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Les légendes du Graal
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Le Voyage de La Fontaine, en 1663, en Limousin... 2(suite)

14 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #La Fontaine, #Limousin, #Voyage, #XVIIIe siècle

Le voyage vers le Limousin se fait relativement paisiblement, et les petites mésaventures de la route sont davantage l’occasion de passages parodiques que de grandes déplorations lyriques. Dans la forêt de Tréfou, l’équipage de La Fontaine ne rencontre pas les effroyables brigands censés la peupler: La Fontaine se contente de déplorer ironiquement que ces voleurs de grand chemin ne soient pas plus occupés à servir de chair à canon lors de guerres bienvenues...

« Tant que le chemin dura, je ne parlai d’autre chose que des commodités de la guerre : en effet, si elle produit des voleurs, elle les occupe ; ce qui est un grand bien pour tout le monde, et particulièrement pour moi, qui crains naturellement de les rencontrer », 

 

La Fontaine reprend le motif picaresque de la mauvaise auberge...

« Comme Saint-Dié n'est qu'un bourg, et que les hôtelleries y sont mal meublées, notre comtesse n'étant pas satisfaite de sa chambre, M. Châteauneuf voulant toujours que votre oncle fût le mieux logé, nous pensâmes tomber dans le différend de Potrot et de la dame de Nouaillé. (…) Potrot dit : «- Je coucherai dans ce lit-là. - Je ne dis pas que vous n'y couchiez, repartit la dame de Nouaillé, mais j'y coucherai aussi. » Par point d'honneur, et pour ne se pas céder, ils y couchèrent tous deux.
La chose se passa d'une autre manière ; la comtesse se plaignit fort, le lendemain, de puces »

La Fontaine avait lu ''Les aventures du Baron de Faeneste'' de Théodore Agrippa-d'Aubigné (1552-1630) où se trouve cette anecdote. Il cite même très-exactement les paroles que le conteur prête à ses personnages et s'amuse que finalement – dans l'histoire - les deux couchèrent ensemble, mais pas ici ...

 

A Chatellerault, La Fontaine trouve chez son hôte un siuer 'Pidoux' qui dit se rattacher à la famille de sa mère et qui avait un nez de famille. « Tous les Pidoux ont du nez et abondamment »

Fragonard - Le Savetier
« On nous asseura de plus qu’ils vivoient longtemps, et que la mort, qui est un accident si commun chez les autres hommes, passoit pour prodige parmi ceux de cette lignée. Je serois merveilleusement curieux que la chose fust véritable. Quoy que c’en soit, mon parent de Châtellerault demeure onze heures à cheval sans s’incommoder, bien qu’il passe quatre-vingts ans. Ce qu’il a de particulier et que ses parents de ChasteauThierry n’ont pas, il ayme la chasse et la paume, sait l’Escriture, et compose des livres de controverse : au reste, l’homme le plus gay que vous ayez veu, et qui songe le moins aux affaires, excepté celles de son plaisir. Je crois qu’il s’est marié plus d’une fois ; la femme qu’il a maintenant est bien faite, et a certainement du mérite. Je luy sçais bon gré d’une chose, c’est qu’elle cajeole son mari, et vit avec luy comme si c’estoit son galant ; et je sçais bon gré d’une chose à son mari, c’est qu’il luy fait encore des enfans. Il y a ainsi d’heureuses vieillesses, à qui les plaisirs, l’amour et les grâces tiennent compagnie jusqu’au bout : il n’y en a guère, mais il y en a, et celle-cy en est une. De vous dire quelle est la famille de ce parent, et quel nombre d’enfans il a, c’est ce que je n’ay pas remarqué, mon humeur n’estant nullement de m’arrester à ce petit peuple. »

 

La femme de La Fontaine, qui dit-on n'est pas une sotte... apprécie sans doute les allusions de son mari …

 

Dans une quatrième lettre écrite à Châtelleraut, La Fontaine raconte qu’il est au château d’ Amboise où fut enfermé Fouquet au cours de son transfert vers Paris après son arrestation à Angers. Il veut voir la chambre où a été enfermé Fouquet :

« on avoit bouché toutes les fenêtres de sa chambre, et on n’y avoit laissé qu’un trou par le haut. Je demandai de la voir : triste plaisir, je vous le confesse, mais enfin je le demandai. Le soldat qui nous conduisoit n’avoit pas la clef : au défaut, je fus long-temps à considérer la porte, et me fis conter volontiers la description ; mais ce souvenir est trop affligeant. » 

La Fontaine ne passe pas par Poitiers, il craint une « Ville mal pavée, pleine d’écoliers, abondante en prêtre et en moines. » S’il regrette de ne pas la connaître, c’est qu’« il y a nombre de belles », que « l’on y fait l’amour aussi volontiers qu’en lieu de la terre », et il ne doute pas que sa femme ne comprenne la cause de ses regrets !

Illustration de « La mouche et le coche »

 

Arrivé à Chauvigny, il décrit la ville comme celle « où commencent les mauvais chemins et l’odeur des aulx, deux propriétés qui distinguent le Limousin des autres provinces du monde ».

A Bellac le 19 septembre 1663, la Fontaine descend à l'ancienne hostellerie de la Pyramide - devenue aujourd'hui un magasin à l'enseigne de la " Farandole du jouet "… Là, Jean de La Fontaine écrit '' le Coche et la Mouche''.

« Autant que l’abord de cette ville est fâcheux, autant est-elle désagréable, ses rues vilaines, ses maisons mal accommodées et mal prises. Dispensez-moi, vous qui êtes propre, de vous en rien dire. On place en ce pays-là la cuisine au second étage. Qui a une fois vu ces cuisines n’a pas grande curiosité pour les sauces qu’on y apprête. Ce sont gens capables de faire un très méchant mets d’un très bon morceau. Quoique nous eussions choisi la meilleure hôtellerie, nous y bûmes du vin à teindre les nappes, et qu’on appelle communément « la tromperie de Bellac » : ce proverbe a cela de bon que Louis XIII en est l’auteur. 
Rien ne m’aurait plu sans la fille du logis, jeune personne et assez jolie. Je la cajolai sur sa coiffure : c’était une espèce de cale à oreilles, des plus mignonnes, et bordée d’un galon d’or large de trois doigts. La pauvre fille, croyant bien faire, alla quérir aussitôt sa cale de cérémonie pour me la montrer. Passé Chauvigny, l’on ne parle quasi plus français ; cependant cette personne m’entendit sans beaucoup de peine : les fleurettes s’entendent par tout pays, et ont cela de commode qu’elles portent avec elles leur truchement. Tout méchant qu’était notre gîte, je ne laissai pas d’y avoir une nuit fort douce. Mon sommeil ne fut nullement bigarré de songes comme il a coutume de l’être : si pourtant Morphée m’eût amené la fille de l’hôte, je pense bien que je ne l’aurais pas renvoyée ; il ne le fit point, et je m’en passai. »
Henri Grenaud_1883 - Limoges

Enfin, à Limoges, son opinion sur les habitants est mitigée :

« En attendant, si vous désirez savoir comme je m’y trouve, je vous dirai : assez bien ; et votre oncle s’y doit trouver encore mieux, vu les témoignages d’estime et de bienveillance que chacun lui rend, l’évêque principalement : c’est un prélat qui a toutes les belles qualités que vous sauriez vous imaginer ; splendide surtout, et qui tient la meilleure table du Limousin. Il vit en grand seigneur, et l’est en effet. N’allez pas vous figurer que le reste du diocèse soit malheureux et disgracié du Ciel, comme on se le figure dans nos provinces. Je vous donne les gens de Limoges pour aussi fins et aussi polis que peuple de France : les hommes ont de l’esprit en ce pays-là, et les femmes de la blancheur ; mais leurs coutumes, façon de vivre, occupations, compliments surtout, ne me plaisent point. »

Lettre-manuscrite-de-la-fontaine-a-sa-femme

- A Limoges ...

