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Les légendes du Graal
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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 3/9

19 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Morgane, #Mordred, #Légende arthurienne, #Roi Arthur, #chevalier, #Table Ronde

C’est maintenant, que se met en place l’origine de la malédiction qui planera sur la tête du Roi Arthur…

Morgan et son fils Mordred by Asterodia

Pendant son séjour à Londres pour son élection royale, Arthur est tombé amoureux de Morgue l’épouse du roi Loth d’Orcanie, reine fameuse pour sa beauté. Avec elle, il engendre un fils, Mordred. Or, sans le savoir, Arthur s’est rendu coupable de l’un des pires crimes qui soient : l’inceste. il ignorait en effet que la reine d’Orcanie était sa demi-sœur.

D’autres textes indiquent qu’au cours de cette nuit fatale, c’est en réalité avec la magicienne Morgane que s’unit Arthur : elle aurait sciemment séduit son demi-frère pour que sa descendance soit maudite.

Bien plus tard, l’un de ses fils Gaheriet, la tuera lorsqu’il la trouvera entre les bras de son amant, Lamorak.

 

Alan Lee - Camelot (off 'Castles')

Une fois monté sur le trône, Arthur garde Merlin comme conseiller. A eux deux, ils vont entreprendre de grandes choses. Sur les conseils de son mentor, Arthur installe sa cour dans la ville de Camelott. Il y attire les meilleurs chevaliers du royaume et les réunit autour de valeurs communes. Cela lui permet de fédérer la Bretagne et de lui donner une unité sous son autorité.


Après son élection, Arthur est soutenu par l’Eglise, les pauvres chevaliers sans terre et le peuple. Mais tous les barons n’acceptent pas d’obéir à celui qu’ils considèrent comme un bâtard, et il doit bientôt faire face à une révolte, menée par le les rois d’Orcanie et de Nogales. Ce n’est pas tout : Arthur doit également affronter une invasion de barbares saxons, qui profitent du désordre qui règne dans le royaume. Ces combats mettent rudement à l’épreuve le jeune roi ; mais il se révèle un guerrier si brillant que les barons révoltés finissent heureusement par mettre un terme à leur querelle et acceptent de se soumettre pour écraser l’envahisseur. C’est une période mouvementée, riche de combats épiques et de nombreuses péripéties.

Vincent Pompetti - Le mariage d'Arthur et Guenievre

Parmi ces dernières, on peut en retenir une : sur les conseils de Merlin, Arthur s’était porté au secours de son vassal, le roi de Carmélide, dont le petit royaume était attaqué par une troupe de Saxons et de géants païens. 

Or, ce roi avait une fille d’une grande beauté, Guenièvre, dont Arthur, tombe sur-le-champ éperdument amoureux — elle porte pourtant un nom de mauvais augure : en gallois, Gwenhwyfar signifie « blanc fantôme ».

Merlin avait alors mis en garde son roi : si ce dernier épouse Guenièvre, elle le trahira avec un chevalier de sa cour. Mais Arthur était passé outre, et, une fois les ennemis écrasés et la paix revenue, il avait épousé la jeune femme, qui devenait par conséquent reine de Grande-Bretagne.

Arthur épouse donc, la belle reine Guenièvre, fille du roi Léodagand de Carmélide, et ce dernier offre à Arthur, en cadeau de mariage, la fameuse Table Ronde qui symbolisera son règne.

Table Ronde dans le film 'First Knight'.

 

Avec cette union Arthur n’est plus un roi guerrier dont la vie se résume à d’incessants déplacements d’un champ de bataille à l’autre ; en s’unissant à Guenièvre, il devient un roi civilisateur, régnant sur sa cour, et légitimement préoccupé de fonder une dynastie. Aussi, ces douze premières années sont-elles placées sous le signe de la paix et du bonheur. Installé dans son château de Camelot, Arthur règne sur une cour brillante et raffinée, à laquelle il impose un idéal de civilité qui a pour nom la courtoisie. 

Là, il vit entouré d’une élite de chevaliers soudés aussi loyaux que soudés par une amitié indéfectible : les chevaliers de la Table ronde. Ils siègent à des places assignées autour d’une table ronde, et leur nombre est variable : entre douze en cent cinquante, selon les récits.

Cependant, le « noyau dur » de cet ordre chevaleresque est constitué par un nombre limité de personnages. Dès l’origine, on trouve : Keu le sénéchal ; Béduier le bouteiller (ou échanson) ; Gauvain, le neveu très courtois du Roi; Agravain ; Gaheriet et Gueherriet, ses autres neveux ; Sagremor le desréé (c’est-à-dire « le sauvage »). Plus tard, cette liste s’enrichit de nouveaux noms : Lancelot du lac, chevalier invincible; Perceval le Gallois; Tristan, neveu du roi Marc; Bohort ; Lionnel ; Lamorat ; Galaad, chevalier parfait et fils de Lancelot, et enfin Mordred, le traître.

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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 2/9

16 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Merlin, #Roi Arthur, #Légende arthurienne

by-MarjorieCarmona

– Tout commence avec la naissance de Merlin. Fils d’un démon et d’une vierge, à la fois homme des bois et sage possédant tout le savoir du monde, il est un personnage qui fait la transition entre l’ancien monde des druides, de la magie et des croyances ancestrales et la future société féodale, ordonnée, civilisée et régie par les valeurs chrétiennes. Il a un pied dans les deux univers. Merlin sait tout, il voit l’avenir et anticipe les événements futurs. Il sait dès son plus jeune âge qu’il doit aider les rois de Bretagne à accomplir une mission importante : unifier et civiliser le royaume.

A l’âge de sept ans, il se rapproche de l’usurpateur Vortigern qui a chassé du trône l’héritier légitime Uter Pendragon. Merlin fait mine d’aider Vortigern, mais grâce à sa clairvoyance, il prédit sa chute et le retour d’Uter. Cela se produit seulement quelques mois après. Le jeune Uter revient réclamer son trône, entre en guerre contre Vortigern et sort vainqueur lors d’une ultime bataille. Il devient donc roi de Bretagne.

Reconstitution du Château: TintagelRuines du château de Tintagel, où Arthur aurait été conçu 
Arrivée d'Uter Pandragon à Tintagel Conception d'Arthur

– Quelques années plus tard, Uter tombe amoureux d’une femme mariée. Elle se nomme Ygerne et est l’épouse du duc Gorlois de Cornouailles. Elle a deux filles : Morgause, qui épousera le roi Lot d’Orcanie, et Morgane, qui deviendra une grande magicienne. En dépit de toute morale, Uter veut à tout prix conquérir Ygerne. Il n’hésite pas pour cela à assiéger le château de Tintagel où vivent Gorlois et sa famille. Merlin condamne l’attitude du roi, mais comme il devine l’avenir, il décide malgré tout de l’aider.

