« (..) j’ai cru que mon devoir envers mes semblables m’obligeait à écrire ce récit pour les avertir de la venue de la Race Future. »
Un monde, cependant, trop parfait …

Le narrateur ne semble pas toujours emballé … « Comme ils doivent s’ennuyer ! Ils n’ont ni les émotions de la guerre, ni les plaisirs de la chasse, car ils sont trop doux pour s’amuser a tuer des bêtes inoffensives. Ceux d’entre eux qui ont l’esprit aventureux peuvent fonder des colonies, mais ils ne courent aucun risque, et, d’ailleurs, la place finira par leur manquer. Ou bien ils s’appliquent a inventer des machines nouvelles et a faire avancer la science, ce qui ne doit pas être a la portée de tout le monde, dans une civilisation déjà si savante et si bien outillée. Ils n’ont même pas une littérature très florissante et sont obliges de relire les anciens auteurs pour y trouver la peinture des passions dont ils sont exempts, des conflits qui ne sont plus de leur siècle. Cette tranquillité d’âme se reflète sur leur visage qui a quelque chose d’auguste et de surhumain, comme le visage des dieux antiques ; ce sont des hommes de marbre. Ils ne vivent pas. »
La civilisation du Vril-ya ne cache pas son mépris pour les peuples qui lui sont inférieurs, car encore au stade démocratique de la bêtise de masse et dépourvus de la maîtrise du Vril, clef de tout progrès collectif.
Notre ''héros'' s’échappe et revient à la surface pour raconter l’histoire de "la race à venir", qui est à l’origine du titre. D'ailleurs, cette ''race à venir '' ne serait-elle pas celle qui nous exterminerait … ?

Pourtant, ce livre n'est aucunement ''sulfureux'' et ne préfigure rien de dangereux... Est-il néanmoins dangereux... ?
Louis Pauwels et Jacques Bergier dans ce fameux livre, "Le Matin des magiciens" soutiennent que ce livre a inspiré un groupe nazi qui se serait appelé : ''La Société du Vril''...
Difficile de penser que des gens qui se prennent au sérieux puissent s'appuyer sur un roman comme celui-ci … La théorie de la Terre creuse ( ou espaces creux) avec une civilisation cachée, n'est pas scientifique mais légendaire …
Les ''Vril-Ya'' n'ont rien à voir avec les Aryens, et sont plutôt dominés par les femmes... C'est vrai qu'ils se considèrent comme une race supérieure ( le concept de race correspond à l'époque …)
Ce qui est moins étonnant, c'est qu'à la fin du XIXe siècle, ce livre ait pu inspiré Helena Blavatsky et sa Théosophie... Pourtant, ce peuple Vril, semble s'être coupé de la passion,et celle de l'Art en particulier …
Aujourd'hui ce roman est peu lisible, sinon par curiosité historique. Le texte nous semble lourd, rébarbatif, similaire à un documentaire. L'action, et le suspens sont minimaux.
Le XIXe siècle découvreur de Mythes – Le Vril -1/.-

Le romancier Edward Bulwer-Lytton (1803-1873), dans un roman de science-fiction ''The Coming Race '' publié en 1871, le premier fait mention du Vril. Il met en scène une ''race'' d'hommes souterraine, les Vril-ya, détenteur du Vril ( dérivé du latin virile) : une énergie qui leur donne des pouvoirs psychiques comme la télépathie et la télékinésie...
Edward Bulwer-Lytton a quatre ans, à la mort de son père.
Il commence à écrire de la poésie à l'âge de sept ans, époque à laquelle la famille hérite de la grande bibliothèque de son grand-père Lytton. Edward passe un an à tout lire, des romans de chevalerie aux ouvrages savants.
Très tôt , le jeune homme est salué pour ses nouvelles et poèmes. Il a une liaison avec Lady Caroline Lamb... et rencontre l'une de ses amies, Rosina.
Edward hérite de la propriété de Knebworth (comté de Hertfordshire) et devient baron de Knebworth en 1838 et, à la mort de sa mère en 1843, il s'acquitte de sa volonté d'ajouter «Lytton» à son nom.
Edward est considéré par tous, comme un dandy...Il va devenir un romancier populaire et prolifique.

