Nicodème ou le secret de la vie spirituelle
Nicodème traverse l’Evangile de Jean, (cf. Jn 3, 1ss ; 7, 48-50-52 ; 19,39).
Il est une figure emblématique du sommet de la hiérarchie juive. Nicodème, en effet, est à la fois pharisien, sanhédrite et docteur de la Loi. Nicodème a déjà
rencontré Jésus, qui comme lui est juif pharisien…
Savant, Nicodème a déduit que Jésus de Nazareth est « un maître qui vient de Dieu car personne peut opérer les signes qu’il fait si Dieu n’est pas avec lui » ( Jn. 3, 2).
Nicodème ne jouit pas d’une entière liberté, ses responsabilités le lient à ceux qui récusent radicalement l’origine divine de la Mission de Jésus et interdisent au peuple d’y croire sous peine d’excommunication (cf. Jn.7,31 ; 9,22 ; 20,19).
Jésus et Nicodème se
voient et se parlent, de préférence de nuit, par précaution, mais aussi comme deux rabbins qui aiment le calme nocturne pour échanger…
Nicodème cherche à comprendre le mystère de la Présence en Jésus, alors qu’il n’entre pas dans ses catégories rabbiniques… Lui, le sage , l’ancien, ce mystère
échappe à son savoir…
Cependant, Nicodème accepte d'être bousculé, Nicodème accueille en lui, la Parole de Jésus.
Nicodème, est loin d’être le niais qui ne comprends pas la signification spirituelle du verbe ‘ naître ‘ !
Oui, Nicodème et moi-même, sommes opaques de notre incroyance… Nous venons de nuit, dans l’obscurité de notre manque de foi ; mais fort de notre savoir…
Jésus, nous dit avec les mots de notre vocabulaire, qu’il s’agit à présent d’expérimenter la présence de Dieu… Et ça, c’est beaucoup plus que de rassembler de l’information et des données théologiques à son sujet…
Jésus fait référence à une deuxième naissance, que seul l’Esprit rend possible. En effet, il s’agit de faire de Dieu, non le sujet de notre étude, mais lui permettre d’Etre en nous, de laisser la Parole diriger notre vie… Ce peut-être une révolution, du moins une conversion…
Mais comment cela peut-il se faire ? Puis-je re-devenir un enfant… ? A mon âge, avec mes responsabilités familiales, professionnelles… Comment puis-je recommencer.. ? N'est-ce pas trop tard ?
Non, cette question n’est pas niaise !
« En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’en haut - ou de nouveau, selon un jeu de mot possible en grec- nul ne peut voir le Royaume de
Dieu ».
Nicodème, est un homme qui cherche la vérité, et pas à moitié, il la veut tout entière, un homme qui se préoccupe de ce qu’il a vu et entendu, mais qui contrôle et
vérifie tout. Nicodème est convaincu, toutefois il attend que la vérité lui parle, dissipe ses ténèbres, l’ouvre à la lumière et prépare son esprit à l’adhésion totale et réfléchie de la foi. Il
veut chercher l’intelligence de l’objet de sa foi.
Au mieux, nous pouvons être inquiet : « Comment cela peut-il se faire ? » Même question que Marie !
Et Jésus lui dit : « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais d’où il vient et où il va. »(3,8).
C’est ainsi, que le Chemin prend l’allure d’une quête, celle de Perceval, qui ne sait où il va, encore moins qu’il rencontrera le Graal….
L'épée... Perceval

L'épée représente directement la bravoure et la puissance. Pourtant, elle est à ' double tranchant ', de par sa dimension destructrice...
Elle peut, également, se rapporter à la justice, en séparant le bien du mal. Elle devient l'un des symboles de la ' guerre sainte ' , c'est à dire d'une guerre intérieure, évoquée aussi par l'épée apportée par le Christ ( Mat. 10,34 ).

Nous avons tous à découvrir, qui nous sommes réellement... Cette confiance, cette Foi, alors que nous ignorons jusqu'au but réel, est le plus souvent engagée sur des malentendus ... A corriger, lors de la Quête, lors du Chemin...
Cette confiance, est portée par d'autres personnes que nous. Le roi pêcheur fait don à Perceval d'une épée et lui signifie le caractère exceptionnel de sa personne...! N'est ce pas également, le message porté par Jésus, pour chacun de nous ...?