Grâce à un sortilège, il permet à Uter de prendre l’apparence du duc. Sous les traits de son rival, Uter passe la nuit avec Ygerne et engendre un enfant. Ce sera Arthur.

Au cours de cette nuit, non seulement Ygerne n’y vit que du feu, mais par surcroît, son propre mari trouva la mort dans un combat. Uter finit par épouser Ygerne, mais en contrepartie de ces actes condamnables, Merlin exige que le nourrisson lui soit remis dès sa naissance. Sans en révéler l’identité, il le confie ensuite à l’épouse d’un petit seigneur, Antor, qui l’élève comme son fils. Il reçoit ainsi l’éducation d’un chevalier.

Uter n’a pas d’autres enfants avec Ygerne.  A la mort d’Uter, quinze années plus tard, la Grande-Bretagne se retrouve sans héritier légitime…

 

Arthur et l'épée - by H E Marshall - 1905

Les barons ne parviennent pas à trouver un moyen pour sortir de cette crise, aussi s’en remettent-ils à l’archevêque de Londres, qui leur recommande, au cours d’une messe plénière, d’attendre un signe de Dieu. C’est Merlin ( il connaît seul l’existence d’Arthur) qui met en œuvre le signe attendu :

C’est à la sortie de l’Eglise, sur le perron on découvre un curieux prodige : une épée profondément fichée dans une enclume, sur le perron de pierre.

Sur sa lame, on peut lire l’inscription suivante : seul le roi légitime pourra arracher l’épée.

Tous les barons tentent en vain de retirer la lame, jusqu’à ce que survienne un jeune homme de quinze ans, qui demande à passer l’épreuve - et à la stupéfaction générale, Arthur tire l’épée sans effort. Car ce jeune chevalier de quinze ans, c’était lui, venu à Londres avec son père adoptif.

King Arthur par Charles Ernest Butler, 1903

 

Arthur reçoit aussitôt le soutien de l’archevêque, mais une partie de la noblesse refuse de reconnaître pour roi cet homme inconnu de tous.

Ils s’opposent au couronnement, qui est plusieurs fois repoussé, ce qui laisse aux barons le temps de mettre le jeune Arthur à l’épreuve ; mais tous doivent s’incliner devant sa force et sa sagesse.

L’élection d’Arthur est enfin admise — et Merlin peut alors révéler l’origine du futur roi : il est bel est bien le fils d’Uter Pendragon...

A suivre ...

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LA LÉGENDE DES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE – RÉSUMÉ – 1/9

13 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #La Quête du Graal, #Légende arthurienne, #Roi Arthur, #Perceval

La légende du roi Arthur est une suite d’histoires enchâssées les unes dans les autres, et de diverses origines … Elle met donc en scène de nombreux personnages, et chacun pourrait être le héros ou l’héroïne d’une succession d’histoires entremêlées.

BnF - La légende du roi Arthur Le roman en prose A partir de 1215 c'est en prose que se développe la légende arthurienne à travers le cycle du Lancelot-Graal

 

La légende est très ancienne, et elle a fait l’objet de nombreuses réécritures. Il arrive que certaines versions contredisent des plus anciennes, que des symboles importants prennent au fil du temps des significations différentes, ainsi en est-il du Graal. Au cours du XIIIe siècle, la légende s’est christianisée, en partie autour de la Quête du Graal …

 

La légende se déroule principalement sur les terres de Bretagne, c’est à dire en Angleterre et au Pays de Galles et pour certains épisodes, au delà de la mer, en Bretagne continentale (Armorique).

 

On retrouve toujours les mêmes personnages principaux : le roi Arthur, Merlin, la reine Guenièvre, Gauvain, Yvain, Lancelot, Perceval, etc. Leurs aventures varient parfois d’un texte à l’autre, mais les protagonistes restent les mêmes, même s’ils évoluent ( ainsi le chevalier Gauvain, Morgane, ou même Merlin …) ou apparaissent, comme Galaad qui se rajoute dans les versions christianisées …

Cette vaste légende pourrait se diviser en – au moins – quatre parties :

– D’abord la mise en place du cadre. C’est là que Merlin et Arthur établissent les fondations du nouveau royaume de Bretagne, ils érigent les piliers de la future société de la Table Ronde. Une fois ce cadre établi, Arthur et Merlin passent au second plan et laissent les chevaliers s’illustrer à leur tour.

Merlin et le Roi Arthur - by Steve Roberts

– Ces derniers sont alors présentés comme les nouveaux héros de l’histoire alors qu’Arthur et Merlin deviennent des personnages secondaires, ancrés dans le décors. La légende décrit donc une série d’exploits individuels où des chevaliers comme Gauvain, Lancelot ou Yvain rivalisent de prouesses.

– Enfin, avec l’arrivée de Perceval et le début de la Quête du Graal, la légende prend une dimension plus mystique et plus spirituelle.

Finies les aventures individuelles et la vaine quête de gloire personnelle, la société de la Table Ronde cherche son accomplissement dans la spiritualité, dans un idéal moral qui transcende le plan humain. A l’occasion de cette quête, la Bretagne – autrefois une terre sauvage et indomptée, sous l’emprise de la magie et de créatures étranges – est désormais un royaume civilisé, dominé par la loi des hommes et de Dieu.

– Cependant, la société de la Table Ronde, dernier vestige d’un monde ancien, finit par s’effondrer sur elle-même, c’est La Mort d’Arthur.

Le roi et les chevaliers, et même Merlin, sont rattrapés par leur humanité, leurs péchés, leurs passions, ils ont du mal à se montrer dignes des nouvelles valeurs morales qui ont été instaurées. Ainsi, le monde de la Table Ronde finit par disparaître à cause de querelles entre chevaliers, de trahisons et de guerres civiles. L’aventure se termine dans le sang même si d’immenses progrès ont été réalisés. Les chevaliers de la Table Ronde ont permis à un nouveau monde de voir le jour, mais ils sont condamnés à disparaître avec l’ancien.

 

A suivre... Avec le prochain article, et tous ceux déjà parus ici ( allez à ''Recherche'' en début, et tapez un mot-clé...)

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LES PERSONNAGES DE LA LÉGENDE ARTHURIENNE

10 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #Roi Arthur, #Graal, #chevalier, #Lancelot, #Guenièvre, #Merlin, #Fée, #Morgane

Pendant cette période estivale, nous allons reprendre les personnages les plus emblématiques de la Légende Arthurienne, dans un résumé de la Légende...