Rosina Doyle Wheeler (1802–1882) est la fille de la féministe Anna Doyle Wheeler, réputée pour sa beauté, et épouse un baron irlandais, alcoolique... Elle le quitte et va vivre à Guernesey, où son oncle est gouverneur. Rosina grandit dans une société extraordinaire, peuplée de libres penseurs, de bohémiens et d'exilés de la Révolution française... Elle poursuit sa formation à Londres et tombe sous le charme d'un dandy aux boucles dorées, Edward ...
En 1827, Edward Bulwer-Lytton épouse contre l'avis de sa mère veuve, la beauté irlandaise qu'est Rosina... Sa famille lui retire son aide financière, ce qui le contraint à produire toute une série d'ouvrages... Le travail, la politique, et le goût des jolies femmes, mettent à rude épreuve son couple...
« Je suis allé dans l'appartement de mon mari, qu'il gardait pour avoir une communication paisible avec ''sa Muse''. Et, j'ai trouvé la Muse en satin blanc assise sur ses genoux. »
En 1833, le couple se sépare, séparation devenue légale en 1836. Trois ans plus tard, Rosina publie Cheveley, or the Man of Honour (1839), une fiction dans laquelle elle dénonce l'hypocrisie de son mari. Elle est l'auteur de treize romans ; et a ensuite passé quarante ans à tourmenter son ex-mari, révélant des détails sur ses maîtresses et ses enfants illégitimes.

En juin 1858, alors que son mari est candidat dans le Hertfordshire, elle mène campagne contre lui. Celui-ci riposte en menaçant d'attaquer ses éditeurs, de lui retirer sa pension et en lui refusant l'accès à ses enfants. Finalement, elle est internée dans un asile psychiatrique, avant d'être libérée quelques semaines plus tard, devant le tollé de l'opinion publique
Edward Bulwer-Lytton, est alors aussi lu que Dickens ou Sir Walter Scott... Une particularité de son travail est d'introduire des éléments métaphysiques et légendaires dans ses récits, alors même qu'ils se déroulent dans la société actuelle, société dont il est un membre éminent.
Plus tard, il va écrire de la poésie; et le Roi Arthur va être un travail long ( douze livres de plus de cent strophes) et important pour lui, qui le poursuit depuis sa toute première jeunesse, dit-il ; alors que le "Morte d'Arthur" de M. Tennyson vient aussi de paraître...
La version d'Edward ne se base pas sur Malory; mais sur les traditions folkloriques du Nord. Arthur, est un roi gallois qui préfère mourir que d'abandonner sa liberté, il symbolise l'amour de la liberté du peuple britannique.
Bulwer-Lytton entre au Parlement le 30 avril 1831 sous l'étiquette du parti radical et, ardent orateur, y brille pendant dix ans... puis, il se fait élire comme conservateur et passe au gouvernement comme Secrétaire d'Etat aux colonies...

Le premier roman d'Edward est un roman satirique ''à clé'' : Pelham; ou Les aventures d'un gentleman (1828) et devient un best-sellers...
Il écrit des romans historiques dans la tradition de Walter Scott, parmi lesquels Les Derniers Jours de Pompéi, écrit à la suite de son voyage en Italie et sous le coup d'un chagrin d'amour...
'The Haunters and the Haunted' (1859) d' Edward est reconnu comme la première histoire de maison hantée moderne et apparaît encore dans des anthologies aux côtés de MR James et Edgar Allen Poe. L'auteur d'horreur américain HP Lovecraft l'a qualifié de «l'un des meilleurs contes de la maison hantée jamais écrit».

Edward a appartenu à plusieurs cercles occultes, il écrit 'Zanoni' (1842), un livre influent du XIXe siècle. Ce '' roman initiatique '' raconte, sur fond d'occultisme et de Révolution française, une histoire d'amour entre Zanoni, un rosicrucien qui possède la jeunesse éternelle , et une jeune chanteuse d'opéra nommée Viola Pisani. Fait-il sacrifier l’amour pour l’Initiation ?
Plusieurs sociétés ésotériques considère Edward Bulwer-Lytton comme l'un des leurs... On le pense membre, entre autres, des Rose-Croix, des théosophes, de l'Ordre Hermétique de l'Aube Dorée..
En 1871, paraît '' le pouvoir de la race à venir '' ( ''The Coming Race'' ). Ce roman contribue à la naissance du genre 'science-fiction'... HG Wells, impressionné le cite comme le premier d'une tradition dystopique de sociétés oppressives du futur qui a conduit au "1984" de George Orwell, et au "Nouveau monde" de Huxley.

