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Les légendes du Graal
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Le Cercle de Pantemos

26 Septembre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Pantemos, #physique, #Conscience

A leur retour de Princeton, à côté de leurs enthousiasme d'avoir rencontré John Wheeler et Jim Peebles; Yvain et Elaine restaient assez mystérieux sur la diffusion prochaine de certaines connaissances qui pourraient ''enflammer nos cerveaux''...

Avant cela, ils devaient effectuer certaines démarches dans la plus grande discrétion. En premier lieu rencontrer un universitaire, professeur de philosophie à l'université de Nancy.

En 1973, je ne savais pas beaucoup plus de cette affaire scientifique, que je vais tenter de vous raconter à l'intérieur d'une ''dystopie''....

 

1 - Quels en sont les protagonistes?

* Le Cercle de Pantemos ( pan qui signifie ''Tout'' et temos, âme en grec ancien) , se réfère dans ses origines à Thalès ( 600 ans avant J.C.): considéré comme le premier physicien, il est un des premiers philosophes grecs à évoquer l'idée que la conscience pourrait être une propriété fondamentale de la matière. Il plaçait l'élément ''eau'' comme principe de vie. Thalès, tentait d'argumenter une compréhension scientifique du monde.

Thalès de Milet - Chronique de Nuremberg

Thalès affirme l'unité de la matière, et pensait que toute chose avait une âme et que cette âme participait de tout l’univers. Aristote ( 300 ans avant J.C.) fait de l'âme la seule force motrice.

 

Je rappelle qu'Aristote a développé la théorie selon laquelle toute chose est composée de matière (hylé) et de forme (morphé). La forme d'une chose inclut son essence ou son âme, mais cette forme n'est pas une entité séparée de la matière. Plutôt, elle est indissociable de la matière et lui donne son existence et sa caractéristique. Aristote voyait l'âme et le corps comme une seule entité indissociable. L'âme n'est pas une substance séparée qui habite le corps, mais plutôt la forme qui anime le corps.

 

Le Cercle de Pantemos n'est pas une société ou un ordre d'initiés. Il regroupe en toute discrétion, des membres cooptés pour échanger sur la part de leurs travaux qui convergent vers certains concepts, qui pourraient suggérer, par exemple, que :

- Les systèmes et leurs propriétés doivent être analysés comme des ensembles, et non simplement comme une collection de parties.

- Une étude interdisciplinaire des systèmes est nécessaire pour mettre l'accent sur l'interaction et l'interconnexion entre leurs parties.

- Des propriétés nouvelles et complexes émergent à partir de l'interaction de parties plus simples.

Et surtout, que: - L'esprit ou la conscience est omniprésent et imprègne toute la réalité.

 

Le cercle de Pantenos n'existe pas de rien, Il est dans le prolongement et parfois en opposition, de sociétés dont nous avons déjà parlé, comme les Cambridge Apostles avec le Bloomsbury Group, ou le Cercle de Vienne . Beaucoup de ces personnalités ont émigré aux Etats-Unis, ainsi le physicien Ernst Mach (1838-1916) ou le philosophe des sciences Rudolf Carnap (1891-1970).

Leurs idées pouvaient s'opposer à celles défendues par les membres du Cercle de Pantemos; par exemple celles qui prônaient une philosophie empiriste et logique ; ou certaines des idées à la mode en ces années 70, comme le structuralisme, avec des figures clés tels Claude Lévi-Strauss et Roland Barthes. Il met l'accent sur l'analyse des structures sous-jacentes des systèmes sociaux et culturels, plutôt que sur les expériences individuelles ou subjectives.

De plus, des penseurs du Cercle de Pantenos, attribuent des propriétés mentales à des structures fondamentales de la réalité. Il s'agit d'une perspective radicalement différente de celle du structuralisme, qui se concentre sur les relations et les structures plutôt que sur la conscience elle-même. Ils sont en opposition également à des ''physicalistes'' qui considère la conscience comme une illusion ou une construction fonctionnelle du cerveau. Il y a débat également avec ceux qui admettent que les propriétés mentales existent, mais seulement comme des propriétés émergentes de systèmes complexes.

 

Pour trouver, actuellement le cœur du Cercle de Pantemos, il faut aller à L’IAS, The Institute For Advanced Study, avec sa maison-mère, Princeton University. L’IAS ne délivre pas de diplômes, ne possède pas d’équipements techniques, mais depuis sa fondation, il a accueilli les esprits les plus féconds et les plus brillants du XXe siècle, quelle que soit leur origine ou leur nationalité : des physiciens, Alfred Einstein, Robert Oppenheimer, Wolfgang Pauli ; des mathématiciens, John Forbes Nash, John von Neumann, etc. Trente-trois prix Nobel à ce jour

La raison ultime de l'IAS, est – disent-ils - la poursuite de la connaissance pour elle-même.

De 1942 à 1951, sous la direction de von Neumann, a été élaboré l’architecture de base de l'ordinateur numérique. L’IAS est le principal centre de recherche en théorie des cordes.

( à suivre, avec les autres protagonistes...)

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Le Saint et le Sacré

21 Septembre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard

En fait, si Lancelot trouvait la réponse de Maurice éclairante; pour lui, elle ne nous permettait que de faire une partie du chemin …

La première partie du chemin, consiste à trouver l'humain; la deuxième partie à trouver Dieu.

Comment trouver l'humain ? Et, cela permettrait-il de trouver Dieu, alors qu'éventuellement, dans l'histoire, cela a consisté à s'émanciper du religieux ? Il semble que ce le fut... Malheureusement, aujourd'hui notre société ( européenne...) est désacralisée. L'humanisme, celui des droits de l'homme, n'est pas l'apanage des chrétiens ; et ceux de la femme, certainement pas de l'Eglise... Jusqu'à sans-doute '' rendre superflu le désir de Dieu '' s'il n'est pas ressenti dans une toute autre dimension...

Je formulerais cette étape, par la proposition: "c'est l'homme qui fait le chrétien", c'est sa conduite qui en fait un saint. Le sacré n'a rien à y faire, on peut être sans religion et être un saint. C'est la voie existentialiste, celle de Camus, parfois. Celle des prêtres ouvriers en partie... non ?

 

Personnellement, je voudrais défendre la deuxième étape, qui n'est pas nécessairement seconde dans le temps d'une vie...

Elle s'articule autour de la proposition: "c'est le Christ qui fait l'Homme" une phrase que j'attribue à Maurice Clavel. C'est à travers le Christ que l'homme trouve sa véritable nature et son but.

- Écartons donc - après ce qu'il vient d'en être dit - du ''sacré chrétien '', toute idée de sacré bigot ou superstitieux, de sacré d’interdit, de peur, de tabou... Le propre chrétien du sacré, c’est de conduire au sacrement et plus encore, au mystère.

Depuis que Dieu s'est fait Homme, depuis sa mort et sa résurrection, depuis le don de l'Esprit à la Pentecôte. Depuis les images - du rideau du Temple qui s'est déchiré, - du tombeau vide: l'humanité à désormais accès au Mystère.

Et ce n'est pas parce que « Dieu est mangé et bu, qu'alors manger et boire sont l'expression d'un acte divin » ( comme disait je ne sais plus qui...)

 

Aujourd'hui, beaucoup d'entre nous vivent une expérience spirituelle déconcertante, celle de '' l'absence de Dieu ''.

Je ne parle pas de l'absence de Dieu, en rapport avec sa négation; c'est tout le contraire... Il faudrait reprendre les mots de Bernanos, de Simone Weil, ou de Clavel....

Et, je dirais, qu'en partie, cette expérience de l'absence de Dieu pourrait révéler des insuffisances des formes religieuses et souhaiter le retour à une véritable expérience du sacré.

 

Le ''sacré'', n'est pas qu'une question catholique; la conscience du sacré marque une rupture dans la perception du monde ( cf toutes les questions autour de la cosmologie...). Le sacré ne concerne pas que des ''objets'', puisqu'il est le désir d'une relation, d'une rencontre.

Si le sacré est parfois objet de tabou, c'est qu'il touche à l'infini, à la vie, à la mort. Le sacré est le cœur d'une recherche existentielle.

Il est vrai que ce ''sacré'', ce signe du divin, j'y suis confronté aussi dans l’immanence : la beauté, le Cosmos, l'humain, l'autre... Mais cette quête du sacré s'adresse, ici, d'abord à la transcendance : - le ''Tout-Autre ''…

Et, la Rencontre du ''Tout Autre '' - directement - dans l'autre, n'est pas donné à tout le monde. Je ne suis pas un saint....

Et si le sens du respect ( je n'irai pas jusqu'à la crainte) s'attache au sacré, c'est qu'il est fragile, intime, mystérieux. Il touche à l'âme.

 

Le sacré assure la médiation de notre relation au divin. Il ne peut se substituer à ce dernier.

Comment peut-on considérer que la Résurrection, la Vie éternelle, la transsubstantiation puissent se passer de tout symbole, de toute médiation ?

Quel meilleur exemple de ''Sacré '', dans notre tradition catholique, que l'Eucharistie ?

'' Eucharistie '' : ou ''rendre grâce'', en particulier de ce moment célébré où a lieu un événement anti-naturel, la transsubstantiation du pain et du vin en corps et en sang du Christ. Il s'agit donc de la sacralité même ! La simple commémoration, la communauté, ne font pas le miracle!

Dans cette liturgie, que préférons-nous valoriser ? - L'assemblée ? Pour ma part, je dirai: le sacré !

Sont considérés comme des marqueurs du sacré : le silence, le respect du mystère, la beauté et des chants et des musiques spécifiquement sacrés... afin d'orienter chacun à une prière personnelle et intime.

