graal
LES PERSONNAGES DE LA LÉGENDE ARTHURIENNE
Pendant cette période estivale, nous allons reprendre les personnages les plus emblématiques de la Légende Arthurienne, dans un résumé de la Légende...
Les deux grandes figures du mythe sont le preux roi Arthur et Merlin le magicien…
Le roi Arthur
Les premiers textes gallois qui citent son nom évoquent un personnage valeureux et parfois tyrannique. Geoffroy de Monmouth, dans son Histoire des rois de Bretagne (vers 1135 ), impose l’image d’un souverain fastueux, défenseur de la foi chrétienne, assez intelligent pour s’entourer des meilleurs chevaliers, dont les exploits augmentent sa gloire.
Même s’il reste au second plan dans la plupart des romans de la Table ronde, il figure dès les années 1310 parmi les Preux, ces neuf héros les plus valeureux du passé. Jusqu’au XVIe siècle, on retrouvera Arthur parmi les nombreuses représentations figurées des Neuf Preux et dans les textes qui leur sont consacrés.
Le Roi Arthur est dit ‘ Roi des deux Bretagnes ‘, il est le fils adultérin d’Uter Pendragon et d’Ygerne. C’est sous son règne que se déroulent les aventures de la Table Ronde.
Il est l’époux de la reine Guenièvre.
Merlin le prophète
Quand Geoffroy de Monmouth écrit son Histoire des rois de Bretagne, vers 1135 , il existe sans doute une tradition orale relative à un barde dénommé Myrddin, qui aurait vécu en Écosse à la fin du VIe siècle et serait l’auteur de poèmes prophétiques. Chez Geoffroy, qui écrit aussi une Vie de Merlin, c’est à la fois un magicien – parfois facétieux -, un prophète et un enchanteur fou, qui hante les bois du Northumberland.
Vers 1200, Robert de Boron reprend l’histoire de Merlin dans un poème dont il reste aujourd’hui moins de 600 vers, mais dont nous conservons l’adaptation en prose.
Merlin, fils d’un démon et d'une vierge, est conçu pour s’opposer à l’emprise du Christ sur les hommes. Mais Dieu choisit de l’utiliser comme instrument du bien, en le dotant du pouvoir de prédire l’avenir. Merlin devient alors le conseiller des rois de Bretagne : il programme la naissance et l’avènement d’Arthur. Mais son amour pour Viviane, la Dame du Lac, le conduit à sa perte.
Enchanteur et devin, il révèle au roi Arthur l’existence du Graal et le conseille dans sa quête
VIVIANE (La Dame du lac)
est la fille d’un petit seigneur de la forêt de Brocéliande, nommé Dyonas. La fée Diane, la protège, et lui transmet ses dons d'esprit et de beauté... Elle devient la disciple, puis l'amante de Merlin ( transformé en beau jouvenceau). Merlin lui livre tous ses secrets ce qui lui permet de garder son amant prisonnier, sans chaîne, ni muraille... Elle élève Lancelot (du Lac) après l’avoir ravi à sa mère.
Le Conte la fait aussi apparaître, émergeant des brumes d'Avalon, terre des fées de l'Autre Monde, avec pour mission sacrée de remettre à Arthur, l'épée Excalibur qui lui est destinée; puis, de la reprendre à la fin des aventures des chevaliers de la Table Ronde...
UTER PENDRAGON
est le Roi de Logres. Il devient – par ruse, et avec l'aide de Merlin – l’amant d’Ygerne (femme du duc de Tintagell) de laquelle il aura un fils adultérin Arthur (le roi Arthur), bébé qu'il doit remettre à Merlin... A la mort du duc de Tintagell, Uter Pendragon épouse Ygerne.
YGERNE
est la femme du duc de Tintagell, elle épouse, en secondes noces, Uter Pendragon ( père d’Arthur ). Ygerne, de son premier mariage est la mère de trois filles la reine d’Orcanie, la reine de Garlot et Morgane.
GUENIEVRE
est la fille du roi de Carmélîde: Léodagan. Elle devient femme du roi Arthur, et l’amante de Lancelot… Elle est convoitée par Méléagant, fils du roi de Gorre, qui l’enleve. Elle sera secourue par Gauvain et Lancelot du lac. Sa beauté, son éloquence ainsi que le prestige de sa cour font de la reine une figure à la fois prisée par les chevaliers, haïe par ses semblables. Elle est célèbre pour sa relation adultérine avec Lancelot, qui en devient asocial au nom de l’amour absolu qu’il voue à la reine. La romance entre Lancelot et la reine Guenièvre devient la cause principale de la chute du monde arthurien...
LANCELOT ( du lac)
est le fils du roi Ban de Bénoïc et de la reine Élaine. Il est né en Petite Bretagne, sur les bords du lac de Diane, peu après la Pentecôte où il fut enlevé à ses parents par la fée Viviane (la Dame du Lac) et élevé par la fée jusqu’à ses dix-huit ans à l’abri du Lac.
Il est donc l’héritier d’un royaume de l’Armorique, mais il est aussi et surtout le descendant d’une lignée prestigieuse, remontant notamment à Joseph d’Arimathie, le personnage biblique ayant recueilli le sang du Christ dans le Saint Graal et ayant apporté celui-ci en terre bretonne. Son nom de baptême était Galaad, qui deviendra par suite le nom de son fils. Il est l’un des chevaliers de la Table Ronde, peut-être le plus grand...
MORDRED
est le fils illégitime d’Arthur et de sa demi-sœur, Morgane ( ou Morgause, sœur de Morgane).
