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Les légendes du Graal

moyen-age

L'Histoire de Lanzelet -3-

7 Juillet 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Lanzelet, #Allemagne, #Contes Mythes Légendes, #Légende arthurienne, #Moyen-âge

L'épreuve du manteau de fidélité...

Alors, arrive à la cour d'Arthur une messagère porteuse d'un ''manteau magique'', qui ne sied qu'à une personne tout à fait fidèle : toutes les dames, la reine en tête, l'essaient, mais à leur honte ; Iblis seule sort victorieuse de l'épreuve. C'était la Reine des fées marines qui a envoyé ce manteau pour mettre en lumière la vertu de la femme de Lanzelet. Sa messagère révèle aux chevaliers de la Table Ronde le sort de leur compagnon et les engage à aller le délivrer. Quatre d'entre eux - Walwein, Karjet, Erec et Tristant - se mettent en route et arrivent bientôt devant Pluris : Lanzelet, qui les voit des créneaux, les reconnaît pour des chevaliers d'Arthur, obtient de la reine la permission d'aller à leur rencontre, soi-disant pour les combattre, et, une fois sorti, se joint à eux pour ne plus revenir auprès d'elle.

 

Dans une autre histoire, Marie-Laure se souvient de ce même passage dans une autre histoire, dans laquelle la reine Guenièvre, joue la femme bafouée par ce défi et refuse de se conformer à cette demande ; sauf si le roi lui-même montrait l'exemple en s'en revêtant … Ce qu'il préfère ne pas faire … ! Et, on en reste là … !

 

Dans un autre conte ( le ''conte du mantel'' est populaire ; des lais anciens en parlent .....), c'est l'amie du chevalier Carados (ou Caradoc) qui se tire avec honneur de cette épreuve...

Revenons à cette histoire avec Lanzelet... Qui, je le rappelle a été transcrite en moyen allemand par Ulrich von Zatzikhoven vers l'an 1200...

A son retour à la cour du roi Arthur, Lanzelet apprend que la reine Ginovere a été enlevée, pendant une chasse par Valerin qui l'a emmenée dans son château, entouré par une ceinture impénétrable de monstres, de serpents, etc

Pour tenter de délivrer la reine, la cour du roi Arthur fait appel aux services du magicien Malduc qui exige qu'en contrepartie lui soient livrés Erec et Walwein ( ils auraient tué son père et son frère...), ce que le roi accepte à contre-cœur.

Le château de Valerin est pris, Valerin est tué et la reine – endormie d'un sommeil magique – est délivrée.

Erec et Walwein sont torturés par Malduc. Lanzelet lance une expédition pour les délivrer, avec l'aide du jeune géant Esealt. Malduc est tué, mais sa fille est laissée sauve car elle a empêché que les chevaliers soient tués par le magicien.

Il s'ensuit une fête à la cour d'Arthur.

Iblis raconte un jour à Lancelet l'étrange aventure de Roidurant, qui, dans une forêt, a rencontré un terrible serpent qui l'a supplié de lui donner un baiser. Roidurant s'y est refusé... Plusieurs des chevaliers d'Arthur sont allés ensuite trouver le serpent; mais tous se sont enfuis à sa vue.

Lanzelet se rend dans la forêt, et, quand le monstre apparaît, il n'hésite pas, sur sa prière, à le baiser sur la bouche. Le serpent devient alors une femme d'une merveilleuse beauté : c'était Elidia, fille du roi de l'île de Thilé (= Thulé) ; elle avait été condamnée, pour avoir manqué aux lois du fin amour, à être serpent jusqu'à ce que le meilleur chevalier du monde lui donnât un baiser.

Elidia est admise à la cour d'Arthur, où l'expérience qu'elle a acquise à ses dépens lui fait donner les fonctions de juge en dernier ressort dans toutes les questions d'amour et de courtoisie.

Lanzelet est devenu le chevalier le plus courtois de la cour.

Lanzelet retourne enfin dans le royaume de Genewis, celui de son père et dont il pourrait être le souverain... Il le trouve paisiblement gouverné par son parent Aspiol; il y retrouve sa mère, qui n'espérait plus revoir...

Ensuite, laissant ce royaume à Aspiol, il choisit le royaume de sa femme, celui d'Iweret, pour y devenir seigneur; et avec Iblis, ils vont se faire couronner à Dodone ; on donne à cette occasion des fêtes splendides, auxquelles Arthur prend part.

Lanzelet et Iblis règnent en paix ; ils ont une fille et trois fils, et l'histoire dit que, parvenus à une vieillesse aussi avancée qu'heureuse, ils moururent tous deux le même jour.

 

Quel rapport entre Lanzelet et Lancelot...?

La prochaine fois ...? A suivre, donc ...

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L'Histoire de Lanzelet -2-

3 Juillet 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Lanzelet, #Allemagne, #Lancelot, #Littérature, #Mythe, #Quête, #Moyen-âge

Lanzelet est un roman du cycle arthurien en moyen haut-allemand écrit vers 1200 par l'auteur de langue allemande Ulrich von Zatzikhoven. Il est une adaptation d’un « livre français » aujourd’hui perdu ...


 

Suite....

Lanzelet n'a aucune expérience, Il rencontre sur son chemin un nain qui l'humilie et le fouette. Heureusement il rencontre un chevalier, Johfrit de Liez, qui s'intéresse à lui , et lui apprend les premiers rudiments de chevalerie

Lanzelet rencontre les chevaliers Kuraus et Orphilet avec lesquels il entre dans la maison du forestier Galagandreiz. Pendant la nuit qui suit, Lanzelet répond aux avances de la fille de Galagandreiz. Ce dernier découvrant sa fille dans le lit de Lanzelet est pris de rage. Il s'ensuit un combat où Galagandreiz trouve la mort. Lanzelet épouse la fille du forestier, qui trouve que son père ne peut avoir un meilleur successeur... Après un temps de bonheur conjugal, Lanzelet retrouve l'aventure...

Il arrive dans la ville de Limors, où règne une coutume inflexible: aucun étranger ne doit traverser la ville en armes. Lanzelet, qui l'ignore, y entre armé. Aussitôt les habitants se jettent sur lui et l'emprisonnent. Grâce à l'amour qu'il inspire à la belle Ade, nièce de Linier, seigneur de Limors, il est sauvé de la mort qui l'attendait et délivré de prison; mais il doit répondre au défi du seigneur... Lanzelet se lance dans l'aventure en le défiant. Il doit combattre un géant, puis deux lions, et enfin, le seigneur Linier de Limors lui-même, qu'il tue. Ade lui abandonne sans rancune son cœur et ses terres.