La communauté est au service de la relation de chacun à Dieu ; elle n'est pas un objectif en soi. Elle m'aide si elle est petite, bienveillante, respectueuse de l'intimité de chacun. Elle m'aide, si elle m'aide à la relation avec le mystère divin.

 

Au début, nous parlions de la baisse des vocations...

Que penser de la nature du ''sacerdoce '' ( "sacer" (sacré) et "dotium" (charge, don) ). Le prêtre serait-il un être à part, intouchable ( jusqu'à la justice des hommes... ?) Évidemment, non !

En quoi est-il ''sacré'' ? Je dirais : au seul moment du renouvellement du ''sacrement'' : à ce moment : est sacré tout ce qui entoure de près le sacrement : le lieu, le temps, les objets et les personnes...

A mon avis, hors les sacrements, les clercs ne peuvent revendiquer aucun statut particulier, sinon celui de leur engagement pris au service de l'Eglise. Hors les sacrements, pas de ''Monseigneur'', pas de ''Père'' ; leur seul devoir, comme tout Humain, c'est de promouvoir la valeur de la personne humaine ( de plus « à l'image de Dieu »), et comme prêtre, de montrer le chemin vers la Transcendance... Pour ce qui est de la gestion administrative ( profane) de l'Institution, les laïcs pourraient s'en charger...

C'est un abus, que des religieux utilisent le sacré, pour se protéger, et exercer un pouvoir du fait de leur statut... C'est un abus, d'utiliser le sacré, pour discriminer et diviser l'humain, je pense aux interdits sur les petites filles et les femmes...

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L'Eglise et le sacré

16 Septembre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Sacré, #1974, #Vatican II, #Sacerdoce

Son ami et prêtre Maurice Maillard, est venu visiter Lancelot à Fléchigné, pour trois jours. Il fait partie des rares amis que Lancelot revoie régulièrement, et avec un réel plaisir. Ils arrivent à manier humour, sérieux, et dispute sur des sujets religieux et même politiques.

Je rappelle que Maurice Maillard était ce prêtre jésuite, début des années 50, qui avait été autorisé par le provincial à accompagner Lancelot dans sa mission ''politique'' au Vatican.

Avant Vatican II

( cf: Années 50 – Un parti chrétien a t-il du sens ?)

Lancelot fait part à Maurice Maillard, des résultats d'une enquête sur l’état du catholicisme français réalisé par la SOFRES en septembre 1974 et publié dans un numéro du Pèlerin. Un des points saillants est la chute de la confession. En 1952, plus de la moitié (51 %) des adultes catholiques déclaraient se confesser au moins une fois par an. Ils ne sont plus que 29% (1974). Ceci pour ceux qui restent fidèles à l'Eglise; et à cela s'ajoute la chute des vocations....

- C'est vrai; et cela correspond aussi à une pratique religieuse qui se doit d'être volontaire, et non pour répondre à une pression sociale, à de vieilles habitudes ou par crainte de Dieu...

Confession et communion, sont déconnectées, peut-être aussi du fait d'une plus juste conception du ''Salut''... La peur de l’enfer n'a t-elle pas été, pendant longtemps, l’un des principaux moteurs de la confession?

On peut ajouter, encore, qu’Humanae vitae en 1968 qui '' affirmait que l'utilisation de méthodes contraceptives artificielles est contraire à la loi morale naturelle et à la doctrine de l'Église '' a porté de cette manière un coup mortel à la confession...

1970

Ne peut-on pas incriminer la trop discrète présence des prêtres ? Déjà, ils ne se distinguent plus des autres chrétiens... Il ne nous parle pas de Dieu, mais de l'homme... ?

- A mon avis, répond Maurice, tu as raison d'interroger le ministère des prêtres. Qu'est-ce qu'un prêtre ? Le prêtre est-il un ''super-chrétien'' ? Je ne le pense pas...

Maurice propose que l'on s'interroge d'abord sur les besoins de la communauté chrétienne, avant de regretter le statut du prêtre tel qu'il était... Il regrette que le Vatican n'aille pas plus loin, sur la voie dans laquelle le Concile l'avait engagé...

- Pourquoi, dit-il, ne pourrait-on pas dissocier la ''présidence de l'assemblée '' de la ''présidence de l'Eucharistie'' ; déjà pour une raison qui touche les femmes. Les femmes étant excluent de la présidence de l'Eucharistie, elles sont également excluent de responsabilités dans l'Eglise, ce qui a pour effet de marginaliser les femmes...!

Bien-sûr, ajoute Maurice, nous savons que la vraie grandeur devant Dieu, ne provient pas de la place dans la hiérarchie de l'Eglise...

Nous pourrions évoquer aussi, la possibilité pour une petite communauté chrétienne, de pouvoir fonctionner, en partie, sans prêtre ...

Enfin, concernant le célibat des prêtres... Peut-on prouver que le '' charisme du célibat '' favorise une présidence efficace et évangélique d'une communauté ? Un homme marié mûr qui a fait ses preuves, serait-il moins apte au sacerdoce qu'un jeune homme sans expérience ?

Je ne pense pas, conclue le père Maillard, que l'attachement à un passé traditionnel, soit la bonne réponse à la crise actuelle. Au contraire, à mon avis, la constitution Lumen Gentium de Vatican 2, qui introduit l'idée que l'Église est le "peuple de Dieu", et invite les fidèles à une participation active pendant la liturgie, nous donne la direction pour surmonter cette crise....

- J'aimerais te croire – l'avenir nous le dira – répond Lancelot.... D'autant que les questions que tu soulèves à juste titre, devraient déboucher sur les réponses que tu esquisses et que tu sembles déduire des réformes que proposent le Concile. Le pire ne serait-il pas de rester au milieu du gué...?

 

J'aimerais te provoquer sur un autre versant de la question... La question du ''Sacré ''…Je ne sais comment la poser...- L'Eglise a t-elle une mission à remplir dans le domaine du sacré?

Cette mission, ne s'arrête pas à l'éducation de la foi, ni à la liturgie !

Maurice réfléchit....

- La foi chrétienne ne s’accommode pas d'un '' vague divin '' … Et, te connaissant je sais que tu n'entends pas '' sacré '' dans le sens d'un mysticisme d'évasion, ou de celui de quelque festivité new-âge... Parlons du sacré qui oriente au Dieu de Jésus-Christ.

La mission de l’Église serait d'élever le besoin de sacré aux désir des sacrements.

Lancelot réagit: - Elle devrait donc se garder de rabaisser ce temps sacramentel à une ''festivité '' vaguement religieuse... !

Maurice reprend: - le sacrement fait référence au Christ, à son existence historique par ses paroles et ses gestes, et à sa présence vivante dans l'Eglise par l'intégration dans une communauté. Le sacré doit garder le lien avec le sacrement.

Dans l'esprit de beaucoup de gens, la demande de sacré présuppose, l'existence d'un personnel sacré, de lieux sacrés, et de cérémonies solennelles...!

 

Pour nous chrétiens, catholiques en particulier, une réflexion autour du sacré, peut nous permettre de mieux comprendre les enjeux du Concile. - Oui, Vatican 2 renverse les perspectives.

Le mot ''sacré'' signifie mise à part, un lieu sacré serait en retrait du monde, inspirant ( éventuellement) la crainte... L'espace pour Dieu serait-il donc le signe de séparation d'avec l'humain ?

Le danger était que le ''sacré '' qui investissait les lieux, les objets, les fonctions... investisse de fait, l'image que nous nous faisons de Dieu.

Vatican 2, privilégie '' le saint '' au '' sacré'' . Si le sacré instaure une séparation, la sainteté propose une relation à Dieu: « Soyez Saints parce que Je suis Saint » ( LV 19,2).

Le sacré peut faire obstacle à la proximité de Dieu. On laisse penser que seuls des rituels , et des personnes, ''sacrés'', pourrait nous permettre d'accéder au divin... La conversion pèse davantage que le rite. Ne serait-il pas préférable de se déprendre de ''l'objet'' du sacré, pour le ''sujet'' de la sainteté.

La simplification du rite, l'utilisation du français, l'homélie, les échanges communautaires concourent à un fraternel rassemblement autour de l'Eucharistie.

Mais, je comprends que certains puissent regretter une banalisation de la liturgie en un type de réunion ordinaire, sans ouverture à la transcendance.

Par contre, je m'interroge lors d'une liturgie traditionnelle, en quoi provoque t-elle la personne à se tourner vers un quotidien qui laisserait entrevoir le Royaume …?

Dans un monde indifférent à Dieu, qu'est-ce qui témoigne en premier lieu de la Présence de Dieu, le sacré ou la sainteté?

 

Je pensais que Lancelot aurait rendu les armes, ou aurait conclu cet enseignement par une parole conciliante, du genre : le ''sacré et le ''saint'' sont complémentaires, l'un a besoin de l'autre ….

D'ailleurs, que l'on soit d'un côté ou de l'autre, relisons les termes exacts de l’enseignement de la Constitution conciliaire Sacrosanctum Concilium: il « appartient en propre » à la liturgie chrétienne « d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et occupée à la contemplation, présente dans le monde et pourtant étrangère » ( Concile Vatican II, Constitution sur la liturgie, n° 2. ).

A suivre ...

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Maurice Clavel – 2 - La NAF

11 Septembre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Royaliste, #1976

Je découvre qu'Elaine - à qui je parle de ma lecture de Maurice Clavel –  est une lectrice de la 'revue de la NAF ( la Nouvelle Action Française). Elle me passe un article qui est une interview de Clavel.

