Des temps nouveaux... -1- La complexité
Nous sommes au XXIème siècle, et nous avons du mal à nous extirper du XXème … ! De plus, nos textes anciens
occidentaux véhiculent cette idée de la dualité, qui de proche en proche nous illusionne sur un ordre binaire simple, aisément intelligible … C'est bien, c'est mal... C'est beau, c'est laid...
J'aime ou j'aime pas …
Pourtant dès le XIXème siècle, le « désordre » apparaissait aux scientifiques, qui compensèrent en décelant une régularité dans... « les moyennes » ( courbe de Gauss …). Pourtant, déjà, Poincaré eu l'intuition de reconnaître une spécificité : « Les faits à petit rendement, ce sont les faits complexes ».
Ensuite, au cours du XXème siècle, les mathématiques, en particulier, nous ont permis d'entrer dans l'ère de la « complexité ». Le « chaos », les fractales … sont des notions accessibles aux lycéens.
Notre raison procède toujours par analogies, le simple n'étant que du complexe simplifié.
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| Exemple, D'une certaine standardisation de la culture | à l'hyperbolique blogosphère ...! |
" Une pensée qui sépare, disjoint procède à des simplifications abusives en érigeant des oppositions abstraites, qui ne se rencontrent pas dans le réel. Une pensée ainsi compartimentée s'appauvrit... Elle se fige en doctrine, en idéologie... Percevoir la complexité, c'est assumer la contradiction, appréhender une unité qui ne nie pas les différences, mais s'en nourrit. Edgar Morin, aujourd'hui nous interroge : Comment pouvons-nous appréhender la complexité du réel sans la réduire ? "
( Voir le magnifique exposé sur cette page : http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/theorie5.htm )
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| La crainte de la modernité de Pie IX s'exprime le 8 décembre 1864 dans le Syllabus, un court exposé des errements idéologiques de son époque. |
Si je fais référence à cette problématique, c'est que le débat sur le « mariage pour tous », nous fait entrer expérimentalement dans « la complexité » ; et il me semble que l’institution-Eglise - qui s'est résolument impliquée comme telle, avec un refus total d'envisager la contractualisation civile d'une manière de faire famille... - , donc que l'Eglise, encore une fois, a raté le coche de la modernité. Que ce soit clair, je ne critique pas ici, que les religions ne puissent pas participer à un débat national : évidemment, je pense que c'est l'humain-global qui est interpellé avec sa composante ternaire ( corps psyché esprit ), et de plus ma spiritualité me donne des outils pour discerner … Non, L'Eglise , manifeste là ( et dans la rue …) publiquement un refus d'envisager la complexité, et la réalité de la place des homosexuels avec nous ….
Je ne parle pas de la PMA, c'est une question posée à toutes les sortes de famille. Je ne parle pas du « désir
d'enfant », car ce débat devrait éclairer toute personne qui souhaite donner la vie... Quant « au droit à ... » : cela aussi est une question éthique qui interroge chacun de
nous, homosexuel ou non … dans le cadre d'une société consumériste.
Pourquoi vouloir ainsi stigmatiser l'homosexuel(le) ? Pourquoi ne pas commencer par le respect, par l'accueil... ? Pourquoi refuser de prendre en compte ce qui se passe dans un couple -singulier – d'homosexuel(les) ? Pourquoi imposer un schéma binaire, 'religieux et symbolique' à une société civile qui décide d'appréhender ses marges.
Le symbolique n'est en rien remis en cause... ! Le mythe extraordinairement riche de l'humain « homme et femme », séparé ensuite en « un homme et une femme », peut rester sans crainte une très belle analogie pour exprimer l’anthropologie chrétienne … aucun souci !
L'homosexualité se situe à la marge, et a toujours existé. Elle n'est plus un délit, n'est-il pas bon que cela soit
ainsi ? Chrétien, Jésus nous assène l'idée que nous ne serons pas « jugé » sur un comportement, mais sur l'amour ou l’intention qui le sous-tend...
A l'époque de Jésus,
des explications morales tentaient de comprendre les comportements des personnes malades psychiques, par la possession de leur esprit par un « esprit mauvais » ...etc. Il me semble acquis,
et un bien, que de reconnaître que « la morale » évolue.
Je trouve extraordinaire que l'actualité ai pu, avec ce débat, nous permettre de poser cette question essentielle, de la lecture des « signes de temps ». J'ai vraiment le désir de continuer ce questionnement... A suivre, donc.