C'est quand je suis faible, que je suis ... catholique.
Il serait courant de dire, que face à l’adversité : " nous, les chrétiens, nous aurions quelque chose en plus…" : la Foi ..
Si ce ‘quelque chose en plus’ évoque une force ; cela ne saute pas aux yeux… Ce serait plutôt de l’ordre de la méthode Coué.
Si je reprends le problème au départ : face à la question existentielle, certaines personnes que je côtoient me semblent mieux armées, plus efficaces, plus
exemplaires , plus humaines, que moi : le catho.
« Ne jugez pas ! ». Je ne juge pas : je ne sais pas le pourquoi du ‘ Bien ‘ dont je suis le témoin. J’admire ce ‘ Bien ‘.
Je sais que je ne peux m’y inscrire, qu’à la condition déjà d’y trouver un sens, pour n’y pas affronter l’absurde… Ensuite c'est encore plus complexe, au moins autant que les sentiments en bien
et en mal, décrits au travers les affres des personnages de Dostoïevski !
Il y a ceux qui pratiquent ‘ Matthieu 25 ‘ (1), sans connaître le Christ … !
La Vie, l’Homme, sont-ils si grands qu’ils dépassent l’espérance d’un univers qui n’aurait-pas été fait pour eux ?
Et, il y a ceux qui n’ont pour raison que l’espérance de ce qui adviendra.
Le Soi, l’Eveil, le Royaume ne sont réels que dans l’évocation du Maître. C’est parce que je connais ma faiblesse, que je me mets à l’école du maître. J’ai besoin d’un maître, qui vient me
chercher là où je suis.
C’est ma faiblesse, qui me fait chrétien.
C’est ma très grande faiblesse qui me fait catholique.
"J'aime notre époque, parce qu'elle nous force à choisir, entre la puissance de l'homme et la faiblesse de Dieu".
Gustave THIBON, in Aux ailes de la lettre.
«Dieu est faible et sans puissance dans le monde et c’est exactement le moyen, et le seul, par lequel il peut être avec nous et qu’il peut nous aider. Selon
Matthieu 8.17 «il a pris nos infirmités et il s’est chargé de nos maladies», il est clair comme de l’eau de roche que ce n’est pas par sa toute-puissance que le Christ nous aide, mais par sa
faiblesse et sa souffrance…seul un Dieu qui souffre peut venir à l’aide» (Bonhoeffer, 1953, p.164).
(1) 35 Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli;
36 j'étais nu, et vous m'avez
habillé; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi!’
Dieu s’incarne… et alors ?
En s'incarnant, le Fils de Dieu s'est manifesté en tant que lumière. Une lumière présente non seulement à l'extérieur, dans l'histoire du monde,
mais également à l'intérieur de l'homme, dans son histoire personnelle. Il est devenu l'un de nous, en donnant un sens et une valeur renouvelée à notre existence
terrestre. ( JPII, Homélie 6-I-2002, n. 1)
En rencontrant le Christ, tout homme découvre le mystère de sa propre vie. Jésus est la véritable nouveauté, qui dépasse toute attente de
l'humanité, et il restera pour toujours, dans la succession des périodes de l'histoire. L'Incarnation du Fils de Dieu et le salut qu'il a opéré par sa mort et sa résurrection sont donc le vrai
critère pour juger la réalité temporelle et tout projet qui tend à rendre la vie de l'homme toujours plus humaine. ( JPII 29-XI-1998
)
Jean Paul II
Reste avec moi SEIGNEUR !
PRIERE, Reprise de celle du PADRE PIO …
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Car tu m’es nécessaire pour ne pas T’oublier :
Augmente en moi, la Foi.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que je suis faible et j’ai souvent besoin de Ta force pour ne pas tomber.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Car Tu es la vie, et sans Toi, je suis sans ferveur.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que Tu es la lumière, et sans Toi je suis dans les ténèbres.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Pour que j’entende Ta voix et que je Te suive.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que je désire aimer et être en Toi, et Toi en moi.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que si pauvre que soit mon âme, elle désire Te connaître et parler de Toi.