Helena Blavatsky ( 1831-1891) , fondatrice de la Théosophie, affirme qu'Edward s'est inspiré, pour ce qui est du Vril d'anciens écrits indiens.
À la fin du dix-neuvième siècle, le mot «Vril» est communément associé aux «élixirs vitaux». En 1886, John L Johnston cherche un nom pour son extrait de bouillon de boeuf ... Il fabrique un mix des mots Bovine et Vril et baptise le nouveau breuvage au bœuf : «Bovril».
Voyage en Ecosse -5- la chapelle de Rosslyn

Visiter la chapelle de Rooslyn, avec les commentaires de Peter Brown et d'Elizabeth Haldane est la grande chance d'Anne-Laure...

Il y a bien-sûr l’histoire attachée au ''pilier de l'apprenti''; au sud-est du chœur, à proximité des marches menant à la crypte ... Magnifique travail qui a coûté la vie à l'apprenti qui s'était avec audace mis au travail, et après l'avoir vu achevé en rêve... Alors que, son maître, en difficulté devant l'ouvrage, avait conçu un pèlerinage à Rome, en espérant de l'aide... A son retour, sa jalousie fut si grande... qu'il assassina de rage le jeune homme...! Pour Peter, il rapproche l'assassinat du jeune apprenti, à celui d'Hiram, architecte du Temple de Salomon et que l'on évoque dans le rituel maçonnique...
On y voit également '' la sculpture de l'apprenti'' située à mi-hauteur du mur ouest du chœur, du côté sud. On y voit un visage avec une profonde cicatrice sur la tempe droite ; dans le coin opposé, c'est la tête de son meurtrier, le maître.
Elizabeth, devant le pilier, évoque l'arbre de vie ; la couronne de «l'arbre» fait penser aux douze constellations du zodiaque. Elle remarque les branches en spirale ; et les racines du tronc qui s'enfoncent profondément dans les éléments de la Terre. Au bas du pilier, on voit des dragons ronger les racines de l'arbre pour lui voler sa fécondité.

Derrière l'autel, devant la Chapelle de la Dame et à gauche du pilier de l'apprenti, se trouvent deux autres colonnes porteuses remarquables. Le premier, sous la fenêtre c'est le pilier du maçon; celui du centre, le pilier du compagnon.
Et, ce qui met en valeur ces piliers et améliore encore leur beauté, ce sont les sculptures du plafond... La quantité d'images sculptées est impressionnante, la beauté de l'ensemble distrait de ce que signifie chaque détail : la chute de l'homme et son expulsion d'Eden, la danse de la mort, la naissance du Christ, le sacrifice d'Isaac, la victoire de la vérité , le contraste entre la vertu et le vice, l'Annonciation, la présentation du Christ dans le temple, Jésus le charpentier, le fils du père prodigue nourrissant les porcs, la crucifixion et la descente de croix, la résurrection et la pierre roulée du Saint-Sépulcre, le Christ assis dans la gloire. Mais ce n'est pas un prêche classique et l'humour est entremêlé partout. L'esprit et la sagesse vont de pair....
![]() La Croix et le Chevalier... |
![]() L'Homme Vert |
En fait, il y a beaucoup d'autres choses... À droite, face à l'autel, se trouve un pilier au-dessus duquel se trouvent un lion et une licorne en combat. Immédiatement au-dessus de la tête de la licorne, s'étendant jusqu'au pilier voisin, se trouvent des figures représentant les douze apôtres et quatre martyrs, tous avec des halos au-dessus de leur tête. Etc..
Entreprendre l'étude des sculptures de la chapelle, c'est ne pas craindre de se confronter à des représentations païennes et défiant l'imagination... On y remarque un grand nombre de sculptures de ''l'Homme Vert '', le symbole celtique de la fertilité et de la renaissance, dans tous ses âges...

Dans l'allée nord se trouve la ''Caithness Tomb'' qui affiche les armoiries de Caithness et la devise de la famille: «Commit the Verk to God’ ». Elle a été érigée en mémoire du 4e comte, arrière-petit-fils du fondateur de la chapelle. Debout contre le même mur se trouve la pierre funéraire de Sir William St Clair qui a été tué par les Maures à Teba en Andalousie alors qu'il cherchait à transporter le cœur du roi Robert Ier en Terre Sainte.
Ensuite, nous trouvons un hommage à l'ancêtre du fondateur, William the Seemly , représenté comme un chevalier à cheval portant une lance. Derrière lui, une figure tenant la ''Holy Rood'' !...
Beaucoup d'images renferment inévitablement des liens avec les Templiers, dont nombre de symboles ont été intégrés dans la franc-maçonnerie: le crâne et les os croisés, deux colombes en vol, la truelle et le compas, etc.
Entre 1760 et 1780, le Degré des Templiers maçonniques était devenu très populaire parmi les francs-maçons... au XVIIIème siècle, les membres du bureau de la Loge St Stephen à Édimbourg sont devenus les premiers à être initiés en tant que Templiers maçonniques en Écosse.
'' La Belle dame sans merci '', œuvre d'Alain Chartier (1424)

