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Les légendes du Graal

moyen-age

Sur les traces du trésor des Templiers, en Limousin. -5/.-

10 Septembre 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Roger de Laron, #Limousin, #Templier, #Contes Mythes Légendes, #Moyen-âge

La suite de cette histoire, relève de sources, dont certaines sont transmises par les conteurs, et les traditions populaires...
 
A Saint-Jean d'Acre, un autre personnage, entre dans la vie de Roger de Laron : il s'agit de
Hugues de Clairavaux (1274- 1356), chevalier du Temple, puis de l'hôpital, commandeur de Paulhac.
 
Le Grand Maître des Templiers, Guillaume de Beaujeu, avait été tué en mai 1289, et la prise de Saint-Jean d'Acre par les troupes de l'Emir Ashraf al-Khâlil, le 16 juin 1291, marquait la fin du royaume franc de Jérusalem.
Une trentaine de chevaliers templiers réussirent à fuir et prendre la mer pour Chypre, dernier bastion de la chrétienté orientale, royaume érigé par Gui de Lusignan. Parmi ces rescapés figurait un jeune chevalier marchois, Hugues de Clairavaux. Il avait dix-sept ans et avait été reçu dans l'Ordre du Temple l'année précédente... Il avait presque aussitôt rejoint un contingent de chevaliers et commandeurs templiers de la Marche, d'Auvergne et du Limousin qui partaient en renfort à Saint-Jean d'Acre.
 
Le templier Hugues, aussi à l'aise avec le maniement de la plume d'oie, des comptes... que de l'épée ; se familiarisa avec le système bancaire mis en place par les templiers sur lequel reposaient nombre d'échanges commerciaux en Méditerranée... Le grand Maître Jacques de Molay, qui a succédé à Guillaume de Beaujeu, lui fait attribuer la commanderie de Paulhac, dans la Marche. Il y fait un aller et retour, et y laisse Roger de Laron, ainsi de retour chez lui...
Hugues de Clairavaux regagne Chypre ; il est porteur d'inquiétantes nouvelles... En France, on commence à décrier les Templiers : ils n'ont pu défendre la Terre Sainte ; l'ordre est riche ; et certaines rumeurs commence à circuler et prétendre que des maîtres se seraient converti à l'Islam ; que les templiers pratiqueraient des rites secrets, et blasphématoires …
Jacques de Molay se refuse à imaginer quelque dupli
cité de la part du Roi de France ; le grand Maître décide de rentrer en France afin de défendre l'Ordre...
- On connaît la suite : le 13 octobre 1307, tous les templiers de France sont arrêtés. Jacques de Molay, est soumis à la Question.
 
Le 13 octobre, donc, Roger de Laron est arrêté, sans doute au petit jour, avec tous les membres de l’Ordre présents dans la commanderie. Ils furent emmenés sans ménagement à Limoges, semble-t-il,  par la milice du Sénéchal du Limousin et entendus par Renaud de la Porte, évêque de Limoges.

Après une détention de deux ans, ils sont conduits à Clermont-Ferrand pour y être de nouveau interrogés. Certains, comme Bernard de Villars (Commandeur de localité de La Roche-Saint-Paul ( en Périgord-Limousin)  ), avouent alors un certain nombre de « fautes ». Bernard sera soumis à un dernier interrogatoire en 1311 à Paris, devant une commission pontificale. Il fut du nombre de ceux qui « avouèrent » alors d’autres vices plus ou moins imaginaires, sans doute sous la torture.

A Clermont, les interrogatoires ont été brefs : débutés le 4 juin 1309 après la prestation de serment sur les évangiles, ils devaient se terminer le 10 juin, et ont été menés dans l'édifice dénommé '' le Palais'', situé vers l'actuel hôtel de ville de Clermont-Ferrand.
Dix-sept frères étaient originaires du diocèse de Limoges... Deux ont été appréhendés à Cahors, dix ayant déposé au procès de Poitiers, 21 autres allés à paris défendre l'ordre … et une vingtaine devant la commission pontificale ...
Nous arrivons à un total de 97 templiers limousins connus …
- Le 2 mai 1312, Clément V décrète la suppression de l'ordre du Temple.
 
On peut supposer que que si Roger de Laron, est finalement relâché, fin 1312, c'est qu'il a ''choisi'' de dire tout ce que la commission voulait, plutôt que de s'exposer à une ''question non modérée''. Il abjura son apostasie et ses erreurs... Puis, il reçut l'absolution et fut admis à la communion … Il était donc libre...
Cette même année, théoriquement, les domaines templiers sont confisqués au bénéfice de la Couronne, puis remis à l’Ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem. Pourtant, officiellement, les compte ne sont pas bons ; il s'avère impossible de récupérer tous les biens du Temple …
- Ce n'est que le 19 mars1314, que meure Jacques de Molay, sur le bûcher à Paris.
Des templiers bénéficièrent d'une pension, qui profitèrent aux établissements religieux qui les hébergeaient ( parfois avec réticence …). Certains vécurent dans le siècle, prirent femme, malgré les mise en demeure de la hiérarchie … Bien sûr les réfractaires furent privés de leur pension.
 
Commanderie de Pallier - Creuse

 
 
 
à Clairavaux

 
 
Eté 1308, Hugues de Clairavaux, resté à Chypre, met à disposition de l'ordre des hospitaliers, des fonds appartenant aux templiers, pour reprendre la cité de Rhodes... La reconnaissance de Foulques de Villaret – grand maître de l'ordre de l'Hopital – fut la réception de Hugues dans l'Ordre de l'Hôpital en conservant son rang de commandeur ''in partibus'' ( sans commanderie).
En 1317, Hugues de Clairavaux, âgé de quarante-six ans, rentre en France et les Hospitaliers lui rétrocèdent la commanderie de Paulhac.
Clairavaux, passe par Florence, et rencontre des banquiers qu'il connaît bien, comme les Cavalcanti ou les Médicis...
Arrivé à Paulhac, Hugues de Clairavaux n'a de cesse de retrouver les anciens templiers, certains transformé en chevaliers errants, parfois rejetés par leur propre famille … A Roger de Laron, il donne pour mission de conserver la liaison avec les italiens... Certains frères dispersés vont revenir à Paulhac, pour y retrouver fraternité, discipline et espérance... Roger de Laron, s'il refuse de renouveler ses vœux, utilise ses connaissance et l'appui de Clairavaux pour récupérer des fonds importants par l'intermédiaire des banquiers toscans et génois... Le véritable trésor des templiers n'était pas en France, il avait été confié depuis des lustres aux banquiers et marchands italiens … !
Petit à petit, il revenait en Limousin...
On dit que le testament de Hugues de Clairavaux, destiné au grand prieuré d'Aubusson, signalait l'endroit où était caché le trésor récupéré...
 
 
Eglise de Clairavaux

 
 
Eglise de Clairavaux

 
 
Pierre d'Aubusson, commandeur de Paulhac depuis 1456, suppléa le grand prieur d'Auvergne, Jehan Cottet ; il fut le premier à découvrir le testament de Clairavaux... Et, dit-on à découvrir une partie du trésor. A cet emplacement, il fit construire une chapelle consacrée à Saint-Fiacre, en hommage aux jardiniers qui l'ont aidé à creuser la terre …. Une autre partie, devait se trouver à un emplacement marqué d'une croix de granit... Hélas, la croix fut déplacée à la fin du XVIe siècle... On parle également d'une autre partie de ce trésor, sous une croix...mais, à Clairavaux, même... ! ?
 

 

 
 
Enfin, une partie non négligeable de ce trésor, avait été récupéré directement par Roger de Laron, qui enfermé dans son château, tenta ensuite de se faire oublier …
 
Nous reparlerons, sans doute encore, de ce Roger de Laron, en son château de Rochain ; car de nombreuses légendes l'ont poursuivi, jusqu'à nos jours ….
 
Sources : Gilles Rossignol, et ses recherches à la bibliothèque ''Sainte-Geneviève'' sur le ''Templier de Paulhac'' 
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Ballade contée au Moyen-âge

26 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #Laron, #Limousin, #Moyen-âge

Avant de commencer la série des histoires de Roger de Laron, je vous propose en ce temps estival, de remettre ses pas sur le chemin de cette ballade contée...
Nous partons... en passant sous la Poterne, une ancienne porte fortifiée du château médiéval du seigneur de Laron,
La Poterne ( aujourd'hui disparue...) du Château de Laron

 

Quand nous l'aurons passé, nous serons loin … Nous serons il y a plus de huit cent ans ...
Mais, soyons attentifs … Cette porte, discrète, que nous ne voyons plus aujourd'hui, était en cette époque éloignée du grand passage, et  à l'écart, un lieu de rendez-vous des amoureux ...
 
