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Les légendes du Graal

histoire

Le XVIIIe s. : La nature humaine, la conversation et David Hume. -3/.-

17 Juin 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #David Hume, #Philosophie, #XVIIIe siècle, #Histoire

David Hume (1711-1776) par Louis Carrogis

David Hume désire construire une " science de la nature humaine ", sur le modèle de la philosophie naturelle de Newton, et ne peut se passer de prendre en compte la différence qui partage cette nature en deux, hommes et femmes.

Cette science nouvelle, est définie par une critique intégrale du doute et du dogmatisme, avant même d'établir les bases d'une vraie métaphysique sur la nature humaine.

 

Que nous dit Hume ?

A l'origine de nos connaissances, sont nos perceptions. Hume appelle perception « tout ce qui peut être présent à l’esprit, que nous utilisions nos sens, que nous soyons mus par la passion ou que nous exercions notre pensée et notre réflexion » .Cette perception par les sens, donne des impressions et des idées ...

Que valent ces connaissances ?

Nous avons tendance à qualifier de ''lois'' ce que nous observons, par exemple :

- Nous constatons par ''expérience'' certaines répétitions constantes. Et bien l'importante loi de causalité dérive de l'expérience de successions répétées. Est-ce légitime … ?

« une boule de billard touche une autre boule de billard, celle-ci se met en mouvement, et la première arrête son mouvement. » Une fois, dix fois, cent fois … Oui, mais … Pourquoi cela serait-il toujours ainsi … ?

Hume - ''le sceptique'' - questionne cette '' relation de cause à effet '' qui fonde notre vision du monde...

Il nous semble que la véritable cause est toujours contiguë à l'effet. Mais contiguïté n'est pas causalité.. ! Un fait peut précéder un autre sans que nous le tenions pour sa cause.

La poule, constate, chaque matin, quand elle voit le fermière venir vers elle, que c'est pour lui donner à manger … La poule pourrait ainsi en établir une loi, et même se faire un jugement de bienveillance envers la fermière... Et, un jour, le seul... La fermière vient, non pour la nourrir, mais pour lui tordre le cou ...

 

Notre raison, attribue une nécessité logique, à des phénomènes qui se reproduisent … Il en ainsi est de sa nature, (ou de son éducation?): nous pouvons seulement dire qu'il s'agit d'une croyance..

Un chat qui voit passer devant lui une balle aura tendance à lui courir après ; un humain aura tendance à chercher d'où et comment vient-elle … ?

La raison, ne nous délivre pas de la croyance...

L'imagination est aussi une opération de l'esprit sur les objets de l'expérience ; même si nous parlons alors de fiction...

Le sentiment religieux se fonde aussi sur l'expérience humaine. La crainte et l'espérance, la joie et la douleur, le sublime...etc

En ce siècle, où tant de nouvelles questions émergent ; certains trouveront les biais pour valoriser la raison, d'autres ne craindront plus d'imaginer et de poser de nouvelles règles pour penser … Bien sûr, nous savons que la Raison s'imposera... Que se serait-il passé si tel n'avait pas été le cas .. ?

C'est la lecture de David Hume, qui permet à Kant de sortir de « son sommeil dogmatique » et de poser les bases de la philosophie contemporaine. :

Les lois qui régissent les choses et leurs événements, les causes et leurs effets, d'une réalité qui semble s'imposer à nous : la nature de l’espace et du temps. 

L'espace et le temps sont des formes à priori de notre sensibilité . L’espace et le temps n’existent pas réellement. Espace et temps ne relèvent pas des choses elles-mêmes, mais de l’esprit.

On ne peut connaître les choses en soi : on connaît seulement les phénomènes...

 

Quand nous nous demandons si le monde est fini ou infini, nous nous interrogeons sur un Tout dont nous ne formons qu'une infime partie.. Nous ne pouvons faire l'expérience de la totalité …

De même nous pouvons tout autant affirmer que ''l'univers'' a commencé un jour ou qu'il a toujours existé …

 

La foi est tout aussi légitime que la Raison ...

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Chevaliers et Dames, vers une nouvelle aristocratie au XVIIIe siècle – 1/-

27 Avril 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Histoire, #XVIIIe siècle, #femme, #Galanterie

M. B. Ollivier - 1777 - Le Thé à l'anglaise servi dans le salon des Quatre-Glaces au palais du Temple à Paris en 1764

M. B. Ollivier - 1777 - Le Thé à l'anglaise servi dans le salon des Quatre-Glaces au palais du Temple à Paris en 1764

Jusqu'à la naissance de Catherine-Jeanne, Jean-Léonard et sa femme Jeanne, vivront en majorité à Paris, avec de fréquents retours de Jean-Léonard sur ses terres limousines...

Jean-Léonard entraîne Jeanne, à sa suite lors d'expériences étonnantes que leur offre ce siècle... Cette deuxième partie du XVIIIème siècle, semble bien pour ceux qui – par privilège – peuvent le vivre, s'ouvrir à des temps nouveaux...

Une nouvelle aristocratie, inspirée des ''Lumières '' se propose de vivre en toute égalité sexuelle, le partage des plaisirs et de culture, et de devenir aux côtés d'une monarchie à réformer, un pouvoir « intermédiaire », garant d’ordre et de progrès.

La noblesse ancienne d’origine chevaleresque dont la réputation repose sur le nom, la fortune terrienne, les charges et les grades dans l’armée, et que Jean-Léonard de la Bermondie représente ; accepte en ces temps nouveaux de ''fraterniser'' avec une noblesse de robe constituée de bourgeois anoblis qui, en récompense de services rendus à l’état, reçoivent la permission d’acheter un titre, afin tous d'accéder au charme, au raffinement et l’idéal chevaleresque ; ce lieu de fraternité est alors incarné par la Franc-maçonnerie ...

Dans cette société chevaleresque et courtoise, (idéalisée et fantasmée).. ; la femme a toute sa place, à l'image du mythe arthurien avec Guenièvre, la reine adultère, avec Viviane, la fée initiatrice qui transmet l'épée, avec Morgane, l'amante avide de pouvoir, avec Blanchefleur, et Yseult, et Enide, et beaucoup d'autres ….

M. B. Ollivier - 1777 - Le Thé à l'anglaise ... - Détail

Quand il n’est pas à la guerre ou à la chasse, l’aristocrate est dans un salon à faire sa cour aux femmes, à les amuser et à s’en faire aimer. Les jeux amoureux, après les cours d'amour du XIIe siècle, sont à nouveau codifiés comme jeux de société par les “Précieuses” dès le XVIIe siècle … Les femmes tiennent les salons, elles en font ''le temple des galanteries délicates et des gracieuses frivolités''. « L’esprit, la naissance, le bon goût, les talents, s’y donnaient rendez-vous. Jamais, à ce qu’il paraîtrait, société ne fut ni mieux choisie, ni plus variée ; le savoir s’y montrait sans pédantisme, et la liberté qu’autorisaient les mœurs y paraissait tempérée par les bienséances. » du rédacteur du Journal des débats Jean-François Barrière

On y parle philosophie et l'on y débat des idées les plus hardies sur les questions religieuses ou politiques... Émilie-Sophie de Montullé (1756-1816), marquise de Turpin de Crissé, et artiste peintre anime un salon où se trouvent Favart, Voisenon et Boufflers, elle fonde la « société de la Table ronde », et produit un petit recueil intitulé ''la Journée de l’amour''... ! ( cf Note (1) )

M. B. Ollivier - 1777 - Souper du prince Louis François de Conti, palais du Temple, 1766

 