''Merci'', vient du latin ' merces 'avec le sens de '' salaire, récompense '', mais aussi avec la signification de '' grâce, pitié '', peut-être parce que la grâce peut parfois être considérée comme une forme de récompense (je te gracie parce que tu t'es bien battu). C'est d'ailleurs ce dernier sens qu'a ''merci'' lorsqu'il apparaît en français avec cette orthographe au XIe siècle.
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En 1427 Alain Chartier est envoyé en Écosse pour y négocier le mariage du jeune dauphin (plus tard Louis XI), alors âgé de cinq ans, avec Marguerite d'Écosse. Ici, ce tableau illustre : The story of the famous kiss bestowed by Margaret of Scotland on « la précieuse bouche de laquelle sont issus et sortis tant de bons mots et vertueuses paroles » |
' La Belle dame sans merci. ' (1424) est l'oeuvre la plus connue de Alain Chartier ; poète français et orateur en langue latine (Bayeux vers 1385-vers 1435). Secrétaire du Dauphin, le futur Charles VII, il est considéré comme un des créateurs de la prose oratoire française (le Quadrilogue invectif, 1422).

La Belle Dame sans mercy, rédigée par Alain Chartier dix ans après la défaite d’Azincourt (1415), fait scandale dans les milieux de la cour. Le sujet est généralement considéré comme un défi aux valeurs de l’amour courtois. Ce poème emprunte une forme courante au XVe siècle, le huitain à trois rimes enlacées, ababbcbc .
L’intrigue met en scène trois personnages : un amant plaintif qui déclare son amour, une dame impitoyable repoussant ses avances et un poète malheureux qui écoute leur conversation en cachette.
La combinaison de « l’amant-martyr » et de « la dame-sans-merci » n’est pas rare dans la littérature médiévale . On retrouve également une situation analogue du poète dans le Débat de deux amans de Christine de Pizan. Pourtant, une opposition aussi constante de la Dame à l’Amant est remarquable parmi les textes de poésie lyrique où est mise en scène la « dame-sans-merci ».
Dans l’œuvre d’Alain Chartier, « tous les arguments de l’amoureux sont immédiatement réfutés » par la Dame. Du début jusqu’à la fin, la Dame se défie des paroles de l’Amant, sans jamais changer d’attitude.
La notion de défiance en moyen français (defiance, deffiance et desfiance) désigne à la fois le « défi » et la « défiance ». Le premier sens, « défi », implique l’« action de défier, de provoquer quelqu’un au combat, de déclarer la guerre à quelqu’un ». Le second sens est : « sentiment de celui qui n’a pas de confiance, manque de confiance, défiance »
Dans La Belle Dame sans mercy, l’Amant, à travers le terme deffiance, insiste sur le fait que les yeux de la Dame le provoquent à la guerre en lui envoyant un héraut représenté par le 'doux regard'. Ici, la deffiance prend le sens de « défi » (au combat) en ancien français

Au début du débat, les « belles paroles » sont l’objet de la défiance de la Dame. Le choix de l’adjectif beau pour qualifier les paroles de l’Amant suggère la futilité des paroles des amoureux
Dans la suite du poème, l’Amant remplace le beau parleur auquel la Dame faisait allusion par le jangleur, celui qui se plaint par calcul...
L’Amant souligne le contraste qui existe entre un tel jangleur – qui ne sait guère dissimuler sa faintise (faux-semblant) – et un homme réellement triste. Aussi justifie-t-il l’authenticité de ses propres paroles. La Dame renchérit sur ce motif, employant l’expression « cruel losengeur »
La faintise atténue la divergence entre deux adjectifs, « villain » et « courtoise », à savoir qu’elle dissimule un cœur vil par des paroles courtoises.
La faintise de la parole est donc un fondement de la défiance de la Dame envers les paroles de l’Amant.
La Dame déprise la souffrance d’amour dont l’Amant se plaint, en l’attribuant à une « plaisant folie »...