RESTE AVEC MOI, JESUS
Parce qu’il se fait tard et que le jour décline : la vie passe, la mort, l’éternité approchent. Aujourd’hui, je crains les ténèbres, les erreurs, les
sécheresses, les croix, les peines. Oh ! combien j’ai besoin de Toi dans cette nuit de l’exil ! Que Ta présence soit la lumière qui dissipe les ténèbres, la force qui me soutienne, et
l’unique joie de mon esprit.
RESTE AVEC MOI, JESUS
Je ne demande rien d’autre que la joie, du DON DE TA PRESENCE.
Oui, je Te le demande.
RESTE AVEC MOI, JESUS
C’est Toi seul que je cherche, Ton Amour, Ta Grâce, Ton Esprit, parce que je voudrais aimer, et ne demande pas d’autre récompense que d’aimer d’avantage.
AMEN
Paradoxes chez les « puissants » … !
Chez l’homme : Conquêtes,
pouvoir et gloire opposés à : Abandon, humilité et service.
Chez Dieu : Puissance, divinité et Gloire opposés à : Humilité, incarnation et kénose…
Il y a une forte similitude entre ces deux rapports ; mais le plus grand paradoxe ; c’est de n’y pas trouver une certaine logique, du moins chez
l’homme.
Ainsi, est-il capable
d’être puissant, glorieux, se couvrir d’apparats symboliques et se réclamer d’un Dieu faible, humble et pauvre.
Egalement, il peut être simple, généreux, compatissant et n’y pas reconnaître le divin … !
Poser La question... avec Perceval
Le point culminant de la quête, pour Perceval, alors qu’il accède à la vision du Graal, est d’oser prendre la parole et de « questionner », se
compromettre et compatir à la blessure du « Roi pêcheur ».
Questionner et, sans doute, se questionner, car la cérémonie du Graal le concerne, l’interroge … ! C’est toute le souffrance
humaine qui est au bout de la question ...
Mais, en début de quête, Perceval, est un personnage dont ma psyché s’accommode facilement: - ne pas poser de questions, ( c’est le conseil que lui donne Gornemant), - ne pas s’intéresser
aux autres ( Perceval, néglige sa mère, rudoie la demoiselle de la tante, néglige le roi Arthur et bien d’autres …).
Quelle bonne surprise de trouver sous la plume de Simone Weil, une évocation du Graal, lors même de la description de quelque chose qui lui tient à
cœur : l’attention.. !
« L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.
Il est donné à très peu d’esprits de découvrir que les choses et les êtres existent.
Depuis mon enfance je ne désire pas autre chose que d’en avoir reçu avant de mourir la révélation complète. […]
Cette découverte fait en somme le sujet de l’histoire du Graal. Seul un être prédestiné a la capacité de demander à un autre : « Quel est donc ton tourment ? »
Et il ne l’a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer par des années de nuit obscure où il erre dans le malheur, loin de tout ce qu’il aime et avec le sentiment d’être maudit. Mais au bout
de tout cela il reçoit la capacité de poser une telle question, et du même coup la pierre de vie est à lui. Et il guérit la souffrance d’autrui. »
SIMONE WEIL et JOË BOUSQUET, Correspondance, Lausanne: L'Age d'Homme, "Le Bruit du temps", 1982, pp. 18-9.
Mon maître: Jésus.

J'ai retenu cette phrase de Nisargadatta Maharaj:
" Votre propre Soi est votre maître ultime. Le maître extérieur n'est qu'un jalon. Seul, votre maître intérieur vous accompagnera jusqu'au but, car il est le but" .
Pour moi, chrétien, je considère que mon maître extérieur et intérieur est le même: - Jésus, Le Vivant.
Credo. Je crois...
Ou ... à se le réappro-prier ... prier ..!

Ainsi, ce " Crédo " est à utiliser dans une liturgie, pour prier ensemble ...
le CREDO D'EMMAÜS
JE CROIS EN DIEU,
Le Père Très-aimant,
Qui a confié à l'homme et à la femme
la pleine liberté de créer,
Avec tous les risques de cette liberté.
JE CROIS EN DIEU,
Qui a pour nom « JE SUIS »
Et qui nous encourage à devenir nous-mêmes
ce que nous sommes à ses yeux
Croyez-vous aussi ?
- OUI, NOUS CROYONS !
