La Quête du Graal : La commanderie – 8/21 -
* Quelle est votre Question ? ( en conclusion de l'étape précédente..) : La nef de Salomon...
- « Où vais-je ? – Quelle est ma direction ? »
Entrez !
<- Une forteresse massive, à l’intérieur une église et suspendu dans les airs : le Graal ...
L'un des grands atouts des Templiers étaient les possessions plus ou moins fortifiées qu'ils avaient bâties et entretenaient aussi bien en Terre Sainte, que dans l'Europe entière. Forteresses, citadelles ou châteaux comportaient soit une église, soit une chapelle, des quartiers d'habitation, des écuries , des armureries... C'étaient parfois des centres administratifs et religieux. Les '' commanderies '' combinaient activité spirituelle et militaire...
La ''commanderie'' pourrait représenter ce que l'on entendait par '' Château de Graal ''. C'est ainsi qu'on imagine '' Montsalvage'' dans '' Le Jeune Titurel '' de A. von Scharffenberg...
Cette lame décrit le roc sur lequel est fondé la Foi, qui anime le chercheur du Graal : protection du faible par le fort, maîtrise de soi … C'est aussi le Refuge : la commanderie referme le temple (intérieur), les objets sacrés de la Quête du Graal...
Attention, le roc n'est pas celui de l'arrogance, de la colère ...
La lame VIII du Tarot traditionnel, illustre ''La Justice''... Cette notion évoque l'équilibre, et aussi une certaine détermination …
N'oubliez-pas : pour continuer le Chemin : - Préparez votre question ?
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews
La Quête du Graal : La nef de Salomon – 7/21 -
Galaad, Bohort, Perceval et sa sœur trouvent la nef de Salomon Tiré du ''Lancelot du Lac et la quête du Graal'', Bnf ms fçs 343 - 1375-1400 |
Ecuries du Roi Salomon à Jérusalem - Sources Abbé Fillion 1860 |
* Pourquoi les Templiers ?
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews
La Quête du Graal : Les deux Templiers – 6/21 -
L'Aventure au temps de la Quête du Graal -2/2-
Contemporaine de Chrétien de Troyes, Marie de France fait du mot '' aventure '' le terme technique par excellence de sa poétique...
« Les contes que je sais vrais,
dont les Bretons ont fait des lais,
je vous les conterai brièvement.
Au début, pour commencer,
selon la lettre et l'écriture
je vous montrerai une aventure. »
(Guigemar,v. 19-24)
L’aventure est le cristal intemporel qui tient ensemble la chaîne de la mémoire où Marie insère ses lais : et, dans la remembrance, événement et récit coïncident. En ce sens, I'aventure est toujours l'aventure d'un lai...
Marie de France fait allusion plusieurs fois à la vérité de ce qu'elle raconte, mais le fait d'une manière telle que vérité et aventure semblent se confondre.
« Telle qu'elle arrive, je vous la conterai, je vous en dirai la vérité » - Éliduc, v. 27-28).
Dans la conclusion du Chèvrefeuille, la poétesse affirme qu'elle a conté « la vérité du lai » tout comme ailleurs elle disait qu'elle en contait l'aventure : « Je vous ai dit la vérité / du lai que j'ai ici conté »
La vérité dont il est ici question n'est ni la vérité apophantique de la logique ni la vérité historique. C'est une vérité poétique.
Cela veut dire qu'il ne s'agit pas de la correspondance entre les événements et le récit, entre les faits et les mots, mais de leur coïncidence dans l'aventure. On n'est pas en présence de deux éléments : l'aventure-événement et l'aventure-récit, vraie si elle reproduit fidèlement la première, et fausse dans le cas contraire. Aventure et vérité sont indiscernables parce que la vérité advient et que l'aventure n'est que l'advenir de la vérité.
Dans le Parzifal de Wolfram von Eschenbach, L'aventure est personnifiée par une femme. Elle apparaît brusquement au poète et lui demande de la faire entrer dans son cœur :
« Ouvre ! » « À qui ? Qui êtes-vous ? »
« Je veux entrer dans ton cœur. »
« C'est un espace étroit. »
« Qu’importe, n'y eût-il point d'espace,
tu n'auras pas à le regretter.