* On aime raconter que Janeton, une jeune bergère, pressée de rencontrer le prince charmant pria la ''Bonne Mère'' d'exaucer sa prière, mais la vierge ne répondît pas. Rouge de colère, Janeton lança des cailloux vers la statue, le cinquième resta coincé, la Madone s'anima et réprimanda Janeton :
« Tu as envoyé 5 cailloux contre moi, tu attendras 5 ans pour te marier ».

Quand les murs de ce château, encadraient encore la poterne, les amoureux du pays qui désiraient connaître le nombre d'années qui les séparaient du mariage tentaient d'y loger des pierres. Chaque coup manqué représentait une année d'attente avant le mariage.

Ma ballade commence gentiment, mais je préfère vous prévenir : les gens d'ici, les médiévaux, ne sont pas si 'convenables' que vous pourriez le pensez …
 
Le château de Laron, aujourd'hui
De l'autre côté de cette porte, nous sommes dans le château de Laron. Observez bien à présent cette paterne, elle semble condamnée, close d'une forte porte de bois, fermée à clé... ! 
 

Ce château du seigneur de Laron est aujourd'hui disparu... L'espace qu'il occupait reste néanmoins visible et libre; la mémoire des locaux et quelques agencement de pierres peuvent témoigner de la présence de l'édifice...

Il se situe tout près de Saint-Julien le Petit (87), à l'intérieur d'un coude de La Maulde... ( Nous reparlerons de la lignée des Laron, plus tard ...)

Voici mon histoire :
 
Non loin de là, sur un fief qui ne vaut pas plus de deux cents livres, vit un brave chevalier nommé messire Guillaume, riche en bonnes qualités, mais donc pauvre d’avoir. Obligé de subsister par sa valeur, qu'il a grande, courage, honneur, probité ; il coure les tournois...
Mais contraint à l'humilité il ne s’amuse pas à faire aux dames de beaux saluts ou des signes de galanterie ; il s’élance, tête baissée, à l’endroit où la foule est la plus forte, et ne se retire que quand il a terrassé ou vaincu ses adversaires. Aussi, malgré tout devient-il connu et considéré.
Voisin, de Guillaume notre chevalier, demeure un très riche seigneur, veuf et père d’une fille belle comme le jour, nommée Ermengarde . Son château , qui n'est autre que celui de Laron à la belle poterne, ainsi que la batisse du chevalier, situés dans les bois du pays limousin, ne sont distants l’un de l’autre que d’une grosse lieue.

Mais le château du vieux seigneur de Laron est bâti sur un monticule fort escarpé ; il se trouve en outre défendu par un fossé profond et par de fortes haies d’épines, de sorte qu’on ne peut y aborder que par le pont-levis. C’est là que s’est retiré le prud’homme ; il y vit tranquillement avec sa fille, faisant valoir sa terre qui lui rapporte annuellement mille bonnes livres de rente.


Avec une pareille fortune, vous jugez bien que la demoiselle, si bien gardée, mais si belle et aimable comme elle l’est, ne doit pas manquer de soupirants.
De ce nombre Guillaume a le projet de s'y associer et réfléchit aux soins de se faire remarquer et tenter de lui plaire...

Y arrivera t-il ?
A suivre ... ICI

Ballade contée au Moyen-âge -2/.- C'est l'histoire de Guillaume, chevalier riche en bonnes qualités, mais pauvre d'avoir. En quête de l'amour d'Ermengarde, il arrive bientôt sans …

Ballade contée au Moyen-âge -3/.-  Et, Gui de Hauterive affirme sa loyauté au Roi d'Angleterre ; et comme il doit assurer sa lignée, il souhaite se marier... Il demande à ses ...
Ballade contée au Moyen-âge -4/.-  Je rappelle, qu'il s'agit de l'histoire de Guillaume, chevalier riche en bonnes qualités, mais pauvre d'avoir. En quête de l'amour d'Ermengarde, ...
Ballade contée au Moyen-âge -5/.-  Guillaume a donc conquis le cœur (et plus encore) de la belle Ermengarde. Mais son père défend à présent à sa fille de lui parler et a reçu le ...
Ballade contée au Moyen-âge -6/.-  Guillaume connaît bien le Château de Hauterive, écuyer il y a fait ses armes, y a été adoubé chevalier. Le seigneur Guy, connaît la situation du …
Ballade contée au Moyen-âge -7/.- A vouloir goûté un bien si précieux, il en garde nostalgie, dès sa séparation... Et, le jeune chevalier en désire encore... Mais l'épouse de son ...
Le temps passe.. Guillaume ne manque pas les rendez-vous à la poterne ''abandonnée'' où il retrouve la belle Ermengarde ... Et, ce jour, les deux amants éclatent de sanglots douloureux. « Recevez mon dernier adieu, s’écrie Guillaume! C’en est fait, il n’est plus de bonheur pour moi dans cette contrée, et il faut que je la fuis, puisque
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La commanderie de Paulhac en Creuse.

23 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Art, #Moyen-âge, #Histoire, #Limousin, #Tourisme, #Eglise

Il y a … bien longtemps, des jardiniers s'activant autour de l'Eglise de la commanderie templière de Paulhac, trouvent … un trésor !

Patron des jardiniers - Saint Fiacre

Pour rendre grâce à la providence, ils construisent une chapelle dédiée à leur saint patron : saint-Fiacre ( le patron des jardiniers...). Cette chapelle remonte au XVe siècle. Peut-être également était-elle l'oratoire d'un cimetière … ?

Une commanderie est un lieu à triple vocation, sécurité et accueil, religieuse et agricole, et se composait généralement d'un logis, d'une chapelle et d'un bâtiment accueillant pèlerins et malades

Aujourd'hui, Lavaufranche, les chapelles de Paulhac et de Pallier, l'église St Jean de Bourganeuf, témoignent de cette période de l'histoire de la Creuse.

Dans un bourg, l’église de Paulhac (commune de Saint-Etienne de Fursac, 23/Creuse) apparaît dans son étrange silhouette avec ses contreforts massifs à talus ressautés, son clocher bas et trapu, chichement ajouré, son portail en cintre aigu, seule coquetterie de cet ensemble sévère.

La commanderie de Paulhac, fondée en 1197, fut une des plus importantes d'Auvergne.

(Ancienne paroisse puis commune jusqu'en 1824).

Des bâtiments de la commanderie ne restent que l'église Saint-Jean et la chapelle Saint-Fiacre, classées Monuments historiques en 1938.

Les templiers étaient des religieux qui ont combattu en terre sainte entre 1139 et 1307. Pour financer les guerres, l'ordre possédait des commanderies en Occident, dirigées par des templiers. Une trentaine d'entre elles étaient installées dans la région limousine.

 

La commanderie de Paulhac, en ce début du XIIIe siècle, faisait partie des terres du comté de la Marche, qui dépendait de la province d'Auvergne-Limousin. Cette commanderie fut probablement l'une des plus importantes de la province. La grandeur de son église, ses peintures murales, la tenue d'assemblées provinciales templières (chapitres) ou le fait d'apparaître un grand nombre de fois dans les actes du procès des Templiers en sont la preuve.

On y nota la tenue de chapitres par Gérard de Sauzet, Pierre de Madic, et Raymond de Mareuil, qui furent les maîtres successifs de cette province de 1284 à 1299.

En 1245, elle s'agrandit des bois de Fursac que donna Guillaume Masgelier partant pour la croisade avec les troupes de Louis IX.

Après l'arrestation des templiers, la commanderie est dévolue aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1312, qui construisent le clocher massif actuel et la chapelle Saint-Fiacre (XVe siècle) dont on remarque la magnifique porte surmontée d'un linteau en accolade.

Lors du procès, le frère Bertrand de Villars avoua que pendant la célébration de la messe, le prêtre omettait la parole « ceci est mon corps »...

Du fait des actes de ce fameux procès, nous connaissons : Jean de Las Chaussade, responsable des deux maisons de Paulhac et La Croix, Jean de Saint-Hilaire, Pierre du Queyroix, simple servant, auxquels s'ajoute au XIVe siècle Humbert de Comborn. Après le rattachement aux hospitaliers, certains commandeurs du lieu deviendront prieurs d'Auvergne.

