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Les légendes du Graal
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1941 – Vichy – Jeune-France

21 Juillet 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Jeune France, #Compagnons de France

Lancelot retrouve à Vichy un climat accentué de rumeurs et d'intrigues, avec un sentiment de découragement des uns et des autres. L'un évoque un front qui se détourne de l'Angleterre pour se tourner vers l'URSS : et donc, la guerre promet d'être longue... L'autre, dénonce ici un jeu vain, digne d'une cour de l'ancien régime, alors que tout se décide à Paris, par les occupants.

Depuis le 11 août 1941, et le discours ''autoritaire'' de Pétain: «  … je sens se lever depuis quelques semaines un vent mauvais », avec Pucheu au ministère de l'intérieur, on assiste à un durcissement politique: à la suspension des partis dont le PPF, l'élimination des francs-maçons de la Fonction publique, la mise en jugement des responsables présumés de la défaite et l'institution du serment de fidélité envers le Chef de l’État.

Déjà Lancelot regrettait que, l’état français se soit à tel point compromis, avec le statut des juifs ; d'autant qu'il n'est pas clair de discerner ce qui est libre et ce qui est imposé. « On me dira : il a été contraint de le promulguer. Soit. C’est donc qu’il n’est pas souverain. » ajoute Gabriel Marcel.

 

Lancelot retrouve Gustave Bertrand pour établir son rapport destiné à Vichy avec des demi-vérités. Bertrand est contrarié, il vient d'apprendre que Vichy lui ordonne de couper ses liens avec les britanniques.

 

Lancelot devait être reçu par la général Huntziger, mais il est absent, le ministre serait à Alger. Lancelot ne souhaitant pas s'attarder à Vichy, le secrétaire d’État à la jeunesse, Jérôme Carcopino, qui le connaît lui propose de partir pour Lyon, …

Le secrétariat d'État à l'Éducation nationale et à la Jeunesse de Jérôme Carcopino dépend du ministère de la Guerre. Carcopino, agrégé d'histoire, est un universitaire, romaniste, pétri de culture classique et favorable à une pédagogie élitiste sur le modèle de l'école des Roches.

 

Dans la continuité de ce qui peut se faire à Uriage, où on garde en mémoire la réussite de ses ateliers radio, Lancelot est invité à se rendre à Lyon pour participer à '' Jeune France'' et accompagner Jean de Fabrègues. Il rencontre Pierre Schaeffer, le secrétaire général de l'association et se réjouit de travailler avec Emmanuel Mounier.

 

Pour le dépôt de son rapport, Carcopino lui conseille d'éviter le secrétaire général du chef de l'état, et lui obtient une entrevue avec le Vice-Amiral Jean Fernet : anti-allemand, il est très lié avec Maxime Weygand. Lors de cette entrevue, Lancelot comprend qu'il a tout intérêt à faire oublier cette parenthèse britannique, et retourne vers le chantier ''capital'' de la jeunesse...

Vichy a créé le Secrétariat général à la Jeunesse ( SGJ) avec l'idée de constituer une jeunesse ''relais'', relais entre le gouvernement et l'opinion. Les ''Compagnons de France '' sont fondés en août 40, ils reçoivent 50% des subventions du SGJ et sont organisés dans un style scout, en '' provinces, pays, commanderies, bailliages et cités''. Sous la figure du Maréchal, l'idéologie oscille entre '' personnalisme communautaire, rejet du capitalisme, humanisme laïc et pratiques autoritaires''. La SGJ encourage également la création culturelle de '' Jeune France''

Lyon est la principale ville de la zone libre, mais n'a pas été choisie par le nouveau régime pour s'y réfugier, ne lui étant pas favorable. En juillet 1941, Georges Villiers vient d'être désigné maire de la ville par François Darlan, le chef du gouvernement de Vichy.

L'état-major national des '' Compagnons '' se trouve à Lyon, rue Garibaldi, avec à sa tête le commandant de Tournemire. Le chef de la province lyonnaise est alors Pierre de Chevigny. Ils endossent un peu le rôle de chefs de la jeunesse française ; et la conviction de Pierre de Chevigny est d'échapper à une tentative d'unification des mouvements de jeunesse en Europe, sous influence allemande.

Dans tous les centres Compagnon, on abrite de jeunes évadés du nord, des juifs. On abrite du matériel militaire et on aide à franchir la ligne de démarcation...

André NOEL, chef de commanderie, est arrêté par les allemands, et fusillé le 28 novembre 1941.

Par ailleurs, tous les compagnons ne répondent pas aux attentes de leurs chefs ; le recrutement insuffisant, la moralité et l'attitude scandaleuses de certains jeunes vont décrédibiliser le mouvement.

 

L'association ''Jeune-France'' reprend une idée ancienne et s'inscrit dans la continuité de l’émission « Radio-Jeunesse » diffusée en zone libre ...Elle assure, dans le domaine artistique, une mission comparable à celle que jouent les Compagnons de France en matière pré-professionnelle ou les Chantiers de Jeunesse en matière de loisirs. Elle veut être un lieu de recherche artistique et un soutien à des créateurs.

''Jeune France'' connaît un certain succès, naviguant entre les manifestations officielles et des initiatives populaires, musicales et théâtrales.

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Whitehead

16 Juillet 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Whitehead, #Philosophie, #Angleterre

Lancelot revient à Londres, pour finaliser son départ ( debriefing avec les Services de Renseignements) et préparer son retour en France.

Alors que Lancelot s'était plaint de n'avoir pu rencontrer Russell ou Whitehead, tous deux retenus aux Etats-Unis ; Vanessa Bell et Quentin ont l’excellente idée de lui faire rencontrer un de leurs amis, le mathématicien Godfrey Harold Hardy, récompensé de nombreux prix, également inséré parmi la société des ''apôtres '' de Cambridge. C'est lui qui découvrit le génie de l'indien Ramanujan, et le fit venir à Cambridge.

Il avait subi des problèmes de santé, et se sentait diminué dans son raisonnement logique. Assez asocial, timide ; Lancelot sut le séduire pour qu'il accepte de ferrailler sur de nombreux points philosophiques. Hardy se disait athée ; mais il rêvait de trouver un raisonnement qui puisse mettre Dieu lui-même en difficulté !

Malheureusement, aucune réflexion ne peut, d'après lui, se mesurer à l'élégance, la beauté d'un raisonnement mathématique. Lancelot tente alors de le convaincre que son âge, s'il ne lui permet plus de retrouver cette capacité, peut l'amener à un autre type de réflexion ; et Bertram Sinsernin , un jeune philosophe, en profite pour présenter le travail du philosophe Whitehead, que Hardy a connu ; et qui ne manque pas de paradoxe....

Personne, ici, n'oublie le travail remarquable du Principia Mathematica (1913) que Whitehead écrivit avec Bertrand Russell.

G. H. Hardy, rejoint Whitehead, quand il écrit que la mathématique devrait concerner au-delà de la grandeur, de la quantité, de la forme, bien plus encore jusqu'à l'esthétique, peut-être même la morale !

Mathématique et Philosophie pourraient construire une cosmologie …

Whitehead insisterait sans-doute sur la nécessité de décrire précisément ce que représente « la nature dans sa créativité agissante. »

- Quelle est la place du sujet dans la nature ?

- « L'individu n'est pas une île, il est relié au reste de l'univers... Étudions comment à partir de composants dissemblables se créent des personnes, des événements, des situations, des sociétés. »

- Selon un programme ?

- Non, cela se joue au cours du processus.

 

Et Dieu ?

Whitehead a des jugements très durs pour la figure de Jéhovah.

- Si Dieu est exclusivement transcendant ; c'est l'exclure de la raison... C'est gênant ?

- Dieu agit dans l'univers, il est immanent au monde.

- Dans ce cas, la théologie n'est pas dissociable de la science.