Les deux grandes figures du mythe sont le preux roi Arthur et Merlin le magicien…

Le roi Arthur

Les premiers textes gallois qui citent son nom évoquent un personnage valeureux et parfois tyrannique. Geoffroy de Monmouth, dans son Histoire des rois de Bretagne (vers 1135 ), impose l’image d’un souverain fastueux, défenseur de la foi chrétienne, assez intelligent pour s’entourer des meilleurs chevaliers, dont les exploits augmentent sa gloire.

Même s’il reste au second plan dans la plupart des romans de la Table ronde, il figure dès les années 1310 parmi les Preux, ces neuf héros les plus valeureux du passé. Jusqu’au XVIe siècle, on retrouvera Arthur parmi les nombreuses représentations figurées des Neuf Preux et dans les textes qui leur sont consacrés.

Le Roi Arthur est dit ‘ Roi des deux Bretagnes ‘, il est le fils adultérin d’Uter Pendragon et d’Ygerne. C’est sous son règne que se déroulent les aventures de la Table Ronde.

Il est l’époux de la reine Guenièvre.

Merlin le prophète

Quand Geoffroy de Monmouth écrit son Histoire des rois de Bretagne, vers 1135 , il existe sans doute une tradition orale relative à un barde dénommé Myrddin, qui aurait vécu en Écosse à la fin du VIe siècle et serait l’auteur de poèmes prophétiques. Chez Geoffroy, qui écrit aussi une Vie de Merlin, c’est à la fois un magicien – parfois facétieux -, un prophète et un enchanteur fou, qui hante les bois du Northumberland.

Vers 1200, Robert de Boron reprend l’histoire de Merlin dans un poème dont il reste aujourd’hui moins de 600 vers, mais dont nous conservons l’adaptation en prose.

Merlin, fils d’un démon et d'une vierge, est conçu pour s’opposer à l’emprise du Christ sur les hommes. Mais Dieu choisit de l’utiliser comme instrument du bien, en le dotant du pouvoir de prédire l’avenir. Merlin devient alors le conseiller des rois de Bretagne : il programme la naissance et l’avènement d’Arthur. Mais son amour pour Viviane, la Dame du Lac, le conduit à sa perte. 

Enchanteur et devin, il révèle au roi Arthur l’existence du Graal et le conseille dans sa quête

 

VIVIANE (La Dame du lac)

Merlin et Viviane ( Nimue)

 est la fille d’un petit seigneur de la forêt de Brocéliande, nommé Dyonas. La fée Diane, la protège, et lui transmet ses dons d'esprit et de beauté... Elle devient la disciple, puis l'amante de Merlin ( transformé en beau jouvenceau). Merlin lui livre tous ses secrets ce qui lui permet de garder son amant prisonnier, sans chaîne, ni muraille... Elle élève Lancelot (du Lac) après l’avoir ravi à sa mère. 

Le Conte la fait aussi apparaître, émergeant des brumes d'Avalon, terre des fées de l'Autre Monde, avec pour mission sacrée de remettre à Arthur, l'épée Excalibur qui lui est destinée; puis, de la reprendre à la fin des aventures des chevaliers de la Table Ronde...

 

UTER PENDRAGON 

Uther and Ygraine. by Frank Godwin

est le Roi de Logres. Il devient – par ruse, et avec l'aide de Merlin – l’amant d’Ygerne (femme du duc de Tintagell) de laquelle il aura un fils adultérin Arthur (le roi Arthur), bébé qu'il doit remettre à Merlin... A la mort du duc de Tintagell, Uter Pendragon épouse Ygerne.

YGERNE

est la femme du duc de Tintagell, elle épouse, en secondes noces, Uter Pendragon ( père d’Arthur ). Ygerne, de son premier mariage est la mère de trois filles la reine d’Orcanie, la reine de Garlot et Morgane.

 

 

GUENIEVRE 

est la fille du roi de Carmélîde: Léodagan. Elle devient femme du roi Arthur, et l’amante de Lancelot… Elle est convoitée par Méléagant, fils du roi de Gorre, qui l’enleve. Elle sera secourue par Gauvain et Lancelot du lac. Sa beauté, son éloquence ainsi que le prestige de sa cour font de la reine une figure à la fois prisée par les chevaliers, haïe par ses semblables. Elle est célèbre pour sa relation adultérine avec Lancelot, qui en devient asocial au nom de l’amour absolu qu’il voue à la reine. La romance entre Lancelot et la reine Guenièvre devient la cause principale de la chute du monde arthurien...

 

LANCELOT ( du lac)

Sir Lancelot and Guinevere, par James Archer

est le fils du roi Ban de Bénoïc et de la reine Élaine. Il est né en Petite Bretagne, sur les bords du lac de Diane, peu après la Pentecôte où il fut enlevé à ses parents par la fée Viviane (la Dame du Lac) et élevé par la fée jusqu’à ses dix-huit ans à l’abri du Lac.

Il est donc l’héritier d’un royaume de l’Armorique, mais il est aussi et surtout le descendant d’une lignée prestigieuse, remontant notamment à Joseph d’Arimathie, le personnage biblique ayant recueilli le sang du Christ dans le Saint Graal et ayant apporté celui-ci en terre bretonne. Son nom de baptême était Galaad, qui deviendra par suite le nom de son fils. Il est l’un des chevaliers de la Table Ronde, peut-être le plus grand...

 
 

MORDRED 

Mordred et Morgause by marjorie carmona

est le fils illégitime d’Arthur et de sa demi-sœur, Morgane ( ou Morgause, sœur de Morgane).

Il fut envoyé, alors qu’il n’était qu’un bébé, avec tous les enfants nés le même jour que lui, dans un bateau. Mais le bateau coula et seul Mordred survécut. Il fut ensuite élevé par un brave homme nommé Nabur jusqu’à l’âge de 14 ans, puis fut amené à la cour du roi Arthur où ses véritables origines lui furent révélées.

Il devient un temps chevalier de la Table Ronde, mais sa réputation de chevalier traître se fait très vite, d’autant qu’il est détesté par les autres chevaliers pour son caractère fourbe et sournois.
Il trahit le roi Arthur en profitant que ce dernier est parti à la poursuite de Lancelot pour le punir de son adultère avec Dame Guenièvre. Mordred s’empare du trône de Camelot, forçant Arthur à revenir précipitamment.
La bataille de Camlann s’ensuit dans laquelle tous les chevaliers d’Arthur périssent. Le roi Arthur se bat en duel contre Mordred et bien qu’il réussisse à le tuer, Mordred l’a mortellement blessé...

