Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les légendes du Graal
Articles récents

Au XVIIIe siècle, la bibliothèque bleue.

19 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Livre, #XVIIIe siècle, #Littérature, #Limousin

Les colporteurs de livres...Les colporteurs de livres...

Les colporteurs de livres...

Je reviens un petit peu en arrière dans la biographie de Jean Léonard de La Bermondie... Sous l'influence de sa mère et du bon curé de Saint-Julien le Petit, Jean-Léonard prend le goût de la lecture ; et peut-être du fait d'une bibliothèque familiale assez pauvre, l'enfant nourrit cette envie avec une littérature de colportage...

Après les villes - des almanachs, et des livrets populaires se répandent dans les campagnes par le biais des colporteurs ( ou mercerots) - et les paysans auront accès aux chroniques de Gargantua, à l'histoire de la fée Mélusine, à la chanson de geste de Roland... S'il est vrai que ces paysans ne lisent pas, pourtant ils connaissent le contenu de ces livrets, par l'intermédiaire d'une institution essentielle dans la vie quotidienne rurale : la veillée au cours de laquelle « le lecteur » du village, bon élève du curé, quelqu'un qui a vécu quelque temps en ville, fait pour tous la lecture des livres que le colporteur lui a vendus.

Le ''livre bleu'' est un petit livre broché, en papier ''bleu'' ( de mauvaise qualité), et il signifie qu'il est fait pour plaire « Voilà les contes bleus qu'il faut pour vous plaire », dit un personnage de Molière.

« Le goût de la littérature est si général qu'il serait bien dur et bien difficile d'empêcher entièrement ce genre de commerce. Ce serait priver d'une grande commodité les seigneurs qui vivent sur leurs terres, les curés des campagnes et beaucoup de particuliers qui sont retirés dans les bourgs et les villages où il n'y a point de libraires. » (Malesherbes.). Mais … certains s'inquiètent de cette littérature de divertissement..

 

S'il y a une prédominance des livres de piété. Des clercs éclairés regrettent que certains soient composés de légendes apocryphes, de pratiques superstitieuses, et critiquent « ces livres pleins d'indulgences & de promesses mal fondées, qui ne sont propres qu'à entretenir le pécheur dans une fausse sécurité. »

Au XVIIIe siècle, un auteur ( le Marquis d'Argens) s'indigne presque d'avoir vu « des personnes du peuple s'attendrir jusqu'aux larmes, en lisant... Geneviève de Brabant ou l'Innocence reconnue » .

De même – autre succès - « les almanachs remplis de semblables misères (l'astrologie), à peine le plus bas peuple y ajoute-t-il quelque foi »

En 1787, un pasteur du Ban-de-la-Roche, en Alsace, crée une bibliothèque de bons livres pour annuler les effets des almanachs. « Annuellement, on tire quarante mille exemplaires de l'Almanach de Bâle (...). Des Savoyards colportent par toute la France ce répertoire absurde qui perpétue jusqu'à nous les préjugés du XIIe. Siècle. Pour huit sols, chaque paysan se nantit de cette collection chiromancique, astrologique, dictée par le mauvais goût et le délire ».

 

En 1678, l'évêque d'Angers fait ces recommandations aux maîtres des petites écoles : « Ils doivent aussi bannir des petites Ecoles les livres de fables, les romans et toutes sortes de livres profanes & ridicules dont on se sert pour commencer à leur apprendre à lire, de peur que se remplissant la mémoire des choses qu'ils y lisent, ils ne prennent des impressions contraires aux sentiments de religion & de piété... ».

 

Tant-pis … !

Jean Léonard de La Bermondie apprend à lire avec '' l'Histoire des Quatre Fils Aymon''. Il peut aussi s'isoler en emportant avec lui : des fables de La Fontaine et d'Ésope, des pièces de Corneille ou des traductions abrégées de l'Arioste, de Quevedo, du Tasse ; ou même des récits diaboliques, comme '' Le Chevalier qui donne sa femme au diable ''... !

 

Très vite, Jean-Léonard traque les livrets d'occultisme qui lui offrent l'ouverture sur l'imaginaire... Leur contenu rejoint, en partie, les éléments d'astrologie du calendrier des bergers, mais avec plus d'ambitions... On y parle du ''Secret des Secrets de la nature'' avec des extraits tant du petit Albert que de philosophes hébreux, grecs, arabes, chaldêens, latins et plusieurs autres modernes. On y note aussi des ''secrets'' de Cornelius Agrippa, Merac, Tremegiste, d'Arnosa, de Villeneuve, de Cardan, d'Alexis Piemontais... Ces recueils livrent quelque chose de plus que le merveilleux : le moyen de connaître soi-même les secrets de la nature.

 

P. Costadau en 1720, écrit aussi : « Les Ephémérides ou Almanachs... doivent être considérez comme des livres pernicieux, & leur lecture devroit être interdite, comme capable de faire tomber dans l'erreur et la superstition, le simple peuple principalement, qui regarde comme des véritez infaillibles toutes ces prédictions merveilleuses ».

 

 

 

 

Ainsi, la littérature bon marché relève d'un contrôle de la part des élites, soit qu'elle transporte des superstitions, soit qu'elle diffuse des textes immoraux ou inconvenants.

Bossuet ne signale-t-il pas, les occasions de manquer aux 6e et 9e commandements : « Tout ce qui donne de mauvaises pensées, comme les tableaux, les livres, les danses et les entretiens impudiques » ?

On condamne donc ces « livres de contes obscènes, les romans et intrigues d'amour, les comédies et autres de ce genre ». On relève en cette seconde moitié du XVIIIe siècle, le colportage également des « chansons obscènes »..

 

Quant aux veillées, bien souvent évoquées en effet dans les textes d'origine ecclésiastiques, elles sont l'occasion de rencontres entre garçons et filles, de « discours obscènes, de chansons lascives ». On fait mention de lectures profanes à la veillée, dès le XVIe siècle qui concernent la petite noblesse rurale...

