histoire
Roger de Laron – Pèlerin à Jérusalem -3/,-
On ''monte'' à Jérusalem (la ville est à 900m d'altitude) et, … Enfin, la ville Sainte apparaît :
« nous gectasmes à genoulx et chantasmes en grant joye et dévotion Te Deum Laudamus et le pseaulme qui ensuyt (Lauda Jerusalem), qui ne fut pas sans gecter grant quantité de larmes... »

A la porte de Jaffa, il faut descendre de monture, car aucun chrétien n'a le droit de chevaucher, fût-ce sur un âne, dans les rues de Jérusalem.
Jérusalem paraît au pèlerin du XIVe siècle, comme une petite ville sans défense, avec peu de tours... Déjà les visiteurs se délectent des ''bazars'', des rues animées... Beaucoup d'églises sont reconvertis en mosquées, et même des quartiers sont interdits aux pèlerins.
Jérusalem apparaît comme un grand reliquaire, que chacun veut toucher, et dont chacun veut emporter une parcelle... !

Le pôle du pèlerinage est le Saint-Sépulcre ; devant l'église, il y a une grande place toute pavée de marbre blanc, sur lesquels pavés tous les pèlerins se jettent à genoux et les baisent et se traînent sur leurs genoux jusques à la porte de la dite église.
Le visiteur se rend au mont des oliviers ; ici également, à la ''Mosquée de l'ascension'' on vénère l'empreinte des pieds de Jésus-Îsâ sur le rocher de l'Ascension ; également une grosse pierre sur laquelle Notre Dame avait coutume de se reposer - et on apprécie le panorama ( comme aujourd’hui !).

Gethsémané a ses lieux saints, on y voit ,l'empreinte des mains de Jésus, de ses coudes sur la pierre de l'Agonie à Gethsémani ; la marque des coups de fouet sur la colonne de la Flagellation, traces de son sang sur la roche du Calvaire, et la couleur du sang de Notre Seigneur Jésus Christ apparaît encore aujourd'hui dans la fente de la roche.... '' Du Calvaire, à 24 pieds vers l'orient, est un autel sous lequel est une partie de la colonne contre laquelle le Seigneur fut flagellé.... Elle est de pierre de porphyre presque noir avec des taches rouges naturelles, que le peuple croit être les marques du sang du Christ.''

Là est le trou où la Sainte Croix fut posée et dressée, dans ce trou, le pèlerin y pose sa tête...
Enfin, on s'émerveille des miracles qui auraient lieu au Tombeau de David...
Les français se logent du côté de l’hôpital Saint-Jean, autrefois occupé par les chevaliers … mais, à présent bien moins tenu, sans mobilier les pèlerins dorment à même le sol !.
Avec des relations, on peut trouver un abri confortable au Mont-Sion.
La visite des lieux saints se fait toujours accompagnée de religieux, trois pérégrinations sont proposées : la 'via captivitatis', la 'via crucis', et la procession à l'intérieur du Saint-Sépulcre. La 'via dolorosa' date du début du XVIe siècle...
Hors de la Cité, le pèlerin se rend à la 'probatica piscina' ( Bethesda) où le Seigneur a guéri le paralytique. Puis, on le dirige à gauche où Saint Etienne fut lapidé, avec le rocher où fut assis le futur Saint-Paul qui veillait sur les vêtements des tyrans...

Le bâtiment du Cénacle vient d'être construit, on y voit la citerne présumée où fut prise l'eau pour laver les pieds des apôtres.
Dans la maison de Caïphe, on montre un pilier de pierre où Jésus fut lié et au milieu de la cour, un romarin commémore le reniement de Pierre ( site de Saint-Pierre en Gallicante).
Et, avant de quitter Jérusalem ( après deux semaines) le pèlerin accomplit le plus grand moment de son pèlerinage : la nuit ( souvent trois …) de veille dans l'Eglise du Saint-Sépulcre... Rite symbolique de Mort et Résurrection.
Depuis le le début du XIIIe siècle, le Saint-Sépulcre est partagé au culte entre diverses communautés : Grecs, jacobites, Syriens, Maronites, Nestoriens, Nubiens, Indiens, Abyssins, Latins... ( cf le témoignage de Jacques de Verone (1335) )
On s'arrête également devant les tombeaux de Godefroi de Bouillon et du roi Baudoin.