Il fut envoyé, alors qu’il n’était qu’un bébé, avec tous les enfants nés le même jour que lui, dans un bateau. Mais le bateau coula et seul Mordred survécut. Il fut ensuite élevé par un brave homme nommé Nabur jusqu’à l’âge de 14 ans, puis fut amené à la cour du roi Arthur où ses véritables origines lui furent révélées.
Il devient un temps chevalier de la Table Ronde, mais sa réputation de chevalier traître se fait très vite, d’autant qu’il est détesté par les autres chevaliers pour son caractère fourbe et sournois.
Il trahit le roi Arthur en profitant que ce dernier est parti à la poursuite de Lancelot pour le punir de son adultère avec Dame Guenièvre. Mordred s’empare du trône de Camelot, forçant Arthur à revenir précipitamment.
La bataille de Camlann s’ensuit dans laquelle tous les chevaliers d’Arthur périssent. Le roi Arthur se bat en duel contre Mordred et bien qu’il réussisse à le tuer, Mordred l’a mortellement blessé...
MORGANE
est la sœur d’Arthur, fille d’Ygraine et épouse du roi Lot d’Orcanie. Un enfant de l’inceste entre Arthur et sa demi-sœur Morgane est conçu: Mordred, grâce à certain secrets de Merlin que Morgane aurait dérobés.
Elle est considérée tantôt comme une fée bienveillante et guérisseuse, tantôt comme une magicienne obscure et maléfique. Son seul but a été de détrôner Arthur afin qu’elle devienne la reine de la Bretagne. Pendant toutes ces années, elle essaie de tuer son demi-frère, qui finalement se fait tuer par son propre fils Mordred.
* Attention: Selon les continuateurs de la Légende, nous pourrons avoir Morgause, ou Morgane, cette dernière étant la plus connue. Les relations amoureuses d’Arthur et Morgane sont quasiment absentes des romans français. Elles se lisent surtout dans la compilation anglaise de Malory.
A suivre: Les Chevaliers de la Table Ronde: Personnages et Résumé...
Le Mythe arthurien du Graal -3/.-
A la suite de ces rappels historiques et religieux...
Revenons-en, au principal : Quelle est le thème ( enrichi par le christianisme) de cette histoire :
Résumé :
«Un roi infirme et son royaume sont l'objet d'une sorte d'enchantement qui se traduit par toutes sortes de maux. Cela résulte d'un événement antérieur, le « coup félon » qui a blessé le roi et fait perdre du même coup sa richesse à sa terre. C'est là ce qui a occasionné la destruction du « royaume de Logres » et la misère de tous. Pourtant un espoir subsiste : cet enchantement pourra être dissipé par la venue d'un chevalier prédestiné. Celui-ci doit se distinguer non seulement par ses prouesses, mais par la pureté du cœur et par sa sainteté qui se manifeste parce qu'il est seul à pouvoir découvrir le Graal. Ce sont les bien faits inhérents au sacrement eucharistique qui par l'intermédiaire du Héros du Graal font retrouver au roi et à son royaume la santé et la prospérité. »
Remarquons d'abord que l'idée dominante du sujet, la notion autour de laquelle gravite et s'ordonne toute l'histoire, c'est l'idée de messianisme. Au château du Graal on espère ardemment, on attend la venue d'un sauveur.
Or cette attente c'était celle du peuple breton depuis des siècles. … L'espoir du retour d'Arthur s'était transformé dans l'Historia Regum Britanniae en un messianisme de caractère religieux. Et, avec Geoffroy de Monmouth, le dogme de l'Eucharistie prend une signification incomparablement plus large; le sacrement représente avec une évidence accrue la promesse d'une vie nouvelle....
On peut dire qu'à la fois le royaume de ce monde selon l'Ecriture et la souveraineté déchue de la Bretagne espère inlassablement un sauveur. Le moyen âge se plaisait à ces allégories. Mais ce sauveur ici ne devait pas être Arthur, d'abord parce que l'Église s'efforçait de mettre fin à la superstition de son retour ….
De plus, un autre idéal tente de remplacer celui qui alimentait les légendes celtiques, c'est celui des croisades, des ordres nouveaux de chevalerie, le dogme de l'Eucharistie... Tout cela se conjugue pour donner naissance à un type de sauveur beaucoup plus spiritualisé et ayant un caractère d'universalité: le Héros du Graal dont Perceval sera en quelque sorte l'ébauche et Galaad le type achevé. Evolution admirable et au surplus fort habile que celle qui va d'Arthur, figure encore si païenne, si proche des divinités celtiques, à Galaad, le chevalier parfait, pure image de la mystique selon Saint-Bernard...
Le mythe arthurien passe de la Légende bretonne, à une dimension générale ; ce que vont assumer les écrivains qui, après Chrétien de Troyes, ont repris ce thème et n'ont été aucunement gênés par son caractère. Grâce à eux l'histoire du Graal a pris les dimensions grandioses qui sont les siennes dans le Lancelot et dans la Queste ; en même temps son sens s'est enrichi jusqu'à lui faire exprimer, dans celle-ci surtout, des vérités d'ordre religieux qui étaient sans doute fort loin de la pensée initiale des conteurs bretons.
Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal. In: Romania, tome 78 n°310, 1957. pp. 182-198
LES CROISADES, LES TEMPLIERS ET LE GRAAL. -1/.-
LES CROISADES, LES TEMPLIERS ET LE GRAAL. -2/.-
Le Mythe arthurien du Graal -2/.-
L'oeuvre de Chrétien de Troyes (1130-1190) comme celle de Robert de Boron (~ 1200), qui font la fortune littéraire du thème du Graal en lui donnant une impulsion décisive, se situent précisément pendant cette période propice aux nouveautés, dont nous venons de parler précédemment … .
