La "Queste del Saint Graal": Roman du XIIIe s.
*' Illustration tirée d'un manuscrit du 15e siècle du Cycle de la Vulgate ( appelé aussi cycle du Lancelot-Graal ) Cette section propre au Graal est nommée: La '' Queste del Sant Graal "]
La "Queste del Saint Graal" est un roman qui forme la quatrième partie du cycle de la Vulgate et a été écrit dans les années 1225-1230.
Le roman commence un jour de Pentecôte, au moment où les chevaliers du roi Arthur se trouvent réunis autour de la Table Ronde, et une série de présages annonce l’arrivée du meilleur des chevaliers : il s’agit de Galaad qui s’assied sur le Siège Périlleux, réservé depuis l’époque de la Passion au chevalier parfait.
Le Saint Graal apparaît au-dessus des chevaliers et, lorsqu’il disparaît, tous se disposent à partir à sa recherche et à mener à bien la quête du Saint Graal.
Le roman s’attache ensuite aux aventures des principaux chevaliers de la cour arthurienne. Gauvain s’égare dans des entreprises étrangères à la quête et est couvert de reproches par des ermites à cause de ses péchés et de son impénitence.
Lancelot expie son péché (ses amours adultères avec la reine Guenièvre) et lutte désespérément contre les puissances qui l’empêchent de poursuivre la quête jusqu’au bout, mais son repentir et sa confession sincère, suivie d’une dure pénitence, transforment le chevalier amoureux d’antan en une sorte d’ascète.
Un autre chevalier, Bohort, part lui aussi à la recherche du Graal en ascète, admire les ermites pour la pureté de leur âme et triomphe des fallacieuses tentations ourdies par le diable.
La soeur de Perceval, et la nef de la foi...
Galaad, Perceval et Bohort, les trois chevaliers élus, se trouvent finalement réunis dans une nef merveilleuse qui fut construite par Salomon avec des arbres du Paradis terrestre et qui renferme un certain nombre de symboles de l’attente messianique, en particulier l’épée du roi David. Celle-ci ne se laisse empoigner que par Galaad, dernier descendant du roi et n’admet, en fait de baudrier, que les blondes tresses de la soeur de Perceval ; cette dernière a rejoint les trois chevaliers dans le vaisseau, les accompagne dans leurs aventures terrestres et ne tarde pas à mourir après avoir offert son sang pour guérir une lépreuse. Son corps est porté dans la nef mystérieuse que les élus ont quittée et que rejoindra bientôt Lancelot. Celui-ci, naviguant seul avec la jeune morte, débarquera au château de Corbénic, où il ne pourra qu’entrevoir les merveilles du Graal, car sa confiance en Dieu n’est pas absolue.
Galaad, qui erre avec Perceval pendant cinq ans accomplissant des exploits prophétisés bien des siècles auparavant (guérison du roi Mordrain, aventure de la fontaine bouillonnante), rejoint Bohort et tous trois parviennent au château e Corbenic.
En compagnie de neuf autres chevaliers inconnus, ils célèbrent une sorte de répétition de la Sainte Cène au cours de laquelle apparaît Joseph d’Arimathie entouré d’anges et portant le Saint Graal ; Galaad guérit le Roi Mehaignié.
Obéissant à un ordre divin, les trois élus s’embarquent de nouveau sur la nef de Salomon et cinglent vers Sarraz où se trouve le Palais Spirituel. Escorant, le roi païen de Sarraz, emprisonne pendant un an les trois chevaliers qui subsistent grâce à la présence du Graal. Le roi mort, une voix divine ordonne à ses sujets d’offrir la couronne à Galaad, qui l’accepte.
Un an plus tard, les secrets du Graal lui sont révélés et, après avoir reçu la communion des mains de Joseph d’Arimathie, il meurt. A l’instant même, une main mystérieuse emporte au ciel le Saint Graal.
Perceval se fait ermite et meurt au bout d’un an; Bohort l’enterre au côté de sa soeur et de Galaad et revient à la cour du roi Arthur pour y raconter toutes ces aventures. Celles-ci, mises en écrit par des clercs d’Arthur, seront bien plus tard, translatées en latin par Gautier Map, puis en français.
L’auteur, qui n’est évidemment pas Gautier Map, est sans doute différent de celui du Lancelot propre et de celui de la Mort le Roi Artu, mais l’oeuvre n’a de sens que par rapport à ce qui la précède et à ce qui la suit dans le cycle.