Les juifs sont très peu nombreux à Jérusalem... On dit qu'à son arrivée, le rabbin espagnol Nahmanide surnommé Ramban, en 1267, ne ne trouve que deux juifs, frères et teinturiers de métier. Tous trois voient une maison en ruine avec des piliers en marbre et un beau dôme, ils en font une synagogue. Ils font venir de Sichem ( Naplouse) les rouleaux de la Loi. La communauté commence à se concentrer dans le quartier juif actuel, établi au sud-ouest du Mont du Temple, entre la Porte des Ordures et la Porte de Sion.

Jérusalem est à majoritairement musulmane – sur dix mille habitants, on estime que Jérusalem compte au XVe siècle environ mille chrétiens et cinq cents Juifs – les persécutions et les vexations ne sont pas rares envers les non-musulmans, et les lieux de culte sont régulièrement saccagés.
La société mamelouke impose le port de signes distinctifs à chaque communauté: turbans jaunes pour les Juifs, turbans rouges pour les Samaritains, turbans bleus pour les Chrétiens, turbans blancs pour les Musulmans.
- Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.
Les 'photos' proviennent de mon séjour à Jérusalem...
Roger de Laron – Pèlerin vers Jérusalem -1/,-
A l'occasion de mon propre voyage en Israël et en Palestine ; je vous propose de sauter dans la biographie de Roger de Laron ; jusqu'à – précisément – son retour vers Jérusalem...

En ce temps, qui ne peut être que la dernière période de sa vie, Roger de Laron se voit comme le dernier de sa lignée... Ses recherches opératives et spéculatives, le contraignent au silence, plus qu'à la transmission ; et il est nostalgique d'une période de voyages hors des normes. Alors, que désirer de plus à présent, que volontairement partir à la rencontre de la mort, en retrouvant le désir de la Quête. Jérusalem, lui semble représenter un but intérieur et symbolique...
Partir sans armes: pour retrouver la paix de l'esprit, faire le point et espérer une clé vers la Vérité. Il lui faut retrouver Jérusalem, autrement...
Il sait que Jérusalem est entre les mains des Mamelouks. Mais, dit-on, les mamelouks sont occupés à empêcher l'invasion des mongols et Jérusalem est laissé à l’abandon... La Palestine est négligée, et Jérusalem serait redevenue une petite ville de province ; elle conserverait toutefois un rayonnement intellectuel et culturel important .

Jérusalem serait devenue une ville de pèlerins et d’érudits, et cela attire plutôt Roger de Laron …
En ce premier quart du XIVe siècle, le futur pèlerin doit convaincre son entourage de ses motivations. Des règlements protège le pèlerin, il est exempt de péages, et on ne lui refuse pas l'hospitalité. Les hospices lui accordent assistance en cas de maladie. Le prix de sa traversée est modique ;parfois, il est même dispensé de contribution sur les navires.
Avec l'autorisation de l'évêque, il reçoit officiellement le bourdon, la panetière et la bénédiction de l'évêque avec un sauf-conduit valable dans les monastères visités.
Roger de Laron part à cheval ; rapidement il l'échangera contre un âne...
En ce temps d'après-croisade, cependant on demande aussi au pèlerin d'assumer ses frais. Des frais assez élevés pour que gens d'affaires et de religion unissent leurs intérêts en s'associant en groupes de voyage.

« A partir de ce jour-là, je laissai pousser ma barbe et j'ornai tant ma cape que mon scapulaire d'une croix rouge, croix que des vierges vouées à Dieu, épouses du Christ', cousirent à mes vêtements ; et je pris les autres insignes du pèlerin sacré qui me convenaient. Les pèlerins de la Terre Sainte ont en effet cinq insignes : la croix rouge sur la longue veste grise et le capuchon cousu à la tunique monacale ; si le pèlerin n'est pas de l'ordre des Prêcheurs, le port de l'habit gris ne lui convient pas. Le second insigne est un bonnet noir et gris décoré lui aussi de la croix rouge sur le front. Le troisième est une longue barbe sur un visage rendu grave et pâle par les peines et les dangers, car partout les pèlerins même païens laissent pousser leur barbe et leurs cheveux jusqu'à leur retour.. Le quatrième est un sac sur les épaules contenant un peu de nourriture, avec un flacon, non pour l'agrément, mais suffisant à peine pour se sustenter. Le cinquième insigne qui est utile en Terre Sainte est un âne avec un ânier sarrasin à la place du bâton. Depuis, replié sur moi-même, j'attendis le jour fixé avec impatience et je me préparai au voyage sacré en silence. » Félix Fabri ( moine dominicain du XVe s.), les errances de Frère F F, pèlerin en Terre sainte …
Roger de Laron, par expérience, choisit la route par Venise ; celle de Marseille, assez directe, est menacée par les pirates de Barbarie... Venise s'est imposée comme la porte de l'Orient, elle est la plus fréquentée. Auparavant à Pavie, il a vendu son cheval, et loué une barque pour suivre la voie fluviale... L'Italie pratique de nombreux contrôles, il faut montrer lettres et bulettes ; qui n'en a pas doit acquitter des droits.