Une importante évolution théologique porte sur la question de l'Eucharistie et le dogme de la transsubstantiation. Jusqu'alors la Cène était commémorée et on consommait ce qui était consacré...
Une fois la cérémonie terminée, le sanctuaire n'était plus considéré comme abritant la présence divine. Ce n'était en somme que le lieu de rassemblement des fidèles. La liturgie restait simple et sans faste... Peut-être l'influence des cultes orientaux éveille peu à peu le désir de rituels flamboyants ..
Ce fut au XIIe siècle que l'Eglise en arrive après de longues controverses, à admettre que la Présence Réelle, se maintenant dans les espèces du pain et du vin en dehors du sacrifice de la messe, devait faire l'objet d'un culte particulier ( 1215, par le concile de Latran )
Changement immense, on le conçoit, car de ce fait le sanctuaire devient aux yeux des fidèles la demeure permanente du Seigneur. Il en résulta des conséquences immédiates dans la liturgie, dans l'architecture et dans tous les arts religieux. Dès lors le tabernacle, qui n'avait aucune raison d'être auparavant, s'élève sur l'autel, les offices donnent lieu à des rites toujours plus complexes et les cités rivalisent pour construire de riches sanctuaires. Le début du XIIIe siècle est l'époque où l'on voit s'élever partout en Europe les cathédrales.
Au moment où Chrétien de Troyes écrit le Conte du Graal en 1180, l'unanimité est encore loin d'être complète à cet égard dans l'Église.
Dans la fameuse scène du cortège le vase sacré irradie une merveilleuse clarté mais les assistants ne semblent pas y prêter attention. L'auteur n'indique pas qu'ils aient une attitude de recueillement.
Cette indifférence des personnages de Chrétien de Troyes pourrait sembler en contradiction avec la nouvelle signification religieuse du récit … Certains y voient une vision païenne du sujet ; à moins que Chrétien de Troyes n'ait un esprit assez profane...
Chez Robert de Boron, il en est déjà tout autrement. L'apparition du Graal ne se produit plus au cours d'un festin, mais elle donne lieu à un culte et les richesses qu'on lui doit sont d'ordre spirituel. Les assistants se recueillent et le vieux roi bat sa coulpe en présence du Vase sacré. Par la suite chez les auteurs de Continuations, et surtout dans le Lancelot, l'apparition du Graal est prétexte à une mise en scène toujours plus riche, et, détail important, la jeune fille qui le porte (!) ne le tient plus comme un ciboire, mais elle l'élèves au-dessus de sa tête comme un ostensoir.
Enfin dans la Queste del Saint Graal, il est entouré d'anges qui s'acquittent d'une véritable liturgie, tandis que des saints et des bienheureux descendent du ciel et que le Christ lui-même se montre aux assistants. Tout cela ne fait que traduire les tendances qui se font jour peu à peu dans l'Eglise. Il existe un synchronisme évident entre l'évolution des dogmes concernant l'Eucharistie et la transformation du sujet ( la légende arthurienne)
On n'ignore pas que Chrétien qui a passé presque toute son existence d'écrivain à la cour de Marie de Champagne, a déjà composé plusieurs romans sur des sujets arthuriens; Marie elle-même lui a fourni les canevas de certains d'entre eux. Cette fois encore, le décor, les noms des personnages, les traits de moeurs, etc... révèlent une origine bretonne. On sait aussi que le conte du Graal a été écrit sur la demande de Philippe d'Alsace mais à l'intention de Marie qu'il désirait épouser. Or Marie était fille d'Aliénor d'Aquitaine qui était devenue reine d'Angleterre et qui a joué un rôle de première importance comme protectrice des Lettres. Il est permis de supposer que c'est à la cour des Plantagenets ou au moins dans son entourage que vit le jour le livre dont s'est servi Chrétien de Troyes. C'est là que les conditions étaient les plus favorables à la synthèse des éléments qui se sont unis pour former le thème du Graal : d'une part le messianisme incontestable qui caractérisait les Bretons depuis des siècles, d'autre part les notions religieuses concernant le sacrement eucharistique dont l'importance était devenue primordiale.
Sources : Daniel de Séchelles L'évolution et la transformation du mythe arthurien dans le thème du Graal.
ORIGINE ET DESTIN ... DU "CONTE DU GRAAL"
L'HISTOIRE DU MYTHE DU ROI ARTHUR - 2/4 -
ROBERT DE BORON: LE GRAAL, ET MERLIN
LA "QUESTE DEL SAINT GRAAL": ROMAN DU XIIIE S.
LA LITTÉRATURE MÉDIÉVALE SUR LE GRAAL EN SUIVANT LA CHRONOLOGIE...
Le carré Magique - SATOR et GRAAL -3/.-
Dans le ''Conte du Graal '', livre fétiche de Roger de Laron, Chrétien de Troyes se nomme et se compare à un cultivateur : « Chrétien sème, et sa semence, c’est un roman qu’il commence et qu’il sème en un si bon lieu qu’il ne peut être sans grand profit. Chrétien n’aura pas perdu sa peine, puisqu’il emploie toute sa peine à mettre en vers sur l’ordre du conte le meilleur conte. »
La page blanche est comparée à un champ qui n’a pas encore subi le soc de la charrue.
L’anagramme de SATOR est TROAS, et signifie « de Troie » : le nom même donc de l’auteur du Conte du Graal...
Il n'est pas absurde, de par l'histoire du carré ''SATOR'' de le rapprocher du Graal lui-même... Graal ou Grail, se rapporte aussi à Grille du fameux carré... A l'image de Perceval, il tient à nous, que nous ne laissions pas ce carré muet... La modernité du Conte du Graal réside dans le fait capital que c’est le questionnement du monde qui produit du sens.