 

MORGANE 

Morgane par Will Worthington

est la sœur d’Arthur, fille d’Ygraine et épouse du roi Lot d’Orcanie. Un enfant de l’inceste entre Arthur et sa demi-sœur Morgane est conçu: Mordred, grâce à certain secrets de Merlin que Morgane aurait dérobés.

Elle est considérée tantôt comme une fée bienveillante et guérisseuse, tantôt comme une magicienne obscure et maléfique. Son seul but a été de détrôner Arthur afin qu’elle devienne la reine de la Bretagne. Pendant toutes ces années, elle essaie de tuer son demi-frère, qui finalement se fait tuer par son propre fils Mordred.

Attention:  Selon les continuateurs de la Légende, nous pourrons avoir Morgause, ou Morgane, cette dernière étant la plus connue. Les relations amoureuses d’Arthur et Morgane sont quasiment absentes des romans français. Elles se lisent surtout dans la compilation anglaise de Malory.

A suivre: Les Chevaliers de la Table Ronde: Personnages et Résumé...

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Lire Rémi Brague, et le plaisir de réfléchir …

7 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Religion, #Brague

D'abord une phrase de Chesterton : « Il se peut que les dogmes soient des murs, mais ce sont les murs d'un terrain de jeux. »...

Le dogme catholique est souvent exprimé de façon négative : « il ne faut pas croire que ... » ; ce qu'il faut croire on ne le dit jamais, nous dit R. Brague … Tant mieux... !

Le ''credo'' lui exprime une histoire, pas une définition, ajoute t-il.

Portrait de Rémi Brague ( 2014), philosophe et universitaire. Spécialiste de la philosophie médiévale arabe et juive et connaisseur de la philosophie grecque, il enseigne à la Sorbonne et à la Ludwig-Maximilian Universität de Munich. Il est membre de l'Académie catholique de France. ( La Croix)

 

Le sacré n'est pas un concept chrétien, c'est un concept païen : ( les vaches sacrées, aujourd'hui les ''monstres sacrés''...). Il faut distinguer le sacré du saint...

Dieu ne reproche pas à son peuple des ''fautes de culte ''… le Dieu d’Israël fulmine contre son peuple lorsque les membres du peuple sont injustes les uns envers les autres, pas envers lui.

Le culte des idoles, c'est retomber dans le sacré, abandonner la sainteté …

 

Les religions prétendent être au service de la vérité, mais lorsqu'elles prétendent la détenir, elles en font un détenu, au sens où il y a des détenus derrière les barreaux d'une prison et cela, ça n'est pas acceptable.

 

Le philosophe kantien allemand J. G. Fichte dit qu'il n'y a pas besoin de croire en Dieu. Dieu n'est pas un objet de foi mais un objet d'évidence, car il existe sous les espèces de la loi morale. Par contre, il faut croire en l'homme car l'expérience nous montre que ce dernier ne se conduit pas du tout selon la loi morale … Il faut donc une foi en l'homme. L'idée est belle mais je me demande si cette foi peut être accomplie par quelqu'un d'autre que par Dieu.

Sur le Mal... le Bien n'est pas comme allant de soi, qui nous serait dû... C'est quelque chose qui advient. C'est parce qu'il y a du bien que le mal apparaît. Sans Bien, il n'y aurait pas de Mal …

 

Le ''péché originel'' :…?  - Ce qui est advenu ( même mythique..) , peut être défait...

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La ''malédiction'' de l'Ordre de Grandmont -2/2 -

4 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Grandmont, #Limousin, #Limoges, #Histoire, #XVIIIe siècle

« L’an du Seigneur 1536, au mois d’août, maître Charles Cadumpnat, chantre de ce monastère, étant assis dans le cloître avec frère Jean Massias, maître des novices, et plusieurs autres composa la petite prose ci après en disant: «Je vous assure, mes frères, que si je me tais, les pierres parleront. Nos ruines ne parlent-elles pas à la postérité ? » Puis, voyant enlever quelque chose du trésor de l’église, il dit en soupirant et en sanglotant :

« O illustre confesseur du roi des rois Jésus-Christ, grand saint Etienne, gloire du pays d’Auvergne, que votre prière nous recommande à la Trinité souveraine ! Regardez d’un œil pieux vos serviteurs qui soupirent vers vous ! Si vous n’étendez vers nous vos mains secourables, votre Ordre de Grandmont - va rester dans la désolation; car vos brebis sont dévorées par des loups ravisseurs, et elles souffrent chaque jour, les plus graves dommages.

Des maîtres étrangers ne cessent de dévorer tous nos biens sous nos propres yeux....

Malheur ! et encore malheur ! Quand le grand arbre SERA RENVERSÉ, SA CHUTE SERA SUIVIE DE BEAUCOUP DE RUINES, DE TRIBULATION ET DE DÉSOLATION ! ».

Comme il n’est question dans cette prose que de l’abbaye de Grandmont on ne peut entendre cette figure symbolique le Grand arbre , que de cet Ordre célèbre qui couvrait plusieurs provinces de ses vastes rameaux. Cette prophétie annonçait que le Grand arbre (l’Ordre de Grandmont) serait un jour renversé, et que sa chute serait suivie de beaucoup de ruines, de tribulation et de désolation. C’est ce qui est arrivé sur la fin du XVIII e siècle. »

Sources : HISTOIRE DE PAROISSE DE SAINT-SYLVESTRE (HAUTE-VIENNE) par le Chanoine A. LECLER - 1909

Une réforme de ''sticte observance'' est proposée, et le refus des autres religieux et la convoitise de l’évêque entraînent la suppression de l’ordre par la commission des réguliers en 1772.

 

Par les lettres patentes de 1769, Louis XV a autorisé la suppression de l’ordre de Grandmont. L'extinction de l'Ordre fut prononcée par le pape Clément XVI cédant aux instances de la Cour de France le 6 août 1772, mais ne fut confirmée par Louis XVI qu'en Mai 1784, le parlement de Paris ayant mis obstacle .

 

Le dernier abbé de Grandmont, François-Xavier Mondain de la Maison Rouge va résister le plus longtemps possible. Homme de grande foi, celui-ci va tenter vainement une réforme pour satisfaire la Commission avant de découvrir la réalité de la machination ourdie contre son abbaye et de combattre courageusement aussi bien la décision du pape que celle du roi lui-même.

Malgré la résistance du dernier abbé de Grandmont, l'Ordre disparait à sa mort le 11 avril 1787 ; en dépit des protestations des habitants, en particulier ceux de la paroisse de Saint-Sylvestre.

Les derniers grandmontains quittent l'abbaye en Juillet 1788.