Il ne reste aujourd’hui de l'ancienne commanderie que l'église Saint-Jean (dite église de la Décollation-de-Saint-Jean-Baptiste) et la chapelle Saint-Fiacre.

L'église des XIIIe et XIVe siècles, est de style gothique (arche et intérieurs) et roman (intérieurs), avec un vaisseau unique à cinq travées et chevet plat.

L'édifice est homogène. Indépendamment de la reprise d'un contrefort, il n'y a eu que des compléments la surélévation de la première travée, d'assez médiocre qualité, probablement liée à des fins défensives, qui dénature une silhouette autrefois continue, et la construction en 1449 d'un petit oratoire isolé, la chapelle Saint- Fiacre, dont la réalisation est au contraire extrêmement soignée. L'église, consacrée à la Décollation de saint Jean-Baptiste, correspond à une définition quasi générale en Limousin à cette époque : un rectangle composé de plusieurs travées dont la dernière forme choeur.

Il s'agit de la première oeuvre d'une série de quatre chapelles gothiques édifiées par les templiers de la Creuse : les églises de Paulhac, Blaudeix, Chambéraud et Charrières présentent toutes une suite de voûtes d'ogives à liernes (non bombées) dont les articulations retombent sur de courtes colonnettes juchées sur des consoles ; mais c'est aussi la plus longue, avec cinq travées. Le parti est donc une invention de l'architecte, qui a réalisé une synthèse originale entre des influences venues du monde Plantagenêt et des goûts pour la sévérité propres à la région.

C'est ici qu'avaient lieu les adoubements des commanderies voisines de Blaudeix et de Chambéraud.

Dans l'église, on peut y voir un bénitier sculpté ( un loup ?) en granit, un intéressant retable-tabernacle (2e moitié du XVIIe siècle), une tapisserie d’Aubusson du 18e siècle offerte par le dernier commandeur hospitalier juste avant la Révolution., et une vierge de bois du 18e siècle.

Et, surtout... : des peintures murales illustrant en particulier les tourments endurés par des apôtres : des scènes violentes, édifiantes destinées à servir de modèle ...

Les peintures murales ont été repérées en 1935 mais elles ont été restaurées en 1971 puis de 1982 à 1991. Sur le mur nord et sur celui du chevet, elles sont datées de la seconde moitié du XIIIe siècle (entre 1250 et 1280).

Ces superbes fresques illustrent des martyrs de saints, la crucifixion, l'arbre de Jessé, le calendrier des mois, des croix de consécration et toute la symbolique templière.

 

 

 

 

 

Deux consoles à trois têtes, peut-être un Chevalier, une Dame et un Moine, l'une près du choeur avec des visages gracieux, et une autre plus près de l'entrée avec des visages moins exemplaires ( la femme ''en cheveux''). Également en console, le beau visage d'une femme ''couronnée'' semble t-il … ! ?

La chapelle Saint Fiacre construite au XVème siècle était autrefois reliée à l'église par un passage couvert. La porte de la chapelle avec ses moulures et ses colonnettes fleuronnées est typique de l'art flamboyant. La clé de voûte de la première travée porte les armes de Pierre d'Aubusson, grand maître de l'Ordre de Malte.

Un habitant du village nous parle d'une cave souterraine, dont le pilier central s'orne d'une tête de bélier, remonte à la fondation de Paulhac.

Dans la maison voisine, on peut accéder à une ''Cave de la Commanderie", sans doute la chapelle souterraine de cette commanderie. « On y descendait, il y a encore deux ou trois dizaines d'années, par quatorze marches... Veugnet en dénombrait 16, le 15 mai 1865...

« Revenons au centre de cette "cave de la commanderie". Un lourd pilier cylindrique assure toute la tenue de la construction souterraine. Basile-François Veugnet donnait un relevé (croquis) des sculptures qui le décoraient... et d'une plaque de pierre de petite taille comportant plusieurs tracés rapportés au tracé d'une constellation étoilée et deux personnages tenus dans une sorte de coffre, le tout accompagné de plusieurs dates dont les plus anciennes étaient 1197 et 1248, cette dernière répétée deux fois. »

« Veugnet relate qu'à son époque il entend un récit légendaire expliquant que ce dessin serait en fait un tracé conduisant à un coffre confié aux sous-sols de la maison templière de Paulhac par un certain Marcellain de Faud.


Peut-être, faut-il trouver dans ce récit un bien fondé lié avec les sculptures du chapiteau ornant le pilier massif central (axe de l'édifice) et représentant des feuillages aquatiques (symbolisant des textes) et une face animale désignée comme celle d'un bélier ou d'un veau... »

- Sur la ''cave souterraine de la commanderie'' : Sources : André Gouzet, citant Roger Guinot dans "Creuse Secrète", et Norbert de Florigney (notaire royal au XVe siècle).

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Sur la Route de Roger de Laron, chevalier limousin. - 3/3-

20 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Roger de Laron, #Moyen-âge, #Histoire, #Tourisme, #Limousin

Le ''second'' château de Saint-Julien-le-Petit, qui se compose d’un corps de bâtiment et de deux pavillons, n’est pas ancien, il date tout au plus du XVIIe siècle. Il a été construit avec les matériaux du château de Laron. Avant la Révolution il était habité par les de La Bermondie, derniers seigneurs de Laron. Les armes de la famille de La Bermondie sont de gueules à la tour d’argent maçonnée de sable et une bordure d’azur chargée de huit besants d’or.

Montlaron. — Il existait en ce lieu, en 1467, un prieuré qui avait pour patron saint Laurent. Le prieur de l’Artige y nommait les titulaires : ce fut plus tard le recteur des Jésuites du collège de Limoges. Eu égard à l’inutilité de la chapelle, et à la modicité du revenu, sa démolition fut ordonnée en 1751 et les matériaux employés aux réparations de l’église paroissiale.

Ce nom de Laron est, de nos jours encore, donné à deux montagnes placées en face l'une de l'autre et que sépare le cours rapide de la Maulde ( ou Maude). La partie de la montagne '' Mont Larron '' ( alt :624m) , possède trois villages: Conjat à l'Est, Champety au Sud et Mont-Laron au Sud-Ouest.

Eglise - Saint-Julien le Petit

Sur le versant occidental, non loin de la cime, jaillit, dans un pli de terrain une fontaine, dite de Saint-Laurent, dont les eaux abondantes arrosent les prairies de Saint-Julien-le-Petit. L'église de ce bourg, dédiée à St-Julien-de-Brioude, parait avoir été édifiée vers 1150. Le Chapitre d'Eymoutiers nommait à la cure. Le bourg est souvent appelé Saint-Julien près Laron, ou même Saint-Julien-de Laron.

A peu de distance de la fontaine de Saint-Laurent, on pouvait voir une chapelle ( démolie en 1751 ) placée sous l'invocation du même saint. Saint-Laurent au Mont-Laron était un prieuré de la petite congrégation de l'Artige , qui dès son établissement posséda des droits sur ces montagnes; on lit, au cartulaire de ce prieuré, qu'un des fondateurs du monastère, le Vénitien Marc, obtint des petits seigneurs du voisinage une partie de la forêt du Mont-Laron. Les droits du monastère à Conjat et dans d'autres localités des environs sont signalés en 1184, 1188, 1192, etc.. Une communauté fut établie dans la maison du Mont-Laron ; un document des archives de la Haute- Vienne fait mention du précepteur de ce petit monastère.

On voit, en 1266, Ahélis, femme de Roger de Laron ( le père …) , fonder un anniversaire à l'Artige et faire un don à ce monastère en faveur du couvent du Mont Laron.

Aujourd'hui ; à proximité de la mairie de St-Julien le Petit, sur la gauche de l'une des rues menant au centre bourg il existe un lavoir. Il est alimenté par une source située un peu plus haut. Cette source est protégée par une construction de pierre qui fait corps avec le talus. Sur les pierres plates servant de toit, une pyramide tronquée sommée d'une croix a été posée. Cette fontaine est donc sous la protection de Saint-Laurent, ses eaux remplissaient un long abreuvoir (aujourd'hui à sec) avant d'être canalisées vers le lavoir. L'édicule est fermé par une porte en bois à claire-voie marquée par l'usure du temps.

 

Clédat. — Où était, en 1294, une maison des pauvres, dépendant de l’hôpital de Saint-Gérald de Limoges.