Ainsi, à la lumière du Graal : SATOR, c'est en latin le cultivateur, le ''semeur'' ( Jésus …),c'est aussi l'anagramme de artos : pain en grec, qui donne en latin artona le pain sans levain qui constitue l'hostie, présente dans le graal chrétien... AREPO serait un nom propre, ou viendrait du celte 'arepennis' qui signifie le bout du sillon TENET mot central signifie '' habite, occupe '' la ''Présence'' au cœur … OPERA ( = travail) peut signifier ''peine'', celle dont parle Chrétien « Chrétien n’aura pas perdu sa peine, puisqu’il emploie toute sa peine ... » et ROTAS fait référence aux rouleaux, au livre écrit …
Pour ce qui est du pays de Roger de Laron, - La Marche du Limousin - ; on parle d'un ''conte'' ( attention, ce mot n'a pas même valeur qu'aujourd'hui...) qui concerne les templiers de la commanderie de Paulhac ( en Creuse aujourd'hui) et fait état d'une croix forgée par un frère ( cent ans plus tôt que lorsque Roger l'eut en main …), qui permettait de faire parler le carré SATOR...
Le carré SATOR (ou ROTAS) est une grille carrée de ''cinq'' de côté ( cinq sens, les cinq doigts de la main, avec lesquels l'homme construit. …) cinq représente l'Humain inscrit dans l'étoile flamboyante ( l'homme de Vitruve), il représente l'harmonie du pentagone, reproduite dans l'architecture avec le Nombre d'or... Dans un pentagone de côté =1, la diagonale est le Nombre d'Or ( = φ =1,618033...). Et, cette croix forgée ( découverte, parait-il à Paulhac) serait la "clé" permettant "d'ouvrir" le SATOR. Comment … ? Je ne sais pas . ( à suivre …)
Le carré SATOR, renvoie aux ''Carrés Magiques'' très prisés chez les chercheurs lettrés du XIVe siècle... Nous allons en parler spécifiquement après...
Ces carrés peuvent superposer des tracés de cercles... N'oublions pas qu'à cette époque, les constructeurs des cathédrales valorisent un langage numérique et graphique qui reproduit l'ordre de la nature …. Comme si le divin s'était exprimé par les nombres … !
Une lecture peut se faire sur la ''forme'' de ce carré ''magique'' de base 5... Ainsi, on remarque que les consonnes structurent l'espace, par les diagonales majeures et les points clés qu'elles occupent, à chaque rangée. Les voyelles sont disposées sur les diagonales secondaires. Les consonnes seraient l'ossature et les voyelles l'âme... Cinq consonnes et trois voyelles : soit le chiffre 8, qui renvoie à l'infini...
Manuel Moschopoulos (~ 1275 - 1328), contemporain de Roger de Laron, est un érudit grec byzantin. Il écrit sur la grammaire et a édité un traité sur les carrés magiques ( premier du genre en Occident).
A cette époque apparaissent des compilations de carrés magiques d’ordres 3 à 9 associés aux sept corps célestes alors connus (Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne). Ces carrés sont censés jouir des vertus, propriétés positives ou négatives des corps célestes en question...
Knightfall – Une série sur les Templiers et le Graal
La Légende du Graal et des Templiers s'agrandit, avec une série '' Knightfall '' inédite sur la chaine ' History ' qui devrait arriver en cette fin d'année sur la chaîne américaine.
Créée par Don Handfield et Richard Rayner — et produite par Jeremy Renner –, ''Knightfall '' est donc une fiction historique qui nous parlera de l'ascension et de la chute de l’ordre des Templiers, de ses objectifs ( dont la quête du Graal) à la ''trahison'' du vendredi 13 octobre 1307.
La série se focalisera principalement sur le chevalier Sir Landry (incarné par Tom Cullen), un guerrier valeureux mais découragé par les échecs des templiers en Terre Sainte, mais revigoré quand il apprend que le Graal a refait surface.
Personnages, et casting :
Tom Cullen aura le rôle principal de Landry, le leader des Templiers et vétéran des Croisades.
Gawain ( Padraic Delaney) , autrefois ' première épée' de l'Ordre des Templiers, sur le départ ...
Tancrede (Simon Merrells), un '' sergent '' chevalier inébranlable, courageux et résolu qui vénère ses vœux templiers par-dessus tout.
Le pape Boniface VIII, le chef de l'Ordre du Temple : ici une force stabilisante et incorruptible dans un monde médiéval chaotique...
La reine Jeanne de Navarre (Olivia Ross), épouse du roi Philippe IV de France est une souveraine puissante à part entière; une mère dévouée, une diplomate formidable et une stratège passionnée...
Le roi Philippe IV de France (Ed Stoppard), est le monarque le plus puissant d'Europe, il cherche à consolider son pouvoir avec l'aide de son bras droit machiavélique et avocat pragmatique, William De Nogaret
Guillaume De Nogaret (Julian Ovenden), juriste et conseiller de Philippe Le Bel .
La princesse Isabelle (Sabrina Bartlett), fille de la reine Jeanne et du roi Philippe qui en viendra à dominer le Royaume d'Angleterre, et que l'on surnommera la ''Louve'' de France.
Parsifal (Bobby Schofield); un jeune paysan qui cherche à faire partie de l'Ordre des Templiers pour assouvir une vengeance...
Adeline ( Sarah-Sofie Boussnina), une réfugiée juive de Terre Sainte ( sauvée par les Templiers) qui se retrouve victime d'une nouvelle persécution à Paris.