Note : (1) « La ''Journée de l'Amour '' ou les Heures de Cythère (1776), est un ouvrage dont les exemplaires n'ont pas été livrés au commerce et qui sont excessivement rares... Voici l'origine de ce livre : La comtesse Turpin de Crissé, fille du célèbre maréchal de Lowendhal, qui joignait aux charmes de la figure toutes les qualités de l'esprit, avait fondé chez elle une espèce de petite académie littéraire, sous le titre de ''Société de la Table Ronde''. Là, régnait la plus parfaite égalité; l'esprit et la gaieté se donnaient carrière et se trouvaient encouragés par la bienveillante approbation et la douce tolérance de la jolie présidente. Autour d'une table ronde (pour qu'il n'y eût pas de place d'honneur), dont un écritoire formait le plat du milieu, s’asseyaient le gai et brillant Boufflers, le jeune et spirituel Guillard, à peine âgé de vingt-quatre ans ; le petit abbé de Voisenon, n’avait de l'église que l'habit, et son ami Favart, qui l'associa dans presque toutes ses productions. Les membres de cette heureuse association qui devrait servir de modèle à beaucoup de graves et pédantesques académies de province, écrivirent et publièrent en commun la Journée de l'Amour, dédiée aux femmes, et ornée de quatre jolies gravures et de huit culs-de-lampe dus au crayon de Tannay et aux burins de C. Macret, O. Michel et N. Bruneau, tous artistes en vogue dans les boudoirs du siècle dernier. (…) C’était le fruit d'une longue paix, et l'effet du règne plus que galant de Louis XV, qui avait plongé toutes les populations dans une mollesse pastorale et des goûts affadis et champêtres, qui ne se dissipèrent que trop brusquement à l'approche de la tempête révolutionnaire. » d'après le bulletin du Bibliophile ( Ch Nodier) 1842

Lecture Salon de Madame Geoffrin - Gabriel Lemonnier (1743-1824)

La rencontre entre hommes et femmes développent les vertus de générosité, de courage et de délicatesse, un idéal d’héroïsme et de noblesse retransmis de la chevalerie. Le XVIIIe siècle, y ajoute le désir et la volupté... ( Marivaux, Boucher, Fragonard..)


 

Du fait des conditions matérielles qu'impose le mariage comme contrat, l'idée de fidélité conjugale au 18e s. a bien évoluée …. !

Ainsi, cette recommandation d’un mari à sa femme: dans Les contes de Marmontel (1723-1799)

« Madame, l’objet du mariage est de se rendre heureux. Nous ne le sommes pas ensemble. Or il est inutile de nous piquer d’une constance qui nous gène… Vivez chez vous, je vivrai chez moi… »

« Les nœuds de l’hymen étaient une chaîne. Aujourd’hui voyez la complaisance, la liberté. La paix règne au sein des familles. Si les époux s’aiment, à la bonne heure, ils vivent ensemble, ils sont heureux. S’ils cessent de s’aimer, ils se le disent en honnêtes gens et se rendent l’un à l’autre la parole d’être fidèles. Ils cessent d’être amants, ils sont amis. C’est ce que j’appelle des mœurs sociales, des mœurs douces. »

Vignette pour les contes moraux de Marmontel

Les contes moraux de Marmontel eurent un succès relativement durable … Il s'agit en fait d'exalter une vertu au moyen d'un court récit … Morale ''bien pensante'' cependant, que la Sorbonne va condamner en 1768 pour intolérance religieuse...

Ainsi ce qu'écrit le duc Lauzun dans ses “Mémoires”. Il raconte le malheur de la comtesse de Stanville qui, comme beaucoup de jeunes femmes nobles de l’époque, vivait à Paris pendant que son mari était en province comme commandant d’un régiment à Nancy en Lorraine. C’était une jeune femme très à la mode qui fréquentait la haute société et les habitués de la cour de Louis XV. Le mari avait accepté qu’elle soit la maîtresse du duc de Lauzun, et qu’elle ait refusé les avances du ministre Choiseul. Mais il ne toléra pas qu’elle lui impose d’être supplanté par un roturier. En tombant amoureuse d’un acteur, la jeune femme avait commis un crime de lèse-majesté, elle devait être punie. La punition fut exécutée avec éclat. Muni d’une lettre de cachet facilement obtenue par Choiseul, l’époux vint chercher sa femme à trois heures dans la nuit du 20 janvier 1769, à la sortie d’un bal dont elle avait été la reine. Il la fit monter dans une chaise de poste et la conduisit directement au "couvent des filles de Sainte Marie" à Nancy ou elle demeura enfermée pour le restant de ses jours.

Ces ''lettres de cachet'' sont, pour J.L. de la Bermondie, les signes aberrants d'une monarchie absolue à réformer ( mais non à renverser...). En effet, J.L. restera toujours fidèle à la monarchie ...


 

Entre 1770 et 1790, Jean-Léonard de la Bermondie, va fréquenter à Paris ; des gens comme : * le vicomte de Parny, capitaine d'une compagnie de gendarmes du Roi, maçon, de la Loge "Les neuf sœurs" et poète... Il sera le guide vers des salons libertins …

* Jean de Sinclair, dont on a déjà parlé, est officier dans la ''Garde Ecossaise''... D'un séjour à Londres, où il a rencontré Cagliostro ; il présente à J.L. * Le chevalier d'Oisemont qui descend d'une famille de seigneurs templiers, qui possédaient une importante commanderie. Ce chevalier s'est pris d'une passion pour la belle Lorenza, épouse du Comte de Cagliostro... ! Il se dit disciple du mage, et va involontairement dévoilé quelques astuces de ce faux magicien Merlin…

Voilà le programme des prochains articles … !!!

A suivre ...

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Jean-Léonard de la Bermondie, et Jeanne de Villoutreys.

24 Avril 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Limousin, #XVIIIe siècle, #de La Bermondie, #Histoire

Je vais évoquer à présent une période de la vie de Jean-Léonard de la Bermondie, qu'il partage avec son épouse Jeanne de Villoutreys ; pendant une vingtaine d'années avant la révolution et l'émigration de Jean.

Les faits historiquement établis, que je connais, sont ténus...

Jean-Léonard de la Bermondie, à 30 ans, va épouser – le 10 juin 1769 - au château de Brignac (Royères, 87): Jeanne de Villoutreys, née le 4 mai 1740 au château de Lajudie (St Martin-le-Vieux, 87). Elle décédera le 24 juin 1800 (5 messidor an XIII) au château de Saint-Julien-le-Petit (87)...

Ils se marient relativement tard, et auront deux filles: Catherine-Jeanne de La Bermondie, née vers 1780 ; elle-même se mariera en février 1804 avec Melchior de LA POMÉLIE ( né en 1770); et Marie-Catherine, femme de M. Joseph de Châteauneuf.

Villoutreys de Brignac (de)

* Jeanne de Villoutreys de Brignac,est la fille de Jean François de Villoutreys de Brignac (1717-1784), Seigneur de Brignac et La Judie, et de Catherine du SOULIER (1713-1782).

Jeanne est la soeur de l’aîné des frères: Jean-François de VILLOUTREYS de BRIGNAC (1738-1820), baron de Brignac, et marié le 10 juin 1776, St-Évroult, Angers (49), avec Rosalie de VILLOUTREYS, Dame du Bas-Plessis (1752-1805). Jean-François, a été page de la Petite Ecurie du roi. écuyer de Madame Victoire de France en 1776.

Le château de Brignac ( Royères) se situe en Haute-Vienne près de St-Léonard de Noblat.

Jeanne de Villoutreys donnera naissance à sa fille Marie-Catherine, assez tard, puisqu'elle a alors 40ans (en 1780) ... D'autre par Jeanne et Jean-Léonard vont divorcer, durant la Révolution, pour conserver les biens de Jean qui avait émigré, puis "négligèrent de se remarier civilement" après son retour...

Ces faits sont relatés dans des documents administratifs.