On a depuis longtemps mis au jour l’originalité de cet écrivain au sein de la production romanesque du XIII° s. : proche de Cîteaux, sans pour autant être lui-même cistercien, l’auteur de la Queste del Saint Graal dresse dans une prose sobre et fine un tableau de la vie chrétienne et, à travers Galaad, un tableau de la vie ascétique et mystique selon Cîteaux.
Romancier original qui semble à la fois être rompu aux méthodes de l’exégèse biblique et connaître parfaitement la matière arthurienne, il nous offre le miracle d’un récit où se côtoient jusqu’à se fondre des réminiscences évangéliques (Pentecôte du Graal) et des données mythiques (le siège périlleux, l’épreuve de l’épée du perron). De plus, il ne s’agit pas d’une quête traditionnelle, puisque le Graal s’offre en ouverture à tous les chevaliers de la Table Ronde réunis à Camaalot, en cour plénière.
La tâche des quêteurs n’est pas de prendre possession de l’objet, mais d’en affiner et d’en intérioriser la vision jusqu’aux deux ultimes théophanies : celle de Corbenic où le corps ensanglanté du crucifié surgit du Saint Vessel aux yeux des trois élus, celle de Sarras où le seul Galaad se trouve en présence de l’indicible et des grandes merveilles.
La linéarité habituelle de la quête est ici constamment brisée par l’entrelacement - plusieurs personnages affrontent au même moment différentes aventures liées au Graal - et par les ’senefiances’ des ermites ou autres, qui resituent les aventures dans un cadre historique (biblique ou pseudo-biblique), ou eschatologique. Techniques narratives qui confèrent au récit une double épaisseur : hiérarchie des quêteurs, de Galaad à Gauvain, en passant par Perceval, Bohort et Lancelot ; profondeur historique depuis Adam (légende de l’Arbre de Vie) jusqu’à la fin prochaine du monde arthurien. En fait, la Queste del Saint Graal dessine moins un parcours linéaire que circulaire : le Saint Graal retourne dans son lieu originel à Sarraz, figure de la Jérusalem Céleste, tout comme Galaad revient sur la terre de ses ancêtres David et Joseph d’Arimathie. Seul Bohort accomplit le chemin traditionnel, lui aussi circulaire : cour d’Arthur - aventures extérieures - cour d’Arthur.
Sources: Charles RIDOUX
La Quête du Graal : Sarras - 14/21 -
* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : Le Saint-Sépulcre...
- « Que dois-je laisser ''mourir'', pour passer ce cap ? »
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Sarras est mentionnée pour la première fois dans la ''Queste del Saint-Graal'' du XIIIe siècle, qui en parle comme d'une île, située apparemment en Arabie ou quelque du côté de Jérusalem. Sarras, pourrait être la ville des Sarrasins, terme générique qui désigne au Moyen-âge tous les ''infidèles'' ( païens) qui combattent les chrétiens... Après leur défaite, les habitants de Sarras se convertissent au christianisme...
La dernière partie du voyage entrepris sur la nef de Salomon par les trois chevaliers ayant survécu à la Quête du Graal ( Galaad, Perceval et Bohort ) les a conduits à Sarras, décrit plus en termes d'état d'existence que de lieu réel.
Ici, dans une grande basilique bâtie par les anges, est gardée le Graal. Lors de la célébration des mystères suprêmes, il en sera retiré et monté au ciel par une main désincarnée. Galaad avait brièvement été roi de Sarras avant de mourir après avoir jeté un regard à l'intérieur du Graal.
Dans le ''Morte d'Arthur'', Thomas Malory l'appelle le ''palais spirituel''. Dans certaines variantes du mythe, Sarras renfermait les tombes de Galaad et de Perceval.
La place où le Graal trouve un abri et les chevaliers se reposent est grandement associée à la paix intérieure, au calme et à la sérénité. Le nom traditionnel de cette lame du Tarot est la Tempérance :
Tempérance est l'arcane de l'échange, de l'écoulement serein de la vie. Cette carte représente un ange qui fait circuler de l’eau entre deux amphores. Cette carte symbolise le passage d’une situation à une autre. Elle est synonyme de soulagement, de guérison, et d’harmonie.
La Tempérance fait le pont reliant inconscient personnel et collectif. Entre le Divin et l'homme, se situe l'Ange. Pour aller vers l'unité du Divin, il faut avoir fait sa propre unité interne.
Pour continuer le Chemin : - Préparez votre question...