 

Sa dernière rénovation datait du XVIIIe siècle; et l'abbaye est détruite en 1789. Les matériaux qui la composaient ont été utilisés en majeure partie pour la construction de la prison de Limoges puis pour les maisons du village. Une chapelle a été construite avec des matériaux de l'ancienne abbaye en 1825 par le dernier moine de Grandmont.

 

La destruction de l'Ordre de Grandmont fut conduite par Mgr Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, et rapporteur devant la Commission des Réguliers instituée par Louis XV en 1765 (1), et Mgr. Plessis d Argentré, évêque de Limoges, grand bénéficiaire de l'opération .

 

(1) ( cette commission devait permettre de refréner les abus du clergé et examiner la situation financière des établissements ecclésiastiques aux ressources insuffisantes..)

Le Cardinal Loménie de Brienne

Étienne-Charles de Loménie de Brienne (1727-1794) est aussi incroyant que manipulateur.. En utilisant trahison et duplicité, il s'acharne sur l'ordre. Avec l'appui de la reine Marie-Antoinette, il deviendra ministre. En 1788, il doit se retirer, laissant un trésor vide. En 1791, il deviendra évêque constitutionnel...

Louis Charles du Plessis d'Argentré (1723-1808) est évêque de Limoges ; il est épris de luxe et endetté par son projet fastueux de palais épiscopal qu'il se fait édifier ( actuel musée de l'évêché) et construit principalement par Joseph Brousseau ( né à Solignac, près de Limoges, vers 1733), de 1766 à 1773.

 

Description du site par Honoré de Balzac dans Le curé de village (1838-1841): « Le palais épiscopal de Limoges est assis sur une colline qui borde la Vienne, et ses jardins que soutiennent de fortes murailles couronnées de balustrades, descendent par étages, en obéissant aux chutes naturelles du terrain. L’élévation de cette colline est telle que, sur la rive opposée, le faubourg (…) semble couché au pied de la dernière terrasse. De là, selon la direction que prennent les promeneurs, la rivière se découvre, soit en enfilade, soit en travers au milieu d’un riche panorama. (…) La magie du site et la riche simplicité du bâtiment font de ce palais le monument le plus remarquable de cette ville où les constructions ne brillent ni par le choix des matériaux ni par l’architecture. »

Limoges - Evêché-Musée aujourd'hui

On peut se reporter au livre de M Gilles BRESSON : "La Malédiction des Grandmontains"

et au site : https://www.limousin-medieval.com/grandmont

 

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La ''malédiction'' de l'Ordre de Grandmont -1/2 -

1 Août 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Grandmont, #Limousin, #Moyen-âge, #Histoire, #XVIIIe siècle

J.L. De la Bermondie, quittant la Marche pour rejoindre Limoges, passe par le bourg d'Ambazac.

Dans les années 1780, la grande affaire des paroissiens des alentours serait la fermeture ( voire la disparition...) de l'abbaye de Grandmont à Saint-Sylvestre; abbaye "chef d'ordre", c'est-à-dire qu'elle fonde un ordre monastique dont les préceptes vont ensuite être repris par d'autres moines, qui vont ainsi fonder plus d'une centaine d'abbayes sur toute la France... On parle donc de la destruction – même – de l'ordre de Grandmont... !

Pour certains, ici, ce serait inimaginable … ! Pensez-donc : Le roi d'Angleterre, lui-même, Henri II Plantagenêt y séjourne, et fait reconstruire le monastère.

Grâce aux dons d'Henri II Plantagenêt, duc d'Aquitaine, la première église fut construite et consacrée en 1166 à Grandmont.

Pourquoi ici, ce monastère ? - L'Ordre de Grandmont, fut fondé ( vers 1076) par Saint Etienne de Muret, qui s'était retiré de la vie publique dans les Monts d'Ambazac pour vivre avec ses disciples. Les rois d'Angleterre Henri I, Henri II puis Richard Cœur de Lion, se déclarent protecteurs de l'Ordre de Grandmont, et auraient construit des palais aux abords de l'Église.

 

Une date marquante est la canonisation d’Etienne de Muret en 1189 : évêque, abbés et barons se pressent à Grandmont. Les fils du Roi d'Angleterre : Henri le Jeune, Richard Cœur de Lion, et leurs sénéchaux s’y rendent. Parallèlement Grandmont fonde près de 160 dépendances (de la Champagne à la Navarre, de la Normandie, à l’Aquitaine et l’Angleterre) et en 1317 devient abbaye.

Plaque de l'autel majeur de l'abbaye de Grandmont Œuvre originale  Vers 1189-1190 - Saint Etienne de Muret apparait à son disciple Hugues de Lacerta

 

Puis vers le XVe siècle, le monastère est placé sous le régime de '' la commende''. Ses abbés commendataires profitent alors d'une bonne part de ses revenus ; même si pour certains, ils n'y viennent jamais, et préfèrent le séjour à la Cour... Les frères ne disposent plus alors que du tiers des revenus du domaine.

Eté 1306, la troupe nombreuse qui s'avance vers Grandmont, a à sa tête le pape Clément V. Il y reste une semaine avec messes solennelles et grandes dépenses de toutes sortes...

Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux, est devenu Clément V par la grâce de Philippe le Bel.

Tous deux mettent en place l'abolition de l'Ordre du Temple. Cela commence le 13 Octobre 1307, avec l'arrestation des Templiers dans tout le Royaume, et la condamnation à mort le 18 mars 1314... Avec cette fameuse et incertaine malédiction lancée par Jacques de Molay, au Pape et au Roi de France ...

Prieuré grandmontain Saint-Michel de Grandmont

Ici, il en est une autre malédiction que l'on se répète, historiquement avérée : celle de Maître Charles Cadumpnat, chante du monastère en l'an 1576... sa prédiction n'est-elle pas à la veille de se réaliser... ?

 

J.L. De la Bermondie et ses compagnons s'approchent de l'abbaye ; plus qu'une lieue et demie à parcourir par un mauvais chemin tracé dans les monts d'Ambazac.

Au bas du village de Grandmont, il font connaître leur arrivée ; et c'est avec des religieux venus à leur rencontre qu'ils traversent le village et pénètrent dans la cour de l'abbaye. Avant de rencontrer l'abbé général de l'Ordre, il leur est proposé un temps de prière dans l'église abbatiale.

 

Les visiteurs rencontrent ensuite l'abbé de Grandmont, François-Xavier Mondain de la Maison Rouge (1706- ), dans son appartement privé...