On l'y qualifie de « témoin de cette épiphanie de l'Esprit esquissée en mai 1968 et continuée par l'extraordinaire renouveau de l'intelligence française libérée des systèmes despotico-terroristes. », il serait même «  un des accoucheurs pour le plus grand dommage des cléricalo-gauchards. comme des vieux clivages idéologico-politiciens. ». La revue considère que sa position sur le politique «  ne se distingue guère de celle de la N.A.F. Cette N.A.F. qu'il aura aidé à retrouver une des traditions les plus profondes du royalisme. »

Voilà des mots, qui attisent furieusement ma curiosité.... Mais, je reviens à Clavel, avant de m’intéresser à la NAF...

Maurice Clavel est interrogé sur son livre « '' Dieu est Dieu nom de Dieu '', ce livre qui a provoqué tant de remous. »

Ce livre est un pamphlet, une charge contre les ''bons pères'' qui abandonnent leur foi au profit de la lutte des classes. « Vous n'êtes pas allé au monde, vous vous êtes rendus au monde », leur dit-il.

Clavel analyse également l'impact des médias et des idéologies planétaires sur la perception de Dieu, soulignant une désacralisation de la société et une déshumanisation de l'homme. Il fait un parallèle entre la révolte des apôtres et celle de mai 68, voyant dans cette révolte une lutte contre la sécularisation et l'injustice du capitalisme.

Clavel espère voir un retour à une compréhension authentique du sacré, où Dieu est reconnu comme central et où la vie humaine est vénérée comme une création divine.

 

Clavel relève dans la théologie médiévale, les trois libidos : libido sciendi. libido sentiendi. libido dominandi. Il ajoute « qu'il serait bon que les prêtres se marient car cela calmerait leur soif de pouvoir. ». Le « désir de pouvoir gangrène les hommes d'Eglise. ».

Sur le plan de la pensée politique, Clavel semble assez optimiste... « Foucault a enfoncé Marx en le noyant. Foucault, qu'il le veuille ou non, est le vainqueur de Marx et des Lumières. Et des gars comme Glucksmann, Le Bris, Lardreau, Jambet, Dollé, Sollers, bientôt peut-être Pierre Victor et Geismar - cela fait beaucoup - et moi même marchons sur des chemins qui. au départ, ont été pistés par Foucault. Et en face, les autres sont incapables de mener la moindre contre-offensive car il n'y a plus de pensée marxiste, plus de pensée « sciences humaines ».»

Nicolas Berdiaeff

Maurice Clavel écrit , et je comprends que cela puisse plaire à Elaine: « Berdiaev, l'homme qui faisait la Révolution d'octobre et haranguait les foules dans les usines, a écrit en même temps '' Le Nouveau Moyen Age '' dont les premières lignes disaient en 1920: « Nous vivons les tous derniers jours de la Renaissance ». C'est effectivement toute la Renaissance qui est en question. »

Et encore: « Cette Révolution culturelle que nous voulons sera la délivrance de ce qui a été refoulé en nous depuis des siècles, probablement depuis la Renaissance. Et cette délivrance sera aussi une délivrance de la sensibilité. Le Moyen Age n'était peut-être pas libre politiquement. Encore que je n'en sois pas sûr et que le lien féodal, au moins relativement et pour l'époque, soit très libérant. Mais il était plus libre d'allure, plus vivace de sensibilité. Il était plus spontané - j'emploie ce terme à dessein - en pensant aux camarades spontanéistes. C'est vers cette spontanéité que nous allons et que des formes politiques peu à peu épouseront. Mais ces formes ne seront pas idéologiques. Et c'est vers elles qu'ira toute une génération. Je pense en gros à mes camarades, mes amis les anciens maos. non seulement les super agrégés de philo et les émeutiers-chefs mais aussi à bien d'autres. Ils doivent se préparer - c'est ce qu'ils font d'ailleurs - à la grande Révolution culturelle libératrice de l'Occident, pour l'accueillir et pour l'accoucher. »

 

Clavel apostrophe l’interviewer: « Je vous trouve d'ailleurs tristement courageux d'avoir assumé l'héritage de l'Action Française car vous valez mieux que ça. ». Il évoque Maurras « pour terminer de la façon navrante que l'on connaît. ». Arnaud Fabre de la NAF, lui répond: « Mais le meurtre du père, il est plus qu'à demi réalisé en nous ! Nous en appelons d'une théorie conservatrice et quasi hégélienne de la Monarchie à une Monarchie fondée sur le service et destinée à freiner les appétits de puissance, la course frénétique et individualiste au pouvoir... »

 

Elaine m'explique ce qui l'attire dans la proposition politique de la La Nouvelle Action Française (NAF), un mouvement politique français fondé en 1971 par des jeunes dissidents de l'Action française. Ses membres dénoncent un conservatisme excessif au sein de l'Action française traditionnelle, et continuent à défendre des idées monarchistes et orléanistes. Le mouvement tente de moderniser et de dynamiser le royalisme français, et se positionne à gauche du spectre politique tout en soutenant une monarchie constitutionnelle.

Pour ce qui est des idées orléanistes, Elaine reste fidèle à sa grand-mère Anne-Laure de Sallembier, ce qui est important pour elle... Des idées attachées à une monarchie modérée, intégrant les acquis de la Révolution française de 1789, mais souhaitant canaliser les poussées sociales dans le cadre d'une monarchie constitutionnelle.

Je lui demande l'intérêt politique d'avoir un Roi ?

- Le Roi représente une figure de stabilité et de continuité, Il joue un rôle de médiateur et de modérateur, et maintient l'unité nationale et la cohésion sociale.

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Maurice Clavel - 1

6 Septembre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Foi, #Christianisme

Je me souviens de m'être intéressé à Maurice Clavel ( 1920-1979), quand, lors d'une émission de télévision ( A armes égales), il avait quitté solennellement le plateau en déclarant: « Messieurs les censeurs, bonsoir! » alors qu'il constatait que son film de présentation avait été coupé.

« Messieurs les censeurs, bonsoir  », s’écrie Maurice Clavel, le 13 décembre 1971, dans l’émission « À armes égales »

 

Lancelot, qui le connaissait un peu, me parle de lui. Clavel, à vingt ans, avait fait partie de ce groupe ( finalement assez nombreux) de personnes qui avaient rejoint les Compagnons de France et les camps des écoles de la jeunesse Pétainiste qui devaient redresser la France.

Clavel a suivi le monarchiste Pierre Boutang – qu'il a connu à Normal Sup' -, au secrétariat à l'Instruction publique à Vichy. Tous deux vont s'éloigner de l’administration de Vichy et désapprouver l’esprit de collaboration. Fin 41, Boutang obtient un poste de professeur de philosophie au Maroc. Et Clavel en juin 42 rejoint la Résistance sous le pseudonyme de "Sinclair". Lancelot pense que ce choix, est lié à une conversation qu'ils avaient eue ensemble, sur le clan écossais ''Sinclair''.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, Boutang rallie Giraud ( concurrent de De Gaulle, devant les alliés) et devient chef de cabinet du secrétaire à l'Intérieur dans le gouvernement formé par celui-ci à Alger. Clavel, dans la Résistance rédige des bulletins clandestins.

Maurice Clavel, alias Sinclair, et Silvia Monfort, à Chassant, en 1944

Lancelot évoque l'histoire d'amour entre Maurice Clavel, et la comédienne Sylvia Monfort (1923-1991). En 1943, Sylvia débute au Cinéma, sous la direction de Robert Bresson pour un rôle dans Les Anges du Péché. Elle est mariée. Dans le cadre du journal clandestin Combat ; elle découvre l’univers de la Résistance intellectuelle et rencontre Maurice Clavel : « Quand on rencontre un si beau jeune homme, comment résister ? J’étais amoureuse ! ». Coup de foudre, passion romanesque... Les deux amants s’enfuient...

Maurice Clavel – dit ''Sinclair '' devient chef départemental de la Résistance en Eure-et-Loir, avec sa compagne, ils partent avec une carte Michelin, cinq mille francs et un paquet de Lucky Strike: on s’inquiète pour eux... « Clavel avait des pantalons effilochés, Sylvia Montfort était vêtue d’un tapis et d’une jupette, avec des sandales grecques à lanière. Tout cela était très sympathique et très voyant ». Téméraires, les jeunes gens, hébergés de ferme en ferme, ne peuvent passer inaperçus. Ensuite, ils créent un refuge dédié aux aviateurs tombés sous les feux allemands. 

Clavel et Montfort accueillent De Gaulle à Chartres le 23 août 44 lors de son discours devant la grande poste. Ils se marient, et Clavel écrit à l'intention de son épouse, sa première pièce : ''Les Incendiaires'', une magnifique et dramatique histoire d’amour se passant sous la Résistance, montée au Théâtre des Noctambules, en avril 1946.

Maurice Clavel, dans ces années d’après-guerre, est sollicité par le Parti Communiste - considéré comme le premier parti de France –, il se refuse d’y adhérer. Il est alors accusé par le PCF « d’être la voix de Goebbels ».

En 47, Clavel adhère au RPF, fondé par De Gaulle. Il écrit pour le théâtre, publie un roman, sans succès, il fait du journalisme.

1965 marque une rupture dans son évolution politique et philosophique. Il retrouve la Foi et s'éloigne de ses engagements politiques.

Les événements de Mai 68 l’entraînent à radicaliser ses engagements. Il perçoit les événements de mai comme le "soulèvement de vie" d’une jeunesse lasse de la société de consommation, il partage cette agitation révolutionnaire. Il fréquente alors les milieux maoïstes dont il soutient l’action médiatique en fondant le 18 juin 1971 l’Agence de presse Libération avec Sartre. « Une agence pour ceux qui veulent tout dire et tout savoir. »

 

En 1972, il obtient le prix Médicis pour son roman Le Tiers des étoiles.