« le Royaume des cieux est en vous » exprime l'unité de l'Univers : « une expérience affective intime nous initie à l'unité immanente du monde. » le travail du cœur se complète par un travail de la raison.

Chacun ici, est d'accord : le lien entre religion et raison est inéluctable. Quand la religion perd le désir de vérité et de clarté, elle se dégrade.

« Si la science, par méthode, distingue des classes homogènes d'objets, et les isole du reste de la réalité ; la religion, en revanche, est habitée par la diversité et l'unité des choses. »

Matière et Esprit se contaminent... Lancelot rapproche ce qu'il entend avec la pensée de Teilhard de Chardin, qu'ici, personne ne connaît.

- Si Dieu est à l’œuvre, professez-vous une sorte de déterminisme absolu ?

- Pas du tout. « Le Mal ( qui existe) serait alors en conformité avec la nature de Dieu. Dieu rencontre le Mal, et en pâtit. » Il n'y a pas de Mal absolu ( pas de Malin, non plus...). « Le Mal est lié aux processus de dégradation et de disparition qui ne sont pas radicalement mauvais, puisque, dans un univers en devenir, naissance et destruction sont corrélatives. » (*)

« Dieu est à la fois fondement, et vision. Dans un monde en devenir (…) Dieu est la voie, le chemin qui conduit à des réalités plus profondes. (…) L'Univers nous montre deux faces : d'un côté, il se dégrade physiquement ; de l'autre il s'élève spirituellement. » (*)

(*) Sources : Whitehead – Un univers en essai – Bertrand Saint-Sernin

 

Les rapports entre Vichy et Londres n'étant pas bons ; l'idée du parachutage de Lancelot n'est pas acceptée par la '' France libre''.

Le retour s'avère cependant bien moins aventureux, et beaucoup plus long, que l'aller. D'abord un bateau à partir de Liverpool, pour joindre Gibraltar en 14 jours ; puis traversée de l'Espagne, facilitée par des bons papiers, et beaucoup de patience... Train par Bilbao et San Sebastian.

13 février 1941 Franco et Pétain se rencontrent à Montpellier

Hitler a échoué à entraîner Franco, dans une guerre contre la Grande-Bretagne. Le caudillo exige d'énormes aides économiques et par l'intermédiaire d'Alan Hillgarth, Churchill distribue des millions de dollars pour soudoyer des officiers supérieurs de l'armée espagnole.

Quelle tournure aurait pris la guerre si au lieu d'attaquer la Russie, les allemands se seraient concentrés sur Gibraltar, et l'Afrique du nord ?

Le régime de Vichy tâche de resserrer ses liens avec l’Espagne franquiste et le Saint-Siège ; sorte d’alliance fondée sur les convictions religieuses et sociales. Le 13 février 1941, Pétain a reçu à Montpellier Franco de retour de sa rencontre avec Mussolini.

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1941 – L'Ecosse – Hamilton - Hess

11 Juillet 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Hess, #Hamilton, #Churchill

Douglas Douglas-Hamilton

Walter Johannes Stein, et Lancelot sont attendus et reçus par le 14e duc de Hamilton en sa demeure, Dungavel House, en périphérie de Strathaven. Séjour quasi-officiel : Stein, conseiller de Churchill devait être accompagné d'un émissaire français du régime de Vichy, Lancelot de Sallembier : - L'affaire Hess, étant au coeur de de cette visite.

Douglas-Hamilton, après des études à Eton et Oxford, a rejoint la Royal Air Force et, en 1927, il est devenu commandant du 602e escadron (ville de Glasgow). En 1933, il est le pilote du premier vol au-dessus du mont Everest.

Voici ce que Lancelot a retenu de la longue explication du duc de Hamilton, sur son rôle dans cette affaire:

En liaison avec les Services de renseignements britanniques, Hamilton devait rencontrer Albrecht Haushofer à Lisbonne pour évoquer un '' accord germano-anglais'' . Cette opération permettait de gagner du temps sur d'Hitler , et de rapporter un maximum d’informations de Haushofer sur la façon dont l’Allemagne résiste à la guerre ; et ses projets vis à vis de l'Union soviétique.

Cette manœuvre d'intoxication a été pilotée par Alan Hillgarth, affecté à l'ambassade britannique à Madrid.

Churchill espérait que l'Allemagne attaque la Russie soviétique et craignait une intensité forte du conflit en Méditerranée. Il espérait bien faire croire à Hitler, que les anglais prêts à se lasser de la guerre, n'étaient pas dangereux... Il faut donc inciter Hitler à tout mettre en œuvre pour l'inciter à faire la paix à l'ouest et s'en prendre à Staline.

On choisit naturellement, Sir Samuel Hoare ( ambassadeur en Espagne ) pour répondre positivement aux ouvertures de paix que l'Allemagne tente. En Allemagne, il semble alors qu'une équipe se met en place pour exploiter cette possibilité avec Hess, Haushofer, sans-doute Ernst Bohle qui coordonne les partis fascistes de l'étranger. Le duc de Hamilton est mis à contribution, pour sa passion de l’aviation ( point commun avec Hess) dont le domaine en Ecosse possède un aérodrome et qui dirige la défense antiaérienne de la région.

Il avait été envisagé effectivement que le chef de l'Auslandsorganisation , le gauleiter Ernst Bohle, puisse éventuellement arriver en avion jusqu'ici, puisque Dungavel House, a sa propre piste d’atterrissage et sert de terrain d’atterrissage d’urgence de la RAF.

L'épave de l'avion de Hess

Le 10 mai 1941, ce fut donc une réelle surprise d’apprendre qu'à 22h34, un Messerschmitt s’était écrasé près d’Eaglesham et le pilote a été capturé. Il donnait comme nom : Alfred Horn, un ami du duc de Hamilton. Il fut transféré au QG de la Home Guard.

Hamilton se déplace, pour rencontrer l'homme et reconnaît Rudolf Hess.

Le lendemain, alors que Hess est amené par l’armée à leur QG de Craigiehall House près d’Édimbourg. Hamilton se rend à Londres pour rencontrer Churchill.

On a récupéré la sacoche de Hess, avec différents documents, dont les ''propositions de paix''

Sont évoqués l’évacuation allemande de la France, des Pays-Bas, de la Belgique, du Danemark et de la Norvège. Le retour à l'Allemagne de l’Alsace et la Lorraine. Le Royaume-Uni s’abstiendra de s’impliquer en Europe à l’avenir. Un pacte de non-agression entre le Royaume-Uni et l’Allemagne.

La sacoche contient également un manuscrit, l'ancien texte irlandais connu sous le nom de Lebor Feasa Rúnda (Livre de la connaissance secrète) : sorte de doctrine druidique et un témoignage des croyances et des pratiques spirituelles des Celtes. Hess pensait-il échanger cette relique celte contre une Pierre qui aurait complété les Regalia du Reich allemand ?

 

L'intention de R. Hess était d'atterrir, négocier, et retourner en Allemagne, avec son avion.

Seulement, Hess n’a pas été en mesure de localiser la piste d’atterrissage privée de Dungavel dans l’obscurité de la nuit. Il aurait ensuite, manqué de carburant et se serait éjecté de l'appareil. Parachuté de son avion, Hess s’est blessé à la cheville lors de l’impact et a été rapidement appréhendé.

Très vite, il est apparu que les allemands, préféraient présenter Rudolf Hess, comme un insensé, voire un dément...

Au-delà de la négociation, on peut se demander si Hess ne s'imaginait pas, prendre la tête d'une conspiration contre Churchill ? L'effort de la Grande-Bretagne a été d'utiliser cette manœuvre allemande pour prendre les nazis à leur propre piège.

Hamilton confirme que le seul objectif de Churchill est d'écraser le nazisme.