Lanzelet apprend que le roi Arthur donne un grand tournoi, il s'y rend avec sa nouvelle amie, et il triomphe dans la joute avec tous les chevaliers fameux qui se mesurent avec lui... Il ne lève pas la visière de son heaume, et reste le chevalier inconnu; puis, il part comme il était venu.

Sur le chemin du retour vers ses terres, Lanzelet se rend à Schatel-le-Mort, le château de Mabuz, le fils de la Reine des Fées. Mais, il subit un terrible enchantement: - Pour préserver son fils des atteintes de son ennemi Iweret, la fée a fait en sorte que tout chevalier qui en franchit la porte devient aussitôt le plus couard des hommes, fût-il le plus preux de tous. Lanzelet subit le charme...! Alors Ade, qui est restée en dehors, voit son ami se laisser saisir, insulter, désarmer et mener en prison sans opposer la moindre résistance...! Désolée, et ne pouvant rien faire; elle s'en va, et renonce à un ami si peu digne d'elle...!

Cependant Mabuz, est attaqué par son dangereux voisin Iweret, qui fait le siège de son château ( sans y entrer ...!)... Mabuz a l'idée de se servir de la prouesse de son prisonnier. Lanzelet refuse absolument tout combat ; il faut l'armer de force et le traîner hors de la porte; et à peine est-il à cheval qu'il redevient lui-même, il va provoquer Iweret, le tue, et, encore une fois, gagne l'amour de sa fille. Lanzelet avec la main d'Iblis, reçoit le riche patrimoine de son père.

Apparaît alors, une messagère de la reine des fées qui révèle à Lanzelet ses origines ( l'héritier du royaume de Genewis...) et son nom. Lanzelet apprend aussi qu'il est le neveu du Roi Arthur, qu'il veut rencontrer ….

Lanzelet apprend que le roi Valerin est venu à la cour d'Arthur revendiquer la possession de Ginover ( la femme du roi ), qui - prétend-il- lui était promise avant d'épouser Arthur. L'affaire doit se décider par un combat singulier que personne n'ose soutenir, tant Valerin passe pour redoutable. Lanzelet arrive à Caradigan, livre le combat... Il est vainqueur, et il se fait connaître comme neveu d'Arthur... Lanzelet est alors admis parmi les chevaliers de la Table Ronde; Iblis est reçue à la cour avec grand honneur ; et les chevaliers d'Arthur fêtent cet heureux dénouement.

Lanzelet se souvient de l'affront subi, en la personne du nain au fouet, devant la forteresse de Pluris, il s'y dépêche pour se venger.... Il apprend qu'on ne peux épouser la reine de Pluris que si on défait les cent chevaliers qui l'entourent... Personne n'a réussi, et on ne tente plus cette épreuve impossible ! Lanzelet ne peut résister au désir de l'affronter, bien qu'il n'ait pas le dessein de profiter de sa victoire....

Il combat et vainc les cent chevaliers. Mais la reine, s'éprend de lui et ne le laisse pas sortir de son château....

A la cour d'Arthur, sa disparition étonne, puis inquiète, surtout Iblis.

A suivre...

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L'Histoire de Lanzelet -1-

29 Juin 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Lanzelet, #Allemagne, #Contes Mythes Légendes, #Fée, #Lancelot, #Légende arthurienne, #Moyen-âge

En cette fin du XIXe siècle, Anna Laure a su rénover et moderniser le château de Fléchigné, propriété de sa mère, et où elle a passé son enfance…..

Le Blason de Fléchigné : d'argent, à la bande de gueules, et deux trèfles de sinople...

Ce château se situe dans le ' Passais ' ( le passage, la marche...) à la croisée de trois règions historiques, au sud du duché de Normandie, contre la Bretagne et le Maine. Non loin de la place forte de Domfront et de Lassay les Châteaux ... Nous trouvons, non loin également, Barenton, le site de la Fosse Arthour, Sept-Forges, Saint-Fraimbault...

 

Alors qu'Anne-Laure est jolie, et riche...; elle repousse tous les prétendants qui se pressent...

Enfin; à la grande surprise de ses proches, elle accepte l'hyménée avec un vieil homme: le comte de Sallembier.

Anne-Laure, unique héritière d'une riche famille de négociants qui a fait fortune dans le commerce des tissus au long du XIXe siècle, épouse donc le Comte de Sallembier, aristocrate – de trente ans de plus qu'elle - qui après une vie de célibataire longue et épicurienne, a su (?) monnayer son titre … Le 10 janvier 1900, elle met au monde un fils, qu'elle appelle Lancelot... Quelques années après son mariage, Georges de Sallembier, meurt subitement d’une fièvre typhoïde, à Paris...

Lorsque Anne-Laure et ses parents résidaient à Paris, elle eut la chance de vivre de nombreux moments privilégiés avec son grand-père Charles-Louis... C'était comme s'il vivait déjà dans un autre monde, et qu'il le lui faisait découvrir en le parcourant au moyen d'histoires... Ces histoires ne ressemblaient pas à celles que l'on raconte aux enfants pour les endormir... Non, celles-ci provenaient d'un temps parallèle au nôtre, qui avait eu son existence et la continuait... Il avait laissé des traces, des signes au-travers d'objets que l'on pouvait encore découvrir ci-ou-là dans des maisons, des églises, des châteaux, des musées ...etc ... Ces histoires réveillaient l'esprit, l'envie de connaître ; elles enchantaient l'âme en lui faisant découvrir son véritable lieu d'épanouissement …

Quand Charles-Louis parlait de l'Autre Monde, Anne-Laure entendait le Vrai-monde ; celui d'où elle venait, et où elle allait …

Son grand-père lui contait d'étranges histoires où se côtoyaient des fées, et des humains ; des gobelins et des paysans, des diables, des sorcières, des prêtres, des seigneurs .... L'histoire devenait bien plus qu'un conte ou une légende. Le ton, le réalisme déployé, en faisaient un enseignement de plus en plus sérieux, avec l'aide d'ouvrages, de gravures pour finalement – toujours - aborder le sujet essentiel de la Quête ; celle qu'animait secrètement les plus exemplaires de ses personnages... Cela commençait toujours au plus près de sa vie, en '' Passais'' ; ou souvent en Limousin – quand il était enfant – le relief était plus tourmenté, les routes carrossables inexistantes, des ''chemins creux'' entre forêts et tourbières, des villages isolés surmontés d'un château …

Une chapelle abandonnée gardait un secret. Seule une croix gravée rappelait qu'ici s'établissait une commanderie... Alors, le grand-père Charles, sortait l'anneau , ou une croix de fer... qui prouvaient que ceci n'était pas qu'une histoire ….