Persuadé que la volonté de Dieu est perceptible au sein de l’Histoire humaine, sa réflexion dépasse toutefois largement cette question pour s’inscrire dans une opposition philosophique à Marx, Heidegger et Kant.

- J'ai lu les deux derniers livres de Clavel: ''Ce que je crois'' et ''Dieu est Dieu, nom de Dieu''. Et j'ai été très touché par son témoignage.

Il lui a fallu traverser la maladie, la tentation du suicide, la cure de sommeil, les neuroleptiques jusqu'à la folie, pour que Dieu le terrasse: relevé, la grâce l'avait transformé.

Clavel parle du marxisme, et relève une contradiction dans les termes de '' matérialisme dialectique'' «  Pour Hegel, dit-il, l'être est Esprit, et seul capable de dépassement et de progrès, ce qui n'est pas le cas pour la matière incapable '' d'auto-transcendance ». Le marxisme est « le premier avènement de la barbarie en métaphysique. » Il professe que de nouvelles classes antagonistes, existeront après les classes capitaliste et prolétarienne. Le prolétariat ne connaîtra pas le triomphe définitif promis...

Le nihilisme du marxisme, donne naissance à une société où tous sont flics et bourreaux de tous les autres. Bien sûr, Clavel affirme l'incompatibilité du marxisme et du christianisme. L'athéisme est un élément fondamental du marxisme.

Les chrétiens marxistes, dit-il, découvrent Marx quand le marxisme est mort, et le prolo devenu un bourgeois.

Lancelot le rejoint sur le marxisme; mais il ne partage pas le développement de Clavel sur les rapports de la raison et de la foi. Certes Kant a « limité le savoir pour faire place à la foi. », et considère que la métaphysique, qui vise l'être, est impossible. Mais Clavel, de plus, lui reproche par « ses ridicules postulats de la raison pratique » d' « enfermer la religion dans les limites de la raison. ». Clavel se défie de la raison, et en matière religieuse devient ''fidéiste''. Pour lui la Foi est contraire à toute pensée humaine, même religieuse. Dieu s'est révélé à l'homme, « parce qu'il lui est naturellement et intellectuellement inconnaissable. ».

La raison ne peut rien dire sur Dieu, la foi ne doit rien à la raison, la pensée doit se garder de philosopher à son sujet... etc...

 

Lancelot m'assure, qu'avec l'Eglise, nous pouvons reconnaître l'aptitude fondamentale de l'esprit humain à chercher Dieu et à l'atteindre de quelque manière. Si Dieu s'est révélé, il faut certes commencer par ''croire''; mais une foi, sans critère, sans justification d'aucun ordre, cette foi absurde peut être le jouet de nos fantaisies, de nos intérêts, de toute emprise...

L'humain, à l'image du divin, est doué de volonté et de liberté. Il n'est pas un pantin entre les mains de Dieu. Il est responsable de sa propre destinée, et , en partie, du monde. Blondel, Gabriel Marcel ou Maritain – ou Whitehead... - sont à la fois chrétiens et philosophes.

- Ne peut-on pas dire, avec Saint-Paul, que la foi en Christ est folie ?

Ce sont les grecs qui le lui disent... Il est vrai que le christianisme dépasse infiniment ce que la raison peut connaître de Dieu, mais il ne la nie pas pour autant. J'ose penser que la raison puisse d'elle-même connaître que Dieu existe, et quels rapports le monde ( avec l'homme) entretient avec Lui. Saint-Paul juge les païens coupables de n'avoir pas su, avec leur raison naturelle, découvrir Dieu à travers sas œuvres.

Clavel s'imagine faire de « l'antiphilosophie »; mais n'est-ce pas encore de la philosophie?

La philosophie ne commence pas à Kant... parles-en à Elaine !; de même que la France ne commence pas en 1789...

 

- J'ai relevé, une phrase de Clavel, qui me plaît: « Dans l'ensemble j'appelle - ' l'Homme ' celui que le Christ a fait, - ' l'homme ' celui qui a voulu et cru se faire lui-même ».

Je pense me répond Lancelot, que nous sommes - de par notre nature qui est raison et liberté - « capables de Dieu ». L'homme n'est pas une marionnette dont Dieu tirerait les ficelles. Il n'est pas un jouet entre les mains de Dieu.

Clavel écrit que « la pensée de notre temps est un bourbier, un magma, une « mixture freudo-marxisto-husserlo-sartro-heideggeriano-logistico-structuraliste ». Il écrit également que « stigmatiser la '' société de consommation '' relève d'une analyse superficielle, car ce type de société est lui-même le produit de notre nature et de notre raison. »

Clavel, rêve à la Révolution chrétienne, une sorte de mai 68, qui serait une Pentecôte de l'Esprit.

Clavel aime se dire « le plus incrédule des croyants », sceptique en toutes choses, hormis la foi. Rien ne le sépare de l'athée, sinon « l'abîme de la foi. ». il ne dit pas « j'ai la foi. », mais « la foi m'a. »

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Princeton – Rencontre avec Jim Peebles

1 Septembre 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Peebles, #Wheeler

Peebles en 1970

Elaine et Yvain rencontrent également, le professeur Jim Peebles (1935- ) qui leur dit tout le bien qu'il pense de John Wheeler, que tout le monde appelle Johnny....

« Wheeler enseigne aux gens comment avoir une vision physique et intuitive profonde du monde qui nous entoure, comment le deviner avant de l'étudier. Il utilise beaucoup la parabole et l’analogie.. »

« C’est difficile à expliquer, et cela peut sembler un peu cruel, mais il a la naïveté enfantine », une originalité de pensée qui est très différente des autres façons de penser. Il a une grande influence sur les gens, en particulier sur les étudiants.

Peebles nous montre un document récent de Wheeler distribué aux étudiants de premier cycle contenait la pensée de Confucius: « Ceux qui connaissent la vérité ne sont pas égaux à ceux qui l’aiment ».

 

Dès son plus jeune âge, Peebles était fasciné par les locomotives à vapeur et aimait démonter des objets mécaniques pour comprendre leur fonctionnement.

Initialement inscrit en école d'ingénieur, Peebles a décidé de se spécialiser en physique après avoir constaté que ses amis en physique organisaient de meilleures fêtes que ceux en ingénierie.

Il a étudié à l’Université du Manitoba. On mettait beaucoup moins l’accent sur les arts libéraux qu’il n’y en a dans un endroit comme celui-ci. Même les étudiants en sciences ou en ingénierie doivent suivre, ici, des cours dans des domaines comme l'histoire, les langues, la philosophie et les arts.

« Je me souviens que l’un des premiers cours que j’ai suivi ici était celui de mécanique quantique de Marvin Goldberger (1922-2014). C’était un parcours spectaculaire qui couvrait à peu près le domaine de la mécanique à un rythme important et d’une profondeur incomparable. J’ai été très impressionné. Peut-être un peu déprimé aussi, en pensant: bon, ce gars est si intelligent. »

Princeton était l’un des rares départements où un cours de relativité générale était enseigné dans le département de physique. Il semble qu’il n’ait pas été considéré comme un sujet de physique sérieux à l’époque. C'était peut-être plus considéré comme un sujet mathématique que physique.

Mais bien sûr, Princeton avait une longue tradition de relativité générale, à commencer par Einstein et avec H. P. Robertson, Valentine Bargmann. Puis l’intérêt de John Wheeler s’est déplacé dans cette direction, je ne sais pas exactement quand... Au milieu des années 50, ça devait l’être. »

 

« Au début, je m’intéressais davantage à la théorie quantique des champs, à la physique des particules qu’à la relativité. Et ce qui m’a attiré chez Bob Dicke, ce sont ses séminaires, une réunion informelle en soirée au cours de laquelle ses étudiants en recherche et ses post-doctorants décrivaient ce qu’ils faisaient. Et j'ai en quelque sorte glissé vers un poste de professeur adjoint. »

 

«  J'ai envoyé un article sur le corps noir, en mai 1965, et celui sur le rayonnement du corps noir et la formation des galaxies, avait été envoyé au début de mars 1965.

Je me souviens encore très bien de la motivation qui m’a poussé à écrire mon premier livre. J’avais décidé que j’aimerais donner un cours de cosmologie. En fait, pour bien dire les choses, un cours de cosmologie, d’un trimestre, de niveau supérieur, a été créé et j’ai été chargé de l’enseigner. John A. Wheeler a décidé de suivre ce cours, et il a commencé à prendre des notes.

Eh bien, ce qui était effrayant, c’est qu’à la fin de chaque cours, il me fournissait une pile de papier, de sa belle écriture, avec tout ce que j’avais dit : « Je vais continuer à faire cela jusqu’à ce que vous acceptiez d’écrire un livre. J’étais tellement étonné que j’ai accepté (rires). »

Jim Peebles a écrit The Large-Scale Structure of the Universe en 1980. Ces cours ont permis de structurer et de formaliser ses idées et recherches sur la cosmologie et la structure à grande échelle de l'univers.

Princeton University

Je rajoute, à présent, que le matin du 8 octobre 2019, Jim Peebles a reçu un appel de la Suède l'informant qu'il avait remporté le prix Nobel de physique.