Jean-de-la-Fontaine-et-Madame de-la-Sabliere

Après cinq mois d'une paisible villégiature et sentant le danger écarté, Jean de La Fontaine quitte Limoges en janvier 1664.

Le galant homme avoue qu'il ne trouva aucune compagnie en Limousin… en terminant par ces vers : 

« J'y trouve aux mystères d'amour / Peu de savants, force profanes; / Peu de Phillis, beaucoup de Jeannes ; / Peu de muscat de Saint-Mesmin, /  Force boisson peu salutaire; /  Beaucoup d'ail et peu de jasmin: /  Jugez si c'est là mon affaire. »
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Le Voyage de La Fontaine, en 1663, en Limousin...

11 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #La Fontaine, #XVIIe, #Voyage, #Histoire, #Littérature, #Limousin

La vie de La Fontaine (1621-1695) ne fut marquée que par deux voyages. En 1678 il se rend à Lyon chez un banquier de ses amis. Et, auparavant en 1663, il part vers Limoges.

 

Nous pouvons lire un recueil des lettres adressées à sa femme lors de ce voyage, passant par Etampes, Orléans, Richelieu, Châtellerault, Poitiers, Chauvigny et Bellac. Écrites dans un style agréable où la prose et les vers s’entre-mêlent, elles permettent de découvrir l’itinéraire de La Fontaine, jalonné des rencontres qu’il fait et d’anecdotes. Il décrit les villes et les campagnes, et s’émerveille devant une statue ou un château…. Ce voyage s’achève à Limoges, dont il ne dit pas beaucoup de bien et où il séjournera de septembre 1663 à janvier 1664.

 

La Fontaine semble avoir été contraint à l'exil, avec son oncle Jannart, tous deux victimes de la disgrâce de Fouquet. C'est Jacques Jannart, conseiller du roi et substitut du procureur général au Parlement de Paris, qui avait épousé Marie Héricart, une tante de sa femme, qui – en 1654 - avait présenté la Fontaine à Fouquet. Il plaida, ensuite, en vers la cause de ce protecteur...

 

Fouquet est Arrêté le 5 septembre 1661 puis condamné le 4 décembre 1664 à Paris. Il est emprisonné au château d'Angers, et son épouse est '' limogée '' ! Avant même, en 1914, le maréchal Joffre qui place, ici, en résidence une centaine d'officiers qu'il juge incapables de faire face aux exigences de l'heure.

Madame Fouquet est connue pour sa vanité... Elle prend la route de l'exil à contrecœur. Tout au long du parcours, elle fera en sorte que les chevaux de son équipage freinent des quatre fers, comme l'explique l'Intendant du Limousin, Claude Pellot, venu lui présenter ses hommages à Fontenay : « Elle fait fort petites journées et va lentement, dans quelque espérance où elle est que l'on pourra changer son ordre pour aller à Limoges ». De fait, il lui faudra un mois pour rallier Limoges.

Madame l'ex-Surintendante loge dans l'abbaye de la Règle. Cette très puissante abbaye, toute proche de la cathédrale, est brillamment réformée par l'abbesse Jeanne de Verthamon au XVIIe siècle après une période de décadence. C'est elle qui accueille Madame Fouquet …  

 

Le départ de La Fontaine a lieu le 23 août 1663.
Marie Héricart
La Fontaine écrit à sa femme, restée à Château-Thierry. En 1647, il est marié avec Marie Héricart (elle a alors 14 ans), un mariage de complaisance... Dès la première lettre, il la raille avec une grâce taquine et un malicieux bon sens où se marque suffisamment leur incompatibilité. 
« Vous n’avez jamais voulu lire d’autres voyages que ceux des Chevaliers de la Table Ronde ; mais le nôtre mérite bien que vous le lisiez. Il s’y rencontrera pourtant des matières peu convenable à votre goût ; c’est à moi de les assaisonner, si je puis, en telle sortes qu’elles vous plaisent ; et c’est à vous de louer en cela mon intention, quand elle ne seroit pas suivie du succès. Il pourra même arrivé, si vous goûtez ce récit que vous en gouterez après de plus sérieux. Vous ne joüez, ni ne travaillez, ni ne vous souciez du ménage ; et hors le temps que vos bonnes amies vous donnent par charité, il n’y a que les romans qui vous divertissent. C’est un fonds bientôt épuisé : vous avez lu tant de fois les vieux que vous les savez ; il s’en fait peu de nouveaux, et parmi ce peu, tous ne sont pas bons : ainsi vous demeurez souvent à sec. Considérez, je vous prie, l’utilité que vous seroit, si en badinant je vous avois accoutumée à l’Histoire, soit des lieux, soit des personnes : vous auriez de quoi vous desennuyer toute votre vie, pourvû que ce soit dans l’intention de ne rien retenir, moins encore de ne rien citer : ce n’est pas une bonne qualité pour une femme d’être savante, et s’en est une très mauvaise d’affecter de paroître telle. »
Dans ses lettres plusieurs passages tendent à confirmer que La Fontaine n'a plus à craindre ou qu’il s’amuse à exciter la jalousie de sa femme. Mais, la relation du couple n’a jamais été bonne, les infidélités réciproques faisant le reste....

 

A Bourg-la-Reine, La Fontaine et son ami, prennent un carrosse de Poitiers :
« (...) en récompense trois femmes, un Marchand qui ne disoit mot, et un Notaire qui chantoit très-mal ; il reportoit en son pays quatre volumes de chansons. Parmi les trois femmes, il y avoit une Poitevine qui se qualifioit contesse ; elle paroissait assez jeune et de taille raisonnable, témoignioit avoir de l’esprit, déguisoit son nom, et venoit de plaider en séparation contre son mari ; toutes qualitez de bonnes augures, et j’y eusse trouvé matière de cajolerie si la beauté ne s’y fut rencontrée, mais sans elle rien ne me touche, c’est à mon avis le principale point. Je vous défie de m’y faire trouver un grain de sel dans une personne à qui elle manque. »
La Fontaine, semble, malgré lui, contraint de se presser :
« Je remets la description du château à une autre fois, afin d’avoir plus souvent l’occasion de vous demander de vos nouvelles, et pour ménager un amusement qui vous doit faire passer notre exil avec moins d’ennui. » (lettre de La Fontaine, 5 septembre 1663)

M. de Châteauneuf, est chargé de s'assurer que le déplacement est rapide...

« Je n’eus pas assez de temps pour voir le rempart […]. (30 août 1663 ( …) Nous n’eûmes pas le loisir de voir le dedans [château de Blois] »
« De Cléry à Saint-Dié, qui est le gîte ordinaire, il n’y a que quatre lieues, chemin agréable et bordé de haies ... »

A suivre ....