Le 22 juin 1941, Hitler a attaqué l’Union soviétique ; et la diplomatie britannique a proposé un traité anglo-soviétique d'assistance mutuelle, signé le 12 juillet.

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1941 – L'Ecosse – Rosslyn Chapel - Sinclair

6 Juillet 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Rosslyn, #1941, #Félix Sinclair, #Walter Johannes Stein

Enfin, avant de quitter Abbotsford House, Sir Walter Maxwell-Scott, conseille fortement d'aller visiter une chapelle qu'affectionnait particulièrement Walter Scott : Rosslyn Chapel.

- C'est sur votre route avant Edinburgh. Auparavant, vous devez savoir certains faits historiques...

 

La chapelle est nichée à la sortie du village, dans un ''glen '' des plus agréables. Au cœur de la forêt, qui surplombe la rivière Esk, les ruines d'un château fortifié. Il se dégage ici, une ambiance sereine mais chargée, comme si les pierres détenaient le secret d’un vaste mystère surnaturel.

La façade sud de la chapelle de Rosslyn

Lancelot et Stein, devant la chapelle, se remémorent les explications de Sir Scott. A cela s'ajoutent les souvenirs du voyage d'Anne-Laure de Sallembier racontés à son fils lors de son séjour ici. ( → VOYAGE EN ECOSSE -5- LA CHAPELLE DE ROSSLYN )

La chapelle se présente comme un édifice en gothique tardif ; et ce qui frappe Lancelot, c'est une profusion de sculptures ornementales, assez passionnante, si on prend le temps d'étudier toutes les interprétations symboliques imaginables ; une quantité d’étonnants bas-reliefs judaïques, chrétiens, égyptiens, maçonniques et païens et étrange plafond, divisé en cinq compartiments, chacun accueillant un motif différent, avec des marguerites, des fleurs de lys, des roses et des étoiles.

Le pilier du Prince ( ou pilier de l'apprenti) est l’une des pièces maîtresse de la chapelle. La Chapelle de la Dame est particulièrement décorée.

Blason Rosslyn

Sir William St Clair 11e baron de Rosslyn a fondé Rosslyn Chapel en 1446 pour abriter les restes de ses aïeux, et de templiers.

La tradition royale veut que jusqu’à dix-sept des barons St Clair de Rosslyn soient enterrés sous le sol de la chapelle Rosslyn, tous enfermés dans leurs armures. Dans The Lay of the Last Minstrel, Sir Walter Scott affirme qu’il y en a vingt. 

Des légendes évoquent même le trésor des templiers, y compris le ''Holy Rude'' ou ''Black Rood''. En effet, pendant la période d’urgence nationale connue sous le nom de « Rough Wooing » - guerre anglo-ecossaise déclenchée par Henri VIII d’Angleterre - après que les Écossais eurent rompu les fiançailles de Marie, reine d’Écosse, âgée de deux ans, au prince Édouard d’Angleterre, âgé de cinq ans ; au profit de la France. Entre 1544 et 1578, le Black Rood aurait pu être parmi les objets de valeur pris du palais de Holyrood pour être cachés et conservés à Rosslyn.

Plus tard, un prêtre Richard Augustine Hay raconte dans ses mémoires, qu'après avoir dévasté l'abbaye de Holyrood, les Covenanters présbytériens écossais ont pillé la chapelle Rosslyn en 1688 ; ils ont également endommagé la tombe du comte de Caithness.

 

La reine Victoria demanda à visiter le site, le 14 septembre 1842, elle fut tellement séduite par ce qu’elle vit qu’elle exprima le désir qu'« un joyau si unique soit préservé pour le pays » et aida à la préservation de la Chapelle. Lady Helen Wedderburn, fille du 7e comte d’Airlie, et cousine du 3e comte de Rosslyn a lancé une campagne pour lever des fonds qui fut largement soutenue par la noblesse écossaise. Le 27 avril 1866, Lady Helen fut enterrée dans la chapelle Rosslyn.

 

Lancelot et Stein, eurent peu de temps pour visiter Edinburgh et Holyrood ; leur impatience et leurs autorisations les pressaient vers le Lanarkshire.

C'est en effet dans cette région, que se situent les deux objectifs de leur voyage.

Walter Johannes Stein

Ces quelques jours passés ensemble avec Walter Johannes Stein, permettent à Lancelot de comprendre la personnalité de son coéquipier. Étudiant autrichien en mathématiques et physique Walter ne se doutait pas qu’il émigrerait au Royaume-Uni deux décennies plus tard. Il a connu à Vienne et suivi, Rudolf Steiner. En partie juif, Stein est venu en Grande-Bretagne après la nomination d’Hitler au poste de chancelier du Reich (janvier 1933).

Grâce à la société anthroposophique, il se lia d'amitié avec Daniel Nicol Dunlop, le fondateur de la World Power Conference avec qui il travailla. Il s'est intéressé de près aux recherches sur l'organisation d'une Économie Mondiale. Il a rencontré Winston Churchill qui n'était pas encore premier ministre, alors qu'il s'informait sur le contexte occulte du national-socialisme. Stein approfondissait alors ses recherches en médecine homéopathique, il sut écouter et soulager Churchill quant à ce qu'il nomme son ''Black dog'', sorte de dépression. C'est ainsi que Stein est devenu un conseiller de Churchill.

Sans Stein, Churchill, n'aurait pas été au courant de l'intérêt d'Hitler pour certains artefacts religieux ou historiques. Il n'aurait pas donné son accord à toute manœuvre d'intoxication, qui pourrait faire croire que le Royaume-Uni serait prêt à remettre au Reich, un joyau du Saint-Empire qui serait en sa possession...

Rosslyn - armoiries du Clan Sinclair

 

Albanoïc House, lieu de résidence de la famille Sinclair, est dans le Lanarkshire, non loin de Hamilton.

Cette construction remonte à la baronnie des Baird. La tour fut construite par Sir Robert Baird au 14ème siècle. Le domaine fut confisqué et Sir Robert, exécuté pour trahison en 1340 pour avoir soutenu Édouard Bailliol dans sa tentative de prendre le trône à David II.

Aux XVIe et XVIIe siècle, Albanoïc House passe aux Sommerville ; ensuite après de nombreuses péripéties, aux Lockhart de Castlehill, puis à un descendant de James Sinclair qui était le fils cadet du cinquième baronnet, qui en 1764 avait hérité du domaine.

Les propriétaires actuels sont John Sinclair et son épouse. Ils sont assez âgés, et n'ont qu'un fils, Félix Sinclair.

Il n'est pas possible de les rencontrer chez eux ; mais Stein obtient qu'ils puissent être reçus par John Sinclair , au siège du private social club, le New Club de Glasgow, qui est rattaché à celui d'Edinburgh.

Sinclair n'est pas très satisfait de rencontrer Lancelot, il reconnaît l'adoption de Félix, suite à son abandon, dès sa naissance, par sa mère Mary Butts ; qu'il n’a d'ailleurs jamais revu, et dont il ignorait le décès. Il prie Lancelot, de ne pas entrer en contact avec son fils, qui ignore encore d'ailleurs, qu'il a été adopté. Cette révélation ne devrait lui être faite, que lors du décès du deuxième parent, à la lecture du testament.

Lancelot le rassure, il n'a aucun droit, n'exige rien, et ne cherchera pas à entrer en contact avec l'enfant, dont lui-même ignorait l'existence, il y a peu....

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1941 – L'Ecosse – Les Regalia écossais

30 Juin 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Orphanus, #Regalia, #Ecosse, #Walter Scott, #Black Rood

Sir Walter Maxwell Scott

Lancelot explique au général Maxwell-Scott, que l'ancien roi Edward VIII, lui-même, aurait exprimé sa conviction que la pierre de la couronne impériale ferait partie du trésor britannique, après avoir été en possession de la maison de Hanovre. En 1796, devant le danger des troupes françaises qui ont traversé le Rhin, les insignes impériaux, joyaux de la couronne du Saint-Empire romain germanique, conservés à Nuremberg sont transportés à Ratisbonne, puis à Vienne. Ce sont dans ces circonstances, et un peu plus tard en 1806, alors que le Saint-Empire romain germanique prend officiellement fin; que le joyau principal de la Couronne impériale aurait été mis en sécurité en Angleterre, puis en Ecosse.