La Tour: Peyrat le Château

 

Peyrat-le-Château (Pairac lo Chasteu en occitan)

Au Moyen Âge, Peyrat-le-Fort, dominé par la baronnie poitevine des Lusignan, connaît une période d’instabilité (1150 – 1450). Richard Cœur-de-Lion, Jean sans Terre, la guerre de Cent Ans… ont détruit une grande partie du patrimoine local.

Des édifices seront reconstruits : * la tour Carrée (XVe siècle): Ancien château des Lusignans

L’ancien château des comtes de Lusignan, détruit au XIIe (1184) par les troupes de Raymond VI et des Brabançons à la solde de Richard Cœur de Lion pendant la guerre de cent ans, faisait suite à la Tour face à la motte mérovingienne. Les jardins du château dominaient la vallée de la Maulde.

* et l’église dédiée à saint Martin (XIVe siècle).

Bujaleuf

Le nom de « Bujaleuf » serait l’héritier de l’ancien « Bugialo » de l’époque gauloise, marque d’un village de défricheurs, nom que l’on pourrait traduire par « le champ de Bugius ».

 

La fontaine Saint-Martin de Bujaleuf, à deux pas du Lac Sainte-Hélène

Elle aurait des vertus pour guérir les enfants et aider les jeunes filles à se marier. La présence de pièces de monnaie dans sa vasque en pierre témoigne de sa fréquentation.

 

Le site de Boisvert, protégé du nord, est habité par les Gallo-romains. A la fin du Moyen-Age et à l’époque moderne, le territoire actuel de la commune est sous l’autorité de plusieurs seigneuries : Boivert, Bujaleuf, Bellabre, le Mazaud, le Chalard. Le château du Chalard est édifié sur un éperon qui domine d’une quarantaine de mètres un méandre de la Vienne. Il s’agit d’un site castral ancien. Le château du Chalard fait depuis longtemps partie du Comté de la Marche, qui a été rattaché à la couronne royale dans le second quart du XVIe siècle. Ce lien ancien explique sans doute que sous l’Ancien Régime, la paroisse de Bujaleuf dépend de la généralité de Moulins, par l’intermédiaire de la sénéchaussée de Guéret, chef-lieu de la Haute-Marche, qui perçoit les impôts. Sur le plan administratif, la paroisse constitue une enclave dans la généralité de Limoges. Dans le domaine judiciaire, la cour suprême est le parlement de Paris, et c’est le droit coutumier qui est appliqué.

Au centre du bourg, l’église datée du XIIIe siècle, est bâtie sur un plan simple, rectangulaire à cinq travées - alors que la formule la plus courante en comporte trois - sans abside. Bujaleuf est l’une des vingt-trois paroisses de la Haute-Vienne placées sous le vocable de saint Martin, évêque de Tours.

Roziers Saint-Georges

Masléon

Autour du 29 juin 1289, est créé un bailliage à Laron, par Philippe IV le Bel, qui fonde en même temps la bastide de Masléon. Il est qualifié de bailliage (ou prévôté) royal de Laron, mais aussi de Laron et Masléon.

Le 29 février 1324, la nouvelle bastide reçoit le visite du roi Charles IV le Bel, un des fils de Philippe IV le Bel, qui revient de Toulouse et y rédige un acte où est indiqué le nom de Villefranche en Limousin. En 1342, la bastide est dénommée « ville nove de manso leonis » (ville neuve de M.L.)43. Le 8 mai 1360 est signé le traité de Brétigny qui cède aux Anglais un territoire très important, principalement au sud de la Loire, dont le territoire du Limousin actuel. Les consuls de Masléon rendent donc hommage au roi d’Angleterre, Édouard III, le 6 septembre 1363. En 1370, la bastide, revient sous domination française après la reconquête de la majeure partie du Limousin. Avant 1398, Pierre de Masléon, prêtre et chanoine, fonda une vicairie, bénéfice attaché à certaines églises cathédrales, à celle de Limoges.

La bastide, unique en son genre en Limousin, bénéficie de la Charte de Lorris, d'où, par exemple, le fait que les paysans, vilains et serfs, y échappaient à leur condition servile, mais il fallait, à l’origine, rester un an et un jour dans ces villes franches. Les bastides sont dirigées par des Consuls, Masléon eut donc des consuls à sa tête. Elle va vite prendre, sur le plan local, une importance considérable.

Le bourg n’a gardé que la structure de ses rues parallèles et perpendiculaires.

De 1199 à 1309, le Comté de la Marche passe à la Maison de Lusignan, comté qui fait partie de l'apanage d'Alphonse, et le comte de la Marche doit l'hommage, au frère de Saint-Louis.

Richard Cœur de Lion et Guy de Lusignan

Hugues de Lusignan et surtout sa femme, Isabelle d'Angoulême, veuve de Jean-sans-Terre, ressentent une humiliation de cette situation...

 

A dater de la mort d'Alphonse (août 1271), l'hommage dû à ce prince par les seigneurs de Laron remonte au roi, dont ils deviennent les vassaux directs. Et, vingt-huit ans après la mort d'Alphonse, on trouve une juridiction royale établie à Laron même.

Sources : L'Internet, dont Wiki, les sites des communes et surtout :

LARON - Topographie, Archéologie, Histoire – de Louis GUIBERT (1893)

Dans un prochain article, après ma visite, je présenterai l'église templière de la commanderie de Paulhac ( 23, Creuse)

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Sur la Route de Roger de Laron, chevalier limousin. - 2/3-

17 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Tourisme, #Saint-Julien le petit, #Roger de Laron, #Limousin, #Moyen-âge, #Contes Mythes Légendes

Un texte de la période mérovingienne évoque déjà le nom de « Laron ». La « chapelle de Laron » est citée dans un des diplômes de Charlemagne (811) et Charles-le-Simple (905) comme appartenant au monastère de Saint-Denis, ainsi que le bourg de Peyrat et son église, d’une part, et le château de Peyrat et son église, d’autre part. On connaît aujourd’hui davantage le Mont-Larron qui est la plus haute « montagne » de la contrée (624 m) que le village de Laron situé sur une autre colline opposée dont le point culminant n’atteint que 574 m d’altitude.

Pourtant, c’est sur cette plus petite « montagne » qu’il faut rechercher les traces d’une forteresse disparue, siège d’une des plus importantes familles du Limousin implantées ici dés l'époque carolingienne. Le site du Bois de Larron ( c’est le nom qui subsistait encore au XIXème siècle) domine les gorges de la Maulde, une rivière équipée aujourd’hui à hauteur du bourg de Saint-Julien-le-Petit (Haute-Vienne) d’un barrage hydroélectrique.

Restes du Château, aujourd'hui...

Le Château :

Ce qui n’apparaît aujourd'hui que telle une motte féodale, était connu encore au XIXème siècle sous le nom de « butte de Rochein » ou « château de Rochein » ainsi que le prouve le relevé cadastral de 1835 (Saint-Julien-le-Petit, section dite « d’Artigeas », E1).

Des vestiges d’une tour ronde, de nombreuses pierres éparpillées, des restes de murs recouverts par la mousse, et aussi, côté sud, l'entrée d'un souterrain, captent l'attention. Ce château était idéalement placé, par sa position dominante sur la vallée de la Vienne et la campagne d’Eymoutiers. Il contrôlait également la Maulde. Le nom de château Rochein n'a jamais été vraiment élucidé. Pour Louis Guibert, qui reste pratiquement l'un des seuls historiens à s'être intéressé à ce site, le toponyme « Rochein » pourrait dériver tout simplement de « Rocher ». A moins qu'il ne fasse référence à la dynastie des seigneurs de Laron où le prénom « Roger » était récurrent.

La légende selon laquelle le château de Laron aurait été pris par les Anglais , grâce à la complicité d'une servante, et détruit par eux au cours de la Guerre de Cent Ans, a circulé mais les sources écrites font défaut. Vers le milieu du XIIème siècle une notice du Cartulaire d'Aureil ( non précisément datée) parle de la "guerre de Laron": "Quidam miles de Larunt, nomine Willelmus de Gemeu" (cartulaire d'Aureil, fol.2).
 

Près du Château, existe une fontaine dédiée à Sainte Geneviève, le site de la légende qui s'y attache se nomme "Le Mont Sainte-Geneviève"... En effet, existe sur cette colline une source qui ne tarit jamais et dont les eaux ont des pouvoirs de guérison. Un calvaire y a été installé, outre la croix on peut y voir d'un côté Marie et de l'autre Sainte-Geneviève, à leurs pieds une représentation de la biche.