Voici quelques thèmes de ce Moyen-age légendaire qui sont traités :
Les Templiers : Un ordre médiéval militaire, puissant, riche et mystérieux a qui était confiée la protection des reliques les plus précieuses du christianisme. '' Knightfall ''commence après la chute de la ville d'Acre, dernier bastion des Templiers en Terre Sainte, bataille pendant laquelle le Saint Graal disparait. Des années plus tard, un indice suggère que le Graal, n'est pas perdu. Le pape envoie les Templiers, dirigés par le noble, courageux et têtu Templier Knight Landry (Tom Cullen), sur une mission (de vie ou de mort) pour récupérer la sainte coupe du Christ.
Knightfall devrait nous faire percevoir le monde secret de cette confrérie légendaire de moines guerriers et découvrir ces chevaliers : comment ils vivaient et ce qu'ils croyaient. Et, pourquoi ont-ils été supprimés...
De leurs batailles en Terre Sainte, à leurs relations complexes avec le roi de France, à la trahison qui conduira finalement à leur dissolution tragique, l'histoire des Templiers n'a jamais été pleinement racontée jusqu'à présent.
Voici – à propos des Templiers et du Graal - un résumé de ce que vous trouverez en détail sur ce site :
C'est en 1129, que l'ordre - fondé par neuf chevaliers dont Hugues de Payens – est reconnu par l'Eglise Catholique avec le soutien de Bernard de Clairvaux ...
En 1139, le pape Innocent II publie une ''bulle papale'' qui octroie aux chevaliers templiers des droits spéciaux. Parmi eux, les templiers sont exemptés de payer des impôts, autorisés à construire leurs propres oratoires, et n'ont d'autre autorité que celle du Pape...
Les Templiers mettent en place un réseau prospère de banques qui leur donne une énorme influence financière. Leur système bancaire permet aux pèlerins religieux de déposer des avoirs dans leurs pays d'origine et de retirer des fonds en Terre Sainte.
Les membres font serment de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Ils n'ont pas le droit de boire, de jouer ou de jurer. La prière est essentielle à leur vie quotidienne, et les Templiers exprime une dévotion particulière pour la Vierge Marie.
Au plus fort de leur influence, les Templiers ont construit de nombreux châteaux, et se vantent d'une flotte considérable de navires, possédent l'île méditerranéenne de Chypre et servent de banque de dépot et d'institution de prêt aux souverains et aux nobles européens.
À la fin du 12ème siècle, les armées musulmanes reprennent Jérusalem et inversé le cours des croisades. La Chute d'Acre en 1291 marque la destruction du dernier refuge des Croisés en Terre Sainte.
Le vendredi 13 octobre 1307, des centaines de Templiers français sont arrêtés, dont le grand maître Jacques de Molay. Beaucoup de chevaliers sont brutalement torturés jusqu'à ce qu'ils confessent de fausses accusations, y compris l'hérésie, l'homosexualité, la corruption financière, l'adoration du diable, la fraude, les crachats sur la croix et plus encore. Sous la pression du roi Philippe, le pape Clément V dissout à contrecœur les Chevaliers du Temple en 1312. De Molay est brulé et exécuté en 1314.
De nombreuses histoires sur ces légendaires Templiers paraissent dans de populaires publications …
Certains historiens prétendent que les Templiers ont gardé secrètement le Suaire de Turin (une toile de lin censée avoir entouré le corps de Jésus-Christ avant sa mise au tombeau) après la fin des croisades.
Une autre croyance répandue est que les chevaliers ont découvert et conservé des artefacts religieux et des reliques, tels que le Saint-Graal , l'Arche de l'Alliance et des parties de la croix de la crucifixion du Christ.
Diverses autres histoires existent sur les opérations secrètes des Templiers. Le roman populaire et le film ''The Da Vinci Code'' présente une théorie selon laquelle les Templiers furent impliqués dans une conspiration afin de préserver la lignée de Jésus-Christ ( le Graal étant le ventre de Marie-Madeleine, l'épouse de Jésus) …
Le Saint Graal est devenu un thème populaire dans la littérature médiévale.
Le Saint Graal est traditionnellement considéré comme la coupe dont Jésus-Christ a bu lors de la dernière Cène et avec laquelle Joseph d'Arimathée a recueilli le sang de Jésus lors de sa crucifixion. Des légendes anciennes aux films contemporains, le Saint Graal a été un objet de mystère et de fascination pendant des siècles. Des dizaines de personnes ont recherché cette relique chrétienne. Mais qu'est-ce qui rend le Saint Graal si important et si séduisant?
Beaucoup d'œuvres littéraires ont dépeint le Graal comme possédant des pouvoirs de guérir toutes les blessures, de délivrer la jeunesse éternelle et d'accorder le bonheur éternel.
Des historiens avancent que les origines du Saint-Graal remontent à la mythologie celtique pré-chrétienne et à la légende chrétienne .
La Quête du Saint-Graal a d'abord fait son chemin à partir d'un texte français inachevé de Chrétien de Troyes, le Roman du Graal, ou Perceval, écrit vers 1180. Robert de Boron a précisé sa signification chrétienne vers 1200 dans son poème ''Joseph d'Arimathie'', citant les origines du Saint-Graal à la dernière Cène et à la mort du Christ.
En mars 2014, deux historiens espagnols ont affirmé avoir reconnu le Saint Graal dans une église de León, dans le nord de l'Espagne. Ils affirment que le calice était là depuis le 11ème siècle.
Sur la route à Brocéliande. L'Eglise du Graal de Tréhorenteuc. -4-
En 1945, l'abbé Gillard a l'opportunité des services d'un prisonnier allemand Karl Rezabeck. Il le loge et le nourrit, en échange il réalise les tableaux dont le prêtre lui donne une description précise...