A cette époque, l'affaire est près de se terminer... Il ne reste plus que quelques religieux avec l'abbé, et l'évêque de Limoges, n'attend plus que la mort de l'abbé de Grandmont, pour dépouiller l'abbaye... Et, l'abbé souffre de plus en plus d'infirmité diverses, qui l'empêche de se déplacer...

 

J.L. De La Bermondie va alors comprendre ce qui se passe …

 

A suivre :

 

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Conte : Le monstre aristocrate '' Iscariotte''

29 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Révolution, #Littérature, #XVIIIe siècle, #Iscariotte

Face au conte précédent populaire et rural; il est intéressant d'y adjoindre un conte parisien et orléaniste : ''Le Dernier cri du monstre'' (1789). Il exalte les exploits du preux Sanelor (duc d’Orléans) face aux intrigues de la Cour et aux manœuvres de la fée Cangilope (Polignac)...

C'est l'histoire d'un monstre : le géant aristocrate '' Iscariotte''.

Ce monstre est d'abord une gravure : « Ses couleurs vives impressionnent, le corps fait d'écaillés vertes recouvertes en partie par un « Corselet brassard » et un « Cuissard » de fer, une chevelure mêlant des serpents verts et leur gueule rouge sang, du même rouge que la pointe du poignard ou que les taches de « rousseur » qui troublent le visage rose pâle. Des parements d'or sur le corselet, or que l'on retrouve sur la « couronne de piques », l'épée et les griffes. » On voit ( et on comprend) également : Une Bastille en arrière-plan; les emblèmes de la tyrannie dans la main de la créature, sur sa tête et à son côté. Voici le « monstre du despotisme », rôdant autour de la forteresse qu'il veut défendre..

Le géant Iscariotte, aristocrate, slnd, BN : Cabinet des estampes, coll. de Vinck 3659. (Cette gravure est commentée dans A. de Baecque, La caricature révolutionnaire, Paris, Presses du CNRS, 1988, pp. 138-139)

Le géant Iscariotte, aristocrate, slnd, BN : Cabinet des estampes, coll. de Vinck 3659. (Cette gravure est commentée dans A. de Baecque, La caricature révolutionnaire, Paris, Presses du CNRS, 1988, pp. 138-139)

La gravure est commentée ainsi :

« Ce monstre représente la Figure d'un Enfant furieux ayant une chevelure de Serpents surmontée d'une Couronne de piques. Il tient un poignard prêt à frapper ceux qui s'opposent à sa tirannie. Il est vêtu d'un Corselet brassard et Cuissard de Fer. Il a les pieds et les mains Armés de Griffes de Tigre. »

 

Ce conte se passe dans un royaume imaginaire, la ''Gallie '' ( la France en juillet 1789). Les Gallins, gouvernés par un sultan pourtant sans reproche, ''Civis-King '' ( Louis XVI), sont divisés : les uns sont orgueilleux, « grandissant démesurément », les autres sont des goinfres paillards dont « le ventre s'enfle et se tend comme un tambour » et les derniers, trop timorés « restent noués et rachitiques »...

Le sultan appelle « Kernec » (Necker) pour résoudre ces problèmes. Celui-ci trouve la source du mal : un « arbre d'airain » qui fait ombrage au royaume, arbre maléfique, protégé par un monstre redoutable, « Iscariotte » ( aristocrate) , habité par des magiciens, la fée « Cangilop » (Polignac), l'enchanteur « Umaïr » (Maury) et le sorcier « Vadul » (Duval d'Epréménil).

La Grande Peur 1789

Une expédition se monte, animée par Kernec et « Sanelor » (le duc d'Orléans), dont le but est de chasser ces êtres de l'ombre, de déraciner l'arbre d'airain, pour permettre aux «  1 200 constructeurs » de bâtir un nouveau temple sur l'emplacement de l'arbre maléfique.

Finalement, au sommet du récit, c'est le combat entre le chevalier Sanelor et le monstre Iscariotte : « Le prince se précipite sur le monstre qui, de son côté, défend sa vie et son asyle avec une fureur égale à la vigueur de l'attaque. [...] Trois fois, le héros ramasse ses forces pour frapper un coup décisif, et trois fois l'écaillé qui enveloppe le monstre repousse le terrible acier. Il le force enfin de quitter son obscur repaire. Alors, jetant au loin ses armes, il le saisit et l'étouffé comme Hercule étouffa Antée. Le monstre en expirant poussa un cri formidable, et le souffle de son esprit démoniaque s'échappa de son fondement, vautour noir s'en allant rejoindre ses compères dans l'antre de Lucifer. L'arbre d'airain tombant de lui-même fit retentir les échos du bruit de sa chute. La horde impure des fées, des enchanteurs et des magiciens courut cacher dans l'ombre la honte de sa défaite; et le grand Civis-King, le valeureux Sanelor et le sage Kernec, s'empressèrent avec les bons architectes de jeter les premiers fondements du temple de la félicité publique. »

Iscariotte est l'incarnation « terrifiante » mais complaisante (donc rassurante) du despotisme que terrassent les patriotes et leurs héros.

C'est la prise de la Bastille, qui s’effondre avec le despotisme, et la fuite des aristocrates ; peut s'élever la nouvelle Assemblée, dont les députés, sous l'égide du bon roi, sous la protection du prince et sous la conduite de ministre éclairé, vont enfin donner une constitution à la France.

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Conte : Le temps des loups

26 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Loup, #Bouery, #Contes Mythes Légendes, #XVIIIe siècle, #Limousin, #Lieux de légende, #Révolution

Autour de cette ancienne seigneurie, il ne reste qu'une forêt que l'on appelle les bois de Bouery. Si ce lieu reste sauvegardé, c'est peut-être du fait de toutes ces histoires que l'on se raconte... Elles évoluent selon le contexte politique, historique...

Ainsi, quelques années après la Révolution, il y a cette histoire, qu'au cours de veillées limousines, on se raconte :

Je joins quelques notes pour nous rappeler une actualité d'alors, qui est en tête de chaque adulte …

 

Ces bois de Bouery ont servi de cachette à des ''contre-révolutionnaires'' ; plutôt rares en nos régions, ils étaient d'autant plus facilement pourchassés... Bien sûr, depuis toujours la forêt était un lieu dangereux, et infesté de loups et de brigands...

Ensuite, on a parlé d'une ''meneuse de loups'', alors on a fait le rapport avec cette histoire là :

 

Il était une fois, en ville, un mariage peu ordinaire, puisqu’il s'agissait d'une alliance contractée entre deux familles, l'une aristocratique et l'autre roturière.

Elle, est la fille d'un seigneur, dont la lignée aristocratique remonte bien avant les XVe siècle dit-on et doit épouser ce jour, le fils d'un riche bourgeois influent dans l'Union des Sociétés populaires ( note 1)..

C'est un mariage arrangé ( l'ordinaire....). Ce sont les familles qui ont imaginé un pacte entre deux lignées que tout oppose ; seuls les intérêts familiaux y trouvent leur compte...

 

Les deux chefs de famille, se connaissent bien : tous deux sont libéraux ont l'habitude de se retrouver dans un espace dégagé de ''tous métaux'', c'est à dire en loge.

Seulement, c'était sans compter sur l'extrémisme royaliste d'une nouvelle génération que l'on avait pas consulté... En particulier la jeune fille et son frère, tous deux monarchistes radicaux qui n'acceptaient pas le rapprochement avec la roture... ( note 2). Tous deux avaient imaginé un plan qui leur permettrait de déclarer une guerre sans merci aux ennemis du Roi.

Le soir du mariage... Au moment où les deux mariés se rejoignent dans la chambre pour une courte nuit de noces ; et alors que les deux famille continuent de joyeuses agapes ... Le jeune marié – dans la chambre nuptiale, se trouve pris dans un piège fatal. S'imaginant seul avec sa jolie épouse ; il est transpercé et tué par l'épée du jeune frère noble. Ses cris et sa défense obligent plusieurs personnes à entrer dans la pièce, et constater le drame... L’alerte donnée, on aperçoit le couple meurtrier, s'enfuir, chacun à cheval...Ils sont poursuivis... Puis, lui est blessé à mort, et elle réussit à s'enfuir... Plusieurs témoignages ont contribué à penser qu'elle s'est réfugiée dans la forêt mystérieuse et interdite de Bouéry.

Cette vaste et gaste forêt est réputée abriter des hordes de loups...

 

Le pacte étant rompu, des châteaux ( plutôt des petits manoirs) sont saccagés. En représailles, des paysans sont pendus...

Nous sommes au temps de la '' Grande peur'' ( Note 3)

 

 

Note 1 : Plusieurs communes, sous l'impulsion de députés de la Convention nationale, ont fondé chacune leur ''Société Populaire'' ( sorte de club calqué sur celui des jacobins de Paris) ; en d'autres lieux, on les nomme aussi ''Société des amis de la Constitution''

Ici, plusieurs Sociétés ont fusionné et ont même commencé à organiser leur propre Garde Nationale.

Ces sociétés, diffusent les idées révolutionnaires et contribuent à '' l'agitation des esprits''. Parmi eux, on trouve en notre région de nombreux prêtres constitutionnels. Ici, également on admet toutes '' les femmes et filles dont le civisme et le patriotisme est reconnu...''

 

Note 2: Dans la société française de 1789, on ne confond pas le sang noble et le sang roturier. Pour entrer avec un grade dans l'armée, il faut prouver sur cinq générations au moins, ses quatre quartiers de noblesse... On peut même parler de races, quand les nobles se considèrent comme des ''francs'' et les roturiers comme des ''celtes'' … ! ( Voir, cette thèse défendue par Boulainvilliers, Fénelon, le duc de Chaulnes ...)

 

Note 3 : ''La Grande peur '', ou le ''complot aristocratique'' : Le curé de Champniers ( Limousin), a pris note des descriptions que lui ont faites ses voisins : « Les uns disent que ce sont les Anglais ( émigrés) , d’autres que ce sont des Pandours ( pillards) , des échappés des galères, des voleurs, ou des brigands ». Les brigands sont à la solde des aristocrates ...

On craint l'alliance entre les grands aristocrates et les puissances étrangères. Une rumeur parle de « 10 000 Piémontais, conduits par le comte d'Artois, qui pillent et brûlent tout sur leur passage ». Le « complot de famine », constitue, régulièrement, un thème répandu de la mentalité collective citadine, et les pénuries de grain du printemps 1789 ne font qu'intensifier considérablement ces anxiétés.

 

Pour retrouver une histoire de ''meneuse de loups'' ( La louba) : c'est ICI : http://queteperceval.blogspot.com/2017/02/histoire-de-sorciere-la-loba-de-laron-12.html

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Le Limousin au XVIIIe s – Histoire et Légendes -3 Les Places

23 Juillet 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Limousin, #Lieux de légende, #XVIIIe siècle, #Diable, #Contes Mythes Légendes

Château des Places aujourd'hui ( Creuse, près de Crozant)

Le comte de la Marche, invite ses hôtes au Château des Places.

Il faut suivre le chemin de Saint-Sébastien, après être passé au pont du diable ( dont on va parler un peu plus tard...).

 

Une première construction date du XVe siècle, elle est transformée à la fin du 17e ou au début du 18e siècle par l’adjonction de deux tours circulaires coiffées d’un petit dôme à lanternon.

Après son père, Gabriel Foucault – capitaine des armées royales – s'y retira avec sa noble épouse Marie Desprez.

 

Quand Sylvain de la Marche, devient propriétaire de la seigneurie en 1786, il élabore un projet de château neuf : corps de bâtiment d’un étage carré et un demi-étage en attique, flanqué de deux avant-corps en pavillons. ( Les pierres préparées pour ces travaux seront dérobées au cours des années mouvementées de la Révolution : restituées, elles seront employées pour la construction de la petite habitation moderne.)

Ce serait peut-être Gabriel Foucault qui fit élever la chapelle dédiée à Notre-Dame de Pitié, en 1686, à la suite d'un vœu fait par lui en un jour de douloureuse mémoire...

Voici ce que Sylvain Attale de La Marche en dit, à ses invités :

 

Non loin du château, au hameau de Sainte-Foy, existait une chapelle à côté d'une '' bonne fontaine''. Au-dessus de l'autel de cet oratoire était placée une statue de l'Auguste Mère de Dieu, tenant sur ses genoux le corps inanimé de son divin fils et connue sous le nom de Notre-Dame de pitié...

En 1573, une bande de huguenots dévastaient les églises. Au premier signal d'alarme, la statue fut enlevée et cachée au vieux château des Places... La Chapelle fut détruite …

Un siècle plus tard, on retrouve par miracle, la statue intacte, dans des décombres du vieux manoir... La nouvelle se répand, et c'est alors une explosion de piété... autour de la statue...

Vers la fin du XVIIe siècle, un jour, une jeune fille d'un des hameaux de la paroisse vient ici en pèlerinage... Blanche, c'est son nom, se hâte ensuite de reprendre le chemin de la maison paternelle...

Le châtelain ( donc, sans-doute, un Foucaud de Saint-Gerrnain-Beaupré), revient de la chasse, et aperçoit la jeune fille … Poussé par une passion brutale, il a le malheur, d'exposer, par son insistance, la vertueuse bergère à se noyer dans la Sedelle...