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews
Jérusalem au Moyen-âge -2/2-
La première croisade, prêchée par Urbain II en 1095 et mêlant les armées de tous les États chrétiens d’Europe à des groupes de pèlerins, a pour but d’assurer la sécurité du pèlerinage au Saint-Sépulcre. Il s’agit également de protéger les « frères chrétiens » d’Orient, et de combattre l’islam ; mais le premier objectif est véritablement la reconquête de Jérusalem
La conquête de la ville par quinze mille Croisés, les 14-15 juillet 1099, a pour conséquence un bain de sang : Juifs et musulmans sont massacrés sans distinction, et la population passe de trente mille à trois mille personnes. Godefroi de Bouillon, à qui les barons européens offrent la couronne de Jérusalem, refuse de porter une couronne d’or là où le Christ porta une couronne d’épines et prend le titre d’avoué du Saint-Sépulcre. Les Croisés interdisent tout établissement musulman ou juif dans la ville, et font venir des chrétiens de Syrie, dispensés de taxes, pour renforcer la présence chrétienne à Jérusalem.
C’est la fondation du Royaume latin de Jérusalem par Baudouin Ier, en 1100, qui fait de la Ville Sainte une véritable métropole : elle sera le centre du pouvoir franc au Levant jusqu’à sa reconquête par Saladin en 1187.
La ville est protégée par deux ordres de moines-chevaliers qui acquièrent rapidement une influence immense, les Hospitaliers (ordre fondé en 1109 et installé près du Saint-Sépulcre) et les Templiers (ordre fondé en 1128, qui a ses quartiers près de la mosquée al-Aqsa, convertie en église), qui dépendent tous deux directement du Pape.
Sources : lesclesdumoyenorient.com
La période ayyubide (1187-1250) : En Egypte, le sultan ayyubide Saladin, un Kurde arménien de foi musulmane, arrive au pouvoir en 1170. Il succède au fils de Zengi comme gouverneur de Syrie et d’Egypte, et ses contemporains le considèrent comme un homme de foi.
Les Croisés sont repoussés vers la mer. Ensuite le chef mamelouk Baybars, de 1260 à 1277, fait tomber la dynastie ayyubide de Saladin et mène une série de campagnes en prenant ville après ville et en progressant peu à peu vers la côte. Acre, la dernier bastion croisé, tombe en 1291.
La période mamelouke (1250-1517) : Les Mamelouks parviennent à battre l'invasion Mongole à Ein-Harod, Jérusalem passe sous leur contrôle jusqu’à la conquête ottomane de 1516.
- 1490: Nombre d’habitants dans une Jérusalem en ruines: dix mille environ.
En 1517, la Terre d’Israël, et avec elle Jérusalem, passe sous la domination de l’Empire ottoman, domination qui va durer quatre siècles (1517-1917).
Jérusalem au Moyen-âge -1/2-
Jérusalem - Le Mythe : Jérusalem terrestre et céleste : Figure exemplaire, image merveilleuse, pôle d’attraction et source de bienfaits...
Jérusalem telle que la représente la littérature française médiévale, apparaît comme la ville des reliques majeures, des indulgences et des miracles, comme celle des pèlerinages et des croisades, comme la ville sainte par excellence, au cœur de la ''Terre'' ...
Le pèlerinage :
« A la fin de l’époque romaine et pendant l’ère byzantine (IVe-VIIe siècle), le pèlerin est un aristocrate de culture classique, tenté par la vie ascétique du désert ; puis ce pèlerin s’intéresse aux récits miraculeux. Le XIe siècle voit émerger une figure de pénitent millénariste, en attente du Jugement Dernier imminent dans la vallée de Josaphat. Les pèlerinages se collectivisant toujours plus, les groupes se rassemblent sous l’autorité d’un directeur et comptent des laïcs, des clercs ainsi que des chevaliers armés pour leur défense : ainsi naîtra la croisade, qui, à l’origine, avait vocation pérégrinatoire. Dans les premières années du Royaume latin de Jérusalem, le croisé se distingue encore mal du pèlerin, mais aux XIIe et XIIIe siècles, l’écart se creuse entre ceux qui vivent dans le monde pour le défendre avec leurs armes et ceux qui le rejettent par idéal du contemptus mundi. Le pèlerin du XIIIe siècle se dessine plutôt comme un intellectuel aussi bien ouvert à la connaissance des choses spirituelles qu’à celles des réalités profanes : à la traditionnelle description des sites et des sanctuaires, il ajoute de libres observations et contribue aussi à la diffusion de fables.