Rezabeck va peindre un étonnant chemin de croix. Un chemin de croix situé non à Jérusalem, mais à Tréhorenteuc : les paysages sont identifiables : la cour du presbytère, les prairies, le manoir de la rue neuve ( N° 4 et 8) , et même le val sans retour ...
Ici, les trois chutes du Christ, représentent les trois tendances de la nature humaine, qui égarent l'individu : l'orgueil, l'avarice et la luxure.
Ainsi à la 9e station “Jésus tombe pour la 3e fois”, Marie Madeleine est représentée sous les traits de la fée Morgane vêtue d'une très légère robe rouge . Un quotidien régional va titrer: « À Tréhorenteuc, une pin-up dans un chemin de croix ».
Le menuisier qui prépare la croix, c'est Wisdorf l'ébéniste allemand qui a travaillé avec l'abbé … Dans le 3ème tableau, on reconnaît Sainte Onenne et ses oies ( N° 3, 12 et 13). A la 13e station, Joseph d’Arimathie recueille le sang du Christ dans le Graal.
|
|
Après le chemin de croix, l'abbé Gillard fait exécuter trois tableaux qui illustrent la légende arthurienne.
- L'un est la reprise d'une illustration du ''Lancelot en prose'' d'Evrard d'Espinques ( 1475) et représente les chevaliers autour de la Table Ronde, et apparaît au centre, le Graal, porté par des anges.
Les deux autres sont plus originaux :
- L'un est ( encore ..) consacré au Val sans Retour, et met en scène Morgane, tentatrice à la robe rouge, la chevelure sombre, face à Lancelot... par lui, est brisée la magie du lieu, créé par la fée Morgane. Trahie dans son amour pour le chevalier Guyomar, elle conçoit de se venger... ( vous connaissez l'histoire ...)
Sur le tableau, autour de Morgane et de lancelot, sont représentés quelques uns des 253 chevaliers enfermés dans le Val durant 17 ans ( le nombre 17 ! )... Leur vie est oisive, faite de jeux, de festins, de joutes amicales, de danses … mais, ils sont prisonniers … Un géant garde ce lieu
- L'autre tableau, est consacré à un des sites mythiques de Brocéliande : la Fontaine de Barenton. ( je vous raconte l'histoire, la fois prochaine …)... Antique lieu de réunion druidique...
Sur le tableau, on y voit : *Yvain, le chevalier au lion, derrière lui surgit le chevalier noir ; et parmi les arbres verdoyants, se devine une silhouette féminine...
* Viviane et Merlin, ils se sont rencontrés ici, et Merlin a pris l'apparence d'un beau jeune homme, pour la séduire... Finalement, se servant de son enseignement, Viviane va l'enserrer ( dans une prison d'air) pour toujours … Viviane apparaît dans une robe translucide, parée de ses charmes, en opposition aux vierges chrétiennes … !
* A gauche, la figure d'Eon de l'Etoile ( !?), une sorte de moine, ''robin des bois'' et condamné pour hérésie... Lié à une comète ( repérée en 1145), on le disait magicien, et faisait apparaître tout un banquet ...
* En bas, une joute, et en arrière-plan, la belle Sydoine...
Ces quatre scènes illustreraient les quatre éléments : l'eau ( la fontaine ...), l'air, ( la prison...), la terre ( que mordent les 52 chevaliers battus par Yvain...) et le feu ( de la comète...)
- Enfin, un tableau '' la famille de Sainte Onenne'', représente face au festin du Graal, un banquet réunit la famille de la sainte : le roi Judhaël et son épouse Pritelle avec leurs 22 enfants... Et, le saint Judicaël, roi et fondateur de l'abbaye de Pailpont. A droite, on distingue l'église de Tréhorenteuc
Sur la route à Brocéliande. L'Eglise du Graal de Tréhorenteuc. -2-
Le choeur est éclairé par 3 vitraux, qui présentent le Graal sous chacune des fameuses ''Tables du Graal ''.
Et mur nord, la Table de la Cène...
Mur sud : La Table Ronde autour de laquelle sont rassemblés le Roi Arthur et les chevaliers, lors de l’apparition du Saint Graal.
Il faudrait parler de tous les détails qui se répondent d'un vitrail à l'autre …
|
|
Le Graal est représenté au centre de la Table autour de laquelle se sont réunis le Christ et ses disciples, une place reste vide, celle de Judas... Le Graal est de couleur verte, l'abbé Gillard le situe dans la tradition d'une coupe taillée dans une émeraude, tombée du front de Lucifer... | Le Graal apparaît aux chevaliers de la Table Ronde. Le siège périlleux (vide) est occupé. La Quête du Graal est ici achevée, avec Galaad... |
Enfin, le vitrail central, un chef d'oeuvre des ateliers parisiens Grubeër, qui a coûté au prêtre le prix d'une ferme ( un héritage..). Là, il faut prendre le temps de scruter cette forêt de symboles...
Comme au Moyen-âge, sont représentés deux donateurs ( Louis Thétiot et sa mère : cousins de l'abbé Gillard)
Au centre du vitrail, le Christ ressuscité, debout et à ses pieds Joseph d'Arimathie. Selon les évangiles, il a récupéré le corps du Christ et l'a enseveli dans son propre tombeau.
On dit qu'il a recueilli le sang du Christ, dans une coupe ( Le Graal ). Il est l'un des gardiens du Graal ; jusqu'à Galaad...