On note encore, au XVIIIe siècle, que de nombreux nobles ne possèdent pas de bibliothèques, ou alors très modestes. Dans ces médiocres bibliothèques, des ouvrages de piété — dont certains sont incontestablement des livrets bon marché — , de même que des ouvrages techniques (Parfait Mareschal, Histoire des Plantes, etc.), ou encore une Histoire de Cartouche, des Illustres Proverbes historiques, un Recueil de bons mots...etc

 

 

Francion dans '' La Vraie Histoire comique de Francion '' ( aventures amusantes de Francion, gentilhomme français à la recherche du grand amour. ) achète lui-même « de certains livres que l'on appelle des Romants, qui contenoient des prouesses des anciens Chevaliers ». Au XVIIIe siècle, dans la petite bourgeoisie rurale évoquée par Rétif on lit Jean de Paris, Robert le Diable, Fortunatus.

 

 

Les textes sont remaniés, le vocabulaire modernisé, le récit rendu un peu plus ''logique'' …

 

Restent en vogue également les romans de chevalerie (issus des versions mises en prose au XVe siècle des chansons de geste).. Le groupe des contes s'étoffe massivement dans la seconde moitié du XVIIIe siècle avec l'apparition progressive d'une cinquantaine de titres débitant « au détail » les recueils de Perrault, Mme d'Aulnoy, Mlle de La Force.

On peut y ajouter quelques histoires de brigands, certaines anciennes, comme Guilleri, d'autres issues de l'actualité, qui reprennent également une tradition du XVIe siècle. La plupart de ces histoires reposent sur le même schéma : un héros, au cours d'un voyage, avec plus ou moins de magie ou de féerie, surmonte différentes épreuves ou réalise divers exploits.

Cet élément de magie (que nous retrouvons aussi dans les romans de chevalerie), c'est le cheval Bayard des Quatre fils Aymon et le magicien Maugis, Merlin avec Gargantua, la bourse et le chapeau de Fortunatus. Quant à la succession des épreuves ou des exploits (avec à la fin une reconnaissance), c'est le thème de Pierre de Provence, de Jean de Paris, de l'aventurier Buscon, et même de Robert le Diable, d'Hélène de Constantinople. On reconnaît là un élément classique du conte merveilleux.

On retrouve ce thème dans Geneviève de Brabant, livret qui tient à la fois du récit merveilleux par sa forme, et de la littérature de piété par son ton ...

Et c'est précisément cette histoire, qui mettra en chemin Jean-Léonard de La Bermondie sur les traces de Roger de Laron … A suivre …

Lire la suite

Au XVIIIe siècle, le collège des jésuites de Limoges.

16 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #XVIIIe siècle, #Jésuites, #Limoges, #Limousin

Au XVIIIe siècle, le collège des jésuites de Limoges.

Les jésuites possèdent, en 1710, six cent douze collèges. Ils sont concurrencés en particulier par les Oratoriens ( fondés en 1611). Les Jésuites mettent au point dès 1599 leur Ratio studiorum, manuel condensant le programme de leurs collèges, accessible à tous.

Costumes des jésuites du XVIIe au XIXe siècle.

La belle place est faite aux lettres classiques : latin et grec. Dès la 5e (deuxième année), l’élève est plongé dans un autre univers : il côtoie les auteurs anciens, des cours se font en latin … Le latin est le sésame vers les humanités, fondement à leur tour des Belles-Lettres.

La philosophie est celle d’Aristote. Le collège est pour les jésuites, une citadelle de l’orthodoxie romaine contre les protestants, les jansénistes et les libres penseurs.

L’Histoire et la géographie sont marginales, les sciences naturelles (observations et expériences) sont peu présentes et les mathématiques ne sont abordés que durant la dernière année (deuxième année de philosophie). Cependant au XVIIIe siècle, certains cours innovent avec des leçons de chimie et des expériences sur les phénomènes électriques. Les Oratoriens insistent davantage sur les disciplines scientifiques...

La religion (messes, confessions, prières) tient évidemment une grande place dans l’enseignement, les collèges constituant le « fer de lance » de la Contre-Réforme. A côté de la religion est enseignée la morale et la civilité (l’art de se tenir en bonne société). A la pointe de la Contre-Réforme, la Compagnie de Jésus valorise l’art théâtral qui revêt à leurs yeux trois qualités : améliorer la mémorisation, obliger le contrôle de sa voix (effets de voix) et la maîtrise de son corps (se tenir droit, ne pas faire de gestes brusques). Les représentations sont publiques, les habitants de la ville ou du village venant y assister librement.

La discipline du collège jésuite est stricte; les punitions corporelles sont peu à peu abandonnées (au profit des blâmes, retenues,…). L’émulation et le sentiment de l’honneur sont largement mis à profit Par exemple, on peut diviser les classes en groupes, Romains, Carthaginois... qui s’affrontent pour faire gagner leur camp … En fin d’année se tient la remise des prix en public pour les meilleurs élèves, où les familles et les notables de la ville sont conviés à la cérémonie.

Une grande partie du travail de surveillance est effectuée à l’intérieur de la classe par les élèves eux-mêmes. Dans chaque classe est choisi parmi eux un normateur dont le travail est de tenir le registre quotidien des présences. D’autres élèves (un par groupe, ou décurie, là où existe ce système) jouent le rôle de gardiens de la morale. Ils sont habituellement appelés censores et leur tâche consiste à rapporter au professeur toute manifestation d’indiscipline. Chaque membre de la décurie, du chef jusqu’au dernier de la troupe, est noté en fonction de son travail et apparié avec son homologue des décuries rivales. Les équipes concurrentes combattent pour la meilleure place presque quotidiennement, chaque membre de la décurie défendant l’honneur du groupe contre ses rivaux.

L’objectif ultime de l’élève est de gagner la compétition mensuelle pour prendre le titre d’Empereuril capo dei capi.

 

Les élèves des collèges jésuites gardent le même régent quand ils montent de classe en classe, et l’enseignement de ce dernier est supervisé par ses supérieurs.

Le passage d'un élève dans une classe correspond généralement à la durée d'une année, de la Saint-Rémi – soit du 1er octobre – jusqu'à la mi-septembre. C’est seulement après avoir réussi une forme d'examen de passage que le collégien intègre un certain niveau de classe.