Un peu en contrebas dans une excavation sourd une eau qui lors de notre visite présentait une teinte orangée qui laisse à penser qu'elle serait peut-être ferrugineuse. Ce lieu de pèlerinage est toujours fréquenté, comme le montre les morceaux de tissus installés à proximité des représentations de Sainte-Geneviève et de Marie. Des fleurs sont également disposées le long des supports des deux statues.

Cette visite des ruines du château et de la fontaine, nous permettent de pénétrer dans l'esprit des lieux, qui n'ont d'autre histoire que celles des légendes et des traditions populaires. Ils sont transmis de bouche à oreille, avant d'avoir été, pour certaines, transcrites.

Par définition, la légende tient de faits réels ; une histoire est racontée puis est transmise par oral d'où les modifications. On peut la définir comme un récit qui mêle le vrai et le faux...

Si la légende rencontre l'histoire, nous pouvons encore aujourd'hui la voir, la toucher... L'avoir là, devant nous... ! Il suffit de nous promener sur une colline près du bourg de Saint-Julien le-Petit, de l'autre côté de la Maulde qui coule dans le vallon.

Ecoutez donc la légende :

"Le seigneur du château de Rochein avant de partir pour la seconde croisade, confia sa femme Geneviève et son fils Manuelou à son régisseur félon.

Au bout de la première année, pensant que son maître ne reviendrait pas il prit sa place, Geneviève se refusa à lui et préférât s'enfuir avec son garçon. Dans les bois la mère et son fils se nourrissent de racines mais l'enfant dépérit... Un soir une biche accompagnée de son faon s'approche d'eux en boitant, une épine piquée dans une patte. Geneviève lui retire délicatement, la bête se couche alors à ses pieds et permet à Manuelou de la téter. 

Sept ans plus tard le Seigneur revenu de la croisade apprend par le régisseur la disparition tragique de son épouse et de son enfant. Quelques jours plus tard, il chasse dans la forêt et croise une biche qui le conduit vers une grotte où malgré les haillons, il reconnaît sa femme et son fils. Tout le monde revient au château en compagnie de la biche et de ses faons."

Sources : L'Internet, dont Wiki, les sites des communes et surtout :

LARON - Topographie, Archéologie, Histoire – de Louis GUIBERT (1893)

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Sur la Route de Roger de Laron, chevalier limousin. - 1/3-

14 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Tourisme, #Limousin, #Roger de Laron, #Moyen-âge

Cet été je commence une saga historique, qui prend appui sur Roger de Laron, originaire du Limousin. Aussi, je commence par un parcours touristique...

Ces histoires seront ancrées dans l'histoire des XI, XII, XIII et XIVe siècles du Limousin et d'ailleurs, et rencontrent la grande histoire des rois de France, des Plantagenêts, des papes et des Templiers... Elles traitent d'alchimie et de magie, d'amour et de sexe, de religion et de rites païens...

Ces histoires se réfèrent aux historiens, et aux conteurs ; elles sont attestées par les documents et les légendes … !

Je vous présente rapidement ( j'y reviendrai en détail, plus tard …) mon personnage : Roger de Laron.

Fils de Roger de Laron et d'Ahelis, sa femme, soeur de Gaucelin de Châteauneuf... - aurait 35 ans en 1307, il serait né vers 1272 et mort en 1342 ( environ …) ... Chevalier, il fut au service des templiers, et à quelques grands de ce monde. Il parcourut Chypre et ce qui restait des états latins, le Royaume de Sicile, l'Angleterre, le Comté de Toulouse et l'Aragon...

Les Laron déclinent rapidement entre le milieu du XIIe et le milieu du XIIIe siècle, perdent même leur château éponyme et finissent par disparaître après 1350, dit-on...

Le sang de la lignée continue au-travers des familles Lastours, Hautefort..etc .

Les seigneurs de Laron ont fait dans tous les temps de nombreuses fondations religieuses ( dont l'abbaye de Dalon...) , et plusieurs d'entre eux sont allés combattre les infidèles en Terre-Sainte.

La famille de Laron a joué un rôle important en Limousin dans le haut-Moyen-âge, et a fourni deux évêques de Limoges, Jourdain ( 1023-1051) et Gui (1073-1086).

 

''Saint-Julien-le-Petit '', est le nom de la paroisse où se trouve le château du Laron, elle appartient au bailliage crée par Philippe IV, qui est qualifié de bailliage (ou prévôté) royal de Laron, mais aussi de Laron et Masléon.

Pour atteindre à Saint-Julien le Petit ce qui devait être l'emplacement du château, on franchit – aujourd'hui - la rivière au '' Moulin de Larron '' puis on grimpe la colline, motte féodale dans la forêt, qui surplombe le barrage sur la Maulde : l'endroit était connu encore au XIXème siècle sous le nom de « butte de Rochein » ou « château de Rochein » ainsi que le prouve le relevé cadastral de 1835

Les terres du seigneur de Laron, font partie de des terres relevant du temporel de l'évêque de Limoges entre la Haute-Marche et les vicomtés de Limoges et de Bridiers (Bénévent et le Grand-Bourg de Salagnac dans la Creuse actuelle) et d’autres relevant directement du Poitou (Peyrat-le Château, Haute-Vienne) et Bourganeuf (Creuse).

La Maulde et St-Julien le Petit - Aujourd'hui

Pour commencer, en Limousin , suivez moi sur la Route de Roger de Laron :

Saint-Léonard de Noblat

À partir du XIe siècle, le pèlerinage se développe ; ainsi en 1105, pour veiller sur les reliques et accueillir les pèlerins, les clercs s’organisent pour former un collège.

Tombeau de saint Léonard avec ses chaînes

Dès le XIIe siècle, la ville s’entoure de fossés et d’imposants remparts. Deux quartiers distincts se forment : le quartier religieux et administratif autour de la collégiale, avec l’hôpital et la maison de ville ; le quartier des marchands autour des halles. En 1183, des bandes armées, les Paillers, la ravagent. Quelques années plus tard, elle est occupée par les Brabançons. Jean sans Terre, roi d’Angleterre, y pénètre à la tête de son armée en 1214. Au cours du XIIIe siècle, les rois de France donneront des privilèges aux habitants de la cité ; c’est ainsi qu’ils élisent, tous les ans, huit consuls.

L'existence de Léonard, qui est réputé avoir vécu au VIème siècle n'apparaît à Limoges et dans l'Occident chrétien qu'au premier tiers du XIème siècle. Les premières mentions qu'on en connaisse se trouvent dans la chronique d'Adémar de Chabannes écrite vers 1028 et dans la correspondance de l'évêque Fulbert de Chartres mort cette même année. Par l'intermédiaire du chroniqueur, c'est surtout Jourdain de Laron, évêque de Limoges de 1023 à 1051 qui semble être le véritable inventeur du culte de saint Léonard. Jourdain de Laron était en effet précédemment dévot laïc du chapitre collégial de l'église de Noblat où était conservé la dépouille de Léonard. Devenu évêque au moment où prends corps la légende de l'"apôtre" Martial et qui favorise le sanctuaire de l'abbaye de Saint-Martial, il va naturellement s'attacher à organiser le culte de saint Léonard, lieu dont il était le seigneur laïc.

L’Artige Vieille, un lieu chargé d’histoire :

La première occupation du site remonte au début du XIIème siècle : deux nobles vénitiens Marc et son neveu Sébastien venus en pèlerinage sur le tombeau de St Léonard décident eux aussi de se retirer de la vie publique tout en restant proche de son caveau.

Ils construisent alors un oratoire dans ce lieu qu’ils défrichent (en ligure, l’Artige veut dire lieu défriché). Par la suite des disciples vinrent, et ils devinrent les premiers prieurs. Le monastère prit de l'importance et connut une extension rapide. A la fin du XIIème siècle, la petite communauté quitte l’Artige Vieille, devenue trop fréquentée, pour s’installer à l’Artige aux Moines où ils purent enfin trouver la solitude. Dans les années 1300, fut ensuite construite sur le site de la maison actuelle la chapelle Ste Catherine aujourd’hui totalement disparue.