 

« Johnny Wheeler a sondé bien au-delà des frontières de la connaissance humaine, posant des questions que les générations suivantes de physiciens reprendraient et résoudraient », a déclaré Kip Thorne, professeur Feynman de physique théorique à l’Institut de technologie de Californie, un chercheur prolifique et l’un des étudiants les plus connus de Wheeler. « Et il était le mentor le plus influent des jeunes scientifiques que j’ai connus. »

John Wheeler, selon James Peebles, était « quelque chose qui s’approchait d’une merveille de la nature dans le monde de la physique ».

« Les universités ont des étudiants, disait-il souvent, pour enseigner aux professeurs. A Princeton, nous sommes fiers d’être une université d’enseignement, et peut-être que parmi les universités de recherche, nous sommes l’une des meilleures en matière d’enseignement. »

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Princeton – Rencontre avec John Wheeler – 2

26 Août 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #physique

- Yvain et Elaine interrogent John Wheeler, sur la question fondamentale de la causalité que pose la mécanique quantique ?

Je rappelle que - Dans la mécanique quantique, une particule peut exister dans plusieurs états simultanément jusqu'à ce qu'elle soit mesurée. Cela remet en question la causalité classique, où chaque événement a une cause bien définie. Si l'acte de mesure influence l'état de la particule mesuré; cela soulève des questions sur la nature de la réalité...

En effet, Wheeler suggère, que des décisions prises, après qu'un événement ait eu lieu, peuvent influencer cet événement rétroactivement. Cela remet en question l'ordre causal classique où les causes précèdent toujours les effets.

Certains physiciens, proposent que les chemins multiples existent simultanément jusqu'à ce qu'une observation "choisisse" une réalité particulière.

- Le principe d'incertitude de Heisenberg stipule qu'il est impossible de connaître simultanément avec précision certaines paires de propriétés d'une particule (comme la position et la quantité de mouvement). Cela introduit un élément de hasard fondamental dans les processus quantiques.

 

Elaine relève que Wheeler, intègre souvent des réflexions philosophiques dans ses considérations scientifiques, ce qui n'est pas courant chez les physiciens. Il réfléchit sur la nature de la réalité, l'information et la conscience.

Le schéma illustre l'idée de circuit auto-excité développée par John Wheeler. Selon cette conception, l'univers crée sa propre réalité en boucle

La lettre "U" illustre l'idée clé de Wheeler : l'univers se "boucle sur lui-même".

Y a t-il un univers avant l’apparition de la conscience pour le percevoir? La réalité ne serait peut-être pas un phénomène entièrement physique. Wheeler suggère que la réalité naît de l’acte d’observation, et donc de la conscience elle-même. La réalité pourrait être "participative", c'est-à-dire que l'acte d'observation pourrait influencer la nature de la réalité elle-même.

Il a également suggéré que l'univers pourrait être vu comme un système d'information auto-synthétisé, c'est à dire que l'univers se construirait et se régulerait lui-même en fonction de l'information qu'il contient. Il utiliserait des boucles de rétroaction où l'information produirait des structures et des phénomènes qui, en retour, généreraient plus d'information. C'est un processus dynamique et évolutif.

Et, n'oublions pas que les observations et les mesures faites par les observateurs jouent un rôle crucial dans la définition de la réalité. L'univers est donc en constante interaction avec les observateurs, et cette interaction génère de l'information qui façonne l'univers.

- Les observateurs humains peuvent donc influencer le devenir de l'univers?

Les observateurs humains pourraient influencer non seulement le présent mais aussi le passé !

 

« Je pense que ma vie en physique a été divisée en trois périodes. Au cours de la première période, qui s’étendait du début de ma carrière jusqu’au début des années 1950, j’étais sous l’emprise de l’idée que tout est particules. Je cherchais des moyens de construire toutes les entités de base – neutrons, protons, mésons, etc. – à partir des particules, des électrons et des photons les plus légers et les plus fondamentaux.

J’appelle ma deuxième période Everything Is Fields. Depuis le moment où je suis tombé amoureux de la relativité générale et de la gravitation en 1952 jusqu’à présent, j’ai poursuivi la vision d’un monde fait de champs, un monde dans lequel les particules apparentes sont en réalité des manifestations de champs électriques et magnétiques, de champs gravitationnels et de l’espace-temps lui-même.

Maintenant, je suis sous l’emprise d’une nouvelle vision, que tout est information. Plus j’ai réfléchi au mystère du quantique et à notre étrange capacité à comprendre ce monde dans lequel nous vivons, plus je vois des rôles fondamentaux possibles pour la logique et l’information comme fondement de la théorie physique. »

 

Elaine revient sur quelques notions clés de la philosophie que la science questionne:

- La causalité, avec Kant, est une catégorie de notre entendement: notre esprit impose cette structure causale à nos perceptions pour les rendre compréhensibles. Nous ne pouvons pas voir un événement sans le voir comme étant relié par des relations de cause à effet.

- De même pour Kant, l'espace et le temps, sont des structures mentales que notre esprit impose à notre expérience pour rendre le monde compréhensible. La relativité d'Einstein, nous montre que ''ce qui est'', ne correspond pas à ''ce que nous percevons''.

Après tout, nous dit-elle, c'est une notion centrale chez Kant: La réalité en soi est indépendante de nos perceptions. Pour Kant, nous ne connaissons ''les choses en elles-mêmes'' qu'à travers les catégories de notre entendement. Bien-sûr, la définition de ces catégories censées être ''à priori'' de l'esprit humain, et être universelles et invariantes pour tous les êtres humains'', a été critiqué.

 

Wheeler conclue avec un sourire : « Nous n’avons pas la moindre idée de comment les choses ont vu le jour ou comment elles vont se terminer. »

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Princeton – Rencontre avec John Wheeler – 1

21 Août 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #physique, #Trou noir

La Sorbonne ayant bien préparé les choses, quand Yvain et Elaine se présentent à l'Université de Princeton , ils sont reçus comme les ambassadeurs de l'Université française. Un accueil officiel a même été préparé à Jadwin Hall, le département de physique.

L'Université leur fait le plus bel effet. Ils témoignent du dynamisme et du plaisir d'apprendre sur le campus et les liens entre les professeurs et les étudiants.

John Archibald Wheeler accepte de leur consacrer du temps, pour répondre aux questions, pendant une interview d’une heure dans son bureau dominé par une énorme table à manger à l’ancienne qui est son bureau. Il s’excuse pour le désordre. En costume cravate, aux manières douces et au rire timide, Wheeler reste attentif à ses visiteurs et prend le temps de se faire comprendre.

Des photographies de ses vieux amis, Einstein et Bohr, sont accrochées bien en vue dans son bureau rempli de livres et de boîtes recouvertes vaguement la poussière de craie.

Après qu'Elaine et Yvain se soient présentées; Wheeler leur dit qu'il compare parfois la communauté scientifique à la Table ronde du roi Arthur ! ( Je ne l'invente pas...)

Je vais vous présenter le personnage.

John Wheeler est né en 1911, en Floride. Il est marié et a eu trois enfants.

Il a obtenu son doctorat en physique en 1933. Il a passé une année, en 1938, à Copenhague avec Niels Bohr. Niels Bohr a visité Princeton en 1939. Il se souvient très bien d’une journée glaciale de janvier 39, lorsqu’il a accueilli son mentor, Bohr, tout juste débarqué du bateau en provenance de Copenhague. Ils ont commencé à construire la théorie définitive de la fission nucléaire, signe avant-coureur de la bombe à hydrogène. Il se souvient d'Albert Einstein, avec qui il parlait tout en se promenant.

Le pacifiste Wheeler fait maintenant partie du comité consultatif national sur le contrôle des armements et le désarmement, un service qu’il dit avoir entrepris pour « payer pour les crimes passés ». Il parle de son rôle clé dans le projet Manhattan, qui a produit la bombe atomique qui a explosé au-dessus d’Hiroshima en 1945. Il a continué son service au gouvernement après la guerre, à Los Alamos de 1950 à 1952... Il y joue un rôle central dans le développement de la bombe à hydrogène et sert de mentor au physicien Richard Feynman.

Et il a frôlé la controverse, bien qu’il se soit finalement racheté. En janvier 1953, alors qu’il voyageait dans un wagon-lit à destination de Washington, il a perdu la trace d’un document classifié sur la bombe à hydrogène qui se trouvait dans sa mallette. Il était là quand il est allé se coucher mais avait disparu le matin. Il a été personnellement réprimandé par des responsables militaires sur l’insistance du président Eisenhower... Des années plus tard, en décembre 1968, il a reçu le prix Fermi du président Johnson pour ses contributions à la défense nationale ainsi qu’à la science pure. « Je me suis senti pardonné »

En 1952, Wheeler a commencé à travailler dans une nouvelle direction. Il s’est tourné vers les notions d’espace courbe et de temps dans la théorie de la relativité générale d’Einstein.

 

Tout au long de sa carrière, Wheeler a considéré l’enseignement et le mentorat des jeunes comme un aspect essentiel de sa vie. Certains de ses étudiants qu'il a accompagnés, sont devenus célèbres : tels Richard Feynman ( qui reçu le Nobel en 1965), avec qui il a développé des idées clés concernant les positrons et l’électrodynamique. Avec Kip Thorne, il a donné un nouveau souffle à l’étude des étoiles à neutrons et des trous noirs. « Je suis une de ces personnes qui ne peuvent apprendre qu’en enseignant. »

En décembre 1967, lors d'une de ses conférences, un étudiant aurait suggéré l’expression « trou noir Wheeler a adopté le terme "black hole" pour sa brièveté et sa « valeur publicitaire ». Il popularise le terme "trou noir" pour décrire ces objets, dont la gravité est si forte que même la lumière ne peut s'en échapper et souvent appelés "singularités". Sur ce sujet les travaux de Roger Penrose et Stephen Hawking ont été cruciaux. Ils montrent qu’il doit y avoir à l’intérieur d’un trou noir une singularité de densité infinie ainsi qu’une courbure de l’espace-temps infinie. La découverte des pulsars (forme observable des étoiles à neutrons) en 1967, puis du premier candidat trou noir (Cygnus X-1) en 1971 , font définitivement entrer les trous noirs dans le champ de l’astronomie.