 

Walter Maxwell-Scott, s'il ne sait rien de l'orphanus , est très documenté sur le lien que Walter Scott a entretenu avec les regalia écossais de la couronne britannique.

Ils datent du XVe et XVI e siècles, utilisés lors du couronnement du nourrisson Marie, reine des Écossais, au château de Stirling en 1543. Ils ont également servi lors des couronnements de Jacques VI, de Charles Ier, et de Charles II en 1651 pour la dernière fois. Ils furent cachés au milieu du XVIIe siècle pour les protéger d'Oliver Cromwell. Ils étaient cachés au château de Dunnottar dans l'Aberdeenshire, quand - lors d'un siège - ils furent sortis clandestinement et enterrés à quelques kilomètres de là dans l'église paroissiale de Kinneff pendant neuf ans, jusqu'à ce que la monarchie soit restaurée en 1660. A partir de l'Act Union, en 1707, ils furent rangés et oubliés, pendant plus de cent ans !

Découverte par W Scott 1818

C'est Walter Scott, qui s'est passionné à les retrouver. Il fut autorisé à sonder les coins du château d'Édimbourg. En 1818, les explorateurs cassent le bas d'un mur de l'ancienne salle du trône, et trouvent dans une pièce forte du château, un coffre en chêne, recouvert de tissus de lin tout empoussiérés, à l'intérieur: la couronne, le sceptre et l'épée exactement comme ils y avaient été laissés 111 ans plus tôt.

Le 4 février 1818, les Insignes royaux écossais sont exposés, pour le public, dans le château d’Édimbourg.

Auparavant, Walter Scott, en 1814, a publié le roman Waverley qui rencontra un énorme succés. En 1815, il est invité à dîner avec George, alors prince régent et futur George IV, lui-même amateur d'art et collectionneur. Il va ensuite sur le continent, pour visiter le champ de bataille de Waterloo; à Paris, il rencontre Wellington, lord Castlereagh et le tsar.

En 1820, il reçoit le titre de baronnet ( titre de noblesse, mais sans pairie), en 1820, il peut donc se faire appeler Sir Walter Scott.

Sir Walter Scott presenting the Cross of St Andrew to King George IV, 1822

George IV est couronné à l'abbaye de Westminster, le 19 juillet 1821; et en 1822, Walter Scott orchestre la visite du monarque britannique en Ecosse ; première depuis Charles Ier d'Angleterre au XVIIe siècle. Le Roi, en son palais de Holyrood, touche les joyaux, qui en procession sont ramenés au château d'Edinburgh. Le duc de Hamilton, principal concurent collectionneur de Scott, porte la couronne d'Ecosse.

En 1941, du fait de la guerre et du risque d'invasion, ils sont à nouveau cachés...

Douglas Douglas-Hamilton (1903-1973), est le 14e duc de Hamilton, il est un pionnier de l'aviation.

Le duc de Hamilton est le gardien héréditaire du Palais de Holyroodhouse, la résidence royale officielle en Écosse.

 

Le 1er marquis de Hamilton John Hamilton,(1535-1604), était l’un des plus fervents partisans de Mary Stuart. Il envisageait même pouvoir l'épouser ( après son divorce d'avec Bothwell). Une bague qui aurait appartenu à Marie Stuart, ferait partie de la ''collection Hamilton'', depuis 1587. La bague est ornée d’un fin saphir, taille table, sur un cercle en or émaillé noir et blanc.

L’inscription à l’arrière de la bague, dans une écriture du XVIIe siècle, indique que la bague a été envoyée par la reine Marie avant sa mort et sur l’anneau sont gravés les mots, à John, Marquis Hamilton.

L'ancien palais des ducs d'Hamilton, ayant été détruit, L'Hamilton Palace Collection fut vendue en grande partie en 1919.

Aujourd'hui, c'est au château de Lennoxlove, que l'on retrouve ce qui reste de la collection Hamilton dont la bague au saphir de Marie Stuart, une boîte à bijoux en argent lui ayant appartenu et qui aurait contenu les ''lettres du cercueil'' qui montrent sa complicité dans le meurtre de Lord Darnley, ainsi que son masque mortuaire.

On peut y voir, également, la carte et la boussole portées par Rudolf Hess, l’adjoint d’Adolf Hitler, qui s’est envolé pour l’Écosse en 1941 dans le cadre d’une mission sur les conditions d'une négociation de paix entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

 

Lancelot interroge alors Sir Walter Maxwell-Scott, sur le reliquaire appelé ''Black Rood'' dont il a entendu parler par sa mère, suite à son voyage en Ecosse, en 1911. Ne faisait-il pas partie des joyaux de la couronne écossaise ? ( Voir : - VOYAGE EN ECOSSE -3- THE BLACK ROOD – ROSSLYN ; et - VOYAGE EN ECOSSE -4- THE BLACK ROOD – ROSSLYN )

 

Effectivement, répond-il, raconter l'histoire du Black Rood, c'est raconter l’histoire fascinante de l’un des joyaux de la couronne les plus anciens et les plus importants d’Écosse.

Le ''Black Rood'' ou ''Holy Rude'' est ainsi appelé parce que le crucifix dans lequel un éclat de la Vraie Croix a été implanté était en ébène, richement orné d’or.

Fuyant en Écosse après l’invasion normande, Margaret et son frère, le dernier roi anglo-saxon d’Angleterre, se voient offrir refuge par le roi Malcolm III. En 1068, Margaret se marie avec le roi Malcolm III, et le Black Rood passe dans la famille royale écossaise et devint ainsi un symbole de l’autorité et de la légitimité de la royauté écossaise. Il a donné son nom au palais de Holyrood.

Le Black Rood a été emmené en Angleterre par le roi Édouard Ier en 1291, butin de ses premières victoires. Lors de l’accord de paix entre l’Angleterre et l’Écosse des négociations ont été entamées sur la restitution de certains artefacts en Écosse. Le Black Rood et d’autres objets ont été renvoyés en Ecosse en 1328. Puis, suite à la bataille de Neville’s Cross près de Durham. Le roi écossais David II, en possession de la croix fut capturé et passa onze ans en captivité en Angleterre. Pendant ce temps, le Reliquaire a été emmené à la cathédrale de Durham et y serait resté jusqu’à la Réforme en 1540, date à laquelle il a disparu.

Des documents, raconteraient qu'un certain Sinclair aurait récupéré la relique écossaise dans la cathédrale de Durham , pour la cacher dans la chapelle Rosslyn, un lieu associé à sa famille ; en effet un témoin fait état d'une discussion entre la veuve du roi Jacques V, Marie de Guise ( mère de Mary Stuart) , et William Sinclair de Rosslyn en 1546, à propos d'un objet précieux qui était caché à Rosslyn et Marie aurait juré de garder le secret

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1941 – L'Ecosse – W. Scott

25 Juin 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Scott, #Ecosse

Pour joindre l'Ecosse, ils traversent le Northumberland, un vieux royaume conquis par les angles, partis au VIe siècle de la presqu'île danoise.

W. J. Stein, emprunte quelques petites routes qui traversent des paysages sauvages, parfois arides, puis boisées et permettent à Stein d'évoquer Merlin.