 

Pour le reste, voilà ce que je peux en dire...

Généralement, à cette époque surtout dans la noblesse, ce ne sont pas les fiancés qui se choisissent. Les familles prévoient les unions dans l'intérêt des deux familles... Dans notre cas, les parents de Jeanne espéraient un mariage plus avantageux pour leur fille. Jean-Léonard a des titres ( on n'hésite pas à ressortir le titre de ''vicomte d'Auberoche''...) mais peu de fortune. La famille de Villoutreys est beaucoup mieux pourvue ...

C'est par l'intermédiaire du frère de Jeanne, Jean-François de Villoutreys de Brignac, que les deux jeunes gens vont se rencontrer et se plaire. Jean-Léonard a le prestige militaire, il a été page comme Jean-François ; et comme lui ils ont goûté à la cour de Versailles et surtout à la vie parisienne... Ils ont croisé des gens de grand prestige, de belles dames influentes...

Les deux jeunes gens ont du attendre... Avoir 30 ans pour Jean-Léonard, et se marier sans le consentement familial ( 25 ans pour les femmes).

Ensuite, le couple va s'établir à Paris. Officier des Gardes Françaises, Jean Léonard de La Bermondie a le grand avantage de pouvoir résider à Paris. Les seules troupes qui stationnent en permanence dans Paris sont des unités de la Maison du roi : le régiment des Gardes françaises (3 800 hommes), et les gardes suisses...

Certains de ces officiers possèdent une bonne fortune, et d'autres sont pauvres ... Beaucoup ont de bonnes caves, des bibliothèques garnies de livres, dont le choix est plus personnel que conventionnel, et apparaissent comme des dilettantes, et des esprits curieux. Quelques-uns mènent de front opérations financières et carrière militaire..

Les Gardes Françaises fêtées par le peuple

On connait l'attitude des Gardes françaises en juillet 1789, qui sont '' passés à la révolution''. Ce ne fut pas le cas de Jean-Léonard, ses fréquentations étant trop attachées à la vie aristocratique, comme nous allons le voir ...

La condition militaire rencontre la faveur des hommes de lettres et les militaires écrivains sont nombreux. L'éthique militaire s'associe à la morale et à la sensibilité des Lumières. La philosophie triomphe dans l'armée.

Les clivages sociaux se marquent dans les loisirs et fréquentations des militaires. Jean-Léonard, lui, est plus introduit dans les salons que dans les milieux littéraires et artistiques.. Beaucoup d'officiers ont leur place réservée dans les théâtres.

Nous avons vu que la Franc- Maçonnerie se répand parmi les officiers. Il ne fait pas de doute, que l'entourage du duc d'Orléans ( dit Philippe Égalité après 1792 ) n'ait exercé son influence sur bien des officiers parisiens.

Mais, nous aurons l'occasion plus tard de décrire cette période pré-révolutionnaire ...

Pour Jean-Léonard et Jeanne, en 1770, à Paris, nous sommes loin de cette actualité politique. Comme nous allons le voir, l'ambiance ( des salons) est beaucoup plus frivole ...

William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)
William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)
William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)

William Hogarth, Le Mariage à la mode, 1745 ( Bnf)

Paris, pont Neuf au XVIIIe siècle

Paris, pont Neuf au XVIIIe siècle

Ensuite, le couple va s'établir à Paris. Officier des Gardes Françaises, Jean Léonard de La Bermondie a le grand avantage de pouvoir résider à Paris. Les seules troupes qui stationnent en permanence dans Paris sont des unités de la Maison du roi : le régiment des Gardes françaises (3 800 hommes), et les gardes suisses...

Certains de ces officiers possèdent une bonne fortune, et d'autres sont pauvres ... Beaucoup ont de bonnes caves, des bibliothèques garnies de livres, dont le choix est plus personnel que conventionnel, et apparaissent comme des dilettantes, et des esprits curieux. Quelques-uns mènent de front opérations financières et carrière militaire..

On connait l'attitude des Gardes françaises en juillet 1789, qui sont '' passés à la révolution''. Ce ne fut pas le cas de Jean-Léonard, ses fréquentations étant trop attachées à la vie aristocratique, comme nous allons le voir ...

La condition militaire rencontre la faveur des hommes de lettres et les militaires écrivains sont nombreux. L'éthique militaire s'associe à la morale et à la sensibilité des Lumières. La philosophie triomphe dans l'armée.

Un après-dîner au XVIIIe (Couder Louis Charles Auguste)

Les clivages sociaux se marquent dans les loisirs et fréquentations des militaires. Jean-Léonard, lui, est plus introduit dans les salons que dans les milieux littéraires et artistiques.. Beaucoup d'officiers ont leur place réservée dans les théâtres.

Nous avons vu que la Franc-Maçonnerie se répand parmi les officiers. Il ne fait pas de doute, que l'entourage du duc d'Orléans ( dit Philippe Égalité après 1792 ) n'ait exercé son influence sur bien des officiers parisiens.

Mais, nous aurons l'occasion plus tard de décrire cette période pré-révolutionnaire ...

Pour Jean-Léonard et Jeanne, en 1770, à Paris, nous sommes loin de cette actualité politique. Comme nous allons le voir, l'ambiance ( des salons) est beaucoup plus frivole ...

Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, Une vue de Paris depuis le Pont Neuf

Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, Une vue de Paris depuis le Pont Neuf

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -7/.-

31 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Contes Mythes Légendes, #Histoire, #Templier, #XVIIIe siècle, #Lieux de légende, #Franc-Maçonnerie

 

1835 Blason Rosslyn

En 1736, le Général James Sinclair récupère la chapelle de Rosslyn ( le château, lui, fut détruit en 1650 par les troupes de Cromwell ), et commence sa restauration. Je rappelle que sur les terres du clan Sinclair, la chapelle de Roslyn est édifiée en 1446 par Sir William Saint-Clair, sur des vestiges que l'on date de 1304...

Les sculptures énigmatiques de la chapelle de Rosslyn comportent des images dans une langue médiévale, on peut y lire à la fois des symboles templiers et maçonniques...

Les piliers et les arcs sont couverts de centaines de feuilles, de fruits, d'animaux et de figures joliment sculptés. On dit que quelques sculptures curieuses représentent le cactus et le maïs doux, sculptés avant que Christophe Colomb ait mis le pied en Amérique en 1492...

En ce lieu, se rejoignent des légendes qui remonteraient à l’antique temple de Jérusalem, que l'on retrouve ici, dans ses dimensions … Un labyrinthe de souterrains ( qui reste à découvrir…) , construit par des templiers, est réputé contenir des dizaines de saintes reliques, y compris les premiers évangiles, l'Arche de l'Alliance, le légendaire Saint Graal... et même la tête momifiée du Christ. On prétend que la décoration maçonnée de l'église contiendrait un code, qui s'il était déchiffré permettrait d'accéder à ces trésors …

J'ai lu, que le Saint-Graal, pourrait être sous l'une des colonnes connue sous le nom de pilier d'apprenti, dans un cercueil en plomb ...

Ce ''pilier de l'apprenti '' attire toutes les attentions...

Dans un document du XVIIIe siècle, il est appelé ''pilier du Prince '' ; son nom a changé avec la légende qui lui est attribué : le maître maçon en charge de la taille de pierre soutenait que son apprenti n'était pas capable de sculpter la colonne – selon un dessin et sans voir l'original …

Alors que le maître maçon est lui-même parti visiter le modèle original , à son retour il constate que l'apprenti est parvenu à terminer la colonne par lui-même. Dans un accès de colère jalouse, le maître maçon prit son maillet et frappa l'apprenti sur la tête, le tuant. 