La mort tragique de cette pauvre enfant inspire un repentir salutaire au libertin qui, pour expier sa faute, fait bâtir en l’honneur de la Reine des vierges la chapelle des Places, tout près du manoir...

 

Le 8 septembre 1689, la Chapelle des Places est consacrée à Marie...

Depuis ce triste événement, racontent encore les anciens de la localité, appuyés sur les témoignages de leurs pères, Blanche apparaît régulièrement chaque année à la même fête du 8 septembre.

Dès que les premiers rayons du soleil...font étinceler de mille feux les vitraux de la chapelle, on la voit se dégager des nuages et se fixer sur la pierre de la fontaine.

Enveloppée dans les plis d'une manteline qui ressemble à un linceul, les cheveux en désordre, comme le jour où elle gisait sans vie sur la rive, elle agite dans les airs un voile d'une éblouissante blancheur...

Cet inconcevable miracle...ne se renouvellera plus après 1793, quand la chapelle fut interdite au public.

Cependant en 1862, l'abbé Paul Ratier, écrit que la chapelle existe encore, qu'elle est entretenue avec soin, et toujours fréquentée, à toutes les fêtes de la bonne Dame, par de fervents pèlerins.

On raconte alors, que pendant la Révolution, la statue de la Vierge a été menacée de profanation, et sauvée par le courage d'une femme.

« Déjà les émissaires de la Convention avaient pénétré dans la chapelle, les échelles étaient dressées et leurs mains sacrilèges allaient saisir la sainte image, lorsqu'une femme de service au château s'élance au-devant d'eux... une hache à la main : « Malheureux ! s'écrie-t-elle, que voulez-vous faire ? si vous touchez à la Bonne Dame, je vous coupe les jarrets. » A ces mots, ces fanatiques saisis d'un indicible et mystérieux effroi, furent comme frappés de vertige.

Le lendemain, la Vierge était portée en lieu sûr pour être soustraite à la fureur de quelques nouveaux vandales de la révolution... » ( Abbé Rouzier, 1897)

 

Il me reste encore à vous conter la légende qui entoure le Pont Charraud, surnommé le Pont du Diable ...

Pont-Charraud.

Tout le monde, ici, connaît la légende de ce pont, surnommé le Pont du Diable :

C'était en 1602,les seigneurs de Crozant et des Places, voulant entretenir des relations amicales et suivies, résolurent de faire jeter un pont sur la Sédelle.

On choisit l'endroit le plus favorable à ce projet, et l'entreprise fut donnée à un ouvrier d'un hameau voisin. Le marché conclu, le bonhomme ne tarda pas à se repentir de son engagement.

A l'inspection plus attentive des lieux et des accidents de terrain, il s'aperçoit qu'il y a pour lui des difficultés inattendues, et que pour exécuter ce travail il lui faudrait le double du prix convenu.

Trois jours durant, il vint promener ses ennuis sur les bords de la rivière, en proie à la plus vive anxiété....

Le dernier jour, comme il approchait de ces Thermopyles d'un nouveau genre, l'esprit assiégé de mille pensées confuses, il aperçoit un étranger, debout, au milieu de flammes qui semblent sortir de terre.

(Je note que les Thermopyles sont dans l'antiquité grecque associées à une bataille, ce sont un étroit défilé d’une dizaine de mètres de large et un piège … )

L'honnête homme s'arrête, tremblant, un frisson glacial lui parcourt tous les membres :

«Tu parais triste, lui dit la voix troublante de l'inconnu. Je sais la cause de ton ennui, en lui montrant la rivière : tu voudrais bâtir ici un pont sur ce torrent, et tu comprends la difficulté de ton entreprise.

Cette construction, aux conditions que tu as acceptées, c'est la ruine pour ta maison...

Écoute moi, je peux bâtir le pont en un seul jour, ou une seule nuit : veux-tu accepter mes conditions ? »

Stupéfait, ahuri devant une telle proposition, le brave villageois répond avec une sorte d'inconscience, provoquée par un étonnement qui n'était surpassé que par la crainte'. « Parlez, seigneur, je vous écoute.» «Eh bien,reprend l'étranger, tu me donneras le premier fagot que tu lieras demain. » « Je vous le promets, répondit-il en tremblant ».

Il avait à peine achevé sa réponse, que le mystérieux personnage disparaît au milieu d'un tourbillon de fumée épaisse et pénétrante. Un peu revenu de sa frayeur, le bonhomme regagne à pas pressés son humble chaumière, comme soulagé d'un poids énorme.

Il se hâte de raconter à sa femme cette singulière aventure et la promesse qu'il a faite.

Intelligente et rusée, la jeune paysanne s'écrie, levant les bras vers le ciel :

« Qu'est-ce donc que tu m'as dit ? Malheureux ! Mais c'est le diable que tu as vu et qui t'as parlé ; il n'y a que 1'esprit malin, pour faire de semblables propositions et arracher à un sot une telle promesse. Mais tu n'as donc pas compris que le fagot fatal que tu dois livrer, c'est toi. Oui, c'est toi !...N'es-tu pas le premier fagot que tu lies le matin, attachant tes vêtements à ta ceinture ? »

Ces paroles si sensées de sa femme sont pour lui toute une révélation : il a compris le piège de l'ennemi du genre humain, un éclair de raison lui a traversé l'esprit, il sait le moyen de déjouer la ruse de son adversaire.

Le lendemain, à l'aube, le voyageur qui se serait égaré dans ces parages, aurait aperçu, non sans surprise, un homme dans un costume un peu primitif, la cognée à la main, coupant d'énormes branches d'arbres.

Il fait un fagot, le plus fourni et le plus beau des fagots, et le chargeant sur ses épaules, prend le chemin de la rivière.

O surprise ! O merveille ! un pont superbe, baigne coquettement ses pieds dans le torrent rapide.

A l'extrémité, apparaît soudain l'étranger de la veille, qui semble attendre sa proie avec une vive impatience.

Lentement, le brave paysan s'approche :

« Tu m'as demandé le premier fagot que je lierais ce matin, le voilà, dit-il en jetant le bois sur le pont. »

« Misérable, s'écrie le diable en fureur, tu m'as trompé ! » et dans sa rage de damné, il emporte et jette au loin la clef de voûte du pont merveilleux, qui ne fut remplacée que longtemps après, en 1695.

Ce pont est le seul bâti en pierre sur la Sédelle. »

Extrait de l' Abbé L. Rouzier, ''Histoire illustrée des châteaux de Crozant et des Places'', Limoges, 1897, pages 71, 72

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