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Les légendes du Graal
Articles récents

Maurice Zundel

20 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Expérience chrétienne

Le pape Paul VI invita Maurice Zundel a préché au Vatican en 1972. Zundel avait alors 75 ans. Malgré les réserves de certains ( la sainteté dérange toujours ...! ), Paul VI n'a pas hésité à dire de lui dans une formulation très italienne qu'il « était un génie, un génie de poète, un génie de mystique, écrivain et théologien, et tout cela fondu en un, avec des fulgurations » selon ce que rapporte Jean Guitton.

Après la retraite: Paul VI, déclarait:

" Plutôt que le ressort d'une dialectique ou d'une méditation discursive, il me semble que nous avons été invités à découvrir une méthode, et à imprimer dans notre âme, une attitude ; celle de rechercher la profondeur des choses, de faire germer l'intériorité de ce que nous connaissons et vivons, à commencer par notre propre personne."


Un homme de feu ...

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La Hongrie : un état Chrétien ?

18 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval

La nouvelle constitution de la Hongrie, aux accents très nationalistes, a été élaborée par ( et pour ? ) le premier ministre hongrois Viktor Orban. Elle fait une référence explicite à Dieu, et son long préambule rattache le pays à ses racines et à son identité chrétienne :
« Dieu bénisse les Hongrois » dit-elle

Elle  affirme solennellement l’humanité de l’embryon dès la conception et , que « La dignité humaine est inviolable… » Elle réserve également le mariage à « un homme et une femme », elle protège la famille, la propriété, l’héritage, soutient la natalité. Et tout en affirmant l’indépendance des Églises, elle précise : « L’État coopérera avec les Églises dans la poursuite d’objectifs au bénéfice de la communauté. »orban-et-Benoit-XVI.jpg

En décembre 2010, Benoît XVI avait reçu ViKtor Orban au Vatican: Extrait de son discours:
«  On n'attend certes pas de l'Etat qu'il impose une religion particulière, mais plutôt qu'il garantisse la liberté de professer et de pratiquer sa foi. Toutefois, la foi chrétienne et la politique se rejoignent. Certes, la foi a sa nature spécifique en tant que rencontre avec le Dieu vivant, qui nous ouvre de nouveaux horizons au-delà de la sphère de la raison. Mais c'est aussi une force purificatrice pour la raison elle-même, lui permettant de mieux accomplir sa tâche, et de mieux voir ce qui est juste. Il ne s'agit pas d'imposer des règles ou des modes de comportement à ceux qui ne partagent pas la foi. Il s'agit simplement de la purification de la raison, qui veut aider à faire en sorte que ce qui est bon et juste puisse, ici et maintenant, être reconnu et ensuite aussi réalisé (cf. Encyclique Deus Caritas Est , 28 ).

Le Saint-Siège prend note avec intérêt des efforts déployés par les autorités politiques pour élaborer une modification de la Constitution. Il s'est exprimé l'intention de vouloir, dans son préambule, faire référence à l'héritage du christianisme. Il est également souhaitable que la nouvelle Constitution soit inspirée par les valeurs chrétiennes, en particulier en ce qui concerne la position du mariage et de la famille dans la société et la protection de la vie. »

Alors … ? La Hongrie, un exemple d’état chrétien ?... jesus_bafoue_2.jpg
Pourtant, le pouvoir hongrois semble s’enfoncer ces derniers mois dans une voie inquiétante et s’attaque sans vergogne à des éléments essentiels de la démocratie, comme la liberté de la presse et l’indépendance de la justice. En effet, Viktor Orban a mis au pas les médias publics, avec des licenciements massifs ou la mise en préretraite de journalistes indociles, en dépit d'une grève de la faim de plusieurs d'entre eux, aussitôt licenciés. Et Klubradio, seule radio d'opposition, a perdu sa fréquence.
La presse a fait état de camps de travail obligatoires pour les chômeurs et les Roms…
Aussi, les catholiques européens plutôt proches d’une philosophie personnaliste et de la doctrine sociale de l’Eglise ne peuvent pas reconnaître « les Evangiles » dans les intentions du régime autoritaire hongrois… !

Des formations très éloignées de la dont se réclament les formations sociales-chrétiennes européennes, très éloignées aussi d’ailleurs de la modération et de la passion européenne des démocrates chrétiens Alcide de Gasperi et Robert Schuman, qui furent, dans les années 1950, parmi les forgeurs de l’idée de l’intégration du Vieux continent.