En grandissant, la petite Anne-Laure fut initiée à la légende arthurienne... Légende, signifiait qu'il ne servait à rien de consulter certaines personnes à son sujet ; il s'agissait d'une Histoire pour ''initiés''... cela se passait souvent en Bretagne ( la grande...) ou de l'autre côté du Rhin, en province allemande. Il n'était pas question alors de petite Bretagne, et encore moins de Brocéliande ( ou si peu …)

 

Ainsi, Anne-Laure se souvient d''un nom qui avait frappé son esprit, '' Lanzelet '' … Son grand-père Charles, feuilletait des livres aux lettres gothiques, avec des gravures médiévales... Ce personnage aurait pu lui sembler bien lointain, dans le temps, mais aussi géographiquement … Or Charles-Louis situait son histoire dans des lieux connus d'Anne-Laure....

 

Et si, je vous racontais, maintenant, l'histoire de '' Lanzelet '' …?

La Fée marine enlevant Lanzelet

Le roi Pant, le père de Lanzelet, règne en despote sur Genewis, le royaume de Gaunes... De plus, il traite les grands de son royaume sur le même pied que les petites gens, ce que ses vassaux n'acceptent pas; alors ils se soulèvent, dévastent le royaume... Le roi, est mortellement blessé, il expire auprès de sa femme Clarine... Elle a laissé de côté son enfant... Le roi meurt et les rebelles qui les poursuivaient arrivent et l'emmènent prisonnière. Un instant auparavant, la reine des fées marines, s'élevant comme une vapeur, a enlevé l'enfant et l'a emmené dans son merveilleux pays, invisible, situé au milieu de la mer. La fée n'a pas pris l'enfant sans motif : elle sait qu'il sera un chevalier sans pareil, et elle le destine à délivrer son fils Mabuz de son puissant ennemi et voisin, le géant Iweret de Dodone.

Lanzelet, élevè en pays de féérie, apprend aussi bien le maniement des armes que la musique ou le chant. Lui vient l'envie de connaître son nom mais la Fée ne le lui révélera que lorsqu'il aura vaincu son pire ennemi : Iweret. A l'âge de quinze ans, la fée lui apprend que le moment est venu pour lui de revenir dans le monde des mortels...

A suivre ...

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Romantisme allemand et Moyen-âge... Les Nibelungen

11 Juin 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Nibelungen, #Allemagne, #Art, #Contes Mythes Légendes, #Histoire, #Moyen-âge, #Mythe, #Romantisme, #XIXe

Nous sommes au milieu du XIXe siècle... L'Allemagne n'existe pas... L'idée romantique des nations, renvoient les états allemands à '' l'Europe '' du Moyen-âge...

''L'Europe'' au XIIIe s

« Le Saint-Empire qui s'était étendu de l'Oder à la Meuse, de la Baltique à la Méditerranée, est demeuré dans l'esprit allemand à l'état de permanente hantise, de chimère endormie, comme cet empereur Frédéric Barberousse qui l'avait porté au plus haut éclat » (1)

Des romantiques allemands, comme Novalis (1772-1801), nourrissent une immense nostalgie de ce temps médiéval, interprété comme le moment privilégié de l'unité de la chrétienté. Henri d’Ofterdingen (1799-1801) est un roman initiatique dont le héros est un ménestrel légendaire qui participe à une joute poétique dont l’enjeu est la vie

L'Allemagne des Hohenstaufen ( famille qui a donné plusieurs empereurs germaniques) voit l'éclosion d'une première littérature allemande, aristocratique, courtoise et chevaleresque... Nous avons en mémoire les Minnesänger, ces trouvères germaniques rassemblés lors de festivités de la Wartburg...

« La poésie est le réel absolu.Tel est le noyau de ma philosophie. Plus il y a de poésie, plus il y a de vérité ; » « La philosophie n’est que la théorie de la poésie, elle nous montre ce que doit être cette dernière, c'est-à-dire l’un et le tout » Novalis

La Chanson des Nibelungen ( XIIIe s.), est alors la plus célèbre des épopées …

Les Nibelungen, dont le nom signifie « Ceux de la brume » ou « Ceux du monde d'en bas », sont les nains des légendes germaniques. Ils possédaient de grandes richesses qu'ils tiraient de leurs mines en dessous des montagnes, là où ils habitaient. (wiki)

Je rappelle le thème de cette légende : Le héros en est le valeureux chevalier Siegfried, fils du roi de Néerlande, tueur de dragons, libérateur de princesses captives, et détenteur du fabuleux trésor des Nibelungen...

Il aide le roi burgonde Gunther à conquérir la main de Brunehilde ( une guerrière et walkyrie de la mythologie nordique) ; puis Siegfried épouse la soeur de Gunther, Kriemhild, réputée pour sa beauté au-delà de son pays natal...

Suite à des malentendus d'adultère … Siegfried est assassiné par Hagen, vassal de Gunther, qui va dérober et dissimuler le trésor... Kriemhild élabore une longue vengeance, dont l'issue est le massacre des Burgondes sur les rives du Danube. Kriemhild va épouser Attila, qu'elle n'aime pas. ; et invite alors à sa cour le meurtrier de Siegfried et le fait périr avec tous ceux des Burgondes qui ont pris sa défense, c'est-à-dire ses propres frères et bon nombre de guerriers. Après cette scène de carnage, elle reçoit le châtiment de sa démesure.

Kriemhild est hanté par son remords, 1805 de Henry Fuseli

Siegfried va prendre l'image de la force et de la volonté. Il est une image solaire ; mais va devenir aussi la figure du ''surhomme'', et une figure (wagnérienne) dot on va se méfier ( germes du fascisme...)

A cette écriture d'épopée, je rajoute le long et touffu poème du chevalier bavarois Wolfram von Eschenbach : Parzival où apparaissent les thèmes connus de l'occasion manquée et des épreuves accompagnant la quête de la relique du Graal.

La figure de Parsifal, est plus poétique et liée à la métaphysique... Elle sera reprise pour illustrer la crise de la spiritualité européenne, la désertion du sacré... jusqu'à la déclaration de la mort de Dieu...

La tradition de la mystique allemande du Moyen Âge se retrouve dans la philosophie idéaliste allemande... Maître Eckhart mène à Fichte, Schelling et Hegel.

« La renaissance du mysticisme allemand du haut Moyen Âge de Maître Eckhart, la théosophie de Jacob Boehme, la spéculation visionnaire de Swedenborg, les traces de la tradition cabbalistique chez Friedrich Christoph Oetinger, la découverte de la mystique indienne, sont présentés comme autant d’inspirations qui se manifesteront dans la philosophie de l’histoire et de la nature de Hegel et Schelling. » Ernst Benz : 'Les sources mystiques de la philosophie romantique allemande'.

 

Malheureusement, comme nous l'avons suggéré, le mythe va devenir une matière trouble avec le pangermanisme nationaliste et guerrier … et bien sûr le nazisme ; au risque de rejeter en bloc toute cette intuition métaphysique ( et géniale) du Romantisme ...

A suivre …

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La Quête, et l'Amour courtois au XIXe siècle

27 Avril 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Amour Courtois, #La Quête du Graal, #Moyen-âge, #XIXe, #chevalier, #femme

La Quête, et l'Amour courtois au XIXe siècle

Après une métaphore pour dire la Quête du Graal, et ''le secret'' à travers l'image de l'amour adultère... En voici une autre, avec la 'fin amor' ( la fine , la subtile …) et référence au Moyen-âge redécouvert en ce XIXe siècle … Au cœur toujours de la Quête : l'analogie à la relation ''homme-femme''...

 

Il n'est pas anodin, de relever le retour au Moyen Age ( du XIXe s.) , à travers les romans de chevalerie et la fin’amor et qui témoigne finalement du sens du mot ''Romantique '' défini par Madame de Staël dans De L’Allemagne :

« Le nom de romantique a été introduit nouvellement en Allemagne pour désigner la poésie dont les chants des troubadours ont été l’origine, celle qui est née de la chevalerie et du Christianisme. »

Ensuite, il faut bien remarquer avec Balzac que :

« Le système de lois et de moeurs qui régit aujourd’hui les femmes et le mariage en France est le fruit d’anciennes croyances et de traditions qui ne sont plus en rapport avec les principes éternels de raison et de justice développés par l’immortelle révolution de 1789. » - Honoré de Balzac : Physiologie du mariage ou méditations de philosophie éclectique, sur le bonheur et le malheur conjugal...

 

La ''Fin'amor'' s'oppose au contrat de mariage, un mariage arrangé, de raison ( convenance) et sans amour … Et où la femme a pour rôle de faire des enfants, tout en restant fidèle, bien sûr...

« Les Lenoncourt avaient perdu leurs immenses biens. Par le nom, monsieur de Mortsauf était un parti sortable pour leur fille. Loin de s’opposer à son mariage avec un homme âgé de trente cinq ans, maladif et vieilli, mademoiselle de Lenconcourt en parut heureuse. » Honoré de Balzac : Le Lys dans la vallée.

Sir William Quiller Orchardson, Mariage de Convenance, 1883

« Nos femmes légitimes nous doivent des enfants et de la vertu, mais elles ne nous doivent pas l’amour. » Honoré de Balzac : Le Contrat de mariage dans La Comédie humaine,

 

Bref ! Les enjeux sociaux qui cadrent le mariage de raison au XIXe siècle n’ont pas beaucoup changé depuis le Moyen Age... ! Laissons là, le mari....

Félix, Henriette et le comte de Mortsauf dans le salon de Clochegourde

Félix baisant la main d'Henriette de Mortsauf

L’amant, lui, se transforme en effet en un chevalier dont l’amour et la passion sont les seules devises. Il est au service d’une dame qu’il courtise et vénère. Cette image est clairement et volontairement mise en avant par Balzac dans Le Lys dans la vallée à travers l’exemple du Chevalier de la triste figure auquel Félix se compare et se réfère pour décrire sa passion et son attachement à sa propre Dulcinée...

 

Ce qui fait en outre de l’amour de Félix et d’Henriette un amour courtois, c’est que les deux protagonistes se sont promis de s’aimer d’un amour platonique, sincère, pur et qui refuse de se rabaisser pour exiger une quelconque récompense. C’est l’amour qu’Henriette exige en tout cas de Félix.

Oui, l’amour conjugal est radicalement exclu de l’amour courtois... André Le Chapelain s’appuie sur l’autorité de la comtesse de Champagne (Lettre de la comtesse de Champagne, Traité de l’amour courtois) : « Nous affirmons comme pleinement établi que l’amour ne peut étendre ses droits entre deux époux ». Les amants, en effet, s’accordent mutuellement toute chose gratuitement, sans qu’aucune obligation les pousse. Les époux, au contraire, sont tenus par devoir d’obéir réciproquement à leurs volontés et ne peuvent en aucune façon se refuser l’un à l’autre ». Une autre raison avancée par la comtesse, est que l’amour conjugal ne connaît pas la véritable jalousie. » Introduction de Charles Buridant au Traité de l'amour courtois d'André le Chapelain.

 

Une autre attitude moins ''chevaleresque '' dans Le Rouge et le noir ; déçu par les sentiments confus de Mademoiselle de La Mole à son égard, peu de temps après leur entrevue nocturne, Julien, désespéré, tente de tuer Mathilde avec une vieille épée du Moyen Âge qui était conservée à la bibliothèque :

« - J’ai horreur de m’être livrée au premier venu, dit Mathilde en pleurant de rage contre elle-même.

- Au premier venu ! s’écria Julien, et il s’élança sur une vielle épée du moyen âge qui était conservée dans la bibliothèque comme une curiosité… »

Il hésite, il se ravise … (...)

« Mlle de La Mole le regardait étonnée. J'ai donc été sur le point d'être tuée par mon amant ! se disait-elle.

Cette idée la transportait dans les plus beaux temps du siècle de Charles IX et de Henri III. »

Stendhal, Le Rouge et le noir.

 

On a dit que ''L'Amour courtois'', a été découvert ''découvert'' par Gaston Paris (1839-1903) ... Il relève l'idée de l'exaltation : ce plaisir venu de l’attente et de la non satisfaction du désir qui excite et agite l’imagination. Il note aussi que la gente féminine alliée au pouvoir est - dans ce cadre - souvent de condition supérieure à celui qui la convoite... L'homme cherche à devenir, à tout prix, le favori de la dame,  au risque de se perdre dans ce jeu littéraire d’un désir à jamais inassouvi, ou même de se faire chasser de la cour par le seigneur en cas de dépassement des bornes...

 

Dans la chevalerie initiatique, l'image du chevalier et de sa dame, est couramment utilisée pour signifier le rapport entre moi ( armuré de mes certitudes...) et de mon âme...

La fin a-mor, est aussi une confrontation à la mort... Dans le désir d'amour, tout à la volonté de la Dame, le moi s'abandonne.

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Résumé de '' Notre Dame de Paris '' de Victor Hugo – 1831 - 2

19 Avril 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Notre Dame de Paris, #Hugo, #XIXe, #Moyen-âge, #Littérature

Résumé de '' Notre Dame de Paris '' de Victor Hugo – 1831 - 2
Résumé de '' Notre Dame de Paris '' de Victor Hugo – 1831 - 2
Résumé de '' Notre Dame de Paris '' de Victor Hugo – 1831 - 2
Résumé de '' Notre Dame de Paris '' de Victor Hugo – 1831 - 2

Livre IVVictor Hugo revient sur l'histoire de l'enfant Quasimodo, adopté à 4 ans par Frollo, enfant trouvé dans la cathédrale … Frollo est le seul à savoir communiquer avec lui, par signes.

Esmeralda pense au beau capitaine de la garde, Phœbus de Châteaupers, qui l'a sauvée... Elle ne se connaît que deux ennemis, l'archidiacre ( Claude Frollo) et la recluse d'une des logettes de la place de Grève, odieuse vieille à qui autrefois son enfant a été volé par des bohémiennes et qui voudrait dévorer, déchirer de ses griffes toutes les bohémiennes.

Livre V – Il s'agit ici d'alchimie ; et de l'invention de l'imprimerie, le livre va provoquer le déclin de l'architecture, soutient Frollo...

Livre VI : Quasimodo est jugé, puis condamné à deux heures de pilori en place de Grève... Esmeralda qui lui donne à boire.

Livre VII : Esmeralda danse sur le parvis de Notre-Dame, tandis que Gringoire, qui s'est fait truand, est à présent jongleur. Esmeralda est regardée par la foule, mais aussi par Frollo, du haut des tours, et par Phœbus de Châteaupers.

Esméralda retrouve Phoebus et tombe amoureuse de lui. Mais Phoebus est fiancé à la jeune Fleur-de-Lys... Malgré cela, séduit par la jeune gitane, il donne rendez-vous à Esméralda dans une maison 'mal famée' . Au moment où celui-ci tente de l'étreindre et de triompher de ses résistances, Frollo embusqué ( en payant Phoebus, pour assister caché à ses ébats avec la bohémienne..), surgit et le poignarde.

 

Livre VIII : Esmeralda est accusée de ce meurtre et soupçonnée de sorcellerie; elle ne veut pas, pour être sauvée du supplice, se donner à Claude Frollo... - En réalité, Phœbus a survécu, mais elle le croit mort - Esmeralda est condamnée à être pendue. Quand on l’amène devant la cathédrale pour subir son sort, Quasimodo, qui lui aussi l’aime, s’empare de la belle et l’emmène à l’église, où le droit d’asile est un rempart contre la mort. Quasimodo veille sur elle en espérant obtenir son cœur mais il n’y parvient pas.

Livre IX : Esmeralda est toujours amoureuse de Phœbus et croit encore aveuglément que le capitaine l'aime également. L'amour de Quasimodo commence à prendre le dessus sur sa loyauté envers Frollo, au point que, lorsque Frollo tente d'abuser de la bohémienne, Quasimodo lui fait barrage.

Livre X : Les truands avec lesquels vivait la jeune fille viennent la délivrer. Ils assiègent la cathédrale, défendue par les soldats du Roi Louis XI

Livre XI : Frollo - ne pouvant des faire aimer - furieux profite du tumulte pour emmener Esmeralda avec lui et la livre aux griffes d'une vieille recluse, du ''Trou-aux-rats'', en attendant l'arrivée en force de la Justice. Elle reconnaît en 'l'Égyptienne' sa propre fille, Agnès, volée par des gitans quinze ans auparavant.

Du haut de Notre-Dame, Quasimodo et Frollo assistent à l'exécution, par pendaison, d'Esmeralda. Quasimodo comprend que Frollo a livré Esmeralda ; furieux et désespéré il pousse le prêtre du haut de la tour, et va lui-même se laisser mourir dans la cave de Montfaucon, tenant embrassé le cadavre d'Esmeralda, enfin uni à elle pour l'éternité.

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Résumé de '' Notre Dame de Paris '' de Victor Hugo – 1831 - 1

16 Avril 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Notre Dame de Paris, #Hugo, #Contes Mythes Légendes, #Littérature, #XIXe, #Moyen-âge

15 avril 2019 - Notre Dame de Paris en feu ...

15 avril 2019 - Notre Dame de Paris en feu ...

"Et la cathédrale ne lui était pas seulement la société, mais encore l'univers, mais encore toute la nature. Il ne rêvait pas d'autres espaliers que les vitraux toujours en fleur, d'autre ombrage que celui de ces feuillages de pierre qui s'épanouissent chargés d'oiseaux dans la touffe des chapiteaux saxons, d'autres montagnes que les tours colossales de l'église, d'autre océan que Paris qui bruissait à leurs pieds."
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, t. II => https://c.bnf.fr/BBm 

Victor Hugo 1802-1885

Victor Hugo apprécie beaucoup Walter Scott, très à la mode en ces années 1820-1830.

Il affirme aussi : « j'aime mieux croire au roman qu'à l'histoire, parce que je préfère la vérité morale à la vérité historique ».

Victor Hugo signe un contrat avec Gosselin, et s'engage à lui livrer « un roman à la mode de Walter Scott ».