Ici, est représentée la scène où emprisonné, Joseph d'Arimathie, put se nourrir et survivre grâce au Christ Ressuscité et au Graal …
On note à gauche, l'emblème du Royaume de Jérusalem, qui évoque l'Ordre du temple, et qui est associé à la garde du Graal, par Wolfram von Eschenbach, dans son Parzifal ( 1210).
Bien d'autres symboles sont dissimulés, dans ce vitrail... Peut-être le chemin à trouver qui conduit au Graal …
Voir les deux lapins à gauche …; le phénix...
Les deux personnages, nouvel Adam et nouvelle Ève, sont recueillis autour d’un arbre arborant un unique fruit, une mystérieuse pomme bleue. Ce fruit de la Connaissance du bien et du mal ne semble pas être mangé !... ; Les quatre symboles des évangélistes... les quatre signes du zodiaque … Le bouquet de chardons ...Etc ...
Sur la route à Brocéliande. L'Eglise du Graal de Tréhorenteuc. -1-
La statue de l'abbé Gillard (1902-1979) nous accueille devant son '' église du Graal '' à Tréhorenteuc. Lui-même est arrivé ici en 1942. Démobilisé en 1940 vers Rodez, mal vu de sa hiérarchie, il prend sa nomination ici comme une sanction. L'autorité religieuse ne lui fait pas confiance sur le contenu de ses sermons... Un village mal desservi ; il compte à peine 150 habitants, et très peu fréquentent l'église. Une église en très mauvais état..
Pour l'abbé Gillard... Il n'y a pas d'opposition entre les grands mythes et la Parole qu'il doit enseigner … L'abbé se plonge dans l'étude des légendes du Graal : une relique mythique de la culture chrétienne... N'est-ce pas là la manifestation de l'esprit du lieu ? La forêt de Paimpont, identifiée à la forêt de Brocéliande des romans arthuriens ...
Le prêtre sait que, bien que christianisée, la légende du Graal est, à son origine, païenne.... Comme beaucoup de nos histoires …
Pour redonner une vie spirituelle à sa paroisse l'Abbé Gillard décide de restaurer l’église, et d'en faire un lieu d’art, de beauté, de réflexion intellectuelle... Pour cela, il l'enrichit de signes et de symboles, fruits de sa Quête.
Le prêtre lance les travaux, en mobilisant la population. Il parle la langue des gens : le gallo ; il fait le secrétaire de mairie. Il consolide l'église, la met hors d'eau ; va chercher les pierres nécessaires au chantier...etc.. Trois ans... Il consolide le pignon, le mur du clocher, refait la sacristie, répare la toiture …
Je vais suivre le cheminement de notre guide : Elisabeth Cappelli, et entrer non par le porche sud ( seul ouvert …) mais par le portail ouest ( pour aller vers l'Orient...).
Le narthex nous accueille avant d'entrer dans la nef, et on se retrouve face à une poutre sur laquelle se trouve inscrit ''1,618'', le nombre d'or !
Je vous laisse creuser le sujet, mais Henri Gillard se passionnait pour la numérologie; il est l'auteur d'un ouvrage : '' La Mystique des nombres dans les Beaux-Arts''...
Cette maxime bardique du XIVe siècle : « enfant,, souviens-toi, si ce monde est à toi, l'autre monde est à Dieu. » : 52 lettres (nombre des semaines dans l'année) nous rappellent qu'ici, est figurée la limite entre le sacré et le profane ; et nous rappelle les deux sacrements chrétiens pour entrer dans l'Eglise : le Baptême ( à gauche, les fonds baptismaux) et la Pénitence ( à droite, le confessionnal).
Je passe vite, mais on se rend compte que l'abbé Gillard a mis au point toute une pédagogie de la foi chrétienne à l'aide du langage symbolique … avec pour principal attrait à Tréhorenteuc, l'évocation des légendes de la Table Ronde - et du Graal ( et donc, pour lui, l'Eucharistie...) en particulier -.
Après avoir pénétré dans la nef, nous apercevons face à nous dans le cœur les statues de Sainte Onenne et de Saint Judicaël.
Une femme à gauche, un homme à droite... Composantes féminine et masculine de légendes locales , plus tard christianisées...
Onenne est une figure celtique, en lien avec les oies, et l'eau … Son histoire rejoint celles des princesses inviolables …
Onenne est présentée comme la sœur de saint Judicaël, donc, la fille de Judaël roi de Domnonée, et de Pritelle. A l'âge de dix ans, elle quitte le château royal à l’insu de ses parents, et en chemin échange ses habits de princesse contre ceux d’une pauvresse de la lande bretonne, afin de ne pas être reconnue. En arrivant près de Tréhorenteuc, elle s'installe dans des ruines près d'une fontaine et en fait son ermitage. En sortant dans la campagne voisine, elle croise un jeune seigneur qui tente de l'enlever pour abuser d'elle et l’épouser. Onenne crie. Les canes (ou, selon les versions, les oies) qui se trouvent près d'elle en font autant et alertent des soldats et des paysans aux alentours, qui viennent la délivrer … Des versions plus récentes font intervenir l'attachement d'Onenne au culte de la Vierge Marie …
Henri Gillard, enrichit l'histoire, et Onenne meurt des conséquences de son agression, et est enterrée dans l'église de Tréhorenteuc.
|
|
Plusieurs vitraux dans la nef sont consacrés à Sainte Onenne.
Nous avançons jusqu'au Transept ( trans = par-delà, de l'Autre côté...). A gauche la chapelle de la Vierge ( toujours le féminin) et à droite celle de Saint Eutrope.
A droite, deux ondes, et un croissant de lune, sous le vitrail de la vierge.
A droite, Saint Eutrope est le patron de la paroisse de Tréhorenteuc.. ( et Onenne de l'église …).