Si la Dame adoucit son attitude, l’Amant la contredit en se comparant à des animaux de chasse apprivoisés.
En se défendant de la double accusation de faintise et de change, l’Amant synthétise ici l’objet de la défiance de la Dame.
Le refus de l’Amant de croire les propos de la Dame fait un parallélisme avec la défiance de la Dame. Une valeur de l’amour courtois, à savoir la « loyauté », fait l’objet de la foi de l’Amant. ( …)
La Dame reproche à l’Amant de ne pas s’en rapporter à elle...
De son côté, l’Amant n’accepte pas le conseil de la Dame de trouver ailleurs une dame « plus belle et jente », et n’ajoute pas non plus foi aux paroles de sa bien-aimée...

L’Amant prétend que la démonstration de sa loyauté peut dissiper le soupçon de la Dame. (…) En vain l’Amant essaie-t-il de convaincre la Dame...
La guerre verbale entre l’amoureux et son « amoureuse annemie » prend fin avec l’ultimatum de la Dame : « Une fois pour toutes croyez / Que vous demourrez escondit. » . Nous pouvons interpréter le terme croire comme signifiant « être persuadé » . Le verbe escondire signifie « refuser, repousser », en contexte amoureux.
Ici se déroule une guerre verbale, sous forme de débat entre deux combattants qui ne se font pas confiance et refusent jusqu’à la fin de reculer. Dans cette guerre verbale, bien différente de la bataille conforme au code chevaleresque, le fait de se rendre en demandant « merci » n’est pas accepté. Les requêtes formulées par l’Amant, aussi bien celles destinées à obtenir la « pitié » que la « grâce », sont repoussées par la dureté de la Dame... !
D’une part, la défiance de la dame sans merci porte entièrement sur la fausseté de la parole, faintise, énoncée par l’amoureux, ainsi que sur l’inconstance du cœur de ce dernier, le change.
Voir aussi: LE MYTHE DE LA '' LA BELLE DAME SANS MERCI ''
Le Mythe de la '' La Belle dame sans merci ''
La Belle Dame Sans Merci est devenue un mythe depuis le Moyen Âge, en particulier depuis le poème d'Alain Chartier écrit en 1424, qui a été notamment repris par le poète John Keats. Les peintres, en particulier les Préraphaélites, se sont emparés de ce sujet avec délice, puisque les figures féminines fortes sont les sujets de presque toutes leurs oeuvres.

« I saw pale kings and princes too,
Pale warriors, death-pale were they all;
They cried—‘La Belle Dame sans Merci
Thee hath in thrall » de John Keats
(Les rois, les princes, les guerriers, tous pâles comme la mort lui crient : la belle dame sans merci te tient en esclavage.)

Ici la Belle Dame est située dans le contexte de l'amour courtois médiéval... Dans l'idéal, l'amour courtois fait l'apologie d'un amour chaste que le chevalier doit gagner auprès de la dame de son cœur. Pour cela, il est prêt à affronter maintes épreuves, jusqu'à ce que la belle... cède.

On retrouve évidemment ce thème dans la légende arthurienne, et les romans de chevalerie qui mette l'accent sur la conquête de la Dame, d'autres s'orientant plutôt vers un certain mysticisme (la quête du Graal et de la pureté). D'autres textes sont plus emprunts de folklorisme (les fées, lutins etc), ou de magie (fée Morgane, Merlin); au fur et à mesure la Belle Dame, celle pour qui se meurent d'amour les chevaliers, se transforme en une sorte de fée, qui vient toujours à la rencontre du cavalier errant, comme le ferait une Viviane ou Morgane.
Ainsi, cet homme plein de bravoure, découvre cette étrange femme dans des endroits toujours inappropriés - dans les bois, près de ruines, dans un château - et toujours au début ou à la fin d'une aventure...

Le chevalier rencontre toujours la fée dans les bois, passage d'ombre et des désirs refoulés par excellence.

Mais cette fée est "sans merci", repoussant sans cesse les avances du prétendant. On peut donc comprendre, au sens figuré, que lorsqu'il arrive dans les bois, atteignant alors presque son but, la Dame le repousse une dernière fois, l'assassinant par le même coup.
L'amour peut être meurtrier, et l'espoir, une fois vaincu, vient à bout de tous les héros. Il s'agit d'un retournement total de la matière courtoise. L'homme ne triomphe plus, il courbe l'échine devant le pouvoir féminin.
Il s'agit d'un grand fantasme masculin. Les Salomé, Judith, Lilith et autres femmes castratrices ont toujours été à la fois attirantes et monstrueuses pour nombres d'artistes.