Le collège organise cinq niveaux différents de classes : aux trois premiers niveaux – grammaire inférieure nommée aussi « rudiments » ou « figures » ; grammaire dite moyenne ; grammaire supérieure, appelée aussi syntaxe – succèdent l'enseignement de la poésie ou humanités et le dernier niveau prévoyant l'apprentissage de la rhétorique, couronnement des quatre années préalables. Avant d'atteindre cette cinquième classe destinée à la rhétorique, l'élève a bénéficié de quatre années complètes consacrées à la grammaire, à la poésie et aux humanités. Ces quatre étapes jouent en quelque sorte le rôle de classes préparatoires permettant à l'élève jésuite de rayonner dans la discipline reine, celle de l’art de dire. Cet art occupe une place de choix parce qu’il est considéré comme nécessaire aussi bien à l’éloquence du prédicateur qu’à celle du courtisan qui devra plaider sa cause en société.

Au XVIIIe siècle, les effectifs dans les établissements secondaires chutent. En cause :la multiplication des établissements secondaires mais surtout le changement des mentalités. Le contenu enseigné par les congrégations ne correspond plus à « l’air du temps », dans un siècle de déchristianisation. Des voix s’élèvent contre la tyrannie gréco-latine pour réclamer le renforcement des cours de français, d’Histoire, de géographie et de sciences naturelles. Les élites (notamment les marchands) reprochent aux collèges de manquer de pragmatisme, de ne pas préparer les adolescents à la vie adulte.

En 1762, les Jésuites - sont expulsés hors du royaume par ordre du roi… ! ( nous aurons l'occasion d'en reparler …). Ils possèdent alors un tiers des collèges du France … Ce sont des raisons politiques et historiques qui conduisent à la suppression de l’ordre en 1763.

Pour l'heure, les Jésuites assurent même la gratuité de l’externat à partir de 1719, ce qui leur assure un large succès, en particulier de la bourgeoisie des villes... en même temps que croit la contestation de leur emprise sur la jeunesse et les esprits.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la clientèle des collèges jésuites n'est nullement limitée à la noblesse et aux couches supérieures de la bourgeoisie : les premiers ne constituent, en fait, que 4 à 6 % des effectifs. L'écart d'âge, dans une même classe peut être très important ...

Collège Jésuites - Limoges - retable architecturé

Les jésuites ont introduit trois nouveautés : la progressivité dans les études, les devoirs écrits (thèmes, dissertations latines), les notes, classements, concours, récompenses honorifiques et donc, je me répète : l’esprit de compétition.

 

En 1661, le collège de Limoges a 1200 élèves et 36 régents. En 1762, le Parlement de Paris proclame que la doctrine des Jésuites est "perverse, destructrice de tout principe de religion et même de probité, injurieuse à la morale chrétienne, pernicieuse à la vie civile". Le collège reste fermé un an , puis douze prêtres, sous le contrôle de l'évêque les remplacent. Le collège s’appellera Collège royal de Sainte Marie de Limoges. Aujourd'hui, il est devenu le Lycée Gay-Lussac.

Les continuelles difficultés de trésorerie ont empêché les pères jésuites d'entretenir convenablement les locaux qui sont abandonnés dans un état déplorable au moment de l'expulsion de la Compagnie. Une des premières tâches du bureau d'administration après 1763 consistera à faire reconstruire le corps principal des bâtiments (1767-1777).

Lire la suite

Au XVIIIe siècle, Jean-Léonard de la Bermondie à Saint-Julien le Petit.

13 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #XVIIIe siècle, #de La Bermondie, #Limousin, #Histoire

Saint-Julien-le-Petit est une cure de l’ancien archiprêtré d’Aubusson, qui avait pour patron saint Julien de Brioude. Le chapitre d’Eymoutiers y nomme les curés, ce que des documents constatent depuis 1440.

Saint-Julien Le Petit (87) et la butte de l'Ancien château de Roger de Laron.

Au XVIIIe siècle il y a dans cette paroisse 160 communiants, pour environ 215 habitants.

L’église, qui est au sommet du bourg, non loin du château, a été construite au XIIe siècle en style roman, et réparée au XVe en style gothique.

Au XVIIIe on se sert pour réparer cette église des matériaux provenant de la démolition de la chapelle de Montlaron.

A Montlaron, existait en ce lieu, en 1467, un prieuré qui avait pour patron saint Laurent.

Le prieur de l’Artige y nommait les titulaires : ce fut plus tard le recteur des Jésuites du collège de Limoges. Eu égard à l’inutilité de la chapelle, et à la modicité du revenu, sa démolition fut ordonnée en 1751 et les matériaux employés aux réparations de l’église paroissiale.

Sont prieurs de Montlaron : Martial de La Chambre, chanoine de Saint-Léonard, en 1691. Et, Jean Guy, en 1734.

 

Au XVIIIe siècle sont curés de Saint-Julien le Petit : Jean Pasquelet, en 1683. - N. Glangeaud, en 1735. - et Léonard Cramouzaud, nommé en 1762, est déporté pendant la Révolution, et il est nommé de nouveau curé le 24 avril 1803.

Le château de J.L. de La Bermondie au XIXe

Construit avec les matériaux du château de Laron : Le château de Saint-Julien-le-Petit, se compose d’un corps de bâtiment et de deux pavillons, et date tout au plus du XVIIe siècle.

Avant la Révolution il est donc habité par Marc Antoine de La Bermondie, mort le 29 avril 1710. Lui succède son fils, Pierre-Annet, qu'un document de 1741 qualifie de baron de Laron et de Saint-Julien ''en Limousin''. Pierre-Annet de Labermondie, est écuyer, baron de Laron, comte d'Auberoche, et décède en 1756. Ils sont avec Jean-Léonard petit-fils, et fils, les derniers seigneurs de Laron.

Les armes de la famille de La Bermondie sont de gueules à la tour d’argent maçonnée de sable et une bordure d’azur chargée de huit besants d’or.

Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE, naît le 16 avril 1739 à St Julien-le-Petit (87). Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.
 
Jean-Léonard apprend à lire avec sa mère, puis très vite c'est le curé du village qui prend la suite, en cours particulier au château. Catherine, sa mère, est très pieuse et entretient les meilleures relations avec l'évêque de Limoges: Mrg Jean Gilles du Coetlosquet (1700-1784) qui deviendra le précepteur des petits-enfants de Louis XV (les futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X) et sera élu à l'Académie française (1761). Pour le moment, le prélat est réputé zélé et consciencieux. Il aime à sillonner son diocèse; et s'attache à cet enfant de La Bermondie qu'il aura l'occasion de soutenir à plusiers reprises ...
La leçon de lecture - Louis Aubert

 

Le jeune Jean-Léonard pour accompagner sa solitude prend plaisir à lire et étudier... Cependant il souffre de ne pas mémoriser sans difficulté... Il va jusqu'à passer des nuits en cachette à réviser ses leçons de latin... au point d'effrayer son père. Pierre-Annet de Labermondie, porte peu d'intérêt aux études, dont les clers qui entourent sa femme font l'éloge. Il préfère gérer ses terres, et se détendre avec la chasse...