 

Hugo évoque l'inscription « ἈΝΑΓΚΗ » ( Ananké: « Fatalité ») qu'il aurait vue « dans un recoin obscur de l'une des tours » de Notre Dame de Paris, et qui lui aurait inspiré le roman...

Le roman – qui gravite autour de la cathédrale - se compose de 59 chapitres répartis en onze livres

Notre Dame de paris - Gravure originale par Arnoux, retouchée par Wilmann, 1860

Paris -1482 -

Livre I et II – Nous suivons Pierre Gringoire, poète sans le sou. Gringoire est l'auteur d'un mystère représenté le 6 janvier 1482 au Palais de justice en l'honneur d'une ambassade flamande.

Pierre Gringoire

La cohue populaire encombre la grand'salle du palais de justice. Dans cette cohue, on fait connaissance avec quelques personnages du drame :

Jehan Frollo l'écolier, un étudiant dissipé qui fréquente les truands de la Cour des miracles, mais compte aussi Phœbus de Châteaupers parmi ses connaissances de taverne. Il est le jeune frère de Claude Frollo, archidiacre de Notre-Dame, mû par sa foi et son appétit de savoir.

Trouillefou, roi de Thunes, chef des truands. Il occupe une place importante à la Cour des miracles.

 

Malheureusement, l'attention de la foule est vite distraite, d'abord par le mendiant Clopin Trouillefou, puis par les ambassadeurs eux-mêmes, et enfin par l'organisation improvisée d'une élection du Pape des fous à l'occasion de la Fête des Fous qui a lieu ce jour-là, à Notre-Dame...

Le sonneur de cloches de Notre-Dame, Quasimodo - la plus abominable personnification de la laideur physique - est élu Pape des Fous.

Voici la bohémienne Esmeralda, qui danse, au milieu d'un cercle de badauds, sur le parvis de Notre-Dame.

Le mystère finit par s'arrêter, faute de public. Gringoire, à cette occasion, entend parler de la danseuse bohémienne, Esmeralda qui passe pour égyptienne. L'ayant aperçue, il la suit dans les rues de Paris à la tombée de la nuit.

Esmeralda manque d'être enlevée par Quasimodo accompagné d'un mystérieux homme vêtu de noir, mais elle est sauvée par l'intervention d'un superbe gentilhomme, capitaine de la garde, Phœbus de Châteaupers et son escouade d'archers.

Le poète Gringoire, qui a été renversé lors de l'intervention, reprend ses esprits un peu plus tard et erre dans les rues... Il se retrouve sans le vouloir au cœur de la Cour des miracles, le quartier hanté par les pires truands de la capitale. Il manque d'y être pendu, et doit la vie à l'intervention d'Esmeralda qui pour le sauver de la pendaison, accepte de se marier avec lui, alors qu'elle n'éprouve aucun sentiment à son égard. Gringoire se fait alors truand.

Claude Frollo, perdu dans sa science, qui apercevant la jeune fille - ne sachant ce que c'est que la femme et l'amour – a senti se réveiller en lui des passions féroces. C'est lui qui a tenté de faire enlever Esmeralda par son sonneur, Quasimodo....

Paris-quartier-de-notre-dame- Jean-Claude Golvin, architecte, archéologue français

Livre III – Victor Hugo évoque Notre-Dame de Paris, son histoire et ses restaurations mal pensées, puis donne une vision d'ensemble de la ville de Paris telle qu'elle apparaissait à un spectateur médiéval regardant la capitale du haut des tours de la cathédrale.

Paris-quartier-de-notre-dame- Jean-Claude Golvin, architecte, archéologue français

 

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Lohengrin – le chevalier au Cygne:

22 Mars 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Lohengrin, #Allemagne, #Art, #Contes Mythes Légendes, #Eschenbach, #Graal, #Littérature, #XIXe, #chevalier, #Moyen-âge

Lohengrin et Elsa - Parzival et Condwiramurs - Gahmuret et Herzeloyde

Lohengrin et Elsa - Parzival et Condwiramurs - Gahmuret et Herzeloyde

À la fin du Moyen Âge, la légende du Chevalier au Cygne jouit d’un grand succès en langue française et connaît une extraordinaire diffusion dans la littérature germanique, qui, dès le XIIe siècle, l’associe à celle du Graal, avec l’établissement d’un lien de filiation direct entre Lohengrin et Perceval...

Pour Eschenbach, Lohengrin, en tant que fils de Parsifal, est prédestiné à la vie de chevalier du Graal.

On connait la légende du chevalier au cygne, avec Geoffroy d'Auxerre ( 1187)

«  Dans le diocèse de Cologne, se dresse au-dessus du Rhin un palais immense et fameux que l’on nomme Nimègue. C'est là que jadis, à ce que l'on dit, en présence de nombreux princes et de l'empereur, on vit aborder sur la rive une petite barque qu’un cygne tirait par une chaîne d’argent passée à son cou : tous les spectateurs se dressèrent, stupéfaits devant ce prodige. Alors un tout jeune chevalier, inconnu de tous, sauta de la barque ; et le cygne, comme il était venu, repartit en tirant la barque par sa chaîne.

Le chevalier se révéla preux au combat, de bon conseil, heureux en affaires, fidèle à ses maîtres, redoutable pour ses ennemis, plein d’amabilité pour ses compagnons et de charme pour ses amis ; il épousa une femme de noble naissance, dont la dot lui apporta la richesse et la parenté, la puissance. Enfin, après la naissance d’enfants, bien plus tard, alors qu’il se trouvait dans le même palais, il vit de loin son cygne qui revenait de la même manière, avec la barque et la chaîne. Sans attendre, il se leva précipitamment, monta dans le navire et ne reparut plus jamais. Mais de ses enfants sont nés bien des nobles et son lignage a survécu et s’est développé jusqu’à nos jours.  » ( Wiki)

 

Une autre version, qui se rattache aux miracles du Graal; raconte que celui-ci protège Elsa, fille du roi du Brabant: jeune et riche orpheline...

Lohengrin, alors qu'il vit au Château du Graal, entend qu'un tournoi se prépare en Flandres.. Le chevalier Telramund, tuteur de la princesse Elsa von Brabant, soutient ( à tort) que la jeune fille – par promesse devant le roi mourant - se devait de l'épouser, et exige qu'elle tienne sa promesse. La belle héritière nie cette version, et demande que justice lui soit rendue... L'empereur d'Allemagne, devant qui la question est posée, décrète que Telramund affronterait en duel le champion qu'Elsa voudrait bien choisir... Mais Telramund est craint, et nul chevalier n'ose se mesurer à lui...

Seul le ''Chevalier au cygne'', ainsi nommé, car il est apparu sur la rivière Scheldt assis dans une nacelle tirée par un cygne uniformément blanc, relève le défi du tuteur d'Elsa et le terrasse...

Elsa épouse son sauveur, qui lui fait jurer de ne jamais chercher à connaître ses origines ni lui demander son nom. Elsa promet, mais elle souffre de ce secret qui la sépare de son époux et fait de lui un étranger. Un soir, dans la tendresse des draps, elle ne peut s'empécher de l'interroger à ce sujet, arguant du fait de la vérité due à leurs deux enfants, elle ne pourrait pas refuser éternellement de leur réveler le nom et l'origine de leur père.

Alors, dans un grand soupir, le Chevalier au Cygne, l'emmene près de la rivière tout en lui disant:

- Mon nom est Lohengrin. Je suis l'un des chevaliers elfiques du château de Montsalvat, où est conservé le Saint-Graal.

A ce moment, le cygne à la nacelle fait à nouveau son apparition. Lohengrin grimpe dans la fragile embarcation et repart seul vers le château du Graal.

Cette version, est racontée, par des peintures murales dans le château de Neuschwanstein, construit selon les désirs de Louis II de Bavière, qui s'identifiait à Lohengrin...

 

La famille de Clèves, après l’extinction du lignage de Boulogne-Bouillon, s’est appropriée le Chevalier au Cygne comme ancêtre et rêvait de reprendre le flambeau de la croisade, pour donner à la chrétienté un nouveau Godefroy

Le duc de Clèves, le père de Marie de Clèves, s’était engagé à partir pour la croisade au fameux banquet du Faisan de Lille en 1454, avec Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Selon Olivier de la Marche, la journée avait commencé par une joute, et la promesse au vainqueur d'un riche cygne d’or...

 

Pour ce qui est du lien entre le chevalier au cygne, et le Graal; - en plus de celui d'Eschenbach - on peut noter un roman d'aventures en vers, écrit entre 1270 et 1280, nommé ''Sone de Nansay'' rédigé à l'instigation d'Adélaïde de Bourgogne. Le roman contient nombre d'allusions à des situations réelles et des personnages connus liés la cour du duché de Brabant. L'ouvrage servira à ce titre à l'éducation de Jean Ier, second fils d'Adélaïde. L'auteur, célèbre son héros, chevalier au cygne, comme le fils spirituel de Joseph d’Arimathie et en lui accordant le privilège d’une visite au château du Graal, qu’il imagine en Norvège.

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L'Histoire de Parzival de Wolfram von Eschenbach – 6/,- Parzival, Roi du Graal.

7 Mars 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #Gauvain, #Graal, #La Quête du Graal, #Légende arthurienne, #Moyen-âge, #Mythe, #Perceval, #Eschenbach

V. King Amfortas and the castle of the Grail lie under a spell

V. King Amfortas and the castle of the Grail lie under a spell

Parzival dans un duel avec Gawan vaincu.

(Livre XIV) – Perceval et Gauvain – Gauvain engage le combat avec le chevalier inconnu qu'il vient de rencontrer. Cependant les messagers d'Arthur arrivent au camp de Gramoflant et invitent ce dernier à se rendre à Joflanze. A leur retour, ils aperçoivent Gauvain, qui échange avec son adversaire de furieux coups d'épée et semble sur le point de succomber. Ils poussent des cris, prononcent le nom de Gauvain. Aussitôt le chevalier inconnu cesse de combattre et se fait connaître : c'est Perceval. Sur ces entrefaites arrive Gramoflant, qui, voyant l'épuisement de Gauvain, remet au lendemain le combat qui devait avoir lieu ce jour là. Perceval accompagne Gauvain vers les tentes d'Arthur. Il est accueilli avec joie et reprend sa place parmi le chevaliers de la Table Ronde. Il supplie Gauvain de le laisser combattre Gramoflant qui, de son côté, était venu seul en reconnaissance. Les deux chevaliers foncent l'un sur l'autre, et Gramoflant est forcé de reconnaître la supériorité de Perceval. C'est lui qui, cette fois, est à bout de forces quand arrive Gauvain, et il lui faut consentir à un nouvel ajournement.

Gawan_und_Orgeluse

Arthur profite de ce répit pour essayer de régler à l’amiable le différend qui oppose le frère et le fiancé d'Itonié. Il y réussit à la suite d'habiles négociations. Gramoflant devient alors l'époux d'Itonié. Arthur unit en outre la seconde sœur de Gauvain avec Lischoix, et Sangive avec Florant. Orgueluse fait savoir à tous les prétendants qui l'avaient suivie que l'époux de son choix est Gauvain. La joie est générale. Seul, Perceval demeure triste en songeant à son épouse Condwiramour, dont il est séparé depuis si longtemps.

A l'aube, il revêt son harnois et s'en va au hasard, loin de tous.

 

( Livre XV) – Parzival et Feirefils – Parzival rencontre sur sa route un chevalier païen qui,venant d'Orient, a naguère abordé dans les environs, avec une flotte immense. Les deux chevaliers engagent le combat. Pour la première fois, chacun se trouve devant un adversaire qu'il ne peut vaincre. Mais, au cours du combat, l'épée de Parzival se brise. Le païen ne veut pas frappé un ennemi désarmé. Il cesse de combattre et prie Parzival de lui faire connaître son nom ; il dit lui-même qui il est : il s'appelle Feirefils l'Angevin ; il est fils de Gamuret et de Belacâne. Les deux héros sont donc frères. Parzival conte à Feirefis, qui ne le savait pas encore, la mort de Gamuret.

Neuschwanstein: Parsifal rencontre Feirefils

Puis les deux frères se rendent ensemble au camp d'Arthur. Ils sont d'abord reçus par Gauvain. Arthur, accompagné de toute sa cour, vient ensuite les saluer. Le lendemain, le roi donne une grande fête en l'honneur de Feirefis et de Parzival. Au cours du festin apparaît Kundrie la sorcière ; elle vient de Montsalvage, en messagère, pour annoncer que le ciel lui-même a désigné Parzival comme roi du Graal. Accompagné du seul Feirefis et guidé par Kundrie, Parzival se met en route vers Montsalvage.