Cet ordre reçut tout au long du XIIe siècle et la première partie du XIIIe de nombreuses donations. Onze prieurés sont fondés en 1158 : Aurens, Darnet, la Faye-Sarlande, Menussac, Montlaron, la Plaigne, Chantegreu, la Mazelle, la Saulière, Septfont, et Vaux. Et au XIIIème siècle cette importance s'accrut encore, sans doute avec l'aide d'un chanoine de l'Artige devenu évêque de Limoges, Bernard de Savène. Le monastère devint alors la tête d'un ordre de chanoines réguliers qui compta au moins trente-trois maisons et qui eut des biens dans une trentaine de paroisses.

Les moines vivaient dans une observance strictement régulière et très austères. Leur habit était simple et pauvre, de couleur blanche, avec le capuce devant et derrière.

On voit, en 1266, Ahélis, femme de Roger de Laron, fonder un anniversaire à l'Artige et faire un don à ce monastère en faveur du couvent du Mont Laron.

Le style des ruines du prieuré de l'Artige le rapproche des constructions de l'ordre de Grandmont. Guillaume de Treignac, sixième prieur de Grandmont, avait patronné les débuts de l'Artige vers 1174-1175. C'est peu après qu'on avait entrepris, à l'Artige, la construction de l'église, qui, comme celle de Grandmont, ne comportait qu'un vaisseau unique, sans transept.. De Grandmont à l'Artige, la distance n'est que de sept ou huit lieues ( 25 km). 

 

Cheissoux : On connaît peu de textes pour la période médiévale si ce n'est une donation (1130) : les terres et l'église étaient données par le prieur d'Aureil à celui de Saint Léonard. L'existence d'une paroisse est attestée en 1318. Ensuite, elle fut alternativement intégrée soit dans celle de Bujaleuf (v. 1558), puis de Champnètery [Pierre de Bruxelles, curé en 1780], et à nouveau de Bujaleuf (1825). Elle redevint autonome en 1869.

Au Moyen Age, Cheissoux avec ses trois villages ; la Texonnière, Villemonteix et Villetelle est une paroisse. Elle devient succursale de Bujaleuf au XVIè siècle, ensuite section cadastrale de Champnétery.

Cheissoux : Sa petite église romane est la preuve d'une existence très ancienne : aux environs de 1100, le noble Pierre de Cheyssou donna ses terres à Saint Gaucher, fondateur d'Aureil. Le patronyme de cet aristocrate vient du latin « Cassius », suivi du suffixe -onem, transformé en « Cheison ».« Lous cheisons » (prononcer : « chaï ») ce sont les habitants des lieux soumis à la juridiction de ce seigneur.

A Voir, sur notre route: Les Pierres ou Rochers de la Vierge ou Roches de Narfouilloux (Villemonteix). Les gens du pays disent que la Sainte Vierge les avait portées dans son tablier. Vexée, que le chantier de l’église de Saint-léonard se soit terminé sans son aide, elle laissa tomber les pierres destinées à la construction …

 

Sources : L'Internet, dont Wiki, les sites des communes et surtout :

LARON - Topographie, Archéologie, Histoire – de Louis GUIBERT (1893)

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Sur la route de Brocéliande. Abélard, abbé de Saint-Gildas de Rhuys.

11 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Abélard, #Moyen-âge, #Bretagne

En suivant le déambulatoire, pour arriver derrière l'autel et devant la pierre tombale de Saint-Gildas, j'entends un homme raconter à ses enfants l'histoire de la Bretagne ; je reste attentif et finis même par entrer dans la discussion pour l'interroger sur la vie d'Abélard ici, à saint-Gildas...

Eglise abbatiale de Saint-Gildas
Eglise abbatiale de Saint-Gildas
Eglise abbatiale de Saint-Gildas
Eglise abbatiale de Saint-Gildas
Eglise abbatiale de Saint-Gildas
Eglise abbatiale de Saint-Gildas

Eglise abbatiale de Saint-Gildas

En ce temps là ( disons l'an 490) - l'année même ou le roi Arthur remportait la victoire du mont Badon qui mit un coup de frein provisoire aux invasions saxonnes - Saint Gildas fut comme de nombreux jeunes clercs de cette époque l'élève de l'abbé Ildut au Pays de Galles avant de s'illustrer comme fondeur de cloches.

L 'abbaye est fondée au 6ème siècle (536) par Gildas, moine venu d'Angleterre. Auparavant, après un pèlerinage à Rome, il a fondé en 528 : Holy Trinity près de Glastonbury …

 

Au Xème siècle, l'abbaye est détruite lors des invasions normandes. A la demande du Duc de Bretagne, Geoffroy 1er, un certain Félix, moine de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire la reconstruit, en pierres cette fois-ci. Commencée en 1008, la reconstruction s'achève en 1032 par la consécration de l'église par Judicaël, évêque de Vannes et frère du Duc. Félix meurt le 4 mars 1038. Plusieurs abbés succèdent à Félix. Un certain Robert est le prédécesseur d'Abélard et mourra vers 1130.

Abélard enseigne

Pierre Abélard ( 1079-1142) a connu le choeur, le déambulatoire et le transept quasiment tel que nous les voyons aujourd'hui. Il a célébré la messe entre ces colonnes et ces chapiteaux magnifiques.

 

L'abbaye semble manquer de moyens. Les moines cherchent alors un abbé puissant et reconnu capable de les aider. Ils font appel en 1125 à Abélard, réputé dans certains milieux, notamment en tant que fondateur de la scolastique, mais également détesté par d'autres pour certaines de ses remises en causes de dogmes établis.

Abélard explique dans un courrier (en latin) qu'il n'est pas volontairement venu en Bretagne, mais pour fuir les conflits qu'il connaissait dans ses fonctions précédentes. Il y décrit les moines qu'il doit diriger comme pauvres et victimes d'un seigneur voisin tyrannique, mais également comme très indisciplinés. Il s'inquiète et s'indigne en particulier de leur mode de vie peu en rapport avec leur fonction monastique : ces moines, selon Abélard, passaient plus de temps à la chasse et à des activités matérielles qu'à la prière et à l'élévation de l'esprit :

 

« C'était une terre barbare, une langue inconnue de moi, chez les moines des habitudes de vie d'un emportement notoirement rebelle à tout frein et une population grossière et sauvage. »

« Les portes de l’abbaye n’étaient ornées que de pieds de biche, d’ours, de sanglier, trophées sanglants de leur chasse. Les moines ne se réveillaient qu'au son du cor et des chiens de meute aboyant. Ils étaient cruels et sans frein dans leur licence»

« Et là, sur le rivage de l'Océan aux voix effrayantes, aux extrémités d'une terre qui m'interdisaient la possibilité de fuir plus loin, je répétais souvent dans mes prières : "Des extrémités de la terre j'ai crié vers vous, Seigneur, tandis que mon coeur était dans les angoisses." »

Les moines de Saint-Gildas ne veulent pas abandonner femmes et enfants et au contraire ils réclament de leur abbé de quoi nourrir leur famille. En effet, que deviendraient ces femmes et ces enfants abandonnés ; et où iraient-ils ?

« Les moines m'obsédaient pour leurs besoins journaliers, car la communauté ne possédait rien que je pusse distribuer, et chacun prenait sur sa bourse pour se soutenir lui et sa concubine, et ses fils et ses filles. Non seulement ils se faisaient un plaisir de me tourmenter ainsi, mais ils volaient et emportaient tout ce qu'ils pouvaient prendre, pour me créer des embarras dans mon administration, et me forcer ainsi, soit à relâcher les règles de la discipline, soit à me retirer tout à fait. »

 

Les moines tentent de se débarrasser de leur père abbé en versant du poison dans le calice de la messe. Abélard est prêtre; au moins depuis qu'il a été élu abbé.

Une scène non moins étonnante se déroule à Nantes où Abélard est venu visiter le comte Conan III qui est malade. Un serviteur de la suite d'Abélard a reçu mission de ses frères d'empoisonner l'abbé au cours du repas. Mais c'est un moine qui, par ignorance,  mange  la nourriture empoisonnée destinée à Abélard et meurt sur le champ. Le serviteur criminel, épouvanté, s'enfuit !
Si un petit groupe de moines est fidèle à Abélard, qui s'est réfugié dans les dépendances de l'abbaye, un autre groupe lui tend des guet-apens dès qu'il sort de l'abbaye en postant, à prix d'argent, des brigands chargés de le tuer.