Cinq semaines, ce sera le temps de cette sereine traversée de la Méditerranée de Venise à Jaffa. Une traversée en galère... Il faut prendre patience sur une nef inconfortable, surchargée... La nourriture est déplorable, et les disputes fréquentes... L'eau est croupie et la vermine est de la partie... La tempête guette... heureusement, il y a des escales : Corfou est la première ville de Grèce visitée avec sa vingtaine d'églises byzantines... A Rhodes, on peut voir le château... Candie en Crête, présente son grand port fortifié avec sa chapelle miraculeuse... C'est aussi la découverte des melons et des citrons... A Chypre, le vin est mauvais, on y mange la chair de chèvre. Y poussent du sucre en canne, du coton et des pommes de grenade...
Un beau matin, on voit enfin se dessiner les côtes de Syrie, les ruines de Jaffa apparaissent à l'horizon. Cette traversée interminable, va enfin s'achever.

Pour ma part, j'ai pris l'avion ( Turkish Airlines ) avec une escale à Istambul : un repas dans l'avion et la possibilité de suivre le vol, ou un film sur un petit écran … L'arrivée se fait à Tel Aviv, ville moderne qui englobe à présent Jaffa.
Sources : Les pèlerins de Jérusalem au Moyen-âge de Nicole Chareyron.
Notes :
1244 : Chute de Jérusalem : Destruction de l'armée chrétienne par le sultan d'Egypte...
1248-1254 : Echec de la 7ème croisade ( Innocent IV et Louis IX), puis 1265-1272 de la 8ème...
1250 : les Mamelouks conquièrent la Palestine, repoussent les Mongols. Ils vont régner jusqu'en 1517.
1280 : les sultans mamelouks tolèrent les pèlerinages...
28 mai 1291 : Perte définitive de la Terre sainte consécutive à la chute de Saint-Jean d'Acre.
1309-1343 : Règne de Robert de Naples. Le souverain d'Anjou traite avec le sultan al Nâsir Muhammad pour obtenir le libre accès aux Lieux Saints. Les Franciscains vont obtenir leur garde officielle ...
Roger de Laron : les Templiers et le Saint-Suaire.
Et , brusquement – sans autorisation de l'évêque - Jeanne de Vergy (après la mort de son mari.) présente au public la Relique !
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Enseigne-du pèlerinage de-Lirey-du-XIVe-ou-XVe |
- Qui est Jeanne de Vergy ?
Jeanne de Vergy ( décédée en 1410) , descend de Otton de la Roche, premier duc d'Athènes. Othon est originaire du château de La Roche à Rigney, dans le Comté de Bourgogne. Othon participe à la quatrième croisade, lancée en 1202 et détournée en 1204 contre l'empire byzantin.
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Jean III et Jeanne de Vergy |
Isabelle de Ray (+1278) est née Isabelle de la Roche, elle est la fille d'Othon V de la Roche. Elle porte le même prénom que sa grand-mère épouse d'Othon de la Roche quatrième du nom et duc d'Athènes.
- Quel est le rôle des Templiers ?
Le 15 avril 1204, c’est la fameuse prise de Constantinople. La ville est littéralement saccagée, pillée et dépouillée de ses trésors et reliques comme en témoignent les chroniqueurs tels Geoffroy de Villehardouin ou Robert de Clary. Le saint Suaire se trouvait alors dans l’église de Sainte-Marie-des-Blachernes. Parmi les chevaliers, on note la présence de Guillaume de Champlitte et celle d’Othon de la Roche. Après la prise de Constantinople, Othon devient le premier duc du duché d’Athènes en soumettant ses possessions au roi de Thessalonique.
Donc, Othon 1er de La Roche,obtient le Linceul en 1204. ensuite il l’a très vraisemblablement emmené à Athènes ; une lettre de Théodore Ange Commène au pape Innocent III, datée de 1205, situe le Linceul à Athènes.
Othon fait de l’acropole une forteresse et construit devant les Propylées une tour « la tour d’Othon » qui resta debout durant 650 ans. Puis, après avoir confié son fief à son frère : Guy de la Roche, Othon retourne en Franche-Comté pour finir ses jours au château de son épouse Isabelle de Ray.
À la suite de la quatrième croisade, les templiers s'installent en Grèce. Au XIIIe siècle, le maître de la province est désigné par le titre de commandeur d'Achaïe.
Guy II de La Roche (1279-1308) est duc d'Athènes de 1287 à sa mort. Bien qu'il soit mort jeune, il est respecté et renommé pour son comportement chevaleresque. Il succède à son père Guillaume Ier de La Roche à un moment où le duché d'Athènes devient plus puissant, plus important et plus riche que la principauté d'Achaïe, dont il est le vassal.