La figure mythique de Merlin, s'est forgée lors des écritures successives de la légende au cours du Moyen Age, à partir de traditions orales d'origine galloise. Elle est liée aux forêts et aux lieux sauvages, incarnant une sorte d'esprit universel en lien avec les rythmes cosmiques de la nature. Entre ses apparitions au milieu des hommes et à la cour, il rejoint dans la forêt de Northumberland une demeure appelée "l'Esplumoir" par les auteurs du Lancelot-Graal. Là, l'attend un prêtre nommé Blaise qui a pour mission de consigner l'histoire du royaume breton.

On dit que pendant ses périodes de retrait, il peut devenir un véritable homme sauvage, très velu et hirsute. Son arbre favori, le pommier, symbolise la connaissance et l’immortalité. Merlin est également lié aux animaux de la forêt, comme le cerf.

Une autre légende, celle de Mélusine, dit qu'elle aurait enfermé son père le roi Helynas d'Albanie, ici dans une de ces montagnes. C'était, je crois, du fait qu'il a rompu le serment fait à Pressine, sa femme, de ne pas la voir en couches.

Stein et Lancelot vont faire étape au château d'Alnwick, une impressionnante forteresse médiévale qui est la résidence ancestrale de l'illustre Maison de Percy ( origine médiévale normande), fondée en 1067.

Actuellement le château d’Alnwick appartient à Hugh Percy, 10e duc de Northumberland, absent car parti à la guerre. Immense - une partie de ses locaux sert à la Newcastle Church High School for Girls. Ils sont reçus par l'intendant. C'est en voyageant en Angleterre, que Lancelot se rencontre que la carte de visite à présenter est importante, en particulier l'appartenance du rang de sa famille. C'est ainsi que Lancelot de Sallembier se présente, et de par son nom; il est systématiquement interrogé à son propos. Au contraire de la France, où Lancelot évite d'en faire état, d'autant que son titre est ''sans noblesse attachée '' et sans terre titrée.

 

Anne-Laure avait eu le privilège de rencontrer Mary Monica Maxwell-Scott l'arrière petite fille, écrivaine elle-même. Aujourd'hui, c'est  le major-général Sir Walter Joseph Constable-Maxwell-Scott (1875-1954) qui reçoit Lancelot à Abbotsford House qu'il a hérité de sa mère. Il est officier général, en retraite depuis 1934, et dit remercier la Providence de lui envoyer en cette année 1941, un français et un autrichien, fuyant le mal nazi... Avant la brutale invasion de la Pologne, il s'interrogeait encore si cette guerre pouvait être justifiée. Ses désordres et ses horreurs, l'ont persuadé que son pays était poussé à faire une guerre juste. Sir Walter Maxwell-Scott est catholique : - « le seul but chrétien de la guerre est l'établissement de conditions permettant la paix intérieure et extérieure. » dit-il.

Sir Walter Maxwell Scott

- « Je ne puis voir, comment il nous sera possible de supporter l'effort d'une longue guerre extérieure si nous n'avons pas un idéal plus élevé que celui qui nous a été donné jusqu'à présent. Tous mourront pour Dieu. pour le Roi et pour la Patrie. Ils ne feront plus le sacrifice de leurs vies pour des mots tels que Humanité ou Démocratie. Nous voulons que l'homme qui se bat ait la Bible dans une main et l'épée dans l'autre: nous souhaitons seulement qu'il ne laisse pas la Bible quand il aura à discuter les termes de la paix. Nous devons avoir la paix du Christ dans une Chrétienté unie. » ( sources La Croix du 3 aout 1940)

Ceci dit, Sir Walter Maxwell-Scott, est comme son ancêtre, passionné des objets à caractère historique et ayant appartenu à des hommes célèbres. C'est avec passion, dans cette maison, que l'on évoque Napoléon. Le règne et la défaite finale de Waterloo, ont été des cataclysmes à l'époque de Walter Scott. C'est avec émotion que Lancelot est autorisé à toucher ( délicatement), le plumier de Napoléon et un porte-document sous-main, en velours de soie décoré de broderies de fil de fer très élaborées et représentant le monogramme impérial et les emblèmes du Premier Empire. Le porte-document ne renferme plus qu’une seule feuille de papier filigrané.

Là, c'est un petit carnet de chansons, souillé du sang et de la poussière de Waterloo qui appartenait à un officier français. Il a été trouvé à l’endroit même où s’était déroulée la fameuse charge des Scots Greys. Le propriétaire nous montre un pistolet de l'Empereur, et évoque aussi une mèche de cheveux de Napoléon, pliée dans une note datée de 1827 ; mais, qu'il ne retrouve plus... !

Beaucoup d'objets inestimables attirent l'oeil et les questions: le fusil de Rob Roy, la cuirasse de Jacques IV, l'épée de Montrose, et là :le crucifix que Marie Stuart tenait à la main en montant les degrés de l'échafaud !

 

L'Orphanus ? - Vous voulez parler, d'un joyau, peut-être une opale à la teinte rouge vif, détachée de la Couronne impériale, et dont on a perdu la trace après 1350, puisqu'à cette date elle est encore dans l'inventaire de succession de l'empereur Charles IV.

Walter Scott à son bureau

Walter Maxwell-Scott a effectivement entendu parler de cette pierre. Plusieurs personnes influentes l'ont interrogé à son propos. Walter Scott se méfiait de certaines pierres, dont l'opale... A l'époque, on disait par exemple, que rêver d’une opale était considéré comme l'indication d'importantes prétentions ; de la convoitise, de la faveur de dames ou de personnes d’influence. Son influence pouvait être maléfique...

Scott, n'a pas craint pas d'en parler dans un récit fantastique, que l'on trouve dans l'un de ses romans historiques. Il s'agit du roman gothique 'Anne de Geierstein'. Ce récit fantastique traite des origines familiales d'Anne de Geierstein. L'un de ses aïeux, aurait conclu un pacte avec un mage persan, pour qu'il l'instruise de secrets mystères. A sa suite, le mage annonce au baron que c'est sa fille Hermione qui va continuer à l'instruire ; en lui recommandant de ne pas tomber amoureux de la belle demoiselle. Les cheveux de la jeune fille sont retenus par un ruban dont l'agrafe d'or est sertie d'une opale ; la pierre exprime par son éclat, les sentiments de celle qui la porte.

«  La lampe d’argent n’était plus sur son piedestal, et l’on y voyait figurer en place une jeune et belle jeune femme, portant le costume persan, dont le cramoisi était le couleur dominante. Elle ne portait ni turban d’aucune espèce, ni aucune espèce de coiffure, ses cheveux d’un châtain clair n’étaient retenus que par un ruban bleu, attaché au dessus du front par une agrafe d’or, dans laquelle était enchâssée une une superbe opale qui, parmi les couleurs changeantes particulières à cette pierre, faisait jaillir une légère teinte rouge qu’on aurait prise pour une étincelle de feu »

Le baron d'Arnheim va épouser la jolie Persane. Un an plus tard, le couple a une petite fille que l'on prénomme Sibylle.

« (…) si le soir dans le salon, la conversation d’Hermione devenait plus animée que de coutume, on croyait voir cette pierre devenir plus brillante, et faire jaillir un rayon de lumière qu’elle produisait d’elle même, sans qu’il fut, comme c’est l’ordinaire, réfléchi par un autre corps lumineux (...) Ses suivantes disaient aussi que lorsque leur maîtresse éprouvait un mouvement passager de colère, seul défaut qu’on ait jamais remarqué en elle, on voyait un éclat rouge vif jaillir du joyau mystérieux, comme si il eut partagé les émotions de celle qui le portait. »

Le jour du baptême de Sybylle, pour mettre fin aux calomnies distillées sur Hermione et son opale, le baron secoue quelques gouttes d’eau bénite sur le front de son épouse.

Une goutte atteint l’opale, qui lance un feu brillant, puis perd tout éclat. Hermione tombe sur le sol, on la porte à sa chambre que le baron ferme à clé. Deux heures après, on ne retrouve aucune trace du corps d’Hermione, juste une poignée de cendres grises sur le lit.