Pressé par sa mère, qui désire passionnément que son fils fasse ses études, le seigneur de Laron consent à mener Jean-Léonard ( il a dix ans) au collège des jésuites de Limoges.

Après le relatif succès aux épreuves qu'un régent d'étude lui fait passer, Jean-Léonard est admis en cinquième... Selon l'usage du collège, il est logé avec cinq autres écoliers, chez un honnête artisan de la ville ; et son père, assez triste de s'en retourner seul lui laisse son paquet et des vivres pour la semaine : un gros pain de seigle, un petit fromage, un morceau de lard et deux ou trois livres de bœuf ; sa mère y avait ajouté une douzaine de pommes.

« Notre bourgeoise nous faisait la cuisine, et pour sa peine, son feu, sa lampe, ses lits, son logement, et même les légumes de son petit jardin qu'elle mettait au pot, nous lui donnions par tête vingt-cinq sols par mois ; en sorte que, tout calculé, hormis mon vêtement, je pouvais coûter, à mon père, de quatre à cinq louis par an. »

 

« Du mois d'octobre où nous étions, jusqu'aux fêtes de Pâques, il n'y eut pour moi ni amusement, ni dissipation...

Marmontel

Dès lors je fus l'un des meilleurs écoliers de la classe, et peut-être le plus heureux : car j'aimais mon devoir, et, presque sûr de le faire assez bien, ce n'était pour moi qu'un plaisir. Le choix des mots et leur emploi en traduisant de l'une en l'autre langue, même déjà quelque élégance dans la construction des phrases, commencèrent à m'occuper ; et ce travail, qui ne va point sans l'analyse des idées, me fortifia la mémoire. Je m’aperçus que c'était l'idée attachée au mot qui lui faisait prendre racine ; et la réflexion me fit bientôt sentir que l'étude des langues était aussi l'étude de l'art de démêler les nuances de la pensée, de la décomposer, d'en former le tissu, d'en saisir avec précision les caractères et les rapports ; qu'avec les mots, autant de nouvelles idées s'introduisaient et se développaient dans la tête des jeunes gens, et qu'ainsi les premières classes étaient un cours de philosophie élémentaire bien plus riche, plus étendu et plus réellement utile qu'on ne pense, lorsqu'on se plaint que, dans les collèges. on n'apprenne que du latin. »

Mémoires de Jean-François Marmontel (né en 1723 à Bort-les-Orgues et mort en 1799) est un encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien et poète, dramaturge et philosophe français.

A suivre: Jean-Léonard au collège de jésuites de Limoges....

Lire la suite

A vendre : Le château où est mort Richard Cœur de Lion.

12 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Moyen-âge, #Histoire, #Richard Coeur de Lion, #Limousin

A vendre : Le château où est mort Richard Cœur de Lion.

Chez nous, un haut lieu historique est à vendre … ! Le château devant lequel Richard cœur de Lion fut blessé mortellement, le château de Châlus-Chabrol est proposé pour 996.400 €...

 

Et c'est peut-être une bonne nouvelle. Il avait déjà été vendu et, ce lieu capable d'accueillir un grand projet historique et touristique, a dépéri...

Heureusement, une partie du lieu était ouverte au public, mais le jardin médiéval avait disparu et la visite restreinte au stricte minimum …

Pour visiter,  c'est ICI: --> SUR LA ROUTE RICHARD COEUR DE LION : CHÂLUS, - 9/ -

Lire la suite

Au XVIIIe siècle, ''de la Bermondie '' seigneurs de Laron.

9 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #de La Bermondie, #Limousin, #Histoire, #Roger de Laron, #XVIIIe siècle

Si la disparition de Roger de Laron, interrompt la Quête ; elle ne la termine pas … En effet, il est assez extraordinaire de découvrir qu'un autre personnage, né et mort à Saint-Julien le Petit ( en Haute Vienne actuellement) a repris la suite de cette histoire.

Nous sommes alors au XVIIIème siècle.

Et, le 16 avril 1739, en la paroisse de St-Julien le Petit naît Jean Léonard de LA BERMONDIE d'AUBEROCHE. Il est le fils de Pierre Annet de La Bermondie ( né en 1704 - ) et de Catherine de La Pomélie.

Un document d'archive, qui nous donne la liste la des gentilshommes qui assistent à l'Assemblée des trois ordres de la sénéchaussée de Limoges et Saint-Yrieix, en 1789; le nomme et l'appelle "seigneur de Saint-Julien et de Laron"

 

Je suis en mesure de vous raconter la vie de Jean-Léonard de La Bermondie, et en particulier les circonstances et le développement de sa Quête...

Une Quête, qui nous mènera devers la religion ( avec les jésuites et les jansénistes), du côté des Lumières avec la Franc-Maçonnerie et les Rose-Croix, du côté de la philosophie et du libertinage... Jusqu'à la Révolution...!

 

Mais avant; je tiens à vous faire un résumé de mes recherches sur cet intervalle qui a assuré la continuité de la seigneurie de Laron du XIVe au XVIIIe siècle; grâce à des lignées, reprises par les femmes à plusieurs occasions ...

Nous avons déjà vu que depuis ''Rogier 1er de Laron'', vivant en 988, on trouve les seigneurs de ce lieu au nombre des plus grands personnages du pays, et occupant les postes les plus élevés. ... jusqu'à ''notre'' Roger de Laron ...

Un testament nomme encore un ''Guillaume de Laron'', qui lègue par son testament du 22 avril 1490 à Léonard de Laron tout ce qu’il possède au bois de Ribagnac et à Champety dans la paroisse de Saint-Julien. Ensuite on estime la lignée disparue, celle dont les armes étaient : une escarboucle à six raies pommettées.

 

François Gotet, seigneur de la Penchenerie, recueillit l'héritage de sa mère en 1505.. Elle était l'héritière universelle du seigneur de Laron et de Peyramont...