Au chapitre du 24 juillet 1307, devant le danger pressant et tangible, on décide de transférer le Saint-Suaire en Champagne, où l'on pouvait compter sur une réseau serré de parenté et sur des rapports favorables avec la noblesse et les administrateurs de la Région.
Roger de Laron intervient à nouveau, pour remettre entre les mains des descendants d'Othon 1er, le coffre qui contient la Sainte relique …
C'est ainsi que la famille ''de Vergy'' aurait transmis le Saint Suaire alors gardé dans le château de Ray-sur-Saône à son arrière-petite-fille Jeanne de Vergy.
Roger de Laron et les Templiers – Secrets et Légendes -2/.
Philippe le Bel, monarque toujours en manque de ressources, se met à penser à l’utilité du Trésor des Templiers. S’il ne sert plus à financer les expéditions chrétiennes en territoire musulman à qui pourrait il profiter ?
De plus cette constellation de châteaux, forteresses et couvents dans les mains des guerriers du Christ, forment un empire hors de contrôle du souverain : l’Ordre des Templiers se positionne comme un état au sein d’un état.
Philippe IV commence par lancer une campagne de calomnie contre les Templiers, accusant ces derniers d'être des sodomites, ainsi que de participer à des rituels sataniques...
Avant d'abattre le Temple, Philippe IV doit renverser celui qui en possède l'autorité : le Pape. Par l’entremise de son fidèle Guillaume de Nogaret (1260-1313), il profite de la confusion qui s’abat sur Rome, accuse Boniface VIII d’hérétique, et lui arrache le pouvoir, le bannissant de la cité.
Auparavant, en 1296, Philippe le Bel soumet le clergé français à impôt sans l'aval du pape Boniface VIII ; celui-ci le menace d'excommunication … Le roi lance une campagne de pamphlets, dénonce l'hérésie, le parjure, le mépris des sacrements et même les pratiques sexuelles douteuses de Boniface VIII. C'est Nogaret, qui se rend à Anagni, et au beau milieu d'une insurrection menée par les frères Colonna, deux cardinaux que le pape a spoliés de leurs biens, il signifie au pape qu'une assemblée réunie au Louvre a décidé de déposer et de faire juger le pape Boniface VIII... Pendant deux jours, sous la pression des Français, Boniface est prisonnier en son palais d’Anagni (septembre 1303). Libéré par ses partisans, Boniface VIII, humilié, meurt quelques semaines plus tard.
Ensuite en juin 1305, Philippe le Bel fomente l’investiture d’un de ses sujets Bertrand de Goth, l’archevêque de Bordeaux pour être nommé pape : Clément V (1264-1314) annule tous les actes de Boniface VIII contre Philippe le Bel.
Le 14 septembre 1307, le Roi signe en l'abbaye de Maubuisson, l’ordre d'arrestation de tous les Templiers établis sur son royaume. Des ordres cachetés sont envoyés à tous les baillis et sénéchaux du royaume. Ils ont instruction formelle de ne les ouvrir que le 12 octobre au soir.... On connaît la suite ...
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Arrestation des Templiers eu octobre 1307 |
A suivre ...
Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 4/.-
Le 13 octobre 1307, donc, Roger de Laron est arrêté, sans doute au petit jour, avec tous les membres de l’Ordre présents dans la commanderie. Ils furent emmenés sans ménagement à Limoges, semble-t-il, par la milice du Sénéchal du Limousin et entendus par Renaud de la Porte, évêque de Limoges.
L'historique de la lignée et des terres de 'Laron', étant précisée, au mieux que je puisse. Nous pouvons à présent pénétrer dans l'esprit des lieux, qui n'ont d'autre histoire que celles des légendes et des traditions populaires. Ils sont transmis de bouche à oreille, avant d'avoir été, pour certaines, transcrites.
Par définition, la légende tient de faits réels ; une histoire est racontée puis est transmise par oral d'où les modifications. On peut la définir comme un récit qui mêle le vrai et le faux...
Si la légende rencontre l'histoire, nous pouvons encore aujourd'hui la voir, la toucher... L'avoir là, devant nous... ! Il suffit de vous promener sur une colline que l'on aperçoit du bourg de Saint-Julien le-Petit, de l'autre côté de la Maulde qui coule dans le vallon.
"Le seigneur du château de Rochein avant de partir pour la seconde croisade, confia sa femme Geneviève et son fils Manuelou à son régisseur Félon. Au bout de la première année, pensant que son maître ne reviendrait pas il prit sa place, Geneviève se refusa à lui et préférât s'enfuir avec son garçon. Dans les bois la mère et son fils se nourrissent de racines mais l'enfant dépérit... Un soir une biche accompagnée de son faon s'approche d'eux en boitant, une épine piquée dans une patte. Geneviève lui retire délicatement, la bête se couche alors à ses pieds et permet à Manuelou de la téter.
Le site de cette légende se nomme "Le Mont Sainte-Geneviève", il existe sur cette colline une source qui ne tarit jamais et dont les eaux ont des pouvoirs de guérison. Un calvaire y a été installé, outre la croix on peut y voir d'un côté Marie et de l'autre Sainte-Geneviève, à leurs pieds une représentation de la biche.
La colline Ste Geneviève et sa fontaine sont toujours un lieu de pèlerinage. Des morceaux de tissus, des fleurs sont disposés autour des statues...
A suivre ...
Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 3/.-
Après donc, avoir situé dans sa lignée, Roger de Laron... Je m'attache rapidement à la situation géographique du domaine du seigneur de Laron, en ce début du XIVème siècle, alors que l'ordre des Chevaliers du Temple, vient d'être dissous.