Rencontre avec ' la personne... -2-
« Si on veut transmettre quelque chose dans cette vie, c'est par la présence bien plus que par la langue et par la parole. La parole doit venir à certains moments, mais ce qui instruit et ce qui donne, c'est la présence. C'est elle qui est silencieusement agissante. »
Christian Bobin (dans La grâce de solitude de Marie de Solemne, p.39, Éd. Dervy,1998)
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Merci de m’offrir l’impuissance
Merci de faire de ton absence
Merci de me donner par ton silence Robert Mallet (1915-2002) |
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L’homme est seul en
lui-même,
Sentiment d’impuissance qui terrasse Que les mots ne blessent pas l’expérience. Comme si écrire pouvait donner plus de Présence à l’homme! Raphaële George (1951-1985) |
Rencontre avec ' la personne...
Je viens de suivre une formation ( avec l'association « Traverses » ) sur la rencontre avec « la personne »... plus précisément: « la personne souffrante » … «Souffrante », c'est important, en particulier du regard de cette personne ; vis à vis de moi..(1). Mais, avant tout, il s'agit de la rencontre avec une personne. Et cette relation inter-personnelle est assez magique en soi, même si je la banalise dans les faits …
(1) ne pas se tromper : Dans le cadre d'une institution, la rencontre avec une personne souffrante est une relation asymétrique ( je suis ton égal, mais je ne suis pas dans la même situation …). C'est une relation mise en scène, organisée …
- Dans la rencontre :
Qu'est-ce qui se passe ? Qui me demande ? Que me veut-on ? Qu'est-ce qui m'inspire ? Que puis-je oser ?
« Qui es-tu, toi qui prétend m'aider ? » proteste un homme de la rue.
« Vous commencerez par le respect » indique Maurice Bellet.
Parmi ce que je retiens :
- L'histoire intéressante, de ce SDF ( toujours pieds nus ) qui chaque jour passe au CMPP, s'assoit ; puis s'en retourne. Il n'échange qu'un « salut »... Au bout de plusieurs mois, discussion avec lui sur sa présence, ce qu'il attend … ? « Vous au moins, vous ne m'avez pas proposé de chaussures ! »
Nous pensons devoir combler un manque, un vide … !
« Chaque fois que tu donnes quelque chose à quelqu’un ; demandes-toi, ce que tu lui enlèves .. » L'Abbé Pierre.
- Les limites de notre action : Pouvoir et impuissance.
L'impuissance ( son sens 'religieux' est important …) laisse la place à l'Espérance.
Kénose et Resurrection.
Garder l'espérance, abandonner l'espoir...
Dans « l'entre-deux », il y a La Présence.
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| Louis Rivier (1885-1963) |
Mars 1913: Du côté de chez Swann
Le 23 décembre 1912, la NRF fait connaître à son auteur son refus de publication de ce qui est un premier état de la Recherche.
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Le 28 mars 1913, Céleste Gineste épouse Odilon Albaret, chauffeur de taxi dont Marcel Proust est un client régulier. En 1914, par l’entremise de son mari, elle devient la toute jeune servante de l’écrivain. Accompagnant ses horaires étranges, ses lubies vestimentaires, alimentaires et sociales, son épuisement physique, elle lui restera fidèle jusqu’à sa mort, en 1922
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Du côté de chez Swann, initialement imprimé à mille sept cent cinquante exemplaires chez Grasset en 1913, a été vendu à un million et demi d’exemplaires entre 1913 et 1987. Marcel Proust reçoit en 1919 le prix Goncourt pour À l’ombre des jeunes filles en fleurs. Après le Côté de Guermantes, qui date de 1920, est publié en 1922 Sodome et Gomorrhe. En cette même année, le 18 novembre, Proust succombe à une pneumonie. |
En mars 1913, après avoir essuyé le refus de trois éditeurs, Proust passe un contrat à compte d'auteur avec Bernard Grasset pour la publication de son roman. Il reçoit quatre-vingt-quinze placards du livre, alors intitulé Les Intermittences du cœur, Le Temps perdu et divisé initialement en trois parties. Jugeant le texte trop long pour être publié en un seul volume, Grasset l'oblige à abréger son texte. Proust doit supprimer les vingt cinq derniers placards. Il reprend donc sa troisième partie, Noms de pays, qu'il écourte, et réutilisera le reste dans À l'ombre des jeunes filles en fleurs.
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Critique de Louis Gillet (1876-1943) Membre de l'Académie française, il occupa une position privilégiée dans la vie culturelle française de l'entre-deux-guerres. « Vraiment illisible faute de plan et par fourmillement du détail. Jamais absence plus complète de composition : on ne sait jamais de quoi l'auteur parle, où on en est, tout est sur le même plan. Pas de succession, peu d'ordre ni de récit. P. 55 et suiv. : mécanisme de la mémoire, à propos d'une madeleine détrempée dans le thé.(...) |
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17 janvier : Poincaré devient président de la République. Le 10 mars 1913, Camille Claudel (1864-1943) est envoyée par sa famille dans une maison de santé. Durant 30 ans, elle vivra au milieu des fous.
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3 avril: En France, la durée du service militaire passe à 3 ans. |
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***** La leçon de tango Journal L'Illustration du 29 Mars 1913 - Dessin de J.Simon
29 mai: Scandale mémorable lors de la première du "Sacre du Printemps" d'Igor Stravinsky. 1er juillet : deuxième guerre balkanique. À la suite de l’entrée des troupes bulgares en Macédoine, la Grèce et la Serbie déclarent la guerre à la Bulgarie. 1er Septembre: A Paris, la créatrice de mode Coco Chanel réinvente la marinière. 14 Novembre: R. Tagore devient prix Nobel de littérature. 21 novembre: A Saint-Pétersbourg, la censure tsariste ordonne la destruction de manuscrits de l'écrivain Léon Tolstoï. |
| 27 novembre: Parution du roman de M. Proust "Du Côté de chez Swann". |
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Jake Baddeley
Jake Baddeley est un britannique né en 1964 à Nottingham. Après des études d'art à Londres, Jake a voyagé à travers l'Europe et s'est installé en Hollande.
Il semble avoir regretté que les écoles d'art de sa génération refusent d'enseigner les techniques, et préfèrent se consacrer à l' abstrait et à la "liberté" personnelle.
Les maîtres anciens tels que Rembrandt et Vermeer, l'ont guidé et après avoir découvert à partit des anciens leurs techniques de peinture, il les applique à des thèmes modernes et ses propres centres d'intérêt, faisant ainsi une synthèse de l'ancien et du nouveau. Il a commencé à s'intéresser aux idées de C. G. Jung, et au rôle de l'inconscient en général. Ceci va se retrouver dans son travail qui prend une orientation surréaliste.
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Peintre symboliste inspiré des grands maîtres, il s'intéresse à la philosophie et à mythologie. Léonard de Vinci a eu une grande influence sur son travail de par la profondeur du contenu de son univers. Ainsi, il se plaît à appliquer ses connaissances de la géométrie et des proportions humaines en essayant de pénétrer ses recherches
On retrouve dans les tableaux de Jake Baddeley des thèmes se rapportant aux connaissances des écoles philosophiques à mystères, traitées avec sa propre imagination... La connaissance qui peut s'en dégager est une lumière émotionnelle et transmet une émotion, une idée ou un concept...
Certains diront que ses travaux sont ceux d'un chaman, qu'il explore le noyau de l'âme...
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Jake Baddeley expose dans toute l'Europe, toujours avec beaucoup de succès. De grands collectionneurs et les musées sont en lice pour acquérir ses œuvres. On dit, qu'il est l'un des 50 plus importants artistes contemporains de ce siècle.
La plupart de ses tableaux sont peints avec la lumière de l'aube ou du crépuscule. Il a tenté de représenter le temps entre le jour et la nuit, entre le sommeil et l'éveil, et d'en décrire la réalité par la fantaisy et l'imagination... En même temps, ne peut-on pas dire que tous ses tableaux présentent les réalités de la vie ?
Jake Berkeley dit qu'il y a deux sortes de Lumière, celle du soleil ou de la salle et celle qui est dans votre cœur... Ses tableaux sont éclairés par celle de la vraie lumière, celle de l'imagination ; ils sont les produits de ses rêves... C'est une lumière de nostalgie, d'un souvenir lointain, la lumière du jardin magique de l'enfance.
Croyance et crédulité. -2-
Pour certains, l'espoir des « siècles des lumières », était d'éradiquer l'expression des croyances, ce fut
l'espoir en une sorte de dictature de la raison. Ensuite, comme Lord Kelvin, on a même pensé que la connaissance humaine arrivait à son terme... !
Aujourd’hui, notre vision de la naissance du monde ( par exemple ) reste une « croyance », même si nous préférons l'exprimer par une
métaphore à base du « big-bang », plutôt que par un récit sur le combat de deux grands serpents titanesques …
Le progrès de la connaissance entraîne l'augmentation de la connaissance ( ou croyance...) par délégation.
La frontière entre croyances et connaissances n’est pas toujours simple à tracer, G Bronner envisage de montrer que les deux relèvent de la rationalité. Cependant, il ne faudrait pas en conclure qu’il aboutit à un relativisme extrême où l’on considère que « tout vaut tout »
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Il nuance la thèse du désenchantement du monde. Il n’est pas vrai que chaque avancée de la connaissance entraîne un recul des croyances ; bien au contraire, les deux progressent de conserve, d’une part parce que certaines croyances restent utiles dans la vie de tous les jours, d’autre part parce que chaque progrès des connaissances ouvre le domaine des possibles et génère de nouvelles croyances.
A côté de la « croyance » ordinaire et pratique, se répand la « crédulité »... Il serait intéressant d'en connaître la limite entre l'une et l'autre.
Dans « La démocratie des crédules », G Bronner (*) décrit le phénomène du groupe qui a tendance à se ranger derrière une personne qui semble en savoir plus qu'eux... Et là, la connaissance pourrait rompre cette unanimité …La production gigantesque et sans cesse croissante d’informations invérifiables sur l’Internet et leur accès immédiat et universel permettent aux croyances, les plus bizarres parfois, de se répandre en épidémie et de s’ancrer dans bien des esprits.
Bronner voit «le faux» et «le douteux» s’immiscer partout dans l’espace public, comme si nous vivions déjà et, sans le savoir, sous le régime décadent de «la démocratie des crédules» Partout, les explications simples ou plutôt simplistes - «mono-causales» - s’imposent devant l’irruption du réel, comme si nos esprits se laissaient gouverner par des formules rassurantes : «il n’y a pas de fumée sans feu», «tout est lié», «rien n’arrive au hasard», ou encore «cela cache quelque chose»… La théorie du complot – ce «nihilisme mental» - semble régner en maître et avilir nos intelligences. Nul n’est à l’abri, aucune couche sociale, pas même les plus éduquées :«Il n’y a pas corrélation claire, explique Bronner, entre niveau d’études et vision perspicace du monde.»
(*) Gérald Bronner est Professeur de sociologie à l'université de Paris Diderot (Paris 7) et membre de l'Institut Universitaire de France.
Prier ...: de la crédulité à la Foi. -1-
J'ai entendu récemment, sur les « matins » de France-Culture, un échange avec un sociologue : Gérald Bronner (*), dont le travail sur nos « croyances » en général, a rejoint les questions et le malaise qu'il m'arrive de ressentir, quand l'une ou l'autre personne qui m'entourent s'expriment du genre : « Nous allons demander au Seigneur …. », ou « nous allons prier pour untel, qui ... »
Ma première réaction est de penser : - Je ne peux pas demander, tranquillement au Seigneur de combler l'un ou l'autre de ces soucis... Non, je ne peux pas... Impossible … !
Je peux crier dans la détresse..., et prier... Ça, je peux. Je peux - dans certaines circonstances – abandonner toute raison, m'emplir entièrement de la souffrance... Crier, prier.
« Que ta volonté soit faite ! » … Non pas, que les souffrances dont on me parle, sont provoquées ou voulues par Dieu ( Horrible … ! ..), bien sûr ! Je détesterai ce dieu ! qui n'existe pas...! ( heureusement, c'est " hérétique " ..!)
Mais, à l'échelle de l'univers et de l'éternité, je ne sais rien de ce qui est bon ou mal pour moi.... Je ne sais rien de mon destin …, et donc au mieux, ma prière peut consister à ce que Dieu m'accompagne sur ce chemin... Et, que je sois, moi, capable - d'accompagner la personne qui souffre, et de soutenir " le divin " pour qu'il puisse continuer à vivre en moi … C'est tout ! Ce que je sais, c'est : quand l'humain souffre, Dieu souffre...

Autour du témoignage tout personnel que je viens d'émettre, il y a la question de la croyance – je préférerais le mot « Foi » ( qui inclue le doute ) , et de la crédulité … Et bien souvent, dans l'univers d'une religion, il est difficile de faire la part de l'une et de l'autre ….
* Je reviens à G Bronner : déjà il y a dix ans il avait ausculté la genèse intime de nos croyances et expliqué pourquoi les progrès de la science n’avaient nullement domestiqué notre «rationalité subjective»(l’Empire des croyances, PUF)
« Croire » est connoté négativement : Qualifier de croyance une opinion, une idée ou une thèse, c'est en général vouloir lui ôter toute crédibilité et présupposer l'incertitude voire le manque de sérieux. La croyance interroge la Vérité, parce qu'elle n'est pas « garantie », Nous croyons faute de savoir... Parait-il ...?
Les croyances ne disparaissent pas avec les progrès de la science. Les sociétés contemporaines ne croient pas moins
qu'hier. Certaines croyances perdent du terrain et parfois meurent, mais d'autres naissent.
« La science alimente la croyance », souligne la sociologue Romy Sauvayre, auteur de Croire à l’incroyable (Puf). Chaque découverte ne faisant que nourrir de nouvelles questions et ouvrir le champs des possibles. « Je me souviens, raconte-t-elle, d’un reportage télévisé lors de l’ouverture de l’accélérateur de particules en Suisse. Le journaliste parlait de la possibilité de découvrir une 9e dimension (sic) ! ». Autre exemple, la recherche sur le clonage, qui a fait le bonheur de la science-fiction et de la secte des raëliens pour qui cette technique conduirait à l’immortalité. Pas moins. Les incertitudes, la crise économique et sa cohorte d’effets anxiogènes profitent aussi aux croyances qui rassurent, d’autant qu’elles assènent des vérités là où règne le doute » article sur ' La Vie ' 06/03/201
( à suivre ...)
(*) Gérald Bronner est Professeur de sociologie à l'université de Paris Diderot (Paris 7) et membre de l'Institut Universitaire de France.
Ne suis-je qu'une "illusion" qui doute?
Je pars d'une « sentence » envoyée par Orion gps :
"Je ne doute de rien sur l'existence d'un Jésus,
Il m'a même rencontré une foi ;
par contre, moi, je ne suis qu'une illusion"
-auteur inconnu-
Je ne touche pas à cette citation, même si elle me semble provenir d'une traduction imparfaite …
- Dire « je ne doute pas de l'existence de Jésus », est une « croyance par délégation », comme la plupart de ce que je pense parfois être du « savoir » : par exemple la théorie du Big-bang... entre savoir et croyance la limite est tenue !
Ces évidences, j'ai parfois, la nécessité de les poser comme telles, pour tenter de construire autre chose … d'aller plus loin
...
J'ai besoin de questionner, comme un gamin irritant « Oui, mais pourquoi..., et pourquoi …, etc …)
Je pense qu'il est nécessaire de tout interroger, jusqu'à -même- déstabiliser … ... Commencer par un acte qui pose la Foi, comme une certitude globale, n'est pas – pour moi – le meilleur moyen d'accéder à la foi. Ce n'est qu'une pétition de principe qui tente de supprimer La question.... Or, la question est fondamentale !
Au regard du passé, notre époque est formidable pour cela ! Aujourd'hui, qui ne craint d'être « athée » ? Nous avons, même, la chance, d'avoir dépassé le temps du scientisme, et ses tentations de la dictature de la raison...
Et après avoir questionné le divin, nous questionnons avec la même force, grâce sans doute à l'influence des spiritualités orientales, notre « moi », l'égo … et cette remise en question me semble passionnante, et à découvrir …
- « par contre, moi, je ne suis qu'une illusion. »
Je reconnais qu'il existe en moi, un « égo » qui s'observe, se juge, se compare, se blesse, souffre... sur des
critères qui n'ont rien d'absolu, mais au contraire relatifs à mes occupations du moment, à mes appartenances. Ils n'ont d'autres valeurs que celles du moment, et que je me donne … et qu'il
convient d'interroger .
Cet « égo », ne pourrait être qu'une construction, que moi, avec le regard des autres, décidons de sa réalité, puisqu'il me permet d'être reconnu... Une sorte de convention, qui ne résiste pas ( il me semble...) si on décidait réellement de la relativiser ...
Les illustrations sont les reproductions d'oeuvres de Michael Cheval, artiste contemporain né en 1966 en Russie.
François, nouvel évêque de Rome
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| L'Argentin Jorge Mario Bergoglio à Buenos Aires le 13 février 2013 |
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Après sa conversion, François se fait maçon et rénove les églises et chapelles des environs d'Assise pendant trois ans. Il mendie pour se nourrir et couche dans les lieux qu'il restaure. Il reconstruit Saint Damien, Saint-Pierre et la Portioncule. C'est à celle-ci que François connaîtra un autre tournant de sa vie. Alors qu'il assiste à la messe, "il entendit lire l'évangile de l'envoi des disciples en mission" . Il découvre à ce moment ce que le Christ attend de lui et comprend le vrai sens des paroles de l'épisode du crucifix de Saint Damien. Il sait maintenant qu'il doit reconstruire l'Église en prêchant l'évangile et la paix. C'est donc en février 1208 que commence sa prédication itinérante. |
La rencontre de François d'Assise et du sultan égyptien Al Kamil, en septembre 1219, est présentée de nos jours comme un geste prophétique, signe d'espérance dans la capacité des religions monothéistes à dialoguer en paix. Il n'en a pas toujours été ainsi. |
Je souhaite que les leçons de l'histoire, permette à notre Eglise de dialoguer enfin avec les autres religions, en reconnaissant dans chacune d'elles et dans la sagesse humaine qu'elle soit agnostique ou même athée, les germes d'une connaissance plurielle … et qui participent à la révélation du divin.
Nous sommes aussi l'Eglise ...
Nous aimerions que la décision honorable de Benoît XVI de démissionner soit vécue comme un moment privilégié pour inviter les communautés catholiques à repenser leur structure de gouvernance et les privilèges médiévaux que cette structure comporte. La papauté et le Vatican constituent un état masculin à part, qui possède une représentation diplomatique influente, et qui est aussi servi par des milliers de femmes à travers le monde, dans différentes instances de son organisation. L’institution est un système dominé par des fonctionnaires convaincus de leur idéologie qu’ils attribuent à l’Esprit saint. Ce système est bien éloigné de l’attention de Jésus pour les plus fragilisés de la société, de la gratuité de Jésus, de son approche confiante envers le Monde. Jésus savait lire les signes en son temps ; pour le faire aujourd’hui, il faut être en prise avec la réalité.
Les cardinaux qui vont se réunir et qui ont la responsabilité de décider du futur de l’Église, vont-ils ignorer qu’en dehors d’eux il y a le monde – qui est en grandes difficultés – et que ce sont les laïcs qui y travaillent ? Et qu’en conséquence, il y aurait intérêt à écouter ce qu’ils disent dans leur diversité de culture et d’expression de foi ? A faire confiance au Peuple de Dieu, au lieu d’en être le gardien, aux femmes et aux hommes qui s’engagent partout dans le monde pour annoncer l’Evangile et son message libérateur et émancipateur.
Nous attendons des cardinaux électeurs que la peur, la honte, l’humiliation, qui en ce moment assiègent l’Eglise en tant qu’institution, ne les détournent pas de tenter le « nouveau » là où l’« ancien » est mort, de rechercher une alternative prophétique, capable de refaire surgir les idées les plus révolutionnaires pour lui donner une nouvelle force évangélique.
Nous attendons de l’Eglise qu’elle repense sa relation à l’Ecriture selon laquelle Dieu aurait révélé des vérités éternelles, contenues dans la Bible, et dont elle serait la seule dépositaire. Parce que Dieu entre en relation avec l’humanité, et que la Bible est le récit de l’expérience de cette relation, nous pensons que le rôle de l’Eglise est de faciliter la poursuite de cette expérience – et non de donner des leçons à tous – en s’inspirant des Ecritures et en se mettant à l’écoute des plus pauvres.
L’Eglise en crise a plus que jamais besoin d’esprits libres. Une première mesure à prendre serait de rendre la voix aux théologiens prophètes qui furent condamnés au silence, pour, avec eux, ouvrir de nouveaux chemins d’espérance pour une humanité qui cherche elle aussi de nouveaux horizons. Il s’agit de libérer avec confiance l’intelligence de l’Eglise, qui a été verrouillée par des condamnations et des excommunications d’un autre temps.
Nous sommes ouverts à l’espoir d’un changement à la tête de l’Eglise et nous accueillerons avec joie tout ce qui ira dans le sens d’une plus grande fidélité à l’Evangile. Mais nous sommes surtout convaincus que notre mission première n’est pas d’œuvrer au maintien d’une structure ecclésiale, mais de nous risquer à vivre l’Evangile au cœur de l’humanité.
Texte adopté par le Conseil d’Administration de NSAE dans sa réunion du 2 mars 2013




En 1552, Mattéo Ricci naît en Italie, il sera un des premiers jésuites à pénétrer en Chine en 1583, et ce qui me paraît très important, c'est son approche
de dialogue avec les moines bouddhistes et les lettrés. Il les respecte au point de s'habiller comme eux, d'apprendre leur langue et leurs textes de référence, de pratiquer leurs coutumes
…