Des pèlerins devant l'église du Saint-Sépulcre gardée par les Sarrasins - Marco-Polo
L’homo itinerans des XIVe et XVe siècles, en quête d’indulgences, ne correspond plus vraiment à un type défini ; il incarne plusieurs figures : la diversité des couches sociales, le tempérament des individus se reflètent dans les mémoires de voyages. À partir de 1332, il est pris en charge par les Franciscains de Terre sainte, organisateurs des processions, prédications et exercices spirituels adaptés aux lieux saints définis. » Extrait de Les pèlerins de Jérusalem au Moyen Age - De Nicole Chareyron (Auteur)
Jérusalem au Moyen-âge
Jérusalem est pour le peuple juif un centre à la fois religieux et historique, puisqu’elle était la capitale du royaume biblique de David et de Salomon, qui y construisit son temple.
Elle est aussi la ville sainte des chrétiens, puisqu’elle fut le lieu de la mort et de la résurrection du Christ, que symbolise le Saint-Sépulcre ( = le tombeau du Christ ).
Enfin, l’islam sanctifie cette ville, lieu de la montée au ciel du Prophète Muhammad. Jérusalem est donc un centre religieux où cohabitent les trois religions : tous les témoignages médiévaux s’accordent sur la présence d’importantes communautés aussi bien chrétiennes que juives et musulmanes (excepté pendant les périodes de persécution).
Contrôlée par l’Empire byzantin depuis 324, Jérusalem connaît une quinzaine d’années de domination perse entre 614 et 629 avant d’être reprise par les Byzantins. Pour peu de temps, toutefois, puisque s’ouvre presque au même moment l’ère des grandes conquêtes musulmanes : la Ville Sainte, appelée Aelia par les documents musulmans d’époque, est conquise vers 638 sans combat.
La conquête musulmane marque la fin des persécutions chrétiennes contre les Juifs, qui sont officiellement autorisés à se réinstaller à l’intérieur de la ville, ce qui leur était interdit depuis 135.
La prise de pouvoir fatimide, en 969, marque le début d’une ère plus prospère pour Jérusalem : al-Muqaddasi, voyageur et géographe musulman né à Jérusalem, insiste dans son récit de voyage sur son essor intellectuel et son cosmopolitisme, qu’il décrit en ces termes : « À Jérusalem, on trouve toutes sortes d’hommes cultivés et de docteurs, et pour cette raison le cœur de chaque homme intelligent est tourné vers elle. Tout au long de l’année, ses rues ne sont jamais vides d’étrangers [3]. » Avec trente mille habitants, un kilomètre carré de superficie et quatre kilomètres de remparts, Jérusalem connaît alors son apogée à l’ère musulmane.
En 996, elle entre à nouveau dans une période de déclin, lors de l’arrivée au pouvoir du « calife fou », al-Hakîm, qui persécute les chrétiens, interdit les pèlerinages et ordonne en 1010 la destruction des synagogues et des églises, y compris le Saint-Sépulcre. À sa mort, la situation s’apaise, les pèlerinages reprennent régulièrement et les bâtiments de culte sont reconstruits, mais Jérusalem demeure une ville secondaire dans le paysage politique et commercial de l’Orient médiéval. En 1071, elle est conquise par les Turcs Séleucides, qui occupent déjà les montagnes de Palestine : sous leur autorité se déroulent de nombreux pillages, rançonnements et persécutions des chrétiens et des Juifs, qui aggravent les préoccupations des États chrétiens d’Occident. Les Fatimides reprennent la ville en 1098, juste avant l’arrivée des premiers Croisés.
L'arrivée de plus en plus massive de chrétiens européens à partir du Xe siècle : l’année 1065 voit la venue à Jérusalem de douze mille pèlerins chrétiens originaires d’Allemagne et de Hollande. Selon les rapports de rabbins du XIe siècle, des pèlerinages juifs auraient également lieu.
L'importance symbolique de Jérusalem est donc considérable, ce qui est particulièrement important en un temps où le politique et le religieux sont quasi indissociables. C’est pourquoi elle sera l’enjeu majeur des croisades : l’appel du pape Urbain II au concile de Clermont le 27 novembre 1095, qui lance la première croisade, met l’accent sur la nécessité pour les chrétiens de reconquérir la Ville Sainte et particulièrement le Saint-Sépulcre.
La Quête du Graal : Jérusalem - Le Saint-Sépulcre - 13/21 -
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- « Quelles sont mes blessures ? »
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Au Moyen-âge, Jérusalem, et en particulier le tombeau du Christ au Saint-Sépulcre, était considéré comme le centre du monde chrétien. La ville était la destination d'innombrables pèlerins. Pour beaucoup, sa simple vue était un objectif spirituel tout aussi important que la Quête du Graal. Entreprendre le long et dangereux voyage vers Jérusalem aidait à purifier l'âme de son fardeau de péchés. Jusqu'au XIe siècle, la ville avait été occupée par les musulmans. Au début, les califes permettaient aux pèlerins de se rendre librement sur les lieux-Saints, néanmoins au fil du temps les relations entre les deux religions se sont dégradées. Avec la première croisade de 1096, le voyage est devenu pratiquement impossible …
L'ordre Templier a été fondé à l'origine pour protéger le pèlerins en route vers Jérusalem. Ensuite, le combat pour la possession de la ville sainte s'est poursuivi au fil de centaines d'années.