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Voyager en France au XVIIIe siècle

8 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Voyages, #XVIIIe siècle

La Turgotine

La Turgotine

En ce début de ''vacances'' … Nous quittons Paris, vers le Limousin...

Nous quittons – en ces temps anciens – avec J. L. de la Bermondie, les salons, les ''Lumières'' sur la philosophie, etc … Mais, nous ne quitterons sans-doute pas les grandes questions du moment... ( la ''Révolution'' se prépare …)

Quitter Paris, pour Limoges, en ce XVIIIe siècle, demande du temps à consacrer au voyage

En 1676, Mme de Montespan gagne Vichy dans une calèche attelée à 6 chevaux, et plus modeste, Mme de Sévigné, pour l’y rejoindre, se contente d’un simple carrosse à 4 chevaux et ne met que 9 jours parce qu’elle a de bons chevaux ! Au XVIIe siècle, quelques carrosses publics qui se rendaient de Paris à Lyon en cinq jours en été, six jours en hiver, étonnèrent tellement le public par leur rapidité qu'on leur donna le nom de 'carrosses de diligence', ou plus brièvement, de diligences. 

Vers 1680, Mme de Sévigné mettait dix jours pour se rendre de Paris à Rennes et un mois de Paris à Grignan.

 

L’Ecole des Ponts et Chaussées est créée en 1747. En 1761, un ingénieur limousin, Pierre Trésaguier, reprend la technique romaine en utilisant le principe des deux couches inversées. Les routes se développent mais sont mal entretenues. Toutefois de nombreuses entreprises assurent un service de diligence.

La voiture (le coche) était généralement traînée, comme dans la fable de La Fontaine, par six forts chevaux conduits par deux cochers montés en postillons. L'adjonction de chevaux de renfort était souvent nécessaire. Dans certains passages difficiles, les chevaux étaient même quelquefois remplacés par des bœufs... Il y eut cependant des progrès sensibles réalisés sur certaines routes, au point de vue de la vitesse, au cours du XVIIe siècle...

Vers 1760 les diligences sont des voitures énormes, pouvant transporter 16 voyageurs, compartimentées : à l’avant le coupé (3 places de luxe), l’intérieur où l’on trouve 2 banquettes de 3 places chacune, en vis-à-vis, et à l’arrière, la rotonde comprenant 2 places. L’impériale comporte 3 places, les moins chères, donc exposées aux intempéries. 5 chevaux tirent difficilement cet attelage de 5000 kg et dans les montées difficiles, tout le monde descend pour permettre aux pauvres bêtes de les franchir ! ! Quand il ne faut pas pousser au derrière de la voiture ! ! Au mieux, au XVIIIe siècle, on fait du 7km/heure …

Créée par Roubo vers 1770, cette diligence, qui effectuait le trajet de Paris à Lyon en cinq jours l'été et six jours l'hiver

En 1782, d'après la Liste générale des Postes, la durée du voyage de Paris à Marseille était de 13 jours ; à Toulouse, de 8 jours ; à Bordeaux, de 6 jours ; à Lyon, de 5 jours ; à Strasbourg, de 4 jours ½ ; à Calais, de 3 jours; à Lille, de 2 jours. 

Cependant, on voyageait toujours beaucoup à cheval et cet usage ne disparut pas au XVIIIe siècle, même en présence du développement intense de la circulation en voiture. Ceux qui ne possédaient pas leur monture personnelle trouvaient facilement à louer des chevaux et cheminaient flanqués d'un compagnon chargé de ramener la bête à son écurie. Lorsque le service de la poste aux chevaux fut complètement organisé, les relais fournirent des bidets aux cavaliers qui couraient la poste. 

Les voyageurs à cheval désireux de s'affranchir de tout souci et de s'assurer des compagnons, avaient coutume de s'entendre avec les Messagers à cheval, qui avaient joint au transport des dépêches et des paquets le rôle de conducteurs de caravanes et de véritables entrepreneurs de voyages à forfait. 

L'auteur des Délices de France, dans son édition de 1728, vantait fort les charmes, de ce type de voyage : « Le Coche est la plus agréable voiture, quand on veut avoir l'entretien des femmes, rire, jouer et se divertir en compagnie; mais le Messager est encore plus divertissant quand on veut être avec des gens de qualité, d'esprit et de mérite, et si en veut faire des connaissances dans toutes les provinces du Royaume. Au reste, on est sans soin de sa vie ni de son cheval ; on fait toujours bonne chère, et on rit à ventre déboutonné, parce qu'il y a toujours des esprits divertissants, ou quelque niais, qui font rire toute la troupe ( Les Délices de la France, ou description des provinces, villes. 1728, ). 

En 1770, un messager circulait encore entre Paris et Toulouse, et, d'une ville à l'autre, prenait 280 francs à ses voyageurs « montés et nourris». 

d'après une peinture à l'huile de Sauerveld (1783-1844) - avec Turgotine

A la fin du XVIIIème siècle, il existait en France 1200 relais de poste, au long des 9500 km de routes alors desservies par les voitures publiques.

On peut aussi, comme Jean-Jacques Rousseau voyager à pied :

« Combien de plaisirs différents on rassemble dans cette agréable manière de voyager, sans compter la santé qui s affermit, l'humeur qui s'égaie. J' ai toujours vu ceux qui voyageaient dans de bonnes voitures bien douces, rêveurs, tristes, grondants ou souffrants ; et les piétons toujours gais et contents de tout. Combien le cœur rit quand on approche du gîte ! Combien un repas grossier paraît savoureux ! Avec quel plaisir on se repose à table ! Quel bon sommeil on fait dans un mauvais lit ! Quand on ne veut qu'arriver on peut courir la poste ; mais quand on veut voyager, il faut aller à pied. » ( L’Émile)

Encore un détail caractéristique du voyageur, sur la question du ''coucher''... : La conquête des lits était une des préoccupations en voyage, et l'on a coutume de citer à cet égard la plaisante aventure contée, par La Fontaine, et dont il avait été témoin au cours d'un voyage en Limousin, au mois de septembre 1663 : Celle concernant le sieur Potrot, et la dame de Nouaillé... ( à lire plus loin ...)

Cette contestation devait se renouveler souvent, car, dans les anciennes hôtelleries, les chambres à un seul lit étaient rares. On devait, la plupart du temps, accepter de loger dans des chambres à lits multiples et souvent même de partager son lit avec des inconnus. Ce fait se reproduisait assez souvent pour être prévu dans les manuels de savoir-vivre, et un Traité de la Civilité, publié en 1702, indiquait les règles de la bienséance à observer en pareil cas. On retrouvait même encore, au XVIIe siècle, dans certaines auberges, quelques-uns de ces vieux et vastes lits de pèlerins, où, jusqu'à ce qu'ils fussent complètement remplis, on entassait, tête-bêche, six ou huit dormeurs se connaissant à peine ou ne se connaissant pas du tout, promiscuité à laquelle Madame de Chevreuse, lors de sa fuite en Espagne en 1637, sous un déguisement masculin, préférait le lit de foin d'une grange. 