La légende conclut qu'en guise de punition pour son crime, le visage du maître maçon a été sculpté dans le coin opposé pour regarder, pour toujours, le pilier de son apprenti.

Sur la poutre qui joint le pilier il y a une inscription : '' Forte est vinum fortior est rex fortiores sunt mulieres super omnia vincit veritas : «Le vin est fort, un roi est plus fort, les femmes sont encore plus fortes, mais la vérité conquiert tout » ( 1 Esdras , chap. 3 et 4).

La mythologie nordique et celtique, semble très présente dans la décoration : il y a plus de 110 sculptures de " Green Men " dans et autour de la chapelle. Les hommes verts sont des sculptures de visages humains entourés de verdure, qui sortent souvent de leur bouche. On les trouve dans toutes les parties de la chapelle, avec un exemple dans la chapelle de la Dame, entre les deux autels du mur est.

La chapelle de la crypte est le lieu de sépulture de plusieurs générations de Sinclairs. La crypte était autrefois accessible par un escalier descendant à l'arrière de la chapelle. Cette crypte a été scellée et fermée pendant de nombreuses années... Ceci peut expliquer les nombreuses légendes locales qui entourent les possibles souterrains et les trésors qui y seraient cachés …

Le '' Da Vinci Code '' de Dan Brown (2003), renforcé par le film du même nom (2006) a réactivé la magie du lieu...

Rosslyn_Chapel dans le '' Da Vinci code "

 

Ce pastel, intitulé ''Templar Knight à Roslyn Chapel'', et réalisé par Robert Turnbull McPherson, en 1836, représente un Grand Commandeur des Templiers orné d'un manteau blanc, tenant une épée rituelle, debout dans la chapelle de Rosslyn. L'image est composée de nombreux objets symboliques , qui peuvent être liés aux rituels franc-maçonniques et néo-templiers.

 

Voilà, ce que l'on peut dire sur le lien des Templiers avec la Franc-Maçonnerie.

Cependant, le caractère historique de la filiation templière a été rejeté lors du convent maçonnique de Wilhemsbad en 1782, pour devenir "symbolique" et "spirituel" au sein du ''Rite Écossais Rectifié'' fondé par le lyonnais Jean-Baptiste Willermoz.

 

Ceci dit, l'influence des Templiers se savoure, encore aujourd'hui ( et bien avant le ''Da Vinci Code '').

Henry Corbin (1903-1978 ), philosophe, traducteur et et surtout orientaliste passionné français. Il est entré en franc-maçonnerie à la GLNF-Opéra, puis intègre la GLNF-Bineau., en 1962. En 1968, il entre dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et introduit la notion de « Chevalerie spirituelle ».

En 1736, Sir William St Clair

Henry Corbin écrivait : « Je suis persuadé de l'origine templière de la F:.M :. Elle m'apparaît comme étant essentiellement le seul foyer permettant à la tradition spirituelle ésotérique de l’Occident de survivre en notre monde, et d'en faire pénétrer le levain au cœur d'une humanité désorientée. Aucun œcuménisme ne m'apparaît possible sinon sur les bases de l'ésotérisme. Poursuite de l’Ordre du Temple, origine, nature et but de la F:.M:. m’apparaissent comme liés à une tradition englobant les « communautés du Livre ». Temple de Salomon, Temple du Graal, Temple de la Jérusalem céleste m'apparaissent comme des symboles indissociables l'un de l'autre. ».

«(...) ma conviction intime est que l'initiation des trois premiers grades doit s'achever dans ceux de la chevalerie templière, telle que l'a conçue Willermoz. Désir et besoin spirituels s'identifiant ici pour tendre à ce but, en aspirant à la réalisation, réorientation ou achèvement de ce qui fut conçu au XVIIIe siècle par nos prédécesseurs. ».

 

Jean Léonard de la Bermondie, n'a pu être que fort intéressé, par cette ''Histoire'' qui était en train de s'écrire devant lui... Et sans doute rejoint-il l'avis de Casanova qui explique ainsi dans ses Mémoires :

« Tout jeune homme qui voyage, qui veut connaître le grand monde, qui ne veut pas se trouver inférieur à un autre et exclu de la compagnie de ses égaux dans le temps ou nous sommes, doit se faire initier dans ce qu’on appelle la Franc-maçonnerie ».

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -6/.-

28 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Histoire, #XVIIIe siècle, #Templier, #Franc-Maçonnerie, #Ecosse

James Sinclair, né à Edinburgh, entré dans la ''Garde Écossaise'', soutient que l'origine de sa famille remonte aux chevaliers Normands de Saint-Clair.

Trois membres Sinclair étaient présents, avec Bruce, sur le champ de bataille de Bannockburn ( dont nous avons parlé précédemment) …

Sur le continent, les Ecossais furent toujours les bienvenus à la Cour de France. Il s’est même constitué une ''garde'' mise au service personnel du roi. En 1445, la nouvelle armée française créée par Charles VII comporte une compagnie de gendarmes écossais issus de troupes qui avaient combattu avec Jeanne d’Arc. Elle deviendra une unité d’élite, la fameuse ''Garde Ecossaise'' dont les officiers appartiennent aux familles les plus illustres d’Ecosse : les Sinclair, Stuarts, Montgomery...

Les gardes du corps, appelés anciennement archers de la garde, sont définis par Guyot comme un «corps d'officiers établis pour garder jour et nuit la personne du Roi et la défendre contre quiconque formeroit le dessein d'attenter à sa sûreté». Il y avait quatre compagnies sous autant de capitaines qui servaient par quartier. La première, la ''Garde Ecossaise'' est la plus ancienne et la plus illustre, créée par le roi Charles VII donc, avait formé un corps de farouches et vaillants archers écossais, entrés dans la légende avec le roman de Walter Scott, Quentin Durward.

Au XVIIIe siècle, les gardes d'origine écossaise, sont minoritaires... Les gardes sont en général cooptés ; dans la généralité de Limoges, nous en trouvons 22 sur 72, Limoges où  il y existe une puissante tradition de service dans la compagnie de génération en génération . D'ailleurs, la généralité de Limoges tient la première place avec 117 gardes, soit 9,5% de l'ensemble. Tous sont gentilshommes, ou bourgeois ''vivant noblement''...

Exemple : «  (…) les David de Lastours(31) donnent neuf gardes à la compagnie écossaise : le premier, Henry de David de Lastours, est présenté, à l'âge de vingt-deux ans, le 28 janvier 1724, par un garde d'origine limousine, M. de Nantiac, sans doute uni par des liens de parenté à la famille de David. Henry présente à son tour, le 27 septembre 1728, son jeune frère âgé de vingt-deux ans, Germain, dit M. de Laborie, qui lui-même présente de 1750 à 1756 cinq de leurs neveux (…) Le groupe familial des Martin et des Chancel ne fournit pas moins de douze gardes à la compagnie écossaise »  etc … ( de J.-F. Labourdette – Article Persée)

Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''
Maison du Roi -  Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Maison du Roi - Garde Ecossaise - Garde '' de la Manche ''

Et, figurez-vous, que La Garde Ecossaise, se dit héritière des chevaliers du Temple....

William de Saint-Clair, fut l’un des chefs de la révolte écossaise contre Edouard 1er d’Angleterre et compagnon de William Wallace à la fin du XIIIème siècle. Son fils, Sir Henry Saint-Clair ( 7ème baron de Rosslyn, 1297-1331), mort en Andalousie, était en chemin pour la Terre Sainte, afin d'y enterrer le coeur de Robert Le Bruce. Finalement, le cœur de Bruce fut retrouvé et ramené en Écosse ou il fut enterré à l’Abbaye de Melrose dans le Roxburghshire.

C'est William Sinclair, chancelier et régent d’Ecosse au XVe siècle, qui fut le dessinateur des plans de la célèbre Rosslyn Chapel, l’un des symboles historiques de la Francs-Maçonnerie, dont nous parlerons dans le prochain article ..

 

La tradition dit « Qu’en 1441, Jacques II d’Ecosse, nomma Saint-Clair patron et protecteur des maçons Ecossais (entendons ici maçons opératifs et pas encore Francs-Maçons), que la fonction était héréditaire, qu’après sa mort en 1484, ses descendants tinrent des réunions annuelles à Kilwinning». Kilwinning étant le nom d’une ville écossaise, mais aussi le nom de la première loge maçonnique du monde.

Cette loge opérative, date de la construction de l'abbaye 1140. Jusqu'en 1560 les maçons se sont rencontrés dans la Maison du Chapitre, dans l'Abbaye de Kilwinning.

La légende fait se tenir la probable première 'Tenue maçonnique' dans la Salle Capitulaire, la "Chapter house" du monastère. La taille de cette salle est :11,4m x 5,7m ; en pieds, cela donne 19x38 et en fait un un carré long ( ou rectangle d'or : forme symbolique de la loge maçonnique...) ... Donc, la première Lug (ou Luge), dû se tenir là, en raison des nombreuses marques de maçons qui y ont été retrouvées... Ces loges étaient aussi les salles d'instructions ou d'examen des moines-apprentis, qui étaient appelés à devenir des ouvriers qualifiés tels que sculpteurs de pierre, mais aussi de bois, charpentiers, forgerons, orfèvres, maçons architectes et autres horticulteurs...

Un chevalier Rose-Croix de Kilwinning

''La légende '' dit aussi que Robert Bruce aurait fondé l'Ordre Maçonnique d'Hérédom de Kilwinning en 1314 après la Bataille de Banockburn, se "réservant" la place de Grand Maître pour lui et ses descendants et successeurs sur le Trône d'Ecosse.

Cependant après la réforme, quand l'abbaye a été détruite, ils se sont rencontrés dans les maisons locales, la plus célèbre étant connue sous le nom de " The Masons Howf ", situé à la vieille croix à Kilwinning.

Autour de 1600, alors que se constituaient les toutes premières loges de la franc-maçonnerie, les maçons d'Écosse reconnurent, dans la première des Chartes dites « Saint Clair », Sir William Sinclair of Rosslyn comme mécène et protecteur. Il est également écrit dans ce document que les Sinclair détenaient ce titre depuis « longtemps »...

''La Légende '' encore, soutient que William Saint-Clair, le premier "patron et protecteur" des maçons d'Écosse, était aussi Chevalier Templier et, de ce fait, que ce titre de chevalerie devait pouvoir être accessible aux descendant, comme celui de "patron des maçons". Ce qui apparaît sur une inscription sous la pierre tombale originale de William (de) St. Clair, décédé vers 1480. Cette inscription dit : “William de St. Clair, Knight Templar”.

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -5/.-

25 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Franc-Maçonnerie, #Contes Mythes Légendes, #Histoire, #Templier, #XVIIIe siècle

Pour continuer avec les sources '' templières'' de la Franc Maçonnerie : Voici un texte extrait de ''Acta Latomorum; ou, Chronologie de l'histoire de la franche-maçonnerie …'', Par Claude-Antoine Thory (1815)

«  Ordre de la Stricte Observance : - Il fut organisé en Prusse par le baron de Hund qui en avait conçu la première idée, à Paris, dans le Chapitre de Clermont dont il était membre. Il réforma les grades de ce Chapitre, et y en ajouta encore d'autres.

Les FF. de la Stricte-Observance se disent les successeurs des Templiers , et leur doctrine consiste à perpétuer l'existence de l'Ordre sous le voile de la F.-M. Voici l'Histoire de l'Institution, selon le baron de Hund:

Dans l'année 1303, deux Chevaliers , nommés Noffodoi et Florian, furent punis pour crimes. Tous deux perdirent leurs commanderies et particulièrement, le dernier, celle de Montfaucon. Ils en demandèrent de nouvelles au Gr.-Maître provincial de Mont-Carmel; et comme il les leur refusa , ils l'assassinèrent dans sa maison de campagne, près de Milan , et cachèrent son corps , dans le jardin, sous des arbrisseaux. Ils se réfugièrent ensuite à Paris , où ils accusèrent l'Ordre des crimes les plus horribles , ce qui entraîna sa perte , et par suite le supplice de J. Molay.

Après l’exécution de Jacques de Molay, Pierre d’Aumont, commandeur d’Auvergne, et sept autres chevaliers déguisés en maçons auraient récupéré les cendres du grand maître en jurant de venger l’ordre. Pierre d'Aumont, s'enfuit avec deux Commandeurs et cinq Chevaliers. Pour n'être point reconnus , ils se déguisèrent en ouvriers maçons, et se réfugièrent dans une île écossaise, où ils trouvèrent le Grand-Commandeur Hauptoncourt, Georges de Hasris, et plusieurs autres Frères avec lesquels ils résolurent de continuer l'Ordre.

Ils tinrent, le jour de St.-Jean 1313 , un Chapitre dans lequel Aumont, premier du nom, fut nommé Grand-Maître. Pour se soustraire aux persécutions , ils empruntèrent des symboles pris dans l'art de la Maçonnerie , et se dénommèrent Maçons libres.... En 1361 , le Grand-Maître du Temple transporta son siège à Aberdeen , et par suite l'Ordre se répandit, sous le voile de la Fr. Maçonnerie , en Italie, en Allemagne , en France , en Portugal, en Espagne et ailleurs. (Der Signatstern, etc.)


S'il est dit que Pierre d'Aumont, précepteur d'Auvergne, et quelques compagnons (le nombre varie) trouvent refuge en Écosse, il est aussi précisé que les Templiers s'établirent sur l'île de Mull, auprès des "Chevaliers de Saint-André du Chardon"... . C'est le 24 juin 1314, que Robert Bruce (1274-1329), roi d'Écosse, avait constitué l'Ordre de Saint André du Chardon, créé en faveur des Templiers, pour les protéger et récompenser leurs services signalés.

En effet, après sept ans d’exil, les templiers s’acquittèrent de leur dette en fournissant à Bruce un appoint décisif lors de la bataille de Bannockburn. C’était le jour de la saint Jean d’été 1314. Bruce combattait les anglais ( les troupes d'Edouard II) et l’issue de la bataille était incertaine. C’est alors qu’une troupe fraîche, composée dit-on de Templiers et d’ouvriers maçons, entra dans la mêlée, et les Anglais s’embourbèrent dans le marais. Cette bataille offrit à l’Ecosse trois siècles d’indépendance, chèrement gagnée.

En Écosse, l’Ordre a possédé deux grandes commanderies : Maryculter près d’Aberdeen et Balantrodoch près d’Édimbourg.

L’Ecosse est le seul pays de l’époque ou les persécutions envers les Templiers n’eurent pas lieu. le Pape, lui-même, n’avait plus d’autorité en Ecosse après avoir excommunié Le Bruce ( meurtre d'un prétendant à la couronne dans une église …!) quelques temps auparavant.

 

 

 

 

Ensuite, les templiers furent assimilés à la population locale. La plupart reçurent des terres et devinrent des notables écossais. Beaucoup tentèrent néanmoins de perpétuer les principes et le modèle templier par le biais d’organisations néo-templières, qui pullulèrent à cette époque, de manière clandestine ou non.

Parmi elles, on peut relever le célèbre Ordre de la Jarretière, fondé en 1348 par Edouard III d’Angleterre et qui prévaut encore de nos jours. Ou encore l’Ordre de la Toison d’or et l’Ordre de Saint Michel, en France, dont furent membres certains des plus éminents sujets de l’époque, tel Charles de Bourbon.

Tous ces ordres n’avaient bien évidemment ni la taille ni l’aura du Temple. Ce n’était pas non plus des ordres militaires, mais plutôt des organisations à fortes connotation symbolique, regroupant un certaine élite. Néanmoins un seul ordre à fonction militaire de cette époque peut apparaître, après une minutieuse observation, comme le descendant direct du Temple sur bon nombre de points: il s’agit de la Garde Ecossaise.


 

Ainsi, J. L. de la Bermondie rencontre un officier de la Garde Ecossaise, qui connaissait son intérêt pour les Templiers... Cet homme se dit descendant du '' clan Sinclair'' ; et son ancêtre un proche de Robert le Bruce...

 

A suivre ...

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -2/.-

13 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Franc-Maçonnerie, #Histoire, #XVIIIe siècle, #de La Bermondie

Diplôme de Rose-Croix de Willermoz ( Bnf)

En 1766, Lusignan entraine J. L. De la Brémontie à une rencontre qui deviendra fondatrice pour J.L. et une partie de la Maçonnerie. Le grand maître de la Grande Loge des Maîtres Réguliers de Lyon, Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) rencontre, à Versailles même, Martinez de Pasqually (1727-1774) hébergé par les Frères Augustiniens au Quai de la Seine. .

Ce dernier vient fonder un temple Coën (ou Cohen) avec Bacon de la Chevalerie; Fauger d'Ignéacourt; le marquis de Lusignan; Henri de Loos (1725-1785), alchimiste; Grainville, etc.

Avec eux, Martinez de Pasqually fonde, le 21 mars 1767 (Equinoxe Vernale), le «Souverain Tribunal des Élus Cohen», avec Bacon de la Chevalerie pour Deputé-Maître.

 

Auparavant, en 1763, Willermoz a fondé en compagnie de son frère Pierre-Jacques, un atelier nommé « Souverain Chapitre des chevaliers de l'Aigle noir Rose-Croix » qui s'intéresse à la recherche alchimique; puis il fait ajouter dans sa Grande Loge un huitième ''haut grade '' dénommé « grand maître écossais, chevalier de l'épée et de Rose-Croix ».

Les Temples Cohen, sont reconnus par la Grande Loge de France... Leur nombre est d'une grosse douzaine pour la France. La liste des membres de l'Ordre se caractérise par la présence de femmes dont à Paris, Madame de Lusignan, mariée au Marquis de Lusignan.

 

Louis Alexandre de Monspey (1733-1822) commandeur de l'ordre de Malte et maçon de la même loge la Bienfaisance, transmet à Jean-Baptiste Willermoz, fondateur de cette loge, une série de cahiers, avec des textes écrits par un '' Agent Inconnu" dans un état médiumnique particulier... Saint-Martin consacra beaucoup de temps a réécrire les cahiers en interprétant certains termes propres à ''l'Agent Inconnu'' … Celui-ci, était la Chanoinesse de Remiremont, Marie Louise de Monspey (1733-1814), sœur de Louis Alexandre, appelée aussi Madame de Vallière.


 

Jean-Léonard de la Brémontie a le privilège, également de rencontrer pour la première fois Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), qui par l’entremise d’un de ses amis du cercle des officiers, le capitaine de Grainville, est admis dès 1765 dans l'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns de l’Univers,

 

Louis-Claude de Saint-Martin est appelé le ''philosophe inconnu ''. Cet homme, qui se passionne pour la mystique, est également très apprécié par de nobles dames comme les marquises de Lusignan, de Coislin, de Chahanais, de Clermont-Tonnerre, la maréchale de Noailles, la duchesse de Bourbon et beaucoup d’autres, soit françaises ou étrangères, qu’il serait trop long de passer en revue. Parmi ces néophytes, les unes se contentent de l’écouter en silence, les autres lui écrivent, d’autres, comme la maréchale de Noailles, viennent le consulter jusqu’au milieu de ses repas, sur les endroits difficiles de ses ouvrages ; enfin la duchesse de Bourbon, afin de jouir de ses entretiens aussi souvent que possible, le loge dans son palais et le mène avec elle à la campagne.


 

En 1772 Cazotte publie ''Le Diable amoureux'', qui peut être lu comme une charmante satire des prétentions des Lumières...

Cet ouvrage fait de lui un auteur à la mode. Dans ce texte qui n'est pas si léger ,Cazotte pose le problème du Mal dans la société contemporaine. Or c'est au triomphe des forces du Bien que voudrait tendre Claude de Saint Marin. La préoccupation de Cazotte ne pouvait que rencontrer celle du philosophe.

C’est à cette même date que Cazotte fait la connaissance de la marquise de Croaslin qui, après une jeunesse aventureuse, est devenue disciple de Saint Martin ; une femme exaltée avec laquelle il aura jusqu’à sa mort, une liaison mystique.

C'est vers 1775, que Cazotte, ses deux fils et sa fille deviennent membres de l'ordre martiniste...

 

Cazotte fréquente, lors de ses séjours à Paris, le salon de son amie, Fanny de Beauharnais (1737-1813)...

J.L. de La Bermontie y rencontre Cazotte ; attirés tous deux par les récits fantastiques médiévaux. D'ailleurs, Cazotte va s'inspirer de la légende locale limousine concernant son ancêtre parti en croisade et qui par la félonie de son sénéchal croit avoir perdu sa femme et son enfant, heureusement sauvés et réfugiés dans une grotte non loin du château de Laron …. cette histoire est reprise dans les '' Les prouesses inimitables d’Ollivier, marquis d'Édesse''...


On se rend bien compte que la Franc-Maçonnerie française est alors en pleine effervescence … au point qu'en 1766, le roi à donne ordre à la Grande Loge d’ajourner ses travaux sine die, les dissidences sont de plus en plus nombreuses, des hauts grades apparaissent sans cesse un peu partout.... La création du Grand Orient de France, en 1772-1773, met un terme à la crise … Le Grand Orient, alors, après contrôle des patentes, reconnaît 500 loges, ce qui par péréquation donne 30 000 maçons environ.

J.L. De la Brémontie partage ce point de vue avec Hugues-Thibault de Lusignan. Ils sont à la recherche d'une continuité avec l'Ordre du Temple. Ils sont soutenus par Willermoz, lui, en recherche d’une structure maçonnique pouvant ramener une certaine stabilité au sein de la maçonnerie française et c'est sa rencontre avec le baron de Hund, qui leur permettront de faire le lien …

En 1773, à la requête de Willermoz, l’Ordre Ecossais des Chevaliers du Saint Temple de Jérusalem prend pied en France par l’intermédiaire du baron de Weiler, envoyé de Charles de Hund (fondateur de l’Ordre) , qui installe d’abord le Grand Chapitre Provincial de Bourgogne à Strasbourg, puis en 1774 celui d’Auvergne à Lyon et finalement celui d’Occitanie à Bordeaux.

A suivre...

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Comment J.L. De La Bermondie retrouve les Templiers, au XVIIIe siècle... -1/.-

10 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Franc-Maçonnerie, #Histoire, #XVIIIe siècle, #de La Bermondie

Je reviens à la biographie de Jean Léonard de La Bermondie, selon nos connaissances et la tradition:

En 1754, Jean-Léonard (à 15 ans ) entre aux pages du Roi de la Petite écurie, à Versailles. Il passe du service du roi, à celui de gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans...

C'est à cette période que Louis de Bourbon, comte de Clermont, grand maître, donne de nouveaux statuts à la Grande Loge de France (ex.-grande loge anglaise de France).

Au sortir des pages, pour ses services, le roi lui offre la cornette dans les mousquetaires du roi.

Il y rencontre le marquis de Lusignan, plus jeune que lui, et qui le parraine sur le chemin de la Franc-maçonnerie... Hugues Thiebaut Henry Jacques, marquis de Lusignan est mousquetaire de la garde ordinaire du Roy en sa seconde compagnie en 1763, sous-lieutenant au Régiment de Flandre-Infanterie le 1er mars 1763, puis aux Carabiniers en 1767, capitaine au Régiment de Conti-Cavalerie en 1770, rang de  mestre de camp en 1774 en quittant sa compagnie, mestre de camp en second au Régiment d’Orléans-Infanterie en 1776, chevalier dans l’Ordre Royal et Militaire de Saint Louis en 1782, mestre de camp commandant le régiment de Flandre-Infanterie du 1er janvier 1784 au 19 mai 1790 ...

J. L. De la Brémontie entre comme officier aux gardes françaises pour participer aux dernières campagnes de la guerre de sept ans (1756-1763). Le recrutement des officiers se fait plutôt dans des corps privilégiés, notamment les mousquetaires. Une partie des compagnies est stationnée à Paris pour assurer l'ordre public dans la capitale. Il reçoit le batême du feu lors de la bataille de Corbach (1760).

* Témoignage de Louis Gabriel de Planelli de Maubec ( 1744 à Lyon- 1832 ) Enseigne des gardes françaises en 1766, puis capitaine en 1778 et maître de camp en 1786. Il est député suppléant de la noblesse pour le bailliage de Rouen aux États généraux de 1789, admis à siéger le 21 avril 1790. Il siège à droite et soutient l'Ancien régime. Il est fait maréchal de camp en 1816.

Témoignage (1762) :

« Je ne fus pas longtemps sans être instruit du service que le régiment fait auprès du roi. Il est chargé de la garde extérieure de sa personne et toutes les avenues, grilles et portes sont gardées par des sentinelles françaises et suisses à qui l’on donne une consigne particulière, conformément à la tranquillité du château et à la sûreté du roi dans le commandement prend l’ordre tous les jours.
Quant à la troupe, elle n’a de service que quand le roi sort. Alors elle est obligée de se trouver dans la cour royale, rangée en bataille sur trois rangs ouverts, la gauche appuyée à la cour de marbre et la droite à la grille d’entrée. Elle est sous les armes quand le roi passe devant elle, les officiers à la tête, et on attend sans s’écarter son retour pour se remettre sous les armes, après quoi on rentre au corps de garde, sans avoir d’autre service à faire. Les gardes à Versailles ne durent que quatre jours pleins. On part de Paris à 6 heures du matin, ou plutôt de Vaugirard où les compagnies se rassemblent. On fait une petite halte à Meudon, pendant laquelle on déjeune, et on arrive communément à Versailles sur les 9 heures. On s’habille, et au coup sonnant de 11 heures, la garde montante et la garde descendante entrent dans la cour et se relèvent. La nouvelle reste trois jours entiers, non compris la moitié du premier, et est relevée le 5° ; elle retourne ensuite à Paris, en s’arrêtant encore à Meudon où on dîne, et on ne peut arriver que sur les 5 heures chez soi, les officiers étant obligés de reconduire leurs troupes au quartier. L’intervalle de ma première garde et la seconde fut de 28 jours, comme c’est d’ordinaire pendant lesquels nous restâmes fort tranquilles sans nous exercer, et sans avoir rien à faire. » ( BNF, Richelieu, manuscrits français 14 185, Planelli de Maubec, Campagnes d’Allemagne et de Flandres (1760 à 1762), p. 162.)


Il est initié dans la célèbre loge ''l'Etoile polaire'' de Paris, fondée par l'abbé Pingré; où se trouve déjà de nombreux militaires.

Lors de la bataille de Corbach, J. L. De la Brémontie est aux côtés du duc Victor-François de Broglie ( 1718 – 1804) , lui-même de la Loge '' La Candeur'', atelier où l'on peut cotoyer Choiseul, Custine, ou Lameth. Le Maréchal de Broglie emporte la victoire, mais n'ayant pu s'accorder avec le maréchal de Soubise, qui était venu se joindre à lui,  Il est disgracié à la suite de la défaite de Vellinghausen le 13 juillet 1761; et même exilé en 1762

Le jour où cette nouvelle fut reçue à Paris, on donna au Théâtre-Français Tancrède ; mademoiselle Clairon appuya avec affectation sur ces vers :

" On dépouille Tancrède, on l'exile, on l'outrage ;

C'est le sort des héros d'être persécutés."

Le public en fit aussitôt l'application au maréchal de Broglie, et l'actrice, aux acclamations des spectateurs, fut obligée de les répéter. (Voir Biographie universelle, de Michaud.)

Les militaires francs-maçons, tenaient leur Loges en tout lieu de fortune: arrière taverne, ou tente dans un campement. Avant l'épreuve du feu , la loge devenait alors un lieu intense de recueillement... Elle était fréquentée plutôt par les bas officiers et les officiers ( nobles ou non). On traçait à la craie ou au charbon le tableau de loge qui portait en lui tout les symboles, on l’entourait de trois flambeaux, on dressait un autel sommaire sur lequel étaient déployés la Bible, le compas et l’équerre....

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Cazotte et le Diable Amoureux - Des Secrets d'Initié... - 2/,-

4 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Rose-Croix, #Histoire, #XVIIIe siècle, #Mythe, #Cazotte

En 1772, la publication du Diable amoureux, fait de Jacques Cazotte ( 1719 -1792) un auteur à la mode.

Dans son roman, Cazotte s'amuse à faire étalage de pratiques magiques... Il décrit comment les forces du Bien, peuvent triompher du Mal.

C’est à cette même date qu’il fait la connaissance de la marquise de Coislin (1732-1817) qui, après avoir été maîtresse royale de Louis XV (1757), quitte alors la Cour poussée par Mme de Pompadour et entreprend un voyage à travers l'Europe, durant lequel elle devient, entre autres, la maîtresse du roi Gustave III de Suède (francophile, adepte de la philosophie des Lumières) , ainsi que du tsar Pierre III de Russie.

Marie-Anne de Mailly-Rubempré, marquise de Coislin

En 1771, elle perd son mari, le marquis de Coislin, maréchal de camp. Elle est devenue aussi une disciple de Louis-Claude de Saint Martin. Saint-Martin (1743-1803), appelé le '' Philosophe Inconnu '' est de petite noblesse, après un essai dans la magistrature, il choisit la carrière militaire pour avoir le temps de poursuivre ses études ésotériques...

Par l’entremise d’un de ses amis du cercle des officiers, le capitaine de Grainville, Saint-Martin est admis en Franc-maçonnerie et dès 1765 dans '' l'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Coëns ''…

Lors de son séjour à Strasbourg (1788-1791), il y fait la rencontre primordiale de Mme de Boecklin (ou Böcklin) qui lui révèle la philosophie de Jacob Boehme... On voit la place des femmes dans cette aventure théosophique … ! Entre eux naquit d’ailleurs une précieuse relation, où était constamment présente la pensée et les idées de Jacob Boehme. Pendant toute la durée de son séjour à Strasbourg, Saint-Martin ne passera quasiment pas une journée sans s'entretenir avec sa « chère B. » à propos des thèses théosophiques enseignées par leur maître.

C'est donc vers la fin des années 70, que Jacques Cazotte approfondit les idées de Saint-Martin, grâce à une femme encore : Madame de la Croix, jeune épouse du Marquis de La Croix, puis jeune veuve...