En fin de vie, une étoile à neutrons se forme après l'explosion en supernova d'une étoile massive. Lorsque le noyau de l'étoile s'effondre sous l'effet de la gravité, il se comprime à un point où les protons et les électrons fusionnent pour former des neutrons.

- Note: Une étoile à neutrons est le noyau effondré extrêmement dense ( comprimé à un point où les protons et les électrons fusionnent pour former des neutrons.) qui reste après une explosion stellaire extrêmement lumineuse qui marque la fin de la vie d'une étoile massive.

 

Dans les années 50, Wheeler a développé une théorie ("geometrodynamics" ) pour comprendre les phénomènes physiques à travers les propriétés géométriques de l'espace-temps en lien avec la relativité générale. Elle se concentre sur la façon dont la courbure de l'espace-temps décrit les interactions gravitationnelles.

La géométrie de l'espace-temps décrit comment l'univers est structuré et interagit.

- Et d'où cette structure émerge t-elle ? Nous demande t-il ?

C'est lui-même qui répond: - je suggère que l'univers, dans ses aspects les plus fondamentaux, n'est pas constitué seulement de matière et d'énergie, mais qu'il émerge de l'information elle-même. Si les propriétés et les comportements des objets physiques résultent de l'information sous-jacente qui les définit. Cette vision nous amènerait à voir le monde à travers le prisme de l'information. Cela pourrait signifier que les lois fondamentales de la physique pourraient, en fin de compte, être expliquées par des principes d'information.

- Comment s'effectue la transition de l'information à la structure de l'espace-temps ?

Les bits d'information quantique pourraient être les blocs de construction fondamentaux de l'univers. On pourrait même imaginer qu'ils jouent un rôle central dans l'émergence de la gravité.

L'espace-temps ne serait pas une entité continue mais une structure émergente, résultant des interactions et de la dynamique de l'information à un niveau fondamental.

Wheeler résume la relativité générale par l’expression « la matière dit à l’espace comment se courber et l’espace courbe dit à la matière comment se déplacer ».

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Les années 1970s

16 Août 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Etats-Unis, #Energie, #Maritain

J'ai besoin de moments de solitude, et je pars retrouver Lancelot, à Fléchigné.

Après les soubresauts culturels et guerriers qu'il a vécu en ce XXème siècle, Lancelot confirme cette impression d'observer l'émergence d'une nouvelle ère. Cette transition est agitée et marquée par la contestation des valeurs traditionnelles, et toujours sur un fond idéologique exacerbé par la guerre froide et la course à l'espace. Ce sont me dit Lancelot les réactions à notre passage dans un monde nouveau. Il peut se faire dans la douleur. Serait-ce alors ce que nous devons vivre avec la crise pétrolière qui s'annonce ? Qu'allons-nous perdre, ou gagner avec la libéralisation des marchés et la mondialisation ?

Lancelot préfère en rester à la science.

L'électronique, à travers les avancées technologiques et l'informatique, va permettre de réaliser des rêves et des projets qui étaient auparavant inimaginables, me dit-il.

Il aimerait pouvoir se bricoler un ordinateur, comme on peut le faire d'un poste radio. La société R2E Micral, en vendrait un sous forme de kit à assembler, avec des commutateurs pour entrer les instructions.

Lancelot comme nous l'avons déjà vu, s'était passionné pour les équipements de transmission et de réception afin de communiquer. Il avait suivi les débuts de la Télévision en Noir et Blanc, avec la création de la RTF en 1949. Et ce n'est qu'en 1967, qu'eut lieu le passage à la couleur sur la deuxième chaîne de l'ORTF. La France avait adopté le standard SECAM (Séquentiel Couleur à Mémoire) alors que l'Allemagne de l'Ouest préférait le système PAL (Phase Alternation Line) développé par Telefunken. Ils sont tous deux associés à un système de balayage qui est passé à 625 lignes. Les Etats-Unis appliquent le système NTSC.

Plus simplement, en complément de la radio, à partir de 1962-63, Phillips développe la cassette compacte. Il est devenu simple et pratique , aujourd'hui d'emporter sa musique préférée avec soi grâce à la cassette.

 

A mon arrivée dans ma 4L, Lancelot avait remarqué mon auto-collant anti-nucléaire...

Nous parlons énergie. En effet, dans le domaine du chauffage, entre charbon, gaz, électricité et fuel, la concurrence faisait rage. Lancelot croit en l'électricité, et pas seulement parce que ''la cuisine électrique est plus prestigieuse et plus moderne que la cuisine au gaz''. L'installation des '' compteurs bleus'', le passage au 220volts, et à une '' puissance confort '' de 6 kW, a permis aux français de s'équiper.

Petit à petit, toutes les sources d'énergie sont transformées pour la plupart en électricité, d'autres ne sont pas renouvelables ou intermittentes; la recherche scientifique devrait s'orienter vers d'autres sources d'énergie. '' Je pense à l'atome, et sans-doute à d’autres moyens qu'il serait impérieux d'explorer...''

Aujourd'hui, nous exportons du charbon, et possédons un pôle pétrolier public puissant ( Elf-Aquitaine en 1976), mais là n'est pas notre futur. Et, dans la poursuite d'une politique d'indépendance nationale, il est nécessaire de penser un avenir à long terme; et une filière nucléaire française, semble à Lancelot un bon choix.

- Je fais remarquer que lorsque des sources d'énergie produisent d'abord de la chaleur, pour mettre en mouvement une turbine qui produit enfin de l'électricité, forcément nous perdons du rendement...

Lancelot imagine qu'un jour prochain, nous pourrons produire de l’énergie via la fusion nucléaire: c'est à dire reproduire les réactions qui se produisent dans le soleil pour générer de l'énergie de manière efficace et propre.

J'explique que je considère que cette technologie est à trop haut risque, elle peut mettre en danger sur une longue durée les populations environnantes et même éloignées. Elle est vulnérable aux actions terroristes, et entraînera, par sécurité, une société de surveillance. Dès 1971, sont organisées des manifestations à Fessenheim en Alsace, à Bugey.

 

Lancelot a connu deux grandes guerres, et reste optimiste. L'humain a démontré une incroyable capacité à innover et à s'adapter aux défis. Travaillons à ce que nos dirigeants soient autant philosophes que scientifiques, avec des cadres méthodologiques rigoureux et des outils de pensée critique.

N'oublions pas également de tirer les leçons du passé et en étant ouverts au changement.

- Mais n'y aura t-il pas nécessairement plusieurs vérités qui s'affronteront?

- Oui, et tant mieux. Respectons cela. D'un côté renforçons la rigueur et l'objectivité des pratiques scientifiques. De l'autre apprenons à déceler nos biais cognitifs et nos préjugés, et confrontons-nous aux questions éthiques, avant d'orienter le progrès technique.

- Quelle place pour la spiritualité ?

- Il est nécessaire de lui laisser une grande place. Notre Quête se situe là, dans la recherche de la nature de la réalité, et de la nature de notre existence. Je suis persuadé aujourd'hui que les découvertes scientifiques vont nous fournir des cadres conceptuels, des modèle pour penser la nature du temps, de l'espace, et de la conscience... Et la philosophie, encourage notre esprit critique, elle nous aide en donnant un sens aux scénarios de nos possibles. La philosophie peut encore nous aider à favoriser le dialogue entre les cultures.

Lancelot est fasciné par les avancées de la conquête spatiale, elle incarne dit-il l'esprit d'exploration et d'ingéniosité humaine . Étudier l'univers va nous aider à mieux comprendre les lois fondamentales de la nature, l'origine et l'évolution des planètes, et les conditions nécessaires à la vie. Cette connaissance enrichira notre savoir et peut inspirer de nouvelles théories scientifiques.

- J'espère dit-il – mais ce n'est pas encore le cas – qu'elle incitera à une collaboration internationale, favorisant la paix et la coopération entre les nations.

En 1969, les États-Unis ont réussi à envoyer les premiers humains sur la Lune avec la mission Apollo 11. Cela a été un moment inoubliable, que nous avons pu suivre à la télévision, en direct !

Asterix 1er satellite français Pilote

Pour la France, le général de Gaulle a créé en 1961, le Centre National d'Études Spatiales (CNES).

Le premier tir de la fusée Diamant a lieu le 26 novembre 1965, et lance le 1er satellite français nommé Astérix.

La France, l'Allemagne et l'Angleterre tentent ensemble la construction de la fusée Europa, pour lancer des satellites en mission scientifique. C'est une suite d'échecs. La France reste seule pour la suite du projet Europa III, rebaptisé L3S ( lanceur de 3ème génération )... Finalement, l'Europe accepte de financer une part, et le projet prendra le nom d'Ariane ( 1973).

L'Agence Spatiale Européenne (ESA) ( 1975), vise à coordonner les efforts spatiaux des pays européens. Le 24 décembre 1979, la fusée Ariane 1 réussi avec succès son premier vol.

La France a développé plusieurs satellites de télécommunications, tels que les satellites Symphonie, qui ont été lancés dans les années 1970 et ont contribué à l'amélioration des communications à longue distance.

Pour ce qui est du transport aérien , le premier avion européen d'Airbus ( créé en 1969), est l'A300, qui vole à partir de 1972. Il est mis en service par Air France en 1974

Depuis 1970, le Boeing B747 d'Air France permet de faire Paris-New York en huit heures, alors que le France le fait en 5 jours, ce n'est pas le même plaisir !