Fin du XVIIIe siècle, à La Bourboule, Monnet – inspecteur général des mines - descend à la seule auberge de l'endroit, tenue par deux accortes demoiselles, personnes « assez présentables, s'exprimant noblement et lisant Rousseau ». Il n'y avait là qu'une seule chambre autour de laquelle se trouvaient quatre lits. Le temps étant fort laid, les jeunes hôtesses s'efforcent de retenir le voyageur pour la nuit : « J'aurais, écrit-il, couché là comme au bon vieux temps. J'aurais conversé de mon lit avec mes belles, comme c'était encore l'usage dans le pays. Je les aurais régalées de quelques contes. Mais je ne pouvais manquer de parole à ma fille Marguerite et la laisser coucher seule (au Mont Dore) dans une chambre où étaient logés plusieurs étrangers ». ( Voyage en Auvergne, de Monnet)

A Pont-de-Lunel, J.- J. Rousseau trouvait dans une auberge isolée au milieu de la campagne, « une table fournie en poisson de mer et d'eau douce, en gibier excellent et en vins fins ; tout cela pour 35 sols ». 

Sources: En particulier des Extraits de : Le Voyage en France... de L. Bonnard, 1927

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Le Mythe arthurien du Graal -3/.-

5 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #La Quête du Graal, #Galaad, #Graal, #Contes Mythes Légendes

La procession du Graal devant Perceval et le Roi pêcheur

La procession du Graal devant Perceval et le Roi pêcheur

A la suite de ces rappels historiques et religieux...

Revenons-en, au principal : Quelle est le thème ( enrichi par le christianisme) de cette histoire :

Résumé :

de Piet van der Ouderaa (Belgian painter)

«Un roi infirme et son royaume sont l'objet d'une sorte d'enchantement qui se traduit par toutes sortes de maux. Cela résulte d'un événement antérieur, le « coup félon » qui a blessé le roi et fait perdre du même coup sa richesse à sa terre. C'est là ce qui a occasionné la destruction du « royaume de Logres » et la misère de tous. Pourtant un espoir subsiste : cet enchantement pourra être dissipé par la venue d'un chevalier prédestiné. Celui-ci doit se distinguer non seulement par ses prouesses, mais par la pureté du cœur et par sa sainteté qui se manifeste parce qu'il est seul à pouvoir découvrir le Graal. Ce sont les bien faits inhérents au sacrement eucharistique qui par l'intermédiaire du Héros du Graal font retrouver au roi et à son royaume la santé et la prospérité. »

 

Remarquons d'abord que l'idée dominante du sujet, la notion autour de laquelle gravite et s'ordonne toute l'histoire, c'est l'idée de messianisme. Au château du Graal on espère ardemment, on attend la venue d'un sauveur.

Or cette attente c'était celle du peuple breton depuis des siècles. … L'espoir du retour d'Arthur s'était transformé dans l'Historia Regum Britanniae en un messianisme de caractère religieux. Et, avec Geoffroy de Monmouth, le dogme de l'Eucharistie prend une signification incomparablement plus large; le sacrement représente avec une évidence accrue la promesse d'une vie nouvelle....

 

Sir Galahad, by Joseph Noel Paton

On peut dire qu'à la fois le royaume de ce monde selon l'Ecriture et la souveraineté déchue de la Bretagne espère inlassablement un sauveur. Le moyen âge se plaisait à ces allégories. Mais ce sauveur ici ne devait pas être Arthur, d'abord parce que l'Église s'efforçait de mettre fin à la superstition de son retour ….

De plus, un autre idéal tente de remplacer celui qui alimentait les légendes celtiques, c'est celui des croisades, des ordres nouveaux de chevalerie, le dogme de l'Eucharistie... Tout cela se conjugue pour donner naissance à un type de sauveur beaucoup plus spiritualisé et ayant un caractère d'universalité: le Héros du Graal dont Perceval sera en quelque sorte l'ébauche et Galaad le type achevé. Evolution admirable et au surplus fort habile que celle qui va d'Arthur, figure encore si païenne, si proche des divinités celtiques, à Galaad, le chevalier parfait, pure image de la mystique selon Saint-Bernard...

 

Le mythe arthurien passe de la Légende bretonne, à une dimension générale ; ce que vont assumer les écrivains qui, après Chrétien de Troyes, ont repris ce thème et n'ont été aucunement gênés par son caractère. Grâce à eux l'histoire du Graal a pris les dimensions grandioses qui sont les siennes dans le Lancelot et dans la Queste ; en même temps son sens s'est enrichi jusqu'à lui faire exprimer, dans celle-ci surtout, des vérités d'ordre religieux qui étaient sans doute fort loin de la pensée initiale des conteurs bretons.

 

Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal. In: Romania, tome 78 n°310, 1957. pp. 182-198

 

LES CROISADES, LES TEMPLIERS ET LE GRAAL. -1/.-

 

LES CROISADES, LES TEMPLIERS ET LE GRAAL. -2/.-

 

 

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Le Mythe arthurien du Graal -2/.-

2 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Chrétien de Troyes, #Contes Mythes Légendes, #La Quête du Graal, #Légende arthurienne, #Graal, #Boron

L'oeuvre de Chrétien de Troyes (1130-1190) comme celle de Robert de Boron (~ 1200), qui font la fortune littéraire du thème du Graal en lui donnant une impulsion décisive, se situent précisément pendant cette période propice aux nouveautés, dont nous venons de parler précédemment … .

 

Une importante évolution théologique porte sur la question de l'Eucharistie et le dogme de la transsubstantiation. Jusqu'alors la Cène était commémorée et on consommait ce qui était consacré...

Une fois la cérémonie terminée, le sanctuaire n'était plus considéré comme abritant la présence divine. Ce n'était en somme que le lieu de rassemblement des fidèles. La liturgie restait simple et sans faste... Peut-être l'influence des cultes orientaux éveille peu à peu le désir de rituels flamboyants ..

Ce fut au XIIe siècle que l'Eglise en arrive après de longues controverses, à admettre que la Présence Réelle, se maintenant dans les espèces du pain et du vin en dehors du sacrifice de la messe, devait faire l'objet d'un culte particulier ( 1215, par le concile de Latran )

Changement immense, on le conçoit, car de ce fait le sanctuaire devient aux yeux des fidèles la demeure permanente du Seigneur. Il en résulta des conséquences immédiates dans la liturgie, dans l'architecture et dans tous les arts religieux. Dès lors le tabernacle, qui n'avait aucune raison d'être auparavant, s'élève sur l'autel, les offices donnent lieu à des rites toujours plus complexes et les cités rivalisent pour construire de riches sanctuaires. Le début du XIIIe siècle est l'époque où l'on voit s'élever partout en Europe les cathédrales.