Je vous invite également à suivre la Route de Roger de Laron, jusqu'à St Julien le Petit: ICI...
''Saint-Julien-le-Petit '', est le nom de la paroisse où se trouve le château du Laron, elle appartient au bailliage crée par Philippe IV, qui est qualifié de bailliage (ou prévôté) royal de Laron, mais aussi de Laron et Masléon.
Pour atteindre à Saint-Julien le Petit, ce qui devait être l'emplacement du château, on franchit – aujourd'hui - la rivière au '' Moulin de Larron '' puis on grimpe la colline, motte féodale dans la forêt, qui surplombe le barrage sur la Maulde : l'endroit était connu encore au XIXème siècle sous le nom de « butte de Rochein » ou « château de Rochein » ainsi que le prouve le relevé cadastral de 1835 (Saint-Julien-le-Petit, section dite « d’Artigeas », E1).
Des vestiges d’une tour ronde, de nombreuses pierres éparpillées, des restes de murs recouverts par la mousse, et aussi, côté sud, l'entrée d'un souterrain, attirent l'attention.
Sur cette disparition du château, diverses légendes circulent... On dit que le château de Laron aurait été pris par les Anglais , grâce à la complicité d'une servante, et détruit par eux au cours de la Guerre de Cent Ans... Une notice du Cartulaire d'Aureil ( non précisément datée) parle de la "guerre de Laron": "Quidam miles de Larunt, nomine Willelmus de Gemeu '' (cartulaire d'Aureil, fol.2).
Une autre éventualité a refait surface au cours du XIXème siècle, entretenue par les histoires que se transmettaient ''les anciens'', elle évoque un chevalier Templier qui se serait ici terré ; et rendu fou par la possession d'un fabuleux trésor …
Saint-Julien le Petit est dans l'orbite de Saint-Léonard de Noblat...
- Les premières mentions qu'on connaisse d'un ''Léonard'' au cours du VIème siècle, se trouvent dans la chronique d'Adémar de Chabannes écrite vers 1028 et dans la correspondance de l'évêque Fulbert de Chartres mort cette même année. Par l'intermédiaire du chroniqueur, c'est surtout Jourdain de Laron, évêque de Limoges de 1023 à 1051 qui semble être le véritable inventeur du culte de saint Léonard. Jourdain de Laron était en effet précédemment dévôt laïc du chapitre collégial de l'église de Noblat où était conservé la dépouille de Léonard. Devenu évêque au moment où prends corps la légende de l'"apôtre" Martial et qui favorise le sanctuaire de l'abbaye de Saint-Martial, il va naturellement s'attacher à organiser le culte de saint Léonard, lieu dont il était le seigneur laïc. Adémar commence donc par relater que vers 1017, plusieurs saints, dont le saint confesseur limousin Léonard, se signalèrent par d'éclatants miracles.
Parmi, ces grands barons, il ne faut pas oublier les prélats et, en premier lieu, l'évêque qui dispose d'un episopium substanciel. Ce domaine épiscopal sur lequel il "règne" en seigneur ne le distingue pas des autres potentats. Il y possède des châteaux qu'il confie à des chevaliers vassaux...
Dès le XIème siècle, les évêques sont maîtres de la Cité, l'ancien chef-lieu de la civitas du Limousin, fortifiée depuis le IVème siècle. Ils contrôlent aussi les domaines constitués autour de Saint-Junien, d'Eymoutiers, de Chateauneuf, de Laurière, de Razès, de Nieul et de Noblat, il se font reconnaître suzerains des castra d'Alassac, de Donzenac et de Voutezac et, vers 1210 seulement de Malmort.
A Noblat, quoique seigneur éminent du castrum puisque ses partiaires lui devaient hommage, l'évêque n'était que médiocrement le maître : il devait partager avec trois autres co-seigneurs la jouissance de la tour-maîtresse à raison d'un trimestre chacun.
Au cours du XIIIe siècle, les rois de France donneront des privilèges aux habitants de la cité ; c’est ainsi qu’ils élisent, tous les ans, huit consuls.