François n'eut qu'une fille, Françoise, qui épousa Jean Narbonne, et apporta à son mari, avec la baronnie de Laron, les seigneuries de la Penchenerie et des Biards, près Saint-Yrieix.

Des trois filles issues de ce mariage, l’aînée, Catherine, fut mariée à Jacques-Mathieu d'Espaigne. Le contrat est du 3 juin 1539. Ce fut ainsi que la famille d'Espaigne acquit la châtellenie de Laron, qu'elle ne devait pas longtemps garder.

Catherine survécut à son mari et peut-être vendit-elle cette seigneurie à Pierre du Repaire, car en 1602, c'est la nièce de Pierre du Repaire '' baron de Laron '', damoiselle Gabrielle Trompoudon, femme de Desse d'Aubusson, qui la possède. Desse d'Aubusson était seigneur d'Auriac et de Saint-Junien-la-Brégère.

Il ne parait pas avoir, plus que ses prédécesseurs, habité le manoir ruiné des bords de la Maulde.

 

En juillet 1613, Desse d'Aubusson résidait à Bourganeuf. Un Desse d'Aubusson, qui pourrait être lui ou son fils – celui-ci portait en effet le même nom - embrassa le protestantisme à Rochechouart à la suite de plusieurs conférences avec le célèbre ministre Daniel de Barthe. Catherine Trompoudon et son mari vivent encore en 1623.

Après 1623, la baronnie de Laron appartient à la famille de La Breuille ( Armes : D'azur à un bois de cerf chevillé de huit cors d'or, soutenu par un cor d'argent, 2 étoiles de même en chef et 1 en pointe.) ; et en 1670, à la famille de La Bermondie.

la noblesse du Limousin - Lahire,pour les Royaumes Renaissants

Le premier membre de cette famille qui l'a possédée parait avoir été François, seigneur d'Anglard, mort avant 1648, marié à Gabrielle de Fontange. Son fils est le '' baron de Laron '' qui, le 25 avril 1653, tient sur les fonts baptismaux Marie de Gay de Nexon.

Au mois d'avril 1670, Françoise, fille unique de feu Léonet de La Breuille. Chevalier, baron de Laron, et de Jeanne de Bosredon, épousa Marc Antoine de la Belmondie, conte de Plaigne, vicomte d'Auberoche en Périgord. C'est donc de cette famille que sont issus les derniers seigneurs de Laron.

Lire la suite

Le carré magique numérique. -7/.- le pouvoir des chiffres.

5 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Carré Magique, #Contes Mythes Légendes

Ce carré magique, sur une plaque de fonte, a été découvert en 1956 dans les ruines d’un palais de la banlieue de Xi’an : le Palais d’Anxi, fils de l’empereur mongol Qubilai (1215-1294), lui-même un petit-fils de Gengis Khan.

Ce carré magique, sur une plaque de fonte, a été découvert en 1956 dans les ruines d’un palais de la banlieue de Xi’an : le Palais d’Anxi, fils de l’empereur mongol Qubilai (1215-1294), lui-même un petit-fils de Gengis Khan.

Ce carré magique, selon une légende chinoise, aurait été révélé, à l'empereur Yü sur le dos d'une tortue au XXIIIe siècle avant J.-C. ( - 2200). Selon des écrits datant de 650 av. J.-C.

Ce carré magique, selon une légende chinoise, aurait été révélé, à l'empereur Yü sur le dos d'une tortue au XXIIIe siècle avant J.-C. ( - 2200). Selon des écrits datant de 650 av. J.-C.

Le carré d’ordre 4 du temple de Khajuraho en Inde du nord, réputé pour ses sculptures érotiques, les Mithuna. Ce carré dénommé  ''Chautisa Yantra '' qui daterait du 10ème siècle après J-C. a pour caractéristique qu’à l’intérieur, les 4 cases de chaque petit carré forment aussi la somme magique de 34...

Le carré d’ordre 4 du temple de Khajuraho en Inde du nord, réputé pour ses sculptures érotiques, les Mithuna. Ce carré dénommé  ''Chautisa Yantra '' qui daterait du 10ème siècle après J-C. a pour caractéristique qu’à l’intérieur, les 4 cases de chaque petit carré forment aussi la somme magique de 34...

En 1514, Albrecht Dürer (1471-1528) peint le  tableau "Mélancolie" et y fait figurer un carré magique.

En 1514, Albrecht Dürer (1471-1528) peint le  tableau "Mélancolie" et y fait figurer un carré magique.

Au Moyen-âge, on associait souvent, les carrés magiques aux planètes et aux métaux ( carré d'ordre 4 → Jupiter et l'étain. Le carré d'ordre 5 à Mars et au fer... )

En 1514, Albrecht Dürer (1471-1528) peint le  tableau "Mélancolie" et y fait figurer un carré magique. En effet le carré de Jupiter gouverne le tempérament sanguin, et combat l'ascendance de saturne, qui gouverne le tempérament mélancolique …

Vous avez peut-être remarqué : les deux chiffres centraux du bas 15 et 14 : indiquent l'année 1514, date de la gravure... Le 34 est dit '' nombre du '' soleil noir ''

* Comment construire un Carré Magique : ( restons dans l'ordre 4) ?

Il y a multiple façons de construire un carré magique...

En ce début d'année, je vous propose même ''votre'' carré magique 4x4 basé sur votre date de naissance, certains magiciens le considère comme un talisman :

Sur la ligne du haut, a= chiffre du mois de naissance ; b = jour, c = 2 derniers chiffres de l'année, et d= valeur numérique du tout ( exemple : 25/12/1978= 2+5+1+2+1+9+7+8=35=8)

Pour ce qui est des 3lignes suivantes, calculez selon le tableau

a

b

c

d

e=c-2

f=d+2

g=a-2

h=b+2

i=d+1

j=c+1

k=b-1

l=a-1

m=b+1

n=a-3

o=d+3

p=c-1

 

Soit, pour notre exemple :

 

12

25

78

8

76

10

10

27

9

79

24

11

26

9

11

77

Avec pour somme magique : S=123

Carré, peut-être 'artificiel', car il faut bien reconnaître, il n'a pas la '' beauté magique '' des autres...