La ''Jérusalem céleste'' ( figure biblique) est à distinguer du Paradis terrestre. Celui-ci est représenté par une forme ronde : c'est ''le ciel sur la terre''... La Nouvelle Jérusalem, c'est ''la terre dans le ciel'', de forme carrée.
La transmutation de l'univers, signifiée par la Jérusalem nouvelle, n'est point un retour à un passé idyllique ( et disparu...), c'est une projection dans un avenir sans précédent … Le symbole du royaume messianique du Christ.
La lame N°13, traditionnellement représente La Mort. C'est le passage d'une voie à une autre. Le désir conscient de quitter un état, vers un autre, c'est l'un des aspects de la Quête du Graal... Si ''la Mort'' nous évoque la désillusion, la déception, le détachement... Cette carte présente avant tout des aspects de renouveau, de rétablissement et de réalisation...
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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews
Le Soi blessé et le Graal 3
La première étape consiste à avoir le courage de regarder le roi ( le soi ) blessé. Il est le gardien du Graal, celui qui tient les eaux de la compassion et de la guérison; ce que le questionneur doit libérer pour que le « Gaste Pays » soit restauré.
Pour la plupart d'entre nous, il arrive un toujours un moment où nous sommes dans le « Gaste Pays » de l'esprit. Que ce soit en raison d'une blessure ancienne ou une nouvelle, notre terre ne fleurit plus, et la douleur abonde.
Il y a beaucoup de mythes qui traitent de cette « malédiction ». Avec le Graal, nous avons un mythe qui regarde avec courage la plaie et ne se préoccupe pas trop de la cause, seulement de ce qui se passe dans le moment présent.
La question n'est pas «Qu'est-ce qui vous est arrivé?" ou "Qui vous a fait cela ?"
La question - "Qu’est-ce qui vous fait mal?" - est plus profonde, plus effrayante.
Il s’agit d’observer ce qui en moi est malade en ce moment, sans honte et avec compassion, c’est une tâche courageuse. Nous commençons à regarder en avant avec responsabilité, plutôt que vers l'arrière avec reproche. Il s’agit également d’apprendre à devenir le gardien du Graal.
La version de Perceval du mythe du Graal est avant tout l’histoire d'une occasion manquée pour se secourir. Si nous n'avons pas le courage de regarder nos blessures et de voir la désolation autour de nous, notre quête spirituelle va échouer. Lorsque je peux regarder l’homme blessé que je suis, et poser les questions qui commencent la guérison, je suis béni par la vision du Graal dévoilé, l'amour « sacré » du cœur profond , à ce moment, nourrit l'âme. Ce sont les leçons de nos blessures qui nous rendent forts.
Nous avons généralement de la compassion à regarder les maux d'autrui et nous tentons de les aider si nous le pouvons. Se poser la question envers soi-même est plus difficile, et c’est le sens de ce mythe.
Il y a une peur profondément enracinée en nous( en particulier masculine ) de se poser ce genre de question ; ainsi Perceval n’ose pas poser « la question ». Pour contempler sa douleur, il faut la toucher, l'embrasser - afin de la guérir, mais il est beaucoup plus facile pour l’homme que je suis, de détourner le regard, et donc de refuser l'aventure.
Regarder l'intérieur? Le mythe, est à consulter … . Différentes versions donnent des raisons différentes de « l'échec » ( ce mot n’est pas approprié..) de Perceval.
- Perceval est simplement endormi avant qu'il ait pu poser la question: une trop forte occupation, un épuisement banal peut nous empêcher d’entreprendre cette recherche intérieure qui pourrait nous guérir.
- Le chevalier tombe dans un état de transe – nous avons perdu la possibilité d’être conscient ( médicaments, addictions, distractions … ? ) de nos blessures.