Les terres du seigneur de Laron, font partie de des terres relevant du temporel de l'évêque de Limoges entre la Haute-Marche et les vicomtés de Limoges et de Bridiers (Bénévent et le Grand-Bourg de Salagnac dans la Creuse actuelle) et d’autres relevant directement du Poitou (Peyrat-le Château, Haute-Vienne) et Bourganeuf (Creuse).
Signalons que c'est à l'époque de notre Roger de Laron, que vécut Raynaud de la Porte (1260-1325), évêque de Limoges. Raymond fut un des huit juges au procès des templiers. On peut voir son tombeau dans la cathédrale de Limoges.
Raynaud de la Porte, ancien évêque de Limoges. C'est le plus ancien tombeau de la cathédrale de Limoges, datant du premier tiers du XIVe siècle. Nommé cardinal en 1320, il mourut à Avignon en 1325.
Au XIII et XIVe siècles, en Limousin, 6 grandes villes sont prépondérantes : Felletin, Saint-Léonard-de-Noblat, Tulle, Brive-la-Gaillarde et surtout Limoges-Cité et Limoges-Château. Les ensembles Brive-Tulle et Limoges-Saint-Léonard forment deux pôles principaux.
-- Je rappelle enfin :
Jean de Bretagne devient vicomte de Limoges, en 1301. En 1308, les provinces d'Aquitaine retombent dans les mains des Plantagenêts, le prince de Galles ayant épousé Isabelle, la fille de Philippe le Bel (1285-1314).
En 1309, les papes, à la demande de Philippe le bel, s'installent à Avignon jusqu'en 1376.
En 1314 : Jacques de Molay, grand-maître des Templiers est condamné à brûler vif. Les Templiers avaient été arrêtés, dans tout le royaume de France, le 13 octobre 1307 par le roi Philippe IV le Bel.
Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 2/.-
On connait Adhémar ( ou Aimar) comptor de Laron, en ce qu'il était proche parent de Jourdain de Laron, évêque de Limoges mort fin 1051,et petit-fils de Adhémar de Laron et de Rocile sa femme. Adhémar était présent en 996 avec ses parents et son oncle Vivien à la donation faite à l'abbaye d'Uzerche. Le 15 juillet 1028, il était avec sa belle-famille à la consécration de St-Pardoux. Il fit des donations en 1040 et 1052. Après son veuvage, (Aolaarz était de faible santé, elle mourut le 2 des ides de juillet 1035 et fut inhumée auprès de sa mère), il se remaria avec Damoiselle Flamenc soeur d'Ithier du Chalard, évêque de Limoges et fille d'Adhémar Flamenc prince du Chalard. Il mourut avant 1063.
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Alooarz De Laron (née De Lastours) |
- En 1180, Guillaume de Gimel est qualifié de Chevalier de Laron, c'est sans doute pour cela d'après les mêmes archives qu'Auriat appartint ensuite à une branche de la puissante famille des seigneurs de Laron.
- 1201 : Donation par Roger de Laron, consistant en divers Mas situés près de Grosmont et de Melcam. Description du sceau de Roger de Laron appliqué au bas de cet acte : une tour ajourée dans le haut de deux fenêtres au-dessus d’un mur crénelé.
- 1266 : Donation par Roger de Laron et Ahelis, sa femme, soeur de Gaucelin de Châteauneuf, d’une rente de vingt sous aux moines de l’Artige à prendre dans la manse de Cheyre. (Dom Estiennot frag. hist. aquit. t. II, p. 208).
L'Eglise d'Arnac-Pompadour est consacrée par l’évêque Jourdain de Laron, en 1028, statue de St-Martial.
Les seigneurs de Laron ont fait dans tous les temps de nombreuses fondations religieuses ( dont l'abbaye de Dalon...) , et plusieurs d'entre eux sont allés combattre les infidèles en Terre-Sainte.
* Si le nom de Laron, continue d'être porté, le château d'origine et les terres qui s'y attachent, ne sont plus cités. Aussi, j'imagine la situation suivante : Guy de Lastours, remet à Adhémar, son demi-frère et ''bâtard'', la propriété du Château de Laron. Adhémar de Laron, maintient ainsi en toute discrétion la lignée... Jusqu'à Roger, seigneur de Laron, né en 1272, en ce château limousin …