Trois ans plus tard, le baron lui même disparaît, accomplissant la prédiction du mage persan, la lignée des Arnheim s’éteint sans héritier mâle.

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1941 – L'Angleterre – Mary Butts – Felix Sinclair

18 Juin 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Mary Butts, #Félix Sinclair, #Angleterre

Mary Butts

Lancelot s'est ouvert, à W.J. Stein, avec confiance, sur son désir de retrouver une femme, Mary Butts, et lui explique très précisément quelle était la nature de leur relation – c'était en 1926 - et même le lien avec le Graal... Il n'a eu depuis aucune nouvelle d'elle...

Il pourrait en profiter pour voir ces paysages du Dorset dont elle lui parlait...

Stein lui explique la complication pour un étranger de parcourir la Grande-Bretagne en temps de guerre...

Quelques jours plus tard, Stein lui annonce que l'écrivain Mary Butts est décédée le 5 mars 1937, à l’âge de quarante-six ans, à l’hôpital West Cornwall de Penzance. Elle repose au cimetière de Sennen, qui est la petite ville où elle était domiciliée.

L’écrivain Mary Butts ? - Oui, elle a publié plusieurs romans, et a été saluée pour son originalité audacieuse et sa fougue stylistique.

Dans son roman, Armed with Madness publié en 1928, elle y parle du Graal, comme d'un royaume. C'est un roman qualifié de moderniste, qui décrit les relations d’un groupe de jeunes bohèmes vivant dans l’isolement rural sur la côte sud-ouest de l’Angleterre. L'histoire commence dans la maison isolée de Cornwall, d'une sœur Scyllla, un peu sorcière, et de son jeune frère Félix, et leurs amis... Ils trouvent une coupe de jade ; personne est certain que ce soit le Graal, mais les personnages aspirent à ce que cette coupe donne un sens au « malaise » de leur vie.

A la fin des années vingt, Mary Butts s'est installée à Sennen en Cornouailles, au bout des terres...

Stein qui, décidément est bien renseigné, l'informe que dans ses dernières années, son ami le plus proche était Angus Davidson, il a même acheté un chalet à Sennen ; et elle l'avait désigné comme son exécuteur testamentaire littéraire.

- Vous devriez interroger votre amie Vanessa Bell ; Angus Davidson était souvent reçu par le groupe de Bloomsbury...

Lancelot intrigué, s'empresse d'interroger Vanessa Bell, sur Mary Butts... Ses yeux, sa moue, puis quelques mots expriment qu'elle n'apprécie pas son écriture. Quentin Bell l'a aussi interviewée.

Lancelot leur raconte son histoire avec Mary ; ils sont très curieux de savoir ce qui s'était passé ; et constatent qu'effectivement la légende du Graal ne pouvait que beaucoup parler à Mary. Ils s’arrangent pour organiser vite une rencontre entre Angus et Lancelot.

Quentin Bell et Angus Davidson

Angus Davidson est associé - comme écrivain, traducteur, critique d'art... - au Bloomsbury Group. Entre 1924 et 1929, il a travaillé comme assistant à la Hogarth Press que Leonard et Virginia Woolf avaient créé en 1917. Il a traduit les œuvres d’Alberto Moravia et de Mario Praz, et a écrit une biographie novatrice d’Edward Lear, peintre paysagiste et poète ''absurde''. On peut ajouter qu'il est homosexuel, et écossais.

Angus Davidson se dit terriblement excité de rencontrer Lancelot.

- Bien-sûr, Mary m'a beaucoup parlé de vous... ! Vous ignorez, aussi une raison pour laquelle elle l'a fait bien des fois... Et, peu de monde est au courant....

Mary Butts a quitté définitivement la France en 1928. Alors qu'elle publie '' Armed with Madness'', ce roman, qu'elle vous doit un peu, avec cette référence à la légende du Graal . Elle est enceinte ; et début décembre, Mary et moi, nous rejoignons l'Ecosse où elle met au monde un garçon. Le bébé a été remis à un couple, sans enfant, et soucieux de léguer à leur enfant, un patrimoine des plus intéressant.

- Cet enfant, dont vous n'êtes que le père biologique va vers sa treizième année...

Mary ne souhaitait pas vous en informer directement ; et elle envisageait le faire, à la condition que vous cherchiez à la rencontrer de nouveau ; elle espérait aussi, je crois, que vous le feriez...

Les Sinclair, c'est leur nom, avec leurs fils Félix Sinclair, habitent dans un château, près d’Edinburgh.

 

Qu'il est étrange, se dit Lancelot, de se connaître – soudainement – une descendance directe : un enfant né de Mary; qu'il ignorait hier et pour qui, il n'existe pas... ! Un enfant, dont la véritable ascendance est celle de cette famille Sinclair et dont il hérite le nom, et même l'histoire.... A présent - se demande Lancelot – qu'il connaît l'existence de Félix ; peut-il envisager d'aller à sa rencontre ?

Puisque Lancelot ne peut rencontrer Mary, ni même se rendre de ce côté du bout des terres ; pourrait-il avoir la possibilité de prendre la direction de cet autre bout, vers le nord ?

Lancelot serait-il prisonnier de Londres, volontairement condamné à partager le quotidien de guerre, avec près de soi, un masque à gaz, une lampe torche et un livre, prêt pour se rendre dans l'abri antiaérien le plus proche. De septembre 1940, à mai 1941, Londres a été bombardé de nuit.

Stein, est un magicien : - J'ai pu obtenir un agrément pour que vous preniez connaissance, par vous même, des faits concernant l'atterrissage de Hess en Ecosse... J'ai les papiers nécessaires, pour que vous puissiez vous rendre au village d'Eaglesham près duquel l'avion Messerschmitt Bf 110 s’est écrasé.

- Je vous accompagnerai, et je me fais une joie de vous faire découvrir deux ou trois petites choses pendant notre voyage. Cela devrait vous intéresser...

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1941 – L'Angleterre – Rudolf Hess

11 Juin 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Hess, #Angleterre, #Churchill

Lancelot épluche la presse , mais du fait du contexte de guerre, les journaliste refusent de lui parler davantage. Stein lui obtient un entretien avec Ronnie Reed avec qui il échange diverses informations sur Vichy, contre une collecte d'articles de politique intérieure britannique et le lien vers quelques journalistes. Il voit aussi du MI6, ou l'I.S. avec qui il valide une voie de passage de renseignements entre le BMA et l'I.S.

Lancelot rencontre Alastair Denniston, qui est responsable de la ''collecte'' d'information, et de la cryptographie. Il regrette que Gustave Bertrand et son équipe n'aient pas voulu le rejoindre à Londres ; il craint que la liaison ne soit pas sécurisée. Lancelot tente de le rassurer sur la partie clandestine du travail, et le soutien de quelques hauts fonctionnaires de Vichy. Il peut être très utile de travailler sur les codes allemands, à partir de France; malheureusement, les français se plaignent de la non-coopération des britanniques. Denniston, exprime l'extrême difficulté à pénétrer Enigma.

Ex-roi Edward VIII

 

Concernant l'ex-roi Edward VIII, Lancelot comprend que l'I.S. a considéré que pendant l’invasion de la France, le duc et la duchesse ont continué à transmettre des informations aux autorités du gouvernement allemand. Wallis a noué des relations avec de nombreux hauts dignitaires nazis notamment avec Joachim von Ribbentrop ambassadeur d'Allemagne à Londres.

En juin 1940, le couple s'est rendu en Espagne. Finalement, le gouvernement britannique a forcé les Windsor à s’installer aux Bahamas, où le duc a été nommé gouverneur général. Des précautions particulières ont été prises par les Britanniques pour surveiller leurs communications avec l'Allemagne.