Je vais te dire des choses merveilleuses. »
« C'est donc vous, dame Aventure ? »
(Parzival, 433, l-7)
Frau Âventiure est, l'histoire même qui est contée Âventiure frappe à la porte du poète non avec son poing, mais avec des mots : « Ouvre ! Je frappe avec des mots, laisse-moi entrer »
Ce qui est personnifié en dame Aventure est l'acte même d'écrire et de conter : mais, en tant qu'il coïncide avec les événements racontés, il n'est pas un livre, mais le corps vivant d'une femme.
Un épisode du Parzival a toujours paru obscur aux interprètes. Le jeune héros, inconscient et inexpérimenté, arrive un jour dans un champ tout proche de la forêt de Brizljan et voit une dame endormie sous une tente.
« La dame était endormie
et portait l'arme de l'amour:
une bouche d'un rouge étincelant,
vrai tourment pour le chevalier.
La dame dormait
avec les lèvres décloses,
ardentes pour le feu d'amour. »
(Parzival, 130 , 3-9)
Ce qui est remarquable, c'est que le terme aventure qui apparaît alors ne se réfère pas à l'expérience qu’est en train de vivre Parzival, mais à la dame même qui est endormie : « Ainsi reposait la merveilleuse aventure », ( ibid. 130, 10). Si Wolfram peut appeler ici la dame « aventure », c'est parce que son corps symbolise autant l'aventure vécue par Parzival que le récit qu'en donne le poète. En rencontrant Jeschûte - tel est le nom de la dame - Parzival a rencontré sa propre histoire.
Sources : Textes extraits de '' L'aventure – de Giorgio Agamben '' Rivages Poche
L'Aventure au temps de la Quête du Graal -1/2-
Que faut-il comprendre quand on dit que la Quête est une ''aventure'' … ?
Le mot « aventure » est un terme technique essentiel du vocabulaire poétique médiéval.
Le terme '' aventure '', par lequel le chevalier définit l'objet de sa quête - et ce faisant, il se définit lui-même :
« .. Je suis, dit-il, un chevalier en quête
de ce qu'il ne peut trouver;
car je cherche et rien ne trouve.
- Et que voudrais-tu trouver ?
- Aventurer pour éprouver ma prouesse et ma hardiesse.
Donc je te prie, te demande et t'implore,
si tu le sais,
de me conseiller une aventure ou une merveille.
- De cela, dit-il, tu te passeras : je ne sais rien de l'aventure et jamais je n'en ai entendu parler. »
Le chevalier au Lion - (Yvain, v. 358-369)
Le terme ' aventure ' a à faire avec ''la merveille'' ( ou d’aventure ou de mervoille ) et qu'il devra servir de preuve pour le courage d'Yvain.
Cependant on ne saurait comprendre la subtilité sémantique de ce passage si l'on ne se rappelle pas qu'en ancien français le verbe ''trover'' ne signifie pas simplement '' trouver '' ..( …) à l'origine c'était un terme technique du vocabulaire poétologique roman, qui voulait dire " composer de la poésie " et les poètes s'appelaient eux-mêmes trobadors en langue d'oc, trouvères en langue d'oil ou ou trovatori en italien.
Yvain, qui cherche ce qu'il ne peut trouver, pourrait être alors une évocation voilée de Chrétien de Troyes qui '' trouve '' l'argument de son poème: l'aventure du chevalier est l'aventure même du poète.
L'aventure est pour le chevalier autant rencontre avec le monde que rencontre avec lui-même et, de ce fait, source de désir et d'effroi.