- Peut-être est-ce le Roi lui-même qui nous a placé dans cet état, parce que nous ne somme pas prêt, pour nous attaquer aux causes de notre « Gaste pays » intérieur. Peut-être devons-nous gagner un peu plus de sagesse, au travers d’autres défis … Il peut être dangereux de « toucher aux choses saintes, au dépourvu ... »
Dans la plupart des versions, lorsque le chevalier échoue dans la quête, il n'y a pas de blâme qui tombe sur lui. En effet, il n'a généralement même pas à savoir que le Graal était à portée de main. Nous ne savons pas, quand dans notre vie, nous allons devoir saisir notre chance… ( Voir évangiles … Le voleur qu'on attend pas ... ) ..
Peut-être, est-ce au moment où nous entrons dans un « gaste pays » intérieur , que notre âme ( psyché) peut comprendre ce signe qui indique que nous sommes près du Graal? Peut-être, est-ce là, la chance de la « douleur » que de nous signifier l’état de la Quête…?
Il est dit à Perceval : : " Dans votre jeunesse, vous avez courtisé la douleur ... Vous allez, maintenant prendre soin d’elle."
Le thème de la douleur revient continuellement à travers les mythes du Graal », c’est la récurrence persistante dans ces histoires d'une jeune fille qui pleure et la cause de la douleur n’est jamais claire. La Quête du Graal, n’est pas une épopée remplie de fait d’armes. Chaque obstacle est un coup dur pour l'ego, le cœur ou l'âme. Chaque tâche entreprise dans la recherche de l’éveil spirituel nous transforme dans la profondeur même de notre être.
Au début de la Quête ( temps qui semble heureux…), les chevaliers entrent dans la forêt en son point le plus sombre, le plus mystérieux, parce que ce qui était connu, jusqu’à présent, n’était pas de toute le lieu de la source spirituelle. Sur notre propre quête de la guérison, il nous faut regarder ce que nous n’avions pas exploré auparavant. Nous sommes chacun le roi blessé. Nous devons avoir le courage d'exposer nos blessures afin qu’elles soient purifiées et guéries. Et nous sommes Perceval. Avoir la même compassion pour les autres, que pour soi-même. Nous devons demeurer dans le château du « soi » blessé, un lieu où la compassion rejoint le courage, et où les douces eaux du Graal nous sont accordées.
La quête du Graal n'est pas une quête pour gagner l'Amour, mais une quête pour être capable de donner de l'amour. Tel est le message de la coupe du Graal. Un Graal peut contenir de l'eau qu'on y verse, mais ne la détient que pour à nouveau être cédée. Nous bénéficions du Graal, la guérison, et nous la distribuons à la terre abîmée et qui menace toute la création …
Cherchez le Graal en nous, et en faire profitez, ceux qui autour de nous en ont besoin. Le « Gaste Pays » sera transformé par notre courage et notre amour.
Le Soi blessé et le Graal 2
Que signifie cette recherche du Graal, de quelle « réalisation s’agit-il ?
La table ronde, une société d’amis (de frères) et la vision d'un calice voilé flottant au-dessus, expriment le désir d'une expérience de croissance personnelle et spirituelle. Chacun voit le calice différemment, et la salle est remplie de musique et d’un parfum fleuri ( amour de la création ).
Le Graal dans cette vision (celte) est un symbole féminin, qui nourrit chacun de nous de la façon dont nous aimons le mieux.
Lorsque nous est donné le goût de « la joie », il est naturel de la chercher plus encore. Le chevalier, qui symbolise cette partie de moi qui aspire à l'expérience spirituelle, s’engage à trouver le Graal, à le dévoiler, et connaitre la source de la joie…
Il est important de relire que ce chemin est « unique » En effet, le chevalier qui prend le même chemin qu’un autre est très vite renversé ou perdu … De même, chacun a reçu une « nourriture » différente de la vision du Graal, et de même la quête de l'ultime accomplissement spirituel doit être unique. Le Bouddha lui même recommande "Mieux vaut son propre dharma, imparfaitement ; que le dharma d'un autre, réalisé à la perfection."
Chaque chevalier a ses propres défis. Ainsi pour Lancelot, le plus grand des chevaliers d'Arthur, il est nécessaire qu’il se pardonne ( lui-même) ses propres défauts.
Maintes et maintes fois il est écarté de la réalisation du Graal, maintes et maintes fois il est humilié et abandonné. En acceptant la « bénédiction » de ces défaites, il atteint une paix intérieure qui lui a servi, ( importance du « chemin » plus que… de ce que nous rêvons , quand nous évoquons « la réalisation par le Graal ) … .
Il revient vers Arthur et Guenièvre après son échec, en disant: "Je suis agenouillé ... et je remercie Dieu pour l'aventure."
Chacun d'entre nous, peut symboliser cette recherche de la « source » ( je parle de la source de cette '' joie '' que j’ai réalisée lors de mon premier « éveil » spirituel) , par une quête chevaleresque.