Au moment où Chrétien de Troyes écrit le Conte du Graal en 1180, l'unanimité est encore loin d'être complète à cet égard dans l'Église.

Dans la fameuse scène du cortège le vase sacré irradie une merveilleuse clarté mais les assistants ne semblent pas y prêter attention. L'auteur n'indique pas qu'ils aient une attitude de recueillement.

Cette indifférence des personnages de Chrétien de Troyes pourrait sembler en contradiction avec la nouvelle signification religieuse du récit … Certains y voient une vision païenne du sujet ; à moins que Chrétien de Troyes n'ait un esprit assez profane...

Chez Robert de Boron, il en est déjà tout autrement. L'apparition du Graal ne se produit plus au cours d'un festin, mais elle donne lieu à un culte et les richesses qu'on lui doit sont d'ordre spirituel. Les assistants se recueillent et le vieux roi bat sa coulpe en présence du Vase sacré. Par la suite chez les auteurs de Continuations, et surtout dans le Lancelot, l'apparition du Graal est prétexte à une mise en scène toujours plus riche, et, détail important, la jeune fille qui le porte (!) ne le tient plus comme un ciboire, mais elle l'élèves au-dessus de sa tête comme un ostensoir.

Enfin dans la Queste del Saint Graal, il est entouré d'anges qui s'acquittent d'une véritable liturgie, tandis que des saints et des bienheureux descendent du ciel et que le Christ lui-même se montre aux assistants. Tout cela ne fait que traduire les tendances qui se font jour peu à peu dans l'Eglise. Il existe un synchronisme évident entre l'évolution des dogmes concernant l'Eucharistie et la transformation du sujet ( la légende arthurienne)

Arthur et Guenièvre (Lancelot Ms Fr118)

On n'ignore pas que Chrétien qui a passé presque toute son existence d'écrivain à la cour de Marie de Champagne, a déjà composé plusieurs romans sur des sujets arthuriens; Marie elle-même lui a fourni les canevas de certains d'entre eux. Cette fois encore, le décor, les noms des personnages, les traits de moeurs, etc... révèlent une origine bretonne. On sait aussi que le conte du Graal a été écrit sur la demande de Philippe d'Alsace mais à l'intention de Marie qu'il désirait épouser. Or Marie était fille d'Aliénor d'Aquitaine qui était devenue reine d'Angleterre et qui a joué un rôle de première importance comme protectrice des Lettres. Il est permis de supposer que c'est à la cour des Plantagenets ou au moins dans son entourage que vit le jour le livre dont s'est servi Chrétien de Troyes. C'est là que les conditions étaient les plus favorables à la synthèse des éléments qui se sont unis pour former le thème du Graal : d'une part le messianisme incontestable qui caractérisait les Bretons depuis des siècles, d'autre part les notions religieuses concernant le sacrement eucharistique dont l'importance était devenue primordiale.

Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal.

 

ORIGINE ET DESTIN ... DU "CONTE DU GRAAL"

 

L'HISTOIRE DU MYTHE DU ROI ARTHUR - 2/4 -

 

ROBERT DE BORON: LE GRAAL, ET MERLIN

 

LA "QUESTE DEL SAINT GRAAL": ROMAN DU XIIIE S.

 

LA LITTÉRATURE MÉDIÉVALE SUR LE GRAAL EN SUIVANT LA CHRONOLOGIE...

 

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Le Mythe arthurien du Graal -1/.-

29 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #La Quête du Graal, #Légende arthurienne, #Littérature, #Mythe, #Lieux de légende

Le Graal procède du Mythe Littéraire, même si l'objet de ce mythe est bien antérieur, à l'oeuvre littéraire … Le mythe du Graal se rattache à l'histoire du Christianisme, sachant qu'il est aussi une transformation, dans le sens chrétien, du Mythe breton, celte... Revoyons ce que l'on peut dire de son histoire, puisque cela en assoit - en quelque sorte - sa légitimité

A l'origine de cette histoire un peuple breton qui ne peut oublier qu'il a été dépouillé par les saxons ; et sans doute l'espoir du retour d'un chef prestigieux, le Roi Arthur : le seul qui ait infligé aux saxons des défaites... On se raconte une légende selon laquelle Arthur, après avoir été grièvement blessé, avait été emmené dans l'île d' Avalon où il était soigné par des fées. William de Malmesbury ( moine bénédictin (vers 1090/1095 – vers 1143)) le rapporte dans ses Gesta Regum Anglorum en 1125

Malmesbury Abbey en 1792

Après la bataille d'Hastings, Guillaume le Conquérant et ses barons deviennent les maîtres de l'île de Bretagne ; les normands considèrent les croyances ( redevenues) païennes des bretons comme des superstitions dangereuses théologiquement et politiquement …

 

Dans les quelques vies de saints gallois : saint Cadoc, saint Patern, saint Carantoc, que l'on estime avoir été écrites peu de temps après l'arrivée des Normands. On remarque qu'Arthur n'y est pas toujours présenté sous un jour favorable. Le moine normand William de Malmesbury reconnaît certes qu'Arthur a été un grand chef mais il ne cache pas son dédain pour les ''fables'' dont il est l'objet …

 

 

Geoffroy de Montmouth ( évêque et historien anglo-normand ( 1100-1155) au service du roi Henri Iᵉʳ d'Angleterre) , breton d'origine, écrit l'Historia Regum Britanniae, qui est dédiée à Robert comte de Gloucester.

Le roi Arthur In Geoffroy de Monmouth Prophetia ...

Dans son récit Arthur est un roi magnifique et un grand conquérant. Après la grandiose épopée arthurienne, il dépeint la Bretagne conformément à la tradition populaire dans un état de profonde déchéance. Les Saxons triomphent et toutes sortes de calamités : peste, famine, etc... s'abattent sur le pays. Cadwallader, son dernier roi, se réfugie en Bretagne armoricaine;. là un ange lui annonce que son peuple renaîtra un jour « par le mérite de sa foi », mais ces temps ne sont pas encore venus. Il ordonne à Cadwallader de se rendre à Rome auprès du pape Sergius et c'est là-bas, ajoute le messager, qu'il mourra en état de sainteté. Le jour où ses reliques seront rapportées en Bretagne verra la résurection de son pays

 

Dans la Vita Merlini qui date de 1148 environ, le rôle de messie est également refusé à Arthur par Merlin dans un colloque où Taliessin conseille d'envoyer des messagers vers l'île d'Avalon afin de ramener le grand roi pour chasser les Saxons. C'est Cadwallader ainsi que Conan qui, selon les prophéties de Merlin, doivent être plus tard les libérateurs du pays. Du retour d'Arthur, il n'en est pas question....

Bouclier Epée Plantagenets

 

L'année 1154 qui voit arriver les Plantagenets en Angleterre est aussi celle de la mort de Geoffroy de Monmouth. Dès 1155 paraît le Brut de Wace, première adaptation en français de L'Historia. Puis à partir de 1162 environ s'échelonnent les oeuvres arthuriennes de Chrétien de Troyes.