Même si après 'notre' Roger de Laron, certains n'hésitèrent pas à marquer leur appartenance à cette lignée, en affichant ce nom.... par exemple, et ce n'est pas sans intérêt...
Plusieurs autres branches de l'illustre maison des Laron ont subsisté longtemps en Limousin, et jusque au 15e siècle. Par exemple : Jeanne de Laron, fille de Pierre, et d'Isabeau des Molins ou de Moulins, sœur de Jean et de Nicolas de Laron, fut mariée, en 1405, à Jean Adémar de Lostanges, damoiseau, co-seigneur de Loslanges et de Beynac, en Limousin, dont descendent les seigneurs de Sainte-Alvère, en Périgord.
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Eglise de Sauvagnac (87) |
A Sauvagnac, il fait ouvrir deux chapelles proches du portail et met ses armes au-dessus des deux petites portes: deux lions rampants et le chef de Malte, de gueules à la croix d’argent. Il fait don à la chapelle de la statue à laquelle les populations d’alentour ont voué un culte traditionnel, en particulier les futures mamans et les familles dont un membre est en danger... Pendant des siècles, Sauvagnac fut un lieu de pèlerinage très fréquenté. Pour ce qui est de la Commanderie des Templiers de Paulhac : à la suppression de cet Ordre par Philippe le Bel en 1312, le bien revient aux chevaliers de St Jean de Jérusalem. Ils y installeront une maladrerie.
Histoire et Légendes en Limousin : Roger de Laron. ( Saint-Julien-le-Petit ) - 1/.-
Les Laron font partie de ces lignées très anciennes. Ces familles, tenant un château éponyme majeur, essaiment parfois en plaçant un cadet dans un site secondaire, il faut attendre la seconde moitié du XIIe siècle pour qu’un lignage particulier n’y émerge et s’en titre. Dans les actes d’hommage de la première moitié du XIe s., les seigneurs limousins ne se titrent pas, se contentant de préciser le nom du château qu’ils reconnaissent tenir en fief. Pourtant, tous ces lignages sont maîtres de leur château parfois depuis plus de deux siècles.
En Limousin, dès le XIIe siècle, de grandes familles baronniales qui tiennent de nombreux biens, en partie non soumises aux droits seigneuriaux, figurent parmi les tout premiers témoins des familles vicomtales, mais ne portent pas de titre. On les appelle souvent "princeps de tel château", et on cite : les Lastours, les Chabanais, les Laron, les Malmort …
Je reviens en arrière, du plus loin que j'ai pu trouver :
- Adhémar de Laron; né env. 935, décédé 993. Marié avec Roscille ??; née env. 940, décédée 996.
- Roger de Laron; né env. 990, Seigneur de Laron au confins du Haut-Limousin et de la Marche, au nord-est d'Eymoutiers.
- Pierre 1er de Pierre Buffière; né après 980, décédé après 1052. Marié env. 1010, avec Pétronille de Laron; née env. 985, décédée après 1036.
- Roger de Laron est mentionné dans une charte de l'abbaye d'Uzerche, de l'année 1003. ( Cartul. de ce monast. fol. 99. Il eut pour fils , Aimar, comtor de Laron, marié, avec Aolaarz ( ou Aolaaz ou Aloarz) de Lastours (1000-1035) , fille et héritière de Gui. seigneur de Lastours (+1030, à l'âge de 50ans).
Blason de Alooarz De Laron (née De Lastours) |
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Bertrand de Born |
Agnès de Lastours (1105- ; mariée avec Ytier de Born) qui est la mère du troubadour Bertrand 'le troubadour' de Born … ! ( quand même …!)
Golfier 'le Grand' de Lastours ( d'Hautefort) (1080 +1135) ; marié avec Agnes d'Aubusson ; enfants Raymonde de Lastours et Olivier de Lastours...
- Gérald de Laron; né env. 1050. Marié avec Pétronille ??; née env. 1055.