« Je considérais en gémissant combien ma vie était stérile et malheureuse : stérile pour moi comme pour les autres, tandis qu'elle était jadis si utile à mes disciples ; je me disais qu'aujourd'hui que je les avais abandonnés pour les moines, je ne pouvais, ni dans les moines, ni dans les clercs, produire aucun fruit : j'étais frappé d'impuissance dans toutes mes entreprises, dans tous mes efforts, et l'on pouvait justement m'appliquer ce mot : "Cet homme a commencé à bâtir, et il n'a pu achever." J'étais profondément désespéré, »

Abélard et Eloïse

Pendant qu'Abélard, nouvel abbé de Saint-Gildas depuis un an, peut-être deux, est aux prises de mille difficultés avec ses moines, des nouvelles alarmantes lui arrivent du monastère d'Argenteuil où Héloïse est prieure. Suger organise un concile à Saint-Germain-des-prés et obtient du légat du pape, Mathieu d'Albano, l'expulsion des moniales de leur couvent  Héloïse et quelques unes des religieuses se trouvent à la rue. Heureuse coïncidence, le Paraclet d'Abélard est vide et disponible.

« Les voyant dispersées de tous côtés par l'exil, je compris que c'était une occasion qui m'était offerte par le Seigneur pour assurer le service de mon oratoire. J'y retournai donc, j'invitai Héloïse à y venir avec les religieuses de sa communauté ; et, lorsqu'elles furent arrivées, je leur fis donation entière de l'oratoire et de ses dépendances, donation dont, avec l'assentiment et par l'intervention de l'évêque du diocèse, le pape Innocent Il leur confirma le privilège à perpétuité pour elles et pour celles qui leur succéderaient. »

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Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio

8 Août 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Moyen-âge, #Histoire, #Bretagne, #Tourisme

Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio
Sur la route de Brocéliande. Le château de Suscinio

Le château de Suscinio – situé sur la presqu’île de Rhuys se découvre dans un décor privilégie : une vue sur la mer, et entouré de marais …

Au XIIIe s., Le premier logis, un manoir pour la chasse, est bâti pour le duc de Bretagne Pierre de Dreux, en 1218. . Il s’agrandit sous l’impulsion des Ducs de Bretagne qui y implantent un premier manoir. Celui-ci  est ensuite remanié et agrandi pour devenir la vaste résidence princière visible aujourd’hui. C'est, à l'époque, la résidence préférée des Ducs de Bretagne et d'Anne de Bretagne. Sa vaste enceinte est cernée de douves et flanquée de 6 tours.

Une visite bien complète : des salles, des commentaires ( audio-guides, affiches ..etc) et des animations ...

* En 1373, le Connétable de France Du-Guesclin investit le château défendu par les Anglais, comble les douves dans l'angle Sud-Ouest, enfin aidé par les engins d'assaut, y pénètre, tuant tous les défenseurs sans en épargner un seul. Il fait démanteler tours, courtines et logis...

Le château est agrandi à la fin du XIVe siècle. Les ducs Jean IV et Jean V entreprennent des travaux de consolidation et la construction d'une nouvelle tour.

Jeanne de Navarre, épouse de Jean IV, accoucha à Sucinio (ou Suscinio), le 24 août 1393, d'Arthur, comte de Richemont, l'une des gloires de la France et de la Bretagne. Créé connétable de France par le roi Charles VII en 1425 ; il eut l'honneur de sauver le royaume avec Jeanne d'Arc. 

Au XVe siècle, Rhuys est une vaste forêt giboyeuse et ses hautes futaies cernent le château de toutes parts, même du côté de la mer, plus lointaine que de nos jours. Voilà pourquoi, plus que les cris de guerre, retentissaient en ces lieux les aboiements des meutes, les clameurs des chasseurs et les sons variés des cornes de chasse. Brillantes réceptions, chevauchées galantes, tournois trouvent à Scucinio un cadre idéal. Ce château est pour les Ducs de Bretagne un lieu "Sans Soucis", "Soucis n'y est" ou  plutôt "Suscinio" qui, en des temps différents, à même signification.

Pour y dormir tranquille et "sans soucis" ce palais est entouré de douves larges et profondes... Aux grandes marées, les eaux de l'Océan, par un canal, s'y déversent. Comme elles ne sont pas rigoureusement étanches, que l'eau s'évapore et et qu'elles risquent d'être asséchées, la Duchesse Isabeau, au milieu du XVe siècle, les fait alimenter par l'eau d'une fontaine conduite au moyen d'une ingénieuse canalisation. 

François 1er de Bretagne ( 1414-1450) - fils de Jean V - et dit '' le fratricide'' régna huit ans. Il se maria deux fois. Sa première femme fut Yolande, sœur du roi de Sicile ; la seconde la belle et bonne Isabeau d'Ecosse.

François rongé par le remord, mourut en 1450. Il laissait à sa veuve, le château de Suscinio et toutes ses dépendances. La duchesse fit exécuter de nombreuses réparations. Elle fit capter les eaux de la fontaine dite '' de la duchesse '' …

 

 

  

Dessins de l'architecte Georges Ganuchaud (1915-1998)

 

Progressivement abandonné par les ducs ( au profit de Nantes) après le 15ème siècle, En 1520, le château passe à la couronne de France. Il tombe en ruines et est vendu à la Révolution ; il est investi par les Chouans, et finalement très dégradé, il est vendu à un marchand qui l’exploitera comme carrière de pierres. D’ailleurs c’est en tant que ruine que Prosper Mérimée fait classer le château aux monuments historiques en 1840.

Un des trésors du château est le pavement médiéval, datant entre 1330 et 1340.

Ici aussi, il reste : un fantôme : un jeune garçon, fils d'un capitaine de la garde. Le petit garçon a deux espaces privilégiés, au 3ème étage : la salle ''garde robe du duc'' et sous les combles, ce qui serait la chambre des enfants. Il s'y promène encore … Il apparaît, il court , il repart, il ne parle pas …

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Le Chevalier à l'épée – 5/ -

30 Juillet 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #chevalier, #femme, #Moyen-âge

Résumé : Le séjour de Gauvain au château dure un certain temps. Jugeant que son absence a assez duré, il se décide à repartir avec sa dame. Elle veut bien l'accompagner à condition d'emporter ses deux lévriers. Peu après leurs adieux au père et leur départ, ils rencontrent un chevalier en armure qui veut emmener la fille. Comme Gauvain non équipé ne peut le combattre d'égal à égal, l'autre propose que la dame choisisse qui elle veut suivre. Gauvain est confiant et accepte ce jeu.

 

Elle se décida pour l'homme qu'elle n’avait jamais vu. Le héros fut humilié ; mais il était si modéré et si sage que , malgré toute sa colère, il ne dit mot, et continua sa route.

A la grande stupeur de Gauvain, la dame choisit l'étranger (précisément, dit le poète, parce qu'elle connaissait les talents de Gauvain et était curieuse d'éprouver ceux de l'autre).

 

La demoiselle,quand elle eut fait quelques pas, s'aperçut que les chiens suivaient Gauvain. Elle voulut les ravoir et exigea de son nouvel amant qu'il allât les reprendre.

« Lorsqu'il s'est agi de ma maîtresse,répondit Gauvain au chevalier, vous avez exigé qu'on s'en rapportât à elle , et qu'elle fût libre de choisir. Il s'agit des chiens maintenant; eh bien! appelons-les, et qu'ils soient de même à celui de nous deux qu'ils suivront. »

La proposition était si raisonnable qu'on ne pouvait s'y refuser sans injustice.

Les chiens furent appelés; et ces animaux fidèles, sourds à la voix d'un inconnu, accoururent aussitôt à celle de l'homme qui les avait vus et caressés au château. « Ami, ajouta le prince, je viens de recevoir une leçon que probablement on vous rendra bientôt; mais auparavant apprenez de moi qu'on voit tous les jours des ingrates trahir ceux qui ont tout fait pour elles, et qu'on n'a point vu encore un maître délaissé par le chien qu'il a nourri. »

Le chevalier ne répondit rien, et s'en retourna; mais, quand la demoiselle le vit revenir seul, elle entra en fureur et lui déclara que, s'il ne lui rendait ses chiens, elle ne voulait le revoir de la vie.

Il galope donc de nouveau après Gauvain, la lance en arrêt. Le prince, forcé de se défendre, se couvre adroitement de son écu, et en même temps il porte au ravisseur un tel coup de la sienne, qu'il l'enlève hors de la selle. Il saute ensuite à terre, met l'épée à la main, lui soulève les pans du haubert, et lui perce le flanc; puis, appelant les chiens, il remonte tranquillement sur son cheval.