 

Enfin, pour en finir avec cette croyance au retour d'Arthur, c'est la prétendue découverte qui eut lieu en 1191 de la tombe du grand roi à Glastonbury. Dans ses Gesta Regum Anglorum William de Malmesbury raconte que l'on avait trouvé dans le Sud du Pays de Galles la tombe de Walwen ou Gauvain, neveu d'Arthur « Mais, ajoute-t-il, le tombeau d'Arthur ne se voit nulle part et c'est pourquoi de vieilles fables racontent qu'il reviendra ».

Pour mettre fin de manière définitive à ces croyances qui étaient un reste évident de paganisme, il n'y avait donc pas de meilleur moyen, semblait-il, que d'annoncer qu'on avait découvert les restes d'Arthur.

Glastonbury Abbey

On sait que Glastonbury, qui est situé entre la Cornouailles et le Pays de Galles et qui, de ce fait, se trouvait au moyen âge à proximité immédiate des populations celtiques, est considéré comme ayant été un foyer très ancien de christianisme en Angleterre. Primitivement, c'était un sanctuaire druidique important et il semble que dans les récits gallois et irlandais sa colline entourée de marais soit identifiée à l'île d'Avalon, le séjour d'Arthur.

C'est là que se seraient établis les premiers apôtres qui vinrent évangéliser le pays, c'est-à-dire selon la légende, Joseph d'Arimathie et ses compagnons apportant le Graal. Ils y fondèrent l'église appelée par la suite « Vetusta Ecclesia » qui fut intégrée dans la célèbre abbaye. A l'arrivée des normands celle-ci tomba sous leur influence et lors de la découverte de la tombe d'Arthur en 1191 son abbé était Henri de Sully apparenté de fort près au roi Henri II Plantagenet . Il y a là, il faut l'avouer, un ensemble de faits, qui, s'il ne suffit pas encore à établir un rapport entre le mythe arthurien et le thème du Graal, n'en n'est pas moins à remarquer.

 

D'autre part, au XIIe siècle, les Croisades vont modifier les conceptions religieuses chrétiennes...

Rappelons que la première croisade débuta en 1096, soit trente ans après l'arrivée des normands en Bretagne tandis que la seconde est de 1147 et la troisième de 1186. La fondation des grands ordres de chevalerie prend place entre la première et la seconde Croisade.

Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal.

L'HISTOIRE DU MYTHE DU ROI ARTHUR -1/4 -

SUR LES PAS DU ROI ARTHUR -6/.- GLASTONBURY

SUR LES PAS DU ROI ARTHUR -7/.- GLASTONBURY TOR

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Les ''Lumières'', la raison et le Mythe.

26 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Mythe, #Contes Mythes Légendes

Thor

Il est vrai que des mythes ont pu – à certaines époques – être considérées comme des croyances, voire des savoirs...On ne sait plus bien ce que nous entendons par ''mythe''. Sous-tend-il une religion qui y exprimerait ses croyances ? N'est-il qu'un conte ?

Au XVIIIe siècle, les mythes grecs avant les mythes égyptiens sont reconnus comme tels : on évoque alors les dieux païens, et on les rattache à un genre littéraire qu'on appelle ''fable ''...

 

On va dire que le mythe est un récit, explicatif sur le monde, nos origines … ( pas le conte...). La légende est, elle, rattachée à un lieu, et même à un temps historique...

En février 1616, Galilée est convoqué au Vatican

Pour ce qui concerne le mythe, il faut aller plus loin; en effet : « L’existence d’un monde invisible qui sous-tend le monde visible est l’objet même du mythe » (Joseph Campbell, puissance du mythe). C'est ce ''monde invisible '' qui nous rattache à la croyance, et à la religion... On ne peut dire si ce monde est vrai ou non …

Le mythe est une chose malléable, mouvante, qui explore des imaginaires et même s'il sous-tend une religion, il ne se fixe jamais définitivement en un dogme.

 

Le mythe est-il premier ? Non … Car, avant son énonciation en une histoire à transmettre, il n'est peut-être que le reflet d'un rite, ou d'une croyance plus ancienne … !

 

Peut-il y avoir un usage rationnel du mythe ? Même si le Mythe est considéré, comme un objet provenant de l'imagination, et n'en suppose pas la croyance...

Manifestement, les philosophes font usage eux-mêmes des mythes,

Les Noces de Thétis et de Pelée avec Apollon et le concert des Muses. - Hendrick van Balen.et Jean Brueghel

Leibniz note que la ''réminiscence'', « toute fabuleuse qu’elle est, n’a rien d’incompatible, du moins en partie, avec la vérité toute nue ». Nouveaux essais sur l’entendement humain, préface (dans certaines éditions, Avant-propos), GF édition Jacques Brunschwig p. 40.

En note, je signale que la ''réminiscence''dans la pensée de Platon, est le ressouvenir par l'âme de connaissances qu'elle a acquises en dehors de son séjour dans un corps et qu'elle a perdu lors de sa réincorporation. 

Idée reprise par Descartes, dans sa cinquième Méditation : « …je conçois une infinité de particularités touchant les nombres, les figures, les mouvements, et autres choses semblables, dont la vérité se fait paraître avec tant d’évidence et s’accorde si bien avec ma nature, que lorsque je commence à les découvrir, il ne me semble pas que j’apprenne rien de nouveau, mais plutôt que je me ressouviens de ce que je savais déjà auparavant… ». Ce qui explique pourquoi la ''démonstration '' nous permet d'accéder à une connaissance... Et aussi, : comment l’accès au mythe, nous permet de réfléchir sur nous-mêmes …

Frida Kahlo & Diego Rivera

Aussi, même si, le récit biblique devient mythe ( pour le non-croyant), on peut en saisir un sens … Et pour aller plus loin ; je rajouterai que : Croire doit être reconnu comme une manière de penser, comme n'importe quelle autre pensée ! Donc, ''croire'' est aussi manière de raisonner, et la raison ne peut en être exclue ...

Et depuis Kant... Même la raison, je le rappelle, ne peut se faire qu'une idée approximative et fragmentaire de '' la chose ne soi ''. On ne se fait que l'idée ou la perception qu'on s'en fait, de "la chose perçue ou connue".

 

Jung ( pour en revenir au mythe), écrit que « Dans les 150 années écoulées depuis la critique kantienne de la raison pure, l'idée s'est progressivement imposée que la pensée, la raison, l'entendement, etc., ne sont pas des processus existant en soi, affranchis de toute relativité subjective et soumis seulement aux lois éternelles de la logique, mais des fonctions psychiques ... » (C. G. Jung, Correspondance, tome l, p. 1 72 )...

S'il reconnaît les limites de la raison humaine et son incapacité à appréhender l'essence ultime des choses. Comme nous le savons, il n'en accorde pas moins une importance fondamentale aux Mythes. Sur le chemin de l'individuation, chacun doit répondre à cette question : « Quel est ton mythe ? »

Je reviendrai donc la prochaine fois sur le Mythe du Graal...