Les « défis » sont ce qui me permet d’avancer, et qui me servent de test de mon engagement dans la voie.
J’apprends à « rendre grâce », autant pour mes victoires que pour mes défaites … Il y aura mille obstacles pour m’arrêter sur le chemin, ou pour me conduire dans des impasses. Je peux être perdu dans les fourrés de mon propre désarroi. Mais le Graal est toujours là.
La quête du Graal est une quête de la conscience éveillée à une réalité spirituelle pas souvent accessible ( le château du Graal apparaît ou disparaît selon …).
Lors de cette Quête, défis après défis, j’apprends assez sur moi-même, pour désirer aller encore plus loin à l'intérieur de moi. J’entre à présent dans le " Gaste pays " Là, j’arrive à l’origine de mes difficultés, dans la vie.
Je suis à présent face à face avec le roi blessé – « le Soi blessé » -. Il est maintenant temps d’affronter la tâche qui attend Perceval : cette question « quel est ton mal ? » Comme Perceval, je peux trouver difficile de regarder en face mon « Soi blessé » ( honnêtement, assez pour se poser cette question…. ):
Pourquoi, gardes-tu le silence Perceval? Parce qu’il ne m’est pas facile d’ouvrir mon cœur et de proposer mes soins . Ai-je fermé mon impulsion naturelle à aimer? Si je ne vois pas la plaie qui est dans mon cœur, je ne peux jamais gagner le Graal, je ne peut jamais l'offrir aux autres. Qu’est-ce qui me fait mal ?
Ensuite, par quelles épreuves suis-je donc passé, quelles autres devrais-je endurer avant d'avoir une autre chance?
Le Soi blessé et le Graal 1
Je voudrais montrer et réfléchir sur la manière dont un conte, un mythe – ici, le Conte de la Quête du Graal -, peut aider à relire sa vie :
Le mythe de la Quête du Graal, peut réellement nous faire plonger dans les profondeurs insondables de notre psyché ( l’âme ). De plus, au cours des ans , et même des siècles, le mythe s’est enrichi de personnages, d’aventures et de symboles, en fonction de la hauteur ( ou de la profondeur ) de vue du conteur… Au cours des siècles, s'est forgé ainsi, une véritable Tradition...
Bien sûr, ce qui m’est précieux, ce sont les versions de l'histoire du Graal qui recouvrent une interprétation chrétienne, mais avec un regard sur l’antériorité celtique ….
Dans la légende celtique, l’aspect féminin est présent : le plat est présenté par une « déesse ». Pour un chrétien, dieux et déesses sont généralement remplacés par des saint(e)s, qui peuvent seuls accéder au Graal.
Les histoires de la Quête du Graal m’offrent de nombreux personnages dont je peux tirer les images « archétypales » de ma propre quête intérieure.
Perceval, possède cette facilité d’identification pour une personne ( le masculin, en soi, particulièrement ) qui s'engage dans une quête … Perceval est comme « le Fou » ( ou le Chercheur ) dans un Tarot: celui qui provoque ‘ un déplacement ‘ vers une inquiétude spirituelle. ( Le Fou est un voyageur et un étranger dans son propre pays et il est condamné d’avancer et de progresser sur tous les plans… )
Perceval part ainsi, en pénétrant dans la forêt, là où il n'y a pas de chemin. ( J’y reviendrai )
Un jour, Perceval parvient jusqu’à un château au milieu d'un paysage désolé, " la ruine et le chaos. Le sol est infertile et sec, les cultures ne poussent plus, l’eau ne s’écoule plus, et une obscurité s'est abattue sur le pays, et le cœur des gens. "( Le « Gaste Pays » )
Perceval pénètre dans le château, il est amené dans une pièce où un roi souffre d'une blessure enchantée.
Notre être physique est connecté avec toute vie sur terre. ( Ecologie … ! ). Parce que le roi ne fait qu'un avec sa terre, il dépérit avec ses terres … .
Alors, Il suffirait que quelqu’un dise " Qu'as-tu? " pour que, par cet acte de compassion spontanée, la blessure - et, par conséquent, la terre - guérissent.
Comme souvent dans les contes, celui qui peut rompre un enchantement ne sait pas de quelle façon il faut s’y prendre : il suffit, généralement, qu’il le fasse spontanément avec un cœur aimant. Perceval, en raison de sa formation selon les règles de la société, qui lui disent qu'il n'est pas «chevaleresque» de poser des questions personnelles, étouffe l'élan qui pourtant le remplit de pitié et d'amour.