 

Un autre ''tour'' de magie, si vous retenez les nombres fixes, disposés dans cette grille. Il suffit ensuite de demander un nombre entre 22 et 99 : qui sera la Somme magique = S

Exemple :

Le suivant est un vrai carré ( 5x5) magique, sa somme est 65 ( avec chacun des chiffres de 1 à 25)

 

1

15

24

8

17

23

7

16

5

14

20

4

13

22

6

12

21

10

19

3

9

18

2

11

25


Ce Carré magique ci-dessous nous est transmis par Le traité de Manuel Moschopoulos :

 

ses lignes et colonnes ont une somme égale à 65; 13, au centre du carré, est la moyenne arithmétique des couples de nombres pris symétriquement autour de lui, donc égaux à 26 (13 + 26 + 26 = 65).

Et, réfléchissez à sa construction, en observant les 25 nombres, disposés en diagonale ; puis ''enroulez'' les nombres disposés à l'extérieur, sur le carré comme s'il était un cylindre ….

Nous remarquons que le chiffre 13, correspond à la 13ème lettre de notre alphabet N (cf carré Sator)

Une autre méthode - à préciser pour ma part … - consiste à utiliser le pas du Cavalier aux échecs...

En effet :

On met le 1 dans une cellule au choix, on place le suivant (2) selon le mouvement du cavalier aux échecs : 1 pas à droite et 2 vers le haut pour y mettre le 2. Même chose pour les nombres suivants … * Lorsqu'on déborde du carré, on continue comme si le carré était ''enroulé'' ( comme précédemment)  : le côté droit collé à celui de gauche et le haut avec le bas. ''Il semblerait '' que si cette règle aboutit à placer un nombre dans une cellule déjà occupée, placer le suivant dans la cellule immédiatement en bas (cellule multiple de n)

Puis, on continue jusqu'à remplir le carré (dernier nombre : 25) ….

Je commence ….

 

 

 

 

 

 

 

Le ''problème du cavalier'' était connu du temps de Roger de Laron...

Il s'énonce ainsi : trouver le chemin parcouru par un cavalier qui part d’une case quelconque de l’échiquier et qui visite toutes les cases une et une seule fois. On exige parfois le retour sur la première case, on parle alors de ''parcours fermé'' ...

 

Un manuscrit arabe donne deux parcours, un par Ali C. Mani, un joueur d’échecs inconnu et l’autre ( à droite) par al-Adli ar-Rumi, qui connut ses heures de gloire aux alentours de l’an 840...

Un manuscrit anglo-normand du XIVe siècle propose un parcours ouvert ( ci-dessus) dont le but est d'amener le cavalier d'un coin(0) à un autre[63].

Plus tard, c'est le mathématicien Euler au XVIIIème siècle qui en fera une étude complète …

Lire la suite

Le carré magique numérique. -6/.- le pouvoir des chiffres. La Numérologie

2 Janvier 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Numérologie, #Moyen-âge, #Carré Magique

Pour Roger de Laron, il semble naturel de donner aux lettres une valeur numérique, puisque les nombres étaient eux-mêmes désignés par des lettres. Un lettré du Moyen-âge lit et écrit le latin. Un alchimiste connaît les tables de correspondance hébraïques, qui remontent dit-on à la Kabbale vieille du IIème siècle Av J.C.

Pour connaître le poids symbolique du mot, on remplace les lettres d'un mot par leur valeur numérique. Il suffit de les ajouter. Si le total de l'addition est supérieur à 9, on ajoute les chiffres qui le composent et on continue jusqu'à ce que le résultat soit inférieur à 10.

Pour justifier l'intérêt, remarquons-y la tenue singulière des nombres, en opérant de cette manière :

 

Prenons les 21 premiers nombres, additionnons-les 3 par 3 :

1 - 01 + 02 + 03 = 06 soit 6  

2 - 04 + 05 + 06 = 15 ► 6

3 - 07 + 08 + 09 = 24 ► 6

4 - 10 + 11 + 12 = 33 ► 6

5 - 13 + 14 + 15 = 42 ► 6

6 - 16 + 17 + 18 = 51 ► 6

7 - 19 + 20 + 21 = 60 ► 6

Sept fois de suite nous atteignons le 6 ; de plus :  (6 x 7 = 42 soit 6) ...

Revenons au carré SATOR que présente Geraud Adhémar de Monteil, à Roger de Laron...

Et naturellement Roger s'empresse de remplacer par curiosité les lettres par leur valeur. Le problème est que divers tableaux de correspondance sont en cours, mais aucun parmi ceux qu'il connaît ne le satisfait...

 

Cependant, un carré magique - trouvé dans un ouvrage d'un moine contemporain de Roger - Manuel Moschopoulos (vers 1270- vers 1316) : un traité sur les carrés magiques (1300), basé sur les travaux d'Arab Al-Buni ; ce carré numérique, donc, est gardé précieusement par Roger de Laron. Ce carré est ''spécialement'' magique, et on peut découvrir certaines de ses propriétés en le contemplant …

 

1

15

24

8

17

23

7

16

5

14

20

4

13

22

6

12

21

10

19

3

9

18

2

11

25


 

La somme magique est de 65 ; et on l'observe bien sûr sur les lignes, les colonnes ou les diagonales … mais aussi sur des croix droites, et sur des croix de Saint-André … ! ( les voyez-vous...?)

* Pourquoi 65 ? Ici le carré est d'ordre 5 ( parce que 5x5, comme le 'Sator'), nous utilisons donc 5x5 entiers : 25 nombres de 1 à 25, à placer sur la grille...

La somme de tous les chiffres de 1 à 25 : 1+2+3+4+5+ etc...= ?

Et bien, à ce propos : prenons de 1 à 100 :

1+2+3+...+100 puis ajoutons une deuxième série, à l'envers ::

100+99+98+...+1... Et bien, nous avons :

101+101+101+... +101, soit 101*cent fois ! = 10100 pour deux séries, donc

1+2+3+...+100=10100/2=5050

 

(1+2+3+...+25)+(25+..+3+2+1)=26*25=26*100/4=2600/4=650 pour deux séries de 25

Donc : 1+2+3+...+25=325

 

Prenons un carré de n=3 :

a

b

c

d

e

f

g

h

i

a+b+c=S et a+d+g=S ...etc... ( S étant la Somme magique ...)

Chaque lettre est concernée 2 fois, une en ligne, et une en colonne ...