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Ce que nous devons aux '' Lumières '' -2/.-

23 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Kant, #Philosophie, #XVIIIe siècle, #Foi, #Jacobi

« Sapere aude » ! Ose penser par toi-même – telle est la maxime de Kant

« Sapere aude » ! Ose penser par toi-même – telle est la maxime de Kant

L'article précédent situant l'enjeu, énonce des des considérations générales, et subjectives … J'étudie de plus près ce que m'apporte les Lumières de ce XVIIIe siècle, et je fais le choix de choisir un point de vue plus convainquant – à mon avis – celles des penseurs allemands.

Même s'il ne s'agit pas de se passer des dogmes de la religion ( c'est mon avis …); les ''Lumières'' nous font passer de la tradition dogmatique à celle de la Raison.

« Les Lumières se définissent comme la sortie de l'homme hors de l'état de minorité, où il se maintient par sa propre faute. La minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans être dirigé par un autre. Elle est due à notre propre faute quand elle résulte non pas d'un manque d'entendement, mais d'un manque de résolution et de courage pour s'en servir sans être dirigé par un autre. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des lumières. » Kant (1724-1804)  - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit - 1784

 

La révolution de Kant, c'est de mettre hors de propos les preuves de l'existence de Dieu...

Cependant Kant reconnaît les besoins de la raison « d'admettre, pour l'existence en général, quelque chose de nécessaire : un ''idéal de la raison pure''. » La connaissance rationnelle de Dieu nous est impossible, pourtant il est l'objet d'un besoin universellement ressenti : l'idée du souverain Bien... Comme on ne peut démontrer cette reconnaissance ( plutôt que cette existence), on va l'admettre, à la manière d'un postulat.

 

J'apprécie cette porte ouverte, même si pour Kant, elle permet avant tout d'y adosser sa morale...

Emmanuel-Kant et ses invités

Fichte (1762-1814 ) est un disciple de Kant. Il critique l'idéologie religieuse de l'institution ; et souhaite revenir à un ''christianisme originaire'' allié à l'oeuvre de la Liberté ( avec la révolution Française...). La Liberté étant, elle aussi, érigée en postulat. Finalement, avec le temps Fichte – d'ailleurs accusé d'athéisme – dit qu'il n'a plus besoin de religion, privilégiant la conscience du devoir moral, ce qui lui suffit … Il quitte également la franc-maçonnerie, considérant qu'elle est trop prise dans le particularisme de ses symboles... Fichte serait le dernier représentant de  l'Aufklärung...

 

L'Aufklärung est le synonyme de ''Lumières'', comme courant de pensée. « Elles revalorisent l’homme, le rendent conscient de ses potentialités et constituent un appel à l’émancipation. L’homme doit se libérer de toute tutelle, notamment celle des autres hommes, surtout celle d’un guide spirituel, ou d’un directeur de conscience comme c’était la mode à l’époque. Il ne doit pas compter sur un Dieu intervenant dans les actions humaines et auquel il faut s’en remettre pour toute décision. »  Aline Le Berre, Aufklärung 

Cette proclamation sera le point de départ de différents courants de pensée...

 

Plusieurs philosophes, vont à la suite de Kant, développer des pistes que Kant n'approuvera pas … Tous reçoivent de Kant, l'impulsion première de leur pensée...

Prendre acte, pour le philosophe Friedrich Heinrich Jacobi ( 1743-1819) , de l'innovation kantienne, c'est de désigner par raison, la source immédiate des connaissances.... la raison devenant ainsi, non pas ce qui nous fait comprendre le réel, mais ce qui signale notre adhésion à l'absolu. Elle devient l'intuition suprasensible de l'absolu.

«  J'exposai que,en soi, il était impossible de découvrir l'infini à partir du fini se présentant à nous, de concevoir leur rapport réciproque et de l'exprimer par une formule quelconque ; si donc on voulait en dire quelques chose, il fallait en parler à partir de la révélation. » Jacobi, Lettres à Moses Mendelssohn.

« la croyance n'est qu'une représentation plus forte, plus vivante, plus puissante, plus ferme, plus soutenue d'un objet, que celle que la seule imagination est capable d'atteindre. »

«  la croyance est quelque chose de senti par l'âme par quoi les affirmations du réel et sa représentation se distinguent des fictions de l'imagination. » Jacobi, David Hume et la croyance.

1750 Francois Boucher Le sommeil interrompu

 

* Exemple-argument du rêve et de l'éveil : Si le rêveur ne sait pas qu'il rêve, et donc peut croire percevoir en vérité.... l'homme éveillé sait toujours – d'un savoir immédiat et certain – qu'il ne rêve pas, et donc ne peut jamais croire, qu'éveillé il rêverait. La vie n'est pas un songe …

 

Pour Jacobi, encore : la croyance dans le réel, relève d'un « savoir de première main », alors que vérification et démonstration relèvent « d'une certitude de seconde main ».. « Si nous croyons ce que nous voyons, c'est avant toute vérification... »

 

Ce sens précieux de ''révélation '' Jacobi le tient de D. Hume : les objets se révèlent à nous par les sens … Sachant que nos sens peuvent nous tromper, et pourtant ( quel miracle!) nous n'avons communément pas d'autres preuves de l'existence …

«  Les représentations ne peuvent jamais refléter le réel comme tel. Elles renferment seulement des aspects des choses réelles et non le réel lui-même. » Jacobi, David Hume et la croyance.

«  L'élément de toute connaissance et de toute activité humaines est la foi » Jacobi, Lettres à Moses Mendelssohn.

Croire au réel, c'est avoir foi en Dieu... « Et la raison est une faculté supérieure qui révèle positivement à l'homme le vrai, le bon, le beau en soi » Jacobi, David Hume et la croyance

Kant fait partie de ces penseurs qui nous ouvre des portes. Avant lui, il y eut déjà le génial Descartes : '' Je pense, je suis, j'existe...'' Il nous permettait ainsi de continuer ; penser est légitime... ! ( je veux dire « penser seul » et non pas déléguer...)

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Ce que nous devons aux '' Lumières '' -1/.-

20 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #XVIIIe siècle, #Philosophie, #Kant, #Religion

Ce que nous devons aux '' Lumières '' -1/.-

Nous allons revenir au Mythe du Graal ; mais avant nous chercherons des ''Lumières'' en philosophie...

L'enjeu de ma réflexion, résumée dans ces articles, c'est que nous puissions valider divers moyens de connaître le Monde.. Et avec la légitimité de la raison, puisque nous sommes là au ''siècle des Lumières''.

Tentons de montrer que le mythe, la religion, peuvent être des supports de connaissance aux mêmes titres que d'autres sciences … La raison, reste notre outil privilégié, et permet la ''dispute'', la ''conversation'', l'argumentation ; en fait les échanges pour affiner notre réflexion...

Au XXIe siècle, nous en sommes à retrouver le scepticisme de Hume : nous avons un doute sur l'objectivité même des sciences...

Rappel du XVIIIe siècle, - le point de vue de David Hume (1711-1776)  : toute connaissance est une accumulation d’expériences sensibles, de sensations, de passions et d’émotions. De là nous fondons des idées, associations de connaissances à base de mémoire et d’imagination. Autant dire que rien n’est objectif dans tout cela : pour Hume, la connaissance est équivalente à la croyance. Elle peut avoir une utilité pour l’action, mais ne dit rien du réel. La vérité nous échappe en tout.