 

(Livre XVI) – Parzival, Roi du Graal.- A Montsalvage, Anfortas, dont les souffrances sont plus vives que jamais, supplie les Templiers de le laisser mourir. Il adresse la même prière à Parzival, quand celui-ci se présente au château. Mais Parzival, après avoir prié, pose à Anfortas la question si longtemps différée : il lui demande quel est son mal. Anfortas recouvre aussitôt la santé. Mais il a cessé d'être roi du Graal : cette dignité appartient maintenant à Parzival.

Cependant on annonce que Condwiramour s'est mise ne route pour rejoindre son époux et qu'elle est arrivée sur les bords du Plimizel. Parzival se rend au devant d'elle avec une troupe de chevaliers. Aprsè avoir été saluer, en passant, l'ermite Trévrizent, il arrive au petit matin dans la plaine où sont dressées les te,tes de Condwiramour et des guerriers qui l’accompagnent.

Il retrouve son épouse, qu'il avait quittée depuis cinq ans, et voit pour la première fois ses deux fils, Kardeis et Loherangrin.

Le premier, désigné pour devenir roi de galles et d'Anjou, repart avec les chevaliers qui l'avaient escorté jusqu'au Plimizel. Parzival prend, avec Condwiramour et Loherangrin, le chemin de Montsalvage. Une grande fête réunit au château tous les chevaliers autour du roi Parzival et de la reine Condwiramour.

Repanse de joie, accompagnée comme à l'accoutumée de vingt-quatre autres demoiselles, apporte le Graal dans la grande salle des fêtes. Mais le Graal demeure invisible à Feirefis, qui est païen.

Lohengrin

Transporté par la beauté de Repanse de Joie, Feirefis exprime le désir de l'épouser et se déclare prêt à devenir chrétien. Son souhait est exaucé le lendemain, après qu'il a reçu solennellement le baptême. Au bout de douze jours, il repart avec son épouse pour l'Inde ; il aura d'elle plus tard un fils qui sera le Prêtre Jean.

Des années s'écoulent et Loherangrin devient un chevalier accompli. Un jour, sur l'ordre du Graal, il part pour le Brabant, afin de venir en aide à al duchesse, menacée par ses vassaux. Il s'offre à devenir son époux, à la condition qu'elle ne cherche jamais à savoir qui il est. Elle accepte et, pendant de longues années, les deux époux vivent heureux ; Loherangrin rétablit l'ordre dans le duché de Brabant. Mais, un jour, la duchesse ne peut s'empêcher de lui poser la question défendue. Il l'abandonne alors et retourne à Montsalvage.

Wolfram termine son poème par quelques réflexions sur les modèles qu'il a suivis et sur lui-même.

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L'Histoire de Parzival de Wolfram von Eschenbach – 4/,- Parzival et l'Ermite

28 Février 2019 , Rédigé par Perceval Publié dans #Parzival, #Eschenbach, #Graal, #La Quête du Graal, #Moyen-âge, #Littérature

Parzival und Sigune

Pendant que l'on racontait les aventures de Gauvain, quatre années se sont passées... Fondamentalement, dans son attitude, Parzival n'a pas changé... Selon lui, Dieu avait le devoir de l'aider lors du moment décisif, dans le château du Graal et, comme il ne l'a pas fait, Parzival continue à lui en vouloir; pourtant, il reste fixer dans sa recherche solitaire du Graal.

(Livre IX ) - Après diverses aventures, aidé de son épée remise par Anfortas ; le héros est arrivé dans une forêt ; il y rencontre sa cousine Sigune, qui vit en recluse dans une cellule, avec le cercueil de l'homme qu'elle aimait... Elle le reconnaît, lui demande des nouvelles du Graal. Il confesse qu'il n'a pu le retrouver. Elle lui conseille de suivre les traces de Kundrie, la sorcière, qui, peu de temps auparavant, est venue de Montsalvage lui apporter de la nourriture, comme elle le fait chaque semaine. Parzival repart en hâte, mais s'égare...

Il rencontre un chevalier du Graal, qui veut lui barrer le chemin ; il le désarçonne et s'empare de son cheval. Un peu plus tard, il croise une troupe de pénitents ; le chevalier qui marche en tête lui reproche avec douceur de n'avoir pas déposé ses armes en un jour aussi auguste ; nous sommes le Vendredi Saint !

Il lui conseille d'aller trouver un ermite qui réside dans le voisinage. Perceval, qui depuis des années avait cessé de croire à la justice de Dieu, se décide à tenter une expérience nouvelle : il s'en remet à Dieu du soin de conduire son cheval et laisse à ce dernier la bride sur le cou ; le cheval le mène tout droit à la retraite de l'ermite Trévrizent.

L'ermite explique le secret du Graal

Perceval trouve auprès de lui un accueil simple, mais amical. L'ermite lui remontre longuement ses torts ; il l'assure que l'aide de Dieu ne fait jamais défaut à ceux qui s'abandonnent entièrement à lui. En apprenant que Parzival poursuit la Quête du Graal , il cherche à le détourner de son dessein : seuls les hommes désignés par le ciel lui-même peuvent pénétrer au château du Graal. Trévrizent révèle à Parzival l'origine du Graal, le caractère sacré de la troupe qui le garde, et lui conte les infortunes d'Anfortas, qui a jadis transgressé les règles de l'ordre auquel il appartenait ; seul, un inconnu a pu jusqu'à ce jour arriver au château, sans avoir été désigné à l'avance.

Au cours de l'entretien Parzival finit par dire son nom et conte quelques-unes de ses aventures. Trévrizent reconnaît en lui son neveu, lui fait connaître l'histoire de sa famille, et achève l'histoire d'Anfortas : le chevalier inconnu qui est arrivé un jour jusqu'à Montsalvage aurait pu délivrer de ses souffrances le roi du Graal, s'il l'avait interrogé sur la cause de ses maux ; malheureusement il n'a posé aucune question.

Après avoir partagé le frugal repas de Trévrizent, Parzival lui avoue qu'il est ce chevalier négligent. Trévrizent le console, l'engage à ne point désespérer de la bonté de Dieu ; il le garde encore quinze jours près de lui et, avant de la laisser repartir, l'absout de ses péchés.

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