Autre particularité, dans la sacristie, un vitrail avec une croix, qui ne craint pas d'être entourée d'un zodiaque … !
Le recteur de Tréhorenteuc a écrit un livre sur '' Le Secret du Zodiaque ''. Il établit une étude comparative de tous les zodiaques et se passionne pour toutes les ''correspondances '' qu'il peut faire entre mythes, figures, nombres … et littérature médiévale, par exemple... Il décèle une ''écriture idéographique'', sorte de langue qui fait de tout tableau ( en particulier ceux de son église...) une œuvre à déchiffrer...
A suivre ...
Parzival: Wolfram von Eschenbach
Parzival - 1884, par Edward Jakob von Steinle (1810-1886) | |
Parzival quitte le Château du Graal. Aquarelle, 1884, par Edward Jakob von Steinle (1810-1886) | Pénitence de Parzival par Edward Jakob von Steinle (1810-1886) |
Comme avec Chrétien, le roman se centre désormais sur les aventures de Gauvain. Perceval – en révolte contre Dieu - rencontre des pénitents. Il rencontre son oncle, l'ermite, qui lui apprend que le Graal est une pierre que des anges ont apporté du ciel, d'où ils ont été bannis en punition de leur neutralité lors de la révolte de Lucifer.
- Combat entre Gauvain et Perceval : le combat est interrompu. Ils se reconnaissent …
- Perceval affronte son demi-frère Feirefiz, l'épée de Perceval se brise... Ils se reconnaissent … et se réconcilient
- Retour au Château du Graal. Perceval devient roi et gardien du Graal. Sa femme Condwiramour le rejoint avec ses fils, Kardeis, roi du Pays de Galles, et Loherangrin. Ce dernier est le chevalier au cygne, qui se marie avec la princesse de Brabant ; il succédera un jour à son père. Feirefiz se convertit et se marie avec la Porteuse du Graal, sœur d'Anfortas, avec laquelle il engendre le Prêtre Jean. Ils s'installent en Inde qu'ils évangélisent.
Robert de Boron: Le Graal, et Merlin
Robert de Boron ( fin du XIIe siècle - début du XIIIe siècle) est un clerc ou un chevalier de Franche-Comté. C’est un écrivain français du XIIe siècle, auteur d’un roman en vers sur le Graal.
Détail de Merlin dictant ses prophéties à son scribe, Blaise; français miniature du 13e siècle de Merlin de Robert de Boron en prose (ca écrite 1200). (Manuscrit illustration, c.1300.).
Son œuvre, s'appuie sur celle de Chrétien de Troyes, il fait évoluer le mythe arthurien par sa christianisation.
C'est lui qui fait du Graal une relique chrétienne: le Saint Calice avec lequel Joseph d'Arimathie aurait recueilli le sang de Jésus sur la croix.
Son œuvre est composée d'une trilogie en prose : Joseph d’Arimathie, Merlin et Perceval. Également, un roman en vers : Estoire dou Graal ( 1190), et des fragments d'un récit sur Merlin.
À la fin de son poème, Robert de Boron indique qu'il est au service de Gautier de «Mont Belyal», que l'on identifie avec Gautier de Montbéliard, seigneur de Monfaucon, mort croisé en Terre Sainte vers 1212.
Le Perceval de Chrétien de Troyes, est resté inachevé. L'épisode du Château et du Roi Pêcheur - blessé et se nourrissant de la seule hostie qu'on lui apportait quotidiennement dans un Graal - a enflammé les imaginations. On ne compte pas moins de quatre Continuations du Perceval.
A travers, Merlin ( personnage négligé par Chrétien de Troyes ), Arthur, et Joseph d'Arimathie, Robert de Boron raconte l'histoire du Graal, vase sacré transmis du Christ – par Perceval – à toute la chevalerie, en lui donnant une mission sacrée. L'éthique chevaleresque et courtoise devient à la fois, chez les auteurs qui suivront, l'antichambre d'une véritable mystique...
Ainsi, si l'amour courtois calquait en partie la relation du chevalier à sa dame sur celui du vassal à son seigneur ou du croyant à son dieu, les auteurs du XIIIe s. utilisent à leur tour ce code élaboré au siècle précédent pour en faire l'image visible et codifiée de cette réalité invisible ei indicible qu'est une authentique vie de foi …
Merlin : La version de Robert de Boron, sur l'origine de Merlin, est originale : il le fait naître d'une jeune nonne vierge que le Diable aurait séduite. Le personnage peut-être aussi fou que sage.
D’après Robert de Boron, la table ronde est une création de Merlin pour Uther Pendragon, en souvenir de la Table de la Cène...
À la mort d’Uther, la Bretagne plonge dans le chaos et la table est donnée au roi Léodagan. Lorsque Arthur arrive sur le trône et se marie à Guenièvre, fille de Léodagan, la table est donnée comme dot au nouveau roi qui installe cette table à sa cour.
Dans cette version, la table accueille 150 chevaliers. Les différents chevaliers appelés à s’installer autour de cette table ont leur nom inscrit sur le siège. Seul un siège ne porte aucune inscription et reste vacant en souvenir de Judas. C’est le « siège périlleux » sur lequel seul pourra s’asseoir le meilleur chevalier, celui qui trouvera le Graal et aura le cœur le plus pur. Ceux qui tentent leur chance mais qui ne remplissent pas ces conditions sont engloutis par la terre.
Son neveu ( plutôt un compagnon de Robert) "Hélie de Boron", serait le second auteur du Tristan en prose. La légende dit qu'il aurait eu une liaison avec Marie de France, la poétesse (1160-1210) et ils auraient eu trois enfants !
A lire aussi: