L' "Objet " de la Quête de Perceval
Faire le chemin, à la manière de Perceval, c'est pour arriver finalement au Christ.
Faire le chemin, c'est conscientiser et intégrer l'ombre ( qui est la face adverse des l'inconscient dans ses tendances pathogènes ...), en résolvant les conflits, les épreuves, les énigmes et en trionphant du Mal.
L'idéal de l'homme spirituel, c'est le Christ.
A la fois vrai Dieu et vrai Homme: le prototype de l'Homme parfait, parfaite union entre le divin et l'humain.
Le Christ, nous révèle notre véritable identité: Fils de Dieu, c'est à dire Fils et Fille de l'Amour, si nous sommes inspirés par l'Amour... Le Christ a vécu le don entier de lui-même...
Bonne Année 2010: Que pourrait nous souhaiter Jésus ?
Un désir de Bonheur, sans aucun doute, qui passerait par: la santé, la réussite, la famille, l'argent ...?
Dans l'espace spirituel .... N'y a t-il pas également un désir, pour l'expéditeur, d'une volonté de transmission..?
Yvan Amar ecrivait: " Dans le cadre de la transmission de conscience, le paradoxe est qu’il faut transmettre à quelqu’un un état d’être qui se trouve déjà en lui : il suffit d’éveiller cela. On ne doit rien donner, l’autre n’a rien à recevoir, mais pourtant il se passe quelque chose..."
Je ne sais pas pourquoi, mais j'y vois une similitude avec notre tradition des voeux ... ?
" Que la Paix soit avec vous " ( Jean 20, 19 ): Porter la paix au fond du coeur...
La " Bonne Nouvelle" n'est-elle pas, la transcription, d'une réalisation du voeu le plus sincère du Divin: Le Bonheur !
Le Bohneur selon Jésus, s'exprime parmi les Béatitudes (Matthieu 5.3, 8-10): choisissons les trois préférées de François d'Assise:
-Heureux ceux qui se savent pauvres en eux-mêmes, car le Royaume des cieux est à eux !
-Heureux ceux qui sont purs en leur cœur, car ils verront Dieu !
-Heureux ceux qui créent la paix autour d'eux, car Dieu les appellera ses fils !
C'est pour aujourd'hui! : " Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez" Jean 13, 17.
Alors, partons vers 2010: Bonne route!
Où est mon chemin ? Où est mon coeur ?
"Où
est ton trésor, là aussi sera ton cœur "
Je ne suis qu'au début d'une Quête, et je me souhaite, je vous souhaite de ne pas craindre les questions...
Paul Claudel, Pie XII, et la question: Pourquoi béatifier Pie XII ?
Puis, faisant référence à l'Apocalypse, il parle du sang des "6 millions (de juifs) massacrés" et conclut par ces mots : "C'est ce sang dans l'affreux silence du Vatican qui étouffe tous les chrétiens. La voix d'Abel ne finira-t-elle pas par se faire entendre ?" Peut-on imaginer plus claire prise de position ?
Jacques Maritain, dont la réflexion sur l'antisémitisme s'est approfondie au cours des années 1930, était lui-même intervenu, dès 1942, pour obtenir de Pie XII une
encyclique "qui délivrerait beaucoup d'âmes angoissées et scandalisées". Il avait même proposé, la même année, de faire du Yom Kippour un jour de prière pour les chrétiens en faveur des juifs
persécutés. L'on sait que toutes ces démarches restèrent lettre morte.
On se souviendra du contenu de la lettre adressée par Edith Stein au pape Pie XI en avril 1933. Elle démontre sa lucidité sur la nature du régime nazi,
notamment en ce qui concerne le destin réservé au peuple juif.
Comment parler ? Comment agir ?
La Croix-Rouge, informée dès l’automne 1942, s’attacha à poursuivre, dans la discrétion, son action humanitaire. Pour les Alliés, réunis aux Bermudes le 19 avril 1943, renforcer l’effort de
guerre était le meilleur moyen de mettre un terme à la Shoah.
Quant à Pie XII, excellent connaisseur de l’Allemagne et de ses maîtres nazis, il avait été profondément blessé par les conséquences dramatiques de la dénonciation, le 26 juillet 1942, du sort
réservé aux juifs par Mgr Johannes De Jong, archevêque d’Utrecht et primat de l’Église hollandaise. Dans les semaines qui ont suivi, plusieurs milliers de catholiques hollandais d’origine juive
(dont Edith Stein) ont en effet été déportés vers les camps de la mort.
Pie XII, nonce durant douze ans en Allemagne (en Bavière puis à Berlin), il est nommé secrétaire d’État par Pie XI en n1930 et signe en 1933 le concordat avec l'Allemagne, alors que Hitler accède
au pouvoir. Jusqu’en 1939, il cherche avec Berlin un accord préservant les catholiques allemands.
477 juifs italiens, dont le grand rabbin de Rome, furent hébergés à l’intérieur du Vatican, et plus de 4 000 ont trouvé leur salut dans des institutions ou des bâtiments d’Église (dont la
résidence papale de Castel Gandolfo), ouverts sur instruction de Pie XII.
Le 16 octobre 1943, les nazis déportent 1 020 juifs de Rome vers Auschwitz. Quinze en reviendront. Informé de la rafle, Pie XII avait décidé de ne pas protester personnellement, mais de passer
par l’intermédiaire du recteur de la mission allemande de Rome, Mgr Hudal. Le pape a-t-il, ce jour-là, sous-estimé sa propre autorité morale ? Le débat reste
ouvert.
Pour comprendre, aujourd'hui, la motivation de Benoit XVI, ne serait-ce pas de regrouper autour de cette béatification: J.P. II, Pie
XII - pour leur implication , elle certaine, contre le symbole des erreurs de la modernité: le bolchévisme, ... rejoint par Pie IX, béatifié par JP II...?
Mes questions restent de savoir, pourquoi béatifier un pape quand il ne fait que son ' travail ' ? Pourquoi béatifier Pie XII, qui selon l'argument même de ceux qui le défendent, est resté
collé à la problématique de son époque, et n'a pas su poser un acte prophétique, non-ordinaire .. etc.. ?
Nicodème ou le secret de la vie spirituelle
Nicodème traverse l’Evangile de Jean, (cf. Jn 3, 1ss ; 7, 48-50-52 ; 19,39).
Il est une figure emblématique du sommet de la hiérarchie juive. Nicodème, en effet, est à la fois pharisien, sanhédrite et docteur de la Loi. Nicodème a déjà
rencontré Jésus, qui comme lui est juif pharisien…
Savant, Nicodème a déduit que Jésus de Nazareth est « un maître qui vient de Dieu car personne peut opérer les signes qu’il fait si Dieu n’est pas avec lui » ( Jn. 3, 2).
Nicodème ne jouit pas d’une entière liberté, ses responsabilités le lient à ceux qui récusent radicalement l’origine divine de la Mission de Jésus et interdisent au peuple d’y croire sous peine d’excommunication (cf. Jn.7,31 ; 9,22 ; 20,19).
Jésus et Nicodème se voient et se parlent, de préférence de nuit, par précaution, mais aussi comme deux rabbins qui aiment le calme nocturne pour échanger…
Nicodème cherche à comprendre le mystère de la Présence en Jésus, alors qu’il n’entre pas dans ses catégories rabbiniques… Lui, le sage , l’ancien, ce mystère
échappe à son savoir…
Cependant, Nicodème accepte d'être bousculé, Nicodème accueille en lui, la Parole de Jésus.
Nicodème, est loin d’être le niais qui ne comprends pas la signification spirituelle du verbe ‘ naître ‘ !
Oui, Nicodème et moi-même, sommes opaques de notre incroyance… Nous venons de nuit, dans l’obscurité de notre manque de foi ; mais fort de notre savoir…
Jésus, nous dit avec les mots de notre vocabulaire, qu’il s’agit à présent d’expérimenter la présence de Dieu… Et ça, c’est beaucoup plus que de rassembler de l’information et des données théologiques à son sujet…
Jésus fait référence à une deuxième naissance, que seul l’Esprit rend possible. En effet, il s’agit de faire de Dieu, non le sujet de notre étude, mais lui permettre d’Etre en nous, de laisser la Parole diriger notre vie… Ce peut-être une révolution, du moins une conversion…
Mais comment cela peut-il se faire ? Puis-je re-devenir un enfant… ? A mon âge, avec mes responsabilités familiales, professionnelles… Comment puis-je recommencer.. ? N'est-ce pas trop tard ?
Non, cette question n’est pas niaise !
« En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’en haut - ou de nouveau, selon un jeu de mot possible en grec- nul ne peut voir le Royaume de
Dieu ».
Nicodème, est un homme qui cherche la vérité, et pas à moitié, il la veut tout entière, un homme qui se préoccupe de ce qu’il a vu et entendu, mais qui contrôle et
vérifie tout. Nicodème est convaincu, toutefois il attend que la vérité lui parle, dissipe ses ténèbres, l’ouvre à la lumière et prépare son esprit à l’adhésion totale et réfléchie de la foi. Il
veut chercher l’intelligence de l’objet de sa foi.
Au mieux, nous pouvons être inquiet : « Comment cela peut-il se faire ? » Même question que Marie !
Et Jésus lui dit : « Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais d’où il vient et où il va. »(3,8).
C’est ainsi, que le Chemin prend l’allure d’une quête, celle de Perceval, qui ne sait où il va, encore moins qu’il rencontrera le Graal….
L'épée... Perceval
L'épée représente directement la bravoure et la puissance. Pourtant, elle est à ' double tranchant ', de par sa dimension destructrice...
Elle peut, également, se rapporter à la justice, en séparant le bien du mal. Elle devient l'un des symboles de la ' guerre sainte ' , c'est à dire d'une guerre intérieure, évoquée aussi par l'épée apportée par le Christ ( Mat. 10,34 ).
Perceval, deviendra le Chevalier Vermeil, mais il ignore tout de l'esprit de la chevalerie, et il aura bien du mal à défaire et s'approprier cette nouvelle peau; alors que lié encore à sa mère, il ne se sépare pas de sa tunique de chanvre à laquelle il prête nombreuses vertus ... Perceval n'est pas conscient du but de sa quête ..!
Nous avons tous à découvrir, qui nous sommes réellement... Cette confiance, cette Foi, alors que nous ignorons jusqu'au but réel, est le plus souvent engagée sur des malentendus ... A corriger, lors de la Quête, lors du Chemin...
Cette confiance, est portée par d'autres personnes que nous. Le roi pêcheur fait don à Perceval d'une épée et lui signifie le caractère exceptionnel de sa personne...! N'est ce pas également, le message porté par Jésus, pour chacun de nous ...?
C'est quand je suis faible, que je suis ... catholique.
Il serait courant de dire, que face à l’adversité : " nous, les chrétiens, nous aurions quelque chose en plus…" : la Foi ..
Si ce ‘quelque chose en plus’ évoque une force ; cela ne saute pas aux yeux… Ce serait plutôt de l’ordre de la méthode Coué.
Si je reprends le problème au départ : face à la question existentielle, certaines personnes que je côtoient me semblent mieux armées, plus efficaces, plus
exemplaires , plus humaines, que moi : le catho.
« Ne jugez pas ! ». Je ne juge pas : je ne sais pas le pourquoi du ‘ Bien ‘ dont je suis le témoin. J’admire ce ‘ Bien ‘.
Je sais que je ne peux m’y inscrire, qu’à la condition déjà d’y trouver un sens, pour n’y pas affronter l’absurde… Ensuite c'est encore plus complexe, au moins autant que les sentiments en bien
et en mal, décrits au travers les affres des personnages de Dostoïevski !
Il y a ceux qui pratiquent ‘ Matthieu 25 ‘ (1), sans connaître le Christ … !
La Vie, l’Homme, sont-ils si grands qu’ils dépassent l’espérance d’un univers qui n’aurait-pas été fait pour eux ?
Et, il y a ceux qui n’ont pour raison que l’espérance de ce qui adviendra.
Le Soi, l’Eveil, le Royaume ne sont réels que dans l’évocation du Maître. C’est parce que je connais ma faiblesse, que je me mets à l’école du maître. J’ai besoin d’un maître, qui vient me
chercher là où je suis.
C’est ma faiblesse, qui me fait chrétien.
C’est ma très grande faiblesse qui me fait catholique.
"J'aime notre époque, parce qu'elle nous force à choisir, entre la puissance de l'homme et la faiblesse de Dieu".
Gustave THIBON, in Aux ailes de la lettre.
«Dieu est faible et sans puissance dans le monde et c’est exactement le moyen, et le seul, par lequel il peut être avec nous et qu’il peut nous aider. Selon
Matthieu 8.17 «il a pris nos infirmités et il s’est chargé de nos maladies», il est clair comme de l’eau de roche que ce n’est pas par sa toute-puissance que le Christ nous aide, mais par sa
faiblesse et sa souffrance…seul un Dieu qui souffre peut venir à l’aide» (Bonhoeffer, 1953, p.164).
(1) 35 Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli;
36 j'étais nu, et vous m'avez
habillé; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi!’
Dieu s’incarne… et alors ?
En s'incarnant, le Fils de Dieu s'est manifesté en tant que lumière. Une lumière présente non seulement à l'extérieur, dans l'histoire du monde,
mais également à l'intérieur de l'homme, dans son histoire personnelle. Il est devenu l'un de nous, en donnant un sens et une valeur renouvelée à notre existence
terrestre. ( JPII, Homélie 6-I-2002, n. 1)
En rencontrant le Christ, tout homme découvre le mystère de sa propre vie. Jésus est la véritable nouveauté, qui dépasse toute attente de
l'humanité, et il restera pour toujours, dans la succession des périodes de l'histoire. L'Incarnation du Fils de Dieu et le salut qu'il a opéré par sa mort et sa résurrection sont donc le vrai
critère pour juger la réalité temporelle et tout projet qui tend à rendre la vie de l'homme toujours plus humaine. ( JPII 29-XI-1998
)
Jean Paul II
Reste avec moi SEIGNEUR !
PRIERE, Reprise de celle du PADRE PIO …
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Car tu m’es nécessaire pour ne pas T’oublier :
Augmente en moi, la Foi.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que je suis faible et j’ai souvent besoin de Ta force pour ne pas tomber.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Car Tu es la vie, et sans Toi, je suis sans ferveur.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que Tu es la lumière, et sans Toi je suis dans les ténèbres.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Pour que j’entende Ta voix et que je Te suive.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que je désire aimer et être en Toi, et Toi en moi.
RESTE AVEC MOI SEIGNEUR
Parce que si pauvre que soit mon âme, elle désire Te connaître et parler de Toi.
RESTE AVEC MOI, JESUS
Parce qu’il se fait tard et que le jour décline : la vie passe, la mort, l’éternité approchent. Aujourd’hui, je crains les ténèbres, les erreurs, les
sécheresses, les croix, les peines. Oh ! combien j’ai besoin de Toi dans cette nuit de l’exil ! Que Ta présence soit la lumière qui dissipe les ténèbres, la force qui me soutienne, et
l’unique joie de mon esprit.
RESTE AVEC MOI, JESUS
Je ne demande rien d’autre que la joie, du DON DE TA PRESENCE.
Oui, je Te le demande.
RESTE AVEC MOI, JESUS
C’est Toi seul que je cherche, Ton Amour, Ta Grâce, Ton Esprit, parce que je voudrais aimer, et ne demande pas d’autre récompense que d’aimer d’avantage.
AMEN
Paradoxes chez les « puissants » … !
Chez l’homme : Conquêtes, pouvoir et gloire opposés à : Abandon, humilité et service.
Chez Dieu : Puissance, divinité et Gloire opposés à : Humilité, incarnation et kénose…
Il y a une forte similitude entre ces deux rapports ; mais le plus grand paradoxe ; c’est de n’y pas trouver une certaine logique, du moins chez
l’homme.
Ainsi, est-il capable
d’être puissant, glorieux, se couvrir d’apparats symboliques et se réclamer d’un Dieu faible, humble et pauvre.
Egalement, il peut être simple, généreux, compatissant et n’y pas reconnaître le divin … !
Poser La question... avec Perceval
Le point culminant de la quête, pour Perceval, alors qu’il accède à la vision du Graal, est d’oser prendre la parole et de « questionner », se compromettre et compatir à la blessure du « Roi pêcheur ».
Questionner et, sans doute, se questionner, car la cérémonie du Graal le concerne, l’interroge … ! C’est toute le souffrance
humaine qui est au bout de la question ...
Mais, en début de quête, Perceval, est un personnage dont ma psyché s’accommode facilement: - ne pas poser de questions, ( c’est le conseil que lui donne Gornemant), - ne pas s’intéresser
aux autres ( Perceval, néglige sa mère, rudoie la demoiselle de la tante, néglige le roi Arthur et bien d’autres …).
Quelle bonne surprise de trouver sous la plume de Simone Weil, une évocation du Graal, lors même de la description de quelque chose qui lui tient à
cœur : l’attention.. !
« L’attention est la forme la plus rare et la plus pure de la générosité.
Il est donné à très peu d’esprits de découvrir que les choses et les êtres existent.
Depuis mon enfance je ne désire pas autre chose que d’en avoir reçu avant de mourir la révélation complète. […]
Cette découverte fait en somme le sujet de l’histoire du Graal. Seul un être prédestiné a la capacité de demander à un autre : « Quel est donc ton tourment ? »
Et il ne l’a pas en entrant dans la vie. Il lui faut passer par des années de nuit obscure où il erre dans le malheur, loin de tout ce qu’il aime et avec le sentiment d’être maudit. Mais au bout
de tout cela il reçoit la capacité de poser une telle question, et du même coup la pierre de vie est à lui. Et il guérit la souffrance d’autrui. »
SIMONE WEIL et JOË BOUSQUET, Correspondance, Lausanne: L'Age d'Homme, "Le Bruit du temps", 1982, pp. 18-9.