- Gaucelin III de Pierre Buffière; né env. 1090, décédé après 1122. Marié env. 1110, avec une dame ?? de Laron; née env. 1085.
Sur les traces du trésor des Templiers, en Limousin. -3/.-
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Commanderie de Coulommiers Seine et Marne ( Meaux) |
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London - Temple Church - south effigies |
On dit que les gardes de Guillaume de Nogaret, chargés de faire l'inventaire des biens, n'auraient pas trouvé un écu dans la Tour du Temple ( Paris). On imagine alors que les Templiers, avertis de l'arrestation, auraient pris soin de cacher leur ''trésor''.
Dès lors, toutes les spéculations sur la nature et sur l'origine du trésor ont été émises : Saint Graal ramené de Jérusalem pour certains, ou même trésor de Salomon pour d'autres. Ce trésor serait enfoui quelque part en France, voire au Portugal ou même en Amérique... Quant aux biens immobiliers, le pape les a légués finalement aux Hospitaliers...
Mais... Où donc est le fameux trésor des Templiers...? En Limousin...!
A suivre ...
Un mot pour introduire ce très beau documentaire sur la reconstitution en 3D d'une commanderie templière, elle est basée sur les découvertes effectuées lors du sondage archéologique de Payns (Aube) en 1998.
* Nous sommes alors sous le règne de Philippe-Auguste et dans le contexte de la troisième croisade. La vidéo nous présente une commanderie des templiers en Champagne: la commanderie de Payns, du nom d’un des chevaliers qui créa l’ordre des Pauvres Chevaliers du Christ en 1119, ordre qui sera rebaptisé, quelques temps après, l’ordre du temple.
Fondée en 1127 et occupant un vaste site de 2,5 hectares, la commanderie de Payns, est une des douze infrastructures de ce type que l’on dénombrera en Champagne à la fin du XIIe siècle.
Sur les traces du trésor des Templiers, en Limousin. -2/.-
- Seul le pape a autorité sur les Templiers. Les tribunaux laïcs et religieux ne peuvent statuer à leur sujet .
- Dispense de payer la dîme (Impôt ecclésiastique) plus des droits des quêtes…. … tout en leur accordant la jouissance des dîmes qui leur auront été données en accord avec les évêques !
- L’Église accorde aux chevaliers du Temple la possibilité de garder tout type de butin conquis en Terre-Sainte sur les sarrasins.
le sol de la commanderie de Payns (10 - Troyes)
a livré ces 708 pièces d’argent frappées aux XIIe et XIIIe siècles.
Les Templiers exercent une activité économique et financière pour subvenir aux besoins de l'Ordre et faire fructifier leur fortune par une série de mesures lucratives. Ils mettent par exemple en place un système de changement de monnaie qui leur permet de récupérer plus d'argent qu'ils n'en ont prêté. Ils inventent la lettre de change, origine du chèque, pour faciliter le transport des fonds : les Croisés partant pour la Terre Sainte pouvaient laisser leur or dans un comptoir occidental, voyager avec une lettre ne craignant par le vol et récupérer leur dû dans un comptoir oriental. Les Templiers stockent enfin les biens des rois de France et d'Angleterre. Une fortune qu'il faut gérer. Aussi, au milieu du XIIe siècle, les combattant sont déjà moins nombreux que les employés, gestionnaires ou baillis

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Les mois - Travaux des champs Eglise de Clairavaux (23) |
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Restitution d'une Commanderie |
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Chaque commanderie était spécialisée dans un type de production. La famille, des paysans, libres ou serfs, travaillaient ainsi pour le compte de l'ordre, et de nombreux artisans pouvaient être salariés par la commanderie.