JE CROIS EN DIEU,
Jésus-Christ, le fils de l'homme, le fils de la femme,
Qui fait route avec nous jusqu'au fond de notre souffrance.
Il s'est fait le Très-Bas pour nous relever et nous élever à sa condition divine.
Il a donné sa vie pour nous manifester son amour extrême.
Par sa résurrection, Il nous ouvre à l'avenir, à l'éternité.
Croyez-vous aussi ?
- OUI, NOUS CROYONS !
JE CROIS EN DIEU,
Esprit-Saint qui souffle sur nos braises vacillantes
Et ravive notre espérance.
Il grandit avec nous dans nos projets de bâtisseurs d'un monde nouveau,
Il nous fait confiance,
Et nous manifeste la valeur, le prix que nous avons aux yeux de Dieu.
Croyez-vous aussi ?
- OUI, NOUS CROYONS !
JE CROIS EN L'ÉGLISE,
Communion des disciples éprouvés puis transfigurés,
Porteurs de sa présence et de sa Bonne Nouvelle,
Peuple de vivants témoins du Ressuscité dans leur vie.
Je crois en nos communautés, parcelles d'Église, Corps du Christ.
Je crois en la fraternité mondiale, en une vie d'amour qui ne finira pas.
Croyez-vous aussi ?
- OUI, NOUS CROYONS !
Vincent Gruber, omi
Croisons nos prières ...
Ce texte est " amérindien "; certains iraient jusqu'à dire " new-âge "... Danger ?
Pour éviter les malentendus.... Je vous prie de le lire avec l'ouverture du coeur, de vouloir comprendre et désirer que ce texte peut vous apporter... D'accord ?
Je mets ce texte en relation avec le texte ci-dessous " Mal-entendu" :
"Je ne suis pas intéressé par ce que tu fais pour vivre. Je veux savoir ce qui brûle en toi et si tu oses rêver la réalisation de ce que tu portes dans le coeur.
Je ne suis pas intéressé par ton âge. Je veux savoir si tu prends le risque de passer pour un fou au nom de l'Amour, de tes rêves et de l'aventure qu'est la
vie.
Je ne suis pas intéressé à savoir quelles planètes sont en carré avec la lune. Je veux savoir si tu as touché le centre de ta propre tristesse, si tu as été ouvert
aux trahisons de la vie ou si tu es devenu endurci et fermé par peur d'une peine prochaine. Je veux savoir si tu peux t'asseoir avec la douleur, la mienne ou la tienne, sans bouger pour la
cacher, l'amoindrir ou l'arrêter. Je veux savoir si tu peux être dans la joie, la mienne ou la tienne, si tu peux danser avec ferveur et laisser l'extase te remplir complètement, jusqu'au bout de
tes doigts et de tes orteils sans nous dire de faire attention, d'être réaliste et de ne pas oublier les limites de l'être humain.
Je ne suis pas intéressé à savoir si ce que tu me dis est vrai. Je veux savoir si tu es prêt à décevoir les autres pour rester vrai avec toi-même et si tu peux
supporter d'être accusé de trahison et ne pas trahir ton âme. Je veux savoir si tu peux être fidèle et donc digne de confiance. Je veux savoir si tu peux voir la beauté même lorsque ce n'est pas
tous les jours bien joli, et si tu peux sentir que la source de la vie réside en Sa présence. Je veux savoir si tu peux vivre avec les échecs, les miens ou les tiens, et pourtant continuer à
tenir debout au bord du lac en criant à la pleine lune argentée "oui".
Je ne suis pas intéressé à savoir où tu vis et combien tu gagnes. Je veux savoir si tu peux te réveiller après une nuit de chagrin et de désespoir, de lassitude ou
de douleur, et faire ce qui doit être fait pour les enfants.
Je ne suis pas intéressé de savoir qui tu es et comment tu es venu jusqu'ici. Je veux savoir si tu peux te tenir au milieu du feu avec moi et ne pas te
dérober.
Je ne suis pas intéressé à savoir ce que tu as appris, où tu l'as appris et qui te l'a enseigné. Je veux savoir ce qui te nourrit de l'intérieur lorsque tout
s'effondre autour de toi. Je veux savoir si tu peux rester seul avec toi-même, et si tu jouis vraiment de ta propre compagnie dans ces moments de vide. "
Sage Amérindien,