La demoiselle s’était approchée pour voir le combat. Sans ressources par la mort de celui à qui elle venait de se donner, elle se jette en larmes aux pieds de Gauvain, lui demande pardon et le conjure de ne pas l'abandonner seule, aux approches de la nuit, dans cette forêt. « Je vous laisse où vous m'avez laissé, répondit-il. Avec les talents que je vous connais, vous saurez y trouver compagnie; adieu. Alors il la quitta et il arriva le soir à Carduel, où il raconta son aventure, que l'on eut soin d'écrire aussitôt.

Explicit:

... por sa mie qu'il perdi,
et puis con il se conbati
por les levriers, a grant meschief.
Ensi fina tot a un chief.
Ci fenist dou Chevalier a l'espee.

 

La première partie comprend deux histoires '' connues '' qui n'ont rien à faire l'une avec l'autre : celle de l'hôte qui met à mort tous ceux qui ne lui obéissent pas, et celle du lit périlleux où un chevalier élu entre tous peut seul dormir sans être tué par une arme magique.

On peut encore noter que le piquant de l'aventure est bien émoussé par le fait que Gauvain a reçu d'avance l'avis qu'il doit se soumettre à tous les ordres qu'il recevra.

Le glaive magique a deux fonctions contradictoires : désigner, en l'épargnant seul, le meilleur chevalier du monde, et protéger la virginité de la jeune fille.. Après deux tentatives où il est légèrement blessé, il y renonce; cela lui fait jouer un rôle assez peu digne pour un chevalier incomparable. Le matin surtout, quand il reste penaud devant les questions du père au sujet de ses blessures, il fait vraiment une piètre figure.

Dans la deuxième partie, la jeune fille qui était présentée sous les traits les plus sympathiques ( alors qu'elle avait – quand même - déjà subi dans son lit, l'assaut de plus de vingt amants, qu'elle a vus tués à ses côtés à cause des désirs qu'elle leur inspirait... ! ) et qui paraissait aimer sincèrement Gauvain, se conduit, alors, comme une créature absolument méprisable et préfère un inconnu, par simple curiosité sensuelle... Les petits chiens seraient donc plus fidèles que leur maîtresse...!

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Le Chevalier à l'épée – 4/ -

27 Juillet 2017 , Rédigé par Perceval Publié dans #femme, #Contes Mythes Légendes, #Moyen-âge, #chevalier

Résumé : Après un bon repas, voilà Gauvain et la fille couchés et nus dans le même lit. Malgré l'avertissement, Gauvain s'approche de la fille. Mais une épée suspendue au-dessus du lit s'anime et vient blesser Gauvain, au flanc. C'est une blessure légère. La fille lui explique que maints chevaliers ont perdu la vie dans ce lit. Gauvain ne se résigne pas et tente à nouveau et est une seconde fois blessé au flanc. Il se résigne.

Au petit matin, le chevalier est contrarié de revoir Gauvain vivant. Mais comme l'épée devait épargner le meilleur chevalier, Gauvain est déclaré tel et peut sans danger cette fois, donner libre cours à son désir avec la fille qui l'accepte. Il peut même prendre possession du château, ce à quoi il renonce.

 

Alors Gauvain en remercie le châtelain :

« Sire, dit-il, bien suis payé, de la pucelle seulement. »

On sut bientôt dans les environs qu'au château était un chevalier que l'épée redoutable avait épargné. De toutes parts, on accourut pour le féliciter, et sa victoire fut célébrée le jour même par une fête et des divertissements. Après le festin, les ménétriers entrant dans la salle, la firent retentir du son des violons, des flûtes et des chalumeaux: d'autres chantèrent s'accompagnant de la vielle ou de la harpe. Ceux-ci lurent des romans: ceux-là contèrent des fabliaux; et pendant ce temps, les conviés s’amusaient aux échecs ou à d'autres différents jeux.

Des troupes de musiciens ambulants étaient disponibles pour amuser la noblesse, dans les grandes fêtes, dans les cours plénières et aux mariages.. Cette profession, que la misère, le libertinage et la vie vagabonde, faisait qu'elle était fort décriée, exigeait pourtant une multiplicité de connaissances et de talents: ils pouvaient déclamer, chanter, accompagner et improviser en musique, jouer de plusieurs instruments : chansons anciennes et nouvelles, et aussi des historiettes courantes , des contes et fabliaux, qu'ils se piquaient de savoir; outre les romans du temps qu'il leur fallait connaître et posséder en partie.. Souvent aussi, ils étaient auteurs... Enfin il y en avait qui, à tous ces talents, joignaient la science de l'escamotage, de la jonglerie et de tous les tours connus

Du jeu d'échecs, on dit que ce sont des sarrasins que l'apprirent nos croisés. Un changement qu'on y fit sur la seconde pièce, qu'aujourd'hui nous nommons reine, et qu'ils nommaient fierce (vierge) présente une réflexion intéressante. Cette pièce dans l'orient s'appelle le ministre: elle ne peut aller que de case en case comme le pion, et s'éloigner du roi que de deux. De ce ministre, la galanterie chevaleresque en fit une dame: puis, trouvant que cette marche gênée, trop ressemblante à l'esclavage des femmes d'Asie, et contraire aux égards dont jouissaient celles d'Europe, lui convenait peu, ils lui en donnèrent une aussi libre qu'elle pouvait l'être, et en firent la pièce de toutes la plus importante. Eudes de Sully, évêque de Paris sous Philippe-Auguste, défendit aux clercs de jouer aux échecs , et même d'en garder chez eux.

Les plaisirs furent ainsi prolongés jusqu'à la nuit. Alors tout le monde se retira pour dormir. Quant aux deux amants, ils furent conduits en pompe dans cette même chambre où ils avoient été enfermés la veille; et comme cette fois-ci l'un n'eut point l'épée fatale à craindre, l'autre n'eut pas non plus de représentations à lui faire.

 

Après être resté quelque temps dans le château, uniquement occupé de ses plaisirs, Gauvain songea cependant à son départ. Une absence aussi longue pouvait causer des inquiétudes au roi, son oncle : il prit donc congé du père, et partit avec sa mie pour Carduel. Elle montait un joli cheval richement enharnaché. Lui , armé comme quand il était venu, l’accompagnait monté sur son grand palefroi.

Mais ils avaient à peine fait cent pas que la demoiselle, s'arrêtant tout à-coup avec une sorte de colère, se plaignit d'avoir laissé au château deux chiens qu'elle avait nourris et qu'elle aimait plus que tout. L'amant empressé retourna aussitôt: il les ramena et l'on continua de marcher.

Vers le milieu de la forêt s'offrit un chevalier armé de toutes pièces, et qui voyageait seul. Le prince s’apprêtait à le saluer, quand celui-ci, poussant brutalement son cheval entre les deux amants, saisit par le frein celui de la demoiselle et s'en fit suivre.

Je n'ai pas besoin de vous dire quelle fut la colère de Gauvain; mais, que pouvait-il contre un homme en armure (invulnérable) avec une épée, une lance et un écu? Il s'avança vers lui cependant, et avec un ton de fierté menaçante: «Vassal , s'écria-t-il , vous venez de commettre l'action d'un lâche. Si vous ne l'êtes pas, quittez vos armes, ne gardez que celles que j'ai, ou donnez-moi le temps d'en trouver de pareilles aux vôtres; et alors disputez-moi ma maîtresse, si vous l'osez. »

Le chevalier répondit froidement : « Vous pouvez sans crainte m'insulter; je suis armé, vous ne l'êtes pas, et j'ai sur vous trop d'avantage; mais, écoutez-moi. Cette femme est votre maîtresse, dites-vous; sans doute, parce que vous vous en faites suivre. Eh bien ! je vais l'emmener à mon tour, et elle sera la mienne. Au reste, pourquoi nous battre et ne pas nous en rapporter à elle, puisque c'est d'elle qu'il s'agit? Éloignons-nous tous deux, laissons-la choisir et suivre celui à qui elle croira devoir donner la préférence. Si elle retourne à vous, j'y renonce et vous quitte; mais si elle vient à moi... - Oh! de tout mon cœur, reprit Gauvain qui, sûr de sa mie , ne croyait pas que, pour l'univers entier, elle eût même hésité un seul instant: Çà, la belle,jugez-nous et prononcez-vous ».

A ces mots ils s'éloignent. Elle les regarde tous deux, les examine, balance; et devinez quel fut son choix?

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