Bien sûr, notre vision française, doit corriger certains ‘a-priori’ : Après tout «  Dieu bénisse les hongrois » sont les premiers mots de l’hymne national ( le nôtre , n’est pas mal non plus .. ! ). Les «  racines chrétiennes » sont attachées à des raisons historiques, et les lois qui accompagnent cette constitution ( loi votée sur les Eglises ) sont l’émanation d’un gouvernement conservateur démocratiquement élu …
Cependant, les démocratie européennes s’inquiètent légitimement des discours d’Orban, quand ils sont europhobes, nationalistes…et – d’un renforcement du contrôle de l’état – avec les lois récentes sur le justice, sur l’enseignement public, et sur les banques…

 

* "L’Eglise qui, en raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond d’aucune manière avec la communauté politique et n’est liée à aucun système politique, est à la fois le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine. Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l’Eglise sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes"  [Concile Vatican II, "Gaudium et Spes" (1965).].

 

** "le pouvoir spirituel se tient éloigné des embûches du monde et, combattant pour Dieu, ne s’immisce pas dans les affaires du siècle, tandis qu’à son tour, le pouvoir séculier se garde de prendre la direction des affaires divines"  [Saint Gélase, pape au Vème siècle, "De anathematis Vinculo" .].

 

«  moraliser ou christianiser les actions du monde, élaborer des institutions chrétiennes, construire un état chrétien, mener une politique chrétienne, ce serait badigeonner le diable en doré pour qu’il devienne un ange. » La véritable révolution consisterait à transformer radicalement le style de vie des chrétiens… Jacques Ellul

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Chrétien: Libre et obéissant ...

16 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Le chrétien, fut-il catholique ( :-) ... ) est libre.

Libre et « obéissant » ?


meditation-au-desertJacques Ellul distingue «  La Loi » du «  commandement biblique » ( La Parole ). L’une est générale et abstraite, l’autre implique une parole individualisée, toujours renouvelée et concrète.
Cette « obéissance au commandement » n’est en rien une obligation et ne peut-être que libre !

 


 

L’obéissance à La Parole, passe par la prière. Obéir à Dieu, en priant est le seul acte de libération possible par rapport à toutes les aliénations et tous les déterminismes. jacob et angeLa prière est pour Jacques Ellul un combat. Un combat de l’être humain avec Dieu et un combat de l’être humain avec lui-même.

 



Je n’ai d’autre dieu, que Dieu. … ni dieu, ni maître … ! :-)

«  N’appelez personne sur la terre votre Père : car vous n’en avez qu’un seul… Ne vous faites pas non plus appelés « Maitres » car vous n’avez qu’un seul maître : le Christ… » Matthieu 23, 9 et 10…

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"Croire quand même." de Joseph Moingt

14 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Expérience chrétienne

Joseph-moingt-3.jpgJe lis sur " La Croix " que le livre de Joseph Moingt ( jésuite ) " Croire quand même ", en est a sa deuxième édition..! Il y a bien, silencieusement,  un énorme questionnement chez la majorité des catholiques, génée par la coloration traditionnaliste dont semble être badigeonné le nouveau clergé ...

Je reprends quelques phrases qui pointent le débat actuel:

 

" Notre monde est en passe de rejeter Dieu ( paraphrasant Bonhoeffer ), et il est urgent de se libérer d'une certaine idée de Dieu " J. Moingt

 

" La volonté de Dieu ( Evangiles ) est que l'homme se libère de ses entraves, y compris celles posées au nom de Dieu" J. M.

 

" Il y a urgence à repenser toute la foi chrétienne pour dire " Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme " dans le langage d'aujourd'hui et en continuité avce la tradition." J.M.

 

Voir également:

Joseph Moingt: l'avenir de l'Eglise

et

J. MOINGT La mort, la résurrection - la Vie …:

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Etre Chrétien

14 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Le chrétien est un disciple du Christ. La foi du chrétien, serait-il catholique, ne repose que sur Une Parole, celle d’un homme : Jésus. C’est simple ! Gerrit van Honthorst 1617 Christ devant le grand prêtre

Bien sûr, En Jésus, nous reconnaissons une « transcendance », mais aussi une personne… Il s’agit donc d’une rencontre … avec tout ce qui est indéfinissable …


Jacques Ellul est chrétien quand il dit : « Si Jésus n’est pas crucifié et ressuscité je n’ai aucune raison de croire cette Parole (…) Seule la personne de Jésus donne sens et autorité à sa Parole » J.E.
Pourquoi devrais-je accepter cette « transcendance », et ne pas en rester au message humaniste de l’homme Jésus.. ?
« Le discours n’a guère de pertinence en soi : il ne tire sa valeur que de la personne qui le profère. » J.E. 