 

Elaine et Yvain, de retour des Etats-Unis, confirment le plaisir de la croisière.

Leur court séjour au États-Unis, les a néanmoins fait percevoir le monde de demain. Tout semble plus grand et plus rapide. Les gratte-ciel de New York, les immenses centres commerciaux et les autoroutes sans fin sont impressionnants. Le niveau de vie est élevé et on ressent un véritable dynamisme dans les villes. Les nouvelles technologies sont partout, comme les télévisions couleur dans les foyers et les voitures automatiques. C'est un pays en avance sur nous dans bien des domaines, mais on sent aussi une certaine superficialité et une culture très tournée vers la consommation.

Évidemment, les États-Unis seront considérés comme un modèle économique de prospérité et de croissance. Devons-nous résister en France, à adopter certaines pratiques économiques américaines ?

Nous craignons une perte de l'identité culturelle française, avec une standardisation excessive des produits et des modes de vie... ? Les pratiques économiques américaines sont associées à de grandes entreprises multinationales, si nous voulons les concurrencer, cette course ne va t-elle pas favoriser la délocalisation des industries françaises vers des pays où les coûts de production sont plus bas? Nous avons, après la guerre, mis en place un modèle social qui nous apporte de la sécurité, un modèle beaucoup plus libéral ne va t-il pas accroître les inégalités sociales et économiques.?

Ne deviendrons-nous pas dépendants des Etats-Unis ? Et cette culture de de consommation américaine ne nous semble t-elle pas plutôt superficielle et centrée sur le matérialisme ?

Il a une culture populaire omniprésente au Etats-Unis, et nous la retrouvons en France, quand nous parlons tous des derniers films d'Hollywood et écoutons de la musique rock à la radio, accompagnés par les styles vestimentaires américains qui sont de plus en plus populaires en France.

Les États-Unis sont également en avance technologique, notamment dans les domaines de l'aviation et de l'électronique.

Les banlieues américaines sont largement composées de maisons individuelles avec de grands jardins, reflétant une préférence pour l'espace et le confort. La conception des maisons américaines privilégie souvent les espaces ouverts avec des cuisines américaines et des salons spacieux, contrairement aux espaces plus compartimentés que l'on trouve en France.

Les foyers américains sont souvent équipés de nombreux appareils électroménagers, tels que les lave-vaisselle, les fours à micro-ondes et les réfrigérateurs avec distributeurs de glace intégrés. Ils installent la climatisation centralisée qui offre un confort accru pendant les mois d'été.

L'industrie automobile américaine était florissante avec des marques comme Ford, General Motors et Chrysler dominant le marché mondial.

''All in the Family'' est une série télévisée qui captive les américains. C'est un programme comique qui traite de sujets de société, au travers d'une famille de deux couples – celui des parents, et celui de la fille, qui vivent ensemble pour économiser de l’argent, ce qui leur donne de nombreuses occasions de s’irriter mutuellement. La série explore les conflits entre les valeurs traditionnelles des parents et les idées progressistes de leur fille et de leur gendre.

 

Yvain est enthousiasmé d'avoir vu et fonctionner, à Princeton, le Xerox Alto, le premier ordinateur conçu pour supporter un système d'exploitation basé sur une interface graphique et une souris. Il est expérimental, et utilise un langage de programmation, le BCPL (Basic Combined Programming Language). Princeton est en lien avec le PARC une société de recherche- division de Xerox - qui attire les meilleurs et les plus brillants ingénieurs et informaticiens. Robert Metcalfe y a inventé l'Ethernet en 1973, révolutionnant les réseaux informatiques et posant les bases de la connectivité Internet moderne.

 

Elaine a rencontré un professeur de philosophie de l'Université Notre-Dame ( Indiana), qui suivait des cours à Princeton, et logeait dans la maison des Maritain, au 26 Linden Lane, léguée à l’Université de Notre Dame. De la maison, les Maritain pouvaient marcher sur la courte distance jusqu’à St. Paul’s sur Nassau Street pour assister à la messe quotidienne. Le campus était tout aussi proche. Le Centre Jacques Maritain de l’Université de Notre-Dame a été fondé en 1958, et Jacques était là pour la cérémonie.

Malheureusement, il se trouve que Jacques Maritain est décédé ce 28 avril 1973, à l’âge de quatre-vingt-dix ans, à Toulouse.

Elaine lui rapporte que son père l'a connu, alors qu'il fréquentait les ''dimanches de Meudon''... ( Jacques Maritain – Nicolas Berdiaeff – Un nouveau Moyen-âge - Les légendes du Graal ).

En 1941-1942, Jacques Maritain (1882-1973) vint à Princeton trois jours par semaine pour donner un cours de troisième cycle en philosophie médiévale. Après la guerre, et avoir été ambassadeur de France au Vatican de 1945 à 1948, Maritain est revenu à Princeton en 1946 pour participer à une conférence intitulée « La tradition humaniste dans le siècle à venir » et pour accepter un doctorat honorifique lors de la célébration du bicentenaire de l’université. L’année suivante, il reçut une invitation à rejoindre la faculté de Princeton, dans des circonstances inhabituelles qu’il rappellera plus tard dans son livre Refections on America (1958). « En décembre 1947, de retour à Rome de Mexico, écrit-il, je me suis arrêté à New York pendant quelques heures pour changer d’avion. Le président Dodds était là ; il avait eu la gentillesse de venir à New York pour m’offrir, si je démissionnais de mon poste diplomatique au Vatican, une chaire à l’Université de Princeton, précisément en ma qualité de philosophe dévoué à l’esprit et aux principes de Thomas d’Aquin. Le fait que Princeton soit une université laïque d’origine presbytérienne ne l’a rendu que plus intéressé par un tel poste d’enseignement. Maritain a accepté et est venu à Princeton en tant que professeur de philosophie en 1948. Ses années à Princeton furent heureuses. « Dans aucune université européenne, écrit-il, je n’aurais trouvé l’esprit de liberté et de sympathie que j’ai trouvé à Princeton en enseignant la philosophie morale à la lumière de Thomas d’Aquin. »

En plus d’un cours d’études supérieures en philosophie morale, il a également contribué au programme spécial de premier cycle en sciences humaines. Il prit sa retraite en 1952 à l’âge de soixante-dix ans et commença à jouir, selon ses propres termes, du « statut élyséen d’un émérite ». Il continua à vivre à Princeton et à contribuer à sa vie intellectuelle jusqu’à la mort de sa femme en 1960, date à laquelle il se retira dans un monastère de Toulouse. C’est là qu’il meurt le 28 avril 1973.

Maritain était un homme chaleureux et doux. Il était admiré, a dit l’un de ses collègues, même par ceux qui avaient des convictions philosophiques différentes, « pour son zèle de toute une vie pour la vérité et son engagement passionné pour la liberté [...] son humilité, sa charité, son attitude fraternelle envers tout ce qui est.

 

Jacques Maritain commença à enseigner la philosophie morale à Princeton. Elaine a eu la patiente de nous expliquer quelques point de la philosophie morale de Maritain.

Maritain explore les fondements et les principes de la philosophie morale, en s'inspirant largement des enseignements de Thomas d'Aquin et défend l'idée que la morale doit être fondée sur la vérité et la volonté de Dieu.

- Maritain croit que la capacité de la raison humaine à connaître la vérité et à distinguer le bien du mal est un indicateur que la moralité est inhérente à la nature humaine.

Pour lui, la loi morale naturelle est inscrite dans la nature humaine par Dieu.

Il soutient que les principes moraux fondamentaux, tels que la justice, la bienveillance et le respect de la dignité humaine, sont universels et indépendants des différences culturelles ou historiques.

- Qu'appelle t-il '' la loi naturelle '' ?

- La loi naturelle est une expression de '' l'ordre cosmique '' ( l'ordre de la création) , la moralité humaine en est une expression.

Elle est accessible à tous les êtres humains par l'usage de leur raison...

La loi naturelle représente un ordre moral objectif, indépendant des opinions ou des conventions humaines. C'est une manière pour les êtres humains de connaître et de suivre la volonté de Dieu.

La loi naturelle est universelle et immuable. Elle s'applique à tous les êtres humains.

 

De nombreux penseurs et diplomates qui ont participé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies le 10 décembre 1948 ont dit avoir été influencé par Jacques Maritain, d'ailleurs, il était chef de la Délégation française lors de la deuxième session de la conférence générale de l’Unesco, à Mexico, le 6 novembre 1947.

Jacques Maritain reconnaissait que les fondements théoriques de la morale peuvent varier grandement entre les perspectives théistes et matérialistes. Cependant, il croyait fermement en la possibilité de parvenir à un consensus pratique. Les finalités morales peuvent être similaires. Certaines valeurs, telles que la justice, la compassion et la liberté, transcendent les différences philosophiques et culturelles. Chacun peut reconnaître la nécessité de protéger les individus contre la souffrance et l'injustice. Maritain préconisait le dialogue interphilosophique et la tolérance.

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Souvenirs – Le récit d'Yveline

11 Août 2025 , Rédigé par Régis Vétillard Publié dans #Clermont-Ferrand, #1974

Lorsque je rencontre Régis, en 1974, je sors d'une relation un peu étrange avec un individu mystérieux qui se dit israélien et anarchiste, passionné par la vie communautaire du Kibboutz ..

Je n'ai jamais su la réalité de ce qu'il m'a conté La seule chose dont j'ai pu être sûre c'est qu'il était juif, bien circoncis ..