Pour en revenir à l'atterrissage de Rudolf Hess, en Ecosse, Hamilton fut informé immédiatement de l’existence du prisonnier ( qui s'est présenté sous le nom de Alfred Horn) et lui rendit visite. Hamilton contacta immédiatement Winston Churchill et l’informa de l’arrivée du Führer adjoint.

Comment le 10 mai1941, l'adjoint du Führer put-il arriver jusqu'en Écosse, avec l'intention d'y atterrir ?

Même si je n'ai pas vu les rapports de Lancelot envoyé à Vichy ; je peux d'après ses notes donner la réponse suivante :

Les contact de Hess avec les britanniques se sont construits par l'intermédiaire de Albrecht Haushofer et de Sir Samuel Hoare ( ambassadeur en Espagne) ; à ce propos il est signalé un voyage à Berne avec le duc d'Hamilton. Contacts tout à fait plausibles, sachant que Sir Hoare, dans les années trente, fut un membre actif du ''Cliveden Set'' dont les membres ( sous la direction de Lady Astor – Cliveden est le château de la famille Astor. ) s'accordaient pour une entente avec Hitler.

 

Churchill donna son accord à la SO1, pour accompagner les opérations dans une manœuvre d'intoxication et duper les allemands : l'opération ''Mrs HHHH'' ( Hoare, Halifax, Haushofer, Hess). Le seul objectif de Churchill est de vaincre le nazisme .

Pour desserrer l'étau du Blitz, et alors que l'on craint une intensité forte du conflit en Méditerranée, Churchill espérait bien faire croire à Hitler, que les anglais prêts à se lasser de lui, n'étaient pas dangereux...et qu'ils verraient même d'un bon œil la défaite du bolchevisme...

Cette manœuvre d'intoxication est pilotée par Alan Hillgarth (1889-1978), un des hommes de confiance de Churchill; mondain, romancier et officier des ''intelligence services'' et affecté à l'ambassade britannique à Madrid, chargé de garder Gibraltar et l'Espagne hors de la guerre.

Nancy Astor suit W. Churchill

Pour sourire, Lancelot rapporte ces quelques histoires qui illustrent la description du caractère de Churchill...

Lady Astor: « Winston, si j'étais votre épouse, je mettrais du poison dans votre verre. » Lequel lui a répondu : « Eh bien moi, Nancy, si j'étais votre époux, je le boirais ! ». Effectivement, Churchill aimait bien boire ; au point qu'en préparation d'une soirée costumée, Winston s'informait sous quelle aspect il fallait venir : « A jeun !» lui aurait-on répondu. Est-ce à la même personne, alors qu'elle lui faisait remarquer : « Vous êtres saoul! », qu'il aurait répondu : « et vous, vous êtes moche ! Mais, demain, moi, je ne serai plus saoul. » ?

 

Le 22 juin 1941, Hitler a attaqué l’Union soviétique ; et la diplomatie britannique a proposé un traité anglo-soviétique d'assistance mutuelle, signé le 12 juillet.

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1941 – L'Angleterre – Merlin – Dora Russell - Vanessa Bell, Quentin

4 Juin 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Angleterre, #Merlin, #Dora Russell, #Vanessa Bell, #Bell

Merlin dictant un poème à l’historien Blaise

Lancelot n'hésite pas à interroger W. J. Stein sur Merlin, personnage auquel il s'est attaché depuis qu'il est en Grande-Bretagne, et sur lequel il prépare un livre.

Stein a étudié les origines de cette figure dans la mythologie et dans le christianisme primitif. Il tente de rapprocher la Quête du Graal, de la recherche de la Pierre philosophale des alchimistes médiévaux.

- Pourquoi vous êtes-vous intéressés à Merlin ?

- A Merlin et à la Tradition Arthurienne... Parce que ces histoires sont un « code populaire » pour une transmission alchimique des mystères de la Sagesse des Anciens. Des anciens qui ont compris que le but de tels ''mystères'' étaient de transformer la Société, et de préparer l'humanité au Monde moderne...

- Une tradition un peu paradoxale... ?

- Exactement, puisqu'elle invite à ne pas s'attacher au confort d'une mentalité reçue... Il s'agit de découvrir sa propre originalité. C'est une Quête personnelle, pour un projet global...

- Et la Pierre philosophale ?

- C'est l'être humain, l'être en devenir.

Saint Kentigern convertit Merlin (Myrddin) à la foi chrétienne, d'après un vitrail à Stobo Kirk en Écosse

La transmission d’une telle connaissance est toujours codée. En anthroposophie, nous disons que « le chevalier qui rayonne de toutes les couleurs » est finalement victorieux. Nous tirons cela de la science des couleurs... Les couleurs sont en rapport avec la nature des forces qui agissent sur notre corps psychique... Bref !

La pratique, l'immersion dans les contes et légendes de la chevalerie et de l’histoire d’Arthur.. Une telle connaissance nous permet de guérir d’un état de déséquilibre (maladie) à un état d’équilibre (santé). Nous retrouvons là le travail des alchimistes, qui étaient aussi des médecins.

En homéopathie, je travaille sur le même concept, celui du principe de similitude. Je m'égare peut-être, revenons à ce qui vous intéresse, le Graal ...

- Tenez... J'aime bien l'idée de '' l'épée brisée ''. Vous savez que Chrétien de Troyes est mort en laissant son œuvre principale inachevée. D’autres ont repris le travail pour le terminer... Dans les continuations de Manessier, ou de Gerbert, ils partent tous deux de l’endroit où Perceval tente, réussit presque de réunir l'épée... Cette épée ( spirituelle) sera à nouveau rendue entière (opérante) à partir des fragments de la tradition.

L'épée brisée est une énigme, et l'épée ressoudée est la clef. Et, il s'agit aussi, à mon avis, de la continuation, aujourd'hui, de la tradition arthurienne...

Dora and Bertrand Russell

Lancelot retrouve Dora Russell (1894-1986) , qui l'avait accompagné dans sa visite de Cambridge, en 1920, et en particulier l'avait intéressé aux nombreuses sociétés qui fleurissent ici. Actuellement, elle a quitté l'éducation pour travailler pour le ministère de l’Information. Ce qui est intéressant, c'est qu'elle travaille à la publication d'un journal en Union Soviétique, Britansky Soyuznik (The British Ally), porte parole des britanniques sur la guerre. Dora a beaucoup voyagé, elle a visité l'Union Soviétique. L'année suivante elle est allé avec Bertrand Russell en Chine et au Japon. Malade, B. Russell avait même été annoncé mort dans la presse japonaise.

Dora a eut deux enfants, avec Russell, mais aussi deux autres avec un journaliste américain, Griffin Barry. Elle s'est séparée de Russell en 1932.

Dora est féministe ; avec Russell ils ont exprimé des opinions peu conventionnelles sur la fidélité dans le couple, l'égalité hommes-femmes et sur l'éducation des enfants.

A la fin des années 1920, Bertrand et Dora ont eu des aventures amoureuses avec d'autres personnes ; mais chacun souffrait d’amertume et de jalousie. C'est en 1928, lors de ses conférences aux Etats-Unis, que Dora a rencontré Griffin Barry. Il l’a rejointe en Angleterre peu de temps après... Bertie ( B. Russell) lui était en relation avec Ottoline Morrell et l’actrice Constance Malleson.

Dora, ne regrette rien de ces douze années passées avec Bertie, elles ont été incroyablement fructueuses. Dora a eu quatre enfants, a publié quatre livres, a fondé une école, s’est présentée au Parlement.

Actuellement, Dora s'occupe de ( materne..?) Pat Grace, un marginal, qu'elle a pris comme secrétaire à Beacon Hill, l'école fondée par elle et Bertrand Russell, et qu'on ne remarque que de sa présence sombre et muette. Elle va cependant l'épouser.