Toutes les sagesses et les spiritualités du monde, contiennent des conseils et des règles de vie. … Qui d’ailleurs se rencontrent en toute harmonie ; et c’est là, sans doute, le meilleur signe qui pointe l’action de l’Esprit divin, dans le cœur profond  de chaque homme…
Cependant, je choisi d’être chrétien, parce que ma parole propre et mes actes, (et même ceux de tout saint ou maître spirituel), ne supportent pas d’être mise en adéquation avec la Parole qui m’inspire. Je ne suis pas à la hauteur de cette Parole, et ma vie n’y est pas adaptée… Cependant, Cette Parole n’est pas culpabilisante, mais véritablement libératrice.


Je n’ai pas d’autre dieu, que Dieu ! La foi se rapporte à « l’ultime ». Aussi, pour reprendre les mots de J.E. je dirais que les croyances, elles, se rapportent aux choses «  avant-dernières » ( ll'eternel feminin ou le veau d'our 1877 Cezannea science, la matière, la politique, l’argent …etc)... Et je rajouterai: la religion, même si ( au même titre que les arts..? ..) , peut-être, elle a l'immense mission d'établir un " pont " ( le pape est qualifié de pontife ..) entre le matériel et le spirituel ( pour faire court ...).


«  Le chrétien reçoit de sa foi la mission de dénoncer les idoles : l’argent mais aussi la technique » J.E.  «  Ce n’est pas la technique ( au-delà du capitalisme ..) qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique » J.E.

Aujourd’hui, un exemple de fétichisme dans la formule : «  Il faut rassurer les marchés » !


«  Je suis «  Ellulien » jusqu’au bout. Je connais très bien son livre «  L’illusion politique ». C’était un grand spécialiste de la propagande et il devrait être la bible de tous les journalistes et de tous les politiques » Noël Mamère ( agnostique ) est ancien élève de J.E. à Sc. Po Bordeaux.

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Doute et relativisme: J. ELLUL

12 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Le doute ce n’est pas l’équivalent de « croire n’importe quoi » ! Le doute n’a de vérité que s’il combat à partir de la « Parole » : révélation de La Vérité.  Gerrit-van-Honthorst-1617-Christ-devant-le-grand-pretre.jpgIl ne s’agit pas d’opérer une salade mixte de tout ce qui se partage dans diverses religions.. ( un syncrétisme artificiel et de commande…( en rien similaire au syncrétisme ordinaire de l’inculturation …)). Jésus me dit «  Je suis La Vérité, le chemin, la vie .. » : Le chrétien rend témoignage de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ. Job ou Jacob, doutent… Mais ils doutent enracinés dans cette foi - plus essentielle que leur vie - et incomparable.

 

" La foi ne supporte pas les « demi-vérités » … Elle m’amène sans cesse dans la position de l’autre qui récuse et renie cette foi. ( …) Seule et exclusive démarche de la foi qui ne peut que se référer à la foi d’Abraham. Tout ou Rien.jacob et ange

Mais ce Tout m’oblige à me constater Rien, et c’est en ce faisant que je reçois en effet le Tout.

 

Dés lors, cette foi intégrant sans cesse le doute, cette foi qui pousse sur le riche terreau du doute, est forcément ouverte ! Qui condamnerait-elle ? C’est lorsque les hommes justes qui s’apprêtaient à lapider la femme adultère laissent tomber leur pierre et s’en vont pensifs, c’est à ce moment là qu’ils accèdent à la foi, et qu’ils accomplissent la loi vivante. Comment juger l’incroyant, quand je suis moi-même cet incroyant, quand ma foi me convainc de mon incroyance ? Comment pourrais-je juger cet hérétique quand ma foi me montre les chemins divers qui ont pu me mener à Jésus-Christ ? Comment pourrais-je tracer des limites, en deçà de la foi, au-delà de la condamnation, quand la foi me montre ce Dieu de Jésus-Christ excédant toutes les limites et choisissant partout celui, ceux qu’il appelle à la foi ! ( P149 )"

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 4/4

10 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Foi et doute :


L’acte de croire est si incertain, si fragile, si évanescent que, s’il a été peut-être à un moment vrai, il est tellement risqué de s’y fier qu’il faut lui substituer tout le reste. C’est à dire que tout ce « reste » devient d’autant plus monumental, exigeant, que le centre est plus creux, plus fragile, plus incertain. Le croyant a si peu de réalité intérieure qu’il ne peut vivre et l’exprimer que par et dans un ensemble conventionnel et institué. (…)psychedelic

 

Le communiel remplace le vide existentiel. ( …)  il ne doit pas y avoir d’incertitude, car cela serait radicalement destructeur. Et par conséquent on ne peut pas tolérer la diversité. La diversité est toujours source d’un autre questionnement, d’une autocritique, donc d’un doute possible. ( …) Ce qui exclut le doute, en même temps que la diversité, c’est la croyance.


Tout au contraire la foi est toute entière sous le signe de la parole centrale : « Je crois, Jésus RembrandtSeigneur, viens au secours de mon incrédulité ». la foi est certes comparée à un roc, mais la première démarche de la foi est de prendre conscience de la distance qui existe entre la foi de Jésus-Christ et ce qui, au cœur de moi-même, palpite et demeure la foi. ( … ) la foi est un décapant terrible. Un acide radical. Elle conduit à passer à l’épreuve tout ce qui constitue ma vie et ma société. Elle conduit inéluctablement à s’interroger sur toutes les certitudes, toutes le morales, toutes les croyances, toutes les politiques. Elle interdit d’attacher croyance et sérieux dernier à toute expression de l’activité humaine. Elle nous détache, nous délie de l’argent et de la famille, du métier et de la connaissance… ( …)


L’homme qui vit dans la croyance se sent à l’abri, Dieu lui est un protecteur et un garant. La foi au contraire nous place constamment sur le fil du rasoir. Parce qu’elle ne minimise pas la Hokusai 1760-1849 Ocean wavespuissance de Dieu tout en sachant qu’il est le Père, elle saisit l’homme de « crainte » …


«  qui donc est celui-là qui commande même aux vents et à la mer ? » C’est çà la question de foi. Pour la croyance, les choses sont simples. Dieu est tout-puissant, donc c’est normal qu’il fasse cela. Mais sitôt que l’on normalise Dieu, la relation est fausse. Sitôt que la puissance de Dieu nous paraît habituelle, c’est la croyance qui nous trompe. La foi sait mesurer l’incommensurable distance donc le caractère terrible et indicible du Dieu vivant. ( … ). Cependant, en même temps, c’est la foi qui permet de crier « Abba » «  Père » … Les deux ne sont pas contradictoires, amis constituent la trame et la chaîne du tissu vivant de la foi. Ainsi le doute et la crainte font partie intégrante de la foi.

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 3/4

8 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

La croyance … La foi, à l’inverse :


La croyance parle, parle, s’abreuve de paroles, elle interpelle les dieux, elle prend des initiatives. La croyance agit. Elle entre au cœur de l’action. Et ne peut alors jamais rencontrer autre chose qu’elle même.enfant prodigue

 

La foi se situe exactement à l’inverse. Elle attend, elle reste vigilante, recueille les signes, interprète les plus frêles paraboles, elle patente à l’écoute du silence, jusqu’à ce que ce silence soit rempli de ce qui lui devient indiscutablement parole de Dieu. Après , à partir de l’écoute, peuvent venir : réponses, message, morale, action et engagement. Mais tout cela épuise la foi, et celle-ci renait et ne se ressource qu’au retour de l’écoute et à la veille en silence.
( …)

 

Mais si la foi me conduit à écouter la question de l’autre, voici une autre différence de la croyance et de la foi. La croyance rassemble. La foi isole. ( … ) Nous nous retrouvons dans un même courant, dans une même institution, tous orientés vers le même objet, l’objet de notre croyance, (…) La croyance est bien utile pour faire fonctionner le corps social, elle est bien nécessaire pour me renforcer dans ma faiblesse. ( … ) et me plonge avec une satisfaction sans nom dans une communion qui me libère de ma propre conscience et de ma perplexité ( donc de mes questions..)  (…)Lakewood church

 

Nous serions disposés à croire que la foi est du même ordre. La foi en Jésus-Christ ne contient-elle pas le commandement d’aimer son prochain, et la foi n’a-t-elle pas en définitive produit l’Eglise, et bien plus, à la limite, la chrétienté, la société chrétienne, la culture chrétienne ? ( …) La croyance religieuse donne des centres de rassemblement et institue des armatures pour ce rassemblement. Elle est donc bien utile … pas grand chose d’autre !

 

La foi joue exactement en sens inverse. La foi individualise. Elle est toujours une affaire exclusivement personnelle, et puisque je parle de la foi au Dieu d’Abraham et de Jésus-Christ, non pas du tout en un Dieu abstrait, général, et semblable dans toutes les religions, je dirai qu’elle est la relation personnelle à un Dieu qui lui-même se révèle en tant que personne. (…) la foi isole et rend unique. Et c’est l’expérience centrale de Kierkegaard … (…)

 

JÉSUS-vu-par-REMBRANDTAinsi la foi ( qui isole ) au Dieu d’amour fonde l’Eglise. Là où quelques individus vivent cette foi, il est inévitable qu’ils se rencontrent et partagent leur pain et leur vin.


Une troisième opposition radicale est relative au doute. ..(…) La foi suppose le doute, alors que la croyance l’exclut…. Et Pierre ? ( marcher sur l’eau …, et Thomas … ? ) ( …) L’homme de la croyance exécute parfaitement la loi et les commandements. Il est tout d’une pièce dans ses convictions. Il ne tolère aucun écart, aucune déviation …( …) Il délimite avec exactitude les frontières entre la croyance et l’incroyance. ( ..) Le croyant est une personne efficace.

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Il y a cent ans: ... Jacques ELLUL

6 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Actualité

Jacques Ellul (1912-1994)
Historien du droit, sociologue, penseur de la société technicienne et de la modernité, théologien de l’espérance et de la liberté jacques-ellul


Jacques Ellul naît à Bordeaux le 6 janvier 1912, d'un père orthodoxe et d'une mère protestante. Après des études brillantes au lycée Montaigne (aujourd'hui Montesquieu), il commence son droit à la faculté de Bordeaux, et c'est pendant ses études qu'il se convertit au christianisme … C'est aussi à ce moment-là qu'il se lie avec Bernard Charbonneau (1910-1996), universitaire bordelais lui aussi. Dès cette époque, les deux amis créent ensemble des « clubs de presse » et des groupes de discussion pour réfléchir aux changements qu'entraîne le progrès scientifique : mouvement que l'on peut qualifier de « pré-écologique » et font ensemble le constat de l'impuissance politique face à la technologie .
Révoqué par le gouvernement de Vichy en 1940 comme fils d'étranger (son père était né à Malte), il s'improvise agriculteur et participe activement à la Résistance sans toutefois prendre les armes. Il renseigne le maquis, cache des prisonniers évadés et des juifs pourchassés, leur procure de faux papiers pour les aider à passer en zone libre.
En 1943, il passe son agrégation de droit romain et d'histoire du droit ; il est alors nommé Professeur à la faculté de droit de Bordeaux où il enseignera jusqu'à sa retraite en 1980.
Comme toute sa génération, Ellul est marqué par l'échec du Front Populaire, par le nazisme et par la guerre et souhaite s'engager en politique. Il prend une part active à la préparation des élections législatives d'octobre 1945. Inscrit au parti de l'Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (U.D.S.R.), sa liste n'atteindra pas 5 % des suffrages en Gironde et n'aura aucun élu.


babylone babelUniversitaire, professeur de droit romain, auteur d'une Histoire des institutions en cinq volumes qui surprit ses pairs mais servit de référence à plusieurs générations d'étudiants en droit, enseignant aussi à l'Institut d'études politiques de Bordeaux, sociologue, Jacques Ellul se situait hors du champ de la spéculation philosophique et ne s'appliquait guère à lui-même la qualité de théologien. Hors les travaux consacrés à la spécialité austère qu'il avait choisi d'enseigner, Jacques Ellul a produit une œuvre considérable — quarante-huit livres, plusieurs centaines d'articles, plus d'un millier peut-être — et, quant au fond, abordé en profondeur les sujets et les domaines les plus divers autour de quelques idées-forces et peut-être même d'une seule ligne directrice qui traverse toute l'œuvre, de La Technique, ou l'Enjeu du siècle en 1954 au Bluff technologique de 1988, de Présence au monde moderne en 1948 à Combats de la liberté paru en 1983. Mais, avant l'œuvre écrite et aux origines de celle-ci, il y eut la rencontre d'un homme, Bernard Charbonneau, un engagement commun dans la mouvance personnaliste, et, pour Jacques Ellul lui-même, la naissance de la foi dont il est permis de penser qu'elle constitue la clé de son œuvre.
adultère Jésus
Ellul soumet à la même analyse rigoureuse de nombreux aspects du fonctionnement de la société moderne, la place — excessive — de la politique (L'Illusion politique, 1965), la mode des idées et les idées à la mode (Exégèse des nouveaux lieux communs, 1966), l'idéologie de l'exaltation de la technique (Métamorphoses du bourgeois, 1969), la communication (Propagandes, 1962 ; La Parole humiliée, 1980), les impostures de l'art contemporain (L'Empire du non-sens, 1980). Il consacre trois livres au phénomène de la révolution, à l'étude duquel il apporte sa connaissance profonde de l'histoire, de la pensée de Marx et des différentes écoles marxistes. En 1969 paraît Autopsie de la révolution, que suit en 1972 De la révolution aux révoltes, puis en 1982 Changer de révolution.
Autre pôle de l'œuvre, l'exégèse biblique depuis Le Livre de Jonas (1952) jusqu'à La Raison d'être, méditation sur l'Ecclésiaste (1987) en passant par Sans feu ni lieu (1975), sous-titré Théologie de la ville, celle-ci étant vue comme le lieu par excellence d'où l'homme cherche à se dresser en opposition à Dieu, L'Espérance oubliée (1977). Cependant, dans l'ordre de la réflexion théologique, les œuvres capitales, en prolongement de Présence au monde moderne, autre texte fondamental publié en 1948, quelques années avant La Technique, sont constituées d'un ensemble qui est une véritable somme, Le Vouloir et le Faire (Introduction à l'éthique chrétienne) en 1964, suivi, en 1973, en 1975 et en 1983 sous le titre Les Combats de la liberté, des trois volumes de L'Éthique de la liberté.
Jacques Ellul livrera également des réflexions plus personnelles dans La Foi au prix du doute (1980), À temps et à contretemps, paru en 1981...


Sources diverses: dont Encyclpédie Universalis ...

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Jacques ELLUL : Foi et croyance, à l’opposé… 2/4

4 Janvier 2012 , Rédigé par Perceval Publié dans #Foi

Les questions de Dieu :


Et la foi consiste, à l’inverse des croyances, à écouter les questions de Dieu, et à s’aventurer dans les réponses que nous avons à donner. Les Questions ; elle parcourent tout le champ biblique, avec trois sommets ; l’une est double, c’est la première question posée à l’hommeTempête christ-asleep-in-his-boat-jules-joseph-meynier : «  Adam, où es-tu ? » - «  Caïn qu’as –tu fait de ton frère ? » ( …)


La seconde question, au centre de notre histoire, est celle que Jésus pose aux disciples : «  Et vous, qui dites-vous que je suis. ». Il ne se proclame pas lui-même … (…)
Et la troisième : à la fin des temps, avec la Résurrection de Jésus-Christ : » Qui cherches-tu ? », et puis : » Si je veux… que t’importe ? » Questions sur la réalité de notre quête, qui cherchons-nous en effet. Que cherchons-nous ? (…). Qu’est-ce qui nous importe vraiment, avec nos petites prétentions … ( …)

Job-sur-son-fumier.jpg


Par exemple Job : - dit par Philippe Némo : Job et l’excès du mal 1978 - : «  Ce qui est révélé, c’est la question. A la question «  en vue de quoi ?» adressée d’une âme à une âme, il reste à répondre par un engagement… » (… ) « Dieu c’est la question du Bien ou du mal indistincts dans une unique question »


Il n’y a pas de réponse toute faite dans la Bible. Et, nous avons à apprendre que nos questions ( elles  ) sont englobées dans «  que t’importe ! » Nos questions sont immédiatement minimisées, réduites par celles posées par Dieu, qui sont déterminantes. Mais, perceptibles pour la foi seulement, et auxquelles seule la foi se sent tenue de répondre.

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