 

Pour Kant (1724-1804):  nous n’avons accès qu’aux phénomènes, pas aux noumènes ; seulement aux choses telles qu’elles s’offrent à nous (et dans la limite de notre entendement), pas aux choses en soi.

Ne peut-on pas dire avec Kant, que l'homme est prisonnier de sa subjectivité et ne peut donc atteindre à la vérité ?

 

Cependant, si la science n'est pas plus légitime que la philosophie pour dire la Vérité ; il nous faut quand même, avancer avec notre raison ; et faire confiance... Nous continuons à prendre l'avion, et utiliser notre GPS... Et d'autre part, être totalement relativiste, nous amènerait à mettre sur le même plan toute théories : complotistes, négationnistes, populistes ...etc

Hume, l'avait déjà remarqué : au plan strictement logique le relativisme absolu est intenable : si je conclus qu’on ne peut rien savoir de façon certaine, alors je ne sais pas si cette conclusion est certaine !

 

La science, elle, ne peut parler que de ce qu'elle peut appréhender : ce qui est objectivable... Elle ne peut pas affirmer que ''seule la matière existe '', car ce n'est pas vérifiable … La science est agnostique ( et non athée)!

 

Alors... Comment peut-on connaître '' Le Monde'' … ?

Par l'intelligence, l'intuition, l'imagination … ?

J'admets que la voie scientifique, ne peut être le seul chemin... Ce serait faire comme ce personnage qui a perdu ses clefs, et, qui ne les cherche qu'en un seul endroit - sous le lampadaire -  : là où il y a de la lumière ( la science)...

Je peux également affirmer : qu'un médecin ( et sa science) seul, ne peut me connaître...

 

Par expérience, dans la vie quotidienne je sais aussi que « dans la vie d’un homme, les vérités simplement crues demeurent beaucoup plus nombreuses que celles qu’il acquiert par sa vérification personnelle » ( J.P. II, Fides et Ratio)... Nous croyons - souvent - par délégation...

Bref ! La science n'a pas le monopole de la connaissance du réel ….

Allégorie de la Logique

 

Kant, nous propose de faire usage de la raison théorique, et pratique … Je peux ( je dois...) réfléchir au Juste, au Beau, au Bien, et au Vrai .. Donc, sans faire uniquement de la science, et en utilisant ma raison ...

 

La religion (idéale...) admet l'usage de la raison ; à la différence de la superstition...

 

La science n'a pas la possibilité de parler d'un univers fini ou infini, de parler d'avant le premier instant... Et croire en Dieu, c'est refuser l'irrationnel dans l'apparition d'un chat noir, ou la conjonction du vendredi et du nombre 13... La superstition est bien souvent une sorte de matérialisme irrationnel... Comme dans la magie, il y a dans la superstition une sorte de ''toute-puissance'' de l'humain...

 

La religion s'inscrit dans la communauté humaine, elle exprime une culture. Les religions sont diverses, chacune a une histoire. Aucun peuple, aucune religion n'est supérieure à un(e) autre.. La religion tente d'apporter des réponses aux questions métaphysiques.

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Le XVIIIe s. : La nature humaine, la conversation et David Hume. -3/.-

17 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #David Hume, #Philosophie, #XVIIIe siècle, #Histoire

David Hume (1711-1776) par Louis Carrogis

David Hume désire construire une " science de la nature humaine ", sur le modèle de la philosophie naturelle de Newton, et ne peut se passer de prendre en compte la différence qui partage cette nature en deux, hommes et femmes.

Cette science nouvelle, est définie par une critique intégrale du doute et du dogmatisme, avant même d'établir les bases d'une vraie métaphysique sur la nature humaine.

 

Que nous dit Hume ?

A l'origine de nos connaissances, sont nos perceptions. Hume appelle perception « tout ce qui peut être présent à l’esprit, que nous utilisions nos sens, que nous soyons mus par la passion ou que nous exercions notre pensée et notre réflexion » .Cette perception par les sens, donne des impressions et des idées ...

Que valent ces connaissances ?

Nous avons tendance à qualifier de ''lois'' ce que nous observons, par exemple :

- Nous constatons par ''expérience'' certaines répétitions constantes. Et bien l'importante loi de causalité dérive de l'expérience de successions répétées. Est-ce légitime … ?

« une boule de billard touche une autre boule de billard, celle-ci se met en mouvement, et la première arrête son mouvement. » Une fois, dix fois, cent fois … Oui, mais … Pourquoi cela serait-il toujours ainsi … ?

Hume - ''le sceptique'' - questionne cette '' relation de cause à effet '' qui fonde notre vision du monde...

Il nous semble que la véritable cause est toujours contiguë à l'effet. Mais contiguïté n'est pas causalité.. ! Un fait peut précéder un autre sans que nous le tenions pour sa cause.

La poule, constate, chaque matin, quand elle voit le fermière venir vers elle, que c'est pour lui donner à manger … La poule pourrait ainsi en établir une loi, et même se faire un jugement de bienveillance envers la fermière... Et, un jour, le seul... La fermière vient, non pour la nourrir, mais pour lui tordre le cou ...

 

Notre raison, attribue une nécessité logique, à des phénomènes qui se reproduisent … Il en ainsi est de sa nature, (ou de son éducation?): nous pouvons seulement dire qu'il s'agit d'une croyance..

Un chat qui voit passer devant lui une balle aura tendance à lui courir après ; un humain aura tendance à chercher d'où et comment vient-elle … ?

La raison, ne nous délivre pas de la croyance...

L'imagination est aussi une opération de l'esprit sur les objets de l'expérience ; même si nous parlons alors de fiction...

Le sentiment religieux se fonde aussi sur l'expérience humaine. La crainte et l'espérance, la joie et la douleur, le sublime...etc

En ce siècle, où tant de nouvelles questions émergent ; certains trouveront les biais pour valoriser la raison, d'autres ne craindront plus d'imaginer et de poser de nouvelles règles pour penser … Bien sûr, nous savons que la Raison s'imposera... Que se serait-il passé si tel n'avait pas été le cas .. ?

C'est la lecture de David Hume, qui permet à Kant de sortir de « son sommeil dogmatique » et de poser les bases de la philosophie contemporaine. :

Les lois qui régissent les choses et leurs événements, les causes et leurs effets, d'une réalité qui semble s'imposer à nous : la nature de l’espace et du temps. 

L'espace et le temps sont des formes à priori de notre sensibilité . L’espace et le temps n’existent pas réellement. Espace et temps ne relèvent pas des choses elles-mêmes, mais de l’esprit.

On ne peut connaître les choses en soi : on connaît seulement les phénomènes...

 

Quand nous nous demandons si le monde est fini ou infini, nous nous interrogeons sur un Tout dont nous ne formons qu'une infime partie.. Nous ne pouvons faire l'expérience de la totalité …

De même nous pouvons tout autant affirmer que ''l'univers'' a commencé un jour ou qu'il a toujours existé …

 

La foi est tout aussi légitime que la Raison ...

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