Dans un lai de Marie de France, le protagoniste, après avoir rencontré la femme aimée, rentre chez lui en proie à un si grand trouble qu'il doute de lui et de ce qu'il a vu:
« Il pensait à son aventure
et doutant en son cœur
il est saisi d'effroi, ne sait que croire
et il ne lui paraît pas qu'elle soit vraie. »
(Lai de Lanval, v. 197 -2O0)
Toutefois, plus étrange et risquée est l’aventure, plus elle est désirable :
« Mais plus grande est la merveille
et plus risquée l'aventure,
plus il la désire et plus elle l'attire. »
(Érec et Enide, v. 5 644-5 646)
L'Aventure dans les romans de chevalerie désigne autant le hasard que le destin, autant l'événement inattendu qui met le chevalier à l'épreuve qu'un enchaînement de faits qui se vérifieront nécessairement.
« L'aventure qui doit être
il ne peut se faire qu'elle ne soit,
et ce qui doit arriver
pour rien au monde ne peut manquer. »
(Roman de Rou, v. 5609-5612)
Sources : Textes extraits de '' L'aventure – de Giorgio Agamben '' Rivages Poche
La Quête du Graal : Melchisédech – 5/21 -
Le Sacro Catino ( graal) exposé à la cathédrale Saint-laurant de Gênes |
Noël
6 janvier, 25 mars, 10 avril, 29 mai, toutes ces dates ont, à un moment de notre histoire, été célébrées comme marquant la naissance du Christ, avant que ne s’impose le 25 décembre.
L'origine du mot '' Noël '' serait gauloise, il viendrait de deux mots gaulois "noio" (nouveau) et "hel" (soleil). Cette origine fait référence au caractère profane de la fête et notamment à la fête du solstice d'hiver fêtée par les Gaulois. D'ailleurs, La bûche de Noël vient d'une coutume païenne; on rallume le feu au début de l'année...
'Christmas' en anglais, signifie la messe du Christ...
Comme toujours les grandes fêtes religieuses chrétiennes et les fêtes païennes se superposent et s'entremêlent, il est donc difficile de retrouver les origines exactes de la fête de Noël.
Au Moyen-Âge, Noël ! Noël ! était le cri de joie poussé par le peuple à l'arrivée d'un heureux événement.
Au Moyen-âge, Noël ce n'est pas seulement, le 24 au soir, ou le 25 décembre … C'est toute la période de l'Avent ; et la fête elle-même peut durer plusieurs semaines...
Noël avec Cornacchia.
Un peu de féerie, dans ce monde médiéval et brutal ...
C'est Noël en féérie... Sont de sortie belles princesses et monstres effrayants, sur fond de paysages fantastiques, tous se rendent à la fête...
C'est l'univers féérique incroyable et touchant de Cornacchia. L’artiste russe Cornacchia laisse libre court à son imagination et crée de véritables chefs d’œuvres de créativité.
Chaque image raconte un morceau d’histoire où l’étrange et le mignon se côtoient habilement.
Cornacchia se sert de son talent en photomanipulation, autant que celui en digital painting pour réaliser des illustrations colorées, détaillées, si réalistes qu’on a envie de toucher, ou de goûter !
Sagesse et Magie au Moyen-âge
La réputation du Roi Salomon, au Moyen-âge, est au plus haut ; en sagesse, mais aussi pour avoir été un roi exorciste et magicien... Ce modèle ambivalent a clairement inspiré le roi Alphonse X de Castille (1252-1284) et sa politique de traduction d’ouvrages d’astronomie, d’astrologie et de magie, destinée à percer les secrets de Dieu, de la nature et de son peuple.
Ce modèle, a peut-être aussi inspiré le roi de France Charles V (1364-1380), dit ' le sage '
Après la peste ( depuis 1347..), le froid polaire de l'hiver 1364, et les famines, après les défaites militaires de ses prédécesseurs ( Crécy, Poitiers …) ; Charles V diminue la domination anglaise grâce Du Guesclin. Il établit enfin officiellement des règles de succession à la couronne claires et précises. Le trône revient à l’héritier mâle le plus proche, et le domaine royal devient indivisible. Le Roi de France devient le seul habilité à battre monnaie : la monnaie devient enfin stable et Charles V en profite pour renforcer et rationaliser la fiscalité...