La question qui vient à son cœur ne peut pas venir à ses lèvres. Sa quête échoue. Il lui faudra encore cinq ans de recherche et de défi avant que Perceval gagne assez de sagesse pour juger par lui-même ce qui est bon pour lui… C’est alors qu’il apprendra que le roi blessé est également le gardien du Graal.
Perceval deviendra, alors, le nouveau gardien, capable d'offrir ses bénédictions aux autres chercheurs…
La Quête du Graal : Le Roi blessé - 12/21 -
* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : La Chekhinah...
- « Où aller chercher cette force... ? »
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Une salle en ruine, aux murs craquelés et meubles en miettes. Le ciel est visible à travers les trous de la toiture. Un homme plein de dignité, portant couronne, est à moitié allongé sur le trône. De ses cuisses blessées le sang coule sur le plancher. Son visage tiré porte la marque de la souffrance. Près de lui se tient le Chercheur du Graal, armé d'une longue lance dont la pointe ensanglantée laisse tomber des gouttes de sang. Au-dessus du Roi Blessé volette une colombe blanche portant une hostie dans son bec. |
Le Roi Blessé apparaît, dans les légendes du Graal, comme son gardien privé de ses pouvoirs... Ses blessures non guéries le maintiennent dans une continuelle souffrance, et il ne peut être guéri, tant que le héros du Graal n'a pas obtenu le récipient rédempteur...
Mais le Graal ne peut opérer ainsi avant qu'un héros du Graal ne vienne poser la question : « Qu'est-ce que cela signifie ? », ou « A qui sert le Graal ? »
Rappelons-nous la visite de Perceval au Château du même Roi Pêcheur ; son manque de réaction devant le cortège du Graal... !
Ainsi, Perceval quitte le château du Roi Pêcheur sans avoir eu l’occasion de se renseigner sur le merveilleux cortège.
Dans la campagne alentour, toujours aussi dévastée et sans vie, il aperçoit une cavalière qui vient rapidement à sa rencontre, et l’interpelle en ses termes :
« Tu es un mauvais chevalier ! Pourquoi n’as tu pas demandé au Roi ton hôte ce qu’était le cortège qui a traversé trois fois la salle devant toi ? Tu aurais pu par cette simple question guérir le Roi de sa blessure et redonner vie à son royaume ! Mais tu n’as rien fait, tu ne t’es intéressé qu’à toi-même, et tu n’as fait preuve d’aucune compassion pour tous ceux qui souffrent dans ce royaume ! Va, maintenant, vivre tes aventures, mais que ta conscience ne trouve pas de repos tant que tu n’auras pas réparé ta mauvaise action ! ».
Sur ce, la jeune fille éperonne sa monture et s’enfuit dans la campagne.
- Pourquoi le Roi est-il blessé ? Cette question nous emmène dans les mythes profonds du pays. Les romans médiévaux parlent du Coup Douloureux, par lequel Balin blesse le Roi Pelles avec la lance de Longimus ( celle du Christ...), causant ainsi la désertification du Pays... Les coutumes celtiques imposent au chef estropié ou défectueux d'abdiquer.
Les romans médiévaux montrent qu'Arthur devient virtuellement un Roi Blessé, la Reine se tourne vers un autre chevalier ; l'unité du royaume est brisé... Le Gaste Pays est évidemment un royaume en dépression, comme aujourd’hui un homme ou une femme pourrait l’être.
Le héros du Graal est potentiellement un nouveau roi ; sa quête du Graal le met en relation avec l'Autre-Monde, avec la ''Souveraineté''...
D'autre part les blessures du Roi Blessé sont associées au sacrifice rédempteur du Christ, dans une parfaite union de la tradition ancienne et de la tradition chrétienne.
Le roi blessé fait partie d'une lignée de gardiens du Graal descendant de Joseph d'Arimathie
Le Roi blessé est notre volonté brisée, qui ne nous relaie plus les commandements de l’âme, sans laquelle nous ne trouvons plus de sens à la vie, sans laquelle nous ne savons plus pour quoi vivre.
Et pourtant le conte nous enseigne qu’il y a un trésor merveilleux dans ce royaume, et que pour délivrer le Roi et le royaume de la dépression qui les accable, il suffirait qu’un étranger de passage s’intéresse à ce trésor.
Cette lame suggère au ''Chercheur'' la vulnérabilité aux blessures, tant mentales que spirituelles ; et l'espoir, l'attente de la venue de celui qui le guérira... Il en est ainsi, pour 'Le Pendu' : c'est le moment de l'attente, de la réflexion, toute action semble exclue.
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Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews