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Les légendes du Graal
Articles récents

De la chevalerie, à Ignace de Loyola ( 1491- 1556). -1-

13 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #La Quête du Graal

Perceval, rêve de devenir chevalier. Le chevalier est un être fait de chair et de désir, son idéal prend racine dans la défense du droit et de la paix, dans la défense du faible et du pauvre … Le chevalier exalte les valeurs masculines mise en œuvre dans les « épreuves » auxquelles il lui tarde d'être confrontées :

  • Le voyage et ses dangers. L'errance et la rencontre

  • Le combat : la fureur et la paix. La force et la peur. La beauté et la mort.

  • L'énigme et le savoir. La naïveté et la sagesse.

  • La solitude et le désir. L'amour et la liberté...

  • L'honneur, et le mystère. Le coeur et l'épée.

 

Cette Quête, le chevalier- même solitaire - ne peut l'accomplir sans la rencontre du féminin.

 

Ce chemin est profane et sacré, mythique et mystique … Dans la figure d'Ignace de Loyola, la mission du chevalier rejoint les missions de l'Eglise. Ses armes, sont celles de Jésus-Christ, et son épée est la Parole.

 La_Rendicion_de_Granada_-_Pradilla.jpg

      La Rendición de Granada (dos de enero de 1492) por Francisco Pradilla y Ortiz, 1882

Le parcours que je décris, bien qu'ancré dans la chair d'une époque, est mythique en ce qu'il s'attache à un idéal. Le chevalier est mu par l'idéal. Malheureusement l'histoire est aussi marquée par les dérives des passions humaines...

Ignace-de-loyola-2.jpg

Iñigo López de Loyola  est né en 1491, presque en même temps que Luther ( 1483-1546) , un an avant la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. C'est l'aube de nouvelles découvertes et de nouveaux défis...

La-Reconquista-center.jpgSes parents lui ont appris la foi, mais ce monde en déclin ne le retient pas... Il préfère profiter de ses dons, chérit son épée et les « donzelles ». Inigo (il choisira plus tard de s'appeler Ignace ) est basque, tout pétri de bravoure et de sensualité, il rêve de devenir un héros d'un roman de chevalerie... Il a deux passions, la guerre et les femmes. Sa passion de la guerre le mène à Pampelune. Le 20 Mai 1521, il est frappé par un boulet français projeté dans la place assiégée tenue par Ignace, il lui brise la jambe. Ignace doit alors se rendre aux Français. Fier et courageux, il doit cependant se soumettre. C’est là le début de sa quête et celui de de sa conversion.

C'est l'apprentissage de la douleur... Trois fois on va rouvrir ses blessures dans d'atroces souffrances. Ignace de Loyola va-t-il rester boiteux? Est-ce possible? Ce serait alors fini ce ton altier et sa prétention d’être quelqu’un. Et, les femmes ; se détourneront-elles en l’apercevant?. Peut-il accepter ainsi de souffrir, de continuer une vie inutile, à commencer par longue période de convalescence ?

 

Au château familial il n'existe qu'une seule sorte de livres, des vies de saints et la vie de Jésus... . Son père et sa mère sont morts, mais il y a la présence attentive et affectueuse de sa belle et pieuse belle-sœur Magdalena.Ignace-de-loyola-conversion.jpg  Il aurait bien préféré un roman de chevalerie. Qu'importe ! Il en commence un dans sa tête. Il sculpte les nuages du rêve. Il bâtit des châteaux en Espagne. Il monte des coups, surtout le coup qui lui vaudra de devenir le mari fascinant d'une certaine princesse.

Mais fatigué de rocambolesque, il ouvre des vies de saints: des moines et des ermites du désert thébain et du massif du Sinaï. Son imagination s'enflamme en les voyant braver la faim et le froid avec une si parfaite maîtrise d'eux-mêmes. Il s'émerveille d'apprendre comment ils arrivent à se dominer et à lutter contre des esprits méchants. Il admire les visions glorieuses et les récompenses insignes dont ils sont gratifiés: n'ont-ils pas gagné pour toujours le respect des hommes, en même temps que la félicité et la dignité céleste? ... La citadelle qui résiste maintenant c'est son propre cœur, encore confisqué par la gloire du monde. Il découvre l'histoire de Jésus; surpris, il apprend aussi que c'est une histoire d'amour. Cette histoire d'amour le conduira vers le service d'un « autre » toi : Dieu. 

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Dieu serait-il inutile ?

11 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Igor-Morski-11-copie-1.jpg

Dieu est incompétent pour résoudre nos problèmes quotidiens... Peut-on, d'ailleurs, lui reprocher les dérèglements de l'univers ?
Et l'inutilité d'une chose, peut induire une certaine indifférence …  ( D'une chose oui, mais de l'être … ? )

 

Dans nos sociétés sécularisées, il est incontestable que Dieu a perdu un certains nombre de fonctions :

  • La science légitimement peut rejeter l'hypothèse de la « cause première » …

  • L'homme (seul) peut progresser en « humanité » ; à tel point que croyant ou incroyant, nous avons à assumer notre condition humaine, comme si Dieu n'existait pas : Dietrich Bonhoeffer du fond de sa prison de la Gestapo disait qu'à l'époque moderne, il s'agit de vivre devant Dieu l'absence de Dieu dans le monde...

  • Sur le plan social, malheureusement une certaine théologie a légitimé un certain ordre social... Et depuis l'époque moderne, l'institution ecclésiale n'est plus une force de progrès social .. !

 

Igor-Morski-art_06.jpgL'avantage d'un tel constat, est de pouvoir facilement rejeter toute image d'un Dieu-explication de toutes les énigmes, un Dieu recours et manipulé … ! Il est trop facile de définir Dieu comme la réponse à toutes nos attentes.

 

Aujourd'hui, nous préférons parler de « gratuité », plutôt que d’utilité de Dieu... Gratuit vient de « grâce »... La grâce ne se quantifie pas, la grâce est de l'ordre de la « beauté », du « plus » que le nécessaire ...Plus que le nécessaire, parce que l'on peut découvrir alors l'au-delà de la contingence éphémère, l'au delà du non-être ...

Dieu ne répond pas aux besoins contingents … !

 

Illustrations de Igor Morski

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Éloges de la multiculturalité...

9 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Actualité

katerina-stenou.jpg « Une mobilité humaine accrue brouille les anciennes frontières – culturelles, linguistiques, religieuses ou autres – et compose un nouveau paysage aux lignes mouvantes et aux formes contrastées. Ce phénomène, tout en permettant une meilleure prise de conscience de la richesse de la diversité culturelle, a en même temps accru les malentendus et les crispations identitaires, ainsi que les amalgames nés des ignorances, des préjugés, des humiliations, des frustrations, des ressentiments et des peurs. En découle la spirale des tensions, de l’insécurité, d’une vulnérabilité partagée, de la violence, des conflits et parfois des guerres.

Katérina STENOU, directrice de la Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel, Unesco



alain-Touraine.jpg"Ce que nous devons absolument rejeter, c’est cette idée que l’universel s’identifie à un type particulier de société. Il n’y a pas de société bonne, encore moins de société parfaite, et il faut arracher toutes les racines, 

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même les plus profondes, d’une pensée qu’on pourrait qualifier de coloniale."
Alain TOURAINE, sociologue

 

 

 



Raphaël Liogier"À mon sens, le mot communautarisme, lorsqu’on l’emploie de manière négative, ne peut que se rapporter à une communauté qui s’enferme tellement sur elle-même qu’elle finit par se faire du mal, tout en étant tellement sure de sa vérité qu’elle veut l’imposer partout à l’extérieur, parfois violemment. Mais tant qu’elle ne fait pas ça, je ne vois pas en quoi une communauté serait dangereuse."
Raphaël LIOGIER, sociologue, directeur de l’Observatoire du religieux - IEP d'Aix

 

 

 

esther_benbassa.jpg"L’expression « culture minoritaire » est un problème en soi, parce que il n’y a pas de culture minoritaire. Toute culture, pour celui qui la détient, est une culture égale à la culture dominante. Le terme minoritaire identifie la culture de l’autre à une culture minorée."
Esther BENBASSA, historienne, sénatrice du Val-de-Marne

 

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"Ce n’est pas la diversité cultuelle qui mène au multiculturalisme, au communautarisme, mais la mauvaise gestion de la diversité religieuse, convictionnelle. On a pourtant un très bel outil en France, pour gérer cette diversité convictionnelle, qui est le système juridique de la laïcité. En effet, la laïcité n’est pas une idéologie, mais bien un système juridique, permettant à chacun de dépasser sa conviction pour construire un projet commun et avancer ensemble. « On peut croire, ne pas croire, croire en ce qu’on veut, changer de croyance » tant que la manifestation de cette conviction n’entrave pas la liberté de conscience de l’autre. Je parle de consciences et non de religions, pour bien inclure les athées et les agnostiques. "
Dounia BOUZAR, anthropologue du fait religieux, directrice du cabinet Cultes et cultures



GuyAURENCHE.jpg"Car il n’y a, pour moi, de vrai interreligieux que si cet interreligieux est au service de l’interculturel. L’interreligieux en vase clos est très dangereux. Mais l’interreligieux au service de l’interculturel, pour construire ce monde mondialisé et interdépendant, est un défi indispensable à relever. Il ne s’agit pas de faire de l’interreligieux comme un bricolage folklorique où chacun étale ses excentricités, ses rituels ou autres. Il ne s’agit pas seulement, même si c’est nécessaire, de faire un effort de connaissance envers l’autre ou d’entamer des discussions d’ordre théologique. Il s’agit de créer et d’entretenir entre nous un appétit véritable pour la religion de l’autre, pour l’approche que l’autre fait de Dieu. Et cela afin de construire ensemble, interreligieux, une espérance pour tous, interculturelle." GuyAURENCHE, président du CCFD-Terre solidaire



Rachid-Benzine.jpeg"La religion, comme disait Wittgenstein, est comme une langue. Et il n’y a pas plus de religion universelle que de langue universelle. Une religion universelle en soi, ça n’existe pas. Une religion s’inscrit toujours dans un contexte historique. Elle peut prétendre à l’universel, mais c’est une prétention. La langue n’est jamais l’objet. Ce qui fait que Dieu, dans les traditions religieuses, échappe toujours aux religions, au langage. Toutes les religions reposent sur une révélation, mais aucune religion n’est révélée. Si elles reposent sur une révélation, qui est un postulat de foi, toutes les religions dans leur construction théologique, exégétique reposent sur une culture, sur de la contingence. Dieu est donc finalement l’absent de toute langue."
Rachid BENZINE, politologue, Observatoire du religieux - IEP d'Aix 

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Attente... un avent de quoi ..?

7 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Il semble que dès l'enfance nous apprenons à vivre dans l'attente d'un avenir : «  plus tard ... », «  quand tu auras une « situation » .. ! » …

Un jour, tu constates  que … Le temps devient ton pire ennemi, et le monde te semble épais, lourd... en tous les cas : étrange. Il y a la chair, et la beauté ; et tu ne sais pas s'ils vont bien ensemble … Un paradis perdu ? Ou une illusion ?

Le monde nous échappe, puisqu’il reste identique à lui-même...

L'habitude nous trompe de sa fausse éternité.

Alors, bien sûr, je pense au Jésus des Evangiles, à l'Amour qui n'est pas reçu ...

Je pense, cependant, qu'en ce temps de crise, et de questionnement; est malvenue - une "insolente confiance"...

 

Jérôme Delépine Quichotte-en-campagne--2009

 de Jérôme Delépine:  - Don Quichotte-en-campagne--2009

Et, il y a ce passage de Cioran, et au travers de lui une réaction de beaucoup parmi nous :

" La vérité ne rêve jamais ", a dit un philosophe oriental. C’est pourquoi elle ne nous intéresse pas. Que ferions-nous de sa minable réalité ? Elle n’existe que dans des cervelles de professeurs, dans des préjugés scolaires, dans la vulgarité de tous les enseignements.
Mais dans l’esprit auquel l’infini donne des ailes, le rêve est plus réel que toutes les vérités. Le monde n’est pas ; il se crée chaque fois que le frisson d’un commencement tisonne la braise de notre âme. le Moi est un promontoire sur le rien, où il rêve d’un spectacle de réalité. Le courage me lance entre un être et un non-être, et je vogue entre des mondes qui sont et ne sont pas. Tant que je suis lâche, tout existe ; mais en armure de chevalier de l’esprit, j’aplatis les sillons du naturel et j’écrase les graines de l’illusion. » Cioran, Bréviaire des vaincus.
romevillamedecis.jpg

      Ma réponse, à ce niveau d'état de conscience, je ne la vois que par le poète ... Car enfin, il n'est pas vrai que la Vérité ne rêve jamais: elle traque l'illusion ( que préfère Cioran ..! ) mais pas le rêve... Nous ne pouvons percevoir qu'un " réel voilé ": le scientifique lui-même en est conscient. La Vérité ne peut se figer dans des cerveaux de doctes théologiens, elle ne s'enferme pas dans les préjugés ( les plus religieux soient-ils ...!), elle n' a pas la vulgarité des catéchismes ...

Enfin, Perceval ( celui là même de la Quête du Graal ) est l'opposé même du "chevalier de l'esprit", même s'il combat ses propres illusions, et s'il fait souvent accueil à ce que nous pensons n'être qu'illusions ...!

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«  Dieu siège dans la tourmente en même temps que dans un paisible lendemain de déluge. » Jean Grosjean ( lecture de l'Apocalypse )

bernard-fichera_5.jpgC'est précisément là, au coeur de la crise, dans nos tourments, que le poète y voit aussi une retenue - ou une timidité des éléments - qui suggère un dévoilement possible imminent, mais qui surtout convie à l'attente, sinon à l'espérance...

«  lenteur du jour, mufle des bœufs. Rien encore, rien de décisif. Le vent hésite en haut des trembles, mais chaque ombre est prête à tourner. » J.G. ( Volubilis )

"La lumière se tient en suspens, blême d'incertitude sur le seuil de cette nuit montante dont clignent à l'est les constellations timides comme des apprentis prophètes. » J.G. ( Les Grillons.) 

«  Le ciel lui-même a l'air de s'égarer au fond des nues et nous au fond du pré. » ( Nouveaux automnes )

hopper morning sun
Edward Hopper: Une attente qui semble sans espérance

« Une idée d'orage hésite

au bord du ciel clair.

Le matin s'arrête en route

il a oublié sa faux.

 

Le chemin s'arrête, il doute. »

Jean Grosjean. ( Aube. )

bernard-fichera_2.jpg

 

Quand la beauté s'absente, ce n'est pas la laideur qui prend sa place, mais son absence: ce qui reste de la beauté lorsqu'elle s'est retirée, ou la trace de Dieu, après que la foudre se soit abattu sur notre âme...

- Les tableaux sont de Bernard Fichera -

Poète, traducteur de la Bible, Jean Grosjean est né le 21 décembre 1912 et a travaillé comme ouvrier avant de reprendre ses études secondaires, notamment latin et grec et d'entrer au séminaire. En effet dès 1920, il découvre la Bible qui restera tout au long de sa vie un pôle très important, Bible qu'il traduira et qui sera une source d'inspiration majeure pour son œuvre poétique. Il est ordonné prêtre en 1939, mobilisé. Il est fait prisonnier et rencontre André Malraux au camp de Sens. En 1950, il quitte la prêtrise et se marie. Il est mort le lundi 10 avril 2006. 

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Foi, espérance et Amour.

5 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

La foi, l'espérance et l'amour ; me semblent trop puissantes pour mes possibilités d'action ; et trop fragiles face aux passions de ce monde …

Pour ma part : je sais qu'elles sont là... mais je m'en débrouille si mal … !

 theological-virtues-Foi-asperance-et-Charite.jpg La Foi, la Charité et l'espérance de Fra Filippo Lippi, Ghirlandaio

 

Les trois vertus théologales sont la foi, l’espérance et la charité. Elles tirent leur origine de la fameuse trilogie paulinienne en 1 Co 13, 13 : « Maintenant donc, ces trois-là demeurent, la foi (pistis), l’espérance (elpis) et l’amour (agapè) mais l’amour est le plus grand. » Elles sont nommées théologales pour la raison qu’elles qualifient la relation de l’homme à Dieu.

maurice-denis-trois-vertus-foi-esperance-charite-apres-la-.jpg
Maurice Denis: les 3 vertus à l'issue de la guerre.

Les « vertus théologales » sont des dispositions que Dieu met en notre âme, elles sont trois et se réfèrent à la Trinité :

  • la Foi : don de Dieu, qui appelle une réponse de l'homme
  • l'Espérance :

    • le mal ( la souffrance, la mort …) n'aura pas le dernier mot..
    • Et, .. "Un Dieu qui aurait une réponse immédiate à toutes nos soifs ne serait pas un Dieu de liberté". Antoine Nouis
    •  L’espoir s’estime à l’aide de la raison. L’espérance se vit sous le regard de la foi ! 
  • la charité ( l'amour) :

Paix-fruit-justice-et-charite.jpgHannah Arendt, dans ses vies politiques raconte l’histoire suivante à propos de Jean XXIII : « Le Vatican payait ses ouvriers un salaire de misère malgré la doctrine de Rerum Novarum de Léon XIII. Jean XXIII se promenant demande à l’un d’eux comment cela allait, et l’autre lui répondit que ça allait mal vu le peu qu’il était payé et le nombre de bouches qu’il avait à nourrir. Le Pape qui pensait avoir le pouvoir de changer les choses alla voir ses cardinaux pour améliorer le sort des ouvriers se vit répondre qu’on ne pouvait faire face à de nouvelles dépenses sous peine de rogner dans les oeuvres de charité. Le Pape répliqua alors imperturbable qu’il fallait rogner car la justice passe avant la charité »

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Au-delà des collines, un film de Christian Mungiu

4 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Art

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Deux jeunes filles qui s’aiment et se protègent de l’hostilité du monde dans le nid si peu douillet d’un orphelinat roumain. Adultes, Voichita (Cosmina Stratan) rentrera dans un humble monastère orthodoxe, Alina (Cristina Flutur) tentera sa chance en Allemagne. Au-delà des collines 3L’une a trouvé sa liberté auprès de Dieu et une famille auprès des nonnes, l’autre a gagné son indépendance, mais s’avère incapable de se détacher des liens qui l’unissent à jamais à celle qu’elle aime et désire toujours. Alors, elle se rend au couvent pour visiter et ramener avec elle cette religieuse qui est plus qu’une sœur pour elle. Cette irruption passionnée va semer le désordre dans ces ordres, au point qu’Avina sera considérée comme possédée par le Malin…

 

*****

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Inspirés de faits réels, Au-delà des collines relate une tragique histoire "d’exorcisme" qui va mal tourner.

Mungiu montre, mais ne dénonce pas un obscurantisme religieux. En partageant – au travers d'un film dépouillé - , un peu de leur vie ascétique, on se surprend à comprendre chacun des protagonistes : - ces pauvres bougres de religieuses qui, tentent de protéger la communauté monacale, ces deux jeunes filles habitées de leurs pulsions de survie d’orphelines roumaines, ce pope habité de sa dénonciation rétrograde de l’emprise de Satan sur le monde moderne… Aucune musique ne vient enjoliver le récit, et c'est donc tout le génie du cinéaste de conter en images sombres dans un décor fruste, sans que l'on s'ennuie un seul instant ...

Au-dela-des-collines-2.jpg

Du vrai cinéma, du moins une certaine forme de cinéma : -. la puissance de la mise en scène de Mungiu, sa capacité à observer, à laisser vibrer ce qui habite les corps, à attendre l’instant où davantage de sens, et surtout davantage de présence, émane de l’écran.

Au-delà des collines n’est pas un film sur la religion, il pose la question de l'action, du libre arbitre, dans un contexte particulier ...et curieusement : à la toute fin du film, la femme médecin qui croit pouvoir juger la situation, nous paraît à côté d'une certaine « vérité » .. !.

Peut-être, aussi, s'agit-il au-delà de cet étrange triangle amoureux, un film sur la Roumanie actuelle, sa misère morale héritée de l'époque communiste..

Au-dela-des-collines-0.jpgPrix de l'interprétation féminine: Cannes 2012

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L'année de la Foi

3 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

logo-de-l-annee-de-la-foi-2012.png«  Avoir la foi, c'est croire dans quelque chose que je ne peux pas maîtriser, seulement espérer, qui me vient d'ailleurs. » P Alain-Christian Leraître,

  • La foi n'est pas qu'une conviction transmise par l'expérience familiale, sociale …

  • La foi n'est pas seulement une expérience ...

  • La foi n'est pas une certitude, une évidence … un savoir.

  • La foi … n'est pas de l'ordre de l'avoir...  « on l'a, on ne l'a pas... on la perd » …

  • La foi, ne se réduit pas à un condensé dogmatique comme le Credo... «  la foi est Quelqu'un » Madeleine Delbrêl

  • La foi ne s'apprend pas, mais elle s'enseigne... Elle n'est pas une somme de connaissance, mais elle est connaissance … ! ( un peu comme l'Amour … ? )

 

La foi, pourrait être :christ-cefalu1.jpg

  • une démarche, une dynamique … une « force intérieure » qui porte.

  • «  Croire, c'est s'appuyer solidement sur ... » le P. Bezançon

  • On peut croire au progrès, à l'amour de sa femme, à l'efficacité de la politique, ou de son génie … Pour un chrétien : la foi, est : «  la réponse libre de l'homme à l'initiative de Dieu qui se révèle » ( catéchisme de l'église catholique)

  • Acte d’adhésion individuelle, avec une dimension collective, parce qu'elle rejoint la réponse des générations qui nous ont précédés et des croyants d'aujourd'hui.

 

Sources : «  La Croix » du 1er décembre.

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Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

2 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Expérience chrétienne


Van-Gogh-bon_samaritain.jpg« Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (1)

Phrase paradoxale, parce qu'il s'agit d'un commandement et qu'un commandement en appelle à la volonté et au devoir … , alors que l’amour ne se commande pas. Et que ce «  comme toi-même » est sujet à interprétation :

  • le « toi-même », implique qu'il n'est pas nécessaire qu'il y ait réciprocité. Aime, un point c'est tout … et « sans garantie quant à la réaction d’autrui … susceptible en effet de confondre cette bonté avec une faiblesse et d’en profiter.( par exemple ...)»Catherine Chalier dans Levinas, l’utopie de l’humain (Albin Michel)

  • L'amour peut-il se conjuguer au futur ?

La-haine-le-film.jpg paix-guerre-destruction.gif

 

Plutôt que d'Amour, ne pourrait-on pas parler ( en baissant l'intensité passionnelle du mot … ! ) , d'altruisme, ou de compassion ?

foule_by_silva.png«  l’altruisme fonctionne dans une logique du bonheur partagé ; il montre que nous sommes profondément, intimement liés aux autres, et que notre bien-être dépend de celui d’autrui » le psychologue Jacques Lecomte

La psychologie ( Jacques Lecomte) pourrait affirmer que « nous sommes prédisposés pour aimer », que « les fondements de la bonté et de l’amour pèsent davantage que ceux de la violence et de la haine ». La guerre serait le fruit de la peur, l'amour serait le seul réel intérêt de l'espèce …

Aimer l'autre, n'est pas un précepte religieux ; il est universel et moral... parce que c'est de notre propre intérêt … ! Ensuite, on « aime » parce qu'on a été aimé ; et le mode d'emploi est-il, vraiment, utile... ?

*****

Chagall-9.Crucifixion.jpg« Prochain » et « lointain », nous sommes tous proches par notre « fraternelle » humanité ; et ce qui – peut-être – rend ce commandement acceptable, c'est que, chrétien, nous « croyons » que Dieu nous aime, en premier … Notre seule référence , c'est l'Amour divin, ( à mon avis …) et non pas l'amour conjugal, ou l'amour maternel...etc ( Il s'agit d'un amour dégagé de tout intérêt )

L'Agapé, serait cet amour « spirituel »

L'Eros, lui fait la part à l'amour humain, l'amour choisi, et il ne s'agit pas ici de le réduire à l'amour des corps ...



L'amour du prochain (l'Agapé), est-il humainement réel... ? L'amour des « lointains », de tous les hommes, de ceux qui nous veulent du mal ...etc ?

Sur le futur : «  Tu aimeras » ; celui-ci n'indique t-il pas, qu'au lieu d'une obligation ; il s'agit de prendre en compte le temps, l'expérience...et alors seulement .., tu pourras reconnaître que «  toi-même » tu es aimé, ou que tu aspires à être aimé … et de même, aimer toute autre créature ...


(1) : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et avec toutes tes forces et tu aimeras ton prochain comme toi-même.”

Mt 22, 37-40 et 12, 29-31, qui lie Deutéronome, 6,5 et Lévitique, 19,18

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Thérèse Desqueyroux: le mariage, en ce temps...

1 Décembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Art

mariage-religieux-debut-siecle.jpgMariage religieux: début du XXème siècle

therese_desqueyroux-film-Emm-Riva.jpg therese-desqueyroux-62-mariage.jpg
Claire-Mauriac--1853-1929-.-Entouree-de-ses-cinq-enfants.jpg Francois-Mauriac-1931-2.jpg
Claire Mauriac (1853-1929). Entourée de ses cinq enfants François Mauriac 1931

Thérèse Desqueyroux, film de Claude Miller 2012

Therese-Desqueyroux-Film-4.jpg

Therese-Desqueyroux-Film-2.jpg

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Therese-Desqueyroux-Audrey-Tautou--Gilles-Lellouche.jpg

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Voir également: La-femme-au-temps-de-therese-desqueyroux-1-; et article: la-femme-au-temps-de-therese-desqueyroux-2-

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François Mauriac: Thérèse Desqueyroux, la chair et le désir

29 Novembre 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Art

Francois-Mauriac-et-jeanne-lafon---mariage-1913--.jpgFrançois Mauriac et Jeanne Lafon ( Le mariage est célébré en 1913 )

 

François Mauriac: Souffrances et Bonheur du Chrétien:

Jeanne et François Mauriac paris 1932
Jeanne et François Mauriac paris 1932

Cet ouvrage édité en 1931 chez Grasset est la réunion de deux titres : Souffrance du chrétien paru à la NRF, qui était un " supplément au traité de la concupiscence de Bossuet ", et Bonheur du Chrétien, publié également à la NRF, où Mauriac se " réfute " lui-même.

 Dans le premier, Mauriac est au plus fort de sa crise personnelle et religieuse. Son œuvre est un cri de révolte contre l'inhumanité d'un certain catholicisme.

 Pour Mauriac, l'étreinte amoureuse est une "possession qui, l'espace de quelques minutes, ne nous leurre pas".

"Dans ce bref intervalle de l'union charnelle, nous avons cru n'être qu'un, et de nouveau nous sommes deux : ce corps, cet autre corps ; ce mur, cette poitrine fermée, monde clos de chair et de sang autour duquel nous tournons, satellite misérable."

 


francois Mauriac 2« 
Le christianisme ne fait pas sa part à la chair ; il la supprime »: ( Mauriac : Souffrance du Chrétien)... Mauriac, par chair, entend l'objet du désir sexuel. Il dénonce, la «  honteuse plaie de la concupiscence et l'attrait de la fragile et trompeuse beauté des corps. », «  la folie qui nous porte à sacrifier l'éternel au périssable ». La volupté, déclare Mauriac, « singe la mort », elle est une fausse agonie, «  la recherche des abords immédiats du Néant. »
 
Il n'est personne, écrivait Mauriac, qui, « livré à toutes les délices de la chair, demeure en union avec Dieu ». Si bien que la « vie charnelle » était à ses yeux peu compatible avec « la vie spirituelle » : «  une chair qui s'assouvit accompagne toujours un esprit incapable d’adhérer au surnaturel »
Henry-Fuseli-Nightmare-II.jpgHenry Fuseli Nightmare II

Le problème est autant celui de l'âme que celui du corps. « Combien le corps pèse à l'âme » ( Mauriac ) « Cette concupiscence qui lie l'âme au corps, par des liens si tendres et si violents, dont on a tant de peine à se déprendre, et qui cause, aussi, dans le genre humain, de si effroyables désordre ? » .. On pourrait vaincre le désir, renoncer à un corps qui ne serait qu'un corps. Mais c'est l'âme qui aime, c'est l'âme qui est aimée. »

jeanne Mauriac album paris18
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Raymonde Heudebert, artiste, avec Jeanne et François Mauriac. Portrait par Raymonde Heudebert

Il est certain que Souffrances exprime une pensée chrétienne du corps mais qui n’est pas tout à fait doctrinalement juste. C’est celle du corps coupable de se laisser conduire par ses passions.... Une compréhension authentiquement chrétienne du corps voudrait qu’on l’envisage d’abord « avec son sexe, sa masculinité et sa féminité, c’est-à-dire la faculté d’exprimer l’amour dans lequel l’homme-personne devient don et réalise le sens même de son être et de son ‘exister’ » ( Jean-Paul IIHomme et femme il les créa, Une spiritualité du corps, Cerf, 2004, p.83 )

 François Mauriac, pris dans l’étroitesse d’un système d’éducation et dans les aventures du cœur, ne pouvait penser un corps de don en relation avec la totalité de la personne et avec son destin. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’en avait pas l’intuition, de sorte qu’il puisse un jour écrire : « Le bonheur c’est d’être cerné de mille désirs, d’entendre autour de son corps craquer les feuilles » ( sources: fr. Joël-Marie Boudaroua, o.p.

Le-bonheur-de-vivre--Henri-Matisse--1905-06.jpgLe bonheur de vivre, Henri Matisse, 1905-06

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