<- Du-Guesclin-fait-connetable-par-charles V - 1370
Charles V est aussi reconnu pour son immense savoir ... Dès 1367, il transforme le Louvre en Palais Royal et y crée une bibliothèque immense, forte de milliers de manuscrits. Aristote, Saint-Augustin, Traités d’Histoire, d’astrologie,…
« On ne peut trop honorer les clercs qui ont sapience, tant que sapience sera honorée en ce royaume, il continuera à prospérité, mais quand déboutée y sera, il décherra. » Charles V. Quelques années plus tard, le royaume sera dirigé par son fils, Charles VI, dont les crises de démence dévastatrices mèneront le royaume de France au bord du chaos… !
* Pour ce qui est de l'art de la ''magie'', les consciences évoluent lentement...
Je retiens, ces citations:
Le ''Policraticus'' de Jean de Salisbury, au milieu du XIIe siècle: si « les magiciens […] sont ceux qui, avec la permission du Seigneur (Domino permittente), troublent les éléments, enlèvent aux choses leur aspect normal, […] bouleversent les esprits des hommes en leur envoyant des songes et les tuent par la seule violence de leur enchantement » ils sont également, et c’est nouveau, ceux qui « prédisent ordinairement l’avenir ». Joannis Saresberiensis Policraticus I-IV,
A cette époque, les hommes ont du mal « à tracer la limite entre le savoir scientifique et les arts défendus, entre l'astronomie et l'astrologie, la psychologie et la divination, certaines expériences mystiques et les invocations du diable »
Françoise Autrand, Charles VI. La folie du roi.
Cependant, l'astrologie, les sortilèges et en général toutes les pratiques qui touchent à la sorcellerie et à la magie étaient très en vogue au XIVe siècle
''Démonstrations contre sortilèges'' est un traité en prose qu'Eustache Deschamps, poète de cour sous les règnes de Charles V et Charles VI, rédigea dans le dernier quart du XIVe siècle. Par son titre, cet ouvrage met en relation deux modes de pensée, l'une rationnelle, et destinée à établir une vérité, l'autre irrationnelle, relevant de pratiques obscures et gouvernée par le hasard.
Extrait par J. Véronèse, « Le Contra astrologos imperitos atque nigromanticos (1395-1396) de Nicolas Eymerich ( inquisiteur catalan) : « par l’art de nigromancie nous ne pouvons pas juger de manière certaine et infaillible, ni même de façon conjecturale des choses cachées présentes, passées ou futures. Cette conclusion se justifie ainsi. Le diable, invoqué dans les sacrifices et attiré par les honneurs divins, qui parle et répond dans les cadavres des morts, est notre ennemi capital, notre hostile séducteur, le menteur, et même le pire des menteurs, et par conséquent par les réponses qu’il donne dans les cadavres susdits nous ne pouvons ni ne devons juger des événements occultes susdits de manière certaine, infaillible, voire même conjecturale »
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Ce livre – Le Liber Razielis – Raziel de l'hébreu, signifie ''secret de Dieu'', secret délivré à Adam après l'expulsion du paradis, en un livre de magie révélant les mystères de la Création. Dans ce livre, le fameux ''Semiphoras'' : la connaissance de ce nom caché et omnipotant de Dieu, retrouvé par Salomon, est susceptible de donner au roi magicien, nouveau Moïse, un pouvoir quasi divin sur les éléments et sur les hommes.
« Salomon dit : J'ai trouvé le Semiphoras, par lequel Moïse a fait les plaies en Egypte, a asséché la Mer Rouge, produit de l'eau à partir de la pierre et traversé le désert, par lequel il savait tous les secrets de son peuple,a vaincu rois, princes et puissants, a parfait tout ce qu'il a voulu faire et accomplir, a détruit tout ce qu'il voulait détruire, et par lequel ila accompli tout ce qu'il a voulu en bien et en mal. » Liber Semiphoras ( Le Liber Semiphoras en annexe au Liber Raziel dans l'exemplaire de Halle, est consacré à un exposé sur le nom de Dieu formé de 72 noms de trois lettres …)
La Quête du Graal : Salomon – 4/21 -
enluminures Bible - Salomon enseignant |
Sources : Le Tarot du Graal de John Matthews