Quand la guerre s'est déclarée en Europe, B. Russell était aux États-Unis, et il y est encore; et donne des conférences à l’Université de Chicago, de Los Angeles. On lui a proposé un poste à New York, mais a du démissionner, en raison du scandale provoqué par ses opinions progressistes, en particulier sur la sexualité.

Vanessa Bell 1932

Vanessa Bell (1879-1961), est la sœur de Virginia Woolf et une figure du groupe de Bloomsbury, Lancelot l'a fréquentée lors de son séjour en Angleterre l'été 1920. Elle connaît bien Anne-Laure de Sallembier avec qui elle entretient une correspondance régulière.

Beaucoup, du fameux groupe sont morts, Lytton Strachey, Carrington, Roger Fry ; Julian Bell, fils aîné de Clive et de Vanessa, mort à la guerre d'Espagne. Et tout récemment, Virginia Woolf s'est suicidée ce 28 mars 1941, dépressive elle s'est remplit les poches de cailloux puis est entrée dans une rivière derrière Monk's House, sa résidence. Elle a écrit une belle lettre à son mari, Leonard.

Quentin Stephen Bell ( 1910-1996) est un artiste et historien de l'art, neveu de Virginia Woolf, fils de Clive et Vanessa Bell. Lancelot, accompagné de Quentin et de son amie Anne Olivier Popham, qui travaille aussi au ministère de l'Information, vont rejoindre Vanessa à Charleston Farmhouse dans le Sussex. Une maison très à l'écart qui avait appartenu à un domaine fermier. Vanessa, ses deux fils, son amant Ducan Grant, emménagent en 1916. Au début, il s'agissait plutôt d'une maison de vacances. On y voit de belles cheminées des passages étroits en pierre entre de nombreuses petites pièces. A l'époque, ils se couchaient à la lueur des bougies. Là, Quentin montre, le papier peint au pochoir – une idée de Duncan Grant – qu'il a aidé à réaliser en 1939. Des rideaux de leur création, des portes peintes, placard de cuisine décoré et des tableaux de Vanessa... « Ça sent la térébenthine et les vieux livres ».

Quentin Bell

Quentin se souvient des rires qui ponctuaient leur étrange vie de famille. « Ma mère est le génie de cet endroit et sa main est partout. ». Cet entourage de cheminée est peint par elle. Beaucoup de faïences conçues par Ducan Grant, et des bols par Quentin. Une pièce est devenue le salon d'étude de Clive, quand il est venu les rejoindre ici, au début de la guerre. Quentin décrit son père comme un libertin, un hédoniste, un esthète intellectuel... et le couple de ses parents comme « un modèle d’infidélité conjugale ». Malheureusement, le pacifisme intégral de Clive, fait que d'après Quentin, il a finit par justifier le fascisme. Insupportable !

A présent, Vanessa a décidé de rénover toute l’extrémité nord de la maison à l’étage pour son logement, sa chambre, sa nouvelle salle de bain et sa bibliothèque.

Quentin a pris la chambre de Maynard Keynes, après que sa mère en ait épuré sa décoration et l’ait peinte en blanc et en gris pâle. Le pare-feu de la cheminée a été décoré par Duncan Grant, et au-dessus se trouve une peinture de la maison, par Vanessa Bell.

En 1937, Julian, le frère aîné de Quentin, a été tué pendant la guerre civile espagnole à l’âge de 29 ans, alors qu’il conduisait une ambulance. « Charleston semblait être devenu l’endroit le plus triste du monde ».

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1941 – L'Angleterre – La guerre

28 Mai 2022 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #1941, #Walter Johannes Stein, #Angleterre, #Blitz, #Sibiril

En Bretagne, Lancelot devait prendre contact avec une personne du cabinet du Préfet, le seul avec qui il pouvait faire part de son passage et de sa mission en Angleterre ; éviter absolument tout échange avec le préfet, le pétainiste Feschotte.

Ernest Sibiril a fait de son chantier naval de Carantec un centre d’évasion vers l’Angleterre, dès 1940

Un départ est prévu de Carantec lors de la prochaine nuit sans lune. Le réseau d'évasion est organisé par Ernest Sibiril, avec son chantier de construction navale, qui permet de construire et remplacer les bateaux partis en Angleterre sans éveiller les soupçons des Allemands.

Les bretons, ont très tôt exprimé leur esprit de résistance. Les enterrements de pilotes ( anglais) abattus ou de marins dont le corps est rejeté par la mer donnent lieu à des manifestations publiques importantes. On signale une tombe particulièrement visitée, qui disparaît sous les fleurs.

Ils sont huit, sur un petit voilier peint en noir. Ils ont de la chance, la brume tombe et les cache des avions de chasse. Après 23 h de traversée, il arrivent, transis de froid, dans le port anglais de Fowey.

Lancelot, sans qu'il en est été averti, est pris en main, dès son arrivée par les services de l’Intelligence Service... Sachant son appartenance à la franc-maçonnerie et son intérêt pour le Graal, disent-ils, ils le mettent entre les mains de W. J. Stein.

Avec son accord, il signe une charte qui le contraint à ne rien divulguer , sinon à ses supérieurs, de ce qu'il va apprendre, et de faire valider ses rapports pour Vichy, par l'IS.

W. J. Stein

Walter Johannes Stein (1891-1957), est un philosophe autrichien, professeur d’école Waldorf, et c'est vrai, ''chercheur du Graal'', et surtout l’un des pionniers de l’anthroposophie - la science de l’esprit - fondée par le philosophe autrichien Rudolf Steiner.

C'est en en 1910, alors qu'il étudiait le Parzival de Wolfram von Eschenbach ( XIIIe s.), que Walter Johannes Stein est tombé sur les écrits de Rudolf Steiner. Il a ensuite régulièrement enseigné et donné des conférences à l’école Waldorf de Stuttgart.

Stein est juif, et résolument anti-nazi. En 1939, il est naturalisé britannique, il divorce et se remarie avec Johanna Lungen. Cependant, il vit chez elle, ou dans la maison de Rachel Carr, une femme riche de la bonne société londonienne et celle-ci estima que Lancelot de Sallembier devait vivre chez un lord. Elle le confie à Lord Dhuston, freemason.

La Grande Loge se réunissait encore, après une hésitation due à la guerre, les premiers mercredis du mois, mais dans l'après-midi, au lieu du soir.

Pendant le Blitz, les habitants de Londres s'abritent dans le métro la nuit. Les travailleurs du marché de Covent Garden et les occupants des bâtiments autour préfèrent, à la station de métro Holborn, les sous-sol de Freemasons' Hall, débarrassés de toutes les archives. C'est aussi, sans-doute, parce que chaque matin, le grand secrétaire de l’époque, Sydney White, et sa secrétaire, Mlle Haigh, leur fournissent le thé et les sandwichs.

Métro pendant le Blitz

Stein a plusieurs cordes à son arc ; il s'intéresse à la médecine et pour pallier le manque de remèdes, il propose, selon les indications de Rudolf Steiner, différentes solutions homéopathiques. Il travaille également la question économique, en particulier le domaine monétaire, la libre circulation du commerce et la formation d'une banque mondiale. Il lui arrive de rencontrer Churchill, et confie à Lancelot, qu'un jour le premier ministre l'a interrogé sur l'occultisme nazi, qu'il connaît bien...

Je reviens sur cette idée de ''Gouvernement mondial'' au cœur des discussions sur l'après guerre. Le seul objectif est enfin, la Paix ! L'Indien Tagore vient de publier ses réflexions dans un recueil intitulé '' Vers l'Homme universel''. Klaus Mann (un fils de Thomas Mann) écrit : « Je crois à la civilisation universelle et indivisible à laquelle ce siècle aspire . » ( Le Tournant) ; il discute avec H.G. Wells de « la nécessité d’une “République mondiale” après la guerre ».

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