Madame la marquise de la Croix, née mlle de Jarente, 1768

 

Madame de la Croix ( Félicité-Geneviève-Elisabeth de Jarente ) a, comme il est coutume de le dire, un '' certain vécu ''. Elle possède une ''beauté romaine'', née en 1720 et fille du marquis de Sénas , et mariée très jeune au marquis de la Croix, en place à Madrid comme officier général qui la laisse, on ne sait pourquoi à Avignon, où elle devient la maîtresse de monseigneur Acquaviva, vice-légat, par lequel elle gouverne et est reconnue comme ''la despote d’Avignon'', alors enclave pontificale. Comme elle aime à gouverner, elle rejoint son mari, lorsqu’il est nommé Vice-roi en Gallice. Après la mort de son mari, elle vient s’établir à Lyon où elle tombe gravement malade. Elle est finalement sauvée – dit-elle, par les '' opérations magiques'' des disciples de Martinez de Pasqually. Après sa guérison, elle s’installe à Paris, place du Carrousel, où elle ne vit plus, désormais, qu’entourée de magiciens, d’alchimistes et d'aussi autres charlatans… Elle s’exerce également à pratiquer la magie l'occultisme, et des exorcismes....

Joachim Martinès de Pasqually (1727-1774)

Madame de la Croix accueille chez elle le Philosophe Inconnu, qui cependant lui refuse l'admission dans l'Ordre ; et lui présente Cazotte...

« Une femme âgée, grande et majestueuse, la marquise de la Croix, veuve d’un grand seigneur espagnol, faisait partie de la famille et y exerçait une influence due au rapport de ses idées et de ses convictions avec celles de Cazotte. C’était depuis de longues années l’une des adeptes de Saint-Martin, et l’illuminisme l’unissait aussi à Cazotte de ces liens tout intellectuels que la doctrine regardait comme une sorte d’anticipation de la vie future. Ce second mariage mystique, dont l’âge de ces deux personnes écartait toute idée d’inconvenance, était moins pour Mme Cazotte un sujet de chagrin, que d’inquiétude conçue au point de vue d’une raison tout humaine, touchant l’agitation de ces nobles esprits. Les trois enfants, au contraire, partageaient sincèrement les idées de leur père et de sa vieille amie. » de Gérard de Nerval '' les Illuminés'' 1852

 

Ce serait vers 1775, que Cazotte, ses deux fils et sa fille devinrent membres de l'ordre martiniste...

Au bout de trois ans, il donna sa démission et poursuivit sa recherche spirituelle personnelle ; plus soucieux de prières et de réflexions personnelles que de rites magiques, dit-on. De plus il ne partageait pas la sympathie de Claude de Saint-Martin pour le courant révolutionnaire.

A suivre ...

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Cazotte et le Diable Amoureux - Des Secrets d'Initié... -1/,-

1 Mars 2018 , Rédigé par Perceval Publié dans #Histoire, #Littérature, #XVIIIe siècle, #Mythe, #Diable, #Cazotte

A présent, sur 3 ou 4 article, je vais vous raconter une réalité du XVIIIe siècle, vécue au travers des expérience de Cazotte, écrivain. En effet, s'y mêlent, autobiographie, rêves, imaginaire... Le surnaturel traverse la vie de Cazotte, et de ceux dont il se rapproche... Il se trouve, que Jean-Léonard de la Bermondie, va croiser ces mêmes personnages et l'accompagner un temps dans sa Quête...

 

Jacques Cazotte ( 1719 -1792) fut entre autres fonctions: conseiller du roi en ses conseils, commissaire général de la marine (1760), membre de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Dijon (1763) et l'auteur du '' Diable Amoureux '' (1772).

Le Diable Amoureux est un conte allégorique.

La tentation diabolique est celle prônée par la philosophie des Lumières : elle consiste à vouloir atteindre la vérité, non par la foi, mais par la raison.

A l'innocence de l'homme ( Rousseau), Cazotte croit lui, au ''péché originel''. Qu'en est-il du progrès dans les sciences, peut-il s'appliquer à l'art, à la morale, au gouvernement des hommes...?

 

Biondetta incarne la philosophie; Dona Mencia représente la Tradition, et la famille ; alors que pour les Lumières l'Espagne est le pays du fanatisme religieux, et de l'Inquisition...

Magnetisme- Le baquet de Mesmer - Selon Mesmer ( 1734-1815) et sa théorie du magnétisme, un fluide physique subtil emplit l'univers, servant d'intermédiaire entre l'homme, la terre et les corps célestes, et entre les hommes eux-mêmes ; la maladie résulte d'une mauvaise répartition de ce fluide dans le corps humain et la guérison revient à restaurer cet équilibre perdu; grâce à des techniques, ce fluide est susceptible d'être canalisé, emmagasiné et transmis à d'autres personnes, provoquant des « crises » chez les malades pour les guérir... Il introduit un moyen de traitement collectif , dit du baquet : les patients, reliés entre eux par des cordes, sont assis autour du baquet d’où sortent des baguettes de fer. Au fond du baquet, du verre pilé ou de la limaille de fer et des bouteilles disposées, les unes vers le centre, les autres vers l’extérieur. Mesmer et ses aides touchent avec les baguettes de fer les parties malades des patients, déclenchant hystérie, convulsions et... guérisons ...

En parallèle du rationalisme qui nourrit les Lumières, la fascination de l'irrationnel prend aussi de l’ampleur ( Le Comte de Saint-Germain, Cagliostro, Mesmer..etc.). Le problème du Mal, n'est pas résolu par les philosophes.

 

Et si le Mal, c'était ''Quelqu'un'' ? Cette question rejoint bien sûr la question sur Dieu ; mais aussi celle du Réel.

Si chaque homme possède sa propre lumière et ses propres ténèbres. Il existerait une correspondance entre le monde matériel et le monde spirituel. Le monde spirituel serait le seul réel, et le monde matériel serait privé d'existence propre, ou aux mains du Mal... !

D'autres diraient que ce monde matériel est impermanent, voire illusoire ; ce qui serait la caractéristique de la réalité du Diable … !!

 

Heureusement, l'homme trouve en soi la source divine qui lui permet de parvenir à la connaissance... Et pour parvenir à cette vision spirituelle, il lui faut la Lumière ( non celle des ''Lumières'', mais celle de l'Esprit...

Au XVIIIe siècle, ce raisonnement est élaboré dans des cercles ''ésotériques'' qui s'intéressent à l'alchimie spirituelle, et même à l'occultisme... On les appelle ''Illuministes'' et certains demeurent fidèles à l'enseignement des Eglises, mais d'autres s'en détachent …

 

Sociétés secrètes, loges et confréries vont se multiplier dans toute l'Europe, et en France en particulier. Elles vont précipiter certains lettrés dans la Révolution française, et vont inspirer de grand écrivains ( Schiller, Goethe, Nerval, Baudelaire, Balzac...) qui illustreront l’irruption de l'irrationnel dans un monde apparemment bien ordonné.

 

A l'époque de Jean-Léonard de la Bermontie, c'est Cazotte qui joue et convoque le Diable.

Jacques Cazotte par Jean-baptiste Perronneau

Jacques Cazotte est né en 1719, en Bourgogne : élèves chez les jésuites, il retient le ''merveilleux'' de la Bible... Il découvre la liberté d'expression dans les salons parisiens... Sans naissance, sans fortune, il entre au Ministère de la Marine et commence à écrire … Il ira jusqu'en Martinique, découvre les rites du Vaudou cherchant à dominer les forces bénéfiques et maléfiques … On dit qu'une vieille sorcière antillaise l'a conduit à révéler son don de clairvoyance...

Il épouse Elisabeth Roignan, fille du premier juge de la Martinique; il a 40 ans, elle en a 30. Ils auront trois enfants.

A Paris, il fait du négoce, exploite du vin de Champagne, continue à écrire, et s'en prend aux philosophes des Lumières...

En 1772, la publication du Diable amoureux, fait de lui un auteur à la mode. Son aventure ne fait que commencer ...

A suivre ...

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