Soit 2a+2b+2c+2d...= 6S...

soit a+b+c+d...=3S, en fait, c'est = n*S ( ici n=3)

 

Pour n=5 , a+b+c+...= 5*S

Or, on a vu que a+b+c... ou 1+2+3+...= 325... Donc pour un carré de 5*5... : 5*S=325, et S=65

En fait la formule à trouver, c'est S=n(n² + 1) / 2

Ça, c'était pour répondre à la question : pourquoi la somme des chiffres alignés doivent = 65.

 

Vraiment, tout ceci est NOUVEAU...

N'oublions pas que la diffusion des ''chiffres arabes'' s'est heurtée aux habitudes traditionnelles, et leur apprentissage a été progressif.

Roger de Laron est fasciné, par les propriétés de ces ''chiffres arabes''... Il ne jure que par eux, et maintient que leur utilisation est bien plus pratique et qu'ils fournissent un modèle fascinant pour représenter la réalité, avec son lot de surprises et de magie...

À Florence (Italie) vers 1300, on a d'abord interdit aux marchands de les employer dans les contrats et les documents officiels : en effet on trouvait qu'il était trop facile de rajouter un zéro pour faire, par exemple, passer une somme de cent à mille... ( source d'erreur ou de fraude ...)

Gregor_Reisch, Margarita_Philosophica, 1508 Deux clercs en compétition pour un calcul, l'un avec une abaque traditionnelle, l'autre avec un algorithme basé sur l'usage des chiffres arabes.

L'Italie était à la pointe de la recherche en arithmétique, et maîtriser les mystères de la multiplication et de la division n'était pas à la portée de chacun …

Roger de Laron défendait l'utilisation des chiffres arabes, contre l’utilisation des abaques ( tables, jetons etc …)... C'était un peu l'équivalent de la compétition entre la règle à calcul et la calculette...

Et l'Eglise, elle-même, s'opposait à la démocratisation du calcul qui entraînait la perte d'un monopole d'enseignement … !

 

Mais, revenons à notre '' carré magique ''…

A suivre ….

Lire la suite

Que l'année 2018, vous soit bonne...!

31 Décembre 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Art, #Moyen-âge, #Actualité

Que l'année 2018, vous soit bonne...!
Lire la suite

Le carré magique numérique. -5/.- le pouvoir des chiffres. Le nombre d'Or

29 Décembre 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Moyen-âge, #Pentacle, #Roger de Laron, #Templier, #Carré Magique

Le carré magique numérique. -5/.- le pouvoir des chiffres. Le nombre d'Or

Le plan numérique du ''Carré Magique'' SATOR, est un carré 5x5...

Je rappelle que si pour ce qui est des lettres, le carré magique SATOR, correspond à une succession de lettres qui, de quelque façon qu’on les lise, donnent les mêmes ‘mots’. L’ordre peut être de haut en bas, de gauche à droite ou inversement, exception faite des diagonales.

Pour les chiffres, les 25 premiers ( tous différents), lorsqu’on les ajoute en ligne, horizontalement ou verticalement, le résultat donne chaque fois la même somme.

Nous parlons bien sûr des chiffres dits ''arabes'' ( ou indo-arabes) empruntés au système de numération indien et parvenus à l'Occident médiéval au contact des mathématiciens arabes via la civilisation andalouse. Leur diffusion est récente, et nous le devons à des personnalités comme:

- Gerbert d'Aurillac (940–1003), le futur pape Sylvestre II, qui a étudié au monastère de Vich, en Catalogne, s'initiant aux sciences et techniques islamiques, étudiant les mathématiques et l'astronomie.

- Leonardo Fibonacci (1175-1250), qui a étudié auprès de professeurs maghrébins à Icosium aujourd'hui Alger, et en 1198 diffuse à Pise où il est né, une partie de son savoir, il publie, en 1202, le « Liber Abaci » (Le Livre du Calcul), un traité sur les calculs et la comptabilité fondée sur le calcul décimal.

Peut-être connaissez-vous la fameuse suite de Fibonacci ? Chaque nombre est obtenu en ajoutant les deux nombres qui le précèdent :

0      1     1     2     3     5     8     13     21     34     55     89     144   ( 89+144=)  233 ... et le rapport entre chaque terme (2/1, 3/2, 5/3 ...) tend vers le nombre d'or : 1,618 034... !

Ce nombre est exceptionnel en plusieurs points... Je vous laisse le découvrir sur Wiki ...

Et c'est précisément les ''chiffres arabes'' qui permettent un nouveau regard sur ce nombre : vers 1220, Fibonacci explique dans son traité d'algèbre que le nombre d'or est la seule solution positive de l'équation x² = x + 1, soit de l'équation du second degré x² - x - 1 = 0.

Un peu plus tard , le nombre d'or est appelé '' Divine proportion''. On l'appelle de la lettre grecque Phi...

Mais pour l'heure Roger de Laron a déjà rencontré le rectangle d'or, pour ces propriétés mathématiques, et non esthétiques Il s'agirait dans son esprit d'une esthétique mathématique et toute ''divine' … !

 

Pour ce qui est de l'architecture. N’oublions spas que notre système métrique date de 1795... Pour l'heure, les mesures se rapportent au corps humain : pas, coudée, pied, palme, pouce, doigt …

Avec Fibonacci, Roger admet que arithmétique et géométrie sont liées.

Le pentagramme ( ou le pentacle inscrit dans le cercle) est lié au nombre d'or :

 

Le pentacle était le signe des Pythagoriciens pour qui il représentait l’harmonie, la beauté, la perfection...

« Tout est nombre »

On prête également le pentagramme au féminin sacré de Vénus...

On y retrouve les cinq éléments ( eau, feu, terre, air et esprit), et même les cinq plaies du Christ … !

 

Roger de Laron expliquerait aussi que selon la légende du roi Arthur, il y avait égale­ment le penta­gramme à la cour de Came­lot. Les 5 branches des étoiles repré­sen­taient la noblesse, la chas­teté, la cour­toi­sie, le courage et l’hon­neur. C’est d’ailleurs préci­sé­ment pour cette raison que le symbole a été repris par l’ordre des Templiers.

Nb/ Voir aussi l'étrange ''pentangle '' que le chevalier de la Table Ronde Gauvain, arbore sur ses armes: c'est ICI

Lire la suite

Le carré magique SATOR. - 4/.- Le pouvoir des lettres.

26 Décembre 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Carré Magique, #SATOR, #Moyen-âge

n ne se doute pas à quel point la symbolique des lettres, portée par la graphie, était intégrée par tous les lettrés du Moyen-âge... et avec leur ''pouvoir''... La lettre est en relation avec les astres, et les signes qu'ils gouvernent.

Selon le Livre de clergie de Gautier de Metz la série ordonnée des douze premières lettres de l'alphabet (A-M) correspond aux douze signes du Zodiaque ( A la lune et E le soleil) … La valeur cosmologique des lettres AE, fréquemment représentées dans l'iconographie, permet de désigner le Héros amoureux. Il existe entre le A et le E une affinité substantielle, une osmose symbolique. Ces deux lettres sont parfois figurées adossées, le A enveloppant le E.

Le redoublement ou dédoublement de la lettre suggère une dualité symbolique, qui se reconnaît dans le couplage des chiffres. (…) La répétition du motif de la lettre manifeste une charge du sens. Certaines lettres sont plus fréquemment répétées, ainsi en est-il des lettres A et Y...

Certaines lettres ont une valeur christique ainsi le M et l'Y. Douzième lettre des alphabets latin et grec, la lettre M marque, à l'intersection de ces deux alphabets, le centre de la série des lettres. Cette

position médiane ou axiale est fréquemment représentée...

Le symbolisme de la lettre Y, nourri des interprétations pythagoriciennes et néo-platoniciennes, est des plus fertiles. Identifiée par sa forme au Christ en croix, elle est le chiffre divin.

En tant qu'il symbolise le « Fils », l'Y peut être associé à la lettre P qui représente le Père et au A qui signifie le Saint Esprit.

Les lettres peuvent également signifier des qualités mariales dont elles portent l'initiale : Beauté, Bonté, Clarté, Courtoisie, Douceur, Débonnaireté...

 

Les astres : le grand support des Etudes au Moyen-âge : la planète Mars gouverne les lettres e, k, r ; Vénus : c, m, t ; Mercure : b, n, o ; le chef du dragon : la lettre y ; la queue du dragon : le z ; Saturne : g, h, p ; Jupiter : f, i, q ; le Soleil : d, i, s ; et la Lune : a, o, x. Cette table est d'un usage complexe : « et donques quant le seigneur de orient use de la seignorie, l'en doit concueillir les lettres de la mansion de la lune en laquelle mansion est tel planète qui use de seignourie, et les adiouster aus lettres du signe ou est et decourt mars... après l'en doit garder le lieu du cercle ou est tel planète significateur et la propre maison ou il est, et aussi les lettres de sa tripplicité adiouster aus lettres du seigneur de orient ». Robert Godefroy, astronomien de Charles V.  - Livre des IX anciens juges d'astrologie (1361)

 

Les lettres servaient en oniromancie à l'interprétation des songes. Un manuscrit de la Bibliothèque d'Esté à Modène nous a conservé cet usage : « Se tu veus ton songe esprover, pren un livre et diras In nomine Patris et Filii et Spiritus sancti Amen, par la premiere letre que tu troveras au commencement de la premiere page, si troveras signifiance de ton songe : A senefie boneur et bone joie, B grant seignourie, C avillement de cors... »

La lettre peut également être chargée d'une valeur apotropaïque, elle protège ou permet de conjurer le sort : ainsi le T préserve contre le « feu de saint Antoine », la lettre S entourant un lys nomme et invoque la protection de Notre Dame de Liesse...

La polygraphie et la polysémie de la lettre sont les plus sûrs garants de son secret. La multiplication des signifiants et des signifiés trame des réseaux de correspondances virtuellement infinis. Le chiffre se noue dans ce maillage complexe du sens.

 

Utilisant sa valeur homophone (L = aile, elle... M = aime, ame...), la lettre peut former un rébus. Jean Jouvenel des Ursins rapporte que, durant le siège de Compiègne en 1414, le Dauphin faisait porter sur un étendart « tout batu à or » un K, un cygne et un L. Selon cet auteur « la cause estoit pour ce qu'il y avoit une damoiselle moult belle en l'hostel de la Reyne, fille de messire Guillaume de Cassinel, laquelle vulgairement on nommoit la Cassinelle ». Pierre de Bourbon seigneur de Carency portait sur son écu, lors du Pas de l'Arbre d'or, « deux os d'or fin », « dont l'un estoit un O d'une lettre et l'aultre, l'os d'un cheval qui est sa devise »65. Tout aussi énigmatique, la genette attachée à la lettre I figurant sur un manuscrit du Cas des nobles hommes et femmes de Boccace traduit par Laurent de Premierfait.

La solution d'un rébus se complique encore des différentes prononciations de la lettre :

— L'Y (i grec) peut aussi se prononcer WI, UI, bien que selon l'auteur de « l'abecés par ekivoche » : « maintes gens l'apelent « FIUS »

— La lettre H peut aussi se dire HA

— Le X : « IEUS » ou « IUS »

— Le G : « GOIE ou GEAI »

— Le M : « AME »...

 

Il y aurait encore beaucoup à comprendre … Ces extraits qui tentent de nous le faire sentir appartiennent à l'étude que fit : Jean-Pierre Jourdan ( historien), dans : La lettre et l'étoffe. Étude sur les lettres dans le dispositif vestimentaire à la fin du Moyen Âge.

A noter que Jean-Pierre Jourdan a aussi écrit sur la beauté et l'amour du beau au Moyen-âge... A lire … !

 

Tout le mystère de la '' langue des oiseaux '' d'origine immémoriale, se nourrit de la correspondance sonore des mots, de leur graphie …

Le carré SATOR, gagnerait a être ainsi compris ..!

« Vois si un mets sage se crée, dit sans les mots »

ou autrement dit : « Voici un message secret disant les mots » :-)

C'est en pratiquant cette '' langue des oiseaux '' que les trouvères ou troubadours inventent un codage pour faire passer des messages qui déjouaient la censure des autorités, notamment ecclésiastiques.

 

La graphie des lettres est aussi signifiante ...

 

Le S par exemple représente, lui, la recherche « dans tous les sens », sans axe (au contraire du P, qui possède un axe, symbole de l'axis mundi).

Le A symboliserait la création alors que le Z relie les plans céleste et terrestre.

Quant au V il représente une sorte d'entonnoir, la figure symbolique du verre, du vase (le Saint Graal est une des figures possibles) ou encore de l'athanor, ce contenant mystique des alchimistes. 

Lire la suite