1974- Conflit du Larzac

J'avais croisé cet homme au Larzac alors que je participais en tant qu'animatrice bénévole à un camp de vacances pour handicapés physiques et mentaux. .

C'était en 1973. Les normes sanitaires et de sécurité n'étaient pas aussi contraignantes qu'aujourd'hui.. Le vent de liberté post soixante-huitard soufflait. Nous dormions avec eux sous la tente et nous nous lavions dans la rivière..

Je revois encore le sourire émerveillé du jeune garçons de dix ans qui dormait sous ma tente canadienne au moment où je l'avais libéré de l'attelle qui maintenait sa jambe paralysée,. Et aussi à ce jeune homme que mes collègues avaient plongé à deux dans l'eau fraîche de la rivière pour qu'il goûte le plaisir sensuel du contact d'une eau naturelle. Je repense à Carlos qui chaque matin se levait avant tout le monde pour faire la vaisselle et aussi ses promenades improvisées et solitaires qui nous obligeaient à le chercher partout : joie de la liberté pour eux et pour nous, à cette époque post révolutionnaire où il était interdit d'interdire.

Le soir, un feu de camp nous avait réunis avec les militants présents sur ce campus du Larzac que l'on occupait pour empêcher l'armée d'envahir ces lieux de pâturage pour d'immenses troupeaux de moutons. Un enjeu, une lutte essentiels qui déjà préfiguraient ce combat de la mort contre la vie qui prend tout son sens aujourd'hui avec la prise de conscience du réchauffement climatique..

J'avais beaucoup d'admiration pour toutes ces personnes qui s'engageaient dans cette lutte pour la survie de ces paysans bergers qui voulaient rester sur leurs terres.

Ce soir là, j''ai rencontré Michael.. Avec sa barbe et ses cheveux longs , il me faisait penser à Abraham.

 

Lorsqu'en septembre 72, je suis revenue de Worms, en Allemagne où j'avais travaillé un an comme assistante de français pour les élèves allemands, j'avais bien changé.. Je n'étais plus la petite étudiante ''bien sage'' qui avait passé sa licence avant de partir.

En Allemagne, l'émancipation des filles me semblait encore plus avancée que chez nous et les jupes rivalisaient d'audace pour découvrir les jolies gambettes des demoiselles ; et cette émancipation n'était pas pas seulement vestimentaire... On se lâchait, et m'éloignant de mon milieu familial conservateur, j'avais aussi découvert d'autres modes de pensées plus révolutionnaires qui décuplaient ma curiosité pour ceux qui les défendaient et que j'avais tendance à idéaliser...

Ceci explique aussi mon attirance pour celui qui allait devenir mon mari ..

 

Je croisais Régis au 'Resto U' en compagnie d'un copains Alain, lui même ami d'un de mes copains cathos, Eudes.

Eudes et Alain étudiants très sérieux, logeaient dans le couvent de dominicains qui à l'époque accueillait l'aumônerie étudiante. Une amie germaniste m'y avait introduite et j'avais aussitôt aimé cet endroit avec ses salles voûtées, le jardin clos, le lieu d'échange et de rencontres où soufflait un vent de liberté, impulsé côté église catholique, par le concile Vatican 2. Moi, qui commençait sérieusement à remettre en question la foi inculquée par ma mère et le catéchisme des années 50, j'étais séduite par cette nouvelle façon de vivre sa foi et cela me réconciliait, un peu, avec l'Eglise.

On se retrouvait dans ce couvent ou lors de week-end entre jeunes étudiants, pour une messe toute simple improvisée autour d'une table, animée par deux dominicains, Paul et Pierre très proches de nous en âge, l'un étudiant en médecine et l'autre en philosophie. J'avais beaucoup d'amitié pour Pierre mais je n'aurais jamais osé l'aborder autrement que comme un prêtre. J'ai appris plus tard que l'un et à l' autre avaient choisi de se marier.

 

Un jour j'avais croisé Alain au resto U et tout naturellement , il m'avait présenté son copain Régis, nouvellement débarqué de Marseille et qu'il avait rencontré lors d'un job en Écosse.

Avec son écharpe blanche, ses petites lunettes rondes et sa redingote noire qui flottait au vent sur sa mobylette, Régis , par son allure libre, dénotait de mes amis cathos, bien classiques dans leur façon d'être et de se comporter.

Il avait une petite étincelle de folie dans le regard noir et profond qui rejoignait mon besoin d'aventures et me l'a rendu aussitôt attirant... Il me parlait de ses voyages en Ecosse en stop et au bout du monde mais aussi, malgré sa formation scientifique, de son goût pour la littérature et la poésie.

Il habitait un appart qu'il partageait avec des copains dont le fameux Alain, dans un vieil immeuble en face de la cathédrale.

Je me souviens qu'on y accédait par un vieil escalier de pierres avec au milieu de l'escalier, des toilettes à la turque que tout l'immeuble devait se partager. Autant vous dire que ces messieurs les locataires ne se battaient pas pour les récurer. Quant à la cuisine, il valait mieux ne pas être maniaque sur l'hygiène, mais j'avais trouvé sa chambre très sympa avec une déco personnelle qui reflétait bien son côté artiste. Je me souviens d'un collage, qu'il avait réalisé, montrant un enfant crucifié dans un camp de concentration... Il m'avait dit : c'est le Christ, et il m'avait aussi parlé de son passé de séminariste...

 

Il m'a invité à ses soirées dans l'appart avec ses copains et ses copines anglaises... Un rock endiablé qui me révèle son sens de la musique et du rock, finit de me séduire. Un jour nous nous retrouvons dans une manif contre une énième réforme de l'éducation ou alors peut être pour défendre les langues régionales, en particulier l'occitan.. En tout cas, la manif va se terminer, d'abord par une crêpe au "1513 ", une crêperie pleine de charme avec ses caves voûtées, dans l'une de ces vieilles rues clermontoises aux maisons de pierre de lave et ensuite dans la chambre de mon militant qui achèvera de me convaincre de ses dons de séducteur...

1976

C'est ainsi que commence notre histoire…

Il faut croire que mon nouveau chéri me porte chance car je réussis enfin mon CAPES d'Allemand qui déjà à l'époque se méritait car il n'y avait que 6 à 10 % de réussite à ce concours et j'ai mis 3 ans pour y parvenir... Régis m'avait bien soutenu dans cette épreuve, suant avec moi sur le poète Hölderlin qui visiblement l'inspirait plus que moi, et surtout , en m'offrant la veille du concours à Paris, une belle et longue robe style western, rose à carreaux. C'était l'époque baba cool où les filles passaient de la longue robe à dentelles, à la minijupe au raz des fesses.

 

Nous avons fêté cette réussite bien méritée en prenant le bateau pour un voyage en Écosse. Le voyage malgré ma robe de princesse s'avère cependant moins romantique que prévu avec la 4L de Régis qui tombait en panne à chaque sommet de côte, nous obligeait parfois à dormir recroquevillé à l'intérieur en attendant de redémarrer et de retrouver l'hospitalité toute relative des Youth Hostels avec ses obligations de "duty" à la fin de notre séjour ..

Cela mettait un peu de piment dans notre relation qui me sembla à ce moment là un peu en panne... Si bien qu'à notre retour, à Clermont, Régis, ayant abandonné la 4 L au bord d'une rue à Edimbourg, je ne me sentais un peu désabusée et sachant que Régis allait repartir pour un an pour des études de Civil-engineering à Dundee en Ecosse... Je n'avais plus trop d'attente de ce côté ; et surtout j'avais enfin mon précieux diplôme en poche et je goûtais au plaisir d'une vie clermontoise sans souci...

 

A cette époque la préparation pratique au CAPES pour valider le diplôme était vraiment des plus "light".. Quelques heures de cours seulement par semaine et toujours en présence d'un tuteur ; cela me laissait beaucoup de temps pour folâtrer et m'amuser à droite à gauche...

Mon avenir professionnel étant pour ainsi dire assuré, je pouvais m'offrir le luxe d'un logement un peu plus grand : une grande chambre avec douche, WC et coin cuisine. Elle était située dans un très vieil immeuble de pierre dans une petite rue sombre de la ville. Aujourd'hui, je ne voudrais sans doute pas y mettre les pieds car je ne m'y sentirais pas en sécurité, mais à l'époque je trouvais ça très romantique...

1979

 

Mon amoureux "écossais" ne m'oubliait pas, cependant, et je recevais souvent des missives enflammées de mon chéri qui m'envoyait des poèmes jusqu'au jour où une lettre arriva qui me laissait dans un état de stupeur... Régis me demandait en Mariage. !.

Je lui répondis aussitôt, et lui demandait de ne pas interrompre son séjour d'études pour moi, qu'il ne devait pas agir sur un coup de tête. Mais, quelques jours plus tard, on frappait à ma porte et c'était Régis qui apparaissait. Il était parti avant d'avoir reçu ma lettre... Le sort en était jeté…

 

Quelques mois plus tard, nous décidions de nous marier : le 21 février 1976.. Ce fut un mariage tout simple entre copains... L'un d'entre eux, J.Claude, un ami, militant du mouvement occitan Poble d'OC, nous avait prêté son appartement pour que nous puissions faire une petite fête entre amis... Ma mère nous a invité à midi à un repas dans un bon restaurant avec ma mère, mes frères, l'oncle et la tante de Régis, sa sœur et sa cousine et nos témoins de mariage, Alain et mon amie Françoise ..

Les parents de Régis ont refusé de venir.. Notre refus d'un mariage à l'Eglise suscita leur indignation..

Et pourtant 50 ans plus tard, nous sommes toujours ensemble...

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